Ce matin, quand je me suis réveillée, j'étais comment dire ... Différente. Oui, différente. Enfin, ne vous imaginez pas de trucs insencés, je n'avais pas changé, je n'étais pas devenue brune aux yeux noisettes, non non. C'était juste différent de d'habitude. Je me sentais relaxée, comme si un vent de calme était passé au dessus de ma tête. Moi qui suis d'habitude du genre fofolle et arrogante -je n'essai même pas de le nier- ce matin j'étais zen. Le yoga ? Non, je n'en ai jamais fait, et puis j'en ferais jamais.
Je faignai de me lever. J'étais tellement bien sous ma couette toute chaude. Enfin, j'aurais été encore mieux avec quelqu'un à mes côtés, mais bon, on ne peut pas tout avoir dans la vie. Vous imaginez une vie parfaite ? Pour moi ça se résume à un mec, du boulot, des fiestas tous les week-end, une maison, un chien, un chat, des gosses, une garde robe pleine de robes de créateurs, une piscine au centre de la demeure, une lamborghini, et surtout, oui surtout : Du fric, du fric à ne plus savoir quoi en faire. Ben quoi ? On a le droit de rêver dans la vie ! Dans tout ce que j'ai cité, la seule chose qui est presque vraie c'est la garde robe. Oui, depuis quelques années déjà, j'ai pris goût au luxe, et j'ai pris l'habitude de m'habiller en grandes marques. En voilà une bonne raison de me lever tiens : Choisir ma tenue du jour !
Je repousse ma couette et me relève pour m'asseoir au bord du lit. Les cheveux en pétard, pas maquillée, je vous assure, j'ai la classe !
Je me lève du lit et file direct dans la salle de bain. Bon, on va passer les détails sinon on en a encore pour deux heures ! Je prends une douche, je me sèche les cheveux, je les lisse, je me maquille, un trait de crayon sous chaque oeil, mascara, far à paupières, rouge à lèvre baah ... rouge, et puis je sors, le corps entouré d'un drap de bain : direction le dressing.
Voyons voir. J'ouvre la porte principale du placard : La penderie. C'est là que se trouvent toutes mes robes. En jettant un coup d'oeil par la fenetre, je remarquai qu'il faisait plutôt beau aujourd'hui. J'optai donc pour une robe bustier Channel à rayures noirs et blanches arrivant à mi-cuisse ainsi qu'une étole en tulle noire et pour une pair d'espadrilles noires à talons aiguilles.
Enfin habillée je file dans la cuisine faire couler une tasse de café et l'accompagne d'une tartine de confiture. Lavage de dents obligatoire après ca. Le café donne vraiment mauvaise haleine et la brioche a tendance à se cacher entre les dents la coquine.
Bon c'est bien beau tout ça, je suis prête maintenant, mais prête pour faire quoi ? Aller voir Chace ? Vous allez dire que je n'ai que ça à faire de ma vie, rendre visite à mon cousin adoré. Non, aujourd'hui je vais changer ... Tiens, pourquoi pas une balade au square ?
Je prends donc mon sac à main, et vérifie à l'intérieur s'il y a tout ce sont j'ai besoin avant de sortir et de fermer la porte à clé derrière moi.
Dites donc c'est que le soleil tape fort aujourd'hui dans les rues de ce trou paumé ! Effectivement c'est vraiment paumé. Même par un temps aussi superbe il n'y a vraiment pas grande monde. Tellement pas que l'on entend mes talons claquer sur le sol à l'autre bout de la rue je suis sure ! Non j'éxagère. Il y a quand même une dame et ses trois gosses, des gamins colériques ... Je veux pas d'enfant en fait ! Ce que les mômes peuvent être infectes parfois je vous jure !
Avec tout ça je n'ai même pas vu le temps passé. Me voilà déjà arrivé au square.
Je me promène tranquillement dans l'allée principale. Sur un banc, une vieille dame lance des graines aux pigeons en les appelant "petits petits !". A croire que les vieux n'ont rien d'autre à faire ...
Sur un autre banc, un homme d'une cinquantaine d'année lit son journal en buvant son café. Plus loin encore, deux femmes discutent ensemble pendant que leurs enfants jouent à trap-trap dans l'herbe. Le square est vraiment joyeux aujourd'hui. Comme toujours d'ailleurs.
Soudain, une femme attire mon attention, une grande femme brune, aux yeux tellement bleus qu'on s'y noirait. Elle est belle, elle a l'allure d'un mannequin ! D'après sa peau matte, ses yeux et sa chevelure, j'en déduis qu'elle doit soit venir des iles tropicales, ou bien être espagnole, ou quelque chose comme ca. Je ne m'y connais pas trop dans ce domaine. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'elle est magnifique et que quelque chose en elle m'attire.
Je dévie ma trajectoire pour finir face à elle. A quelques mètres de la femme, je m'arrête et la fixe droit dans les yeux, et puis soudain le vide, comme si tout s'était effacé et puis je me retrouves dans un avion. Qu'est-ce que c'est que ce b*rdel ?!
Je suis debout au milieu de l'allée ... Ou alors je vole ? J'en sais rien en fait. C'est bizarre, c'est tout. La plupart des passagers dorment, mais ceux qui sont éveillés semblent bizarres ... Comme ... morts ? Ou alors sur le point de mourir ? Moi je ne ressens rien. La plupart toussent, ils ne s'arrêtent pas de tousser. Un enfant pleure tout en toussant entre deux. Un vieux monsieurs tousse tout en enroulant ses deux mains autour de sa gorge. Mais p*ta*n c'est quoi ça ?!
Cela dure plusieurs minutes, des minutes interminnables, et puis au bout d'un moment, les passagers finissent par le plus bouger, le plus parler ... Ne plus respirer. Ils sont morts. Mais morts de quoi ? D'Asphyxie ? C'est étrange. Je coures -ou bien je vole- jusqu'à la cabine de pilotage. Là le pilote, le copilote ainsi qu'une jeune fille s'y tiennent, vivants, ne se doutant de rien. Cette jeune fille, c'est celle qui se tient devant moi.
Avec un sursaut je reviens à moi les yeux écarquillés. C'était quoi ça ?! Ca faisait longtemps que mon pouvoir ne s'était pas manifesté ! D'habitude c'est mon don, mais rarement mon pouvoir !
God, cette fille doit me prendre pour une barge.

