Je suis encore plus malade qu'hier... Nan j'ai toujours pas le nez rouge. Mais j'arrête pas de tousser. Et d'éternuer. Et d'ailleurs j'ai très mal dormi cette nuit. Ça m'énerve, parce que je suis relativement en forme, mais qu'il y a tous ces trucs là qui m'agressent. Je leur ai rien fait que je sache. Hein le virus. Tu sais que tu m'empêches de faire plein de choses? Très importantes d'ailleurs. Beaucoup trop importantes. Mais vois, tu ne me collera pas au lit avec quarante de fièvre. Pas moyen je refuse. Surtout que si tu me colles au lit, je ne pourrais pas dormir. Alors tu sais quoi? Je t'embête pas poliment du tout et je vais sortir dans le froid. Rien que pour te montrer qui commande.
Quoi? Oui je parle avec mon rhume. Et alors? Je parle aussi à ma guitare, à mon sabre, à mon placard, à mes autres moi... Mettez tout ce que je vais raconter sur le compte du manque de sommeil. Et du rhume. Parce que c'est quand même de sa faute si j'ai pas dormi. Et comment ça c'est irresponsable de sortir dans le froid quand on est malade? Je vous fais remarquer que de toute façon, en Écosse on a pas le choix du climat. Froid et pluie point barre. Sans surprises, jour après jour surtout en cette saison. Et puis, je suis une personne responsable. Très responsable.
Mais responsable à temps partiel.
Et en général, le temps partiel c'est pendant que je dors. Donc cette nuit j'ai été très responsable, mon lit vous le confirmera. Parce que c'est un gentil, lui. Bref. Il fait froid dehors, mais il ne pleut pas. Tant mieux. Parce que la pluie, ça mouille -nan jure!- et que j'ai pas envie d'être mouillé. Les petites molécules H2O sont toujours froides quand elle tombent du ciel. Et en plus elles mettent du temps à partir une fois qu'elles sont dans vos vêtements. Je sais pas ce qu'elles peuvent trouver aux molécules qui forment le tissu, mais à priori ça leur plait. Donc elles restent. Et aujourd'hui je suis pas d'accord, je partage pas mes vêtements avec elles voilà.
J'ai encore mis une écharpe, ça a encore fait peur au sabre. Et à la guitare aussi d'ailleurs. Aussitôt que j'ai foutu les pattes dans le salon et qu'elle m'a vu, elle a glissé par terre. Pouf comme ça. Ça a fait ricané le placard, parce que lui il m'adore avec mon écharpe. En fait, il m'adore tout court mais bon.
Il aimera pas du tout quand il apprendra que j'adore quelqu'un d'autre. Mais en même temps faudrait qu'il comprenne qu'on appartient à deux espèces trop différentes. Je ressemble pas à un placard, non. Je n'ai pas encore appris à m'ouvrir en deux comme ils le font. D'ailleurs, pensez-y, un placard ça a une place toute trouvée dans un film d'horreur. Regardez, dans ces même films, si on éventre un humain, tout le monde grimace de dégoût à la vue de ce qui se cache sous la peau. Maintenant, prenez un placard. Vous l'ouvrez, c'est le même principe, il montre ce qu'il cache sous sa peau à lui. Et pourtant personne ne dit rien.
Y'a une injustice quelque part. Discrimination. Songez-y, et au lieu de militer pour la sauvegarde des vaches -qui sont bien assez nombreuses-, allez vous battre pour faire valoir les droits des placards. Ils ne peuvent pas le faire eux mêmes, puisqu'ils sont coincés là où on les fixe. Nos ancêtres ont dû avoir une bien mauvaise expérience avec eux, pour les attacher comme si c'était la race ennemie numéro un. Je vois le doute dans vos regards, y'en a pas un qui se demande si j'ai raison, par hasard?
Toi, je peux te dire que tu as attrapé la même maladie que moi, et que t'as pas dormi de la nuit non plus.
Je l'ai déjà dit, mais mettez tout sur le compte de mon manque de sommeil. Parce que je sais que je raconte des choses que je ne devrais pas raconter.
Bien, je vais aller faire un tour je sais pas où. Comme d'hab'. Vous savez que c'est une occupation très enrichissante? Sérieusement. En plus... En plus... Je sais plus ce que je voulais dire. Grand blanc. Comme la neige, en moins froid. En même temps avoir de la neige dans le cerveau ça le ferait moyen. Neurones congelés. Je crois qu'il y aurait des problèmes dans la communication d'information.
Non, je n'ai pas de neige dans le cerveau.
J'en ai marre! J'ai toujours pas bougé. Vous me direz c'est pas dérangeant dans le sens où j'ai juste à me téléporter pour aller où je veux. Et que c'est rapide. Mais à force d'être habitué à cette vitesse, je vous assure que des fois, deux minutes, c'est super long.
BON! Cette fois je bouge. Une téléportation plus tard et me voilà près de Little Angleton. Me demandez pas pourquoi, j'en sais rien. Le but de base, c'est de sortir pour montrer qui commande à ce fichu rhume. Ce qui est donc fait. Je peux aller trainer dans les rues en paix. Hmm pendant que j'y pense, y'a pas Euridyce qui travaille ici? J'ai pas encore été la voir directement dans son magasin. Voilà, j'ai trouvé un truc à faire!
Y'a du monde pour un village dites donc. C'est la fin d'année qui fait grouiller les gens comme ça? Allez savoir. Y'a peut être moins de monde en été parce qu'ils sont tous ailleurs. Je m'amuserai à faire la comparaison l'été prochain si je suis toujours ici. Et si j'y pense encore. Autant dire que j'aurai oublié quoi.
Je passe tranquillement dans une ruelle vide -enfin, y'a un type de dos devant-, et je n'ai pas le temps de poser mon troisième pas que je suis téléporté sur un toit. ... Oook. Encore une fois, le manque de sommeil... Mais pourquoi sur un toit, la téléportation? Je sais pas, si tu veux dormir, t'as qu'à faire une sieste. Je te réveillerai quand je voudrai partir. Bah...
On a une belle vue d'ici. Et ça s'agite beaucoup, plus loin dans le village. Vraiment beaucoup. Attendez, mais pourquoi y'a un cheval qui court comme ça? En plein village quoi. Il bifurque à un croisement. La curiosité me perdra, mais bon. Je me téléporte vers le cheval, toujours sur un toit. C'est malin ça l'animal, tu t'es coincé dans une impasse.
Dites moi que je rêve... Le cheval là. Je l'ai déjà vu au milieu de mon appartement à six ou sept heures du matin. Pas possible, je dois confondre. Faut que je m'approche. Adieu les toits, on se revoit plus tard. Une téléportation dans la ruelle déserte la plus proche, et y'a plus qu'à revenir à pied vers le cheval que je soupçonne de s'appeler Ian. Je passe discrètement au milieu des gens. Je veux voir la couleur des yeux de cet animal.
Verts.
Ian, franchement... J'ai envie de l'embêter. Je ne sais pas si il m'a repéré, mais on va l'y aider. Un petit coup de télékinésie discret le long du cou. Et lorsque je croise son regard, je mime un "t'es pas doué" silencieux en abaissant mon écharpe d'une main. Comment on va le tirer de là, hein? Je sais pas, y'a encore trop de monde pour le moment. Bon, déjà se rapprocher de Ian.
Ça me tue. J'ai un don qui pourrait nous amener tous les deux loin de là en un claquement de doigt, mais pas moyen de l'utiliser devant tout le monde.
Je suis à côté du cheval, mais je ne peux toujours pas le téléporter avec moi à cause des gens.

