Passage Niveau 2 [Ange H. Rejes dit Hannelore L. Schmitt & Luka Era Grey] [VALIDE PAR OCTAVIUS]

Too late, my time has come.

Enfin c'était le manoir des Cross. Il l'avait trouvé. Ange respirait doucement. C'était dans la petite ville de Sarzeau, en Bretagne. Après tant de recherches acharnées, il touchait enfin au but. C'était une manoir imposant et magnifique, bien que sinistre. C'était l'information qu'il avait recueillie après une mission avec Bastet. Il s'était empressé de rassembler ses affaires et de se mettre en route. Maintenant il était devant cet endroit, en France, sous un ciel qui hésitait entre le rire et les larmes. Son regard était froid et coupant comme le vent qui soufflait, impitoyable.
Alors c'était ici. Qu'il avait une chance de retrouver Luka, sa Luka. Il sentait sa magie courire partout en lui. Il savait ce qu'il avait à faire. Il avança d'un pas. Il se sentait prêt. Il posa sa main sur la grille. Il sentit la rune de verrouillage noire tenter de l'atteindre, mais il s'était protégé auparavant et il poussa le métal noir non sans une légère résistance qui le fit grimacer. Il sortit sa lame d'exorciste de sa poche arrière et avança. Le jardin était impeccablement entretenu, avec des buissons taillés à la française. Le ciel était gris, le manoir était gris, une aura grise s'étendait tout autour de lui. Il serrait les dents, en s'approchant des marches du perron. Les runes de la porte étaient surement encore plus menaçantes que celles du portail. Il jugulait la peur pour les contrer, tracer la bonne rune, faire les bons gestes. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Déjà la porte lui disait de toute la magie qu'elle contenait de reculer, de fuir. Mais non. Il ne fuirai pas. Il n'était pas lâche. Il traça une rune puissante, dont le pouvoir le fit grimacer sur son poignard, et le lança droit sur la porte. La magie noire commença à attaquer l'arme, mais à la satisfaction de son lançeur, n'en vint pas à bout. Ange traça une nouvelle rune sur la porte, qui s'ouvrit, opposant plus de résistance que le portail. Il entra. La pièce était faiblement éclairée. Il s'empressa de tracer une rune à terre pour empêcher un quelconque animal domestique de l'attaquer comme lors de sa mission avec Bastet. Personne ne semblait se trouver ici. Ange laissa la transformation venir, puis la bloqua. Il la bloqua avec difficulté au moment ou ses crocs s'était développés, que sa pilosité commençait à augmenter, mais surtout, que ses sens s'étaient aiguisés. Il avança calmement, comme pour ne pas réveiller ce qui dormait dans le manoir. Il ne sentait qu'une présence. Une présence mêlée. Victoire. Luka était ici. Il s'approcha se l'ecalier. L'odeur se confirmati. Elle avait légèrement changé mais était celle de Luka. L'escalier. Il traça une rune dessus, en prévention. Il était fait en pierre, et était central à l'entrée. le manoir comportait un rez de chaussée et deux étages. Maintenant qu'il sentait Luka, il n'allait pas avoir à fouiller toutes les pièces. Ses pas le menère au deuxième étage. Il se dirigea vers la gauche, vers une porte en chêne massif aux motifs bretons, encastrée dans un petit bout de mur. Reculée. La porte n'était pas verrouillée. Il l'ouvrit précautioneusement. Luka.

Dis moi pourquoi le monde
Aurait cessé de tourner rond
Depuis que je suis partie.
Dis moi pourquoi mon Ange,
Oui dis pourquoi t'es là,
si ce n'est pour souffrir ?

Je n'arrivais pas à dormir. Maman m'avait embarqué toute la journée dans un entraînement sans fin sur les runes noires et on avait fait ensemble le tour de la propriété. Cela avait été un moment incroyable. Pas de douceur, mais une étonnante complicité. Ce soir, Maman m'avait laissé seule, elle avait des dossiers à remplir pour Croix. Elle y passait souvent ses journées au quartier général, sans pourtant m'y avoir amené une seule fois. Je crois qu'elle a un peu peur. Pourquoi ? Parce que nombreux seront ceux à vouloir me supprimer. Et elle juge que je ne suis pas encore assez forte. Elle ne présentera sa fille que quand celle ci sera prête, forte, et sûre d'être sorcière noire. Je soupire. C'est un peu compliqué tout ça. Je suis assise sur mon lit double et je lis un manuel de runes fascinantes. La plupart sont de magie noire car dangereuse ou apportant souffrance et mort, ou permettant des choses pas naturelle. Le monde des runes est fascinant, vraiment, très intéressant. Le pouvoir est une grande tentation parfois.

