Und Wir Tanzten im Pilz Vergangenes Jahr... (pv Ange)

J'ai récemment analysé ma vie, et me suis rendu compte qu'elle est plutôt mitigée, agitée, et aussi dangereuse. Oh, ce n'est pas pour cela qu'il faut croire que je n'en prend conscience que maintenant, c'est un fait que j'ai toujours sus, mais je n'y ais jamais vraiment pensée, d'ailleurs, il le faut pour ne pas voir ses nerfs céder, et si on y pense, rien ne nous empêche de nous détendre, en allant dans un lieu moins funèbre que les ruines, par exemple, comme une forêt ou des montagnes... J'aime ces lieux, même si je n'y vais pas souvent, ils sont tellement purs, plein de vie, et même si les humains y ont laissés les stigmates de leur passage, ces endroits incarnent la nature et la paix, faisant oublier momentanément la folie capricieuse des humains... Cependant, il y a des règles pour y être accepté, respecter le lieux pour qu'il nous respecte, car ces lieux n'appartiennent pas aux humains, mais à toutes espèces vivantes désirants y vivre ou y aller, et les humains n'échappent pas à cette règle, il ne sont pas au dessus des autres êtres vivants au niveau des droits de bases de chaque créatures, dont un que nous avons beaucoup de mal à accepter, celui de ne tuer que pour survivre, que ce soit pour se défendre, ou se nourrir, et non gratuitement comme le font certaines personnes, et comme si ça ne suffisait pas, il faut que la cruauté soit rajoutée. Ainsi, récemment, ma route croisa celle d'un sorcier noir arrogant et médiocre, il n'avait même pas vu que j'étais une exorciste, mais, comme à mon habitude, je ne voulus pas le tuer tout de suite, voulant d'abord le raisonner. Mais je vis qu'il avait trouvé un oiseau blessé, et qu'il s'amusais à lui crever les yeux après l'avoir complètement plumé-je précise que le pauvre animal est encore en vie-. Quand je vis ça, je ne pus résister à la colère qui se mit à couler dans mes veines, et j'utilisa mon pouvoir de terreur sur lui, aussi fort que je le pus, et lui, tout en se débattant implorait ma pitié, que je lui refusa, et pour couronner le tout, je me mis à sourire, comme lui souriait en étant à son oeuvre macabre... Son agonie ne dura que sept minutes, et il ne dû son salut qu'à une crise cardiaque, car la mort doit être un soulagement après ce que je lui ais fait endurer, mais si il n'avait pas succombé, je pense que j'aurais pus continuer pendant longtemps... Puis, à contre coeur, je dû achever l'oiseau, afin de lui éviter des souffrances inutiles. Oui, je sais, je peux paraître cruelle en ayant fait endurer ces tourments, mais dans ces moments, je ne me contrôle plus, mais sinon, je suis une femme réellement gentille et bienveillante, du moins, c'est ce qu'on m'a toujours dit, mais vu que je ne tue que si j'y suis obligée, et que j'aime aider mon entourage, je pense être plutôt aimante et sympa... Bon voilà, tout ça pour dire qu’il faut que je décompresse en ce moment, en me rendant dans un des sanctuaire de paix existants dans les environs, et aujourd’hui, ça tombe sur la forêt, celle de Landcastle, qui était, auparavant, un terrain de chasse, mais c’est du passé, maintenant on peut y aller sans risque de se prendre de la chevrotines dans la tête, même si on peut y croiser quelques esprits, moins que dans les ruines en tout cas… Me voilà donc sur la route, en marche vers les bois et la détente, mais malheureusement seule, étant donné que Baptiste doit aider une famille à déménager. Il fait du soleil, et un mince filet de vent frais me rafraîchissait agréablement le visage. Une fois de plus, je me suis habillée idéalement, une robe bleu foncé avec des entrelacs argentés, et de simples collants. Pour éviter d’avoir trop chaud, je mis mes cheveux en arrière de ma tête, le tout tenu par un serre-tête, argenté lui aussi. Assez sobre, mais idéal, et plutôt jolie…
Après une marche tranquille, me voici arrivée à la lisière de la forêt. Une légère brume en tapissait le sol, sûrement dû à l'humidité du sol soumise à la chaleur du soleil. Quoi qu'il en soit, cet endroit est superbe et agréable... J'arpentais le sentier de terre battue, croisant et saluant les quelques promeneurs que je croisais, heureuse et détendue. Au bout d'une demi-heure de marche, j'arriva dans une petite clairière, entourée d'arbres au feuillage épais, qui ne laissé presque pas passer la lumière du soleil, mais qui n'empêchait pas la chaleur d'être présente. Du coup, chaleur et humidité donne... Des champignons, et pas qu'un peu, le sol en était recouvert, et certains ont l'air comestibles, enfin, il me semble, de toute manière, je n'en mangerais pas avant d'avoir reçus l'avis d'un connaisseur, oui, parce que je compte en ramasser pour en manger au repas ce soir, au pire, si je m'empoisonne, Baptiste me soignera, c'est quand même pratique d'être mariée à un guérisseur... Tiens, celui là, ce doit être un cèpe, et celui là un... un... truc bon à manger, celui rouge avec les points blancs, tout le mon de sais qu'il faut éviter, donc je vais aussi éviter. Je me demande de quoi j'ai l'air si quelqu'un me regarde...