- Franchement... Tu m'expliqueras comment t'as fait ton compte après.

Je commence à croire que le destin s'amuse beaucoup avec nos têtes. Parce qu'à chaque fois qu'on se voit en dehors des cours, c'est quand je viens de faire une nuit blanche. Ok, donc dorénavant je saurai qu'après chaque nuit sans dormir, je suis destiné à croiser Ian. Je note.
Bon, et si je faisais semblant que c'est mon cheval, pour le tirer de là? Ouais mais... On ne va pas me croire. Tous des paranos. Plan suivant... Détourner l'attention des gens, mais comment? Le plus simple ça reste de créer un bruit fort. J'ai déjà dit que j'étais fatigué? Bon beh je le dis. Aucun rapport avec le reste, mais il faut le préciser quand même.
Reprenons. Y'a pas un truc que je pourrais casser avec mon électricité sans me faire voir et qui ferait du bruit? ... Nan quand même pas les vitres des maisons. C'est mal en plus ce que je vais faire. Ne le faites pas! De toute façon, faudrait déjà pouvoir utiliser un pouvoir. Bref. Bon pas les vitres on a dit. Les lampadaires alors? En plus, ils ont deux cloches de verre chacun...
Ok! je m'excuse mentalement à la mairie. Pardon ô gens que je ne connais pas. C'est le manque de sommeil -j'aime cette excuse-.
Y'a personne sous un duo de mes futures victimes -ouais parce que je veux pas non plus blesser quelqu'un avec du verre-. Allez, avec l'électricité ça devrait faire boum. Bon en fait j'en sais rien j'ai jamais essayé. Faut une première fois à tout. Un peu de concentration...
Quatre truc qui explosent dans un grand bruit de verre cassé. Ouah, mais ça fait un boucan monstre en plus! Bref. Je grimpe rapidement sur le dos de Ian -me demandez pas comment j'ai fait sans tomber...-.

- Allez le cheval, saisis ta chance.

Pourquoi je suis monté sur son dos? Beh pour pouvoir le téléporter dès qu'il aura trouvé un coin désert, c'te question. Je ne peux pas le suivre à pied. J'en ai deux, il en a quatre. Bref.

[Hrp: C'est long, c'est tiré par les cheveux. Mais moi aussi j'manque de sommeil T-T. Enfin voilà, pardon x)]

Et zou le cheval qui part au galop. ... Qu'est-ce que je fiche là franchement? A d'abord jouer des coudes pour me rapprocher d'un cheval au milieu d'une foule. Cheval qui se trouve être mon élève par ailleurs. Puis ensuite à faire exploser deux lampadaires -ouh le vilain!- pour permettre à ce même animal de se tirer. Pourquoi je suis monté sur son dos, hein? Ah oui, c'est vrai. Pour le téléporter.
Sauf que ça va pas le faire.
Pas le faire du tout. J'ai un énorme coup de barre. J'aurais pas dû faire exploser ces machins, avec ce rhume. Il va pas me coller au lit avec quarante de fièvre, il va juste m'empêcher de faire quoi que ce soit, avec quarante de fièvre. Et forcément, au final j'arriverai dans mon lit. Avec quarante de fièvre. Je poserai bien une main sur mon front pour vérifier si je peux ouvrir une boutique de divination parce que mes prédictions sont trop bien, mais... Hors de question que je lâche le cheval lancé à toute vitesse là. C'est mort y'a pas moyen. Je lâche pas.
Allez, il est où le fantôme qui me maintient sur lui d'ailleurs? Ça se trouve je délire et en fait je suis tombé. Et le sol s'est chargé de m'assommer. J'en sais rien, et vous non plus. Ballot d'avoir que mon point de vue sur la situation, hein?

- Dès que tu peux, passes en chat ou même en loutre, n'importe quoi de petit et assez discret.

