J'ai éternué deux fois depuis le début de la journée. C'est un signe, j'en suis sûr. Un signe que je dois aller acheter des mouchoirs avant que le Dieu du Rhume ne se penche sur moi. Lui ou un de ses collègues. Sont tous capable d'embourber la tuyauterie nasale. Y'a des fois on dirait une fontaine. Ne riez pas, je suis sûr que ça vous est déjà arrivé. Dans ces moments là, on évalue la gravité des choses au nombre de mouchoirs par heure. Voire au nombre de paquets de mouchoir par heure.
Si on atteint la boîte, je pense qu'il y a un problème quelque part. Bref.
Tout ça pour dire que voilà. Ma phrase éclaire tout le monde là non? Il est tard, donc je ne pense pas forcément de façon très cohérente. Oui bon, il n'est pas tard et je pense rarement de façon cohérente. Mais ne détruisez pas mes espoirs comme ça. Sinon après je vais déprimer, et je tomberai malade plus vite. Et donc je râlerai encore plus mentalement, contre tout et n'importe quoi. Vraiment tout et n'importe quoi. De la plante verte dans le couloir du troisième à la couleur des pics d'un hérisson. Mais gardons ça pour plus tard.
J'ai envie de ressortir. Alors je vais ressortir. De toute façon on est vendredi soir, et j'ai donné cours de téléportation y'a pas très longtemps. Il pleuvait, et en plus de ça il faisait noir, alors je n'ai pas cherché très loin et j'ai envoyé tout le monde en salle d'entrainement. En veillant bien à ce qu'aucun ne se téléporte dans les cachots. J'ai encore un souvenir très frais de ce qu'on y a trouvé avec Ren... Bref. Heureusement que tous les fantômes ne sont pas aussi tordus que ceux qui crèchent dans les cachots.
Et il n'y a eu aucun problème pendant toute l'heure. Et maintenant il ne pleut plus. Et j'ai descendu tous les escaliers jusqu'au rez-de-chaussé sans encombres. Je ne devrais pas en être si fier, mais trop tard.
En marchant, je passe devant la salle de Ren qui est entrouverte. Et ça veut dire qu'il y a quelqu'un dedans, puisque Ren ferme toujours sa salle en partant. Et à cette heure là, c'est forcément l'intéressé qui est dedans. Mais pourquoi est-ce qu'il est encore ici alors qu'il vit à Little Angleton celui là? Il n'a même pas l'excuse de la téléportation, parce qu'il ne sait absolument pas se téléporter. Un jour, il apprendra. Je ne désespère pas.
Je pousse la porte en lançant:

- Bouh! Pourquoi t'es encore là toi?

En fait, ça se trouve il allait rentrer chez lui. Ou sortir dehors aussi, qui sait. Je lui souris et ajoute:

- Tu veux aller faire un tour dehors?


Et voilà pourquoi une bonne vingtaine de minutes plus tard, on se retrouve sur la route. Il ne fait pas beau du tout, mais bon, comme il ne fait pas très jour, ça ne se voit pas. Enfin... Pas trop? J'espère qu'il ne se mettra pas à pleuvoir quoi. Remarquez, si il pleut j'en profiterai pour jouer avec mon mini contrôle de l'eau. Parce que c'est toujours marrant à faire sous la pluie. Et puis il faut bien s'entrainer pour s'améliorer. Comment ça je n'apprends rien à personne là? Qu'est-ce que vous en savez. Faut bien l'apprendre un jour, et y'en a forcément un qui ne le savait pas, voilà. Pas de contestations, merci.
Je lève le nez au ciel -excellent moyen de ne pas regarder devant soi et donc de se casser la figure-, en envoyant une prière mentale aux nuages. La douche, plus tard s'il vous plait. Plus tard, plus tard, plus tard. Genre quand on sera au sec. Même si je disais vouloir m'entrainer, je préfère rester au sec quand même.
Et forcément, comme les nuages sont des puissances maléfiques contrôlées par le Grand Méchant Vilain, GMV pour les intimes -mais il en a pas!-, je reçois une goutte. Juste une. Mais elle annonce à ses consoeurs que la voie est libre. Donc les autres ne devraient pas tarder.

- Atchoum! Mince alors c'est pas vrai.

Troisième de la journée. Et il va pleuvoir. Devinez dans quel état je vais me lever demain matin? J'essaierai de contourner la phrase en me levant l'après midi, mais je doute que ça marche. On arrive vers la plage. Pour rentrer, y'a juste besoin de la téléportation. Mais du coup ça me dérange d'être venu jusqu'ici à pied pour me voir chassé par des gouttes d'eau. Eh bah je me rebelle. Allez y, tombez!
Il se met à pleuvoir. Fort.
Vous savez, c'était une blague hein, vous pouviez rester chez vous... Bon. Maintenant qu'on est mouillés, on ne va pas repartir. Tant pis. C'est juste une excuse pour défier la pluie. J'attrape la manche de Ren pour le tirer sous un renfoncement des falaises.

- Pays où il pleut tout le temps...

Bon, on est pas si trempés que ça... Ok c'est pas vrai. Je regarde plus en détail le coin où je nous ai tirés. Hey, mais c'est pas... Ian? Mais qu'est-ce qu'il fait là à cette heure? Enfin, on peut parler hein. Ian est élève en sabre. En fait, j'ai pas mal d'élèves en sabre maintenant que j'y pense.

- Il est bien cet abri. Bonsoir Ian.

Je lui souris avant de porter un peu d'attention à mon haut qui crie pour qu'on l'essore et le sorte de la noyade. Mais oui petit, mais oui.

Pluie.

