Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.

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 Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.

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Kilyann Lindström
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MessageSujet: Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.   Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs. EmptyDim 27 Jan 2013 - 1:22

Commençait le troisième ou quatrième jour de notre arrivée à l'orphelinat, à mon frère et à moi. Je trouvais l'orphelinat très grand. Trop grand peut-être. Je n'étais plus habitué à devoir faire face à autant de monde dans un espace si restreint. Trop de monde, c'était bien le problème. À chaque coin, à chaque intersection, je guettais le passage d'un ou plusieurs adolescents ou adultes. Voir enfants. Pour moi, au final, ça voulait dire la même chose. Il y avait toujours une part de méchanceté dans l'être humain. Et l'humain s'en prenait souvent à moins fort que soit pour asseoir sa puissance. Le seul problème dans tout ça, c'est que je faisais davantage parti de ce recoin de personnes soumises. Le genre qui se tait. Qui subit en silence et qui pleure lorsque la solitude se fait ressentir.

Pourtant, il y avait mon frère. Mon cher frère qui me protégeait sans cesse. J'étais tellement bien à ses cotés. Et pourtant, paradoxalement, je me sentais comme une charge accrochée désespérément à sa bouée de sauvetage. Et je ne voulais pas devenir ce genre de personnes. Vraiment. Je voulais devenir indépendant. Totalement indépendant. Assumer ma tenue vestimentaire et faire face de moi-même lorsque l'on m'insultait. Mais j'en étais totalement incapable. Je pouvais au mieux maudire la personne concernée, mais ça s'arrêtait là. Autant dire que mes capacités étaient assez limitées. Ah si, je revenais aussi voir mon frère à la fin de chaque bagarre et finissait par déballer, après d'innombrables pleurs, toute ma version des faits. Et c'était en général quelque heures plus tard qu'on m'apprenait indirectement la sale confrontation entre Kelyann et un autre mec. Il fallait dire que mon frère avait une force qui me dépassait. Sans doute parce qu'il s'entraînait. Je n'en savais rien.

Toujours est-il que ma présence ici s'expliquait du fait de ma récente inscription. Deux gamins paumés étaient arrivés, disait-on, de nulle part. Mon frère et moi. Avec pour seuls bagages deux sacs et des souvenirs plus ou moins atroces. Je n'avais rien de particulier à envier. Et puis, malgré le froid, je m'étais habillé d'un jean serré, d'une jupe noire et courte par-dessus. Et puis, en haut, c'était un long et large sweet tout aussi noir. Enfin, malgré la chaleur régnant à l'intérieur de la bâtisse, je n'avais pas oublié ma longue écharpe, recouvrant jusqu'à mon nez. De ce que l'on voyait de moi ? Un espèce de spectre noir ambulant avec une tête blonde platine. Ça pouvait surprendre, ça pouvait faire peur. Et puis, mes cheveux étaient de plus en plus longs. Je ne les avais pas coupé depuis tellement de temps. Ils devaient bien m'arriver au niveau du bas du dos. Juste avant le coccyx en somme. Et ils étaient parfaitement lissés pour le coup.

Un gros classeur dans les bras, je rasais les murs. L'orphelinat était décidément bien trop grand pour moi. C'en devenait stressant. Je craignais tellement le monde. Alors je baissais les yeux dès que je rencontrais quelqu'un. Sans parler. Oh non, il n'était pas question de parler. Ça aurait directement provoqué la moquerie. Un garçon, oh c'était un garçon ! Oui, il était un homme. Oui, il étai travesti. Mais à qui revenait la faute au final ? Lui, il n'était pas comme son frère. Il refusait de se battre. Alors, il se forçait à changer afin qu'enfin on puisse l'accepter. Enfin, peut-être n'avais-je pas choisi la meilleure solution. La plus facile en tout cas. Soupirant, je continuais mon chemin. À gauche, à gauche. Toujours à gauche. Tout au fond. Au fin fond de cet orphelinat se trouvait la salle du professeur... Hm, c'était quoi son nom déjà ? Bref, le professeur d'exorcisme. Et si je m'y rendais aujourd'hui, c'était pour soi disant donner des papiers rendant compte des nouveaux emplois du temps ou que sais-je. Quelque part, c'était surtout ma chance à moi de me faire un peu connaître. Et surtout accepter. Mais j'avais essuyé tellement de déceptions que je m'étais même préparé un plan dans ma tête au cas où la situation tournerai mal. Pour moi, il n'y avait d'autres issues que celles échafaudées dans ma tête. Et il était inutile de s'en formaliser davantage ou même d'y adresser un intérêt quelconque. Au final, il n'y avait jamais de happy end.