Bon logiquement si je pense et parle encore, c'est que je suis conscient. Ian, tu ne fonces pas vers la barrière. Tu comptes l'éviter hein? Rassures moi. Il ralenti. Tu me rassures. Il accélère. Tu me rassures pas. Iaaan! Je te rappelle que je suis ta sortie de secours sur pattes.
Sortie endommagée, certes. La porte s'ouvre plus. Mais si on défonce la porte, on peut passer de l'autre côté eeet... Stop. Défoncer la porte. Si je suis sensé incarner la porte, on va entrer en conflit diplomatique. Dont je ressortirai vainqueur. Ou pas. Faudrait déjà s'arranger avec ma maladie.
Bref, pendant que la lutte intérieure pour le territoire "Take" se poursuit entre "maladie" et "système immunitaire", le cheval a sauté la barrière. Et le cavalier a sauté du cheval. Si si, je vous assure que je suis descendu de Ian avant qu'il ne m'éjecte. D'ailleurs, je me suis trop bien réceptionné avec une roulade. Je m'aime.
Mais je m'aime moins parce que maintenant faut rattraper cette bête. Et le voilà qui fonce vers le marché là bas. Pouvait pas choisir plus bondé hein? Nan mais j'vous jure. En plus, il va finir par se faire choper à courir partout. Et comment qu'on va faire alors hein? "Bonjour ce cheval est à moi, même si j'ai pas les papiers qui le prouvent. Mais je vous jure qu'il est plus prudent de me le donner. Il est un peu fou, il se prend pour un humain. Pour un chat aussi des fois. Et quand il les imite, il fait plus vrai que nature!".
D'ailleurs maintenant que j'y pense, Ian, si tu te fais assommer, tu redeviendras humain. Ce qui risque de forcément poser quelques problèmes. Bref. Pendant que je radote, mes pieds -très intelligents, n'allez pas croire- m'ont gentiment guidé jusqu'à une ruelle déserte. Et Téléportation -avec une majuscule, oui- m'envoie sur un toit. Oui, oui, je suis toujours presque à plat. Ce qui veut dire que pour téléporter un non téléporteur et moi, c'est mort. Mais ça ne m'empêche pas de me téléporter sur vingt mètres tout seul. C'est presque à plat. Notez la nuance.
Je veux dormir. Sérieusement. Bref, le cheval. Toujours au milieu de son marché. En même temps il ne doit pas pouvoir aller bien vite avec tout le peuple. Bon! On va jouer à nouveau jeu. Ça s'appelle "guides le cheval vers une ruelle déserte". Non pas pour l'agresser et lui voler son sac à main -inexistant, vous avez déjà vu un cheval avec un sac à main?-, pas non plus pour lui faire subir je ne sais quoi -rentrez vous coucher, vous en avez besoin-, mais pour lui dire de se transformer en chat. Parce qu'un chat, un petit, c'est passe partout, on croira que c'est un chat du coin ou un chat de gouttière, et on pourra repartir à pied tranquillement dans le meilleur des mondes. C'est pas bien ça? J'aime mon plan. Je m'aime tout court mais c'est pas au programme.
Bien, bien, bien -en fait, pas bien, mais c'est pour l'expression-, que va faire le petit humain que je suis? Enfin, ne vous méprenez pas, je suis grand. Enfin, normal. Grand quoi.

- Atchoum!

Ouais vous avez raison, ma bouche. A tes souhaits Take mon vieux, au passage.
Cheval en vue. Vous me direz, il est pas bien dur à repérer. Allez, on va voir si il est doué au jeu de piste. On va encore jouer avec la télékinésie que je ne maitrise pas. Pour lui tirer sur les oreilles. Littéralement. Je tire à droite, à veut dire tournes à droite, et je tire à gauche, ça veut dire tournes à gauche. Simple non? Oui il aura l'air très intelligent avec ses oreilles qui pencheront tantôt à droite, tantôt à gauche sans raison. Mais personne ne le remarquera. Alors testons.
Je me téléporte sur un toit plus près de la où il se trouve. D'ailleurs, faudrait que je veille à ne pas me faire voir. Ou que je me déguise en ramoneur, au choix. Ou en moineau peut être. Super camouflage ça, le moineau. Bon, en armée de moineau faudrait que je me costume. Parce que sinon, on se poserai quelques questions sur ce moineau géant qui ne vole pas.
Bref, rien à faire pour le moment on ne me voit pas. Point barre virgule à la ligne, ajoutez un espace et des points de suspension. Je tire l'oreille droite de l'animal. Pas de façon à lui faire mal, mais histoire qu'il sente que c'est pas un des passants qui lui tire dessus, mais un pouvoir. Bon et puis après, j'espère qu'il se dira "ah, c'est peut être mon prof qui me tire pour que je le suive à distance".
Et je continue comme ça, en indiquant la direction d'une ruelle déserte, où normalement, vu que c'est un cheval qui court vite, il arrivera suffisamment longtemps avant les gens pour pouvoir se transformer. Pour ma part, je descends dans la ruelle en question. Reste à savoir si je suis un bon GPS pour animaux.


[Hrp: Ian, je pense qu'il faudrait qu'on déplace le rp dans le sous forum "Little Angleton" en général ^^]

Je m'aime! Parce que ça a marché. Ian, un jour on tentera la transmission de pensées, parce qu'on se comprend sans se parler. Quoi? Oui je me base sur un seul truc et alors? Laissez moi tranquille, d'abord. On embête pas les malades.
Mais, pourquoi il se transforme en loup, hein? Attendez, déjà le cheval en ville, c'est limite... Mais au moins, le cheval, il fait peur à personne. Maintenant, le loup en ville... Voyons le bon côté des choses, au XXIe siècle, on leur tire plus dessus à la carabine en les prenant pour des esprits maléfiques. Je crois. D'ailleurs, j'y pense que maintenant, mais heureusement qu'il n'y a pas eu d'accident de la circulation à cause d'un animal sauvage en liberté dans les rues. Enfin bref. De toute façon il est passé dans les coins sans voitures.

- Un loup... Bah, comme ça on est deux a se disputer avec nos pouvoirs. Je ne vais pas pouvoir nous téléporter tous les deux, désolé.

J'expliquerais bien pourquoi, mais y'a une quinte de toux qui m'agresse. On met la main devant la bouche, et c'est parti pour cinq secondes à se bousiller la gorge. M'en fiche la maladie, tu m'auras pas. Je te l'ai déjà dit.
Ça ne m'empêchera pas de faire la plus grande sieste de toute ma vie en rentrant. Dans un but purement scientifique, pour voir combien de temps je suis capable de dormir en pleine journée. Et non pas parce que je commence à me sentir somnolent. Pas du tout.
Je sais que personne ne me croit, mais on va continuer à faire comme si c'était pas le cas.
Bref, je peux à nouveau parler.

- En fait je suis trop fatigué pour le faire. Donc on rentre à pieds. Sans se faire voir si possible...