Nun zählst du neue Wunde
dabei warst du vorher

Ange courait, il courait comme un dératé depuis le port de Little Angleton. Un homme venait de mourir sous ses yeux, Quentin Cross. Le neveu de Natasha Cross. Le cousin de Luka. Il haletait, il avait envie de pleurer. C'était Nathaniel Grey qui l'avait achevé, et Ange avait contribué à sa mise à mort. Il ne pouvait y croire. Maintenant c'était sur, la mère de sa meilleure amie n'aurait de cesse de le désirer six pieds sous terre. Il passa les premiers arbres de la lisière de la forêt, trébucha sur une racine et tomba de tout son long sur le sol, éclatant en sanglots.
Il resta là quelques instants, tentant de se calmer, de calmer sa respiration, ses sanglots, et son esprit qui bourdonnait inlassablement. Le jeune homme plissa les yeux le plus fort qu'il put, et se concentra afin de se redresser sur ses deux jambes. Il n'avait plus couru si longtemps et si vite depuis qu'il s'était enfui de l'orphelinat avec Sheryl. Ok. Calme maintenant. Tout va bien. Il essayait de se rasséréner, mais n'en était pas aussi sur. Natasha Cross l'avait laissé en vie, mais pour combien de temps ? Il continua d'essayer de courir, claudiquant. Sa jambe saignait, et il avait été brûlé au bras, ainsi que sur la partie gauche du visage.

La forêt eut comme un effait apaisant sur le corps et l'esprit meurtri du jeune homme, et il se sentit légèrement mieux. Il avança plus lentement, soufflant plus légèrement. Le changement de lumière lui indiqua qu'il était arrivé dans une clairière. Il recula doucement, jusqu'à ce que son dos rencontre l'écorce rugueuse d'un arbre, qui semblait large. Il s'y appuya, grimaçant de douleur, tenant toujours son bras. Il glissa doucement le long du tronc, jusqu'à être assis dans l'herbe, au milieu du lierre, des derniers champignons et de la mousse.

La douleur était toujours présente, mais il se sentait mieux. Il espérait surtout qu'aucune de ses connaissances ici ne passerait par la forêt et ne le retrouverait ici, plein de souffrance, et à la merci d'un rapatriement imminent au Mystery Orphanage. Il n'avait pas évité le professeur Kido pour rien.
Mais soudain, un bruissement dans les feuilles lui fit brusquement ouvrir les yeux. Une femme, d'une bonne vingtaine, voire trentaine, se tenait non loin de là, ramassant des champignons. Et merde. Si c'était une humaine innocente, comment lui expliquer sa brulure et sa blessure ? Ok...Invention de baratin. Il commença à esquisser dans son esprit un mensonge à base de "on a voulu faire les cons avec des amis dans la forêt, je me susi brulé avec notre feu de camp et j'ai trébuché sur un gros caillou..."

Vous connaissez la loi de Murphy ? Celle de l'emmerdement maximal ? et bien c'est une règle qui a décidé de me coller afin d'annihiler chacun de mes moments de plaisir et de bonheur, et ce, en utilisant diverses raison, du genre l'arrivée inopinée d'un simple humain, ou d'un sorcier noir, ou même de la fin du monde, que sais-je ? Et bien là, aujourd'hui, mon moment tranquille va encore être saboté, et j'espère que c'est pour une bonne raison, parce que sinon le gars en train d'agoniser, assis contre un arbre va m'entendre...

Je l'ais à peine regardé, je ne sais pas si s'est un homme ou une femme, je dis "gars" sans aucune conviction, mais bon, il est arrivé en courant, pas franchement discret, et pour ce qui est de savoir qu'il est contre un arbre, c'est le raclement de son corps sur le tronc qui m'a permis de savoir qu'il s'affalait par terre, comme rien du tout... Enfin, je le regarde, lui aussi d'ailleurs, depuis plus longtemps visiblement. C'était un homme, enfin un jeune homme grand, avec des cheveux noirs partant dans tous les sens, et qui était blessé de telle sorte que je me demande si il ne s'est pas amuser sur la route sans voir le camion qui arrivait, enfin bref, ce sera plus simple de lui demander... Il saignait un niveau d'une de ses jambes, c'était bien visible, ça passait au travers de ses vêtements, et il portait aussi de belle trace de brûlure aux bras et au visage... Oui oui, je sais, il y a peut être de l'anormal là dessous, prudence, faut pas être paranoïaque non plus...

Je me lève, et commence à m'approcher du garçon sanguinolent, parce que oui, même si il m'a gâché mon moment tranquille, je ne vais quand même pas le laisser mourir à mes pieds, en plus, si ça se trouve, il n'est pas ordinaire... Il n'a toujours rien dit, enfin, moi non plus d'ailleurs, mais j'ai compris, j'engage la conversation...

-"Bonjour".

Bravo Lunna, ça c'est vraiment un début épique et palpitant pour une conversation avec un pseudo futur cadavre... Peut mieux faire...

-"Avez vous, ou as-tu besoin d'aide ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ?"

Pas spécialement plus épique, mais je ne me vois pas arrivé en super héroïne, en balançant "Qui t'as fait ça, petit homme ? Ne bouge pas, je vais te sauver !", déjà que je ne devais pas avoir l'air maline en cueillant des champignons

Ja, ja, dreimal Hurrah, wir bringen nun alles ins Lot,
Ja, ja, dreimal Hurrah, der Teuflische Müller ist tot !

Un homme était mort devant Ange. C'était différent. Cette fois ci, il avait été seul. Pas de Bastet pour tout assumer, pour être fière et forte. Juste Nathaniel et le désespoir de Natasha. Ange réalisa qu'il avait envie de rire et d'éclater en sanglots à la fois. Il souffla doucement. Bon. Mensonge préparé, il pourrait répondre correctement à la jeune femme qui le mènerait dans un hôpital. Voila. Et lui, il, filerait en douce vers l'institut pour blessures dues à des pouvoirs, dons ou fantômes le plus proche. L'inconnue avait l'air gentille, cela lui procuerait surement un léger pincement au coeur de lui faire ce coup là. Mais c'était nécéssaire.
Elle s'approcha de lui, le salua calmement, pas affolée pour un sou, ce qui rassura -étrangement- Hannelore.