J'ai décidé d'être de bonne humeur ce matin. Oui je sais c'est pas moi qui décide, mais bon !
J'en ai marre de le lever et de me dire, "Encore un miserable día" ! Cette fois je veut prendre ma vida en main et pour ce, il faut que je prenne déjà ma journée. Heureux événement, ont est dimanche et c'est mon jour de repos.
Je me glisse doucement de mon lit, j'ai froid aux pieds alors je prend de petites socquettes blancas et je patine sur le plancher de ma chambre vide.
Les meubles devant moi sont flou et mes yeux tentent tant bien que mal de s'habituer à l'obscurité. J'ouvre la porte doucement, pas un seul grincement, chance.
Dans la salle de bain, le miroir s'embue au contact de ma bouche. Je suis sur d'être la seule folle à jouer à souffler sur le miroir.
Je me regarde distraitement, mes longs cheveux marrones bouclés descendent en cascade sur mes fines épaules. Je cerne mes yeux d'un trait de crayon épais, mon gloss fait ressortir mes lèvres bleuies par le froid.
Le chauffage doit être hors de prix pour que ma tante décide de vivre dans une maison digne des vallées de Sibérie. J'ouvre ma fenêtre et constate avec sorpresa le changement radical de température. Maison, 5 degrés. Extérieur, 12. Comme c'est encourageant !
Je cherche du bout des doigts une robe assez courte pour que mes envies de contact avec mon cher ami el sol transparaisse sur mes jambes.
Le hasard me porte donc sur une robe verde, une toute petite robe verte délavée. Beaucoup trop petite pour que je puisse l'enfiler, beaucoup trop importante pour que je puisse l'oublier. Cette robe c'était celle de "l'accident".
Toucher le tissu me faisait revivre la joie de rentrer chez moi, l'excitation de la visite de la cabine, l'incompréhension face au "sommeil" de tout les passagers, l'angoisse de quitter Málaga avec le coeur déchirée.
J'ôte avec hâte ma main du tissu, et là l'habit rejoint les abîmes qui hantent le fond de mon placard. Je ne regarde plus les autres vêtements. La robe blanca en Lin que je presse contre mon coeur me semble brulante et je la met rapidement pour rejoindre la fraicheur matinale de la rue.
Je sort en tremblant, en chassant en vain la tristesse qui obscurcie mes pensées. Sa me fait quand même du bien, un bien étonnant. Et comme chaque jour depuis l'accident, j'enfuie.
Perdu dans mon obstination d'avancer, je manque d'écrasé un pigeon qui mangé. La vieille femme qui les nourrie me hurle dessus. Je sourie alors, comme sa bêtement.
Devant moi soudain, une jeune fille blonde s'arrête. Je ne comprend pas, elle à l'air absorbée. Elle me regarde sans me regardé. C'est très troublant. Je la dévisage alors. Elle est blonde, à une peau pâle singulière mais très jolie. Ont dirait une poupée de porcelana avec les yeux serties de saphir.
Elle me plait bien. Non que je sois lesbienne, mais elle à l'air misteriosa et tout se qui est mystérieux m'attire.
Elle sort soudain de sa torpeur. J'ai lue des manuels sur la possession démoniaque, mais qui croit encore à ces "débilités".

-"Vous allez bien señorita ?"

Je voit qu'elle n'a pas l'air dans son assiette.
Je ne devrait peut être pas m'en occuper mais c'est plus fort que moi.