Alors, avec une très grande attention, je finis par me pointer devant la porte. Je n'aurais jamais pu penser de l'extérieur que l'intérieur était aussi grand. Peut-être était-ce un coup de la magie hantant ces lieux. Y avait-il un sous-sol, même ? Ça ne m'étonnerai presque pas. Dans ce coin, il n'y avait vraiment plus personne. Alors, dans ma tête, je commençais à m'imaginer la tête du professeur. Je l'imaginais vieux, avec une barbe. Un peu dans le style sorcier de nos contes. Mais je m'empressai de secouer la tête. Non, non, pas d'imagination. Il ne fallait pas commencer à se faire peur soi même. Inspire, expire. Voilà. Je toquais à la porte. Pas de réponse. Inspiration, expiration. Du calme. Fallait-il que je me risque à pénétrer dans cet univers totalement hostile ? Non, pitié. Je ne voulais pas que la porte se ferme derrière moi. Je ne voulais pas rentrer. Et pourtant, après un certain moment passé sans bouger devant la porte, je décidais d'ouvrir cette dernière. La porte grinça légèrement et moi je frissonnais. Mais il n'y avait personne à l'intérieur. Peut-être était-il caché, un peu plus loin. Tout en avançant, je faisais claquer mes minuscules talons sur le sol, comme pour me donner du courage. J'avais peur. Mais je poursuivais mon chemin. Refermais doucement la porte derrière moi. N'osais pas vraiment parler. Pourtant, il le fallait. Alors, d'une fois effrayé et terriblement hésitante, je prononçais de ma voix de ténor ces quelques paroles :

-Hm... Excusez-moi ?

Personne. Peut-être étais-je vraiment seul ici. Oh non, je ne préférais même pas y penser. Je priais intérieurement pour que personne ne débarque à l'improviste. Par derrière par exemple. Alors, je me plaquais au mur le plus proche et raffermis ma prise sur le classeur, tout en posant régulièrement mes yeux sur mon entourage. Mon cœur battait plus vite. Timide ? Oh, je l'étais très certainement. Encore plus lorsque mon frère n'était pas dans les parages. Maintenant, il fallait savoir où était ce fameux professeur.

couleur:
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Professeur d'exorcisme, de méditation, de contrôle de soi et de magies oubliées
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Maysar Fjerda
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MessageSujet: Re: Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.   Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs. EmptyMer 6 Fév 2013 - 0:44

Maysar marchait dans le brouillard. Enfin... c'était comme ça qu'il l'avait toujours appelé, faute d'un meilleur nom. Car ce qui remplissait l'Autre Lieu y ressemblait en tous points. Hormis l'absence d'humidité. Ce semblait plutôt être le brouillard du Non-Être, une sorte de Grand Blanc qui remplissait tout l'espace qui n'était pas rempli par autre chose.
Il avait depuis longtemps renoncé à comprendre les lois physiques de cet endroit. La gravité ne semblait pas exister, et pourtant il était en train de marcher. L'air semblait s'y être engouffré, et pourtant on pouvait parfaitement y croiser un poisson vivant, nageant en silence.
Oh, bien sûr, tout ce qu'il y avait là, c'était lui qui l'avait apporté. Maysar se souvenait très bien du jour où il avait pénétré pour la première fois dans l'Autre Lieu, lorsqu'il était enfant. Il s'était réveillé un matin, et une fenêtre s'était ouverte dans l'air, juste à côté de son lit. D'abord méfiant, il avait fini par pénétrer dans ce monde étrange, rempli de ce brouillard. Il y avait erré un moment, au hasard... et n'avait jamais été capable de retrouver la sortie. Il était resté là trois jours, perdu, sans aucun repère... les trois jours les plus longs de sa vie. Mais il avait fini par en sortir. Au moment où il avait vraiment perdu tout espoir, se croyant mort, n'espérant même même plus qu'un miracle le sortirait de là... le miracle était apparu, sous la forme d'une deuxième fenêtre, qui donnait au beau milieu du marché de Thèbes. A peine était-il sorti qu'elle s'était refermée.
De nombreuses années s'étaient écoulées depuis cet événement, et Maysar avait tout le temps, au cours de sa longue vie, pour apprendre à maîtriser son pouvoir...