On est vendredi soir. Je devrais être chez moi à l'heure qu'il est. Mais, allez savoir pourquoi, je suis encore dans ma salle. Si, en fait y'a une explication logique à ma présence ici. Comme un idiot, j'allais m'en aller sans mes cours. Et croyez-le ou non, c'est très embêtant pour un prof. Alors, j'entrepris de revenir sur mes pas, et d'ouvrir ma salle en la laissant entrouverte pour annoncer que ma présence ici n'est que temporaire.
Alors que je finis rapidement ma recherche, et manque de sursauter quand la voix Takeji me surprend dans mon dos.

-Bouh! Pourquoi t'es encore là toi?

Je me retourne vers lui d'un air blasé. Je ne prends même pas la peine de répondre, tellement ma présence me paraît logique. Pour moi. Je soupire. Alors, voyons, où en étais-je? Ah oui, voilà des partitions.

-Tu veux aller faire un tour dehors?

Je relève la tête vers lui. Cela ne me paraît pas inutile, en effet. Juste le temps de faire un saut chez moi et c'est bon. Je m'étire et signe mon approbation en inclinant la tête. Je saisis mes feuilles, puis suit Takeji en dehors du Mystery. J'en profite pour lui dire que je dois passer chez moi pour déposer ma voiture et mes cours et que je suis libre après ça.
Je le fais donc monter dans la BMW et conduit jusqu'à chez moi. Le temps de faire ma besogne, et une minute est passée.
Nous entreprenons alors de marcher jusqu'à la plage. Ça fait longtemps que je n'y suis pas allé. Ce ne sont pas des endroits que j'ai l'habitude de fréquenter.
Sur le chemin, je commence à sentir de faibles gouttes. Oh pitié, pas ça... j'aurais dû insister pour faire le trajet en voiture. Maintenant, je vais être mouillé... et je pense que personne n'aime ça.

-Atchoum! Mince alors c'est pas vrai.

Comme tu le dis, je ne dirais certainement pas mieux. Mais je garde cette réflexion pour moi-même et observe le ciel se couvrir d'affreux nuages gris annonçant la venue de la pluie. Quand j'étais petit, ma mère me disait que c'était le p'tit Jésus qui pissait. Je m'en serais... à vrai dire, bien passé... mais le mal est fait et j'y pense tout le temps.
Take me tire dans un renfoncement de falaise. Il dit quelque chose que je ne perçois pas. C'est fou comment ça résonne dans les renfoncements quand il pleut dehors. On se croirait dans une cave.

-Il est bien cet abri. Bonsoir Ian.

J'ai sauté un épisode ou quoi? Ah ben non, il y a vraiment une personne ressemblant à Ian dans le coin. Pour ne pas dire près. Dites moi, combien y'a-t-il de chance pour se croiser ici? Pas beaucoup. Même un nombre minable sur plusieurs milliers. M'enfin, je ne vais pas faire mon dur sur un truc aussi futile. Alors, je réfléchis un instant. C'est vrai que Ian fait aussi du sabre. Take possède de plus en plus d'élèves, à ce que je vois. Y'a eu un temps où c'était moi... je pense que c'est toujours moi. Bref.

Je souris gentiment et salue poliment :

-Bonsoir. Qu'est-ce qui t'amène ici?

Pas que la question soit extrêmement idiote, mais ça m'intéresse. Que je voie pourquoi le pourcentage de chance qu'on se voie ici a subitement augmenté et que le destin en a décidé ainsi. Je comprends rien à mon charabia.... c'est le soir. J'ai pas les idées très au clair. Et dernière chose :

Je suis... mouillé.

- Bonsoir. J'avais juste envie de sortir. Mais c'était pas vraiment le bon jour. Et vous deux ?

Bah on profite du su-perbe climat écossais. Destination de rêve. Ah franchement j'adore.
En rentrant, je ressors les écharpes, les gants et toute la panoplie de survie hivernale. Et je m'enroule dans une couette. Voilà, ça c'est dit.

- Un peu pareil en fait.

Histoire de se remettre de la visite aux cachots. Parce que c'était bien flippant en plus d'être crevant. Sérieusement. Y'a pas idée de cacher des trucs pareil là bas. Enfin, les trucs vont s'y cacher tous seuls, mais quand même. Ils n'ont rien à faire là bas. En plus ils sont bruyants. Et flippants. Et méchants. Très méchants. Très flippants aussi. Les films d'horreur c'est rien du tout. Amateurisme. Dénaturation de la vérité. Parce que pendant que la fille qui s'est fait trancher la tête par une scie tenue par un fantôme, en fait elle vit toujours et a la tête sur les épaules, si ça nous arrive à nous, on ne s'en sortira pas aussi bien. Le cinéma, c'est qu'une bande de tricheurs.
Une bourrasque passe. Ah bo*del! Mais c'est pas vrai, il fait trop froid ici! Tu veux qu'on tombe malade le vent? Je vais me rebeller tu vas voir. Tu vas être celui qui va tomber malade. Attends un peu que je trouve comment faire pour que tu tombes malade.
Je gèle. Ren, transformes toi en couverture sur pattes maintenant. La boule de poils blancs là, le léopard. En plus, un léopard des neiges quoi, ça tient forcément chaud. Partage! Je suis contre le trafique de fourrure. Donc je te la laisse dessus, je me contenterai d'un câlin. Promis.
Bon. Ça serait mieux si je le disais à voix haute. Mais il serait capable de ne pas se transformer exprès pour m'embêter alors. Donc je le laisse, et si jamais il se transforme... Chut, je ne dévoilerai pas mes plans. En attendant, je bouge de l'entrée de ce trou pour éviter de me prendre à nouveau une fichue claque venteuse. Saleté. Je me déplace jusqu'à la paroi qui m'a l'air la moins exposée, et m'assois. Autant dire que je ne suis pas allé bien loin.