-Bonjour, répondit-il, essayant d'avoir l'air le plus détendu possible.

Elle enchaina ensuite, très polie, en lui demandant s'il avait besoin d'aide. Elle hésita d'ailleurs si le vouvoiement de manière assez maladroite que l'adolescent n'était pas assez en forme pour relever. Il se redressa quelque peu sur sa jambe valide, et lui adressa un sourire forcé :

-Ca va aller, c'est rien, je vais rentrer...chez moi.

Chez moi ne sous entendant en aucun cas le Mystery Orphanage. C'était, certes, sa maison, mais il ne pouvait se permettre d'y remettre les pieds. C'était fini. Fini jusqu'à ce qu'il aie retrouvé Luka. Retenant son chagrin puéril d'enfant qui a perdu sa famille, il tenta de se relever, et remua pitoyablement, comme une larve, contre le tronc de l'arbre. Mauvaise idée. Bon, il pouvait toujours attendre ainsi quelques secondes, histoire de souffler. En espérant que la jeune femme n'allait pas insister pour lui porter secours. Mais les femmes sont souvent comme ça, malheureusement. Il grimaça de douleur. Il lui fallait juste un guérisseur. Il serait incapable de le faire seul. Il devait absolument rentrer à Londres. Mentalement, il se mit à calculer le temps de trajet restant, et en eut la nausée dès qu'il réalisa qu'étant donné son état, il n'y serait surement pas avant demain.

-"Bonjour"

Bon, déjà il peut parler, ça ne m'assure pas si il va bien ou pas, mais c'est déjà ça, on ne va pas s'en plaindre. En tout cas il n'a pas l'air intrigué par... et bien par moi, c'est jamais tranquillisant d'être blessé, et en prime d'avoir une inconnue qui vous dit bonjour en vous demandant si vous avez besoin d'aide alors que vous êtes visiblement, et très légèrement en train de vous vider de votre sang et éventuellement de vos larmes... Sauf qu'à ce moment, on répond forcément "oui ça va, merci", avec une crédibilité telle que même un aveugle malentendant ne pourrait pas nous croire...

-"Ca va aller, c'est rien, je vais rentrer...chez moi."

Ben voyons, qu'est-ce que je disais, il me dis que ça va alors qu'il ne pourrais pas faire trois mètres en marchant sans retomber au sol... Ça porte un nom ce truc ? Le fait de toujours vouloir être positif dans toutes circonstances, ce n’est pas le syndrome de machin chose ? Bref, on s'en fout, je sais qu'il ment, et que si je le laisse je vais le revoir à ma prochaine balade de minuit au cimetière... Bon aller, on va faire un brin d'humour, tout en réfléchissant à ce que fait mon mari, et à si il pourrait venir aider le jeune homme, enfin faut d'abord savoir si il est au courant du monde magique, ou si je vais devoir attendre qu'il perde suffisamment de sang pour être inconscient, mais c'est pas trop sécurisé comme système...

-"Euh... Tu comptes rentrer chez toi en rampant ?"

Oui je sais, si j'avais 10 ans de moins et que j'aurais écrit ça, j'aurais pu marquer un gros "LOOOL" ensuite, mais faut savoir être sérieux dans la vie... Bon d'accord, à part ça, ce n'était absolument pas drôle, mais si il est assez vif d'esprit, il comprendra facilement que je ne compte pas vraiment le laisser comme ça tous seul, déjà parce que j'étais là avant lui en train de faire ma cueillette, donc logiquement ce serait à lui de bouger, ensuite parce que si je le laisse je vais encore le regretter pendant trois mois... En plus il tire une de ces têtes, c'est surement dû à la douleur, donc non, je ne te laisse pas...

-"Désolé, mais visiblement ça va vraiment mal pour toi, ce serait vraiment pas sympa de ma part de te laisser là comme ça... Mais je peux t'aider, enfin je connais quelqu'un qui peux..."

Tiens, je me mets à le tutoyer, ainsi soit-il, je le tutoierais donc...

Bon, maintenant ça devient délicat, faut essayer de jouer la subtilité afin de savoir ce que le mot "magique" veut dire pour lui. D'habitude je m'inquiète sur la possibilité qu'il pourrait être un sorcier noir, mais vu son état, si il l'est, il ne pourra pas me faire grand-chose, en plus il n'a pas l'air très méchant...

-"Comment tu t'es fait cette brûlure, je n'arrive vraiment pas à voir quel genre d'objet pourrait faire une pareille marque, ça doit être un objet extraordinaire..."

J'insiste bien sur le "extraordinaire", pas discrète pour un sous, mais j'arrive jamais à l'être de toute manière, alors on continu avec les bonnes habitudes...

Jemand hat die Feuer brennen lassen
Und sie brennen tief bis in die Nacht

La jeune femme considéra Ange comme s'il sortait de la quatrième dimension et qu'il lui disait que Robert Pattinson avait accouché de Barack Obama en mangeant un oeuf sur le plat. En gros, elle le prenait complètement pour un débile, un fou, ou un menteur. L'adolescent prit une profonde inspiration et tenta de calmer sa douleur tant bien que mal en adoptant le principe de la douleur, c'est dans la tête, on peut s'en détacher. Principe inventé par Jonathan Taylor, qui ne marche que pour lui même.