Une porte en bois apparut devant lui, encastrée dans un large mur de pierre. La couleur sombre du noyer ressortait dans la blancheur qui l'entourait. Maysar tourna la poignée et entra.
Il se retrouva dans son bureau de l'orphelinat. Enfin... son deuxième bureau, celui qu'il avait construit dans l'Autre Lieu, copie presque parfaite de l'original. La seule différence était que l'escalier en pierre, qui menait dans le cachot où il avait installé son laboratoire, avait été remplacé par cette porte menant dans le brouillard du Non-Être.
C'était Pandora qui le lui avait suggéré, et qui l'avait aidé à construire la copie. Grâce à ce stratagème, il lui suffisait d'ouvrir une fenêtre vers l'Autre Lieu dans l'encadrement de la porte menant à la salle de classe pour pouvoir accueillir un visiteur dans le bureau de l'Autre Lieu, où il avait un contrôle plus grand sur toutes les choses. Cela pouvait se révéler très utile...

Maysar sortit de la poche de son manteau un morceau de souffre qu'il avait récolté sur les flancs d'un volcan en Islande. D'un grand geste du bras, il ouvrit une nouvelle fenêtre qui le fit passer dans son bureau du monde réel. Il s'apprêtait à descendre au sous-sol pour finaliser son expérience avec le dernier ingrédient, quand il entendit un faible cri à l'extérieur.
C'était une voix masculine qui l'appelait, et pourtant elle était assez aiguë. Elle semblait hésitante, mal assurée. Un orphelin, probablement. Sans plus attendre, Maysar ouvrit la porte.

Il le vit tout de suite, au milieu de la salle de classe, l'air perdu. Il... ou elle ? Il n'aurait su le dire. Elle était en robe, ses cheveux blonds tombaient jusqu'à sa taille, ses traits étaient fins. Et pourtant c'était indéniablement un garçon. Eh bien... c'était un mélange des deux. A vrai dire, Maysar s'en fichait. Après tout, ce n'était pas pire que les vêtements écossais de Pandora... ou les siens.
A cette pensée, il sourit et adressa un regard bienveillant au jeune homme.
Ce devait être l'un des deux jumeaux qui étaient arrivés quelques jours auparavant. Pandora l'avait brièvement prévenu après son retour d'Islande, mais il ne les avait encore jamais vus. Ils semblaient avoir subi de dures épreuves avant d'arriver ici.
Ils trouveraient dans l'orphelinat toute la chaleur et l'affection dont ils avaient besoin.
Et pourtant, en entrant dans ce monde, les deux jumeaux s'exposaient à un danger plus grand que tout ce qu'ils avaient jamais eu à affronter...

L'orphelinat n'était pas assez protégé. Maysar ne cessait de le répéter à Pandora, mais elle faisait déjà tout ce qu'elle pouvait. Et malgré toutes les mesures prises, il savait que ce n'était pas suffisant. Il sentait le mal venir, toujours plus proche...
Il leva la main qui tenait encore le morceau de souffre et l'amena à hauteur de ses yeux. Si l'expérience fonctionnait, cela pourrait sauver de nombreuses vies. Il était impératif qu'il réussisse.

Maysar prit conscience de son moment d'égarement et laissa retomber son bras, ramenant ses pensées sur le présent. Inutile de faire attendre le jeune homme plus longtemps. Il s'avança parmi les rangées de tables, en lui adressant un sourire chaleureux.

« Bonjour ! Je suis le professeur Fjerda. Je suppose que c'est moi que tu cherchais ? Mais peut-être que tu t'es juste perdu dans l'orphelinat... »



Dernière édition par Maysar Fjerda le Mar 12 Mar 2013 - 14:57, édité 1 fois
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Kilyann Lindström
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MessageSujet: Re: Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.   Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs. EmptyDim 10 Fév 2013 - 16:26

Quatre murs. Dans une pièce. Je m'étais collée à l'un d'entre eux, espérant pouvoir rapidement sortir. Je n'étais pas associable. Je voulais simplement vivre ma vie à ma façon, dans mon coin. Il y avait Kely pour veiller sur moi, alors je me fichais bien du reste. Ça me suffisait. Pourtant, il me fallait bien agrandir mon cercle d'ami. Kely aurait une copine un jour ou l'autre. Peut-être que moi aussi. Mais il s’écarterait de moi. Il continuerait sa vie. Peut-être ma fallait-il changer ? Après tout, je me sentais à l'aise dans mes habits. Collé au mur le plus proche, je posais mon regard sur tous les objets mouvants de la salle. Et autant dire qu'il n'y en avait pas. Personne. La salle était silencieuse et immobile. M'étais-je trompé d'endroit ? C'était fort probable. Après tout, je n'étais là que depuis peu. Je ne m'étais absolument pas familiarisé aux lieux. Ça allait compliquer les choses.