- On va être coincés ici un moment.

En fait, je pourrais très bien ramener tout le monde à l'orphelinat. Mais j'ai pas envie de le faire tout de suite. Je prie pour que la pluie cesse rapidement, même si je pense que ça ne sera pas le cas. Mince alors! On est venus ici à pieds. Je ne suis pas d'accord du tout. Pourquoi il pleut d'abord hein? Parce qu'on est en Écosse... Bah c'est pas une raison valable. La pluie, elle pourrait tenter ses suicides ailleurs. Je sais pas... Les autres gouttes organisent une fête dans la mer avec les poissons, vous n'avez qu'à y aller vous aussi. Oui je sais qu'on est à la plage et que donc la mer est là. Mais, elles doivent tomber dans la mer, pas sur le sable.
Conclusion, si elles savaient viser, il ne pleuvrait que dans la mer et on ne serait pas sous un rocher. Voilà.
Je joue à allumer et éteindre la flammèche que je sais invoquer parce que ça me frustre de ne pas pouvoir en faire une plus importante pour me réchauffer. Vraiment. Truc qui sert à rien. A rien de chez rien. Bon c'est pas vrai, c'est magique, ça fait de la lumière dans le noir. Hourra. N'empêche que. En plus, j'ai beau le travailler, ça n'avance jamais. La pyrokinésie, c'est vraiment pas pour moi. C'est un peu comme si vous essayiez d'étendre le bras, au maximum. Y'a un moment où ça coince, et il ne sera pas possible d'aller plus loin. C'est exactement ce que je ressens sur cette flammèche.
M'en fiche, l'électricité, c'est mieux. Voilà. J'arrête complètement avec la flamme. Ça faisait au moins vingt bonnes secondes que je jouais avec à réfléchir à autre chose. Vingt secondes, c'est long je vous assure. Surtout pour un téléporteur qui a l'habitude d'aller vite.
Je pose mon regard sur Ian. Il est trempé, complètement. Comme tout le monde en fait. Je lui souris et dis:

- Pas trop dur d'être coincé avec deux profs, Ian?

Une envie.

Nous voilà coincés comme des idiots dans un renfoncement de la roche. Il ne me faut à proprement parler, qu'une seconde pour analyser notre chance de rester sec. En gros... 99,9% pour être... mouillé. Je ne donne pas cher du 0,01% qu'il reste. Je secoue mes cheveux avec mes mains pour tenter de rattraper une coupe déjà foutue. Et puis, Take n'aura pas l'occasion d'y toucher au moins.

-" Bonsoir. J'avais juste envie de sortir. Mais c'était pas vraiment le bon jour. Et vous deux ? "
-Un peu pareil en fait.

Je dois ouvrir ma bouche? Nan, je pense pas, il n'y a pas grand chose à raconter. On est des galériens, on reste des galériens. Ainsi va la vie. Je détache un instant mon regard des deux jeunes hommes et observe l'extérieur, je veux dire, la mer.
Si l'eau avait été la seule source de notre confinement, je serais sorti depuis longtemps. Le problème, c'est que son ami le vent s'est aussi invité à la fête. De cette manière, les bourrasques propulsent les gouttelettes d'eau, les rendant beaucoup plus offensive. C'est ce que je pense. Il suffirait que la vent change de sens, et notre renfoncement ne servirait plus à rien. Je préfère ne pas y penser. D'ailleurs, Takeji se cale au fond du trou , puis s'y assoit. Je devrais faire de même, mais le froid combiné à l'humidité commence à m'engourdir les membres.

-On va être coincés ici un moment.

J'acquiesce comme je peux et me force à suivre la démarche de Takeji. M'asseillant à ses côtés, je réprime un frisson. Si je me transformais... ça serait beaucoup, mais alors beaucoup plus simple. Plus froid, plus mouillé.

-Pas trop dur d'être coincé avec deux profs, Ian?
-En dehors des cours, nous ne sommes pas des profs.

Oui, parce que je préfère corriger les détails. Je jette un oeil malicieux vers Takeji pour lui dire que c'est juste pour plaisanter.
C'est trop tentant. Après quelques secondes, je me décide à me transformer en belette pour me dégager de mes vêtements, puis enchaîne une fois sorti du trou du col, je me métamorphose en léopard. Maintenant c'est fait. Je n'ai pas envie de rester congelé comme Takeji. D'ailleurs, je me demande si Ian n'est pas aussi tenté par l'envie de se métamorphoser. Ça m'intrigue. Mais je me tais.
Dirigeant mon regard vers le rigolo, je me demande mentalement pourquoi il ne nous téléporte pas au Mystery. Je secoue la tête. Nan. Nada. Je refais pas ça. Le passage dans les cachots était pas sympa, et il a fallu qu'il me fasse encore subir cette atrocité. Si la pluie ne se calme pas, je rentre en forme animal, mais à pattes, et pas par ces trucs pas officiels où y'a pas de bouchons.
Finalement, je m'assois sur mon arrière-train et réprime un juron.

-Il faut s'occuper... À patienter avec une attitude amorphe, on va finir par ne plus pouvoir bouger, et la pluie va avoir raison de nous trois.

C'est aussi mon problème quand je me transforme : cette envie inlassable de courir.

-En dehors des cours, nous ne sommes pas des profs.

