Now I can't feel you anymore

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 Now I can't feel you anymore

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Solitaire | Âme verte
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MessageSujet: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyLun 3 Déc 2012 - 21:53

Now I can't feel you anymore


Now I can't feel you anymore Z223726818


Vagabonds.
Ses yeux restent là, à papillonner sur le plafond blanc et inintéressant. C'est douloureux, là, quelque part dans son coeur. C'est dérangeant plus qu'autre chose, et puis gênant, lassant. Tellement habituel quand il a le malheur de croiser quelque chose qui lui ressemble, ou un cliché d'elle. Le problème c'est que la photo de son réveil le matin, c'est elle. Enfin non, c'est elles.
Peut être que c'est pour se rappeler pourquoi il est revenu. Un maigre sourire amer vient étirer ses lèvres rosées, puis il se lève. Il ne se sent plus ici chez lui; il ne s'est jamais senti à l'aise de toute façon. Trop de souvenirs gênants et douloureux à ressasser. Surtout douloureux.
Your only home is your heart, murmure-t-il quelques secondes. Et dans son coeur, il lui reste quoi ? Pas grand chose. Un désastre permanent, un no man's land que sa petite soeur à prit soin de raser quand elle est devenue comme eux.
Il soupire.
Comme lui.
S'étirant comme un chat il tourne et retourne entre ses mains le papier glacé. Il aurait du le brûler avant mais il n'en a pas eut l'envie. Anja grognerait si elle savait. Elle ne saurait pas. Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de la blonde pour qu'elle décide de les faire travailler, n'est-ce pas ?
Le châtain fronce les sourcils, effleurant du bout des doigts la photo de sa petite soeur. Travailler avec elle. Comme si ce n'était pas assez dur de l'avoir perdue, il fallait qu'en plus il doive travailler avec elle. C'était de la torture, et il ne doutait pas une seule seconde que la sublime blonde ait fait exprès. Comme une quelconque vengeance.
Il haussa les épaules. Elle pouvait bien se venger si ça lui chantait, il ferait son job comme un professionnel et il partirait. Simplement. Naturellement.
Il eut un temps où il aurait tout fait pour elle, absolument tout. Se jeter sous les rails d'un train, se couper les mains et les pieds, arracher la langue à tous les habitants de la terre si ça avait pu l'aider, la sauver. Alors il s'était tenu loin, si loin de Bleuann .. Mais malgré tout, le lien ne cédait pas. Ce lien qui le faisait jour après jour un peu plus souffrir refusait tout bonnement de craquer avec la distance et l'absence de contact. C'était trop fort; si bien qu'il savait assez précisément les chocs subits par sa petite soeur. Il aurait voulut être guérir. Comme si l'amour qu'il lui portait encore était une maladie.
Une maladie incurable. Quoi qu'il fasse, quoi qu'elle fasse, il l'aimait. C'était simple, clair, net. Tranchant.

Il se glissa dans les rues de Berlin. Infiltrer une famille soupçonnée d'être en relation avec Orpheo ? De la tarte. Ils n'étaient même pas magiques. Green et Bleuann devaient simplement se faire passer pour un frère et une soeur perdus, victimes des sorciers noirs. Puis ils devraient faire passer de fausses informations.
Green ferma les yeux. N'étaient-ils pas sincèrement victimes de ça ? Des sorciers noirs, de leur famille, du monde ?
De la fatalité, surtout.
Café Gris, 13h00, Départ. Direction les Wiedmord.
Simple, mais efficace. Il marche à grandes enjambées vers le Café. Le temps est couvert et presque neigeux; malgré tout il sait que la chaleur dégagée par les habitants, la circulation et les habitations empêchera la neige de se poser encore quelques jours.
Il est seulement vêtu d'un t-shirt noir un peu moulant et d'un jean bleu très clair, brossé. Les gens le regardent un peu étrangement; tellement qu'il remonte pour passer une veste grise pour passer inaperçu. Pour la première fois depuis longtemps, il à peur. Peur de l'adolescente.
Le café est bondé, mais il prend une table vide près de la fenêtre. C'était ça qu'ils aimaient, quand ils étaient jeunes, n'est-ce pas ? La table près de la fenêtre. Oui. Et c'est inconsciemment qu'il prend place. Comme si c'était encore comme autrefois. Pourtant, ça ne le sera plus jamais.
Le serveur arrive, pressé, essoufflé et transpirant. Le jeune homme plisse le nez en commandant une simple bière. Comme toujours. Il s'attendrait presque à ce qu'elle arrive et commande un chocolat. Il aurait aimé. Adoré même. Mais ce n'était plus quelque chose de permi, tout simplement. Il n'avait plus le droit d'agir comme avant et de demander un pain au chocolat, en prévision, sachant qu'elle allait le tremper dans le liquide brûlant. C'était finit, tout ça.
Fatalité.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyLun 3 Déc 2012 - 23:23

Now I can't feel you anymore Jeuxdenfants871455limag

« I’ll tell you what we are, sister. We’re the top of the fucking food chain. »

- Tu n’avances plus Bleuann Wendy. Tu régresses.

Les mots de ton père te reviennent à l’esprit alors que tu te traînes dans Berlin, avançant maladroitement et en traînant les pieds, de façon bien différente à ta démarche habituelle, joyeuse, sautillante. Tu te souviens de cette salle d’entraînement grise, froide, morbide dans laquelle tu t’entraînais, cet Univers trop mort que tu n’arrivais pas à apprivoiser et dans lequel ton père n’avait pas hésité à venir.
Dans cet endroit le vent semblait t’échapper. Quel vent d’ailleurs, le vent ne traîne pas au sous-sol du monde. C’est ce que tu avais essayé d’expliquer aux gens qui t’entraînaient, mais ils t’avaient simplement répondu « Tu crois que nos ennemis s’inquiètent de savoir où est le vent ? » et la discussion avait été considérée comme close.
Tu avais donc dû t’habituer à voler chaque parcelle d’air autour de toi pour combattre avec. Et tu t’y étais faite. Peu à peu c’était devenu de plus en plus évident, sans pour autant tomber dans la facilité. Mais pas ce jour là. Ce jour là tout t’épuisais, te détruisais, t’achevais. Rien n’était facile, même marcher, soulever une jambe puis la poser devant toi, était difficile. Comme si tu pesais des tonnes, comme si un poids s’appuyait continuellement sur ton cœur.
Le poids depuis ne s’est toujours pas retiré.
Ce jour là, Anja était venue te voir. Elle avait balancé un dossier, une mission d’infiltration, plutôt simple en elle-même. Tu adores les infiltrations alors, évidemment, quand elle t’a parlé de la mission, tu en sautais presque de joie. Il fallait se faire passer pour un frère et une sœur victimes des soricers noirs, se faire recueillir par une famille proche d’Orphéo et balancer quelques fausses informations. Aucun meurtre. Tu en avais le sourire aux lèvres.
Sourire qui s’est écroulé lorsque la sorcière blonde t’avait annoncé qui jouerait ton fameux frère. Et qui mieux qu’un frère pour prendre ce rôle là ?

- Anja m’envoie en mission avec Green.

Doucement, tu as rassemblé entre tes mains tout l’air présent dans la salle, essayant de te concentrer sur tes gestes et non sur tes paroles.

- Je sais.

À ce moment là tu as tout relâché d’un coup. Le vent, tes muscles, tes nerfs. Et une minuscule tornade est venue se fracasser contre les murs. Evidemment que ton père savait, ton père savait toujours tout. Ça aurait même pu être son idée.

- Tu n’es plus une enfant Bleuann, comporte toi en adulte.

Et voilà pourquoi tu te trouves à présent dans les rues sales de Berlin, à marcher jusqu’au Café Gris pour rejoindre une personne que tu redoutes de voir depuis des années. Comment vas-tu réagir en le voyant ? Comment va-t-il réagir ?
Tu as envie de pénétrer dans ce café, l’apercevoir et lui sauter au cou en t’accrochant à lui comme si ta vie en dépendait. Tu as envie de jouer à ce jeu stupide auquel vous jouiez quand vous étiez plus jeune dans les cafés, en repérant une table de deux personnes et essayer de parler à leur place en inventant des dialogues tous plus rocambolant les uns que les autres. Tu as envie que tout soit comme avant. Tout simplement.
Mais avant quoi ? Avant qu’il ne rencontre Chloé Nienta, c’est ça que tu as envie de répondre. Même si tu sais que ce n’est pas complètement juste. Que ce n’est pas ce que lui pense.
Et si c’était ta faute ? Tu sais que lui t’en veut. Il t’en veut d’être devenue comme eux, d’avoir saisit ta chance, de t’être laissée berner par vos parents.
Mais il ne comprend pas. Il ne peut pas comprendre. Parce que toi tu n’as jamais été aimée par tes parents, tu ne sais pas ce que ça fait de ressentir la chaleur d’un câlin d’une mère ou la fierté du regard d’un père. Tu as toujours été laissée de côté, abandonner. Même pas haïe, juste oubliée. Alors que tes frère eux, tes parents s’y intéressaient. Ils leur donnaient de l’importance, même en les punissant. Toi tu n’étais qu’une ombre et eux brillaient. Alors quand on t’a prêté une étoile, tu t’es empressée de monter dessus. Au fond, ça a toujours été ton rêve, devenir comme eux, devenir une vraie Soul. Pour qu’on arrête de te rejeter, pour enfin avoir un tant soit peu d’importance.
Et ça, Green n’arrive pas à le comprendre.

Plus tu t’approches du lieu du rendez-vous, plus ton poul augmente. Le lien si particulier que vous avez tisser entre vous s’excite de plus en plus et tu peines à bloquer ton pouvoir. Tu aimerais que cette mission soit déjà finie, tu aimerais être loin d’ici. Mais tu dois faire face à ton destin et ça, ça fait mal.
À une centaine de mètres du café, la barrière mentale que tu t’infliges chaque jour pour éviter que ton empathie soit polluée par les émotions des autres explosent. Et tout t’arrive à la figure. Tu ressens le stress de certaines personne autour de toi, la tristesse d’autres ou encore leur joie. Mais au dessus de tout ça, comme une chandelle au milieu de la nuit eternelle, un sentiment domine tout. Celui de ton frère.
Machinalement, tu tritures le collier en bois autour de ton cou sur lequel est gravé une rune sensée étouffer ton pouvoir. Mais tu sais qu’en la présence de Green ce collier est tout à fait inutile ; le lien que vous avez tisser est trop fort.

Tu inspires une grande goulée d’air frais avant d’entrer dans le café. Très vite tu as l’impression d’étouffer ; il y fait trop chaud, il y a trop de gens, pas assez d’air frais. Ton regard s’attarde un long moment sur les tables du milieu, cherchant la silhouette bien reconnaissable de l’âme verte. Mais tu sais que tu ne l’y trouveras pas, n’est-ce pas ? Car il ne peut être ailleurs que sur une de ces tables près de la fenêtre, comme vous aviez coutume de le faire avant.
Alors, tu finis par te tourner vers ces tables et tu le vois. Il est beau avec ses habits simples et ses cheveux en bataille. Tu as tellement envie de te précipiter vers lui en courant et de le prendre dans tes bras. Tu t’approches, te demandant comme tu dois le considérer, comment tu dois l’appeler. « Salut grand frère » ? « Salut collègue » ? « Bonjour Monsieur »… Tu as finis de parcourir les quelques mètres qui te séparaient de lui et tu te tiens à présent droite, face à lui, face à celui que tu admirais tant plus petite.

- Salut Green.

Ta voix est à peine plus forte qu’un murmure. Le serveur arrive alors, une bière en équilibre sur son plateau qu’il pose devant ton frère. Tu lui commanderai bien un chocolat chaud. Avec un pain au chocolat. Histoire de faire comme autre fois et pour montrer à Green que tu n’as pas tant changé que ça. Au lieu de ça tu lui demandes de t’apporter un café, puis tu t’assieds sur la chaise en face de celle de ton frère.
C’est stupide. Tu n’aimes même pas ça, le café.
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Solitaire | Âme verte
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyVen 21 Déc 2012 - 18:30

Now I can't feel you anymore Youpromisedmeyouwillnev

Elle débarque.
Simplement, comme ça. Avec ses sublimes yeux bleus et ses lèvres rosées. Elle ne sourit pas, et le jeune homme pince ses lippes pâles. Physiquement, elle n'a pas changé, mais il a parfaitement conscience que rien n'est pareil. Il donnerai beaucoup, même ses souvenirs, pour que ça redevienne comme avant. Mais il faut croire que ses parents ont bien fait leur boulot.

- Salut Green.

Il serre les dents. Tellement fort que sa mâchoire crie grâce, mais il n'écoute pas. Seulement les échos de la voix de sa benjamine qui commande un café au serveur. Un café.
Il a presque envie de pleurer.
C'est un café, pourtant, seulement un café, se dit-il. Mais c'est simple, et ça veut dire beaucoup. Beaucoup trop. Déglutissant avec difficulté, il se décide enfin à répondre, en retard, dans un bonjour déplacé.

- Salut, Bleuann.