Pourtant, rapidement agacé par ma propre attitude, je finis par porter mes pas vers le centre de la pièce. Grossière erreur. La poignée tourna sur la porte. Moi, qui avait pour seule défense des classeurs, les tint plus fort entre mes bras et ma poitrine et reculait. Alors, à quoi allait-il ressembler ? J'en avais rencontré des personnes âgées ici. Mais paradoxalement, il y en avait aussi de très jeunes. Des gens étranges aussi. Peut-être que je n'attirerais pas trop l'attention, avec mon look. Qu'importe, me concentrant sur la personne qui entrait, un frisson parcourut ma colonne vertébrale. Un vieil homme apparut. Il avait un longue barbe blanche, et des cheveux de la même couleur. Ils s'accordaient tant qu'on ne savait même plus quoi était quoi au bout d'un temps. Il marchait assez lentement et avait ses yeux posés sur moi. Et puis, il sourit. Il avait vraiment souri ? Ça cachait tellement de choses, un sourire. Ça pouvait dire mille et une choses. Décrire mille et un sentiments. Il y avait une palette tellement grande de sourires. Mais celui-là avait l'air plutôt... sympathique ? Était-ce vraiment possible ? Après tout, les professeurs étaient censés être charismatiques.

Sans bouger, mon regard dévia vers le sol, presque instinctivement. Dire que je m'étais promis de devenir un peu plus fort pour fixer les gens dans les yeux. Il faut croire que c'était un échec total. J'inspirais profondément, comme pour me libérer d'un poids. Un mouvement me fit relever la tête, très timidement. Le vieil homme semblait presque torturé. À quoi pensait-il ? Kely, serons-nous bien ici ? J'ai des doutes. J'ai l'impression que tout n'est pas aussi rose qu'il n'y paraît. Si seulement mon frère était là, il aurait pu savoir ce que le professeur pensait. Ou ressentait tout du moins. Mais j'étais seul. Seul face à un homme d'on ne sait combien d'années. Ça me faisait peur, quelque part. Il fallait aussi dire que beaucoup de choses étaient susceptibles de m'effrayer.

L'homme releva alors son regard vers moi, comme s'il se souvenait de sa présence ici. Et moi, intimidé, je déviais ses yeux. Mais il entreprit un dangereux mouvement. Continua à sourire. S'approcha en parcourant les allées entre les tables. Moi, je relevais les yeux, à moitié apeuré. On avait tenté tellement d'approches comme celles-ci. Trop. Toutes ont mal terminées. Ou la grande majorité. C'était tellement, tellement difficile de donner sa confiance aux autres. Depuis quand ? Depuis quand était-ce devenu si dur ? Ma vue se troubla à moitié et je clignais des yeux tout en sentant un liquide couler le long de mes yeux. Pourquoi est-ce que je pleurais ? Je n'en savais rien. Vraiment rien.

« Bonjour ! Je suis le professeur Fjerda. Je suppose que c'est moi que tu cherchais ? Mais peut-être que tu t'es juste perdu dans l'orphelinat... »

Je fis un geste de recul. Reculais un pied puis l'autre, tout en gardant mes yeux rivés sur ceux de mon opposant. Il était gentil, alors pourquoi est-ce que je reculais ? Posant les classeurs sur la table la plus proche, je parvins à prononcer quelques mots :

-C'est... la directrice. Enfin... les emplois du temps.

Je parlais bien entendu des feuilles à mes côtés. Mais en prenant conscience de mon attitude pas très claire, je m'essuyais les yeux tout en tâchant de ne pas faire couler mon maquillage. Je gardais ma main posée sur le classeur et essayait de faire comprendre au professeur que je parlais de ces objets en question. Les emplois du temps. Et puis, me faire un peu connaître. Voilà comment j'allais me faire connaître. Un garçon déguisé en fille qui pleurait tout le temps. Ça n'allait pas. Ça n'allait pas du tout. Il fallait que je fasse un effort. Que je puisse parler sans m'émouvoir à chaque mot. Je soupirais. Fermais les yeux un instant. Juste ce qu'il faut pour me concentrer. Une question. Une simple question. Faire semblant de s'intéresser, ou bien s'intéresser. Dans tous les cas, il me fallait parler.

-Je... je suis désolé. Je suis nouveau... J'ai pas l'habitude de... cet endroit.

Ah ben ça promettait.
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Maysar Fjerda
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MessageSujet: Re: Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.   Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs. EmptyMar 12 Mar 2013 - 14:54

Maysar comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas quand il vit l'enfant reculer devant lui, des larmes plein les yeux.
Il n'aimait pas voir les enfants pleurer. Ça lui brisait le cœur. Et encore plus quand il voyait que c'était à cause de lui.