Mais parle pour toi Boule de poil! Je lui tire la langue gentiment. En fait il a raison. A la base même notre cas est particulier. Enseigner dans une orphelinat, c'est quand même pas enseigner à l'école. Mais j'aime bien. C'est sympa l'Écosse, malgré le temps pourri.
Ren devient Boule de Poil après un épisode "belette", le tout en une poignée de seconde.
Oh mais que vois-je? Une couverture! Oui bon c'est un léopard, c'est pareil. Léopard, couverture, chez moi ça sonne de la même manière. Je vous assure, répétez le en boucle dans votre tête. Léopard, couverture, léopard, couverture, léopard, couverture, léopard, couverture. Couverture, léopard. Ça vient? Je sais que vous êtes convaincus. De toute façon, je vais achever de vous rentrer cette idée dans le crâne d'ici peu. Un léopard vivant, c'est une bonne couverture.
Attendez un peu. La proie s'assoit tranquillement.

-Il faut s'occuper... À patienter avec une attitude amorphe, on va finir par ne plus pouvoir bouger, et la pluie va avoir raison de nous trois.

Ooh, mais t'inquiète pas, j'ai déjà une idée d'occupation! Tu vas adorer. Comme toujours. Je recommence à jouer avec ma flammèche. Et pendant ce temps Ian disparait d'un coup dans un tas de vêtements. Tas qui bouge tout seul jusqu'à ce qu'un chat en sorte. Chat qui devient ensuite une loutre. Eh beh... J'me sens trop seul là. La loutre s'assoit à son tour. Je me sens encore plus seul.
Vous avez quoi contre la téléportation, hein?
Il aime pas la téléportation le poilu. Tas de poil. Peluche. Moustache. Grosminet! En plus moi c'est Titi, ça tombe bien. Bref. Il aime pas la téléportation. Et il a tord. Il loupe plein de truc. Je me rappelle encore de la fois où je me suis téléporté avec Shy alors qu'on s'emb... Hrm. J'ai pas de mot à mettre sur ce que j'ai pu ressentir. Rien que d'y penser, ça pourrait me faire partir loin. Je mords ma lèvre inférieure pour être sûr de ne pas émettre un bruit et arrête de jouer avec la flamme. Restons sur Terre, sous la flotte. Faut que je trouve un truc à faire tout de suite.
En fait, j'ai toujours pas été tester la couverture. Donc on va aller tester la couverture. Et puis je vais embarquer la loutre aussi tiens. Je suis sûr que Ian veut tester la couverture. Même si c'est son prof. C'est Renou, il m'aime donc il me pardonnera et Ian avec au final, non? J'ai des techniques pour le faire céder de toute façon, héhé.
Voyons voir... Comment j'entre en communication avec la loutre sans que la proie le sache? Il ne me regarde pas, c'est déjà un bon point. Enfin, je crois qu'il ne me regarde pas. Ouais bah je vais discrètement me téléporter un peu plus loin quand même. Hors de son périmètre de vue. Bon, la loutre. J'use de la télékinésie pour lui frôler le poil et attirer son regard vert dans ma direction. Puis je lui désigne Ren de la main discrètement, et mime ensuite une étreinte. Tout ça dans le dos de l'intéressé-victime bien entendu. J'espère bien qu'il ne me voit pas.
Reste à ce que Ian ait aussi envie de câliner la peluche. Ça, j'en sais rien. Mais hey, c'est Ren lui même qui a dit qu'il fallait qu'on bouge. Alors bougeons! Je me relève sans bruit -pas d'articulations qui craquent! Et toc- pour m'approcher du chat. Mais comme je suis téléporteur, bien évidemment je ne marche pas tout le long -très court, le long- jusqu'à lui, et me téléporte en plein milieu. Atterrissage réussi à côté du chat! Et hop, que je lui saute -presque- dessus en tentant de le renverser au sol.

- Surprise le chat!

Mais bon, n'abusons pas, je ne crois pas pouvoir renverser un léopard assi. Donc en fait il a juste un gros câlin. Je sens le soupir venir d'ici. Est-ce que la loutre va m'aider à le renverser?

Câlin.

-" Donc le fait que j'ai dépasser le couvre-feu ne fera rien. "

Il me fait rire. Ian se métamorphose en loutre après être passé par la case chat. C'est vrai que c'est plus grande qu'une belette, alors plus chiant pour sortir des vêtements. Apparemment tout le monde prendre cette technique. Vous me direz-c'est la plus efficace, et de loin. On est pas du genre à racheter des habits tous les jours, même si moi j'en ai largement les moyens... hum, tais-toi.
De toute façon, ça ne fait jamais plaisir d'arracher des vêtements. C'est comme quand on les vole... On a la malchance de voir le coffre vide alors qu'on avait mis toutes les bagages dedans. Mais là n'est pas le sujet.

Je sens Takeji venir d'ici. C'est surement pour ça que je n'ai émis aucun mouvement dans sa direction pour voir s'il trafiquait des choses des mon dos. En fait, non, il n'y a aucune probabilité, c'est sûr à 100%. Pourquoi? Parce qu'il me traite comme une peluche vivante, ce que je suis conscient d'être. En plus, il fait froid et sa téléportation en sert pas à grand chose. D'autres choses m'amènent à penser le pourquoi du comment, mais je ne m'étendrais pas dessus pour le moment.
Voilà pourquoi je sens au dernier moment Take s'écraser littéralement sur moi, ce qu'il appelle un "câlin". Heureusement, ma carrure me permet de ne pas bouger, ce qui améliore mon aspect blasé.

- Surprise le chat!