Il a tout, sauf envie de la saluer de cette façon. Mais c'est elle qui l'a voulut, après tout. Une envie de rejeter toute la faute sur sa petite soeur, mais c'est lui qui a commencé à la repousser, en premier.
Il lâche un soupire qui en dit long sur ses pensées, avant de plonger ses lèvres dans le liquide doré. Il a toujours aimé ça, mais étrangement, elle avait meilleur goût quand ...
Deuxième soupire.
C'était mieux avant, décidément.
Il sirota encore quelques secondes sa boisson. Il n'avait pas vraiment envie de troubler le silence pas si complet qui régnait. L'agitation secouait ces simples humains, innocents, qui grouillaient dans tous les sens. Sans doute que ça l'aurait agacé, entièrement. Oh, sûrement, même. Mais son attention entière était focalisée sur la sublime jeune femme. Oh, il n'aurait pas pu le nier, elle était devenue bien plus jolie que n'importe qui. Fine, musclée, accompagnée de ce naturel qu'il affectionnait tant.
Son corps semblait subitement détendu par la simple présence de la jeune femme qui lui avait manqué atrocement. Parfois, il se demandait si elle n'était pas parti avec son organe vital, loin de lui. Il y avait cette béance qui jamais plus ne se comblerait. Là, dans sa poitrine. Cette plaie béante et douloureuse, agaçante, et lancinante.
Il y avait cette culpabilité, également. C'était ça, le plus gênant. Il aurait pu tout faire pour pouvoir la garder et il n'avait, pas fait le moindre pas. Pour quoi ? Ah, Chloé. Décidément, les femmes et sa vie, c'était bien trop compliqué.
Encore une gorgée.
Quand on lui demandait, autour d'un verre, si il avait une femme (encore en vie, c'était toujours sous entendu. Tout le monde avait perdu un proche. On ne parlait pas des morts, si ce n'est pour les honorer. En parler à moitié plein n'était décidément pas respectueux), et il répondait qu'il n'avait personne. Mais son coeur, tout entier, hurlait que sa petite soeur l'était.
L'était-elle encore, seulement ?

- On devrait y aller, murmure-t-il en posant son verre sur le petit napperon gris. Gris. Tout était gris, désormais. Il lui manquait la joie pétillante de sa soeur.
Plus rien ne pétillait, sauf, la bière.
Bière fade.
Vie fade.

Il laisse son regard couler jusqu'au liquide brun de sa cadette. D'ici, il ne voit pas si elle a osé terminé effrontément son café. Même lui, n'aime pas ça. " C'est pas très viril, Green, de prendre un chocolat chaud, plutôt qu'un café ". Qu'est-ce qu'il s'en fichait.
Il se fichait de tout.
Il avait franchement envie de hurler à sa soeur qu'elle lui manquait, manquait bien trop, que ce n'était pas humain. Que ses câlins étaient les meilleurs de tous, que son rire était le plus beau de tous. Que ses conseils les plus farfelus étaient les meilleurs à suivre. Puis qu'il l'aimait. Bien qu'elle soit devenue différente, au fond, ce n'était pas sa faute.
Mais au lieu de sa, froidement, il se releva, et tourna le dos à la benjamine, sans regarder si oui ou non elle le suivait.

C'est humain, ça, d'avoir si mal ?
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyJeu 27 Déc 2012 - 0:56

Now I can't feel you anymore Maindansmainguillaumedo
« Si tu sautes, moi je saute pas vrai ? »

Tu t'assieds et tu attends. Tu attends un sourire, un câlin, un "ce n'est pas grave petite soeur, ça ira, tout ira bien". Tu n'obtiens que le silence, un silence carapaté par les larmes qui ne veulent pas couler, par le temps trop vite écoulé.
Tu te demandes si tu lui as fais mal. Et si ça doit te faire plaisir de le voir ainsi blessé, de voir tout ce tort que tu crées au fond de ses yeux.
C'est sans doute ce que voudrait ton père.

- Salut, Bleuann.

Ce salut est venu trop tard, de trop loin. À vrai dire tu aurais préféré qu'il ne vienne carrément pas. Ça aurait épargné ce supplice à ton coeur, cette torture émotionnelle. Tu n'as qu'une envie, c'est sangloter sur ta chaise, t'écrouler contre le dossier et mourir là, mourir las. Tu aurais voulu pleurer comme un bébé, comme une toute petite fille qui a cassé tous ses jouets. Mais surtout, surtout, tu aurais aimé que ton frère s'approche de toi en te berçant doucement, simplement, te murmurant qu'il ne t'en voulait pas et qu'il t'aimait. Oh oui, tu aurais tout donné pour ces trois petits mots, ce minuscule "je t'aime", cette simple phrase insignifiante à l'échelle de l'humanité, mais tellement importante pour toi.
À la place de ça tu fixes la tache immaculée remplie de ce liquide brunâtre et infecte que chérisse tant les noctambules et qui te donne à toi une irrésistible envie de vomir tes tripes sur la table. Tu t'efforces de retenir tes larmes et dans le brouillard de tes blessures, tu distingues clairement les sentiments de Green.
Il a mal lui aussi.
Tu ne sais toujours pas si tu es sensée être heureuse de le voir souffrir ainsi. Mais ce que tu sais par contre, c'est que ça te fait encore plus mal.

- On devrait y aller.

Tu n'as même pas toucher à ton café. Puis soudain, prise d'un spasme soudain, tu saisis la anse de la petite tasse en porcelaine et tu vide la tasse d'un seul trait. Le liquide bouillant te brûle la gorge et t'arrache une larme. On pourrait croire que tu espères ainsi brûler tes mots et te taire à tout jamais. Peut-être qu'ainsi ça serait plus simple ? Tu n'aurais plus à te justifier, plus à supplier, plus à pleurer.
Ou peut-être que si au fond. Ne pas pouvoir parler n'empêche pas de pleurer.

Tu relèves la tête, un espoir caché au fond des yeux. Tu te dis que ton frère aura un sourire malicieux, qu'il mettra fin à la plaisanterie dans un grand "mais non, c'est une blague !", tout n'était qu'une blague, un immense jeu stupide avec des règles tordues. Tu le sais, tout ça ne voulait rien dire, vous ne pouvez pas rester fâché aussi longtemps. Tu le regarderas et tu liras dans ses prunelles toute la malice qui compose ton grand frère. vous exploserez d'un même rire, ce rire si particulier qui menace votre âme de bonheur et tu te jetteras dans ses bras, comme quand tu étais toute petite.
Tu t'y blottiras et...

Green a déjà tourné le dos. Ce n'est pas une blague cette fois, c'est la vérité et ça fait mal. Du ferme les poings, te forçant à être insensible à la situation. À cette situation pourrie. Comment vos vies ont-elles pu déviées à tel point ? Comment avez-vous pu laisser un tel foutoir s'installer ? Un nom s'insinue, enflamme tout, comme un immense incendie.
Chloé.
Cette peste, celle qui t'a volé ton frère avant de crever, emportant son coeur avec elle. Comme si ça n'avait pas suffit de te le voler, voilà qu'elle l'avait définitivement changé. Et quoi maintenant ? Maintenant Green ne t'aimait plus.
Il ne restait plus rien. Plus rien du tout. Tout avait brûlé et les cendres par centaines se collaient au fond de ta gorge, t'empêchant de respirer, te tuant à petit feu.

Pourquoi si mal ?

Tu te relèves à ton tour et le suis dehors dans un silence ouaté. Un frisson te parcourt alors que tu poses un pied dehors. Toi qui n'a jamais froid, voilà que tu commences à grelotter. Grelotter. C'est stupide ce mot. C'est comme si des milliers de grelots se mettaient à trembloter, créant une musique scintillante et fascinante. Mais dans la grisaille berlinoise, rien ne scintillait.
La vie était juste fade. Fade et dégueulasse.

- Je te suis.

Tu serres les dents en lissant de ta main ta robe à fleur. Celle que ton frère adore, sa préférée. Tu t'es dis qu'en la mettant... non, c'était stupide. Tout te semble stupide à présent. Plus rien n'a de sens.
Tu as à nouveau envie de pleurer.

- Green, est-ce que...

Les mots hésites, tu te bloques dans ta propre gorge et la brûlure du café se fait ressentir un peu plus fort. Maintenant que les premiers son sont tombés, tu n'oses plus continué. Tu fermes les yeux, comme si ça pouvait t'aider à y voir plus clair ou, au contraire, ne plus rien voir du tout.

- Est-ce que tu m'aimes ?

Les mots s'avalent, se déchirent et se chevauchent. Tu as prononcé ta phrase tellement vite, sans articuler que tu te demandes même si ton frère à pu te comprendre. Au final tu as tellement peur de la réponse que tu te dis que, finalement, c'est peut-être mieux s'il n'avait rien compris.
Mais au fond, bien sûr que tu espères. Qu'il comprendra, qu'il saura répondre. Et tu souriras comme une gamine, comme quand tu avais cinq ans. Comme toutes ces fois où, gamine, tu t'assurais de ta voix fluette "Green, est-ce que tu m'aimes ?" et qu'il levait les yeux au ciel en riant avant de se jeter sur toi pour te chatouiller et, t'ayant bien épuiser par le rire, te répondre dans un éclat "Mais oui bécasse, bien sûr que je t'aime !".
Bien sûr que je t'aime.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyMar 26 Mar 2013 - 22:36

Now I can't feel you anymore 2ugc70i
« Dans la vie on est tout seul avec son costume, et tant pis s'il est tout déchiré. »

Bleuann, en y pensant, avec toujours été cette certitude, cette constante. Cette personne qui était plus que n'importe qui. Malgré tout, elle avait toujours été plus que Chloé finalement. Bien plus, tellement plus, toujours plus. Mais elle était rattaché à cette envie de plaire à la famille; tout ce que Green fuyait. Si son passé pouvait être modifier, il n'hésiterait pas, il resterait. Il resterait pour protéger la jeune femme contre tout ce qui l'avait changée.
Et aussi parce qu'il se sentait toujours responsable, dans un coin de sa tête de la mort de cette fille, tellement spéciale. Parce que c'était toujours une histoire de filles, n'est-ce pas ?

- Je te suis.

Le jeune adulte regarde un instant sa soeur. Elle ne lui a jamais semblé si forte et fragile à la fois. Elle est magnifique, comme toujours, dans cette si jolie robe. Mais il pince les lèvres et ne dit rien. Il est pourtant conscient de l'effet que pourraient avoir ses mots. Ce n'est pas comme avec un inconnu. Green sait bien que si il fait une remarque à sa petite soeur, elle ne serait pas du genre à le prendre pour un faible. Non. Ce serait une manière de lui dire « Tu vois, je n'ai pas changé. Rien n'a changé, je suis toujours le même. ». Mais ne serait-ce pas totalement mentir ?
Green a perdu tout ce en quoi il tenait, tout ce en quoi il croyait. Alors comment dire à sa Bleuann que rien n'avait changé ? Alors que tout était différent. Ils étaient là, en mission, comme une mauvaise blague du destin. Un truc pas drôle et même blessant.
J'ai juste besoin de savoir qu'il y a des choses qui durent, pour avancer, se dit avec rudesse le jeune châtain en foulant la bitume.

- Green, est-ce que...

Il se mord la langue le plus fort qu'il peut. Est-ce que quoi ?
Le goût âpre du sang de répand dans la bouche du jeune homme qui se force à contrôler sa respiration. Il aurait aimé être téléporteur pour d'un coup, ne pas avoir a affronter cette question. Parce qu'il sentait l’appréhension dans le coeur de la brune qui marchait aussi. Il n'était peut être plus vraiment d'accord pour entendre la suite. Peut être qu'il ferait semblant de ne pas avoir entendu. Il suffirait de marcher un peu plus vite et de..

- Est-ce que tu m'aimes ?

Il ferme les yeux et met encore trois bonne secondes à s'arrête réellement. Parce qu'il sait qu'il pourrait ignorer ça. Les mots ne sont que des sons embrouillés dans le vent, Mais il sait surtout que ça fait mal, là, dans son coeur.
Peut être qu'il s'est arrêté de battre, cet idiot ?
Sans doute. Il a du mal à respirer parce que c'est plus douloureux que n'importe quel coup porté n'importe où, avec n'importe quoi. Un poignard enfoncé jusqu'à la garde dans sa poitrine lui aurait presque semblé agréable parce qu'elle avait douté.
Elle avait douté.
Ne sentait pas tout l'amour qu'il plaçait encore dans cette relation, ce lien ? D'ailleurs, le lien. Ne se serait-il pas prisé si il avait cessé d'aimer sa petite soeur ?
Il hésite et le silence tombe, criminel, assassin. Il hésite à quoi dire parce qu'il voudrait lui demander comment est-ce qu'elle a pu douter mais en même temps.. ne.. oh, ne demande-t-elle pas cela parce qu'elle même ne l'aime plus ? Il souffle bruyamment. Ses veines sont en feu et son cerveau tourne à cent à l'heure. Il n'a pas envie de réparer le passé parce que tout est différent maintenant, mais surtout, parce qu'elle est comme eux. N'est-ce pas ? Comme eux. Sans âme.
Comme lui.

Il sépare brusquement la distance qui les sépare et attire la jeune femme contre lui. Ses bras se referment à leur place et il ne s'est jamais senti aussi bien à sa place qu'à ce moment là. Tout lui semble parfaitement naturel alors qu'il souffle dans le cou de la brunette en se rendant compte que chaque minute loin d'elle c'est de l'apnée. Elle est sa bulle d'oxygène.
Serrant les dents siffle avec douceur :

- Bien sûr que je t'aime.