Au pire il fera peur à des gens. C'est la période. Vous croyez que j'arriverai à faire croire que c'est un gentil chien bien dressé? "Donnes la patte Ian". Je ne crois pas qu'il apprécierait. En même temps, un loup c'est pas un gentil chien bien dressé.
Mais allez, si on lui met une laisse et un collier, personne ne verra la différence, hein? On essaiera, un jour. Pour le moment je recommence à avancer en m'assurant que le loup me suive.

- Hey, c'est ta forme fusionnelle, le loup?

Oui, oui, je sais il peut pas parler. Ça ne l'empêche pas de pouvoir hocher la tête. D'ailleurs, j'en connais qu'un de métamorphe qui peut parler. Boule de poil. Ren quoi. Un chat qui parle, c'est fou. Chat qui parle et qui n'aime pas la téléportation, le vilain. Mais je l'aime quand même, c'est pas grave. Bouffeur de moineaux. Il est même pas câliniste. Il devrait prendre exemple sur Ian sous sa forme de chat-câliniste. J'aime le chat câliniste. En plus il est mignon. Vous croyez qu'il aime le poisson? J'essaierai. Y'a plein de choses que je dois essayer un peu partout! Mais pas dans l'immédiat, parce que pour le moment je veux juste rejoindre mon lit.
Bon, on est où? Toujours dans les petites ruelles peu fréquentées, en priant à chaque croisement pour ne justement croiser personne. Ce qui est actuellement le cas. En espérant qu'on ne soit pas trop loin de la sortie de la ville. Parce que, je le rappelle à tous ceux qui l'ont oublié, mon sens de l'orientation m'a été livré défaillant à la naissance. En temps que téléporteur, j'en ai rien à faire, suffit que je pense à un lieu pour m'y rendre. Alors, qu'importe les rues et les chemins entre les deux. De toute façon je ne les vois pas.
Moralité, un téléporteur ça n'a pas peur de se perdre. C'est pas claustrophobe non plus. Pas acrophobe -peur des hauteurs pour ceux qui ont du mal- parce que le sol n'est qu'à une téléportation. Pendant que je suis parti dans une liste de phobies, vous savez qu'il y en a une qui s'appelle l'autophobie? Et non ce n'est pas la peur des voitures, mais la peur de soi-même. Assez terrible comme truc. Faut pas avoir de miroir chez soi.
Où j'en étais? J'ai oublié... Bah je referai une liste complète une autre fois. De toute façon y'a des phobies pour absolument tout et n'importe quoi. D'ailleurs l'autre fois j'ai appris que la peur des lapins, c'était cuniculophobie. Décevant. Lapinophobe, c'est mille fois mieux. D'ailleurs y'en a un paquet qui seraient à revoir, pour les actualiser un peu.
Bref, on réécrira le dictionnaire plus tard. De toute façon y'a plein de choses à refaire dans ce livre. A commencer par revoir sa taille. Expliquez moi pourquoi y'en a des énormes qui pèsent trois tonnes alors qu'on parvient à en faire des microscopiques qui tiennent dans la poche, hein? Bon, ok, faut une loupe et un microscope pour lire ce qui est écrit dans les tout petits... Mais il est petit!
De toute façon, on peut bien faire tenir des centaines de trucs sur une clé USB qui tient dans la main non? Alors je maintiens, le dictionnaire est suspect. Sa taille n'est pas normale pour un livre. Son contenu est tout aussi louche. Il prépare un mauvais coup. Et je n'aborde même pas le sujet de l'encyclopédie, mais elle aussi a un problème. Un problème de taille, dans tous les sens du terme.
Revenons en à nos rues. En fait on marche depuis très peu de temps, et je me guide à l'instinct... Hrm. J'ai entendu celui qui a dit qu'on risquait de dormir dans la ville. Tu finiras mangé par un kangourou cannibale à pois rouges du Cameroun. Tu verras.
On tourne dans une rue.

- C'est pas un loup ça?!

Naaan, dis j'te l'jure.
Et donc, dans cette rue, y'a un humain. Je me demande si il va me croire si je dis ça:

- Vous vous trompez, c'est un chien.

J'essaie d'avoir l'air particulièrement sûr de ce que j'avance pour qu'il me croit, mais c'est pas gagné. Vu comme il fixe le loup... J'envoie un regard d'excuse à Ian pour avoir dit que ce n'était pas un loup mais un chien. Ouais, aucun scrupule à appeler chat un léopard, mais plus réticent à appeler chien un loup. Ce qui ne m'empêche pas de le faire quand même de temps en temps.
Ian, si tu pouvais aboyer, remuer la queue et je sais pas moi, faire le beau, histoire de montrer comment t'imites trop bien le chien...

Ian, me regardes pas comme ça! Je ne peux pas te dire à voix haute "hey, imites le chien pour tromper l'humain là bas", parce que plus grillé que ça, tu meurs. Ah! J'aime mieux ça. Il avance avec l'air parfait du gentil toutou. Mais il avance vraiment lentement. Allez Ian, vas te faire caresser. Tu t'en remettras. Deux caresses et tu reviens en remuant la queue. Allez, c'est pas la mort! Il avance vraaaaaaaiment lentement. Bon, et l'humain dans tout ça, il mord à l'hameçon?
Oh mais regardez moi ça! Il mord pas seulement à l'hameçon, il a carrément mangé la ligne, la canne et le pêcheur avec. Sérieusement, il a changé du tout au tout. Et là, on dirait bien qu'il a très envie que Ian s'approche. J'hésite. Dilemme. Je sauve lequel des deux? On déçoit le loup en le laissant se faire torturer caresser, ou on déçoit l'humain qui m'a l'air prêt à fonder un fan club du loup-qui-n'en-est-pas-un-alors-qu'en-fait-si. Hmm... Je me demande bien.
Bon allez, tout le monde sait que je vais sauver mon élève, en gentil professeur que je suis. "Au pied Médor!". Là, il va vraiment mal le prendre. Même si ça serait marrant. Si je l'appelle Rex, ça passera peut être mieux? Ou encore Kiki, Forest, Vodka, Casserole, Cookie? Oui, oui, tous des noms déjà entendus. J'vous raconte pas la tronche de celui qui s'appelait Vodka. Ni la tête du maitre d'ailleurs.
Oh tiens, Ian est encore plus proche de l'humain. Il avance vraiment avec une lenteur délibérée. Dites, je devrais songer à une excuse pour le monsieur. Parce que "je ne peux pas vous l'envoyer parce qu'il ne veut pas, je le sais", ça va pas le faire. Je suppose que "excusez moi il a des puces" c'est mauvais aussi.
C'est qu'il est difficile, ce loup. Je sens que si j'ouvre la bouche en laissant mon instinct faire le reste, il va en sortir une bétise plus grosse que le loup et moi réunis. Voyons... Idéfix, Droopy, Croc-Blanc, Rantanplan, Scooby-Doo, Gromit, Garfield? Ah nan c'est un chat ça. Ok, ok j'arrête.
Et Bo, comme le chien du président des Etats-Unis? Certes le nom, c'est pas encore ça. Mais je serai pardonné parce que c'est le chien du président? Nan? Mince alors.