« C'est... la directrice. Enfin... les emplois du temps. »

Le jeune homme baissa les yeux, incapable de le regarder en face. Que faire ? Maysar aurait bien pris l'enfant dans ses bras pour le consoler, mais... il avait déjà peur de lui. Peut-être qu'il valait mieux garder un peu ses distances. Mais pendant ce temps, il continuait de sangloter.

« Je... je suis désolé. Je suis nouveau... J'ai pas l'habitude de... cet endroit. »

Maysar comprenait parfaitement. Etre lâché dans un endroit pareil, seul, sans rien ni personne à qui se raccrocher... Pandora lui avait dit que son frère Kelyann était plus fort, plus sûr de lui, et que le jeune Kilyann le quittait rarement. Dans ces conditions... pas étonnant qu'il se mette à pleurer !

Il s'approcha doucement du jeune homme et s'agenouilla devant lui. Il fit un grimace en sentant ses articulations protester - ses genoux n'étaient plus ce qu'ils avaient été. Il avait l'impression de se comporter comme devant un animal sauvage. Se mettre à sa hauteur pour le rassurer, ne pas faire de geste brusque... Avec une légère hésitation, il lui posa la main sur l'épaule.

« Kilyann, c'est bien ça ? Ne t'inquiète pas, c'est normal de te sentir perdu. Tous les enfants ressentent ça en arrivant ici, mais tu verras que ce sentiment s'efface bien vite. Tu verras qu'ici, tout le monde ne te veut que du bien. »

Il espérait que cela durerait. Que serait devenu l'orphelinat dans deux ans, alors que les ténèbres s'assemblaient au dehors ? Pourrait-il rester là, comme un îlot de paix au milieu de l'océan en furie, ou bien serait-il submergé comme tout le reste ? Que deviendraient les orphelins, si le Mystery Orphanage sombrait ? Il ne pouvait l'imaginer. Il se battrait jusqu'au bout, s'il le fallait.
Mais en attendant, il fallait conserver les apparences. L'orphelinat devait rester tel qu'il était, un refuge pour les enfants, un endroit lumineux et plein de vie. Il ne devait pas communiquer ses inquiétudes aux orphelins. Pas tant que le danger ne frappait pas à leur porte.

« Merci pour les emplois du temps. Je dirai à Mme Mystery que tu as bien rempli ta mission.
Hum... Si j'ai bien compris, tu as un frère jumeau ici ? Tu dois être pressé de le rejoindre... Si tu veux bien je peux t'aider à le retrouver. »


Il semblait évident que Kilyann n'était pas en paix lorsqu'il était éloigné de son frère. Peut-être valait-il mieux lui laisser cet unique repère... tout du moins en attendant qu'il s'habitue un peu à sa nouvelle vie.
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Kilyann Lindström
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MessageSujet: Re: Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.   Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs. EmptyLun 15 Avr 2013 - 22:05

Il y avait trop de choses d'un seul coup. Trop de nouveautés. Mon cerveau tournait à cent à l'heure. Peut-être que je craignais le monde en lui-même. Tout comme cet homme face à moi. Pourtant, il n'avait pas l'air particulièrement méchant. Non, c'était même l'inverse. Mais je marquais cet écart continuel entre moi et mon environnement. Peut-être étais-je agoraphobe, dans un sens. La seule personne que j'acceptais, c'était mon frère... mais mon frère était mon jumeau, ma moitié. Il avait toujours tout partagé avec moi et m'avait protégé, alors m'éloigner de lui était encore plus terrifiant que la plus terrifiante des choses.

J'observais le vieux monsieur s'approcher. Il fallait que je garde mon calme, sinon comment pourrais-je progresser ? Les gens du Mystery ne m'avaient jamais jugés depuis mon arrivée, alors peut-être, oui peut-être pouvais-je commencer à leur faire confiance. Ça prendrait du temps, j'en avais conscience. Mais en me le répétant, jour après jour, peut-être cela sonnerait-il comme une affirmation. Le vieil homme s'approcha de moi. Il avait une longue barbe, et elle était encore plus impressionnante vue de près. Je tremblais. Tout mon corps tremblait. Mais il ne fallait pas que je bouge. Ils faisaient tous des efforts, je ne pouvais pas réduire tout ce qu'ils faisaient à néant. Tout ce qu'ils faisaient pour moi, pour que je me sente un peu plus... entier ?