Bon, pour une fois, je ne vais rien dire, parce que j'ai conscience qu'avoir froid, c'est chiant. Par contre, il n'avait pas besoin de s'effondrer sur moi de cette manière. Rien que pour ça, je tourne la tête dans son sens et lui lèche la joue. Humain, je ne l'aurais pas fait, mais je connais la sensation d'une langue animale sur la peau. C'est désagréable. Rien que pour ça. Aucune justification, j'avais simplement envie de le faire. inutile de sourire, c'est affreux et pas naturel pour un animal. Rire non plus. On dirait que je m'étouffe plus qu'autre chose. Alors je me tais.
Nan, en fait, je me tais pas, ou plutôt j'ajoute :

-Cadeau, le voyageur inter-dimensionnel!

Je tire la langue mais ne m'échappe pas de son étreinte, parce que d'un côté, ça finit par m'amuser (mais je ne l'avouerai jamais haha) et parce que ça tient chaud d'un autre.
On a l'air d'une sacré bande de glandu. Non, il y a Ian qui ne bouge pas derrière nous. Je l'observe un instant, puis lâche un râle inaudible. Et... Après?

Eh bah vous savez quoi? La couverture Léopard, ça marche très bien! Boule de poil est une bouillotte. Raison de plus pour ne pas le lâcher. Et puis, c'est marrant de faire un câlin à un léopard sans risquer de se faire manger.
Arg mais pourquoi tu me lèches, hein? C'est pas une léchouille mignonne de petit animal nan. C'est la grosse langue du chat. Pas mignon du tout tout ça. En plus c'est pas sec.

-Cadeau, le voyageur inter-dimensionnel!

Maaaais, tu sais ce qu'il te dit le voyageur inter-dimensionnel le chat, hein? D'ailleurs, très honnêtement je préfère voyager entre les dimensions que de modifier entièrement mon code génétique pour me voir pousser une fourrure sur tout le corps. Je reste entier, moi. Le jour où chaton restera coincé sous forme de léopard, il se tapera un grand coup de flippe. C'est peut être déjà arrivé d'ailleurs. Alors qu'on ne peut pas rester coincé dans la téléportation. Niark niark. D'ailleurs, personne n'a jamais dit qu'on passait dans un mon parallèle. N'empêche que si c'est effectivement le cas, j'voudrais bien visiter... Oui je ne sais pas si on y passe où non au final. Mais comment je pourrais le savoir? C'est rapide une téléportation hein. Et ça emploie des mécanismes que personne ne comprend. Comme ça le problème est réglé. J'explorerai le monde parallèle une autre fois. Promis.
Un truc atterri sur mon épaule. Oh, un chat miniature. Bah voilà, on a presque toute la famille là. Papa chat, petit chat et euh, c'est qui maman chat? Reeen, c'est qui dis moi?
Ok, ok j'arrête.

- Oh, le chat version réduite!

Le chat-câliniste qui plus est. Attention hein, c'est très important qu'il soit câliniste. Il va m'aider à reconvertir Ren.
Vous savez qu'on doit avoir l'air particulièrement bizarres, dans une grotte avec un humain, un léopard des neiges et un chat en train de se faire des câlins? Je dis ça, je dis rien. Je retire mes bras du cou de Léopard-des-neiges-alias-Ren pour attraper Chat-câliniste-alias-Ian. Et m'assoir normalement sur le sol, avec le chat-câliniste sur les genoux. Il peut aller où il veut, en fait c'était pour éviter qu'il ne tombe pendant que je bougeais. Y'a la bouillote-chauffage à côté de moi. Et le chat-câliniste sur mes genoux. Et dehors, il pleut.
On fait quoi?

- Dites les félins, vous n'avez pas une idée d'occupation?

Quoi? Ouais pour une fois j'ai pas envie de chercher. En plus, je crois que j'ai un peu mal à la gorge. Ouais, je crois. Parce que je ne suis pas sûr, tout à fait. C'est peut être une impression voulue par euh... Par elle même. L'impression a voulu venir là toute seule, voilà.
Continuons la publicité pour le léopard vivant. C'est un très bon chauffage, et aussi un très bon oreiller. Nan je ne suis pas à moitié avachi sur le chat. C'est pas vrai. Je suis a demi moitié avachi sur le chat. Ce qui, en terme de fraction donne deux quart dans le premier cas, et un quart dans le second. C'est pas pareil nan. Rappelez vous, je suis assis.
Donc, le léopard vivant, c'est un bon oreiller, un bon chauffage, il peu vous faire la conversation si il s'appelle Ren et qu'il n'a pas la flemme. Il peut aussi ronronner -oui, un léopard ça ronronne-, rugir, donner des coups de patte, montrer les crocs et faire de grosses léchouilles. Et ce n'est qu'un aperçu. Pour le reste, faudra que vous lui demandiez vous-même. C'est comme ça.
Parce que voilà. Hmm bref.
De toute façon, va déjà falloir le choper, votre chat géant. Je partagerai pas le mien avec vous. Par contre il peut se partager tout seul. Vous saisissez la nuance? Nan? Bah faudra faire avec.
Tombe, tombe, tombe la pluie. Je me demande si finalement, je ne vais pas rentrer en téléportation. Remarquez, on pourrait très bien sortir sous la flotte et rentrer après pour se sécher... C'est une idée. Mais j'aime bien être "au chaud" et surtout au sec ici. Même si techniquement, je suis mouillé.

Pourquoi ça s'arrête pas?

Eh bien, si j'avais su que Ian viendrait foncer sur nous, je me serais déplacé au préalable. Ben oui, je ne suis que télépathe, je ne devine pas ce que la personne va faire. Simplement ce qu'elle pense très fort, sous forme de phrase correcte.
Donc, ce sont deux pattes félines qui se posent rapidement sur moi. Iaaaan.

- Oh, le chat version réduite!
-Une boule de poil en plus, et en miniature. C'est le début du débarquement allié. Planque-toi Takeji, les métamorphes vont gouverner la Terre.