Elle lui fit clairement sentir son scepticisme en lui demandant s'il allait rentrer chez lui en rentrant. Comment dire que d'abord il n'avait pas de chez lui. Plus ou moins à Londres. Et il était à Little Angleton, blessé. Bonjour la galère.

Hannelore soupira de désarroi. Elle avait raison. Mais bon, quitte à prendre les gens pour des cons, autant le faire jusqu'au bout :

-Je vais y arriver, ce n'est pas si grave que ça. Et puis...J'habite pas loin.

Trois mensonges en une phrase, HIGH SCORE NEXT LEVEL HANNELORE SCHMITT. Hum. Ce n'était pas le moment de se faire des petites vannes mentales, il en avait bien conscience. Il essaya de se déplacer. Il réussit, de moins d'un mètre. Et manqua de s'écrouler, mais réussit, par miracle, à garder un équilibre.
Visiblement l'inconnue avait abandonné l'idée de le considérer comme quelqu'un de sain d'esprit et en bonne santé, et voulait l'aider. Elle lui proposa de l'emmener à quelqu'un qui pouvait...Quoi ?
Ange releva la tête vers elle d'un air interrogateur, détournant son regard de ses mains qui essayaient de le soutenir en s'appuyant sur un tronc. Il loupa ledit tronc et s'écrasa sur le tapis de mousse et de feuiles mortes. Il se crispa sur lui même, agrippant son bras comme un forcené, grimaçant horriblement.

Là c'était sur, la ceuilleuse de champignons allait l'emmener avec elle, et il ne pouvait décidément plus lui faire croire qu'il était un vélociraptor alors qu'il était en réalité un simple pouillot véloce.
Elle reprit sa phrase en lui demandant comment il avait pu faire cette blessure. Un objet extraordinaire. Bon elle avait vraiment vu la vierge si elle croyait qu'il allait lui dire la vérité. Il avait envie de lui sortir que c'était un gentleman déplumé au coq qui lui avait fait ça mais elle le prendrait encore plus pour un fou ce qui n'était pas la meilleure des solutions.

-Non pas du tout, gémit-il, c'est juste un feu de camps entre amis...Qui a dégénéré...

Espéront que sous le coup de la douleur, sa voix comme sa phrase soient plus crédibles. Hannelore l'espérait de toutes ses forces, il ne voulait pas provoquer encore plus d'incident.

Sérieusement, pourquoi les mecs veulent toujours faire leur guerrier ? C'est faux ? Alors pourquoi l'agonisant tenant par je ne sais quel prodige sur ses deux jambes me certifie que tout va bien ?

"-Je vais y arriver, ce n'est pas si grave que ça. Et puis... J'habite pas loin."

Mais oui tu as raison, c'est comme si un gars qui venait de perdre un bras me disait qu'il avait connue pire, c'est... dure à croire, désolée...
Tu habites pas loin ? C'est cool, ton cadavre sera moins long à traîner, merci de me faciliter la tâche... Bon d'accord, c'était de mauvais goût, mais c'est bien parce que malgré les apparences, je commence à m’inquiéter pour le jeune homme et son état de santé, malgré ses... arguments convainquant qui voudraient me faire croire le contraire, mais en vain...

Ah tient, il décide de me... de tenter de me prouver que j'ai tort, il bouge, une jambe, un petit peu, et... il ne tombe même pas, un petit pas pour lui et un grand revers dans ma gueu... Ah non, il titube, tente de se rattraper à un arbre, rate, et retourne faire un bisou à l'herbe de la forêt... Non je ne rigole pas, dans son état ça doit faire un peu mal, ce qui explique qu'il ait l'air légèrement crispé, le pauvre... Oui, je ne suis quand même pas devenue cruelle du joue au lendemain, ça me fait pas plaisir de le voir se tordre de douleur comme ça, mais bon, c'est la vie, ça arrive, et faut passer outre, même si visiblement dans son cas ça passera pas tout seul...

-"Aïe, ça va ? Tu t'es pas fais mal ?"

Bien Lunna, tu progresse, dans le même genre, il y a "Est-ce que tu trouve que la guerre c'est mal, ou encore est-ce que tu aimes torturer des petits chiens ?" Juste que c'est débile comme question...

-"Désolé, ça prouve bien que tu n'est pas en état de faire quoi que ce soit seul, mais il n'y a pas de honte à accepter de l'aide, même d'une femme."

Et là j'aurais même pus rajouter le petit clin d'oeil qui va bien, mais ce n'était pas vraiment la situation adéquat...

Il me dis qu'il s'est fait ça avec des AMIS autour d'un feu de camp... Première possibilité, tu tombe dans le feu, et là désolée, mais en principe tes amis t'abandonneraient pas comme ça à ton sort, ils auraient appelés les pompiers, ou alors ils t'auraient emmené à l'hôpital. Deuxième scénario, ça barde, une bagarre et tu tombe dans le feu... DES amis, faut pas me faire croire qu'aucun d'eux ne soit venu à ton secours, ou alors tu peux changer d'amis... Et puis même, le feu ne fait pas saigner comme tu saignes actuellement...

-"Tes amis sont plutôt lâches dans ce cas, et c'est inadmissible, dis moi qui ils sont et je m'en vais leurs parler le plus tôt possible !..."

Petit coup de pression de ma part, pour lui donner un petit indice sur ma nature, et puis s'il devine pas, je lui dirais de manière beaucoup moins subtile, je sais, le secret et tout, mais il y a urgence là... Mais au fait...

"-Je m'appelle Lunna, et toi ?"