Ca n'a rien à voir avec ce que je lisais avant. Non je ne lis plus, je ne rêve plus comme avant. Parce que je n'en ai plus le temps. J'ai grandis. Ca fait mal de grandir. Je referme le livre en soupirant sans oublier le marque page et le laisse en plein milieu du lit. Je vais voir à la fenêtre. La nuit tombe. Je n'ai pas mangé, mais je n'ai pas faim. Maman me demandera sans doute demain pourquoi et je ne saurais lui répondre. C'est comme ça, ça me sert le ventre sans qu'il y ai de raison particulière. C'est comme ça depuis que j'ai quitté le Mystery. Mon regard se perd vers la forêt que je discerne à peine tant il commence à faire sombre. Et encore une fois je me surprend à tâtonner dans mon esprit pour le trouver. Je l'ai rompu notre lien, mais maintenant je le cherche. Je ne sais pas ce que je ferais si je le trouve, mais je le cherche quand même. Parfois j'arrive à le sentir très légèrement et puis le vide complet. Je me sens tellement plus seule maintenant.

Je décide de prendre une douche pour évacuer la fatigue de la journée et les soucis qui s'accumulent. Sous l'eau, je ne pense plus, je laisse aller mes pensées sans réfléchir si elles peuvent avoir un sens. Quand l'eau se coupe je me sens mieux, apaisée.Je sèche mes cheveux au sèche cheveux puis j'attrape rapidement un boxer blanc sans motif mais légèrement dentelé et un soutiens gorge qui va avec. Je vais peut être descendre parler avec des gens, donc le pyjama n'est pas pour tout de suite. Je prend une chemise blanche que je passe par dessus. Je n'ai pas le temps de la fermer que maman entre dans ma chambre. Elle n'a pas toqué. C'est la seule à ne pas le faire.

-" Luka, tu as de la visite. Ton ami Ange est rentré dans le manoir. Il croyait sans doute qu'on ne le verrait pas mais il empeste la magie blanche c'en est écœurant. J'ai demandé à ce qu'on ne le dérange pas. C'est un test Luka. Montre leur que nous avons raison et que tu n'est pas ce qu'ils murmurent."

Je ne répond rien et acquiesce légèrement, encore surprise. Ange est ici ? Ange arrive ? Maman me regarde une dernière fois, durement, avant de partir rapidement. Je sens que c'est important. Je tombe sur le lit, et ouvre machinalement le livre de runes noires. Je n'ai pas fermé ma chemise de plus de deux boutons du milieu que la porte s'ouvre à nouveau. Ange.

-" Je t'attendais."

Ma voix n'a pas tremblé, et j'ai pris un visage impassible. Ouf, juste à temps. Je vais le laisser parler. Ou le laisser hurler plutôt. Je suis assise sur mon lit mais je ne bouge pas.

Nous avions dix ans à peine...

C'était bien Luka. A peine habillée, elle lui faisait face. Ses joues étaient moins rondes, elle avait prit quelques centimètres, son regard s'était durci. Elle s'habillait toujours de la même manière, chemise et pantalon, mais plus sobrement. Luka devenait une femme. Une femme, et pas celle qui aurait du rire à ses cotés alors que lui même devenait un homme. Une femme froide, soumise à un ordre imposé par un amour douloureux, une femme qui semblait forte, mais qui, en réalité, n'était qu'un pâle reflet de ce que voulait sa mère. Il avait croisé Natasha Cross. Deux fois. La première fois, il l'ignorait. Et il aurait eu du mal à deviner que c'était elle, la femme qui hantait les rêves de Luka et qu'il l'avait mise au monde. La seconde fois elle l'aurait tué si Nathaniel n'avait pas été là. Une furie rousse à la détermination farouche et à la colère implacable. Il l'avait presque appréciée l'espace d'un instant, dans les champs. Elle avait un certain humour noir très bien placé. Mais il la haïssait. Oui, elle était mère et folle de rage qu'on lui aie pris Luka. N'était-il pas dans le même cas, quinze ans après ? Oui mais pourquoi faire de sa fille cet être passif reniant toute son enfance ? L'heure n'était plus à la rage. Il était calme et posé. Prêt à achever ce qu'il avait commencé depuis cette après midi d'été, depuis cette lettre stupide et ignoble que lui avait remis Nérys. Elle ne l'avait pas retenue. Pourquoi ne l'avaient-ils pas retenue ? Il soupira doucement et fixa Luka droit dans les yeux. Elle l'attendait ? Bien sur. Luka sait tout. Luka se croit au dessus de lui. La colère se montra légèrement dans l'estomac d'Ange. Il détestait qu'elle veuille lui faire croire qu'elle lui était supérieure.

-Évidemment. Luka Era Grey est au dessus de tout.

Il fit plusieurs pas vers elle. Il se fichait qu'elle puisse être dangereuse pour lui. Ils étaient nez à nez. Il plonge la main dans sa poche. La lettre toute froissée qui lui était destinée. Luka sait qu'Ange adore Arthur Rimbaud. Comment a-t-elle osé. Il sort un briquet de sa poche. Pas qu'il se soit mis à fumer, non. Il aimait bien son design, c'est tout. C'est un A de Anarchie. On dirait une rune. On dirait un A pour Ange. Il l'allume. Il approche un coin de la feuille de la flamme, et la lâche. Elle brule.

