Un détour à Orphelinat ~

Sujet: Un détour à Orphelinat ~ Sam 28 Mai 2011 - 19:52

Jour-J, Lestat m'accompagne devant le bâtiment de l'Orphelinat. Oh mon dieux, je crois que mon coeur va me lâcher. C'est affreux, j'ai l'impression que je vais mourir. Tout ce monde, tous ses enfants.. Non c'est pas possible! Je ne peux pas. Je ne peux vraiment pas. Alors je tente une évasion en douce, n'ayant pas le courage d'affronter tous ses regards, tous ses gens qui vont me juger par delà mon apparence. Je ne veux pas souffrir, une nouvelle fois. Ils vont me rappeler mon adolescence..
Quand j'essaie de fuir mon passé, Lestat bloque le passage. Son regard est froid, presque meurtrier.. Un peu comme celui de Myoko mais différent. Apparament, il ne veut vraiment pas que je me défile comme ça. Il insiste vraiment pour que j'y aille. Mais pourquoi? Il me semble qu'il ne supporte pas Ren et qu'il croit qu'il est comme tout les autres.. Alors pourquoi? Je pose mon regard vers le sol, me sentant mal à l'aise. Je n'ai pas l'habitude de fréquenter un orphelinat, même si c'est celui de ma soeur. Je ne suis pas retourner dans ce genre d'endroit depuis que j'ai quitté l'école. Volontairement.

-Miyaki, si vous l'aimez.. Faites le!

Si.. Si j'aime Ren. Mais pourquoi me dit-il ça. Je ne te comprends vraiment pas Lestat. Un jour, il veut le tuer et l'autre il veut que j'aille par amour, dit-il. Bon c'est vrai que j'aime Ren, mais je lui causerais des ennuies, si je viens le voir ainsi. Puis si son amant me croise avec lui, que va-t-il se passer ensuite. Je ne veux pas qu'il est des ennuies à cause de moi. Je ne veux vraiment pas. Mais c'est vrai que je l'aime et il n'a pas tord sur ce point. S'il faut, il aura honte que je sois vétue de la sorte devant lui et ses élèves. Oui, il aura honte de moi. J'en suis sur.

- Il ne faut pas mieux, Lestat.. Je ne lui causerais que des ennuies.. Rentrons, s'il te plait!

Il serre ses poings, en gardant toujours ce même regard sur son visage. Celui d'un homme impassible, qui ne se laisse pas marcher dessus et qui n'abandonne jamais. Alors sans que je m'en rend vraiment compte, il me téléporte d'après sa localisation dans le couloir qui relie à la salle de cours de Ren. A présent, que vais-je faire? J'ai peur de me confronter avec les regards des autres. Le moindre faux pas de travers et je m'éfondre en larmes. Je suis qu'un faible, qu'une erreur.. Comme dit mon père. Je crois qu'au fond, il a raison. Je ne fais que porter malheur aux gens qui m'entoure et en plus de ça, faut que je leur cause des ennuies à cause de ma préstation. Désolé Ren Takahata.

Je serre la main de Lestat tout en marchant d'un pas lent vers la salle des cours de M. Takahata. Mes joues s'empourprent encore une fois de rouge, alors je laisse tomber mes cheveux sur mon visage pour éviter de ridiculiser encore plus la personne que j'aime. Des personnes passent devant moi en me dévisageant comme si j'étais un monstre, d'autre essayent de savoir qui je suis et pour le reste, ils sont là à ce poser des questions sur moi. Lestat n'apprécie pas trop les regards qui sont posé sur moi alors il essaie de se contenir pour ne pas me causer du tort. Merci Lestat, tu es chou. Nous continuons de marcher jusqu'à tomber nez à nez devant la porte. Je pose mon regard sur Lestat, ne sachant pas trop quoi faire, jusqu'au moment ou nous entendons le bruit de la sonnerie. Effrayer par le bruit mais aussi la sortie d'élèves en furie, je viens me réfugier derrière Lestat. Celui ci me laisse faire et d'un regard d'autoroute, observe les enfants.

La porte est à présent ouverte, je ne sais pas si cela est une bonne idée d'y entrer et de saluer le professeur. Je suis persuader que je lui causerais du tort, si je fais ça. La main du mon majordome se pose sur moi et m'attire dans ces bras avant de me dire quelques mots réconfortant pour me donner confiance en moi.

- N'ayez pas peur.. Si quelque chose arrive, je serais à vos cotés.. Je ne vous laisserez jamais seul..
- Arigatou-gonzamasu !

Il relache son entreinte, laissant derrière lui mes rougeurs. Le simple fait qu'on m'enlace par derrière, empourpre mes joues. C'est automatique. Alors sans plus attendre, je me met au bord de la porte et vient y introduire un petit bout de tête. Il est en train de ranger ses affaires. Il doit avoir finis surement ses cours. S'il faut, il va rejoindre quelqu'un après, il faut mieux que je le laisse tranquille. Puis je suis beaucoup trop timide pour oser faire le premier pas. Soit il me remarque, soit je me défile une nouvelle fois. Quoi que, si je dis juste un mots, il devrait m'entendre non. Enfin je vais essayer mais ce n'est pas sur que je parle assez fort pour qu'on m'entend.. Rien n'est sur avec moi.

- Eto.. M.Takahata, je vous dérange?

C'est amusant de jouer à l'élève, ainsi il ne va pas croire que c'est moi. Mais cela me rassure pas plus que ça. Je crois que si je reste ici, je vais m'évanouir. Déjà que je sens que mon coeur va exploser sous toute cette pression. Alors si je m'éternise dans cet orphelinat, je suis mort. Mais je me demande, s'il va se comporter normalement avec moi, après ce qu'il vient d'apprendre l'autre fois. J'en ai peur que non, cela voudra dire qu'on est pas fait pour s'entendre et qu'il faut mieux que je disparais de sa vie comme j'en suis rentré. Il y a que cette solution que je vois pour ne pas le perturber dans sa vie actuel. Peut être qu'il va en souffrir mais là c'est obliger, sinon il va souffrir plus avec mon père, ma mort, et la suite..

Quand les cerisiers seront en fleurs,
et que les oiseaux chanterons.

Le lundi je travaille. J'ai toujours travaillé. Et j'avoue que depuis que mon travail est de m'occuper d'orphelin, je l'aime beaucoup plus. Beaucoup plus que s'il s'agissait de s'occuper d'une usine. Les cours de métamorphose sont un soulagement, me montrant que je ne suis pas seul à être « différent », et que je me dois d'enseigner à ces enfants comment ils doivent se défendre avec ces dons. Une grande responsabilité qui engage à beaucoup de choses. Pourtant, je m'amuse à faire cours avec eux. Et cette fois-ci, je n'ai pas voulu faire de cours pratiques, à la grande désapprobation des élèves. Eh oui, la métamorphose, c'est un peu comme le sport ou l'art. Quand on fait de l'art plastiques, on veut utiliser ses mains pour faire des bonshommes en terre cuite, mais pas étudier l'histoire de l'art. En sport, on ne veut pas apprendre à faire des échauffements, on veut faire du badminton ou du volleyball. C'est pareil pour tout.

Pourtant, il faut savoir que dans la métamorphose, il n'y a pas que la pratique. Il y a aussi le théorique. Ça ne dure jamais longtemps, pas plus d'une petite heure tous les quinze jours, et encore. C'est comme l'informatique. Soixante dix heures dans l'année. Rien du tout. J'aime les programmes de l'éducation des sorciers, ou je ne sais pas trop comment ça s'appelle. Quoiqu'il en soit, c'est une drôle de matière que voilà. Me voilà donc en train d'étudier la théorie avec des ados turbulents qui s'amusent à tenter d'utiliser leurs dons animaux en cours, qui se soldent généralement par un échec, étant donné le peu de concentration qu'on a à cet âge-là. Et ce n'est d'ailleurs pas plus mal. Je suis un peu fatigué, mais je pense survivre. Après ce cours, je rentre chez moi et basta.

La cloche sonne brusquement. Quelques minutes après que j'ai enfin réussi à avoir du silence. Déprimant. Je soupire et rassemble mes affaires. Pour des ados, mes élèves sont très sages. Ils savent que tant que je n'ai pas autorisé à sortir, personne ne sort. Disons plutôt que j'ai su me montrer dès les premiers cours très persuasif. La première impression est la bonne. Tel est ma philosophie. En attendant, ça a l'air de marcher, et je donne mon accord sur la fin des cours peu de temps après ma réflexion. De grands bruits de chaises et de table qu'on racle sur le sol. Un bruit pas sympa pour les oreilles, mais révélateur et soulagement pour le cerveau. Je finis de ranger mes affaires dans le casier à mon nom situé dans ma salle et me gratte le crâne, au même moment où une voix murmurante me nomme :

-Eto.. M.Takahata, je vous dérange?

Japonaise? Il n'y a pas beaucoup ici. Et je n'ai pas de japonaise parmi mes élèves. Bref, je tourne la tête et remarque qu'en vérité, il ne s'agit pas d'une élève, mais d'un élève, qui se révèle en vérité ne pas en être un. Vous me suivez? Ah la la. Je me dirige vers la petite tête penchée sur la porte. Lentement, je relève son menton et offre une petite bise sur son front.