Il s'agenouilla. Comme ça, face à moi. Mes yeux s'ouvrirent, aussi gros que des boules de billard. Il était à ma hauteur. Vu comme ça, il paraissait un peu moins impressionnant. Mais il continuait à me faire peur. Son visage était un peu plus près. Et moi, je le fixais. J'étais incapable de faire autre chose. Je le fixais, ou plutôt le dévisageait. Ce n'était pas très poli, mais il ne s'arrêtait pas pour autant. Après une légère hésitation de sa part, il se décida à poser une main sur mon épaule. Douce sensation. Il sentait bien ma peur. Il la sentait. Je me retins de sursauter. Je me retins de pleurer. Il ne fallait plus. De quoi avais-je l'air ? Est-ce que je faisais pitié ?

« Kilyann, c'est bien ça ? Ne t'inquiète pas, c'est normal de te sentir perdu. Tous les enfants ressentent ça en arrivant ici, mais tu verras que ce sentiment s'efface bien vite. Tu verras qu'ici, tout le monde ne te veut que du bien. »

Je l'ai compris. Oui, je l'ai rapidement compris en venant ici. Ils sont comme toi, ils sont tous comme toi ici. Certains sont orphelins, tous ils te comprennent. Beaucoup sont passés par les mêmes problèmes. Je ne devais pas avoir peur. Pourtant, la boule dans ma gorge refusait de s'en aller, de disparaître au loin. Je voulais être plus fort, passer au-delà de tous ces murs que je m'étais forgé. C'était bien trop difficile. J'acquiesçais. Oui, c'était bien moi, Kilyann. Comment me connaissait-il ? Ils sont si rapides. Ou bien peut-être est-il lecteur de pensée. Oh non, de grâce, j'aurais préféré que ce ne soit pas le cas. Je ne voulais pas embarrasser les gens autour de moi. Ils n'avaient pas besoin de savoir ce qui se tramait dans ma petite cervelle. C'était une charge que je me contentais d'assumer, seul. C'était mon petit jardin secret, rien qu'à moi. À moi et à Kely aussi. Je partageais absolument tout avec lui, tout. Il n'avait aucun secret pour moi, tout comme je n'en avais strictement aucun pour lui.

-M... merci. Est-ce que... vous êtes un de mes professeurs ?

Je voulais parler. Montrer que je dépassais mes limites déjà bien restreintes pour faire un premier pas, timide mais bien visible. Déclencher une discussion. Elle était bénigne, mais elle comptait beaucoup pour moi. Un de mes professeurs. Ça pouvait me rassurer d'un côté, au moins, quand les cours commenceraient vraiment pour nous deux, je me sentirais un peu plus à l'aise en sachant à qui je m'adresse. À l'école, les professeurs ne m'aimaient pas vraiment, tout comme les élèves. En fait il n'y avait que mes parents... que Kely en vérité. Il était le seul à m'accepter comme j'étais, sans se soucier du reste. Je lui dois beaucoup.

« Merci pour les emplois du temps. Je dirai à Mme Mystery que tu as bien rempli ta mission.
Hum... Si j'ai bien compris, tu as un frère jumeau ici ? Tu dois être pressé de le rejoindre... Si tu veux bien je peux t'aider à le retrouver. »


Un léger sourire vint illuminer mon visage d'ange. Il savait, oui il savait que j'avais un jumeau. Tout comme il connaissait mon prénom, et il voulait m'aider à le retrouver. M. Fjerda était quelqu'un de gentil, à n'en pas douter. Ça me rassurait. Mais j'ignorais où se trouvait mon frère. Le retrouver ? Ensemble ? C'était une bonne idée. Ça me permettrait de pouvoir parler un peu plus avec lui. Essayer de connaître ce professeur. Est-ce que c'était mal ? Ce n'était en tout cas pas l'air qu'il me donnait. J'avais donc le droit.

-Vous êtes gentil. Merci. Je veux bien.

Je prenais un peu plus confiance en moi. Et pour cause, il n'y avait eu aucune hésitation dans ma voix, une première pour une rencontre avec un inconnu. C'était un bon début. Sans doute finirais-je par être comme ça, définitivement. Ce serait vraiment bien, oh oui. Alors, sans même réfléchir, je me mis alors à m'animer, en pensant à la joie qu'allait m'apporter la vision de mon frère. Rapidement, je trottinais jusqu'à la porte d'entrée et me posta au pied de cette dernière.

-Vous venez, Monsieur ?