-Je te déteste. Tu pensais vraiment que ça allait arranger quoi que ce soit ? Dis moi que non, la Luka que je connais n'est ni bête ni naïve.

Il se stoppe, détaille son visage à nouveau. C'est une jolie fille, Luka. Mais jamais Ange n'a pu la considérer comme une potentielle petite amie. Peut-être parce qu'elle est un peu masculine, et qu'il est un peu féminin. Il espère de manière puérile, au fond de lui, qu'elle ne s'est pas entichée d'un jeune sorcier noir. Ni d'un vieux d'ailleurs, mais c'est peu probable. Il le tuerai sans hésitation.

-Tu vas venir avec moi.

Il se doute bien qu'elle va refuser. Mais au moins c'est dit. Il a confiance. Il sait qu'il peur gagner. Il n'a pas encore peur de l'échec. Bien qu'il soit possible. Comment pourrait-il savoir ce qu'a appris Luka depuis tous ces mois, qui se sont transformés en année ? Impossible. Mais lui, il a connu Londres, Bastet, des sorciers noirs, en tant qu'ennemis. Il a des chances. Des chances de l'emporter contre le gré de sa meilleure amie.

... Et un rire au bord des lèvres. T'en souviens tu ?

Ange, Ange ! Je fini de fermer les autres boutons de la chemise. Ais-je besoin de préciser que je n'ai pas de pantalon ? Bref. Je passe une main ennuyée dans mes cheveux, je les agite, et les laisse retomber. Il me regarde. Il m'observe, se questionne. Sans doute une interrogation revient souvent : a-t-elle tant changé ? C'est à toi de me le dire. Il était calme. Plus calme que je l'aurais pensé. Mais la rage et la colère bouillonnaient en lui. Ses sentiments sont toujours aussi clair pour moi. Enfin quand il est à côté. Avant je pouvais le sentir de tellement loin, l'entendre à l'autre bout du pays. Une sorte de lien. Que j'ai brisé. Brisé sans pitié pour lui, et pour moi. Il y a aussi un peu de haine en toi mon Ange. Mais contre qui ? Moi ? Oh non je ne pense pas. Et pourtant c'est possible. Ma phrase l'avait irrité. Je souris légèrement à sa réponse.

-" Oh pas moi. Ma mère vient de passer. Tu as déclenché les capteurs de magie."

Il s'approche. Sans douceur, sans rapidité, calme et mesuré. Dis moi Ange, que vas-tu faire maintenant ? Il s'approche encore et encore. Par précaution je passe la main sous mon oreiller. Poignard. Je sens le manche recouvert de cuir sous mes doigts. Je m'en saisi et laisse ma main cachée. Il s'arrête, juste en face de moi. J'entend sa respiration avec force. Il met sa main dans sa poche, sans cesser de me regarder et moi je crispe la mienne sur le poignard. C'est une lettre qu'il sort. Et je n'ai pas besoin de faire l'idiote, c'est ma lettre qu'il sort. Stupide lettre. Je soupire. Il la brûle avec un briquet devant mes yeux surpris. Quel est le but ?

-" Je te déteste. Tu pensais vraiment que ça allait arranger quoi que ce soit ? Dis moi que non, la Luka que je connais n'est ni bête ni naïve.
- A vrai dire je n'en savais rien. Il fallait essayer."

Il détaille mon visage alors je me met à faire de même. Ange à changer. Son regard s'est durci, ses cheveux ont poussés, et il a grandi, beaucoup grandi. Il a forcit aussi. Tu étais si mince, voilà un peu de muscle maintenant ! Et il me balance la phrase. Je roule des yeux. C'est pas vrai ! Rapidement je lui envoie mes pieds dans le ventre. Mon coup le fait tomber à terre. Je garde le poignard dans ma main, descend du lit, m'assois à califourchon sur le bel Ange et fais danser le poignard contre sa gorge.

-" Arrête ça, tu es ridicule. Je t'ais connu plus intelligent !"

Je joue avec la lame sur sa peau, sans pourtant tracer le moindre sillon.

-" Repart d'où tu viens Ange. Mais ce sera sans moi."

Je me relève et retourne sur le lit, assise en tailleur, le regardant. Part Ange. Part maintenant. Ca vaudra mieux pour toi.