-Je t'ai déjà dit que tu pouvais me tutoyer, Miyaki.

À propos, il y a un truc qui va rapidement me déranger là. C'est son nom. Maintenant que je sais que c'est un homme, son nom sonne trop féminin à mon goût. En même temps, il s'habille en femme. Il faut donc trouver un nom mixte. Miyu? C'est mignon Miyu. Et tout sympathique. Mais bon, je viens de repérer son majordome, alors je vais éviter de commencer à lui trouver un surnom. Surtout qu'au Japon, dire le prénom à la place du nom de famille est perçu comme deux personnes très rapprochées. Alors, je n'ose imaginer le surnom. Je me tais et salue le majordome en question. Je sens que je vais rentrer plus tard finalement.

-Mais dis-moi... qu'est-ce qui t'as fait entreprendre ce chemin jusqu'à mon lieu de travail?

Oui, parce que mine de rien ça m'intrigue.

Il se rapproche de moi et dépose un baiser sur mon front en relevant mon visage par le menton. Mes joues s'empourprent d'avantage de rose, ceux qui n'est pas un avantage pour moi. Alors je camouffle mes joues rosies par mes cheveux que je laisse tomber sur mon visage. Espérant que la masse de cheveux sur ma tête suffit pour tout cacher. Parce que je n'ai pas envie de le faire honte dans son orphelinat. Après c'est sur qu'il voudra plus me voir ici, et ni ailleurs surement. Je ne veux même pas imaginer ça, ca serait trop horrible.
Tout cela me met mal à l'aise, le fait de tutoyer, être dans un orphelinat tout seul. Si ca continue ainsi, mon coeur va me lâcher en cours de route. Je me redresse doucement, en me metant face à mon interolocuteur. J'espère que ca ne lui dérange pas que je sois vêtu en robe lolita avec des rubans noirs dans les cheveux. Je ne sais pas mais vue que je suis un homme, cela peut le mettre mal à l'aise, maintenant. Et quand je suis mal à l'aise, j'ai une manie de me tortiller mes cheveux autour de mon doigt, ce que je fais en ce moment. La main protectrice de Lestat se pose sur ma tête. Il fait souvent cela parce qu'il trouve que je suis à croquer quand je tortille mes cheveux quand je suis mal à l'aise. D'ailleurs je sais que Lestat sourit à présent, peut être grâce à moi. Alors je penche ma tête en arrière pour le voir sourire mais vue que je suis pas malin, je tombe en arrière avec mes grands talons, c'est à ce moment là qui me retient.

- Arigatou Lestat..

Je lui adresse un grand sourire donc moi seul et le secret puis me remet droit pour écouter ce que le professeur a à me dire. Hum.. Il me reproche le fait encore de ne pas le tutoyer. Mais comme je l'ai dis auparavant, le fait de tutoyer me met mal à l'aise et c'est comme si je tutoye son père, je me ferais tuer par mon père et ma mère. Car la famille Takahata est importante chez nous et même si leur fils m'autorise à les tutoyer, pour mes parents sa sera un manque de respect. Mais il ne peut pas le savoir, vue que nous sommes différent et né pas dans la même famille. Je me mordille la lèvre en détournant légèrement la tête. Je suis encore plus mal à l'aise maintenant, dû fait que je dois faire un effort pour le tutoyer et que cela est interdit chez moi. Je suis complêtement perdu et je ne sais pas quoi faire.

- Il lui est interdit de tutoyer une personne de votre famille.. Comprennez! Vous savez ce qu'il risque, si ses parents l'apprennent.. Vous devez le savoir après ce qui s'est passé à la forêt non?
- Lestat, c'est bon.. Je peux me débrouiller seul.. Mais s'il vous plait à présent que vous savez ce que je suis.. Appelez-moi Miyu !

Ma famille m'appelle Miyaki mais ma soeur et mon tonton m'appellent Miyu du à mon sexe masculin. Alors il peut en faire autant si cela lui gêne de m'appeler Miyaki. Mon majordome lui ne voit pas ça comme ça et je crois qu'il ne veut même pas qu'il me surnomme ainsi alors que c'est que les proches de la famille qui ont le droit. Mais faut que tu saches, qu'il fait partis inconcienment de notre famille, sa famille et la sienne sont amis depuis des siècles, c'est comme si nous étions des frères.

- Miyaki, ce diminutif masculin ne peut être utilisé de la bouche d'un étranger!
- Lestat... Onegai!

La jalousie, je vous jure. C'est abusif par moment, la preuve il frappe de toute sa force le mur à coté de la porte. Son regard est noir et m'effraie. Je ne le reconnais pas là, pourquoi réagit-il ainsi alors qu'il doit le savoir non, vue qu'il est là depuis le début. Je te comprend vraiment pas. Inconcienment, ma main s'est posé sur le haut du professeur, serrant sa blouse doucement. Si j'ai réagis ainsi, c'est surement parce que j'essayais de trouver une protection innatendue sans m'en rendre compte.

Lestat décide de disparaitre pour se calmer en me laissant tout seul ici. Alors je suis vraiment mal à l'aise, que j'ai envie de suite de me cacher derrière quelque chose, n'importe quoi. Mais quelque chose m'empêche de le faire. La voix de Ren. Me demandant qu'est qu'il m'a prit d'aller jusqu'à un orphelinat pour aller le voir. Je me le demande aussi à présent, vue que je suis seul, mal à l'aise et que j'ai horreur des gens. Horrible! M'enfin ce n'est pas le sujet. Si je me souviens bien, je suis venu ici pour voir s'il va bien. A ce que je vois oui, donc je peux partir, non. Je me sens vraiment mal à l'aise et je dois surement le gêner ou le ridiculiser vêtue ainsi. Enfin c'est ce que je me suis dis...

- Eto.. Je suis venu voir, si v-vous allez bien.. Vue qu'à mon rêveil, je ne vous ai pas vue à v-votre chambre.. Je m-me suis inq-quiété !

Ah j'y pense, mes bras sont nu, alors il se peut qu'il voit mes cicatrices du passé. Et vous voyez ça aussi ca me met mal à l'aise, car les mutilations sont récentes malgré que cela ne voit pas. Et juste le fait qu'il peut s'en douter, me fait peur et me rend mal à l'aise. Je n'y peux rien, si j'ai besoin de me faire souffrir pour libérer mon coeur de ce qui fait mal. J'ai toujours eux cette habitude de me faire du mal en me mutilant bras et jambes pour aller mieux mentalement. Malgré que ca ne dure pas longtemps car il finit toujours par me rattraper.. Mon père.. Le temps..
Je relâche à ce moment là, sa blouse de travail et cache mes bras derrière mon dos enfin qu'il ne remarque rien et qu'il ne se doute de rien aussi. Je ne veux pas de complication aujourd'hui, je suis déjà embarasser de me retrouver ici alors si on doit parler de ce qui s'est passé pendant ses absences, on est mal partis..

C'est un petit elfe,
avec un chapeau tout vert.

Le petit japonais déguisé en fille est devenu tout rouge. Pour une simple bise sur le front. Je trouve vraiment mignon, et ça me donne encore plus envie de l'embrasser. Oui, vous le savez je pense à présent, et depuis quelques temps déjà certes, mais je suis bisexuel. Mystère résolu. Après, il me reste simplement à savoir si ce n'est pas juste un coup de foudre que j'ai avec Miyaki. Plus sérieusement, si j'arriverai à supporter encore longtemps ce manque de confiance en soi qui émane continuellement de cette personne. Je suis tolérant, mais pas fou, et certainement pas suicidaire. J'aime la présence bienveillante, marrante, mais surtout pas chiante et plaintive. Voilà pourquoi je n'ai pas envie de me lancer maintenant dans une relation qui risquerai de tourner au vinaigre. Voilà pourquoi je ne tais pas mes sentiments, mais que j'ose tout de même ne pas aller trop loin.

Et puis, voilà que le petit titube légèrement, tombant dans les bras de son majordome qui ne cesse de me lancer ce regard noir plein de mépris. Non, mais je vous jure, pas foutu de sourire, ce mec. Même en coin. Je pense qu'il aurai une femme depuis longtemps, vu la proportionnalité parfaite de son visage. Ouais, c'est juste le sourire qui manque. Il devrait être vendeur dans les pompes funèbres lui, ou bien ramasseur de poubelles, mais certainement pas majordome. Soit, je me tais à présent.

- Arigatou Lestat..

Comme je l'ai dis, je me tais, et attend que le jeune homme daigne enfin répondre à ma question. Je soupire et fixe ses yeux d'un air têtu. Oui, je suis têtu. C'est la vie.

- Il lui est interdit de tutoyer une personne de votre famille.. Comprenez! Vous savez ce qu'il risque, si ses parents l'apprennent.. Vous devez le savoir après ce qui s'est passé à la forêt non?
- Lestat, c'est bon.. Je peux me débrouiller seul.. Mais s'il vous plait à présent que vous savez ce que je suis.. Appelez-moi Miyu !
- Miyaki, ce diminutif masculin ne peut être utilisé de la bouche d'un étranger!
- Lestat... Onegai!