Und es tut auch kaum mehr weh
Denn ich alles vor mir seh

Ange se trouvait donc à terre, observé de manière suspicieuse par une jeune femme qui le prenait visiblement pour un sacré hurluberlu. Bizarremment, il trouvait la situation plutôt comique, bien qu'il souffre comme un taré, et qu'il vienne juste de voir un Cross mourir sous ses yeux. Peut-être était-ce une réaction cathartique. Il ne savait pas, et à vrai dire, il s'en fichait pour le moment, puisque l'inconnue était en train de lui demander s'il ne s'était pas fait mal.

-Ca va, ça va.

Il tendit la main vers elle pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas besoin d'elle. Bon, peut-être qu'en fait pour se relever, il allait un tantinet galérer, mais il refusait que ce jeune femme, toute bonne intentionnée soit-elle, découvre d'où il sortait, qui il était, comment il s'était fait ça, etc. C'était vraiment adorable de sa part, et s'il n'avait pas été en fuite, et que ses blessures étaient dues à un incident "normal", il aurait accepté son aide, vraiment. Car elle semblait croire que le fait qu'elle soit une femme le rebutait.

-Non, non ça n'a rien à voir avec le fait que vous soyez une femme, regardez, je me relève.

Il réussit en effet à se redresser, et à s'adosser contre le tronc, en position assise. Le jeune homme se sentait trop essoufflé pour continuer à présent. Bon, là, c'était sur, elle n'allait pas le lacher. Il se mordilla la lèvre inférieure tout en cherchant une échappatoire autour de lui.
Elle était de plus en plus sceptique. Elle était déjà en train de s'énerver contre ses amis lâches et...Imaginaires.
Ange soupira et secoua négativement la tête :

-Vous ne comprenez pas c'est...Compliqué. En fait ils n'ont pas remarqué que j'étais blessé et...Des parents sont arrivés, on s'est tous planqués.

Voila, cela la dissuaderai peut-être de l'aider, si elle avait peur de se retrouver avec quelques couples de parents inquiets et énervés aux basquets. A bien y réfléchir, ses parents étaient actuellement bien le dernier des soucis du jeune homme, mais ça, il ne pouvait décemment pas lui dire.
Et voila qu'elle se présentait. Lunna. Bientôt elle allait lui tendre la main pour l'aider à se relever. Mauvaise idée, mauvaise posture.

-A...Hannelore. Hésita-t-il.

Avec un peu de chance elle allait aussi lui demander comment se faisait-il qu'il portait un prénom de fille, est-ce qu'il était une fille, est-ce qu'il prenait des hormones, etc. Bon, tout de même, il supposait qu'elle possédait un minimum de délicatesse. En même temps quand on s'appelle Lunna on a peu de leçons à donner aux autres en matière de prénom. Et puis il dirait la vérité : que sa mère était un peu illuminée.

-"Ça va, ça va."

Et misère, je crois être tombé sur quelqu'un d'aussi entêté que moi, je ne savais même pas que ça existais, j'y aurais même pas crus... Mais là, non, on peut encore rester des heures comme ça, moi lui disant que si on ne fait rien il va crever, et lui me disant "casse toi !", implicitement bien sûr, sinon je lui aurais donné une bonne raison d'avoir mal... Enfin, pas sûr, je pense qu'il a vraiment mal, et puis après je me serais faite éclaboussée avec son sang, et ça part mal au lavage, puis il serait peut être tombé dans les pommes, et après j'aurais eus des emmerdes pour transporter son corps, et lui il serait mort dans mes bras et tout le monde aurait dit que ça aura été de ma faute, non, dans aucun cas je ne dois le frapper...

Le jeune homme se mis à tendre sa main vers moi pour une raison qui m'est obscure... Peut-être pour bien montrer qu'il refuse mon aide, comme dans les films avec un guerrier, enfin là, vraiment, vu ton état, si je décide de t'aider, je ne pense pas que tu pourras y faire grand-chose... Mais bon, je vais pas te sauter dessus comme ça, sauf si... enfin, quand tu seras inconscient, et ça ne saurait tarder...

-"Non, non ça n'a rien à voir avec le fait que vous soyez une femme, regardez, je me relève."

Ah mais je regarde, et qu'est-ce que je vois ? Rien de très convaincant, quelqu'un qui s'adosse à un arbre avec difficulté, et qui n'a pas l'air de pouvoir aller plus loin, ouais, bravo! J'applaudis, et avec les deux mains en plus, et oui ce que je viens de dire n'a aucun sens, mais je m'en fout, c'est dans ma tête que ça se passe... Par contre, son échec n'a pas l'air de lui plaire, en même temps je le comprend, je risque encore moins de le laisser, enfin, c'est ce qu'il croit, parce que je commence à avoir une idée en tête qui va peut-être le forcer à réagir, et non, ce n'est pas d'utiliser mon don pour le torturer mentalement jusqu'à ce qu'il demande de l'aide lui-même, c'est plus subtil que ça...

Mon pauvre, j'ai comme l'impression que tu perds tes moyens... Déjà, pour ne pas voir que tu es blessé, faut être complètement c... aveugle, et puis plutôt que de jouer les rebelles, tu aurais quand même pus demander de l'aide aux parents, tu perdais quoi ? Non, là je pense vraiment que tu caches quelque chose... Sauf ton prénom, Hannelore... Ça sonne un peu féminin mais c'est pas le sujet du moment, là, on va mettre les choses au point.