Le lien est inutile à présent qu'ils sont aussi proches. Il y a cette mission qui les attend, mais ce n'est plus vraiment important. Il a Blue contre son coeur et ça fait mal. Ca blesse parce que ça n'efface rien. Il y a toujours ce fossé, ce passé, ces colères et ces non-dits.
Apnée.
Peut être que leurs vies ne sont plus compatibles après tout.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyDim 31 Mar 2013 - 1:40

Now I can't feel you anymore Iledesertelekeleka
« - I hate everyone.
- And what about your family ?
- Everyone. »


Ton coeur résonne à te casser les oreilles. Boum, il crie. Boum boum, il hurle. Boum boum boum, il succombe. Tu as envie de l'arracher, de lui dire de se taire et de le jeter au loin. Tu as peur de ton frère, parce que tu te rends compte à présent que c'est la personne la mieux placée au monde pour te blesser. Pour égorger ton coeur. Il suffirait d'un non, d'un tout petit non pour que tu te meurs.

À la place ne tombe que le silence.

C'est presque pire. Presque. Ce doute effroyable qui se pose entre vous, ce calme qui te taillade les veines... Tu sens votre lien vaciller, se tendre, flotter, s'enrouler autour de vos coeurs prêt à les exploser.
Rire.

Green se retourne alors et n'hésite pas, n'hésite plus. C'est bien ton frère que tu as là en face de toi, ton frère à toi qui de quelques pas balance la distance qui vous sépare, éloigne les doutes qui vous entourent. Ses bras se posent autour de toi comme si ça avait toujours été leur place. Ils ont la taille parfaite, l'odeur de ton enfance, la douceur de votre lien. Ta tête se pose automatiquement contre son coeur qui bat bien trop vite pour toi et tu te rends compte à quel point ton frère est géant par rapport à toi. Assez grand pour te protéger. Pour te garder contre lui. Pour t'aimer ?

- Bien sûr que je t'aime.

Bien sûr qu'il t'aime. Comment un grand frère ne pourrait-il pas aimer sa petite soeur. Comment ton Green ne pourrait-il pas t'aimer ?
Tu repenses à ses longues nuit d'été ou toi et tes frères dormiez dans le jardin avec vos sacs de couchage à la belle étoile. Vous jouiez souvent à un jeu avant de vous endormir. "Si vous avez le droit de prendre trois chose sur une île déserte, que prendriez-vous ?". Toi, tu devais être à peine plus haute que trois pommes, mais tu affirmais toujours d'une voix stridente : "Green et c'est tout !". Les autres se moquaient gentiment, en disant que tu ferais mieux d'emporter de la nourriture pour survivre ou un livre pour ne pas t'ennuyer. Oui, ils se moquaient tous, sauf Green. Lui se serrait un peu plus contre toi et te murmurait "T'en fait pas, ils sont jaloux. Moi aussi tu serais la seule chose que je prendrais avec moi sur mon île". Dans le noir tu prenais sa main et vous vous endormiez comme ça, sous le sourire bienveillant des étoiles.

- Si je devais prendre une seule chose sur une île déserte, ce serait toi.

Tu murmures entre tes cheveux. Tu ne sais pas s'il se souvient du jeu, s'il comprendra. Mais après tout c'est ton frère, c'est ton frère et vous avez ce lien si particulier, cette sorte de télépathie permanente. Tu souffres, je souffre. Je ris, tu ris.
C'est drôle comme vous pouvez être si proches et si loin à la fois.
Drôle comme vous avez tout et rien en commun.
Tristes ces paradoxes.

Tu penses brièvement à la mission et puis tu oublies. Tu n'as pas envie de l'exécuter, tu as juste envie de désobéir. Prendre le premier train pour Paris. Aller à Disneyland Paris. Monter en haut des montagnes russes. Partager une barbe à papa. Perdre tout ton argent à des jeux stupides.
Green et Bleuann Soul au milieu des auto-tamponneuse.
Vous avez le même nom un peu ridicule. Soul. Âme. Alors que vous n'en avez sans doute aucune. Il faut être des monstres pour tuer comme vous tuer. Pour jouer des la vie des humains comme vous le faites. Pour voir le sang couler sans ciller. Tu as toujours trouvé ce nom un peu idiot d'ailleurs. Ton prénom encore plus. Alors évidemment, chaque fois que l'on t'appelle "l'âme bleue"...
Tu grinces des dents.
Une âme en couleur alors que tu es grise de partout. Voir noire, entièrement noire. On t'a conditionné comme ça, c'est peut-être triste... Juste normal pour toi. Tu sais que ton frère est différent, que lui a su se détacher de tes parents, se déchirer de la pression familiale.
Mais ce n'est pas la même chose.
Toute ton enfance tu as été obsédée par l'amour de tes parents. Petite fille déjà tu ne rêvais que de ça. Et maintenant tu es si près du but, tellement prêt...
Et pourtant si loin.

Pardonne moi Green.

Les larmes ne peuvent pas s'empêcher de couler. Tu as l'impression que ce n'est en rien des retrouvailles, mais en tout des adieux. Un enterrement. Un départ à jamais. Tu agites le mouchoir blanc en regardant le navire partir au loin. Le coeur de ton frère à la dérive. Ou le tien jeter à l'eau ?
Vos vies sont-elles vraiment si différentes ? Aux antipodes l'une de l'autre ?

Tu te sépares enfin de lui pour le regarder de bas en haut. Qu'il est beau ainsi avec son air perdu et son petit charme de beau gosse. A-t-il une copine ? Une femme qui l'attend bien sagement en lui préparant des petits plats ? Une humaine même, qui sait...
Tu es sûre d'une chose, ce n'est pas une sorcière noire. Pas aussi cruelle qu'Anja en tout cas, ça c'est sûr et certain.
À moins que... Tu l'observes un peu plus, tu ouvres ton esprit et tu fouilles. Si en fait, il aurait presque le profil. Aussi vide et perdu qu'Anja. L'a-t-il fait avec elle ? L'a-t-elle pris dans ses bras, contre sa peau. Se sont-ils touchés, dévisagés, embrasser ?
Qui sait ? Tu aimerais bien lui demander. Tu aimerais bien, mais tu n'oses pas, tu as peur de ne pas aimer la réponse, d'être jalouse. Ce n'est pourtant pas le rôle d'une petite soeur, mais tu ne sais pas.
Tu te dis que si toi tu ne peux pas être avec ton grand frère, personne n'en a le droit.

Oh, et puis après tout, qu'importe ?
Vous êtes trop différents à présent...
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyLun 6 Mai 2013 - 21:06

Now I can't feel you anymore 34grel3


« Ça fait mal de grandir, changer. Si on vous dit le contraire, c’est un mensonge. »





Il regarde la jeune femme contre son torse. Il lui mentirait en lui disant que sa vie d'avant ne lui manquait pas. Peut être que ce n'était pas dans les beaux principes, les beaux idéaux que se faisait Green, mais au fond, rien n'était plus sécurisant que la vie qu'il menait. Tuer n'était pas si effrayant, en soit, surtout avec l'entraînement qu'ils avaient. Rentrer à nouveau dans le moule avait été une des choses les plus simples qu'il avait eut à faire. Il déglutit en pensant à tout ce qu'il a laissé et pince ses lèvres en sentant le parfum entêtant de Bleuann.


- Si je devais prendre une seule chose sur une île déserte, ce serait toi.


Bien sûr qu'il se souvient. Comment pourrait-il oublier ce genre de choses ? Personne ne le pourrait, et sûrement pas le jeune homme qui avait ses souvenirs marquées au fer blanc sous la peau. Le style de cicatrices jamais vraiment nettes, jamais disparues mais jamais cicatrisées non plus. A vrai dire, il ne pouvait nier que Bleuann lui faisait peur, et bien plus que ça. Elle était censée être sa petite soeur, il était censé la protéger. Prendre soin d'elle alors qu'elle serait encore innocente. Mais il n'avait rien fait de tout ça, et l'avait laissée se débrouiller au milieu des monstres. Jusqu'à ce qu'elle en fasse partie. Et Green était terrorisé en sachant que la jeune fille contre son coeur pouvait lui arracher le sien en quelques secondes. Il n'était pas encore sûr de lui : peut être que se bercer d'illusions était la bonne solution, en pensant qu'elle était différente.

Pourquoi l'aimait-il plus que tout au monde, elle ? Alors qu'a présent.. elle était comme eux. Quand il la regardait, il ne voyait plus que l'éclat de folie de Redwan quand il se lançait dans une bataille, ou quand il souriait face à une marre de sang. Il se demandait bien pourquoi il ne la détestait pas, elle.
Il ne détestait pas Redwan non plus, d'ailleurs.

Elle se met à pleurer et tu sens ton coeur chavirer aussi. Pourquoi tu pleures petite soeur ? Il aimerait bien lui demander et faire l'idiot, quelques secondes. Sortir des blagues idiotes ou des blagues sans réponses qui faisaient réfléchir la petite fille et éloignaient les larmes.
Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau ?

Pourquoi est-ce que je t'aime si fort ?

Pourquoi est-ce que je sens que tu m'échappes ? Je reviens mais tu fuis. Est-ce que tu le sens, ancré sous ta peau ? Tu pars et tu le sais.
Il souffle. Un peu. Elle le regarde et il se sent mourir. Pourquoi ces yeux là ?

Pourquoi tu pars ?

Le jeune adulte regarde le fossé qui les sépare désormais. Il aimerait les rejoindre, de l'autre côté. Rallier Red, par la même occasion, et libérer le monstre qu'il garde en cage. Le monstre que d'autres ont pris soin d'élever à sa place. Peut être que sauter serait la meilleure façon de retrouver ce qu'il perd. Peut être que prendre de l'élan pour rejoindre les autres sans se retourner lui permettrait de reprendre un cours de vie normal. Avec Anja là, au milieu.
Anja ? Pourquoi, Anja ?
Un coup d'un soir. Un coup d'un soir. Juste un coup comme ça, comme ça. Et tout va bien. Tout va bien. Tout ira bien.
Si seulement il pouvait y croire. Le problème c'est que Green n'est pas comme ça, et que Green le sait, parce qu'il a sa mémoire à fleur de peau, et que la jeune femme qu'il serre dans ses bras n'est plus l'enfant qu'il emmènerait sur une île déserte.


- Ce serait vraiment moi Bleuann ?


Parce que lui ne pense pas. Parce que lui ne sait pas si il emmènerait une jeune femme aux rêves sanguinaires et aux envies de plaire à une famille de fous. Pourquoi est-ce qu'elle ne pourrait pas avoir de vraies idées, de vraies rêves à elle ?

Le jeune homme déglutit en pensant aux rêves d'humains. Des rêves simples, basiques, ou seule la maladie peut les stopper, ou les accidents. Quels accidents ?
Son accident à lui était que Chloé était morte. Elle était morte, plus là, laissant Myaw derrière elle et Green un peu désemparé, rentrant la queue entre les pattes à son QG. Un accident.
Accident.
Accident.
Peut être que c'était un accident, ouais. Mais peut être pas. Et sûrement pas. Le jeune homme relève les yeux et regarde la jeune femme. Il regarde une femme. Ne la voit-il pas comme une inconnue ? Comme toutes les filles de sa famille, de ce groupe d'êtres qui ont tués Chloé. Sa Chloé.

Et si elle avait eut l'arme en main, ne l'aurait-elle pas tuée ?
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyLun 6 Mai 2013 - 23:51

Now I can't feel you anymore Attends
- Elle allait te quitter Pan, ta précieuse Wendy. Elle te quittait. D’ailleurs pourquoi resterait-elle ? Qu’as-tu à lui offrir ? Tu n’es qu’une esquisse. Elle préfère grandir que de rester près de toi... Jetons un regard furtif dans le futur, que vois-je ? Est ce la ravissante Wendy ? Elle est dans la chambre des enfants, la fenêtre est fermée.
- Je vais l’ouvrir.
- Mais à la fenêtre il y a des ba... rreaux.
- Je l’appellerai en hurlant.
- Elle ne t’entend pas.
- Non.
- Elle ne te voit pas.
- Wendy !
- Elle a oubliée jusqu’à ton existence.
- Arrête s’il te plaît. Tais toi !
- Qu’est ce donc que j’aperçois ? Il y en a un autre à ta place, et cet autre ça s’appelle un mari !