Premièrement, toi le gosse, je t'ai pas sonné. Tu m'aimes pas? Soit, j'ai rien à redire, t'es libre de penser ce que tu veux de qui que ce soit. Seulement, tu gardes tes sentiments pour toi, et t'es gentil d'écouter ce que te dis ton maitre. S'il veut que je l'appelle par un surnom, je l'appelle par un surnom. Et toc. Mais bon, je suis bien trop ambitieux pour me limiter à un surnom. Si je l'appelle par son surnom, mais qu'il persiste à tout de même me vouvoyer, je vais finir par me sentir irrespectueux. Comprenez, ce n'est pas une relation prof élèves. Et même ce genre de relation n'implique pas un surnom pour les élèves. Voilà pourquoi je nage en plein désaccord. Soit, Miyu, j'y avais déjà pensé. Transmission? Je ne pense pas, maintenant je ne crois plus au hasard, je ne suis pas lecteur de pensée, lui non plus je pense. Donc c'est... le destin, voilà. Je n'y crois pas non plus, mais au moins j'ai une justification. Et toc bis.

Le majordome est énervé parce que son maitre a insisté. Ah ah, une bataille de gagnée. La chance est avec moi. Je suis libéré de ce pot de colle. Aussitôt, alors que Lestat disparaît de mon champ de vision, et que le petit bout d'homme travesti m'observe gentiment, presque honteusement, je pose mon index sur le bout de son nez pour le faire réagir, ajoutant un sourire radieux.

-Je m'avouerai vaincu si je t'appelais par ton surnom. Alors, on va faire un marché. Tu me tutoies, je t'appelle par ton surnom. Tu n'as pas à craindre tes parents, ils sont à des milliers de kilomètres d'ici. Et personnellement, ça me blesse davantage que tu me vouvoies après tout ce temps.

Tout ce temps... Façon de parler. On ne se connait pas depuis si longtemps. Je ne me souviens même plus de notre date de rencontre. Et je suis d'ailleurs incapable de situer notre temps passé ensemble. Moralité, ce n'est pas intéressant. Je pose la question fatidique à Miyaki, qui est le motif de sa venue ici. Il est encore habillé en fille, et j'avoue qu'après avoir découvert sa vraie nature, j'ai un peu plus de gêne avec lui. Ses parents sont loin d'ici, n'est-ce pas? J'ai toujours des affaires à moi ici, car la tâche de café sur la chemise toute blanche m'a laissé sur le cul. Donc j'ai toujours du rechange. Le seul problème, c'est qu'il est plus petit que moi. Je soupire. Tant pis, ce sera pour une autre fois. Je lève mon poignet et dégage la montre pour observer l'heure. 19H07. J'ai lâché les élèves un peu retard, ou bien 7 minutes sont déjà passées. À voir. Je laisse retomber mon bras le long de mon corps et attend patiemment que le jeune homme me donne sa réponse... qui tarde.

-Eto.. Je suis venu voir, si v-vous allez bien.. Vu qu'à mon réveil, je ne vous ai pas vue à v-votre chambre.. Je m-me suis inq-quiété !

Inquiété? Comme c'est chou. Mais pourquoi balbutie-t-il? Je vais pas le tuer. Loin de là. C'est mignon d'être venu jusqu'ici pour voir si j'allais bien. C'est même louche. Voir très louche. Je soupçonne une autre raison, mais reste à savoir laquelle. Le mieux est encore de poser la question. Alors, relevant un sourcil d'un air intrigué, j'insiste :

-Rien d'autre?

L'ennemi ne s'avoue jamais vaincu, n'est-ce pas? Alors comment je vais m'en sortir. Lestat pourquoi tu n'es pas là quand j'ai besoin de toi. Lestat. Je suis de nouveau complêtement perdu, et cette étrange sensation au fond de moi, me fait prendre du recul envers la personne que j'aime. Je recule légèrement en serrant dans ma main ma robe par derrière. Qu'est-ce que je fais? Je n'ai pas peur de lui pourtant. Alors pourquoi j'agis de la sorte. Je n'y comprends vraiment rien. Que se passe t-il? Est-ce parce que je crois qu'il veut me monter contre mes parents et ensuite recevoir la correction du siècle. J'en ai aucune idée, mais j'ai l'impression que c'est ça.

Cependant quand je me recule, je hurte quelqu'un. J'ose à peine retourner la tête tellement je suis embarassé de cet accident. Mais à mon plus grand bonheur ce n'était que Lestat qui s'était téléporter derrière moi pour me retenir et que je ne hurte pas au mur, vue que le couloir est assez étroit. Il me regarde dans les yeux, remontant mon visage à sa hauteur pour m'adresser ses quelques mots.

- Miyaki, vous n'êtes pas obligé..
- Je sais..

Je m'aggripe à sa main volontairement, réfléchissant à deux fois avnt d'agir. Que dois-je faire.. Dois-je tenter le diable et craindre à tout moment la correction de mon père ou bien dois-je décevoir l'homme que j'aime et perdre ce lien avec lui. Pourquoi la vie est si dur par moment, cela est désagréable. Tellement désagréable. Mais mon choix est fait, je ne veux pas le perdre au risque de me faire tuer par mes parents, par ce manque de respect envers lui. Je vais faire ce qu'il me demande. Mais je vais vraiment avoir du mal, je ne suis vraiment pas habituer à ce genre de language avec des personnes. Je ne sais vraiment pas comment m'y prendre. Je suis dans un sale drap, on peut le dire. Mais je vais tenter le tout pour le tout, au risque de me faire passer pour un abruti.

- C'est d'accord.. Je v-vou..t-te tutoyerais dans ce cas!

Lestat rigole discrétement en me voyant rougir quand j'essaie de le tutoyer. Ce n'est pas drôle, j'ai vraiment du mal. Je ne l'ai jamais fais, faut me comprendre. Sinon, vue l'état de mes joues et mes yeux en formes de arobase. Vous savez le symbole dans chaque adresse e-mail, ben oui celui là. Je plonge ma tête dans le haut de mon majordome, tellement je suis embarassé de l'avoir tutoyer pour la première fois. Il me caresse la tête à ce moment là et me redresse en entendant Ren reprendre la parole de nouveau.

Je relève ma tête doucement et écoute la suite de la conversation. Rien d'autre? De.. Ah! Eto.. Je crois que c'est tout non? Enfin c'est aussi parce que je veux le revoir mais ca se dit pas ça. Je ne veux pas me payer la honte en le disant alors j'ai préfère me taire. Cependant j'aurais aimé savoir une chose, une seule chose. Pourquoi il m'a sauvé après avoir su que j'étais un homme.. Pourquoi alors que normalement les gens sont dégouté et en profitent pour me mettre plus bas que terre. Alors que lui non, il m'a sauvé et m'a dis qu'il m'aime.. C'est en à rien comprendre!

- Eto.. J'aimerais savoir pourquoi v-vo. tu m'as sauvé alors que v..vo t-tu as que que j'étais un homme.. Normalement les gens en apprenant la vérité sur moi me rejetent et en profitent pour se moquer de moi.. Je ne comprends pas.. Et depuis, je n'ai..

Ma vision est flou et presque sombre, manquant de tomber au sol avant que Lestat me rattrape. Le sommeil, voilà ce que je voulais dire auparavant. Je n'ai pas dormi depuis.. Le mots qui me fait reprendre mes esprits, et "Miyaki.." de Lestat. Je me frotte légèrement les yeux, un peu étourdie mais à la fois fatigué. Pendant tout le trajet jusqu'à l'Ecosse, je n'ai pas réussi à trouver le repos. Malgré qu'à hôpital, j'avais les yeux fermé, pour moi je ne dormais pas totalement. Lestat me garde dans ses bras pour ne pas que je manque de me prendre le sol de nouveau. Un regard inquiet se fait sentir à ce moment. Pourtant je vais bien. Je vous assure, sinon je ne serais pas là à ce moment. Lestat, je ne suis plus un enfant, comprend le.. Onegai!

- Je vais bien, Lestat ! Désolé..
- Ce n'est rien.. Mais vous aurez du dormir pendant le trajet..

J'aurais du.. Mais le sommeil ne vient pas comme ça apparament. Il faut le mériter, et tant que je n'ai pas su la raison de son acte, j'avais ma concience qui travaille alors impossible que je dorme tranquille. Pendant ces nuits, ou le sommeil y était pas. Je jouais de la musique, en espérant y trouver le sommeil mais jamais cela n'est arrivé. Cependant j'ai pu me vider de nombreuses choses qui me faisait du mal et qui m'empêcher à aller de l'avant. Oui certe, j'ai du me mutiler pour arriver à ce state mais malheureusement c'est la seule solution qui m'est encore autorisé dans le monde dans lequel je vis. Alors j'y suis bien obliger de m'y replonger un jour ou l'autre, que vous le voulez ou non.

Les oiseaux du paradis,
ne descendront plus jamais.