Il y avait Kilyann et Kilyann, mais celui-ci donnait bien plus envie que le précédent.
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Professeur d'exorcisme, de méditation, de contrôle de soi et de magies oubliées
EMPLOIS/LOISIRS : Voyager
LOCALISATION : Mystery pour le corps, partout pour l'esprit.
CITATION DU PERSONNAGE : Les fous ouvrent des voies qu'empruntent ensuite les sages.

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Maysar Fjerda
Maysar Fjerda
Professeur d'exorcisme, de méditation, de contrôle de soi et de magies oubliées
MessageSujet: Re: Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.   Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs. EmptyVen 20 Déc 2013 - 12:34

Le petit faisait des efforts pour se contrôler, il le voyait bien. Oh, la peur n'avait pas disparu de ses yeux, loin de là. Mais ça viendrait, avec le temps...

-M... merci. Est-ce que... vous êtes un de mes professeurs ?

Maysar se revit dans la même situation, enfant. Ses parents avaient décidé de l'envoyer à l'école, malgré les risques que cela représentait. Il devait faire sans cesse attention à ce qu'il disait, se comporter comme un petit européen immigré tout ce qu'il y a de plus normal. Car Orphéo était déjà à leur recherche...
Il avait appréhendé de se retrouver parmi tous ces Innocents... jusqu'à son premier jour d'école. Le professeur était un grand homme, large et imposant, qui semblait pouvoir vous foudroyer d'un regard. Et pourtant, quand Maysar s'était enfui en courant de la classe, terrifié de devoir répondre à la question qu'on lui posait, le professeur l'avait rattrapé, et s'était agenouillé devant cet enfant apeuré... tout comme lui à présent.

« Oui, je suis ton professeur. Je t'enseignerai l'exorcisme, la méditation, et les magies oubliées. Enfin... si tu choisis ces options-là bien sûr. »

Il espérait qu'il les choisirait. Ainsi, Maysar pourrait garder un œil sur lui. Il se demandait qui serait son professeur référent... cela dépendrait probablement de son don et son pouvoir...

A l'évocation de son frère, une étincelle jaillit dans ses yeux. Son visage se fendit d'un sourire, qui lui fit chaud au cœur. Son frère semblait être un véritable soutien pour lui. La seule personne capable de le rassurer, de le comprendre... Cela poserait quelques problèmes évidemment, et il faudrait lui apprendre à s'en détacher, devenir plus autonome. Mais il savait qu'ils pourraient compter sur son frère jumeau en cas de problème.

-Vous êtes gentil. Merci. Je veux bien.

Son enthousiasme retrouvé, Kilyann s'anima soudain, et marcha jusqu'à la porte, avant de se retourner.

-Vous venez, Monsieur ?

Maysar sourit, et lui emboîta le pas. Aucun doute que le jeune homme serait de plus en plus comme ça à mesure que les jours passeraient. Il se ferait à la vie de l'orphelinat, et découvrirait que sa... différence était acceptée sans poser de questions. Oh, il y aurait sûrement quelques dérapages de la part de certains orphelins, mais l'esprit de solidarité qu'ils cultivaient ici en aurait vite raison.
Ils partirent à la recherche de son frère. Maysar aurait pu s'envoler en esprit et le retrouver en un rien de temps, mais il préférait marcher simplement à côté de son futur élève. Ainsi, ils pourraient discuter un peu plus longtemps, un moyen de gagner sa confiance autant que de lui faire prendre confiance en lui.

« Dis-moi Kilyann... quelle sorte de magie maîtrises-tu ? Si ça ne te dérange pas de me le dire bien sûr... »

Sujet souvent sensible avec les nouveaux. Mais il préférait poser la question alors que le jeune homme était encore bien assuré...
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Admin | Pré-adolescent ~ Shining star
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Kilyann Lindström
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MessageSujet: Re: Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs.   Les cheveux portés par le vent, j'irai voir les grands oiseaux blancs. EmptyJeu 4 Mai 2017 - 16:43

Il me fallait faire ce premier pas, sans lequel ma vie ne pourrait changer. Un petit pas, sans doute, mais qui serait suivi par un autre, puis un autre. Et tout cela, ça finirait bien par me faire avancer, non ? J’avais vécu dans la peur des autres, de leur regard accusateur, de leur moquerie et je m’étais effacé dans l’ombre de mon frère. Mais au final, à quoi pouvais-je aspirer si je m’évertuais à maintenir une vie pareille ? Ne risquerais-je pas de devenir moi-même un fantôme ? À cette idée, c’est comme si les doigts du diable parcourent ma colonne vertébrale et déclenchent une série de frissons. Oh non, certainement pas un fantôme.