Tu as trois ans, une blessure au genou et des mots qui s'emmêle dans ta bouche pâteuse, se mélangeant avec tes sanglots. Tu es tombée de la balançoire et ça fait sacrément mal, jamais plus tu n'y retourneras ! Heureusement Green n'est pas loin. Il a sentit que tu avais bobo quelque part et se précipite vers toi pour te faire un bisou magique. Ça n'empêche peut-être pas le sang de couler, mais ça fait déjà un peu moins mal.
Tu as sept ans et une fois de plus ta mère et ton père t'ont regardé avec un immense mépris. Tu ne sais même pas ce que ça veut dire ce mot d'ailleurs, "mépris", tu es trop jeune pour ça. Mais tu le ressens au fond de toi et il te blesse plus que si le sang coulait. Encore une fois tu pleures, encore une fois les bras de ton frère sont là pour éponger tes larmes.
Tu as douze ans et Green s'est encore une fois de plus fait punir. Tu sens sa frustration et sa peine du noir. Ça pue beaucoup trop fort dans cette maison, alors tu essaies de t'échapper au grenier, mais même là, ton walkman vissé sur les oreilles, tu sens encore tout ce que ressent ton frère. Alors quand vient sa libération, tu dévales les marches quatre à quatre et te précipite dans ses bras. Est-ce toi ou lui qui console l'autre ? Sans doute un peu des deux.
Tu as quinze ans et ta première peine de coeur. Les garçons c'est tous des cons de toute façon. Sauf Green. Lui c'est l'exception qui confirme la règle. Et encore une fois tu te retrouves dans ses bras à pleurer.
Tu as seize ans et, quelque part dans le monde, une comète explose. Tu ressens l'explosion aussi sûrement que si elle avait eu lieu dans ton ventre. Une chose est sûre ; c'est Green. Ça ne peut être que lui pour que tu aies aussi mal. Est-il mort ? Blessé ? Tu as peur. Tu as peur et tu pleures. Mais il n'y a plus aucun bras pour te rassurer.

À présent tu as vingt ans et l'impression de retrouver vraiment les bras de ton frère. Ceux que tu avais perdu il y a si longtemps. Tu te sens à l'abris dans cet endroit, comme si plus rien ne pouvait t'atteindre. La dureté du monde, la rougeur du sang, l'ignorance de tes parents, la méchanceté de tes actes. C'est ton armure à toi, rien ni personne ne pourra jamais la détruire.
Plus rien ne peut t'atteindre.
Et cette distance alors ? Cette distance mesquine, si forte, si dure à surmonter. Ce mur que vous avez construit entre vous. Pire que le mur de Berlin. Il faut te rendre à l'évidence Bleuann ; vous n'êtes plus du même monde. Et ce n'est pas parce que les émotions de ton frère bousille toujours ton coeur que l'amour qui vous unissait lui est resté.
Ouvre les yeux.
Tu ne veux pas, hein ? Tu t'obstines à garder les yeux fermer, à te serrer le plus fort possible contre ton aîné. Tu ne veux surtout pas te réveiller, rester dans tes délires. Ton déni. Rien n'a changé entre vous.

- Ce serait vraiment moi Bleuann ?

Tu recules d'un pas, touchée en pleine poitrine par les paroles de ton frère. Il doute. Il doute de toi, de ton amour et, plus important encore, de vos rêves d'enfants.
Tu voudrais lui crier que c'est vrai, bien sûr que c'est vrai. Quel intérêt aurait-elle à amener quelqu'un d'autre, quelque chose d'autre ? Hein, qui ?

Et puis tu te vois. Tu te vois comme lui te vois. Le reflet de ses prunelles renvoie le miroir de ton âme. Tu vois un monstre, bouffeur de cadavre, buveur de sang. Tu vois un être qui te dégoûte en train d'arracher à mains nues les boyaux des cadavres. Tu vois cette image qu'il a de toi, cette vision que tu sais fausse, que tu espère fausse.
Tu n'aimes pas tuer. Tu n'es pas comme Red, Olive, Silver, Cyan ou Bianco. Tu n'es pas comme père. Pas comme mère. Tu le fais pas nécessité, par devoir. Pour que l'on soit fier de toi. Mais tu prierais pour chaque âme si seulement tu étais un peu croyante. Malheureusement tu ne l'es pas - quel Dieu pourrait bien infliger une telle vie à une enfant ? - alors tu te contentes de chanter. Tu chantes pour t'excuser.
Les monstres ne chantent pas eux. N'est-ce pas ?

- Qui d'autre que toi sait préparer aussi bien des gâteaux au sable ?

Mais ta blague tombe à plat au fond de ta gorge. Les souvenirs de votre passé n'ont plus la saveur d'antan. Comme si vous aviez tout perdu. Où est donc passé tout l'amour qui vous unissait ? Qui a éteint la lumière ? Rallumez moi tout ça ou le brasier mourra à petit feu...
Il t'en veut. Pourquoi ? Pour les avoir écouté, pour les avoir suivit. Pour avoir voulu être comme eux. Mais regarde la Green, elle n'a pas tant changé. C'est toujours la tâche de la famille, la briseuse de prophétie. Celle qui est née au mauvais moment.
Regarde la comme elle est innocente de tout ça. Elle n'a rien fait elle, rien du tout à part être née dans la mauvaise famille. Et avoir voulu survivre durant ton absence.
Tu vois Bleuann, finalement tu aurais peut-être dû te laisser mourir. Il n'y a que comme ça que ton frère semble pouvoir aimer ; les être faibles qui s'éteignent.

Décidément, tu la hais. Qui ça ? Mais Chloé, bien sûr ! Celle qui t'a arraché ton frère, volé ton coeur. Et qui s'est enterrée avec. S'est-elle rendu compte du mal qu'elle faisait en faisant tout ça ? A-t-elle réalisé qu'elle détruisait des vies. Que lui a dis Green lorsqu'elle lui a proposé de fuir ? Comment a été prise cette décision. Elle la sans doute forcé, kidnappé, arraché à sa soeur.
Non. Ne te mens pas, tu sais que ça ne s'est pas passé comme ça. Elle a dû venir lui dire au revoir, juste au revoir. Et lui a dis qu'il était hors de question qu'elle parte toute seule, qu'il allait l'accompagner. Lui a-t-elle alors demandé ce qu'il ferait de sa famille, ce que ça lui faisait d'abandonner ses frères et soeurs derrière lui ? Mais il l'aimait trop alors il a répondu que ce n'était pas grave, qu'ils s'en sortiraient bien sans lui, que Chloé comptait trop.
Mais c'était faux. Bleu ne s'en était pas sortie sans lui.

Alors oui, peut-être bien que c'était un monstre. Parce qu'en ce moment même elle rêvait de voir Chloé Nienta à l'autre bout de son canon pour faire exploser sa cervelle. Pour que sa rivale comprenne à quel point ça fait mal quand quelqu'un vous prend tout.
Ceux qu'on aime, son passé et son futur.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyMar 7 Mai 2013 - 13:31

Now I can't feel you anymore Fixme1



« T'arrives-t-il de vibrer pour un autre que toi ?
Et retenir ton souffle pour qu'il respire à ta place

Pour nous on parlait d'à jamais
Pour toujours sans l'ombre d'un doute
Comment imaginer que l'on pouvait nous séparer

Mais
Elle a de ses mains prit le plus cher
De ce qu'il y a en nous en semant la guerre »


Et si .. Et si on pouvait le changer le cours des choses ? Il savait pertinemment qu'il ne servait à rien de spéculer avec des "si", parce qu'avec, on peut refaire le monde. Mais il le voulait. Il voulait changer ce monde, sa vie. Mais que changer ?
Rester ?
Sauver Chloé ?
Mais si ses idées étaient justes; il avait tué Chloé en s'attachant à elle à sa manière. Alors pour la sauver.. il aurait fallut rester. Rester ici pour sentir encore le coeur de Bleuann contre le sien, rester pour sécher les larmes et coller ses lèvres contre une joue salée. Rester pour râler après Redwan quand il emmenait sa petite soeur dans des tueries, ne pas laisser Olive la titiller avec sa féminité, la protéger, et être là. Peut être que Chloé Nienta serait encore en vie. Peut être que Bleuann aurait encore une âme.
En as-tu une Green ? En es-tu certain ?
Sûrement pas. Comment juger sa propre soeur alors que nos propres mains sont tâchées d'un sang noircit par le temps. Si jeune et déjà si vieux. Si las d'avoir souffert, d'avoir vu tomber, d'avoir détruit. Des vies ?
Deux.

Elle s'écarte de son torse et il referme les bras dans un vide, dans les abysses de son futur. Est-ce que c'est ce que vous deviendrez ? Bleuann à un seul mètre de toi et pourtant si insaisissable, meurtrie par tes propres paroles. Si proche et pourtant tellement loin. Il y restait ce lien, si fin, si dur à la foi. Tellement complexe, tant de fois tiré pour faire revenir l'un ou l'autre. Il aurait aimé, là, à l'instant, le sentir tendu et rattraper la jeune femme qui était inaccessible. Il serrait dans ses poings du vent, de la rancoeur et une lassitude toujours plus grande.

Pourquoi tu pars ?
Me laisse pas. J'ai besoin de toi maintenant. Dis moi que ce n'est pas grave si je n'arrive plus à me regarder dans la glace. Dis lui que si il a du mal à respirer ce n'est pas grave parce que tu inspires à sa place, et que si un jour il meurt, ton coeur battra encore pour lui.
Dis lui que ce n'est pas de sa faute si tu es devenues comme les autres. Identique. Une couleur de plus alignée sur une tablette tâchée d'un noir opaque. Comme un poison qui salit tout sur son passage, fonce les coeurs jusqu'à les faire disparaître. Entends-tu encore ses pulsations dans tes tempes quand tu cours jusqu'à perdre haleine ? Ou ne cours-tu plus Bleuann, parce que ce n'est pas sage, parce que les parents n'aiment pas ça ?
Ton coeur bat. Tend l'oreille.

- Qui d'autre que toi sait préparer aussi bien des gâteaux au sable ?

Il aimerait rire mais il n'y a que des larmes qui se pressent pour sortir. Rien ne se voit pourtant, juste les lippes qui se pressent un instant, juste un sourcil qui s'abaisse. Peut être qu'elle ne le voit pas mais sûrement qu'elle le ressent. Il a l'impression qu'on le pousse plus près du vide pour sauter. Ou se laisser tomber après s'être battu contre sois même.
Je ne suis pas un monstre.
Il se mord la langue et sent le goût âcre qui lui déchire la langue. Ce n'est pas sa muqueuse qui saigne, seulement son coeur. Juste son coeur. Simplement, son coeur. Mais.. quel coeur ?

Ca n'a plus de goût. Les châteaux de sable et les histoires de princesses sont devenues fades. Parce que sa princesse n'a plus besoin d'être sauvée.
Il aurait adoré croire qu'il suffisait encore une fois d'un câlin, d'un câlin long les yeux fermés pour refaire son monde derrière des paupières closes. Mais ça ne suffisait plus, parce que cette fois-ci, ça faisait trop mal. Vraiment trop mal de se rendre compte que c'est notre faute. Que la jeune femme en face de soit n'a pas fait autant de mal que.. toi.

- Je..

Il passe une main sur sa nuque. Et la mission ? Tu te rends compte du temps que vous perdez ?
Mais tu t'en fou. Ce n'est pas du temps.. perdu. Peut être du temps gagné, une deuxième chance. Une mission pour refaire le temps qui a passé, ce n'est pas assez. Ca ne suffira pas. Tu pourrais être comme les petits humains et te dire que plus tard, au coin du feu, avec un enfant sur les genoux, tu te diras que c'était un truc de fou, votre vie, quand même, et que t'a bien eut de la chance de pouvoir garder Bleuann si proche de toi.
Mais tu ne pourras jamais. Parce que vous mourrez bien avant. Là ?
Maintenant ?
Demain ?

Green souffle. Doucement. Avant de relever ses yeux vers sa soeur. Sa petite soeur. Ses lèvres se pincent comme le vieux tic qu'il garde depuis l'enfance. Mais ça ne fait plus sourire personne, ce geste enfantin.

- J'aurai pas du partir.

Mais peut être qu'elle ne se rend juste pas compte. Elle.. elle voulait se faire accepter, alors elle a changé. Chez lui.. rien n'allait. Ni dans la tête, ni dans le coeur, rien que du vent, des rêves trop grand mort au pied d'une voiture brûlée.

Alors. Soit. Il n'aurait pas du partir parce que ses rêves ne menaient nul part. Un cul de sac. Un rien, un tout, une tombe.
Alors il ne fallait pas partir. Parce que s'il ne l'avait pas suivie, elle serait en vie.
Choisit ta princesse, Green. Tu voulais sauver Chloé et Bleuann ?

Une couleur ou une âme ?
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyJeu 9 Mai 2013 - 14:49

Now I can't feel you anymore Sailingalone
« Six heures du matin, quelque part dans le XVIIIe, des poubelles et des gens. Le jour fait semblant de se lever. Mais c’est la nuit pour toujours.

Et je suis la seule à le savoir.»



Pourquoi ?
Pourquoi as-tu si mal ? Comme si des milliers de lames s'acharnaient à vouloir faire couler tes larmes. Tu as envie de te jeter par terre, te tordre dans tous les sens, geindre, crier, pleurer. Te rouler comme un enfant en pleine crise.
Mais tu n'es plus une enfant. Tu n'es même plus sûre d'être véritablement humaine. Tu as le goût trop âcre du sang dans ta bouche.