Lorsque je n'étais encore qu'un adolescent vivant chez ma mère, tutoyer était une véritable étape à passer. Même lorsque je suis arrivé dans cet orphelinat, je restais très discret et lointain. Je crois que la personne qui a su me sortir de cet état de léthargie et de fixation sur mes principes est Takeji. C'est la seule personne avec laquelle je n'ai pas eu de mal à m'entendre. Il a su que j'étais quelqu'un de sympa, il m'a aussitôt abordé, et puis l'amitié est née. Aussitôt. Je n'avais pas eu le temps de dire oups. Et depuis, mes relations se sont améliorées, avec mes collègues, mes amis, mes connaissances, et mes élèves. Alors, une chose, merci, petit frère. Il faudra que je pense à le lui dire en lui faisant un gros câlin, un de ces jours. Il n'en reviendra pas et croira que je suis malade. Hum, je vais m'arranger pour faire semblant d'être malade dans ce cas-là. Bref.

Le japonais à l'air d'hésiter. Je le comprends. Mais pour moi, ce sera un vrai soulagement quand il aura compris qu'il ne faut pas être paranoïaque tous les jours. De temps en temps, je veux bien, mais bon. Le voilà qui recule, et se heurte à son majordome. Allons bon, le voilà revenu. Je ne fais pas mine de l'avoir remarqué, m'entêtant sur le regard de Miyaki... Miyu à présent.

- Miyaki, vous n'êtes pas obligé..
- Je sais..

Mais? Va-t-il le faire oui ou non? Je ne vais pas le tuer s'il ne le fait pas, mais j'avoue que ça me chagrine un peu d'y penser en mal. Enfin bref, mon regard rayonne subitement lorsque la réponse favorable sort des lèvres de Miyu.

- C'est d'accord.. Je v-vou..t-te tutoyerais dans ce cas!
-Merci.

Et je souris pour lui faire part de ma réelle joie. Il relève la tête et écoute ma question avec intention. Maintenant qu'il me tutoie, ça va être amusant de l'écouter. Je suis un peu sado, mais bon, j'y peux rien. Elle me répond, après de nombreuses secondes d'attentes.

- Eto.. J'aimerais savoir pourquoi v-vo. tu m'as sauvé alors que v..vo t-tu as que que j'étais un homme.. Normalement les gens en apprenant la vérité sur moi me rejettent et en profitent pour se moquer de moi.. Je ne comprends pas.. Et depuis, je n'ai..

Je soupire avec un peu de gêne. Ah mon tout de parler des choses qui fâchent. Je dois lui dire quoi? Pas de chance, t'es tombé sur un bi! Ou bien: Quand j'ai u que t'étais un mec, je t'ai trouvé deux fois plus attirant. Nan, là, ça fait limite pédophile. Je ne sais pas trop quoi dire, surtout devant cet idiot de majordome que je ne peux même plus voir en peinture à présent. Quoiqu'il en soit, je n'ai pas le temps de répondre, que le jeune homme tombe presque dans les pommes. C'est vrai qu'il n'a pas eu le temps de terminer sa phrase. Alors, intrigué, je me tais, afin d'écouter le motif de ce vertige.

- Je vais bien, Lestat ! Désolé..
- Ce n'est rien.. Mais vous aurez du dormir pendant le trajet..

Dormir? Il n'a pas dormir depuis le temps? Oh, si un peu tout de même. C'est impossible de survivre sans dormir. Il devrait aller se reposer en attendant. C'est un vrai problème. En plus de ça, si je ne réponds pas à sa question, il va certainement se fâcher. Alors autant faire comme si de rien n'était. Me grattant légèrement la tête, j'inspire puis me lance, fixant curieusement les yeux noisette du japonais.

-Eh bien, on va dire que je ne fais pas vraiment de différence entre les hommes et les femmes. Mais il n'y a pas de raison de s'en faire. Ce n'est pas vraiment le terme approprié, mais on peut dire que tu m'as tapé dans l'œil, et le fait que tu sois un homme n'as absolument rien changé à ma vie.

Que tu le veuilles ou non d'ailleurs. Une bonne manière de lui dire que je l'aime sans aller jusqu'à l'effrayer d'un tel sentiment. Mais cela doit être habituel pour lui, étant donné que pour m'aimer il doit avoir un minimum d'habitude bi. En même temps, en étant habillé en fille tous les jours, on finit par ne plus trop savoir qui l'on est. J'observe Miyaki, puis relève la tête vers le majordome qui ne cesse de me fixer à présent. Quoi? T'as un problème? Aïe, aïe, aïe, je sens que le courant ne passe pas entre nous. Pas du tout. Alors, je poursuis en soupirant légèrement, mon attitude blasée reprenant le dessus -qu'est-ce que je suis content de la revoir, après tout ce temps passé en sommeil- :

-Ça ne doit pas être facile tous les jours de s'occuper de toi, Miyu. Je te dois au moins ça, cher majordome. Tu as l'avantage de le connaître depuis plus longtemps que moi. -je dirige mon regard vers le travesti- Et toi, il faut franchement que tu dormes. C'est un orphelinat ici, il y a des chambres à pléthore.

Je dois rêver. Oui c'est ça, je rêve. Il vient de me dire, que je lui plais. Est-ce qu'il dit ça pour me faire plaisir? Ou est-ce la vérité? Je n'ai pas envie de le savoir, je me contente de se bonheur inexistant qui vient tout juste de naitre. Cependant tout cela déplait à mon majordome qui lui aurait aimé être à la place de Ren. Il est amoureux de moi, depuis toujours et espère qu'un jour, je le serais aussi. Malheureusement c'est tombé sur Ren. Je suis désolé Lestat. Tellement désolé.. Je ne veux pas te faire du mal. Si tu souhaites partir alors va, rien ne t'empêche de partir. Je t'autorise même à partir, si tu le souhaites. Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi. Alors va, si le coeur te le dit.. Rien ne t'empêche..

- Lestat.. Désolé..
- Vous n'avez pas à vous excusez.. Ce n'est pas de votre faute, Hime-sama !

Il frappe dans le mur d'une main, me gardant toujours dans ses bras puis prend un air blasé sur mon visage, un peu celui que j'ai dans mon comportement de Prince, si nous pouvons dire ça. Ca me désole de voir mon petit frère ainsi. Lui qui est d'un calme générale, et qui ne s'énerve que très rarement, le voilà qui pète un cable maintenant. Juste parce qu'il apprend que Ren ressent quelque chose pour moi. Je ne sais pas comment réagir face à ça. Je dois m'excuser pour le comportement de Lestat, après tout, sans lui je ne serais pas là.

- Excuse-le.. Lestat est amoureux de moi depuis toujours.. Et savoir que quelqu'un d'autre peut prendre sa place dans mon coeur, le détruit et le rend colérique..

Je me tourne vers Lestat qui me serre dans ces bras pour ne pas que je pars, pour me garder rien qu'à lui. Lestat. Désolé.. Puis quand le professeur reprit la parole pour parler au majordome, il pose son regard froid et noir dans celui de Ren et écoute ce qu'il a à dire. Qu'est-ce qui veut dire par là.. Que ca doit être pas facile de s'occuper de moi.. Il veut dire que je dois être un poid pour Lestat et ma famille.. Comme mon père a dit, y a longtemps de ça. "Tu n'aurais du jamais naitre.. Tu es une erreur..". Je suis pétrifier à ses paroles, je ne bouge même plus. Mon regard est vide, et ne reflête rien. Comme si on m'a aspirer ma vie dans un temps record d'une seconde. Cependant contrairement à moi, Lestat a compris le sens. Pour me connaitre, il me connait par coeur... Il a vécu avec moi depuis que je suis tout petit, alors oui il me connait, sinon il serait vraiment la honte des majordomes!

- Miyaki est tout pour moi.. Je le connais depuis qu'il est enfant et j'ai toujours veuillé sur lui, comme ferait un majordome... Cependant je ne regretterais jamais de l'avoir connu.. Je ne souhaite juste que le rendre heureux.. Pour cela j'exauceserais tous ses souhaits.. La vrai peur dans son travail avec lui, c'est de le perdre à cause de sa maladie et son père.. Je tuerais cet homme même si je dois mourir.. Je ferais tout mon possible pour le voir sourire comme quand il était gamin..
- Lestat...

Je baisse la tête, émue par ce qui vient de dire. Merci d'être là. Ce que tu dis, me touche, sans toi aussi je serais perdu. Je crois que nous sommes égaux même si nous avons un amour différent l'un de l'autre. Cependant quand il poursuit ce qu'il a à me dire pour me dire d'aller me reposer dans l'orphelinat. J'hoche négativement la tête, puis soupire légèrement. Pas ici, c'est hors de question. Je ne veux pas être confronter à toutes ces personnes. J'en ai trop peur. Lestat me prend le visage, d'un regard charmant, il s'adresse à moi en souriant.

- Reposez-vous, Hime-sama !
- Pas ici, Lestat.. Je ne veux pas me confronter à ses gens qui me jugent, qui me dévisagent et qui me font peur..