- Un loup?!

Mais bon sang, qu'est-ce qu'ils ont tous? Et voilà qu'un autre humain se ramène au bout de la ruelle. Vous savez, le principe même de ces ruelles, c'est que personne n'y vienne. Bon, on va le faire "à l'arrache" comme dirait Ren. Parce que marre. Je veux mon lit, moi. Et il me veut aussi, voilà. J'approche de Ian pour le stopper en posant une main sur sa tête.

- Parfaitement. C'est mon loup sauvage, et il mord, griffe, a la rage, des puces et pas de tatouage. Notez aussi qu'il n'a ni laisse, ni collier, ni muselière.

Paaardon Ian. Pout toute la déclaration à partir de "mord". Promis je m'excuse dès qu'on est débarrassés de ces deux là. Le premier humain, celui qui a même mangé le pêcheur, n'a pas l'air de me croire. Ian, t'as un fan. Celui-là il t'aime. Par contre l'autre... Il a pas l'air très très rassuré. Ian, montre lui un tout petit peu les dents, je suis sûr qu'il va se tirer au pas de course.

- Allons, vous ne voyez donc pas que c'est un chien?
- Un chien de cette taille avec cette allure de loup? Non!
- Et le Husky, il n'a pas une tête de loup peut être?
- C'est un loup. Cet animal est un loup.
- Un chien.
- Un loup.
- Un chien.

Dites moi que je rêve... Ouais c'est ça, délire malade. J'ai quarante de fièvre, et finalement M.Rhume a réussit à me plaquer au lit. Faudra m'expliquer ce que fiche Ian dans un de mes rêves, mais bon... Oui, oui, je sais que c'est la réalité. Parce que j'ai beau essayer de me réveiller, ça ne marche pas. Franchement, c'est un loup ça se voit. Hrm bref. Je chuchote à Ian pendant que les deux autres sont toujours en grand débat.

- Viens, on se tire discrètement. Au fait, désolé pour la déclaration d'il y a trente secondes.

Je commence à avancer l'air de rien. Je veux juste qu'on puisse tourner dans les deux prochaines rues, sans qu'ils ne s'en soucient. Ouais ouais, on peut commencer à prier dans toutes les langues.

" Bah tiens, ils sont partis. Tu l'as saoulé je crois.
- QUOI ? JE L'AI SAOULE ?
- T'es tellement crétin.
- Ah, l'hopital qui se fou de la charité !"

On vient d'assister à la naissance d'une grande amitié. Ou pas. Temps qu'ils ne nous suivent pas, ils peuvent faire ce qui leur chante. Bon, Ian, on a passé une épreuve! Reste encore à sortir de cette ville. Et ça, c'est pas gagné parce que je ne vois toujours pas où on est. Même avec le nom des rues. Aaah quoi que... Quelque chose me dit qu'on est pas loin de chez Ren. Et là, je sais sortir de la ville par contre. Bref. Que fait le lo... Chat? Jaguar? Ah nan, un jaguar au milieu de la rue, on va avoir du mal à trouver une excuse là. "Mon chat est tombé dans un pot de peinture après avoir mangé une vache", ça ne va pas le faire. Pas le faire du tout.
Je l'ai déjà dit Ian. Boire ou conduire, il faut choisir. ... Euh, non! Non c'est pas celle là! Je la refais. Canidé ou félidé, il faut se décider. Ça rime, je m'aime et je vais bientôt m'évanouir devant mes talents -inexistants- de poète.
Bon, en fait je vais juste m'évanouir parce que ma tête tourne plus vite qu'une machine à laver de compétition. Parce que oui, les machines à laver sont très compétitives entre elles. Parfaitement. Y'a tout un trafique entre elles et les lessives. Du coup, la marque de machines A va aller demander à la marque de lessive C -mais où est B?- de saboter toutes les machines de marque EESPB. Elles, Elles Sont Pas Biens. Et vlan, vous vous retrouvez avec votre machine en panne à chaque fois que vous y mettez de la lessive C. Voilà. C'est pas du tout une histoire de calcaire et de tout ce qu'on vous raconte. Ce sont juste les machines qui se fritent entre elles à distance.
Pour en revenir à cette histoire d'évanouissement, en fait je ne m'évanouirai pas. Rappelez vous, j'ai décidé que la maladie ne gagnera pas. Donc elle perdra. Logique. M.Rhume-qui-doit-être-plus-que-ça, tu peux ramasser tes valises et prendre le premier avion "virus" de la compagnie "épidémie" qui passera dans le coin. En ce moment, vu la saison, doit y en avoir pas mal. Et après, tu pourras aller au prochain aéroport "humain/sorcier/mêlé" de ton choix. Mais tires toi de chez moi! Je loue pas à ceux qui dégradent l'intérieur. Dehors.
J'ai perdu des gens en route? Je vous comprends, j'ai du mal à suivre moi-même.
Entre temps, Ian s'est décidé. Il va rester Loupiot le loup. Loupiot, loupiote, c'est pas une lampe ça? Ian, tu es lumineux au milieu de ton pelage noir.
Dormir, dormir, dormir, dormir. Faut que j'arrête, je déconne complètement. Genre encore plus que d'habitude.
Y'a une petite fille au bout de la rue. Prions tous ensemble les quatre Dieux pour qu'elle ne voit pas le loup. Dieu du Câlin, Dieu du Nutella, Dieu de la Flemme, et Dieu tout court, ça vous fait une prière chacun. S'il vous plait?
Oh, et Dieu tout court, pendant que t'es dans la réalisation de prière, tu veux pas me guérir instantanément? Parce que je suis en train de me demander si je vais réussir à rentrer. L'orphelinat est à trente minutes de marche... Ajoutons-y un quart d'heure pour sortir d'ici vu où on se trouve... Plus un autre quart d'heure pour tous les imprévus qu'on va rencontrer... Une heure. Une heure, allez c'est faisable!
Ou pas.
La gamine se tourne et voit le loup. Arrêt sur image de sa part. Pourtant, Ian ne fait pas peur, non? Regardez, c'est un gentil loup, très gentil. Il mord pas, il griffe pas, il a pas la rage, et il a toujours pas de tatouage mais c'est un détail.