Tous nos jeux étaient les mêmes

Sa mère. Toujours elle. Ange serra les dents. Tu m'as quitté Luka. Tu m'as quitté. Et ce sourire moqueur. Si seulement il n'était pas si plein de sens maintenant. Si seulement ce n'était pas à lui seul un coup de poignard directement dans le coeur. Trop tard maintenant. Luka est une Cross hein. Une Cross. L'idée est déplaisante, mais surtout stupide. Malgré l'amour de Natasha, comme le lui a expliqué Nathaniel, les lois des sorciers noirs sont ce qu'elle sont. Un mêlé doit mourir. Il a peur pour elle, après sa rancoeur. Ange se haït d'avoir été si imprudent, mais n'en laissa rien paraître à sa meilleure amie.
Comme s'il ne pouvait pas voir sa main se glisser sous l'oreiller. Un sursaut de frayeur imperceptible le traverse. Et si elle était vraiment capable de le blesser pour le tuer maintenant ? Il préférait ne pas y penser. Ange resta de marbre, totalement stoïque.
Et encore ces mots qui ne servent à rien d'autre qu'à blesser, aveuglément. Ce ton je m'en foutiste. Il ne veux pas. Il ne veux pas être devenu indifférent à Luka. Pas sa Luka. Il essaya de contenir sa rage. Afin de ne pas se déshonnorer. Ne pas perdre sa fierté. Pas maintenant.

Et sans l'avoir vu venir, il se retrouva dos à terre, Luka à califourchon sur lui, jouant avec une lame entre ses doigts, puis sur sa gorge. Ca lui allait tellement mal, cette attitude de meurtrière, provocatrice. Elle qui était autrefois une si jolie petite fille. Comment une mère peut-elle vouloir ceci pour sa fille ?
Humiliant. Ange se sent humilié. Elle lui dit qu'il est ridicule, elle lui dit de partir sans lui. Piqué au vif, le jeune homme se relève immédiatement, dégaine son poignard et trace une estafilade sur la jouge gauche de son amie. Il l'aime. C'est pour ça qu'il fait couler son sang. Il a envie de pleurer. Une goutte tomba de sa lame pour aller s'écraser sur le parquet. Ange eut un haut le corps. Du sang de Luka. Il l'attendait. Elle allait venir. Il allait la ramener, il le faillait.

Il l'aimait.

Il faut du courage pour affronter ses ennemis
mais il en faut encore plus pour affronter ses amis...

La lame trâce un sillon sanglant sur la chair de ma joue. Elle coupe mon être et brûle ma peau. Je grimace. Du sang éclabousse mes vêtements et continue de couler le long de ma joue. Ce n'est pas une grosse blessure, ce n'est pas trop profond, mais ça coule quand même beaucoup. Je porte la main à ma joue et la retrouve ensanglanté. Mon regard ahuris se pose alternativement sur ma joue et sur Ange. C'est pas vrai ! Le con ! Ma chemise est toute tâchée. Il m'a blessée ! J'ai du mal à y croire. En plus il ne dit rien. Je me jette sur lui sans plus aucune raison. C'est comme si je n'étais plus humaine. J'oublie mon poignard j'oublie tout. Ange m'a blessé ! La réalité n'a plus de sens. J'ai l'impression d'être un animal. Nous roulons au sol et j'essaye de lui donner des coup de pied quand je remarque que ce que je fais est complètement stupide. Je m'arrête, le regarde avec des yeux ronds. Mais pourquoi je fais ça moi ?

-" Hein?"

Pas très classe comme remarque je vous l'accorde bien volontiers. Je me recule. Le sang coule toujours, mais moins. La douleur est un peu atténuée. Je plonge sur mon poignard histoire d'avoir une arme digne de ce nom et la brandit devant moi. Je ne comprend plus rien. Comment ais-je pu penser que je pourrais être la seule à le blesser ? C'est une forme d'égoïsme non ? Je me croyais trop faible pour m'en empêcher et lui trop fort pour y céder. La violence bouillonne dans notre sang mon Ange.

-" Dis moi Ange, lequel de nous deux a le plus changé ?"

Oui qui de nous deux c'est le plus éloigné de ce qu'on était ? Tu es partis sans un regret derrière toi, tu as emporté avec toi pour seul bagages ta rage, ta haine envers le monde, et ton innocence. Mais où est passé ton innocence ? Ne reste-t-il qu'un être épris de rancœur ? Petit sourire. Je ne sais pas trop où me mettre. Mais maman m'a prévenu, je dois être intraitable, je dois leur montrer. Mon visage se durcit.

-" Tu n'es qu'un idiot."

Aux gendarmes et aux voleurs, tu me visais droit au coeur

Ce fut comme un déclic, un seuil. Le poignard entailla la chair pâle de Luka, le sang gicla, un peu, mais assez pour tacher la chemise de la jeune fille, de quelques gouttes éparpillées. Qui disaient "bien fait pour toi". Tu n'avais qu'à pas faire souffrir Ange, ton jumeau. Ange, ta moitié, tu t'en souviens ? Peut-être bien qu'elle s'en souvint, de leur promesse, de leur enfance, puisqu'elle roula avec lui sur le sol, l'assaillant de vains coups de pieds, comme une fillette. Comme lorsqu'Ange avait volé son muffin pour le gouter, ou qu'il avait caché son doudou dans une flaque de boue, avec la complicité de Louis. Comme deux chatons, deux lionceaux, deux bébés panthère jouant tout simplement. Le jeune homme se laissa presque faire, comem savourant le changement, la sorte de prise de conscience qui avait assaillit son amie. Oui son amie. Toujours son amie, sa soeur. Il la repoussa vaguement, faisant vainement gigoter ses jambes.