Je m’empresse de m’occuper l’esprit. Il ne me faut pas plus d’une seconde pour recentrer mon regard sur le visage vieilli et barbu de l’homme face à moi. Perdu dans mes pensées, cette subite submersion dans la vie réelle me fait étouffer un léger cri. J’enchaîne immédiatement avec une question, histoire de cacher cet embarras qui m’oblige à poser mes longs doigts sur ma longue écharpe. Je baisse les yeux et patiente jusqu’à recevoir une réponse.

« Oui, je suis ton professeur. Je t'enseignerai l'exorcisme, la méditation, et les magies oubliées. Enfin... si tu choisis ces options-là bien sûr. »

Je relève un timide regard, le soutient le temps d’un battement de cil avant de le rabattre sur l’attraction que m’apporte le sol. Les jambes tendues et les pieds légèrement rentrés, tout mon corps montre mon malaise. Je vais décevoir. Encore une fois. Comment est-ce que je dois le dire ? « Non, j’ai rien pris de tout ça ». C’était une catastrophe. Je songe à mentir. Mais non. Me cacher ? Il le faut. Mais mon frère n’est pas là. Je recherche sa présence. Ma bouche s’ouvre et se referme, je perds la maigre confiance acquise jusque-là. Mes membres tremblent et je ferme les yeux. Si seulement je pouvais être une petite souris et me terrer dans un trou, je serai la plus heureuse des petites souris. Je me souviens de mon don et tressaille au souvenir de la première fois qu’il s’est manifesté. J’ai peur de ce don, de ce qu’il peut me montrer.

-J… Je… Non, je ne…

Aucun son ne parvient à sortir de ma bouche. Conscient de cela sans doute, le vieil homme enchaîne sur mon frère, à ce jour le meilleur moyen de me sortir de n’importe quelle situation. Je relève la tête et acquiesce d’un grand signe de la tête à sa proposition. Ça oui. Je veux bien qu’on aille le chercher. Je m’anime instantanément, décroche mes serres de mon écharpe et me met immédiatement en marche, oubliant l’intégralité de notre discussion d’un claquement de doigt, ne pensant qu’à une chose : retrouver mon frère. Ma tête fouineuse analyse chaque potentiel endroit où peut se trouver Kelyann. Dis, est-ce qu’on peut jouer au chat ?

« Dis-moi Kilyann... quelle sorte de magie maîtrises-tu ? Si ça ne te dérange pas de me le dire bien sûr... »

Je me tends comme une épingle avant de me retourner vers ce professeur, branché comme un automate. J’en oublie presque que je me trouve dans un bâtiment magique et que ce genre de question est finalement assez classique. Je froisse ma jupe entre les doigts et enfouis ma tête dans mon écharpe. C’est normal, allez, tu peux le faire. Les échos de cette nuit-là me reviennent en mémoire. La vision de mes parents aussi, le crépitement des flammes. Je n’étais pas maudit, non. Nous ne l’étions pas c’était… c’était simplement… De petites larmes coulent le long de mes joues, minuscules perles. Je les essuie d’un revers de main et dirige mon regard décidé vers le vieil homme. Ça va aller. Ouvre la bouche. Ferme-là. Je tressaute puis me recentre. M’exprime. Mes mots restent à hauteur de mon œsophage. Alors, j’ouvre mes deux mains et fait apparaître un arc-en-ciel dans celui-ci. C’est la seule chose dont je sois vraiment capable. L’arc-en-ciel, c’est ce que je sais faire le mieux, ça m’aide à affronter la vie de le tenir au creux de mes mains.

-C’est… Tout.

J’aimerais bien savoir faire quelque chose d’autre, de plus impressionnant, mais peut-être que je suis encore trop jeune pour ça. Je renvoie l’ascenseur par un :

-Et vous Monsieur ?

Je reprends un rythme de marche lent. Je peux m’ouvrir, j’y crois. Si tous les gens sont aussi sympathiques que lui j’ai bon espoir de devenir un garçon bien et bien entouré. Et un jour, comme ça, je pourrais partir et ne plus être ton fardeau, Kelyann. On pourra enfin agir comme deux jumeaux et je pourrais aussi te défendre. On pourrait devenir tellement forts à deux.

-E... est-ce que je pourrais avoir l’air aussi fort que vous, moi aussi... Un jour ?

Parce qu’il ressentait quelque chose, au fond de lui. Cette sagesse, cette gentillesse, il espérait qu’un jour lui aussi il pourrait transmettre tout ça et se sentir en paix avec lui-même. C’était un rêve tellement inaccessible pour le moment que cela lui apparaissait aussi immatériel qu’un mirage.
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