Je suis de bonne humeur. Je suis de bonne humeur. Je suis d'excellente humeur. Tellement que ça a besoin de déborder de mes pensées. Un peu comme quand on a le nez qui coule, et qui... Enfin bref, je garde ce genre de comparaison pour moi.
Mince, j'ai failli faire une comparaison horrible... Pas normal ça. Il doit y avoir un truc qui me tracasse quelque part.
Oui, je m'auto offre une séance de psy. Allez tous vous faire voir, d'abord.
Je disais, un rtuc qui me tracasse... Eh bien, à part ce qui grandit tranquillement dans le ventre de Shybaï, je ne vois pas. Nan franchement, à part le fait qu'on va bientôt être parents, je ne vois pas. Remarquez, ça fait déjà pas mal. Je dis ça, je dis rien.
Ok, je suis mort de trouille. Contents? Peuh. Quand j'ai vu le ventre légèrement arrondi -parce que c'est le genre de truc dont vous prenez conscience du jour au lendemain, croyez moi-, ça m'a fortement perturbé. Ça n'a rien de choquant, d'ailleurs ça lui va très bien. Mais c'est que... Je sais pas. Savoir que derrière y'a un gosse. D'ailleurs je sais toujours pas comment il peut bien tenir là dedans. Oui j'ai suivis mes cours de biologie au lycée. Mais ça a toujours été un grand mystère pour moi toutes ces choses.
Bref. En fait, c'est surtout un punaise de sablier déformé dont le sable s'écoule bien trop vite. Pas que je ne veuille pas de cet enfant hein. Au contraire. Mais ça fait peur. Vraiment peur. Un tout petit truc tout fragile qui va sortir de nulle part et...
Je crois que je ne l'ai pas encore annoncé à Ren. Mince. En même temps, pour l'attraper alors que tout le monde est toujours en mission, faut y aller. Et comme Shy cache tout ça très bien, bah... Bah ça fait que le nombre de gens au courant se compte sur les doigts d'une main. Et encore, on peut même amputer des doigts à cette main.
Bref. Sur la liste des choses à faire rapidement, on a demander à Ren si être parrain ne le tenterait pas. Et lui annoncer que de toute façon il fera la connaissance d'un mini truc dans quelques mois.
Seulement quelques mois... Je sens venir le mal de tête. J'imagine même pas pour Shybaï. Parce que elle, elle l'a vraiment, le mal de tête. Et tout un tas d'autres maux, d'ailleurs.
Bref.
Trouver le chat. J'irai bien chercher du côté des cuisines, sauf qu'ils n'ont pas fait de poisson aujourd'hui. Alors on va aller trainer du côté de sa salle de cours. En espérant qu'il y soit. Alors pour en être sûr, une petite prière au Dieu du Câlin.
... Voilà!
Et pour mettre toutes les chances de mon côté, ça va carrément être une téléportation direct dans l'antre de la bête. Détrompez vous, c'est une manoeuvre dangereuse. Pour peu qu'il soit aux prises avec un de ses élèves métamorphes, hein. C'est la boîte surprise sa salle. Vous ouvrez la porte et oh! Un ours. Oh! Un éléphant. Oh! Mince j'ai dégommé le hérisson.
En vrai, c'était pas un hérisson qui s'est pris la porte quand je l'ai ouverte une fois. C'était Ace. Ce qui n'a pas été pour arranger nos relations. Je crois que j'ai définitivement du mal en diplomatie avec les petits animaux.
Bah, pour ce que je perds à être en mauvais terme avec les moineaux et Ace, hein.
Ok, les deux sont incroyablements lourds quand ils s'y mettent. Surtout les premiers, dès le matin. Et le second, à n'importe quelle heure, n'importe quel jour. Surtout dans les moments où je pense être tranquille et pouvoir faire ce que je veux. Une fois sur deux, je vous assure que cet écureuil sort de nulle part et vient me voir.
Peut être qu'il sait se téléporter lui aussi... Mince alors. Ou il sait se rendre invisible. Pas mieux qu'un téléporteur ou un invisible pour être là où on ne l'attend pas. Tiens, ça me fait penser qu'avec Shy, on fait vraiment la paire du coup. Héhé.
Hrm bref. Et si on allait voir ce chaton.
Téléportation dans la salle de l'animal. Et comme Téléportation, elle vise trop bien, j'ai juste à sauter au cou de la bête en apparaissant.
Un chance qu'il ne soit pas cardiaque celui là, sinon il aurait déjà fait quelques infarctus, à me voir surgir de nulle part. Littéralement.

- Boule de Poil! Tu m'as manqué! La forme?

Même si je n'ai honnêtement aucune idée de quand est-ce qu'on s'est vus pour la dernière fois. Qui ne doit pas être si éloignée que ça, cela dit. Bref! Je relâche l'animal avec rapidité.
Pour enchainer direct avec la chaise et sa copine la table. Bah oui, forcément. Mais comme je suis trop fort -oui Dieu du Câlin je me souviens de ton onzième commandement qui disait qu'il fallait être modeste et répendre le câlinisme, t'en fais pas-, après approximativement deux secondes incertaines à ociller sur mes talons, j'ai finis par basculer en arrière et atterrir assis sur la chaise. Peu discrètement, mais passons.
Assis! Enfin, la gravité a un sens à mes yeux. Newton, je te respecte. Jusqu'à ma prochaine chute, évidemment. Alors profite bien. Parce qu'après on va de nouveau se battre. Et... Je sais que je ne serai jamais gagnant, mais ce qui compte c'est de participer, non? Non?
Je te boude Newton. Voilà. Ça aura pas duré ma periode d'admiration.

- Dis en fait... Le rôle de parrain, ça te tente?

Tact Takeji, tact. T-a-c-t. Trop tard. Bon bah ça sera pour la prochaine fois.
Je me relève de la chaise. Parce que je me sens trop petit là dessus, quand même. Et je remets la chaise en place. Et avec cette action anodine, je me rends compte qu'on est pas seuls dans la salle.
Deux gaffes en moins d'une minute, ça va, c'est encore raisonnable. Sauf que...

- Oups, j'interromps quelque chose?

Et de trois!

C'est dans ces moments-là,
qu'on a une étrange sensation
au niveau du cœur.

Miyu semble choqué par ma remarque. Il me plaît, je n'y peux rien. C'est naturel, peut-être hormonal, j'en sais rien, en tout cas, ça vient des tripes et c'est dur à cacher. C'est comme résister à un aimant alors qu'on est un objet en fer. C'est impossible, à moins de s'en éloigner pendant un bon bout de temps, histoire que l'aimant use inutilement de son effet et ne meurtrit quelques années plus tard. Pour le coup, j'ai très peu envie d'en terminer, et encore moins de m'en éloigner. Parce que je sais que l'aimant ne me rejettera pas quand je m'en serai approché. Et ça n'arrive pas à tout le monde. En général, l'aimant se retourne et te repousse brutalement. Belle preuve d'amour.

Quoiqu'il en soit, Lestat et Miyu engagent une drôle de discussion que je n'arrive pas à suivre. Voilà que le majordome donne un grand coup dans le mur. Eh! L'orphelinat ne t'a rien fait. Si tu as un problème à régler, c'est avec moi. Laisse l'orphelinat en dehors de ça. C'est vrai quoi, les murs ne demandent rien, et pourtant on pleurent dessus, on les regardent quand on a fait une bêtise en classe, on les tapent. Décidément, plus tard, je ne veux pas être un mur. Ça doit avoir une âme ces choses-là, pour que tout le monde s'y intéresse autant. Bref, Lestat donne un grand coup de poing sur le mur, et Miyu s'empresse de m'expliquer la situation.

- Excuse-le.. Lestat est amoureux de moi depuis toujours.. Et savoir que quelqu'un d'autre peut prendre sa place dans mon coeur, le détruit et le rend colérique..

Eh ba alors, Miyu a pas intérêt à dire ça si on est ensemble et qu'elle rencontre quelqu'un d'autre par hasard. Parce que moi, je ne le prendrai pas aussi bien que ce majordome. Je sais pas, ça se fait pas de dire les sentiments d'un autre comme la jalousie, qui est un des plus grands défauts de l'homme. Ça a beau être un mec, je l'ai connu avec plus de tact. C'est donc à moi de féliciter le bonhomme en question qui s'occupe gentiment de Miyu sans jamais répliquer. C'est alors que cette même personne me sort un pavé de discours.

Je crois que c'est de famille, mais cette famille m'a l'air bizarre. Je veux dire bizarre pas au sens qu'on l'entend -et il y a d'ailleurs tellement de signification à ce mot qu'on pourrait en faire un abécédaire en B-, mais plutôt qu'ils sont étranges. Ah, je sais je m'embrouille. Voilà que je lui propose de dormir ici. Proposition qu'il refuse catégoriquement, complètement.

- Reposez-vous, Hime-sama !
- Pas ici, Lestat.. Je ne veux pas me confronter à ses gens qui me jugent, qui me dévisagent et qui me font peur..