Tout à coup, elle se redressa, lachant un "hein", qui trahissait son espèce de perte de conscience, de retour au temps du Mystery Orphanage, dans les herbes hautes, humides, les plus vertes du monde. Prestemment, elle se releva, il fit de même, ses pieds dérapant légèrement sur le parquet. Le poignard de la jeune sorcière noire était pointé vers lui, vers son torse, vers son coeur. Elle semblait paniquée, car il avait osé. Il avait atteint un stade de sa colère où il désirait plus qu'ardamment lui prouver que lui aussi, oui lui aussi pouvait être fort. Fort physiquement, s'entend, car est-ce de la force que se blesser soi même ? Car blesser un être aussi proche, ce n'était rien d'autre que de la mutilation. Une scarification dictée par une frustration infantile. Il voulait retrouver sa Luka. Qu'elle lui dise qu'elle l'aimait. Ange ne se démonta pas, soutint son regard aussi brun que le sien, soutint sa question pleine de sarcasme, pleine d'une vraie interrogation, aussi.

-Aucun des deux, Luka. Nous sommes des jumeaux, nous changeons au même rythme.

Il avait envie de la prendre dans ses bras, à cet instant, plus que tout au monde. Mais il devait montrer la même force et la même froideur qu'elle. Ne pas perdre la face, ne pas faillir à son amour propre, et à son orgeuil d'enfant, autant rempli d'amour que Luka que le jeune homme qu'il était devenu. Et le sourire aussi empoisoné que ceux de Natasha lui glaça le sang. Son visage se transforma et jamais elle ne ressembla plus à sa mère qu'à cet instant. Luka le traita d'idiot.

-Non, souffla-t-il. Je t'aime. Tu vas venir avec moi.

Il avait appris une rune de paralysie, avec Bastet. Vite, il la traça, autour de Luka, espérant qu'elle fonctionnerait, et tiendrait assez longtemps. Il espérait également qu'il saurait reproduire cette qui la rendrait inconsciente. Il emmènerait Luka, loin, il lui parlerait. Puis ils iraient au Mystery, et là, ils retrouveraient tout le monde, elle réaliserait son erreur.

On n'a jamais prétendu ne pas voler le temps...

On a toujours voler notre vie. Comment peut-on vivre aussi heureux et ne pas être hors la loi ? Je n'ai jamais pensé que tout m'étais dû et je savais qu'un jour une tâche viendrait nous pourrir la vie. Ce que j'ignorais, c'est que cette tâche, malheureusement, c'est moi. Je baisse doucement le poignard. Je ne vais pas tuer Ange. Je ne pourrais pas tuer Ange. On est des malfaiteurs. Notre crime ? Voler le temps. On vole des secondes, des minutes, des heures de bonheur au monde. On volait... Mais cet imparfait stupide ne veut rien dire. Il n'exclue pas un futur. Je soupire. Je ne sais pas trop quoi faire. Alors je le regarde et je me tais. Je laisse un silence pesant tomber sur nos épaules. Silence qu'il rompt, répondant à ma question. Question qui n'attendait pourtant pas forcément de réponse. Je hausse les épaules, je souris lassemment, comme si il n'y avait plus rien à faire.

-" Peut être. Peut être bien mon Ange..."

Ses sentiments ne m'ont jamais paru aussi proches et aussi lointains. Ils m'échappaient sans cesse, se faufilant dans les mailles de mes pensées et pourtant... Pourtant en passant ils m'effleuraient, me transperçaient. Je frissonnais. Pourquoi avais-je rompu notre lien ? Peut être parce qu'il faisait trop mal. Mais souffrir me promettait qu'il était là, en vie... Me promettait que mon Ange n'était pas mort. Alors quoi ? Alors pendant un instant j'ai cru... J'ai cru que je pourrais vivre sans lui. Et quoi ? Et rien. La vérité c'est que je ne peux pas. La vérité c'est que j'ai envie de le prendre dans mes bras. La vérité c'est que je vais devoir me fausser pour le faire partir...

-" Moi aussi je t'aime. Mais je ne viendrais pas."

Je m'approche lentement. Une idée m'a traversé la tête. Quelque chose qui n'a pas vraiment de sens entre nous parce que nous ne sommes pas comme ça l'un envers l'autre. Mais une idée quand même. Quelque chose qui le choquera peut être. Quelque chose qu'on a déjà fait étant gosse, parce qu'on voulait essayer. Je ne sais pas pourquoi je vais faire ça. Pas pour les raisons qu'on pense. Pas parce que je ressens pour lui ce qu'ils ressentent normalement... J'agrippe son col et je l'embrasse avec violence.