Tu as seize ans et pour la première fois ton père a accepté que tu puisses accompagner Red en mission. Tu es toute excitée ; enfin tu vas pouvoir leur montrer à tous que tu ne comptes pas pour du beurre ! Tu as bien assimilé les leçons et le vent semble t'obéir de mieux en mieux. Tu es jeune, belle, puissante, sorcière noire à la solde de Rosenrot. En un mot ; immortelle. Et c'est un sourire décidé aux lèvres que tu regardes Red défoncer la porte d'un appartement où vivent une mêlée et son bébé. Ce même sourire qui commence à se perdre lorsque tu vois ton frère enfoncé son poignard dans le corps de la jeune femme qui essaie de toutes ses faibles forces de protéger son enfant. Et lorsque l'effusion de sang est terminée et que l'aîné de la famille Soul s'occupe du bébé, tu ne peux te retenir d'aller vomir dehors. Qui est ce monstre ? Tu ne le reconnais pas, tu ne le reconnais plus.
Tu as dix-huit ans et tu t'es toujours arrangée pour éviter les missions avec des ordres de mort. Mais cette fois-ci on ne te laisse pas le choix. Le Chef de Rosenrot est sur le point de mourir, personne ne sait qui le remplacera, chacun est tendu et on ne laisse à personne le choix de refuser ou non une mission. C'est un homme d'une quarantaine d'année, un humain dénué de tout pouvoir, mais qui aurait insulté Rosenrot pour une raison que tu ignores. De toute façon, tu considères jusqu'à son existence comme une insulte. Les êtres comme lui n'ont rien à faire dans votre monde. Et pourtant, au moment où tu pointes ton flingue sur sa tempe, tu hésites. La détonation te vrille le cerveau bien plus que tout ce que tu n'aurais pu croire et les larmes viennent se mélanger au sang chaud qui coule jusqu'à tes pieds. Tu regardes l'air terrifié sur la tête de l'homme et tu te penches vers lui pour lui fermer les yeux et lui redonner un air avec un semblant de sérénité. Et tu chantes. Comme pour oublier son meurtre.
Douze fois tu as tué, douze fois tu as chanté. Tu as l'impression que comme ça, peut-être, tes victimes te pardonneront. Que l'espace d'un instant tu pourras être quelqu'un d'autre.

Tu es un monstre invétéré Mlle Soul. Et une traînée qui couche avec n'importe qui aussi.Sans compter tout le monde que tu fais aux autres. Tu y penses à ça Mlle Soul ? Mais bien sûr que non, bien sûr que tu t'en fiches. Le sang ce n'est peut-être pas vert, mais cela ne t'empêche pas de le faire couler.
Par contre Bleu, toi tu regrettes, non ? Tu regrettes ce monstre au fond de toi que tu n'arrives pas à contrôler. Tu es pourtant toujours la même, innocente, à tremper tes croissants dans tes chocolats chaud, à chercher la chaleur des câlins de tes frères, à vouloir un tant soit peu de reconnaissance. Tu es encore une enfant qui chante pour se faire pardonner ses bêtises, pour excuser l'autre, celle que tu n'es pas et que pourtant tu es.

Il est si facile de se cacher derrière une autre personnalité.

- Je..

Tu sors de tes pensées et relèves les yeux vers ton frère. Tu observes sa main dans sa nuque, ses hésitations, ses doutes et ses peurs. Tu ne peux t'empêcher de te demander ce qu'il aurait fait à ta place. Face à cet homme de quarante ans qui ne t'avait jamais rien fait, aurait-il appuyé sur la gâchette ?
Qui des deux est le plus monstrueux ?
Green finit par relever la tête et tu regardes son regard sombre. Tu te plonges dans ses yeux que, tant de fois, tu as contemplé étant enfant. Tu te souviens quand tu lui chuchotais à l'oreille que plus tard c'est avec lui que tu te marierais et un souvenir ironique se détache sur tes lèvres.
Faites-vous encore seulement partis de la même famille ?

- J'aurai pas du partir.

Tu hoches la tête doucement tout en réfléchissant. Non, effectivement, il n'aurait pas dû partir. Mais à présent il est trop tard et personne ne peut défier un passé gravé au fer blanc dans vos peau à tous. Mais comment lui en vouloir ? Il ne s'était pas rendu compte que tu avais tant besoin de lui.
Il ne pouvait pas savoir. Que tu changerais, que Chloé mourrait, que bien plus que son amie, c'est sa vie entière qu'il perdrait. Il avait misé sur le mauvais pari, comment deviner ?

- Tu n'aurais pas dû revenir.

Ces mots t'arrachent la gorge. Pourquoi lui dire ça ? Pourquoi alors que tu ne le penses même pas ? Peut-être pour qu'il comprenne que cette fois c'est réellement fini, il a été trop loin, emprunté des routes différentes, des chemins sans retour.
Des espoirs sans lendemain.
Ça te troue le coeur de penser à tout ça. Une nausée t'envahit, presque aussi forte que la fois où tu as vu Red assassiner un bébé innocent. Tu as envie de vomir des mots que tu ne penses pas.

Mais qui es-tu bordel ? Mlle Soul, la fille de Aria et Allen Soul ou Bleu, la soeur de Green ?

- Ou alors... tu aurais juste pu... me prendre avec vous.

Ton coeur se déchire et tu t'écroules, sanglotant à genoux sur le béton.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyVen 10 Mai 2013 - 22:58

Now I can't feel you anymore 2zxt3qo

« C'est une chenille, elle rentre dans son cocon, et elle se transforme en papillon. Ouais et quand mes parents se disputaient, je rentrais dans ma couette et je lisais cette histoire encore et encore. J'en suis venu à la conclusion, qu'en sortant d'ma couette, j'voulais pas être différent. J'voulais que ce soit le monde autour de moi qui change. »


C'était comme un vieux CD dans sa tête. Un truc un peu rayé et trop de fou remis en route. Sans doute que les détails avait été changés avec le temps. Peut être que la couette posée sur le lit était rouge sang et pas vraiment bleue. Peut être que sur la fenêtre il n'y avait pas eut le chat - très temporaire - de la famille et peut être que surtout, quand il était passé dire au revoir à sa petite soeur, elle n'avait pas un air serein totalement adorable. Quand il y pensait, il n'arrivait plus à redessiner les traits de la jeune femme endormie. Est-ce qu'elle avait sentit le lien qui les unissait tendu à bloc, stressé plus que jamais ? Ou peut être même qu'elle ne dormait pas ce jour là, et qu'elle avait cru que c'était simplement son frère qui partait en mission.
Pas qui partait pour toujours.
Un toujours un peu écourté tout de même.

Sans doute qu'après tout, Green Soul n'était qu'un paradoxe. Le genre de gars qui, s'il était né chez les gentils, ne se serait pas sentit à sa place. Il y avait cette horreur au fond de lui, et se mentir était bien beau, mais ça ne marchait pas toujours. Il n'y était pas parce qu'on lui avait apprit à tuer, ni même parce qu'il y avait du sang de Soul dans les veines. Simplement parce que c'était déjà en lui. Et c'était bien plus simple que de rejeter la faute sur les autres. Parce qu'au fond, c'était comme un gros lion ronronnant. Un truc rassurant qu'on caresse de tant à autre pour être sûr de pouvoir s'en servir quand il y a besoin. Ouais, le genre de truc, qui, une fois libre casse tout, renverse tout, massacre tout... et vous sauve la vie. Alors finalement, Green ne voulait pas qu'il disparaisse, et s'il avait été du côté des gentils, il aurait peut être quitté une petite soeur pour s'engouffrer dans des voix plus grises. Jamais noires. Jamais blanches. Un mélange de jaune et de bleu. Un mélange de Chloé et Bleuann.


- Tu n'aurais pas dû revenir.


C'est un mélange de haine et de rage. Une litanie sourde qui vous broie les tympans, vous vrille les organes, sonne dans tous vos os. Un son puissant qui brise tous les espoirs, tout votre passé, ne laissant plus rien dans votre tête qu'une douleur sourde.
Entends-tu ?
C'est le cri d'un coeur à l'agonie.

Il espère presque qu'elle l'entend, elle aussi. Qu'elle souffre elle aussi grâce à un lien sur le point de se rompre. Comment peut elle lui imposer une telle distance pour finalement le jeter ? Pourquoi le faire souffrir alors qu'il tente de rester près d'elle, si ce n'est que pour le laisser sur le bord de la route ? Il pince ses lèvres rosées. C'est une vengeance, pas vrai Petite Soeur ?
Il l'a laissé de côté une première fois, c'est son tour. Un goût âcre roule sur la langue du jeune homme alors qu'il réalise que Bleuann a toutes les armes en main, et qu'elle n'a plus aucun scrupule à s'en servir. Elle n'est plus l'enfant qui ne veut pas faire de la peine à son frère. Elle n'est plus une enfant du tout.

Il baisse la tête. Touché, coulé, bravo jeune femme. Tu es comme eux. Tu t'es peut être perdue en chemin, mais s'ils te voyaient ils seraient fiers de toi.


- Ou alors... tu aurais juste pu... me prendre avec vous.


Quelque chose de brise alors. Peut être le morceau d'âme qu'il leur reste, ou peut être le coeur du jeune homme. Finalement.. peut être qu'elle n'a pas changée. Il sent le regret et la culpabilité couler dans ses veines. Il n'y a pas pensé. Pas une seule seconde. Parce que Bleuann était une couleur de plus de la famille Soul et faisait parti d'un passé, d'une vie tout entière qu'il quittait. Qu'il aurait souhaité définitivement. Et il se sentait terriblement égoïste de tenter de récupérer un peu d'amour, un brin de confiance et surtout un passé qu'il avait souhaité fuir. Peut être même que si Chloé n'était pas morte il ne serait pas revenu. Jamais, même.

Il souffle. Doucement, regardant sa soeur les genoux couronnés sur l'asphalte. Il la relève avant une douceur enfantine avant de relever son menton avec son pouce, pour regarder les yeux bleus encore baignés de larmes. Il aurait pu avoir envie de balancer un truc méchant, acerbe pour se venger d'avoir pu lui dire de ne jamais revenir. Mais comment en vouloir à une telle princesse ?


- Tu ne serais pas devenue aussi forte qu'aujourd'hui.


Il se mord la langue pour rester droit face à une telle vision. Comme quand elle venait se réfugier dans ses bras à quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, treize, quatorze, quinze, s.. quinze ans. Il a l'impression que ça remonte à une éternité mais que c'est si proche à la fois qu'il pourrait le toucher du doigt. Attraper un passé pas si lointain pour le modifier.
Et changer quoi ?


- Regarde-toi Bleuann. Tu es magnifique.


C'est au tour du châtain de baisser les yeux. Il détourne le regard en s'apercevant de l'ironie qu'à prit son ton. Un sarcasme, non, un cynisme étonnant venant de sa part. C'était pas fait pour. C'était pensé, pour de vrai.
Mais.
Regarde-toi Bleuann. Tu étais ma Princesse. Mais regarde-toi ! Tu n'as plus rien de précieux maintenant. Juste un regard avec des perles d'autrefois.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyDim 12 Mai 2013 - 11:47

Now I can't feel you anymore 31127067
« Que les étoiles se retirent, qu’on les balaye
Demontez la lune, et le soleil,
Videz l’océan, arrachez la foret ;
Car rien de bon ne peut advenir désormais. »


Tu sens quelque chose qui se déchire entre vous, quelque chose qui fait mal. Ce lien qui vous relie, dérivé de ton don, qui t'a toujours paru une force autant qu'une faiblesse. Tu le sens tenter de s'arracher, de se détacher, de se casser en deux comme une brindille. Mais ce n'est pas une brindille, c'est un roc, un chêne, une montagne. Qui se tord bien assez pour vous faire mal, sans pour autant commencer à s'éroder.
Tu aimerais prendre ce lien, ce pilier qui vous relie et le mordre. Le mordre jusqu'à ce qu'il cède, jusqu'à ce que tu puisses prétendre "Green ? J'en ai rien à foutre de lui".
Mais bien sûr que non, tu n'en as pas rien à foutre. Ses peurs, ses joies, ses malheurs, ses sourires, tout te revient de plein fouet. Tu es heureuse quand il est heureux, triste quand il est triste. Les gens ont coutume de baser leur humeur sur la météo, toi ton soleil s'appelle Green.

Et que faire si un jour le soleil s'éteint ?

Ta voix s'est brisée comme chacun de tes os. Tu te sens idiote à pleurer ainsi, à genoux au milieu de la rue, à genoux devant tous ces humains qui passent. Tu es si faible et si pitoyable, incapable de te tenir droite devant ton frère.
Ton frère qui t'a tant blessé. Qui a emporté le soleil loin de toi pendant des années.
Que font les fleurs cachées dans l'ombre ? Elle pique du nez.
Et finissent par mourir.
Tes épaules sont agités par des sanglots que tu n'arrives pas à tarir. Tu as envie que le sol s'ouvre sous tes pieds et te fasse disparaitre de la vue de tous. Et surtout de la sienne. Tu as envie qu'il parte, qu'il se tire. Tant pis pour la mission, tu appelleras Olive ou Cyan. Après tout tu as assez d'autres frères, tu n'as plus besoin de Green.
Mais le soleil cette fois refuse de céder sa place à la nuit et sa lune. Refuse de se cacher derrière des nuages trop épais. Une main se pose sur ton épaule et te force à te relever, à faire face à la vie. Un pouce sous ton menton, un échange de regard. Les larmes ont tellement noyé que la seule chose que tu arrives encore à distinguer est le visage de ton frère. Tout le reste est flou. Toute cette réalité que tu n'as jamais voulu, les coups du sort, les armes du monde.

- Tu ne serais pas devenue aussi forte qu'aujourd'hui.