Et j'envoie un clin d'œil à Ian, en signe de complicité. Takeji s'appuie légèrement contre moi, et il a l'air de ne tout faire pour que je ne m'en rende pas compte. Raté, t'es meilleur en téléportation, mon vieux,, t'es tout cramé. Je souris légèrement. Dites, ça à l'air de quoi deux animaux qui en devraient logiquement pas être en Écosse, et un monsieur avec eux qui veut jouer son furtif? Ben, un beau tas de galérien. Reste plus qu'à les emballer, et hop, on envoie ça sur GalérienLand. Ça existe pas? Mais les disparitions inconnues, c'est des gens qui ont trop galérés dans leur vie, et qui sont envoyés là-bas. C'est comme la Terre, sauf que ça tourne à l'envers. La pluie ne me réussit pas apparemment.
J'ai l'impression que la pluie baisse d'intensité, mais c'est peut-être à force de la voir que ça me procure cette impression.

- Dites les félins, vous n'avez pas une idée d'occupation?

Et c'est toi qui dit ça? Wouaa, tu m'ôtes les mots de la bouche, sérieux. Malgré le vide intersidéral qui occupe mon esprit dans le moment présent, je fais mine de réfléchir, ce qui est typiquement idiot, étant donné qu'un animal n'est pas censé pouvoir "imiter" la reflexion, ce qui fait qu'au final, j'ai une tête totalement neutre. Ce que c'est compliqué. Je reste un instant sans rien dire, et je ne suis pas le seul à réfléchir, car il y a à ce moment un grand blanc.

Puis, je propose subitement.

-Moi, je propose un chat, sous la pluie, à l'extérieur. Ça risque de ne pas te faire plaisir , Takeji, mais c'est la seule chose qui me vienne à l'idée. et puis, pour Ian et moi, nos habits sèchent ici.

Et je dois bien dire que c'est optionnel, parce que j'avoue avoir dit ça totalement au hasard, parce que le blanc me stressait trop. Eh ouais, vous savez tout maintenant. Bon, mais premièrement on demande l'avis des autres.

-Vous en pensez quoi?

Parce que moi, je trouve ça gamin. Mais étrangement, ça ne me rend pas mal à l'aise, et je n'ai pas peur de le dire à haute voix.

-Une boule de poil en plus, et en miniature. C'est le début du débarquement allié. Planque-toi Takeji, les métamorphes vont gouverner la Terre.

Peuh! J'me laisserai pas faire! Tu vas voir! Je vais ramener du monde de mon côté, et vous pourrez rien faire. Je ne plie pas devant l'envahisseur. J'ose même lui faire des câlins! De toute façon, l'envahisseur il a une tête de gros chat blanc. Donc c'est pas un envahisseur. Parce que les envahisseurs normalement, ils sont verts.
Mais dites, peut être que sous la couche de fourrure -qui serait en fait une perruque-, la peau est peut être verte... Mais si j'essaie de voir, il va croire que je lui cherche des puces. Et je ne veux pas qu'il croit que je lui cherche des puces. Parce qu'après il risque de remettre en cause sa félinité. Bah oui "sac à puce", c'est pour un chien. Donc le chat là, il risque de très mal le prendre. Et puis voyez, je ne veux pas me mettre mon chauffage à dos.

-Moi, je propose un chat, sous la pluie, à l'extérieur. Ça risque de ne pas te faire plaisir , Takeji, mais c'est la seule chose qui me vienne à l'idée. et puis, pour Ian et moi, nos habits sèchent ici.

Il est sérieux lui? Je me tourne pour regarder la pluie. Un rideau, une douche. Sérieux, on doit pas pouvoir voir à plus de trois mètres. En fait, c'est pas on doit, est on ne voit pas à plus de trois mètres. Pire qu'un brouillard. Et en plus elle doit être froide. Et puis je serai trempé comme... Comme un poisson. C'est toujours mouillé un poisson. Comment ça c'est imperméable? Je vous crois pas. L'éponge poisson, ça marche très bien. Un filet de saumon pour essuyer l'eau par terre...
Beurk. Ok j'arrête, j'ai jamais essayé et j'essaierai jamais. J'espère.
Bref. En plus quand je suis trempé, je ressemble à un chiot. Sans blague, un vrai de vrai. Sauf qu'il ne fait pas ouaf ouaf. Mais je ne veux pas faire le chiot, y'a personne à charmer ici. Ouais, c'est une technique qui marche très bien à ses heures. Je vous le prouverai... Une autre fois.

-Vous en pensez quoi?

J'en pense que j'en pense surement quelque chose mais que je ne le sais pas. Quelle belle phrase. En plus, tellement claire et limpide et compréhensible et sensée et bref. Des fois mon dictionnaire des synonymes interne s'ouvre. Et quand il s'ouvre, il fait taire tout le reste pour s'exprimer. Et il s'exprime. La vilain garnement.
Ouais, ouais, il est tard.
Revenons en à ce jeu de chat. Sous la douche. Mais habillé. Rangez-vos idées de corrompus, c'est pas ce que vous croyez. Surtout que arg. Stop nan je ne justifierai pas en disant que c'est le genre de jeu que je pratiquerais bien av... STOP j'ai dit. Il va falloir apprendre à gérer certaines phrases qui sortent d'elles mêmes alors qu'elles devraient être enfermées à octantuple tours -racine: octante, quatre-vingt, avec une improvisation pour la fin du mot-.
Bref. Le jeu donc.

- Si je tombe malade, je vous prendrai comme esclaves.