- Gentil chien?

Mais elle est où ta maman, hein? Hmm, je devrais savoir qu'il ne faut pas demander ça. Surtout que je travaille dans un orphelinat en plus. Même si ce n'est pas une enfant de l'orphelinat. Bref. Elle s'approche. On fait quoi?

- Ian, laisses toi caresser cette fois...

On verra bien si il se laisse faire ou non. Après on passe la deuxième vitesse et on rentre. Je vous jure que ça ne va pas le faire du tout sinon.

La petite fille le caresse. Et vous verriez la tête du loup... On dirait que c'est une torture. Pourtant, un câlin ça ne fait pas mal à la base. Peut être que l'enfant cache bien son jeu. C'est diabolique à trois ans. Ça vous regarde avec toute l'innocence du monde en souriant, et dès que vous tournez la tête, hop c'est reparti faire des bêtises.
Mais à cet âge là, on leur fait "tu ne dois pas faire ça", puis on sourit et on dit que c'est mignon. Maintenant, si on fait la même chose en étant adulte, même si on sort le regard plein d'innocence et le sourire, on récolte un soupir exaspéré et un "arrête de faire le gosse". Injustice. Je suis pas d'accord du tout. Que j'ai vingt-et-un ans ou trois, je reste le gosse de quelqu'un. Donc, je peux faire le gosse, puisque c'est ce que je suis. Comment ça ça tient pas debout et je détourne le sens d'enfant? Mais non pas du tout. Tournez la tête dans l'autre sens, vous verrez bien que ça tient debout.
Revenons en au loup. La petite fille lui saute au cou. Elle a pas lu le petit chaperon rouge, elle. Ou alors elle a lu la version de Perault, qui finit bien. Parce que dans l'originale, le Petit Chaperon Rouge et la Grand-Mère y passent. Ouais, les contes pour enfants, en fait c'est pas du tout rose et joyeux. Dans leurs vraies version. Des vraies histoires d'horreur.

- Chiiieeeeeeeen !

Y'en a un qui ne doit pas être content du tout là.
Bref, faut qu'on s'en aille d'ici mais on dirait que le Destin a décidé qu'aujourd'hui, tous les habitants de Little Angleton seraient de sortie, pour voir le loup/cheval/jaguar dans les rues. Comme par hasard, hein? Ouais, toujours quand il faut pas. A croire que ça l'amuse. Quand on s'appelle Destin, je crois qu'on est en position de s'amuser. Il doit être maudit pour jusqu'à la fin du système Solaire vu tout ce qu'il doit prendre tous les jours. Le pauvre, et il sort de sa déprime en embêtant le monde. De toute façon, il est déjà maudit jusqu'au bout, alors un peu plus, un peu moins...
Destin a une vie très dure, pensez-y la prochaine fois que vous voudrez le maudire.
Ah, Ian a fini sa bonne action du jour, il revient vers moi. La petite fait un grand coucou de la main puis s'en va en sautillant. Bien. Prochaine étape, le mec avec son Pit Bull qui arrivera au coin de la rue et sortira "Pâquerette, attaque!" en voyant Ian? Ou alors ça sera un gros chat. Je ne veux pas savoir, on rentre aller. On reprend la marche . Faudrait un déguisement à cet animal. Si on lui rajoute une peau de mouton sur le dos, on peut le faire passer pour une brebis égarée? Nan? Bon, et une peau de vache alors? Et si on lui mettait un chapeau avec des lunettes? Et sinon... Han, je sais! On va le déguiser en chien. Avec un collier et une laisse.
Il va m'en vouloir à mort. A mort, à mort, à mort. Mais il me pardonnera quand il verra que je serai absent deux jours de suite pour cause de défaite contre "maladie". Ça sera pas aussi spectaculaire que Napoléon à Waterloo, mais ça suffira à me faire râler encore plus que d'habitude.
J'ai mal à la tête... Bref, un collier pour le chien. Euuh, le loup, pardon, le loup. Un collier, un collier qu'est-ce qui pourrait faire office de collier? A quoi ça fait penser un collier? A une écharpe qui couvre rien.
On va révolutionner le port du collier, et en faire une écharpe qui couvre quelque chose. Vient te civiliser le loup. Je retire mon écharpe, me plante devant Ian pour l'arrêter et dis:

- On va tenter un déguisement.

Et je lui passe la corde autour du coup. Euuuh, l'écharpe autour du coup.

- De loin, de dos et dans le noir complet, tu ressemblerais à un parfait humain... En attendant on dira que tu es un loup civilisé.

Incroyable le nombre de conneries que je peux débiter à voix haute. En fait, je ne suis même pas sûr de l'avoir dit mais bref. Rentrons. On est plus très loin de la sortie de la ville, et si jamais on croise quelqu'un, on lui dira que c'est un chien enrhumé. D'où le fait qu'il ressemble à un loup et ait une écharpe.