C'est certain que s'il n'est pratiquement pas sorti dehors, il soit effrayé de tout ce monde. En plus, il a un avantage, c'est que les élèves d'ici ont été habitués à certains de mes costumes que je portaient à mes heures perdues. C'est sans aucun doute qu'ils sont donc moins « choqués » par son habit que des passants dans la rue de ce village. Moralité, un jour je vais l'habiller en mec, mais uniquement quand son toutou va le lâcher. Ah! Ça m'énerve, les gens qui collent aux basques. Pas moyen de s'en débarrasser, c'est comme le chewing-gum, une fois que ça s'éloigne, ça te retrouve et ça te courre dessus, au point de te faire tomber. Je sais que je parle comme si nous étions déjà ensemble, mais oui ou non, pour moi la réponse est déjà positive. Reste plus qu'à le lui demander directement. Et tant pis pour son majordome pot-de-colle, c'est maintenant ou jamais.

Je m'apprête à ouvrir la bouche, quand une chose me saute dessus par l'arrière. J'ai pas besoin de me retourner pour savoir qui c'est. Takeji Kido. Il a cassé toute l'ambiance. Alors que je m'apprêtai à sortir la phrase que je m'arrange pour ne pas sortir. Bon, c'est pas pour aujourd'hui. Et ce n'est malheureusement pas fini. Je vais de blagues en blagues.

- Boule de Poil! Tu m'as manqué! La forme?
-Petit frère! Toujours aussi câliniste et préventif!

Ce petit ne manque pas une seconde pour me sauter dessus, à ce que je vois. Mais ça me fait plaisir de le voir en forme. Un petit sourire nait aux coins de mes lèvres. Même lorsque je suis énervé, je n'arrive pas à lui en faire voir des vertes et des pas mûres. Et puis, blague à part, ce mec va finir par me tuer, à force d'apparaître et de disparaître d'un claquement de doigts. Bon. Bon. Y'a deux problèmes apparents là, n'empêche. Un: Présentation Miyu/Take. Deux: Miyu sait des trucs compromettants sur moi, à savoir cette fameuse téléportation. Plus qu'à éviter le sujet. Pas trop dur. En plus, c'est pas pour dire, mais avec les cours, les missions et ma visite discrète chez Miyu, je n'ai pas vu Take depuis un bon bout de temps. Alors mine de rien, ça me met de bonne humeur. J'lui offrirai limite un p'tit câlin. Mais pas maintenant hein. On verra plus tard. Mais il l'aura, promis.

- Dis en fait... Le rôle de parrain, ça te tente?

En fin de compte, on va remettre ça. J'ai donné ma parole? On m'a pris au dépourvu sur ma joie apparente. J'appelle ça de la corruption. Rien d'autre. Je retire donc ce que j'ai dit. Nous disions? Parrain? PARRAIN? Ouah, ouah. Nouvelle méthode pour me faire mourir sous le choc? Me sauter dessus par derrière sans prévenir, il trouve que ça fait plus d'effet? Ça marche bien, niveau nouvelle méthode, je trouve. Bref. Je prends ça au premier degré ou bien il a trouvé un sous-entendu foireux? Je sais pas, avec lui, je m'attends à tout. Hum. Bon, on va imaginer que c'est du premier degré. Je réponds :

-T'as encore fait des conneries avec ta petite amie toi...

J'ajoute un haussement de sourcil interrogatif. Bon, en gros il m'annonce plus ou moins directement que sa petite amie est enceinte. Ma phrase était donc totalement fataliste. Il est pas possible. Tu vois Take, moi, je veux pas de gosses. Moralité, je suis bi, je sors avec des mecs, comme ça pas de femme enceinte, pas d'adoption, je suis tranquille. C'est la belle vie. En fait, Miyu c'est juste ce qu'il me faut. On croit que c'est une femme -je me suis fait avoir jusqu'au bout-, mais c'est un mec. Enfin, personnellement, je n'ai pas « vérifié » mais je vais le croire sur parole. Après, plus tard, rien ne m'empêche de vraiment vérifier ses dires. Bref! Je disais avant de délirer?

- Oups, j'interromps quelque chose?

Ouais, mes pensées intérieures. Mais bon, c'est pas si grave après tout. Autre chose? Euh, je m'apprêtais simplement à demander à Miyaki si il voulait sortir avec moi. Après, je vois pas autre chose. Peut-être de son côté? Moi, c'est tout.
…
Bon, okey, là niveau tact, t'as tout foiré. J't'en veux pas pour autant, parce que je suis incapable de t'en vouloir. Et de toute façon, tu lis pas dans mes pensées donc voilà. Et puisque j'ai pas non plus envie de te mettre dans cette histoire, je hoche la tête négativement, avant d'ajouter :

-Non, non, je parlais avec Miyu... euh Miyaki.

Quoi? Qu'est-ce qui se passe? C'est quoi cette chose qui se jette sur Ren. Encore un sorcier. Non ca recommence. Pitié, faite que ca soit un cauchemar. Je sens que mon coeur bat à tout rompre, comme si d'une minute à l'autre, il allait exploser. Pourtant cette sensation, je ne la ressens seulement quand il y a mon père. Pourquoi, alors j'ai autant mal au coeur. Toute cette agitation me fait tourner la tête, et un immense mal être envahi mon corps. Comme si j'étais de trop dans ce monde. Dans leur monde. Dans sa vie. Je crois que je devrais m'eclipser. Sa vie est trop lumineuse pour moi. Il finirait par sombrer, s'il serait avec moi. Cacher derrière Lestat, enfouis ma tête dans son haut en soufflant légèrement. Lestat, tu le sens comme moi non. Nous sommes de trop ici, nous devrons peut être partir. Cette ambiance n'est pas pour moi. Partons tant qu'il est tant, Lestat..

- Lestat..
- Je sais..

Petit frère? Boule de Poil? Est-ce que c'est vraiment le frère de Ren. Pourtant M. Takahata et Mme Takahata ne m'ont jamais dis, qu'ils ont eux un nouveau né. Impossible alors qu'il soit de frère de sang, mais peut être de coeur. Possible. N'empêche, que je dois quand même partir. Je m'accroche à la main de Lestat. Je me sens mal. Très mal. Partons, je t'en supplie. Ne fais pas durer, ce mal en moi. Je t'en supplie, si tu ne veux pas me faire souffrir, partons..

Non il ne dérange pas, j'étais sur le point de partir. Alors il ne doit pas s'en faire, il peut être tranquille. Cependant quand nous nous apprêtons à partir. J'entend de la bouche de l'homme que j'aime, mon nom. Il a dit mon nom. Je me retourne à cet instant avec Lestat qui s'interpose entre eux pour faire les présentations. Mais à quoi cela sert, tu peux me le dire. Je ne reviens plus dans cet endroit, plus jamais. Je ne veux plus y revenir, cet établisement grouille de gens dans lequelles brillent un espoir et une certaine luminosité que je ne peux atteindre.. Je ne pourrais jamais être comme eux. Jamais! Je ne suis pas né dans une famille normal. Je n'ai pas un père normal. Je n'ai pas d'entourage auquel m'attacher. Alors brisons ces chaines et retournons dans la cage dans laquel j'ai toujours vécu. Eloigner du monde et des gens qui m'entourent..

- Veuillez m'excusez.. Nous nous sommes pas présenté.. Je suis Lestat, le majordome de Melle Yuuji.. La femme qui se trouve à mes cotés est la Princesse Miyaki Yuuji, héritière d'un magasin de jouet et d'une grande forturne... Aristocrate d'une haute lignée! A présent, veuillez nous excusez Hime-sama a besoin de se reposer..
- Tu n'étais pas obligé Lestat..

Mes joues s'empourpre d'un rose pâle. La gêne de cet événement, ne peut que me replier sur moi même. La preuve est que j'essaie de me cacher derrière mon majordome et de le supplier de partir. Je ne supporte pas cet ambiance, je ne l'ai jamais eux alors ca ne peut que me faire du mal. Le mal de voir ce que je n'ai jamais eux et que je n'aurais certainement jamais. Je me répéte mais tant qu'on comprendra pas cela, je serais dans l'obligation de le dire. Mon avenir est beaucoup trop sombre pour eux. Alors qu'il vive en dehors de mon monde.

Replier sur moi même, j'attrape la main de Ren timidement. Je la serre doucement, puis pose mon regard vers le sol. Mais je n'aurais jamais du faire ça. Car à présent mes cicatrices sont visibles et non caché derrière Lestat ou autre part. Celui ci sort des grands yeux en voyant les traces chaudes de mutilations sur mon bras. Désolé.. Je ne peux faire autrement. Il tourne le regard ailleurs, d'un regard des plus tristes, mais pas autant triste que moi. Subitement je relache sa main brutalement du au marque sur mon bras et me replace comme j'étais auparavant.

- Petit frère! Toujours aussi câliniste et préventif!