Tu sers les poings pour ne pas retomber. Non, tu n'es pas forte. Tu es tout sauf forte. Regarde toi, même pas capable de revoir ton frère sans trembler face à lui. Même pas capable d'assumer cette guerre jusqu'au bout. Même pas capable de dire non à vos parents.
Tu es l'apologie de la faiblesse. L'antithèse de la force. Le départ de ton frère ne t'a pas aidé à devenir meilleure ; au contraire il t'a fragilisée jusqu'à ce que tu t'effrites, jusqu'à ce que tu tombes en miettes.
Oubliée.
Tu n'es pas forte. Tu es incapable de tuer sans trembler. Incapable d'aimer sans fuir. Incapable de contredire tes parents. Incapable de prendre ta valise et de t'enfuir, loin de monde et loin de tout, exactement comme Green avec Chloé.
Peut-être qu'au fond c'est juste ça ? Tu es jalouse. Jalouse de ce courage que tu n'auras jamais de prendre ses bottes et s'enfuir dans la nuit.
Le seul endroit où tu ne t'es jamais enfuie c'est sous tes draps.

- Regarde-toi Bleuann. Tu es magnifique.

Magnifique. Pourquoi cela sonne-t-il aussi faux dans la bouche de Green ? Et puis toi tu t'en fiches d'être magnifique. Tu laisses glisser les regards des hommes sur tes courbes en toute indifférence. Tu leur permets d'arracher tes robes sans en tirer le moindre plaisir. Tu les laisses écarter tes jambes et se glisser en toi dans le silence de la nuit, sans vraiment avoir conscience de ce que tu fais. Puis tu les regardes partir dans le matin, sans que l'envie de bras te serrant contre eux ne fasse même que t'effleurer.
Tu t'en fous d'eux. Au moins tu auras tenu une promesse ; ne plus jamais tomber amoureuse. Les mecs c'est tous des cons de toute façons. Sauf Green.
Sauf Green ?
Tu te mords les lèvres jusqu'à ce que le sang perle dans ta bouche. Ton frère et toi avez ce même tic depuis que vous êtes enfants. Quand vous ne savez pas quoi dire vous croquez, mordez, jusqu'à ce que ça fasse tellement mal que vous relâchiez tout, les mots comprimés à l'intérieur de vous avec.
Tu relâches.

- J'm'en fous d'être belle. Moi tout ce que je voulais, c'était une famille qui m'aime. Et un frère présent.

Peut-être bien que cette fois c'était des mots en trop. Des mots qu'il aurait fallu jeter plutôt que dire. Directement à la poubelle. Des mots qui disent tout. Qui disent "Et oui grand frère, c'est de ta faute tout ça. Ta faute si j'ai changé. Ta faute si j'ai perdu mon âme. Ta faute si maintenant tu n'arrives plus à m'aimer comme avant. Alors maintenant assume". Des mots qui font mal et qui blessent.
Mais tout le reste aussi blesse, non ?
Car que reste-il encore de vos sourire si ce n'est quelques images sur papier glacé ? Vos joies sont mortes en même temps que Chloé. Tout espoir aussi. Tout s'est éteint, simplement éteint. Le soleil est mort et les fleurs avec.

C'est l'histoire de deux enfants. Deux enfants incroyablement heureux et qui ont une relation que personne ne peut comprendre. Elle aurait donné sa vie pour lui et lui aussi. C'est l'histoire d'un frère et d'une soeur qui grandissent dans le malheur, mais qui s'en fichent parce qu'ils sont capable de créer leur propre cocon de bonheur. L'histoire de deux anges pas forcément nés aux bons endroits.
Trop gentils pour leur famille, mais avec un mal ancré trop profondément pour rejoindre leurs ennemis. L'histoire de deux petits qui, pour survivre, sont bien obligés d'assumer des meurtres, du sang, de la barbarie. Ils grandissent, laissent éclater leur cocons et font tout pour survivre.
Cela implique fuir ou s'adapter.
Il a choisit de fuir, elle a choisit de s'adapter. Le cocon, le bonheur, leur fraternité, tout ça est mort en même temps que leur choix. Ils n'ont plus rien à présent. Plus rien que leurs souvenirs.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyDim 12 Mai 2013 - 22:52

Now I can't feel you anymore 103v0cj


« Il y a des choses que je voulais lui dire mais je savais qu'elles lui feraient mal. Alors je les enfouis, les laissant me faire du mal à moi. »



Des yeux d'enfant. Des envies d'enfants. Une petite soeur près de lui et des sourires qu'il lui donne à la pelle pour voir les lèvres rosées de la petit fille s'étirer à leur tour. Parfois, il n'a pas envie de montrer une joie qu'il n'a pas, mais souvent il le fait quand même. Quoique le lien soit déjà là, c'était déjà un sacré geste de tenter de prouver le contraire.
Comment avaient-ils pu perdre tout ça ? Peut être qu'il suffisait juste de dépoussiérer de vieux sentiments, des émotions enterrées au fond du jardin pour pouvoir se retrouver un peu plus près. Mais visiblement ils avaient été jetés à la poubelle depuis longtemps. Un truc qui s'est salit avec le temps, la distance et le sang. Un sang noircit par des chants d'une enfant qui tente de faire taire la soif de sang du monstre tapit au fond d'elle. Green savait ça parce qu'il avait le même. Et il savait bien qu'il aurait du être là pour lui dire que ce n'était pas si grave, tant que la lame touchait l'objectif et qu'il retournait se coucher une fois le soleil levé.
Mais il était partit. Loin dans ses rêves d'un bonheur à peine touché du bout des doigts. Une histoire dramatique pour les humains, tellement banale dans le monde dans lequel le sorcier vivait.

Il avait l'impression de toucher sa soeur sans jamais avoir pu l'effleurer. Mais.. il y avait ce mur, ce truc indestructible fait de boue, de larmes, de sangs, de souvenirs et d'un nom. Un seul, fracassé au pied d'une voiture. Un secret que Green cachait tellement loin sous sa peau, que seul lui pouvait le voir briller dans le sourire de sa petite soeur.
Elle était comme eux désormais.
Peut être que c'était de sa faute si ils restaient loin. A un pas l'un de l'autre mais à des kilomètres de ce qu'ils avaient été.
Mais avant tout, ce qui faisait tenir le mur, c'était un secret. Si tu es comme eux petit soeur, alors tu aurais planifié ce plan pour tuer Chloé. Si tu es comme eux, tu n'as plus rien de petit, et plus vraiment soeur non plus. Si tu es comme eux, alors tu aurai pu faire ce genre de trucs affreux pour me ramener parce que de toute façon, ton âme s'est barrée, brûlée par le sang d'inconnu innocent. Ce secret était comme un trou au milieu duquel tout tombait : les anciens sentiments, les bons souvenirs et le sourire de Bleuann en été. Tout.
Un trou qui laisse mort sur les berges le café qu'a prit la jeune femme et ses genoux sur le marbre de ton coeur.


- J'm'en fous d'être belle. Moi tout ce que je voulais, c'était une famille qui m'aime. Et un frère présent.


Elle lui tend une main qu'il ne savait pas comment saisir. Il en brise donc les doigts un par un avec son silence. Il faudrait bien finir par répondre un jour pourtant. Il tente de repousser la rancoeur qu'il entend dans ce message parce que ça fait mal. Mais c'est masochiste de dire un truc comme ça. Tu sens le lien qui te traîne au sol ? J'espère.

Green ferme les yeux. Il s'imagine le jour où il tirera sur le lien mais qu'il n'y aura plus personne au bout. Juste une cloche insolente qui tintera pour bien marquer l'absence d'un bonheur ou d'une douleur. Il aurait adoré être Olive pour s'entendre mieux qu'avec personne avec quelqu'un, et pouvoir dire le lendemain " Bleuann ? Hum.. C'est qui déjà ? Ah ? Ma soeur. Oh, oui. Peut être ." et le penser vraiment. Comme si elle n'avait jamais fait parti de sa vie. Mais le problème c'est qu'elle y avait fait sa place, son trou qui lui aussi avaler les vieux souvenirs. Une marque au fer rouge sur une peau déjà saignée de milliers de cicatrices encore béantes que la vie prenait soin de creuse un peu plus chaque jour.
Que Bleuann prenait soin de creuser un peu plus à chaque mot.

Il a envie de lui faire mal. Il sait bien comment faire. Cela effacerait le câlin, et le bien sûr que je t'aime qui n'ont plus d'importance face aux mots de sa petite soeur. Il n'a plus envie de la protéger, il a même envie de tourner le couteau dans la plaie pour en faire sortir l'infection une fois pour toute. Il souffle. La distance se crée entre les deux alors que finalement il relève les yeux dans un sourire cynique et tellement faux. Sens-tu le mensonge Princesse ?


- Faut bien se faire une raison, on a jamais ce que l'ont veut.


Il pèse ses mots, juste le temps d'en retenir l'impact pour lâcher une bombe nocive. Un truc qu'on garde pour les moments ou on se sent agressé, prit en grippe pour une faute qu'on a bel et bien commise. Juste pour ne pas dire " c'est ma faute " pour une fierté qu'on a accueillit sur la route.
Quand, d'ailleurs ?
Pas aux côtés de l'être qui se fichait de votre égo en tout cas.


- Regarde, moi, tout ce que je voulais c'est être avec Chloé. Mais je suis obligé d'être là, maintenant. Ici.


Faut bien finir par cracher sa haine sur quelqu'un.
Mais.
Le jeune sorcier se mord la lèvre. Ils sont frères et soeurs ils n'y peuvent rien. Ils auront beau détruire leur relation et la hache et cacher leur passé sous des litres de sangs, le même liquide écarlate roule dans leurs veines. Quoiqu'ils fassent, quoiqu'ils se disent.
Green serre les dents et se recule un peu plus. C'est finit, de parler. Ca ne mène à rien, juste à détruire l'être qui le colle dos au mur, qui l'accuse d'être parti, d'avoir eut le courage de quitter tout ce qui le tuait à petit feu. Ca ne sert à rien de parler. A rien de s'exprimer dans ce monde de silence et de cris perdus dans l'immensité de l'injustice. Ca ne fait que rendre la vie de tout le monde plus difficile.

Peut être qu'il fallait juste retrouver des yeux d'enfant qui ne savent pas encore comment et le monde. Juste fermer les paupières pour se dire qu'on est dans un cauchemar. Croire qu'on peut encore en sortir.




" Je voulais qu'il ait de bons souvenirs, de sorte qu'il revienne peut-être un jour. Ou au moins que je lui manque. "
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyMar 14 Mai 2013 - 22:38

Now I can't feel you anymore 42438110150718408876488
« Je veux que tu me frappes aussi fort que tu peux. »


Tu prends le flingue. Le pointe sur ton frère. Tire. La balle ricoche et s'enfonce jusque dans ton propre coeur. Voilà. Voilà ce que tu récoltes, à vouloir le blesser lui ce n'est que toi qui t'enfonce un peu plus. Tu le mitrailles, mais c'est ton coeur que tu blesses. Tu ne peux pas le tuer sans mourir à ton tour. S'il a mal, tu as mal. S'il regrette, tu regrettes. Tant que vous serez tout les deux sur la même planète, vous ne pourrez faire autrement que de vivre les mêmes joies et les mêmes douleurs, comme deux âmes reliées entre elle à jamais.
Alors maintenant quoi ? Tu le tues pour briser enfin ce lien entre vous ? Tu le roues de coups jusqu'à ce que ton frère meurt, abandonné de toutes forces, saignant sa vie sur le sol ? Tu le regardes mourir sous tes propres coups ?
Bien sûr que non. Il n'y a pas que ce lien magique qui vous unit. Il y en a un autre, bien plus ténu, bien plus vieux, bien plus fragile.
L'amour d'un frère et d'une soeur.

Et de toute façon, même si ce lien meurt, même si Green disparaît à tout jamais, envahit par le néant, il te resterait bien trop. Ce n'est pas seulement des souvenirs que tu as construit avec ton frère, mais toute ton enfance. Tous les jeux auxquels tu n'as jamais joué. Toutes les histoires qu'on ne t'a jamais raconté. De l'âge où le plus grand a su marcher jusqu'au jour où il a marché trop loin, vous avez été inséparable. T'enlever son frère c'est t'enlever ton enfance. Car que resterait-il de toi sans lui ? Pas grand chose. Une couleur délavée par le temps, même pas sûre d'être vivante.
Bien sûr il y aurait eu tes autres frères. Eux aussi t'aimaient, ils t'avaient tous aimée. Tu étais leur petit princesse souriante, leur rayon du soleil du matin. Mais ce n'était pas aussi fort que ce qu'il y avait entre Green et toi et ça ne le serait jamais.

Quand elle était petite, tu avais une poupée prénommé Turquoise. Pourquoi ce nom, c'était évident. Bleu et Vert ensemble ça faisait Turquoise. Cette poupée c'était toi et lui réunis pour l'éternité. Enfin l'éternité d'un bout de plastique à tête humaine. C'est vachement réduit comme éternité tout de même. Beaucoup trop en fait. Tellement que l'éternité avait fini par éclaté et que la poupée oubliée une nuit dehors était à présent grise et méconnaissable.
Son fragile visage était décoloré, ses yeux de la même couleur que son prénom étaient tombés, le jouet était cassé.
Cassé comme tout le reste.

- Faut bien se faire une raison, on a jamais ce que l'ont veut.