Le baiser ne dure pas longtemps. Il s'effiloche rapidement avec le temps. Mais c'est tout de même haletante que je le coupais. Je reculais de quelques pas. Une foule de sentiments bouillonnants venaient d'apparaitre. Des sentiments... Ceux de Ange ? Pas que... Maman. Dorian. Gaël. Mathias. Dylan. Ysoline. Dean. Edouard. Jamais je n'avais ressenti autant de monde en parvenant à différencier chacun. A savoir à qui, à les comprendre, les reconnaître... Avant quand y'avait trop de monde, ça me brûlait la tête. Avant je m'évanouissais quand j'avais autant d'informations... Et avec surprise je découvris que j'entendais encore mieux qu'avant... Je sentais et je voyais mieux aussi. Moins que sous ma forme animal bien sûr... Je sentais que j'avais passé un cap... Je regardais Ange, un peu perdue...

-" Quoi ?"

Incompréhension.

BANG BANG ! Tu me tuais, BANG BANG ! Et je tombais...

Ange déteste les réponses de Luka, si cruelles, si fausses, si vides de sens. Il sait qu'il y a une nature forte et libre, dans sa meilleure amie, une jeune femme qui n'est pas engoncée dans de vieilles répliques de sorciers noirs. Quelque chose ronge sa soeur d'élection, c'est cette mentalité, cette mère qui l'aime peut-être, mais pas comme il faudrait. Il est tout son passé, tout son bonheur, elle n'a rien fait d'autre que lui donner la vie. Si Arthur Grey n'était pas mort, Natasha Cross pourrait encore être mère. Ca Ange le sait. Nathaniel ne sert pas qu'à rien. Mais Luka l'ignore, c'est sur. Elle le fait exprès. Elle croit qu'il y a encore un espoir, et qu'elle pourra prouver quelque chose. Quelque chose qui n'est même pas défini. Terrible.

Il se retint de la gifler, il attendit qu'elle frappe encore. Mais elle ne frappa pas. Elle dit qu'elle l'aimait aussi. Mais le je t'aime cachait la vraie formule, le véritable amour, comme un masque parfaitement adapté à la forme du mot, une armure. Ange ne scilla pas. Elle s'approcha. La rune n'avait pas fonctionné. Il ragea intérieurement, et la regarda. Elle aggrippa son col, et l'embrassa.
Il détestait cette sensation. Il serra les dents, il la repoussa, et se retira d'elle même. Il était fou de rage à présent. C'était la preuve vivante qu'elle était perturbée. Sa Luka avait réellement besoin de lui. Ce baiser stupide était tout ce qu'il manquait pour retirer son calme au jeune homme. Alors que Luka lançait un "quoi ?" incrédule, il se transforma en lion, et, déchainé, lança un coup de patte contre son amie, espérant l'assommer. Il allait la griffer, ne serais-ce qu'on peu c'était sur. Mais il le devait. La violence était devenue leur langage. Le langage de deux ados perdus. Parce qu'il fallait qu'il se passe quelque chose, que l'un des deux perde. Et que l'un des deux gagne.

Ange se rassembla sur lui même, prêt à l'attaque. Il sentait son corps mieux que jamais, ses longs crocs, son imposante crinière. Il sentait, voyait, entendait mieux. Sa forme s'ancrait en lui, il était le maitre, il était le lion. Restait à voir s'il avait assommé Luka. Restait à voir si le combat allait continuer. Il avait faim d'un lutte acharnée contre elle. D'une issue à tous ces longs mois de recherches qui semblaient stériles. Il l'aimait trop pour que leur seule rencontre depuis près d'un an se passe de cette manière faible et froide. Ils étaient fait d'un lien indestructible, d'une passion acharnée. Fraternelle. Fratricide ?

On n'est pas que des mômes...

Ange s'est transformé. Et subitement il s'est jeté sur moi, m'a envoyer valser, et j'ai danser. Mon sang a coulé. J'ai mal à mon flanc droit, mais heureusement rien de grave. Ca aurait pu être pire. Après tout il est lion maintenant. Et n'oublions pas que maintenant il père bien plus lourd que moi. Ma tête a heurté brutalement le sol. J'ai comme une envie de vomir. Je ne bouge pas. J'ai l'impression par contre que le monde bouge lui. Je serre les dents, j'essaye d'oublier toute cette souffrance mais elle me ravage le corps. Je grince, gémis, mais hors de question de lâcher un hurlement. Je deviens encore plus bornée si c'est possible. Je sers les poings. Ange ne bouge pas. Je retire ma chemise rageusement, pas envie de la bousiller, et moi même je me transforme. En panthère noire. Pas de la même taille qu'un lion j'en conviens, mais avouer que j'ai plus de chance avec cette forme qu'en était simplement humaine. Et puis je peux ruser aussi... Je peux tricher.