Hey, ça serait tellement moins drôle si je te prévenais. En plus j'aurais l'air stupide. "Attention Ren, je vais te sauter dessus pour un câlin!" et boum. En plus il pourrait éviter, pas drôle du tout. Alors que là, il ne peut rien faire.
Bon ok, il pourrait éviter aussi, un chat ça a des réflexes. Mais quand même. Je ne suis pas un oiseau ni une souris ni un poisson. Il me repère moins facilement donc. Oui je crois très fort à tout ce que je dis.
Bon, le fait d'être téléporteur doit sûrement aider un peu. Juste un peu.
Ok, beaucoup. C'est sûr que des poissons/oiseaux/souris téléporteur il doit pas en trouver beaucoup. Et puis il pourrait pas les attraper. Pour ça qu'il n'aime pas la téléportation en vrai. Mais un jour, il aimera. Parce que... C'est son destin, voilà!
Ok c'était nul.
Mais je vous jure que le jour où je le vois faire une téléportation/ surprends en train de dire qu'il aime la téléportation/ n'importe quoi en rapport avec la téléportation ET positif, je le kidnappe pour la journée.
Et vous ne saurez jamais où on a été, ni ce qu'on aura fait. Et toc.
Je ne sais même pas pourquoi je raconte ça. Puis ça sonne légèrement... Bref. Ne vous inquiétez pas. Ren reviendra intègre physiquement.
Pour le reste, on verra bien.

- Apprends la téléportation, et je te préviendrai avant de débarquer.

C'est pas vrai. Mais je lui offre un grand sourire quand même. Quoi, on peut toujours rêver qu'il se téléporte un jour, nan? Comme le fait qu'il puisse un jour se transformer en chien.
Y'a plus de chances de voir un pingouin passer par la fenêtre qu'aucun des deux trucs du dessus. Je suis tenté de me retourner pour voir le pingouin passer par la fenêtre. Takeji, reste sur place, andouille.
Dites, c'est moi ou Ren a l'air choqué de ma demande de parrainage? Qu'est-ce qui lui dit que je ne m'apprête pas à lui demander de faire de la charité pour un enfant africain, hein?
Mince, j'aurais dû présenter ça comme ça. La prochaine fois...
Y'aura pas de prochaine fois. Ou alors, dans trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès longtemps. Le nombre d'années est à la hauteur du nombre de è dans le précédent très.

- T'as encore fait des conneries avec ta petite amie toi...

Héhéhéhrm... Je précise pour la défense de Shy et la mienne, que c'était LOIN d'être intentionnel. Et en plus, je jure qu'on se protégeait -enfin je pense-. Juste M.Destin et M.Hasard qui ont sorti leur plan ultime. Et quel plan, franchement.
M'en fiche, dans neuf mois, récidive. Nan mais. Ça ne se passera pas comme ça.
Nah.
Pourquoi ce "encore", Ren? Je ne suis pas d'accord, on a toujours été très sages.
Certes on nous a un peu forcé la main. Mais ça, il ne le sait pas. Et il ne le saura jamais, vous avez intérêt à vous taire.
Quand je pense qu'il aura suffit d'un mois pour... Enfin bref. C'est le genre de sujet que j'aborderai quand je serai seul. Complètement seul. Entièrement, et seulement seul. Comme un pingouin dans le désert, en plus vivant. Absolument et irréfutablement seul et...
Vous avez saisi?
Bref.

- Comment ça "encore"? Oui elle est enceinte, oui c'est de ma faute, oui j'ai écouté en cours et mes parents quand on nous disait de se protéger et d'ailleurs on l'a appliqué à la lettre. Ça n'a pas marché, c'était que des menteurs, voilà.

Pour un peu je les bouderais bien tout ceux là.
Deux secondes de silence, priez tous les Dieux que vous connaissez pour que personne d'autre n'ait entendu ce que je viens de dire, à part Ren. Et l'hypothétique pingouin à la fenêtre. Nan j'ai toujours pas vérifié si il était là. Mais ça me démange.
Fin des deux secondes.
Bref. Reeen, tu veux bien être le parrain? Croyez pas que je prends ça à la rigolade. Si il devait arriver un truc, je veux vraiment que ce soit lui qui soit derrière pour le gosse. Je sais aussi qu'il n'aime pas les enfants. Raison de plus pour ne pas mourir et laisser un gamin derrière. Vous voyez, c'est génial cette idée de mettre Ren en parrain. Je sais que si il devait arriver un truc, ça irait pour l'enfant. Mais c'est aussi une super motivation pour empêcher qu'il arrive un truc, parce que Ren n'aime pas les gamins. Je ne sais pas ce qu'il fait dans cet orphelinat, non. Bref.
C'est tout bénef. Ren, dis oui. S'il te plait.
Enfin, c'est peut être pas le moment de parler de ça, vu qu'on est pas tout seuls.

-Non, non, je parlais avec Miyu... euh Miyaki.

Lapsus sur le surnom. Donc maintenant la grande question c'est: qui est Miyaki? Oui je sais, la jeune fille dans pièce. Mais je veux plus de précisions. Oh allez, je suis sûr que vous mourrez d'envie que je joue les commères et tente de savoir qui c'est. Mentez pas.
J'en meurs d'envie pour vous, sinon. Enfin, je pourrais le faire. Mais comme c'est un truc de fille, j'ai besoin que quelqu'un le fasse à ma place.
Mais la curiosité est un vilain défaut, ça attendra. Non mais vraiment, en plus elle n'a pas l'air très à l'aise. Nouvelle pensionnaire? Enfin, que Ren connait.
Bon ok, c'est qui? J'allais poser la question, quand un homme que je n'avais pas remarqué -décidément je remarque rien aujourd'hui, c'est raté pour le pingouin- parle:

- Veuillez m'excusez.. Nous nous sommes pas présenté.. Je suis Lestat, le majordome de Melle Yuuji.. La femme qui se trouve à mes cotés est la Princesse Miyaki Yuuji, héritière d'un magasin de jouet et d'une grande fortune... Aristocrate d'une haute lignée! A présent, veuillez nous excusez Hime-sama a besoin de se reposer..
- Tu n'étais pas obligé Lestat..

Je me sens minuscule tout d'un coup. Mais hey, pourquoi est-ce qu'elle a l'air d'avoir carrément peur comme ça? Ren, on parlera tout à l'heure. Et espère pas échapper à Téléportation. En plus, elle est trop douée pour te localiser.

- Eh bien... Enchanté alors! Je m'appelle Takeji, j'enseigne ici, comme Ren.

Je lui souris et reste calmement en place. Si elle veut se reposer, il doit bien y avoir des lits de libres dans l'orphelinat, non? Enfin, je devrais surtout bouger de là, je ne pensais pas que Ren serait occupé juste après ses cours.

- Je pense que je repasserai plus tard Boule de Poil.

Hey, y'a un pingouin à la fenêtre ou non?

Quand le petit-frère est là,
et que le petit ami attend.

Mon petit frère nous a rejoint dans notre joyeuse discussion. Et c'est à ce moment-là que je réfléchis à ce que j'ai dis. Préventif? Lui? Laissez-moi rire. Je sais que ma phrase était ironique, mais c'est presque l'insulter de l'assimiler à quelqu'un de préventif. C'est vrai quoi, Take préventif, c'est plus Take ; c'est un mec qui a trop grandi. J'espère qu'il ne sera finalement jamais préventif, je le préfère bien mieux comme ça, à me faire des farces dans mon dos, et à surprendre au point de faire faire une crise cardiaque à sa boule de poil favorite.

- Apprends la téléportation, et je te préviendrai avant de débarquer.

Ah, ah. Ah. Prions pour que Miyaki ne raconte pas n'importe quoi. C'est vrai quoi, j'imagine pas ce que le bonhomme va penser en écoutant une phrase du genre « je me suis téléporté ». Au choix, soit c'est moi qui réussirai enfin à provoquer un arrêt cardiaque chez lui -il comprendra une seconde ce que je subis tous les jours comme ça- ou bien il va éclater de rire sans y croire. Attendez, je guette aussi le moment où il se métamorphosera en... vache! Ou en pingouin! Je suis gentil, je lui laisse choisir. N'empêche que c'était une question de vie ou de mort. Et l'enjeu est la possible mort d'une personne que j'aime de la part de quelqu'un que je déteste. Pas forcément logique, on peut aimer les deux personnes. Pour le coup, je hais le père de Miyu. Point. Moralité, tu peux toujours rêver pour que :
1) Je t'avoue que je me suis téléporté.
2) Je recommence.
Point bis.

- Comment ça "encore"? Oui elle est enceinte, oui c'est de ma faute, oui j'ai écouté en cours et mes parents quand on nous disait de se protéger et d'ailleurs on l'a appliqué à la lettre. Ça n'a pas marché, c'était que des menteurs, voilà.

Take, soit tu caches vraiment mal ton jeu pervers, soit tu ne sais pas t'exprimer pour parler de ça. C'est très étrange. Bon, je ne noterai rien de plus. Et « encore », parce que « encore », c'est comme ça. La première fois c'était avec Blow et Blanche-Neige, ensuite, vous avez semé même chez les animaux la petite graine de l'amour, la preuve, elle m'a même atteinte alors que j'étais déjà amoureux. Je vous jure. Ces choses-là, c'est trop compliqué. Beaucoup trop compliqué. On croit que ça y est, c'est la bonne personne, mais finalement, non, c'est pas le bon. Et donc, le truc c'est qu'elle est enceinte, qu'elle veut garder le gosse et que toi tu vas galérer avec une bouche de plus à nourrir et que tu n'auras sans doute pas le temps. Si je suis ton raisonnement illogique, oui illogique parce que je n'aime PAS les enfants. Et qu'il a l'air persuadé que je VEUX devenir parrain. Bon, blague à part, les parrains, c'est pas les p'tits messieurs qu'on désigne au moment de baptiser l'enfant? Bon, je sais même pas si tu es catholique, je pars du principe que non, et puis parrain c'est utilisé partout maintenant. Donc voilà, réflexion étymologique terminée, on peut reprendre doucement. DONC tu veux que je sois parrain? Un genre de tuteur quand les parent sont pas là? J'ai beau être grand frère de cœur, quand on dit « enfant » je frissonne. Un peu moins maintenant, mais tout de même. En fait, si vous le saviez pas, je suis ici en cure de désintoxication. Mystère résolu, on peut passer à la case supérieure.