C'est pas vrai. Mais fallait que je dise une bêtise alors ça y'est c'est dit. Oui, c'est un besoin vital. Au même titre que boire ou dormir parfaitement. Sinon après je déprime et ça va plus. Logique puisque je déprimerai. Bon, faut que j'arrête de reprendre toutes mes phrases en pointant les évidences. Passons à la question suivante. Est-ce qu'on sort faire un chat ou non?
Quand je pense que c'est Ren qui l'a proposé. Qu'il est lui-même un chat. Et qu'en face, on a Ian-le-loup, qui vient de se transformer. Je vous jure, c'est le genre de situation qui n'arrive qu'une fois tous les siècles. Donc faut en profiter. Je me demande... Si je me téléporte très vite tout le temps, je n'aurai pas le temps d'être mouillé nan? Ouais on aura l'impression que je clignote mais bon. Pas grave. Avec les gouttes d'eau, je vous dit pas l'effet que ça aura. En plus, je vais projeter de l'eau partout en réapparaissant. Héhé.
Je fait un énorme câlin au chat, toujours en étant plus ou moins assis. J'en ferai bien un au loup aussi, mais j'ai la flemme de me déplacer. Ouais. Mais je compte jouer à chat quand même. La téléportation peut être un don de flemmards quand elle veut.

- C'est toi l'chat! Dans tous les sens du terme.

Et zou téléportation dehors.

Une chasse.

Je ne croyais pas qu'ils prendraient ma proposition pour acquise. Sinon j'aurais proposé mieux. Nan, en fait, j'ai aucune idée, alors on va se contenter de prendre la majorité. Ian m'envoie son accord. 2 contre 1 pour le moment. On est déjà la majorité. C'est bête. Bon, eh bien, on va sortir dehors. Je n'attends plus que la réponse de Takeji, car j'ignore comment il le prendra. Et il m'étonne encore. Avec cette réponse.

- Si je tombe malade, je vous prendrai comme esclaves.

Donc, tu es d'accord? Ouah, tu m'épates. Encore pour nous, les métamorphes, ça ne nous gêne pas tant. Mais toi, sous cette douche qui doit faire mal vu la vitesse des gouttelettes qui s'écrasent sur le sol. En plus de ça, on va s'enfoncer dans le sable, et il est mouillé. je ne donne pas cher de nos mains et de nos pieds quand on redeviendra humains. Ouais, on peut dire que je n'aime pas le sable. ça rentre dans n'importe quoi. Et ça gratte affreusement. Surtout dans les cheveux. Par contre, si on se gamelle dessus, ça fait moins mal. Ça "amorti" un peu la chute. Bon alors faudrait mettre un terrain à ne pas dépasser, parce que la plage est longue, et monsieur le téléporteur va être très dur à attraper. Parce que j'ai la ferme intention de lui montrer qu'on peut rivaliser avec la téléportation. Mouhahaha.
Je m'apprête à parler, mais Takeji me devance et se téléporte dehors.

- C'est toi l'chat! Dans tous les sens du terme.

Aaattends. J'ai pas fini de parler. C'est marrant ce que tu dis, d'ailleurs. Je ne m'en suis même pas rendu compte. Ignorons mon ignorance -ça sonne bien- et concentrons-nous sur autre chose. À savoir... eh, Take, tu devrais enlever tes chaussures, parce que c'est plus facile de se déplacer à pied qu'en chaussures. Et puis, et puis, y'a plein de grains qui rentrent dedans et... et... Arg! je veux pas y penser.
Je jette un rapide coup d'œil à Ian et lance :

-Et toi le chien, à présent.

Comme j'ignore en combien de temps il va réaliser, je profite de l'état de surprise pour le renverser sur le côté, histoire qu'il prenne un peu de temps pour se relever. J'ai dit que le sable fait pas mal, sinon je lui aurais juste tapoté l'épaule. Je m'élance sous la pluie et vlouch!, en deux secondes chronos, je suis trempé de la tête aux pattes. Moi aussi je vais attraper un rhume. Peut-être plus vite que toi, Take. Manque plus que Ian pour remplir le trio de galériens sous la pluie. Avec un peu de chance, ça va bientôt se terminer. On peut être surpris par moment. Il pleut à sauts, et hop, le soleil revient. Enfin, j'espère. Ça nous permettra de sécher tranquillement en observant la mer. Y'a pas plus beau. Vous vous demandez pourquoi je pense à ça? C'est parce que j'ai un massage gratuit de dame Nature, et une douche en supplément. Même plus besoin de faire de la thalassothérapie. Bien, j'aurais préféré que les gouttes soient chaudes, mais il y en a tellement qu'on ne devine même plus la chaleur ou la fraîcheur de ces dernières. Bon, bougeons, sinon, je vais geler sur place. En fait, je retire ce que j'ai dit. La pluie est froide. Affreusement froide. Je me secoue dans tous les sens, et crie presque pour que Take m'entende. Il se téléporte partout. S'il pouvait comprendre ce que je disais, ça serai bien.

-On instaure un périmètre de 1 kilomètres sur la surface de la plage.

Ce n'est pas une question, plutôt une constatation. Parce que je vois mal Takeji répondre, vu le nombre de fois où il apparaît et réapparait. Bon, maintenant, on bouge.

Je suis... mouillé.

Une téléportation, deux téléportations, trois téléportations, quatre téléportations, ouais bon en fait ça m'empêche pas d'être trempé au final. Je prends l'eau à l'atterrissage. Pas drôle.
Ah, chien et chat sortent dehors.

-On instaure un périmètre de 1 kilomètre sur la surface de la plage.