-"Hannelore, je suis vraiment désolé, mais ton histoire je n'y crois pas du tout, tu caches visiblement quelque chose, et ça ne regarde que toi, je ne te demande pas de me dire quoi... Enfin, je voulais juste t'aider, et je le veux toujours, mais je n'insisterais pas pour t'emmener près de quelqu'un qui pourrait t'aider, en revanche, maintenant tu n'as plus le choix..."

Sur ces mots, je sortis mon téléphone, et fis semblant de composer un numéro, celui des pompiers, et fis mine d'avoir une conversation.

"Oui bonjour, je suis tombé sur un jeune homme mal en point en me promenant dans l'ancien domaine de chasse Landcastle, il a besoin d'aide en urgence... Oui... Je ne saurais pas vous dire, pas très loin dans la forêt, de toutes façons vu son état, il ne bougera pas trop... D'accord, merci, au revoir."

Surtout ne pas rire.

"-Bon et bien les secours arrivent, j'espère que tu tiendras le coup et qu'on se reverra bientôt Hannelore, courage à toi ! Et à notre prochaine rencontre, tutoie moi s'il te plaît"

Sur ces mots, je m'enfonçais au travers des arbres, le plus rapidement possible, puis arrivée à bonne distance, je médita rapidement, concentration, et invisibilité activée. Satisfaite, je fis demi-tour et retourna dans la direction de l'homme au prénom de femme, en espérant que ses blessures l'ont empêché de trop bouger... J'espère juste que s'il est du même "genre" que moi, il n'a pas ressenti ma transformation...

Je sais nager, mais...
Pas dans l'eau...

L'interlocutrice d'Hannelore avait l'air passablement désespérée. Encore plus qu'au début. Il soupira légèrement et se contenta de la regarder dans les yeux tandis qu'elle réagissait à ce qu'il venait de lui dire. Elle ne le croyait pas. Ca, ce n'était pas compliqué à réaliser. Et d'ailleurs, il s'en fichait. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle parte, et qu'elle oublie qu'elle l'avait vu. Il n'avait rien contre cette femme, Lunna, il aurait été dans une situation normale, il aurait accepté son aide de bon cœur. Elle était même plutôt sympathique. Mais pas là. Là il venait de contribuer au meurtre d'un sorcier et son mauvais été physique était dû à de la magie. Il ne devait pas prendre de risque.

Elle finit par lui dire qu'il n'avait plus le choix. Hannelore releva vivement la tête. Elle composait un numéro. Avant qu'il n'aie eu le temps de protester, elle était au téléphone avec les secours. Oui, ça devait être ça. Putain de merde. Les secours. Tout sauf ça. Ange tenta fébrilement de se relever, et lui attrapa le poignet juste après qu'elle aie raccroché.

-Rappelez-les tout de suite et dites que c'était une erreur.

Son ton était dur, il jugulait sa voix afin qu'elle ne paraisse pas trop inquiète. Si les secours arrivaient, sa dernière issue était de se trainer aussi bien qu'il pouvait et le plus vite possible jusqu'à l'arrêt de bus de Little Angleton, pour ensuite rejoindre la gare et...La longueur du trajet lui donna envie de vomir.
Il n'allait pas la supplier, non. Il n'allait pas. Il poussa un profond soupir. Non.

-Ne faites pas ça. Vous n'avez aucun droit sur moi.

Le pauvre jeune homme faisait de son mieux pour se montrer autoritaire. Malheureusement il était faible. Il ne pouvait même pas envisager, même imaginer d'envisager une téléportation. Autant essayer de voler quand on a pas d'ailes. Vous pourrez battre des bras et des mains autant que vous voudrez, vous ne décollerez pas du sol. C'est sur et certain.
Malgré tout cela, Ange se sentait plutôt paisible, comme empreint d'une certaine et nouvelle maturité. Il rassemblait ses forces et sa lucidité pour se préparer à survivre, se déplacer coûte que coûte.

Immobile, je scrute le jeune homme en face de moi. Il a l'air de vouloir rassembler ses dernières forces, mais pour quoi faire, ses tentatives sot vaines, il perd son énergie et arrive de moins en moins à bouger... Je pourrais penser qu'il est sur le point de s'évanouir, ce qui me permettrais de pouvoir enfin intervenir et pouvoir l'aider, mais je peux aussi penser qu'il est sur le point de mourir, et ça non, j'attends qu'il fasse une action qui me prouverait que ce garçon vit bien dans le même monde que moi, ainsi je pourrais appeler mon mari et tous serait fini, il serait soigné et puis ce serait de l'histoire ancienne, mais si il ne fait rien, j'appelle Baptiste, lui demande de se téléporter au plus près d'ici, sans pour autant que le jeune homme puisse le détecter, et de le soigner au mieux qu'il puisse en espérant que l'agonisant soit suffisamment étourdi pour se dire que c'est un rêve, et puis à son réveil, il se demandera ce qui s'est passé, ou alors pourquoi il ne m'a pas fait confiance, selon sa nature... Mais si je ne parviens pas à dissimuler une action magique à ses yeux, tant pis, il y a urgence là, ce qui compte c’est sa vie, le reste n’est que détails…

Je repensais à la scène d'avant, ce jeune homme cherchant à m’agripper désespérément, me demandant de rappeler les secours imaginaires pour leurs dire que c'était une erreur, sur un ton qui se devait d'être ferme et menaçant, enfin dans son état, même un môme de dix ans pas content m'intimiderait plus... Fermement, à ce moment, j'ai dégagé sa main, fixant le jeune homme avec compassion, oui, mais aussi un regard qui veut dire "laisse tomber", mon regard impitoyable, celui que j'ai quand je... combats... oui c'est bien avec ces yeux que je le regarde, ces mêmes yeux qu'a vu l'assassin de mes parents, et d'ailleurs la dernière image qu'il a emporté de ce monde jusqu'en Enfer... Mais aujourd'hui, il n'est pas question de torturer quelqu'un et de l'égorger à coup de médaillon, mais plutôt de le sauver. Oui je sais, cela peut paraître cruel, mais je commençais à en avoir assez de tourner en rond, je suis quand même venue pour me reposer à la base… En tout cas ça n’avait pas l’air de lui plaire. Il était en train de commencer à me sortir ses phrases comme quoi je n’avais pas le droit de faire ça, et pleins d’autres choses passionnantes que j’écoutais à peine… Je me souviens de mes paroles à ce moment-là…