Mais me regardes pas comme ça, elle te va très bien cette écharpe. Quoi? Tu sais que ça rassure les humains de voir que tu n'es pas sauvage. Un loup sauvage ça ne met pas d'écharpe. Oui bon ok, un loup tout court ça ne met pas d'écharpes non plus. Mais faut un début à tout. Et puis, comme ça t'attraperas pas froid. Moi? Mais je suis déjà malade, donc c'est pas un problème. Allez le loup, bientôt tu deviendras une star parmi les loups. Premier loup à s'habiller, même si y'a encore du progrès à faire. Oh une dame avec... Un caniche et un yorkshire. Dieu, qu'est-ce qu'elle fiche dans cette ruelle avec un fichu caniche et un yorkshire, hein?
Ok, j'ai rien à dire. Qu'est-ce que je fiche dans cette ruelle avec un loup écharpé -écharper, porter une écharpe. M'en fiche si ça a un autre sens normalement- hein? Nan mais... Téléportation, t'es sûre que tu peux pas embarquer deux personnes jusqu'à la maison? Nan? Mais, mais, mais, et si je te le demande avec les yeux du chat dans Shrek. Nan? C'est la crise et t'as plus de carburant? Ah, y'a toutes les ressources qui sont parties à la guerre? Beh euh... Ça permettra de relancer l'industrie à la fin de la guerre. Mais en attendant, faut que je ramène Ian en un seul morceau au Mystery. Revenons en à notre ruelle.

- OOh, mon dieu !!

Mais il est beau ce loup madame... C'est sûr que vos gardes du corps ne font pas le poids mais bon. Il mord pas, promis. En fait je promets mais si Ian décide de faire le loup façon Bête du Gevaudan, je ne pourrai pas faire grand chose contre.
Elle galère à attraper ses deux chiens. J'ai envie de rire, parce qu'elle s'agite alors que Ian ne bouge pas d'un poil. Il doit se demander ce que c'est que ce spectacle en face. J'ai envie de lui faire peur. C'est méchant je sais, je sais. De toute façon comme je suis out depuis tout à l'heure, c'est pas grave.
Ian grogne. L'autre se fige tandis que les chiens se taisent. Et maintenant? Je vais sortir des bêtises je le sais. J'envoie un sourire à Ian-le-loup, puis je reporte mon attention sur le trio en face.

- Ne vous agitez pas, ça l'excite encore plus.

C'est moi qui vient de dire ça? Bouche, ça serait gentil de faire un détour par la case "cerveau" avant de t'exprimer, histoire que je sache ce que tu comptes faire. Cela dit, la tête de d'humaine est impayable. Très sincèrement.

- Mais que fait un monstre pareil sans muselière et sans laisse?!

Hey, monstre toi-même d'abord. Il est beau le loup. Je veeeeux rentreeeer chez moi. Nan mais là vraiment j'en peux plus. Faut qu'on arrête de croiser des gens. Y'a de l'argent sous les pavés des ruelles, c'est pour ça qu'ils sortent? Rentrez chez vous, c'est des bobard. Sous les pavés, y'a des communautés d'insectes dealer. Et on ne dérange pas un insecte en plein trafique. Parce que leurs drogues à eux, c'est du puissant. Regardez l'état de l'escargot et de la limace. Des toxicos chez les insectes, ça finit comme ça.
Revenons à nos deux emblèmes canins et à leur maitresse. Elle a dit que Ian c'est un monstre, hein?

- Vous allez le vexer, c'est malin.
- Et alors? Il ne comprend même pas ce que je peux dire.

J'ai envie d'éclater de rire mais je me retiens. Il comprend pas ce qu'on lui dit? J'ai envie de prouver le contraire.

- Hey, montres à la dame que t'es un loup intelligent.

Traduction, fais en ce que tu veux du moment qu'elle repart. En un seul morceau bien évidemment. Je ferai mon apprenti sorcier noir destructeur de l'humanité une autre fois. Et puis voilà, je repasse en mode bisounours, j'ai fait mon méchant pour les trois prochains mois. Maintenant je veux un câlin, un bisous et au lit. D'une seule et même personne que je choisi, le câlin et le bisou. Sauf que comme je ne veux pas qu'elle tombe malade à son tour, on va directement passer à l'étape au lit. Dormir. C'est bien ça de dormir. Morphée, c'est trop un gentil. J'aime les câlins de Morphée tous les soirs. En plus ils durent longtemps. Morphée, c'est un type bien.
Morphée, si tu pouvais venir me chercher...

La vieille s'emmêle dans ses chiens, manque de se prendre le sol mais finit par parcourir les deux gigantesques mètres qui la séparaient de chez elle. Et dans le silence tout neuf de la rue, on entend des verrous qui se ferment.
Un ange passe.
J'exploserais bien de rire si je n'étais pas sûr de faire une crise de toux en plein milieu. Ce qui serait beaucoup moins classe. Reprenons la marche. Ian a l'air de vouloir rentrer autant que moi. Je le comprends. Si ma téléportation voulait bien marcher pour deux au lieu de pour un... Mais je suis tellement mort -vivant- que j'ai très peur du résultat.

- PIERRE-MARI !! Y'A UN LOUP DEHOORS !

Et là, je peux rire? Non mais sérieux. Ah nan Ian, pourquoi tu cours? J'vais mourir. D'abord je m'évanouirai, et ensuite je serai oublié là pendant des jours et je finirai par y passer. A moins que Téléportation ne se déclenche toute seule dans mon inconscience. Ce qui est tout à fait possible parce qu'elle n'aimerait pas que je clamse. Remarquez, moi non plus je n'aimerais pas y passer. Conclusion, faut qu'on rentre. Je ne suis pas inspiré pour raconter plus de bêtises que ça. En plus, je finirais par citer des gens, parce que nombre d'entre eux ont inventé des phrases comme "si je perdais la vie, j'en mourrais" ou encore "mourir c'est la dernière chose à faire". Vous les connaissiez pas? Ah... J'aurais peut être dû les sortir alors. Bah tant pis, oubliez tout, je les ressortirai plus tard.
Bon allez, le comique de répétition, ça va cinq minutes. C'est finir là, on est presque en dehors de la ville, alors on arrête de croiser des gens. En plus, un loup avec une écharpe ça fait pas peur, donc ils n'ont rien à dire.
Un loup avec une écharpe... Il aurait été blanc, ça aurait voulu dire qu'il se prenait pour un bonhomme de neige. Lui manquerait juste la carotte et le chapeau. Mais la carotte, il la mangerait. Les loups aiment les carottes. Et les lapins, ça mange de la viande. Tout à fait. Vous croyez qu'elles leur servent à quoi leurs deux grandes dents de devant? Et puis oui, ils ont l'air inoffensifs, mais en fait, c'est une nouvelle technique. Ils se font passer pour des herbivores, et hop ni vu ni connus ils ont déjà mangé un sanglier dans la forêt. Après on accuse les loups, pauvres bêtes.