Je rugis aussi fortement que je peux, pourtant cela me parait bien faible. Je ne pourrais pas égaler les rugissements d'un lion. Je me campe sur mes pattes arrières, attendant un moment pour attaquer. Nous nous regardons en chiens de faïence. Je n'ai jamais eu autant envie de lui sauter à la gorge. Mais pas pour le tuer. Lui faire mal, oui, mais pas le tuer. Et je sors les griffes, m'élance dans un assaut puissant contre cet ennemis aussi puissant. Le choc est rude, et ça me déstabilise. Autant vous dire que le lit il prend cher. En apparence, je prend beaucoup trop de coups. C'est dur, ça fait mal, mais il faut que je tienne. J'arrive à le renverser un peu. Je n'ai jamais autant ressemblé à une furie.

-" Rooooooaaarrr !"

La rage passe mieux dans un rugissement que dans un pitoyable hurlement d'humain en détresse. Je me fais brutalement rejeter, mais je ne veux pas faiblir. Il est hors de question que je perdes. Ange m'a mise hors de moi. Et avec une telle facilité... A croire que mes sentiments sont maintenant à fleur de peau. Je ne sais pas. J'arrivais toujours à me contrôler avant. Peut être parce que je ressentais toujours ceux des autres. Les sentiments des uns et des autres sont quelque chose de puissant, je préférais que les miens reste cacher. Je ne veux pas que tout le monde comprenne qui je suis. Du moins pas comme ça. J'envoie un coup de patte puissant dans la gueule du lion, qui le fait reculer. Je vois du sang qui gicle sur le mur.

Et ce bruit là, BANG BANG ! Je ne l'oublierai pas...

Luka avait visiblement été énervée par son attaque. Cela ne le surprit pas. Il la connaissait bien. Elle n'avait pas tant changé que ça. Sa nouvelle éducation avait même affuté quelques défauts et qualités qu'elle avait toujours eu. Le jeune homme le remarquait à présent avec amertume.
Ses quatre membres compacts rassemblés dans posture de défense, il feulait dans un coin de la chambre. Il savait que son rugissemment avait plus de force, plus de noblesse que celui de la panthère. Mais celle-ci était plus souple, plus rapide, et surtout, plus guerrière. Luka avait découvert sa forme fusionelle bien avant lui. Plus d'expérience. Quelque chose de plus dans les combat. Elle avait le combat de le sang. Ange savait se battre, mais y était bien moins destiné. Il ne connaissait presque rien de son père, mais savait que sa mère n'était pas une exorciste combative. Au moins était-elle morte pour elle. Tout comme Natasha avait vécu pour sa fille, finalement.

Refusant de penser à son manque de parents biologiques et au doutes que leurs identités soulevaient, alors que sa meilleure amie, elle en savait beaucoup, Ange se reconcentra sur le combat. Un violent coup de patte atterit dans son visage. Il sentit la chair se déchirer, former des lambeaux sur son museau, ses joues et ses babines. La douleur était telle qu'il ne put crier. Il vit son sang gicler sur le mur d'en face, en une belle forme, digne d'un tableau d'art contemporain ou d'un film de Tarantino. Il faillit tourner de l'oeil, mais sa forme le rattrappa. Avant, il se serait évanoui, serait redevenu Ange, humain. Cette fois-ci la rage de vaincre, de récupérer son amie était plus forte que tout. Il y avait également autre chose. Cette force. La magie peut-être ? Plus puissante que d'ordinaire. Il voulut protester. Mais il ne pouvait plus ouvrir la gueule pour rugir, il était très affaibli.

L'oeil torve, il attrappa la panthère par le cou et fit résonner son crane contre le bois du lit. Il voulait l'assommer, la rendre inconsciente, l'empêcher de s'enfuir. Où trouvait-il toute cette force ? Dans l'amour ? Dans la magie ? Il devait partir avec elle. Même s'il devait affronter Natasha, une armée de Cross. Rien n'était trop dangereux pour Luka, pour la retrouver, elle, son rire, ses grimaces, leurs roulades dans l'herbe, leurs débandades sur la plage. Rien.

J'ai oublié de te dire...

Je ne comprend pas où sont passées nos années sages. Elles se sont enfuies, envolées loin de nous. Elles nous ont désertés, nous laissant un monde de fou. Je croyais avoir encore de l'innocence. J'lui ai couru après pendant des kilomètres. Elle allait bien trop vite pour moi. J'ai dû la regarder partir. Et ça fait mal de ne plus être enfant. Ca fait mal de ne plus savoir être enfant. Ce ne sont plus de simples chamailleries qui nous embrouillent, mais bien le sang et la sueur de l'âge adulte. Nous y rentrons difficilement. Mais j'essaye de résister. Encore. Juste encore un peu.
Ange se démène, se bat comme le lion qu'il est. Mon coup de patte lui a bien fait mal. Mais pas assez. Je n'ai plus de mot assez durs pour te dire que je t'aime mon ange. Plus de coups assez violent pour te prouver l'idiotie. Je rugis quand il m'attrape et me cogne contre le lit.