-« Dans ton état, tu n’es pas en mesure de me contredire, et je vois très bien le genre de tes blessures, ça se reconnait bien, et il faut intervenir vite, ou tu mourras… »

Oui je sais, je viens carrément de lui tendre la perche, s’il est exorciste, sorcier noir ou autres, il comprendra le sens de mes mots. Alors pourquoi suis-je toujours invisible à quelques mètres de lui ? Je ne sais pas exactement, peut-être parce que je me dis que jamais il n’avouera son appartenance au monde magique, même si il doit en mourir… C’est d’ailleurs la première fois que je lui ais dis qu’il risquait la mort, mais ça je pense qu’il le savait, mais maintenant il sait aussi que je suis consciente des risques qu’il encoure, et que je ne laisserais vraiment pas…

Ca fait plusieurs minutes maintenant que je le fixe, il a l’air de s’être calmé, ou de ne plus avoir la force pour bouger, et se concentre, rassemblant visiblement ses dernières forces… Pitié, j’espère qu’il ne prépare pas un sort nécessitant beaucoup d’énergie, car dans ce cas ses chances de survie sont plutôt faibles… Lunna, ça va bientôt être à toi…

Der Tag war uns vorherbestimmt, als ich am Weg dich fand,
ein Wanderer, der ein Blümlein pflückt...

Le temps avait passé, et Ange commençait à réellement sentir la douleur. Il grimaça de nouveau. Dire qu'il avait réussi à l'oublier un instant. Le jeune homme prit une grande inspiration. Il examina les différentes possibilités. Il remarqua entre temps que la nuit commençait à tomber, et que le froid l'envahissait. Il se sentit tout à coup comme un enfant perdu devant cette femme. Il se mordit la lèvre inférieure, releva la tête vers elle puis lui déclara :

-Ok, vous m'aidez, mais pas les secours, d'accord ?

Il se demanda s'il devait ajouter s'il vous plait ou pas. L'adolescent décida que son grand regard de chiot battu suffirait. Ange savait qu'il possédait des yeux qui pouvaient facilement attendrir de par leur taille, leurs longs cils et leur éclat enfantin. Au fond, il était un enfant. Un enfant qui venait de tuer, mais un enfant tout de même. Et étrangement, cette femme dégageait une aura éminemment maternelle. Bizarre, de se mettre à penser comme ça. Ce devait être la fatigue. Le jeune homme cligna vaguement des yeux, et en vint à se demander qu'aurait fait sa mère à la place de Lunna ? Elle était folle, mais pas idiote. Il soupira. Il aurait bien aimé connaitre sa mère. Au moins Luka savait qui était vraiment Natasha...

Penser à sa jumelle lui donna encore plus envie de s'allonger là, sur la mousse et les fougères, et de penser. A elle, à leurs souvenirs, à leur avenir. Oui il avait envie de s'allonger et de dormir, de se sentir chez lui, et en paix. La patience de Lunna avait fini par user sa détermination à s'en sortir tout seul. Bien sur, elle exagérait, il n'allait pas mourir, mais sacrément souffrir et avoir du mal à rallier Londres dans cet état. Il espérait seulement qu'elle accepterait de l'aider sans l’emmener à l'hôpital...Ou le livrer au SAMU ! Mais bon, il ne pouvait évidemment pas lui faire "hé coucou, au fait je vous trolle depuis tout à l'heure parce qu'en fait je suis un sorcier et que je ne pourrai répondre de rien dans un hôpital classique ! Trolololol !". Enfin bon. Il fallait qu'il arrête de penser à des choses comme ça ou bien il allait se mettre à rire de manière compulsive et sans aucune raison, ce qui aurait surement le mérite de l'affaiblir encore plus. Comme il se sentait d'humeur enfantine, il rajouta finalement :

-S'il vous plait...

Il ne savait sincèrement pas ce qu'elle allait répondre, et il n'était pas lecteur de pensées. Mais elle semblait gentille. Si seulement, si seulement !

Réapparaissant, je me rapprochait du jeune homme toujours étendu, qui avait l'air d'avoir enfin décidé de céder et d'accepter mon aide, ce n'est vraiment pas trop tôt, c'est pas tout ça, mais la nuit commençait à recouvrir la forêt de son sombre manteau, ainsi que toute l'Ecosse d'ailleurs, en même temps, qu'est-ce que ce bout de terre représente par rapport à la moitié de la planète sombrant dans la nuit au même moment ? Rien, alors cette forêt est vraiment insignifiante. Tout ça pour dire qu'il va faire nuit, et que je n'ai pas envie de rester ici jusqu'à demain. Déjà que mon instant de repos à été interrompu par ce jeune Ange, je ne souhaite pas qu'il me prenne aussi ma nuit, que je passe blottie contre mon homme que j'aime tant. Avec lui, chaque nuit et différente, et je ne parle pas de sexe, je ne m'habitue jamais à lui, il est ma vie, la seule personne qui peut me mettre dans un état particulier, état dans lequel je ne suis que dans sa présence, où je n'ai plus de défense, plus de masque, je suis moi-même, cet état où je suis Lunna Hofthenight... Bon, encore une phrase sans intérêt pour dire que je ne souhaite pas passer la nuit ici, mais plutôt dans mon lit... Mais fort heureusement, il avait enfin accepté l'idée qu'il ne s'en sortirait pas seul, et aussi que je ne la lâcherai pas.