Tout, non, mais un peu ? Tu ne demandais pas tant que ça, juste un peu d'amour, un peu de reconnaissance. Était-ce si difficile de t'aimer ? Etais-tu si différente de tous les autres ? Pourquoi ne pouvais-tu pas être comme toutes les autres petites filles, une enfant qui faisait rire des ses blagues et mettre en colère de ses bêtises. Turquoise aurait grandi avec Green et toi et non entre vous.

Ton frère semble décidé à tuer ce qu'il reste de ton âme. Ne voit-il pas que ta tombe est déjà creusée ? Que tu es déjà tombée dedans ? Et il balance de la terre sur ton corps encore vivant qui lui crie d'arrêter. Tu aimerais le raisonner, mais déjà la terre choie dans ta gorge et t'étouffe en même temps que tes mots.
Vas-y, laisse le te tuer. Offre lui la pelle pour t'enterrer pendant que tu es.
Pourquoi ne te défends-tu pas Bleu ?

- Regarde, moi, tout ce que je voulais c'est être avec Chloé. Mais je suis obligé d'être là, maintenant. Ici.

Tu serres les dents. Un couteau dans ses mains ne feraient pas plus de dégât. Et tu ne doutes nullement des capacités de ton frère avec une lame entre ses doigts. Des frissons parcours tes bras alors que tu sens la glace t'envahir. Toi qui n'a jamais froid te voilà en train de geler sur place.
Tu n'as plus envie de parler. Tu n'as plus envie d'être là ? À quoi peut bien rimer tout ça, hein ? Ton frère cherche-t-il à enfoncer ton coeur au plus profond de ta poitrine ? À te défoncer les entrailles à la petite cuillère. Et tu vas te laisser faire ? Tu vas vraiment te laisser faire.
Non. Tu sers les poings encore une fois. Mais cette fois, ce n'est pas pour contenir ta colère, au contraire. Des années d'entraînement t'ont forgé bien plus que ton coeur. Ton corps est taillé au combat, parfaitement proportionné entre tes muscles et ta force. Assez léger pour te laisser libre, assez fort pour faire mal.
Ton corps est rogné au combat. Ainsi lorsque tu projettes ton poings vers Green, il est juste impossible que tu loupes ta cible. Combien de fois t'es-tu battue avec Olive, Cyan, Silver, Red ou Bianco. En combat rapproché, il gagnait en permanence. Mais pas quand tu les surprenais. Pas quand tu te glissais derrière eux lors d'un entraînement et que tu les frappais à la temps, là où on t'avait appris à le faire et qui, parfaitement maîtrisé, assommait l'opposant d'un seul coup de maître. Bleu ne loupait jamais sa cible dans ce genre de moment. Quand la victime ne voyait pas le coup venir. Quand elle n'était pas préparée.
Quand elle ne s'attendait pas à ce qu'une enfant l'agresse.

Une fois de plus Bleu ne rata pas sa cible. La mâchoire de Green craqua contre les phalanges de la jeune femme. Le but ici n'était pas d'assommer, simplement de faire le plus mal possible. De le détruire de l'extérieur autant qu'il la détruisait de l'intérieur. Elle avait peut-être pas d'âme, mais un coeur terriblement fragile.
Et que fait un coeur quand il souffre ?
Il se défend, il attaque, il frappe. Démolit. Inflige aux autres ce qu'on lui a lui même infligé.

Tu te venges Bleu. Tu te venges parce qu'on t'y pousse. Parce que au fond, tu aimes toujours autant ton frère.
Paradoxe ? Non, perdue.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyJeu 16 Mai 2013 - 14:36

Now I can't feel you anymore 2zxvzae

« Comme si j'avais regardé la définition du vide dans le dictionnaire. »




Il serre les dents le plus fort qu'il peut. Jusqu'à ce que ses muscles crient grâce et qu'il s'imagine ses dents rentrant plus profond dans ses gencives. Et là, quand la douleur emplit ses tympans, il serre encore. Il sait très bien ce qu'il aurait du dire et il s'en mord les doigts. Ils se les bouffe jusqu'au bras.
Un frère présent.
J'ai toujours été là Bleuann. Dans ton coeur, près de toi, veillant sur tes actes et sur tes peines, priant chaque jour plus fort à un Dieu auquel je ne crois pas. Il te suffisait de fermer les yeux et de t'imaginer qu'on était encore dans ta chambre, toi dans mes bras, moi chantonnant une chanson qui n'avait finalement aucun sens.

Je suis l'enfant d'un peuple sourd,
Qu'on vienne à mon secours,
J'ai construit ma vie et des barrières autour,
Sans jamais voir le jour.
J'ai prié mes dieux enfermé seul dans ma tour.
Comme toi j'ai voulu un visage, voir du paysage,
Prendre le large écouter mon message,
Les barreaux d'une cage, peuvent céder sous le poids des larmes.

Mais il n'a rien dit de tout ça. Il n'a pas fredonné l'air d'une enfance, il n'a pas non plus rassuré quiconque ou sécher de nouvelles larmes. Non. Il a fait ce qu'on lui a apprit à faire. Rendre les coups. Plus fort, plus violemment. Accusé, foutu au pied du mur, obligé de rendre des comptes.
Comme un lion en cage qui, dès qu'il voit un peu de lumière en profite, massacrant tout le monde sur son passage, sans voir qu'il lacère celui qui lui a ouvert. Il s'en fou il est libre !
Mais ça ne fonctionne pas. Le lien est toujours là. A croire que la haine finira par remplacer l'amour ?
Jamais.

Mais au moment où il lève les yeux, il ne voit plus sa soeur. Il voit un élan de détermination et l'éclat de violence dans les yeux de la jeune femme. Même s'il avait pu avoir le temps d'esquiver, il ne l'aurait pas fait. Il aurait d'abord du accepter le fait que se poing lui arrivait dans la mâchoire, que sa soeur le blessait intentionnellement. Qu'elle voulait qu'il souffre, qu'il ait mal.
Le poing percute Green.

Crac.
C'est le bruit des phalanges sur l'os.
Le bruit de la surprise et de l'amour propre éclaté en miettes du jeune homme.
C'est le bruit de deux enfants qui grandissent.

Il recule sous l'impact et porte immédiatement la main à sa mâchoire qui a lâché un craquement. Ce n'est pas cassé mais franchement amoché. Il sent le sang couler sur sa langue avec le goût de fer qui hurle sur ses papilles.

Il s'arrête sans rien dire, les mains basses, ballantes le long du corps. Les sourcils froncés dans une expression de douleur lancinante. Sa mâchoire.. il s'en fou. Il en a connu d'autre, et Redwan ou Olive sont définitivement pas réputé pour être mou et retenir leurs coups, oh non. Il n'a pas mal ici.. non. Il a mal au coeur. Une plaie béante s'est ouverte sous l'impacte le laissant apercevoir quelques instants tous les souvenirs qui tentent de s'échapper.
Il reste là, à trois mètres de la jeune femme, ses yeux noyés dans une goutte d'incompréhension. Il reporte ses doigts sur l'impact et appuie fort. Il sent l'hématome pousser déjà, alors que la zone pulse douloureusement sous ses doigts. Alors c'est vrai.

Alors il se pince les lèvres en se souvenant du jeu d'enfant qui avait accompagné une partie de leur enfance. " Tu m'aimes. Réel ou pas réel ? " Ou encore " Tu seras toujours là. Réel ou pas réel ? " "J'arriverai à te battre un jour, réel ou pas réel Green ? ". Mais aussi, les jours où le jeune homme se réveillait des rêves qui lui semblaient trop réel pour qu'il arrive à discerner le vrai du faux, il se glissait au près de la jeune femme, sous la même couette en soufflant. " Tu veux partir, et nous laisser dès demain. Réel ou pas réel ? " Pour une fois, c'était à son tour d'avoir besoin d'être rassuré. Et puis les "Tu as tenté de me blesser.. euh.. réel ou pas réel ? C'est faux n'est-ce pas ? "
Réel. Bravo petite soeur. Il a toujours su que surprendre était l'arme principale de la jeune femme. Et il ne s'était pas trompé. Superbe effet de surprise.


- Tu viens de me frapper pour me faire mal. Réel ou pas réel ?


Pas pour gagner. Pas pour te vaincre. Non, pour te faire mal, te blesser, pour me venger. Et peut être que le jeune sorcier l'avait mérité, sans doute. Mais au fond ils étaient pareils. Ils se renvoyaient un jeu de fierté, tu me fais mal je te blesse, tu me blesses je t'achève. Il sait pertinemment vers quoi leur relation tend et ça lui fait part. Plus de sincérité, juste un jeu d'amour gâchée par une fierté.
Réel ou pas réel Bleuann ?
Parce qu'il a besoin de savoir. Il n'est pas perdu, il est noyé dans un océan glacé. Et la bulle d'oxygène qui le maintenait en vie est en train de l'asphyxier.

Alors il appuie, un peu plus fort sur le début de la plaie. Et il fixe la jeune brune. Peut être qu'elle lui dira que non, ce n'est pas réel. Ce n'est pas vrai, c'est même n'importe quoi. D'où tu tiens ça frérot ? Comment pourrais-te blesser ? Pourquoi en aurais-je envie ?
Peut être parce que Green a lui même appuyé sur la lame pour piétiner le reste du coeur qui hurlait déjà à l'agonie.

Pour la première fois depuis longtemps, le sorcier n'arrive pas à savoir à quoi pense Bleuann. Qu'est-ce qu'elle ressent ?
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyLun 20 Mai 2013 - 23:22

Now I can't feel you anymore Routesp
« Les relations qui démarrent dans l’intensité, ça tient pas la route. »



Tu as tellement mal à l'intérieur. Comme si on avait arraché ton coeur à main nue. Et toi tu te retrouves là dans la rue, un trou béant au milieu de la poitrine, une blessure qui ne voudra jamais cicatriser.
Tu hais ton frère. Tu le hais parce que tu l'aimes trop, beaucoup trop. Tu as envie de le griffer, de le mordre jusqu'au sang. Tu as envie de te jeter dans ses bras et de le serrer aussi fort que tu l'aimes. De l'étouffer.
Tu sens quelque chose qui se brise en toi. Deux mains ont saisi ton coeur de papier pour le déchirer en deux. Tu aurais envie de prendre le large pour fuir le plus loin possible et laisser ton coeur mort s'échouer sur le trottoir. Mais pourquoi ça fait si mal ? Votre relation semble avoir pris un avion sans retour, un avion qui va droit vers le crash.

Le crac de la mâchoire semble te briser tout tes os. La douleur sourde qui t'envahit n'est pas physique, mais psychologique. Tu n'en reviens pas d'avoir frappé volontairement ton frère. Toi qui n'a jamais frappé personne sans qu'on te l'ordonne, voilà que tu viens de taper l'être qui t'es le plus cher au monde. Pourquoi ça ?
Parce que tu es incapable de lui dire tout ce que tu ressens. Les mots restent bloquer dans ta gorge comme les larmes au fond de tes yeux, comme des lames au fond de ton estomac. Tu te sens défaillir, ayant presque l'impression de t'évanouir. Tu bascules d'avant en arrière, le sol ne cessant de se rapprocher et de s'éloigner. Tu vas tomber.
Tu es tombée.

Façon de parler. En vrai tu es toujours là, droite en face de lui, sans savoir quoi dire. Un silence qui se prolonge et qui t'égare. Coups de couteaux dans le bide. Est-ce que Green a saigné ? Est-ce qu'il a eu mal ? Est-ce que sa mâchoire a éclaté ? Comme ton coeur. Comme deux puzzles.
Deux puzzles de Green et Bleu qui ne se prennent plus par la main.
Tu as tellement honte que tu n'oses plus le regarder dans les yeux. Alors qu'en vrai tout ce que tu aurais envie c'est que vos deux regards se croisent et pouvoir lui sauter dans les bras. Tu ne pensais jamais vivre ce genre de situation. Que la personne qui te blesse le plus soit la seule capable de te consoler.
Ne pourrais-tu pas juste te glisser dans ses bras ?

- Tu viens de me frapper pour me faire mal. Réel ou pas réel ?

Réel ou pas réel. Tu as l'impression que tout ce que tu vis actuellement est impossible. Que tu vas te réveiller dans ton petit lit d'enfant après ce terrible cauchemar. Tu auras treize ans à nouveau et tes pieds nus glisseront sur le sol gelé jusqu'à la chambre de ton frère. Tu ne lui demanderas même pas si tu peux venir, tu sais déjà qu'il sera d'accord. Tu te glisseras sous la couette, tes pieds froids effleurant ceux de Green. Lui se réveillera, un peu dans le cirage, mais sourira en voyant ton visage. Il passera alors un bras autour de toi, te serrant contre lui pour te rassurer, pour te faire oublier tes mauvais rêves.
Réel ou pas réel. Pas vraiment réel en fait. Tu ne voulais pas lui faire mal. Ou si ? Tu ne sais plus trop ce que tu veux, si ce n'est que tout redevienne comme avant. Cette situation n'est pas viable, il te manque trop. Il te manque trop alors qu'il est là, juste en face de toi. Qu'il te gifle. Qu'il t'étrangle. Qu'il t'étripe. Qu'il fasse quelque chose. Quelque chose d'autre que de te poser ces stupides question. Qu'il te prenne dans ses bras. Qu'il te serre fort. Qu'il te console. N'importe quoi. Même un coup de poing. Tout serait mieux que ces mots qui résonnent toujours dans ton esprit.
Réel ou pas réel ? Tu ne le sais pas.