- Papa, papa! C'est lui, c'est le loup dont je t'ai parlé!
- Très bien ma puce, je te remercie. Hey, le loup et vous à côté, je vous arrête.

Tu nous arrête? Mais nan on marche toujours. Et qui parle d'ailleurs? Hop, demi tour sur les talons. Oh, la petite de tout à l'heure. Et... Un policier. J'avais pas dit que ça suffisait sur le comique de répétition, là? Nan mais franchement.

- C'est un Husky teint en noir.

Allez hop on repart.

- J'ai dis arrêtez vous. Vous devez tenir cet animal en laisse.

Enfin... Mais mince, qu'on nous laisse partir. En laisse vous dites? Ok, pas de problème. Désolé Ian. Vous vous rappelez que notre loup a une écharpe autour du cou? D'ailleurs je ne sais même pas pourquoi je l'ai mise là, mais vu mon état, je ne chercherai pas à comprendre. Bref, je me baisse à hauteur de l'animal, et improvise un collier-laisse avec l'écharpe. C'est complètement ridicule de tenir ça comme une laisse, vous pouvez rire ouais. Mais en attendant, je le tiens en laisse.

- Voilà, bonne journée!

Je recommence à avancer, sans même écouter si le type dit quelque chose -parce qu'il dit forcément quelque chose, je viens d'ouvertement me payer sa tête-. On tourne à un coin de rue. Je tire un peu sur l'écharpe pour défaire mon noeud -ha ha, c'était fait exprès pour ça- et dis:

- Ian, on se tire pour de bon cette fois. Quittes à ce que tu redeviennes le cheval.

Et on le fait en vitesse, parce que le mec ne va pas nous laisser filer comme ça.


[Hrp: Ianou, je suis désolée, je commence à vraiment sécher sur les idées x'). Si t'as du mal aussi, tu peux les faire rentrer ^^.]

Revoilà le cheval. Ma téléportation doit beaucoup l'aimer, parce que je me retrouve sur le dos de l'animal sans avoir eu le temps de penser quoique ce soit. Bon bah d'accord. Ian part au galop. On est sortis de la ville! Nan mais rendez vous compte quoi, sortis de Little Angleton. On dirait un duo de criminels, alors qu'on a rien fait. Bon, j'ai fait sauter deux lampadaires, ok, mais c'était pour la bonne cause. De toute façon, ils avaient besoin d'être changés, voilà. Ça leur donnera une raison de le faire plus vite.
Bon, cette fois par contre, une fois rentré, je ne ressors pas. De toute façon, c'est pas comme si j'en avais les capacités. Je dors à moitié sur le cheval. Bon, pas à moitié. Au quart. Parce que je ne veux pas tomber. A mon avis, je ne dois ma stabilité relative sur cette animal, qu'au fait que ce soit Ian. Il doit contrôler sa course, ou faire attention, ou j'en sais rien. Mais sinon, c'est pas possible. Bref, dans tous les cas il court. Voyons, si il faut une trentaine de minutes à pied en marchant, avec un cheval au galop, il faut moitié moins? J'en sais rien, on va bien voir. En attendant, faut s'occuper pour ne pas s'endormir sur l'animal. Oui c'est vrai que ça devrait être dur vu que ça secoue, mais je m'en sens tout à fait capable là. Je suis vraiment crevé. Pire qu'un pneu qui aurait roulé sur un clou géant. Le seul lien entre le pneu et mon état, c'est "crevé", oui.
En même temps, je pense que vous commencez à vous habituer aux pensées sans lien logique apparent. Même si il y en a toujours un, bien sûr. Sinon je ne pourrais pas être amené à penser la plupart des choses que je pense -vous suivez toujours?-. Et puis, je reste persuadé qu'au moins une fois, vous vous êtes dit "en fait, il n'a peut être pas tord", ou encore "en vrai, je pense la même chose". Pas la peine de le nier, je le sais. Parce que ça m'arrive tout le temps.
Ouh, ça commence à s'embrouiller. C'est le cas depuis tout à l'heure en même temps. Bref. Je la mets en veilleuse pour le prochain quart d'heure.
Et effectivement, un bon quart d'heure plus tard on a l'orphelinat en vue. Et bah voilà! Finalement mes estimations ne sont pas si mauvaises que ça. Lorsque Ian s'arrête, je lui lance une dernière phrase en souriant:

- La prochaine fois, visite la ville en humain, c'est quand même mieux pour l'infiltration.

Ces métamorphes qui oublient qu'à la base, leur race c'est quand même humain. Hey, l'humain est un animal, donc où est le problème? Ils ont le choix entre un certain nombre de bêtes, à eux de choisir le meilleur déguisement. Bon, le cheval tu peux rentrer à l'écurie. Salue Blow et Blanche-Neige de ma part.
Sinon, tu peux aussi retourner dans ton dortoir et repasser en humain. Mais après tout, allez savoir, peut être qu'il veut tester le confort plein de paille de l'écurie hein.
Bon j'arrête. Allez Téléportation, au deuxième, et si possible du bon côté de la porte de mon appart'. Réussit! Je suis tellement mort que j'ai la flemme de parcourir les quatre mètres jusqu'à mon lit, faut le faire. Allez, on vire une partie des vêtements, on fait les six pas pour atteindre le lit -en fait j'ai pas compté le nombre exact, trop la flemme-, et on s'écrase dessus. Timing parfait, mes jambes tenaient plus. Besoin d'une sieste. Les médicaments attendront. Pas comme si ils pouvaient aller bien loin de toute façon. Même si bizarrement, ils ont tendance à disparaitre quand on en a le plus besoin. Mal de crâne terrible, et oh! Comble du hasard, pas moyen de poser la main sur la boite d'aspirines. C'est doué à cache-cache ces choses. Bref.
Bonne nuit.