-« Ok, vous m'aidez, mais pas les secours, d'accord ? »

Oh, on se comprend, c'est merveilleux, qui d'autre que quelqu'un comme "nous" préciserait de ne pas appeler les secours pour appeler qui d'autre ? Je ne sais pas, en dehors des secours, le choix se limite au gourou du coin pour rester dans l'ordinaire, mais pour nous, cela signifie un guérisseur, et ça je sais où en trouver un, oui oui, mon mari, lui pourra le sauver sans problèmes, et puis je pense que ce n’est pas la peine de préciser à quel point il est un homme bien, en même temps je ne l’aime pas pour rien, je l’aime pour tout d’ailleurs… Mais même si maintenant je suis persuadé à 99% que le jeune guerrier à mes pieds est du même monde que moi, je ne peux pas le considérer comme tel pour le moment, non, il va falloir que ça se confirme rapidement. Comment puis-je faire ? Lui dire sans transition « ok, j’appelle mon mari qui est guérisseur immédiatement », et tant pis s’il ne comprend pas. J’aime bien cette option, mais je sais que je peux faire plus… subtil. Je pourrai aussi… Non je ne vois plus en fait, la première option m’a séduite, et elle ira très bien, si il n’est pas comme moi, il ne comprendra rien, mais si il l’est, il y aura deux options. La première, soit il est sera neutre, voir content, et là ça ne posera pas de problème. La seconde option inclut qu’il chercherait à m’attaquer pour je ne sais quelle obscure raison, et dans ce cas, et bien je ne risquerai rien vu son état, comment dire, faible, je pense que de dire « à la limite de l’inconscience » ne serait pas une exagération, en effet, en le regardant de plus près, je peux apercevoir qu’il est sur le point de sombrer vers des contrées lointaine, un vieux château Prusse ou même le Rohan que sais-je ? Bref, ce n’était pas le moment de trainer, et maintenant je sais que je ne risque rien à tenter la méthode percutante, enfin si il me laisse parler…

-« S’il vous plaît… »

Ça va, ça va, j’ai compris, évidemment que je vais t’aider, je te rappelle que j’insiste comme une dingue depuis tout à l’heure pour ça, alors ne crois pas que je vais me retourner en disant « nan, en fait j’ai changé d’avis, bonne chance », alors pas la peine de me faire tes petits yeux de chien battu…

-« Bien sûr que je vais t’aider, et ne t’inquiètes pas, je ne comptais pas appeler les secours, ils ne te seraient pas d’une grande utilité… Et bien… Vu ton état… Je pense que l’idéal serait un guérisseur, je ne sais pas si tu comprends ou pas, à vrai dire, ça n’a pas vraiment d’importance, sache juste qu’il te soignera sans problèmes, sans rien te demander en retour si ce n’est d’être plus prudent, et… »

Je n’ai plus besoin de continuer à parler, en m’entendant prononcer le mot « guérisseur », il eut l’air de se soulager d’une immense tension, puis ensuite l’Ange tombé du ciel s’est évanoui… Epique… Bon, et bien au moins je peux considérer que j’ai fait ce que j’avais à faire, que le jeune homme est du même monde que moi, et qu’il est d’accord avec mon choix du guérisseur. Bravo Lunna, tu dormiras mieux cette nuit. Bon, reste à l’appeler le guérisseur. Sur ces pensées, je me saisis de mon téléphone portable et allai dans le raccourci numéro un, dédié à l’homme de ma vie. Composition du numéro, appel, un bip, deux bip, un fouillis, et LUI, avec sa voix qui sait tant me faire sourire…

-Lunna ? Comment vas-tu ma douce Lune ?

-Je vais bien et toi mon tendre époux ? T’en sors-tu dans tes tâches ?

-Ça va, nous avons finis ce que nous avions à faire, j’ai hâte de rentrer et d’être à tes côtés pour te serrer dans mes bras mon cœur, et te chuchoter que je t’aime à l’oreille en caressant ta douche chevelure…

Cette pensée me fit frémir de bonheur, il sait ce que j’aime, comme je le sais pour lui…

-J’en suis impatiente mon amour, mais avant toutes choses, j’aurai un service à te demander, j’ai rencontré un jeune mal en point dans la forêt Landcastle, il y a de grandes chances pour qu’il appartienne au monde magique, mais de quel camp je l’ignore, de toutes façons il s’est évanoui… Peux-tu te téléporter et nous retrouver ? En plus nous nous reverrons plus tôt ainsi.

-Je suis fatigué, mais pas assez pour ne pas aider quelqu’un, et surtout pour te voir, tu le sais bien, j’arrive.

Une minute plus tard, je sentis une force magique apparaître non loin de nous. Puis après quelques appels, nous nous retrouvâmes enfin. Après de longues minutes d’étreinte, Baptiste mon âme sœur s’occupa du blessé, ce qui fût rapide, puis ne sachant où le transporter, et ne pouvant le laisser là, il l’emmena à l’IBMM le plus proche, celui de Stromless, pendant que je rentrai chez nous. Il me retrouva plus tard, me disant qu’il m’y emmènerait demain si je voulais prendre des nouvelles de l’adolescent. Une journée forte sympathique, maintenant, au lit.