-T'es irrattrapable. -Je passe ma main sur mon cou d'un air gêné avant de bâiller- Tu sais très bien que les enfants et moi, ça fait dix, t'as quand même confiance?

Je me gratte près des cheveux avant de laisser retomber ma main. Geste que je fais lorsque je ne veux pas refuser quelque chose, mais que ça me gêne pas mal d'un côté. Petit tic que je n'ai pas fait depuis longtemps. Je dirige mon regard vers Miyaki, au même moment où Lestat ouvre subitement sa grande bouche, sans vouloir paraître vulgaire. Je crois que ce mec a tellement mal commencé avec moi, qu'à présent, je ne peux même plus le voir en peinture. Abusé à quel point la première impression est décisive. Y'a qu'à voir avec Take. Qui ne veut pas être son ami? Bref.

- Veuillez m'excusez.. Nous nous sommes pas présenté.. Je suis Lestat, le majordome de Melle Yuuji.. La femme qui se trouve à mes cotés est la Princesse Miyaki Yuuji, héritière d'un magasin de jouet et d'une grande fortune... Aristocrate d'une haute lignée! A présent, veuillez nous excusez Hime-sama a besoin de se reposer..
- Tu n'étais pas obligé Lestat..

Et blablabla. Ah, ça me rappelle tellement de choses ces longs discours qui ne servent à rien. On dirait un perroquet qui fait l'éloge d'une personne. En fait, cette chose, c'est une unité de mesure. Plus tu parles, plus la personne en face de toi se courbe bien bas. Il faudrait faire un concours un de ces jours. J'ai l'air totalement à côté de la plaque. Mais franchement ces choses-là, je les ignorent depuis bien longtemps. Qu'est-ce qu'on en a affaire qu'elle soit aristocrate? D'autant plus qu'aujourd'hui, ce terme est un peu démodé. Non, on préfère garder les bonnes vieilles habitudes. Je commence à comprendre pourquoi j'ai déserté ma mère. L'ambiance y est trop malsaine. Une personne est une personne, on ne la mesure pas à ses origines, mais à ce qu'elle a fait dans sa vie. À choisir, j'admire davantage un vieux SDF qui galère dans la rue sans argent à un PDG friqué à en crever. Parce que je sais que le PDG, je peux lui faire face et le dépasser. Alors que le SDF, je ne voudrais jamais être à sa place. Et pourtant, il s'accroche sans demander son reste. Et PDG friqué en demande toujours plus. C'est comme ça, dès qu'on a de l'argent, on veut des choses superficielles comme la décoration. Mais à quoi ça sert? Rien. Le SDF lui, ne demande que de la nourriture. Ça m'horripile. Voilà pourquoi je ne note absolument rien.

- Eh bien... Enchanté alors! Je m'appelle Takeji, j'enseigne ici, comme Ren.

Voilà ce que je préfère. Dire ce que l'on est, la tête haute et le regard honnête. Pas d'ego, pas de fierté démesurée. Rien qu'un bout d'être humain qui sait qu'il est un sur six milliards. Qui sait qu'il vivra autant de temps qu'il le faut et qu'il vivra comme bon lui semble. On décide de son destin si on s'accroche. Quelles idées saugrenues j'ai, d'un seul coup. Ce doit être cette présentation, j'en sais rien. Eh bien, bonjour Takeji. Hrm.

- Je pense que je repasserai plus tard Boule de Poil.

Là, léopard des neiges intervient. Ça s'allume rouge dans mon cerveau. Hop là, Takeji qui s'en va, ça veut dire qu'il va revenir, qu'il va me mitrailler de questions, que je vais être seul avec lui. Moralité, on va pas le laisser partir. Parce que voilà, après tout, il me rassure quand il est là. Miyaki s'approche et me prend le bras. Je me tourne vers lui et, sans un mot, observe les marques sur ses bras. Oh God, mais c'est qu'il se mutile, ou bien que son père le fait. Il n'attend pas plus de temps, et vient se replacer près de son majordome. Allons bon, c'était juste pour me faire voir ça qu'il s'est approché? Mais il y a plus urgent, Take va partir. Je m'approche de Take et pose ma main sur son épaule, pour le stopper.

-Attends, reste ici. Ça fait longtemps qu'on s'est pas vus. Et puis, je t'ai pas dit oui, alors t'avoue pas vainqueur. -Je me tourne vers Miyu- Tu ferais bien d'aller dormir, je ne veux pas que tu fasses un malaise dans quelques minutes. Si tu n'es pas à l'aise ici, tu n'as qu'à venir chez moi te reposer. C'est plus calme.

Voilà qu'à présent, je fais fuir les gens. L'ami de cœur de l'homme que j'aime veut partir. Je crois que je suis de trop, chaque fois. Je suis peut être pas le bienvenu dans sa vie. Après tout, faut savoir que je suis un cas spécial. Et « les cas spéciales » ne sont pas souvent apprécier ou aimer des gens par leur différence et leur passé. Malgré que je le vis mieux, grâce à ma famille. Lestat bien sur en fait partir, comme il compte comme un « frère » chez nous. Il a toujours pris soin de moi, en plus. Sans lui je ne serais peut être plus ici. Parce qu'auparavant, je me mutilais pire qu'à présent et je voulais me suicider pour mettre fin à tout ça. Mais chut, faut pas que Ren l'apprend même si à présent il a vue mes mutilations. D'ailleurs, cela lui a du faire un choc, et il a du croire que j'ai pris sa main juste pour montrer ça alors que ce n'est pas le cas. Je lui tenu la main pour sentir sa présence et pour me sentir rassuré alors que je ne le suis pas. Je me fais beaucoup d'illusion c'est pour ça qu'on me croit parano par moment, mais seulement la peur d'être trop. Et je l'ai même maintenant. Alors je ne bouge plus, comme une marionnette en inactivité avant que je pose mon regard vers le majordome en lui adressant quelque mots..

« Lestat, une sucette Onegai.. »

Lestat fait apparaître une sucette devant mes yeux ébahit et oui la magie ca impressionne toujours. D'ailleurs quand je prend la sucette et que je la met à la bouche, j'ai les yeux scintillants comme si c'était les yeux d'un enfant. Il sourit en me voyant puis pose son regard sur Ren qui depuis un moment, le voit d'un mauvais œil. Mais ils ne peuvent pas s'entendre pour une fois, ca me ferait plaisir. Non pas des « Bonjour ! Ca va bien l'ami ? » « Oui et toi ? » « Oui ! Ah tu m'as manqué » mais au moins qui ne se lance pas des regards meurtrier qui me coupe l'appétit. Je donne un coup de coude à Lestat pour lui faire comprendre qu'il doit être plus gentil avec Ren, sinon je le mord la prochaine fois ou le donne à mes animaux qui vont le sauter dessus.

Plus à l'aise chez lui. Il m'invite à dormir chez lui. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée ça. Je n'ai pas habitude de ce genre de chose et encore moins d'être en soit disant en tête en tête avec l'homme que j'aime. Mes joues s'empourprent de nouveau de rouge en baissant la tête, car tout cela est gênant, en plus son ami va se poser des questions. Et ca va être encore plus gênant pour lui comme pour moi. Je m'amuse avec les cheveux. Est-ce que je devrais accepté ou pas.. C'est là, la question. Puis avant qu'il me proposait son hospitalité, je comptais m'isoler. Alors je crois que je vais déjà demander à Lestat de me laissait seule, pour le peu de temps qui me reste avant de me retrouver avec lui.

« Lestat, tu peux disposé pour la journée... »
« Mais.. »
« Je me débrouillerais tout seule, t'en fais pas.. Et pour cette chaleureuse hospitalité Monsieur, j'accepte volontier.. Car il me semble qu'ici, je suis de trop.. Alors Sayonara ! »

Après ses quelques mots, je fais une révérence et commence à partir en enlaçant Lestat pour la dernière fois de la journée avant qu'il s'éclipse façon lui et que je me met à partir en direction de la sortie du bâtiment. Puis je crois savoir ou il habite, il m'a donné des indications sur un papier quand je lui tenais la main. Alors ou est-ce que cela est. En ville ? Ah non j'ai horreur du bruit, j'espère qu'au moins, il régne le silence, sinon je ne vais même pas pouvoir profiter du calme de sa demeure. Sinon parlons sérieusement, il faut que je marche longtemps et je vais me fatigué plus vite. Donc je crois, que je vais me reposer devant l'orphelinat et l'attendre. Oui je crois que c'est la meilleure chose à faire. En route !