- Tu viens de me briser le coeur. Réel ou pas réel ?

Les larmes coulent sur tes joues sans discontinuer. Tu n'as pas répondu à sa question pire encore, tu en as ajouté une à votre masse de bordel. Est-ce que quelqu'un pourrait trouver le fil qui démêlerait tout ? Et si c'était trop tard, hein ? S'il y avait déjà trop de noeuds, trop de questions, trop de mots entre vous.
Ou pas assez ? Pas assez de vérité, pas assez de réponses, pas assez de mots entre vous.
Tu confonds tout, le ciel est vert et l'herbe est bleue. Le soleil éternue et la lune louche. La pluie monte et le temps tombe. S'écroule. Que se passe-t-il, pourquoi as-tu si mal ?
Tu étouffes un cri parce que tu n'aimes pas pleurer. C'est être faible. Et si tu laissais la place à Mlle Soul ? Si tu t'abandonnais à cette force qui permet de tuer pour toi ? Si tu la laissais juste faire pour pouvoir te reposer un moment, lâcher prise.

Réel, dirait-elle. Je ne t'aime plus depuis longtemps et je ne fais que te rendre tes coups.

Mais non, tu ne peux pas. Pas devant Green. Tu l'aimes bien trop pour laisser cette sadique dominer et détruire ta vie. Tu lui dois ta vérité branlante à toi.

- Pas réel. Je voulais juste que tu comprennes ce que tes mots me font. Ce que tes mensonges me font.

Tu as utilisé ce mot là. Mensonge. Alors que tu ne sais même pas où se situe la frontière de la vérité chez ton frère. Mais tu préfères ce mot là de mensonge. Parce que ça voudrait dire qu'il ne pense pas tout ce qu'il dit. Qu'il tient encore un peu en toi. Que, quelque part, il a un fond d'amour.
Et que tu lui manques aussi.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyLun 27 Mai 2013 - 21:03

Now I can't feel you anymore 3159330750_1_14_VRYp0ArL

Quand on ne peut pas changer les choses, il faut faire avec.
Il sait bien qu'il n'a qu'un pas à faire pour tout réparer. Ou du moins combler la distance qui vous sépare tout comme la béance dans vos coeurs. Les cris de ces derniers continuent de vriller tes tympans, lui causant un mal de crâne incessant. Mais il reste là, sans bouger. C'est comme si toutes les reproches, toute la colère qu'avait Bleuann envers son frère, toutes les larmes qu'elle avait versées sur l'oreiller, toutes les fois où elle aurait souhaité avoir des bras autour de son corps et des mots chuchotés à l'oreille, toutes les fois où elle voyait les bras ravagés de Silver, toute la rancoeur, tous les coups qu'elle avait reçu sans qu'il soit là et tout le mépris de leur parent lui collait les pieds. Savoir tout ça lui filait des semelles de plomb, mais il ne pouvait pas faire autrement, à part subir un regard chargé. Trop lourd de tout ce temps. Trop lourd des non dits, non fait.

Peut être qu'il devrait juste poser son âme dans un coin, et balayer les derniers sentiments qui traîneraient devant sa porte. Un coup de baguettes de paille et la culpabilité, la souffrance et le manque iraient jouer avec le vent. Il les remettrait de temps en temps pour voir où il en est. Tout serait plus simple. Si tout lui était égal, Bleuann ne deviendrait plus qu'une femme comme les autres. Même si effacer les sentiments ne gomme pas les souvenirs, il les verrait banalement. Sa petite soeur aurait beau tirer sur le lien, de toute ses forces, elle aurait beau tenter de le cisailler, de la couper, il n'y aurait plus que de l'autre côté qu'un rocher. Un truc dur, qui ne céderait pas.

Mais Green sentait son coeur dans sa poitrine battre devant la montagne d'injustice et devant la conversation désastreuse don il ne pouvait qu'être spectateur. Mais le sang pulsant dans sa mâchoire endolorie lui hurlait de frapper en retour. De se défendre, plus fort qu'avec des mots, plus profond qu'avec des regards, plus blessant qu'avec n'importe lequel des départs.

- Tu viens de me briser le coeur. Réel ou pas réel ?

Il lève la tête. Comment peut elle encore croire à une quelconque gentillesse de sa part ? Il a un sourire tout léger sur les lèvres en se disant que finalement, sa petite soeur est bien là, sa naïveté et son innocence gravé dans des mots légers.
Et tellement lourds de sens à la fois.
Elle sent la joue pour se faire battre. Mais il retient ses mots, les avale pour les laisser glisser dans sa gorge, sans que ses cordes vocales n'aient vibré un seul mot. Il les laisse s'enterrer dans le no man's land de son coeur, souillant un peu plus la terre déjà couverte de sang, d'amertume et de regrets.

Quel coeur petite soeur ?
Quel coeur petite soeur ?

Elle pleure encore mais forcément Green se tait. Ses semelles de plomb s'alourdissent parce qu'il n'arrive toujours pas à bouger et que les larmes sont faite pour être séchées, mais il ne fait rien. Il aimerait se voir avancer son bras. Tendre ses doigts pour atteindre la peau rougie de sa petite soeur.
Alors il se mord la langue.

Il se souvient de ce qu'il faisait quand il était avec Chloé. Les jours trop durs ou il se haïssait trop pour arriver à penser à autre chose qu'à la jeune femme seule. Seule et méprisée. Il prenait un glaçon dans sa paume. Et serrait le plus fort qu'il pouvait. Jusqu'à ce que le froid lui brûle la peau et jusqu'à ce que la glace lui entaille ses mains pourtant devenues calleuses avec l'entraînement. La douleur résonnait dans sa tête, hurlait dans tout son crâne jusqu'à ce qu'il se supplie d'arrêter.
Et là, il serrait encore pour qu'une petite brune sorte de sa tête par n'importe quel moyen. Il se haïssait trop pour ne rien faire et préférait abîmer sa coquille plutôt que d'en sortir. Parce que pour lui, être parti était un acte de non retour. Puis.. Chloé était morte, et il avait appris pour la femme qu'aimait Silver, et la haine de Green s'était transformé en une profonde lassitude. Il finirait par se venger ou simplement aller cracher sur les tombes de ses géniteurs. Peut être que la fratrie des Soul se diviserait après ça ? Sûrement pas. Malgré toutes leurs différences le jeune homme ne pouvait nier l'amour qu'il portait à tous. Absolument tous.
Mais surtout une.

- Pas réel. Je voulais juste que tu comprennes ce que tes mots me font. Ce que tes mensonges me font.

Il aimerait dire qu'il ne ment pas, il aurait adoré hurler que .. que tant pis. Il fallait que ça soit réel, ils se seraient tourner le dos et puis tout aurait été plus simple. Bien plus simple. C'est plus facile d'aller acheter du neuf quelque part, même s'il n'y a plus d'affection, plutôt que de tenter de réparer ce qui est cassé.
Mais si c'est cassé, il y a des milliards de façon de le réparer. Le temps ne marchait pas toujours. Au pire, il restait ses bras pour serrer les deux morceaux de leur relation, et puis il pouvait obliger Bleuann a rester au creux de son étreinte pour toujours.
Pour toujours.
Il souffle et s'approche nettement d'un coup. Ses semelles de plomb sont plus légère parce que sa soeur reste d'une sincérité désarmante. S'en est fini. Plus de coups bas pour se faire mal, plus de cafés-mensonges et plus de poings qui vous arrachent le coeur pour le piétiner.

- Pas réel petite soeur. Je peux pas le briser sans brûler le mien.

Green passe un bras autour des épaules de la jeune femme et colle ses lippes contre son front. Il aimerait lui dire qu'il l'aime, qu'elle lui a terriblement manqué même si elle n'est pas vraiment là.
Mais il ne peut pas. Pas encore. Elle est là sans être là, et lui est ici, mais le coeur dans une autre dimension. La tête un peu vers chez Myaw.
Peut être qu'avec un peu de chance et un peu d'envie ils pourraient redevenir frère et soeur. Parce que si Bleuann restait la soeur de Green, il avait conscience de ne plus avoir rien été pour elle pendant si longtemps.
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MessageSujet: Re: Now I can't feel you anymore   Now I can't feel you anymore EmptyJeu 30 Mai 2013 - 20:52

Now I can't feel you anymore Iuh3eioldjf

« Je hais ta façon de me parler
Et la couleur de tes cheveux
Je hais ta façon de conduire
Et de me regarder dans les yeux
Je hais tes stupides bottes d’armée
Et ce que tu devines en moi
Je te hais au point d’en crever
Et même de te tuer parfois
Je hais ta façon d’avoir raison
Tes histoires inventées
Je te hais quand tu me fais rire
D’avantage quand tu me fais pleurer
Je te hais quand tu n’es pas là et que tu es dieu sait où
Mais je hais surtout de ne pas te haïr
Ni un seul instant
Ni une seule minute
Ni même du tout »


Il n'y a qu'un mètre entre vous deux et le fil qui vous relit n'est pas beaucoup plus long. Et pourtant tu as cette impression de cailloux au fond du ventre, comme si tu savais que vous étiez encore à des milliers et des milliers de kilomètre loin de l'autre. Vos coeurs ont trop de mal à se réapprivoiser pour le moment, il faut les laisser en dehors de tout ça. Peut-être qu'un jour vous serez proche à nouveau, proche comme avant. Qu'il te prendra dans tes bras en t'appelant sa princesse.
Tu ne peux pas nier la relation particulière que vous avez toujours eu Green et toi. Tu ne peux pas oublier son existence d'un coup de baguette magique, d'une formule aux circonflexes latin. De toute façon les marraines bonnes fées et les histoires d'Harry Potter ça n'existe pas. Ce sont des histoires pour des enfants. "Casse toi avec tes histoire Bleu, tu ma saoule là, tu vois pas que je bosse. C'est des contes pour les gosses, c'est plus de ton âge. Arrête de rêver, merde ! Et peut-être que tu arriveras à faire quelque chose de ta vie". C'est pas ça que te disais Bianco quand tu lui demandais de te lire des histoires après le début de Green. Alors qu'avant il disait toujours oui. Toujours.
Green est parti et tu lui en veux terriblement pour ça. Mais tu ne peux pas oublier que tu l'aimes. Tu ne peux pas oublier que ça a toujours été ton frère préféré, celui qui te faisais le plus rire. "Vous allez finir par vous marier" avait déclaré un jour Red, ironiquement. Et toi du haut de tes cinq ans tu avais dis que oui, tu l'épouserais. Parce que Green était parfait. Mais on a pas le droit d'épouser ses frères Bleu, c'est de l'inceste. Et alors ? Cyan et Olive ils ne virent pas à l'inceste eux aussi parfois ? Tu n'as jamais vraiment compris leur relation à eux. Tu ne comprends plus rien d'ailleurs. À part que tu as un trou dans le coeur et les jambes en coton depuis le départ de Green.

Ton frère tue la distance qui vous sépare d'un seul pas et tu sens son souffle contre tes joues collantes de larmes. Un pas c'est tellement peu et énorme à la fois. Il en faudrait des milliards de plus pour réparer la distance qui vous sépare vraiment. Mais un pas c'est déjà bien, c'est un début. C'est le "je" de "je t'aime", les commissures des lèvres qui se relèvent pour un sourire de paix à la fin d'une bagarre. Un pas c'est déjà un commencement. Avec une suite probable. Et une preuve que non, ce n'est pas fini.
Ça ira Bleu.

- Pas réel petite soeur. Je peux pas le briser sans brûler le mien.

Le bras de Green vient t'entourer et tout naturellement tu te serres un peu plus contre la chaleur que diffuses son coeur. Tu as moins froid tout à coup, comme si par ce simple contact le vent glacé de la ville avait décidé de t'épargner. Ce vent que tu contrôles, que tu aimes presque, cet ami fidèle qui n'est jamais parti lui.
Mais est-ce que ton frère est vraiment parti ? Une part de lui a toujours été avec toi. Comme le jour où on a enterré grand-mère Alicia, elle tu l'aimais vraiment beaucoup et tu as pleuré toute la messe. Mais Silver t'a prise dans ses bras et t'a dit qu'il y aurait toujours une part d'elle quelque part au fond de ton coeur. Bien enfouie. Une part rien qu'à toi qu'elle t'avait offert avant son départ.
Green t'a tellement offert. Dire qu'il est partit sans rien te laisser serait un mensonge. Il t'a laissé son amour de grand frère, vos souvenirs d'enfants et des câlins par millions. Bien plus que tout ce que le reste du monde n'a jamais pu te donner.
Mais malgré tout tu ne peux pas lui pardonner comme ça, d'un claquement de doigt. Alors tant bien que mal, tu finis de lui rendre son câlin avant de te séparer de lui et de relever la tête.

- Alors n'essaie pas de jouer avec le feu. Et tant pis pour la mission, je la terminerai avec Red. Mais pour l'instant je vais rentrer. J'ai... J'ai froid.

Tu n'as pas vraiment froid ; tu n'as jamais froid. Et pourtant dans ton coeur, il neige.
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