La douleur est lancinante. J'ai l'impression que je vais perdre connaissance. J'essaye de me calmer, j'essaye de ne pas paniquer. Le monde est flou autour de moi. Je ne vais pas me laisser faire comme ça ! Plus qu'un combat pour savoir si je reste ou si je pars, c'est devenue une obsession. Il est hors de question que je perde face à lui. J'ai toujours perdu. En gentillesse, en sociabilité, en allure... Je suis moins affirmée, moins mûre, plus égoïste, carrément passive. Il est hors de question que je perde sur la force. Je ne me rend même plus compte de la stupidité de mes actes et de mes pensées. Je m'en contrefous royalement à vrai dire. Je n'ai plus qu'une rage immense et l'intense désir de l'emporter. J'arrive à me défaire au bout de maints efforts. Je m'écarte, on se regarde. Nous sommes tout deux essoufflés. Je lui saute sur le flanc, j'arrive à le renverser, déchire son épaule. Je redeviens humaine. Avec rapidité, à califourchon sur la bête, je trace de son sang une rune. Une rune noire de souffrance. Une rune qui entame sa chair, qui laisse une cicatrice qui ne s'effacera qu'avec du temps.

Et je m'écarte. Froidement je le regarde souffrir. Et la souffrance le ramène à son état d'humain. Et la souffrance déchire son visage. Je ne bouge pas, je reste de marbre. J'ai l'impression de ne plus être ce que j'étais. J'ai l'impression d'étouffer une partie de moi. J'ai l'impression d'avoir mal aussi. Il me fait mal. La rune éclate doucement et laisse son corps tremblant sur le sol. Je me sens plus forte, je suis plus puissante. Je détourne, sors de ma chambre. J'ai gagné. Je suis plus forte.

Alors pourquoi est-ce que j'ai si mal ?

Bang bang, he shot me down, bang bang, I hit the ground, bang bang, my baby shot me down...

Ange avait l'impression de frapper depuis des heures la tête de la panthère contre le lit. Soudain un coup de griffe brulant le sortit de son brouillard froid et sanglant. Il fut repoussé au loin, hagard. Il la regarda, le crane sanglant, les griffes sorties, le considéré avec un regard de braise. De braise prête à redevenir une flamme. Meurtrière. Luka. Toujours aussi forte, physiquement. Qu'en était-il de son esprit à présent ? Il ne pouvait pas savoir. Il tendit son esprit vers le sien, pour essayer. Il crut entendre un regret, une faiblesse. Mais il n'était pas sur. Il était télépathes après tout, pas lecteur de pensées.

L'impact vint, rapide et douloureux. Les griffes entamèrent son épaule. Il lutta pour ne pas se métamorphoser de nouveau, et finit par y parvenir. La douleur se noya dans une autre. Luka, de nouveau humaine, était à califourchon sur lui. Il tenta de se cabrer, ses crocs effleurèrent le bas du visage de son amie. Elle fut plus rapide. Si rapide que la rune qu'elle traça avec son sang lui sembla presque irréelle.

La douleur fusa moins d'un instant plus tard. Il rugit de douleur comme il n'avait jamais eu l'occasion de le faire auparavant. Et il tomba. Il sentit son poids se retirer, et son regard froid glisser sur sa souffrance. Il haletait, mais ne criait plus. Il se changeait peu à peu de nouveau en humain. Car il avait cessé de lutter contre cette forme. Désormais, il luttait contre la douleur, pour éviter qu'elle ne le dévore. Il était recroquevillé en position fœtale. Ce qui important à présent, c'était survivre. Survivre pour Luka. Pour un autre combat. Il entendit au loin la porte grincer et claquer. Elle était partie. Natasha. Un éclair roux passa dans son esprit, dans ses paupières. Il devait sortir d'ici. Chouette. Le gros oiseaux de nuit traversa la fenêtre en la brisant et en se blessant. L'oiseau sanglant vola le plus rapidement possible avant que la douleur ne se change en inconscience. Partir le plus loin possible.

Il s'écrasa au sol. Il était nu et seul. Sa lame d'exorciste meurtrissait sa cheville. Il prit une grande inspiration, coupa ses cheveux, et s'évanouit, au beau milieu d'une forêt bretonne, espérant seulement qu'il était assez loin des Cross, et de tout.

[TERMINE]

C'est validé !! (ENFIN il était temps !)

Ce passage de niveau est très émouvant, franchement c'est dur. J'aime vos façon d'écrire depuis toujours et le liens de ces personnages.

Tout est parfait, tout est respecté, je n'ai rien à redire.
Si, peut-être une chose : attention aux quelques fautes Wink