Quoi, t'avais peur que quelqu'un s'en aille très loin? On va éviter, vu qu'on ne voit pas grand chose avec cette pluie. Pas besoin d'aller très loin pour se cacher. J'ai froid, j'ai froid, j'ai froid. Hmm... J'ai froid? Ouais ça aussi. J'ai déjà fait la comparaison, mais je la refais. Je suis trempé comme si j'avais pris une douche tout habillé. Je donne pas cher de la fourrure du chat et du loup. Ils doivent dégouliner de chaque poil. Remarquez, on pourrait essorer mes vêtements aussi. Je piquerais une tête dans la mer qu'on ne verrait pas la différence. Tiens d'ailleurs, je suis à côté de l'eau. A force de me téléporter n'importe comment. Le chat n'est pas très loin. Mais où est Ian? Un truc me touche. Hein?

- C'est toi l'humain !

Hey! Me suis fait avoir par le loup qui file dans la mer en se transformant en loutre. Ah, ces métamorphes..
C'est toi le chat, c'est toi le chien et maintenant, c'est toi l'humain. On joue à chat-évidences là. Ouep, quand on touche quelqu'un, on dit ce qu'il est. Donc la prochaine fois que je choppe Grosminet, je suis autorisé à dire "c'est toi le bouffeur de moineaux" ou encore "c'est toi mon chat préféré". Mais là je veux chopper la loutre. Parce qu'elle/il -on va dire elil pour la suite- joue la bouteille à la mer là. Sauf qu'elil a pas de message dans les pattes. Donc je ne suis pas d'accord. C'est voler l'image de ces braves bouteilles qui flottent malgré les vagues, et relaient les facteurs là où il ne peuvent aller. Rendez vous compte du métier de ces bouteilles. Ça vous arrive souvent, vous, de partir au travail en pensant que peut être vous serez mangé par un baleine? Ou encore percuté par une tortue à pleine vitesse -parce que tout le monde sait qu'elles sont même plus rapides que les lièvres-? Et si c'était un crabe vicieux qui décide de tester ses pince sur vous? Ou encore une pieuvre! Arg c'est trop moche les pieuvres. En plus ça fait peur. Huit bras-tentacule-trucs-mous-et-visqueux-beurk, c'est pas humain. C'est... Pieuvrien.
Revenons à la loutre. On va venger les bouteilles et aller ramasser cette imposteureuse. Oui bon, mes mots masculins-féminins sont bizarres je sais, mais mince, on dit une loutre et un Ian. Qu'est-ce que j'y peux si les deux ont décidé de se mixer? Ian, redevient le loup, ça sera plus simple. Enfin, déjà on va aller à la pêche à la loutre. Voyons voir, je suis déjà trempé jusqu'aux os -en plus j'ai suuuper froid-, et je suis très tenté de voir si l'eau de la mer ne serait pas plus chaude. Traduction, je suis déjà plus mouillé qu'une flaque d'eau, alors je peux aller piquer une tête si ça me chante. M'en fiche, j'ai rien dans mes poches. Ha ha, voyez que ne pas prendre les clés de chez soi, c'est trop bien.
En plus si je les perdais au fond de la mer, et qu'une pieuvre les ramassait, j'irais pas les chercher. Je serais obligé de changer d'appart'. Et je pourrais aller... Hmm, finalement, je me demande si je ne reviendrais pas confier mes clés à un poulpe.
Stop, la loutre on a dit. Où elil est? Oui ce que vous ne savez pas, c'est que je continue à me téléporter tout en manigançant la capture de l'animal. Bah ouais. J'aurais l'air un peu bête si je restais planté sous la flotte comme ça. D'ailleurs, avec ce rideau de pluie on y voit que goutte -et c'est le cas de le dire-. Attendez, c'est pas une loutre ce truc qui flotte? Héhé. Elil ne doit pas s'attendre à ce que quelqu'un vienne le chercher. Pour être honnête, je ne m'y attendrais pas non plus. Mais la pluie gèle une partie de mon cerveau, donc je suis excusé. Je vais tomber malade, quelque chose de grave. Quarante de fièvre et collé au lit, vous verrez.
Mais j'aurais attrapé la loutre.
Je me téléporte juste à côté de la loutre, tombe bien évidemment dans l'eau -bo*del qu'elle est froide!-, attrape l'animal et reviens en téléportation vers le chat. Juste sous son nez en vérité. Et on ne dirait même pas que je viens de piquer une tête dans la mer glacée, parce que je dégouline autant d'eau qu'avant d'y être entré. Je tiens la loutre, et la fourre juste devant la tête de Ren.

- Regardes ce que j'ai pêché!

J'ai trop l'impression de marcher sur des éponges, et en vérité je suis complètement gelé. Ce qui doit se voir. Pas grave, s'agiter fait oublier -psychologiquement tout du moins- le froid. Je dépose la loutre au sol.

- Dites, je suis complètement gelé.

Ça vous dit de changer de jeu? Une partie de cartes avec un radiateur à côté par exemple...

Un rayon de soleil? Non.

C'est vraiment un temps inhumain. Le soleil ne veut pas montrer son bout de rayon, et de toute façon, la pluie l'en empêche totalement. Elle crée une sorte de capuche hermétique au soleil, mais la différence c'est qu'elle est imperméable par l'extérieur. Non par l'intérieur. Un truc foireux pour expliquer qu'il pleut trop. Et que mon idiotie de proposition a été adoptée à l'unanimité uniquement parce qu'on allait s'ennuyer sinon.
On va avoir froid. En fait, je pense qu'on a déjà tous froid. Et Ian qui se refuse à me prendre pour cible. Ce qui n'est pas mieux, c'est qu'il choisit Takeji. Autant dire bonne chance. Je n'y vois rien, et le rideau blanc de la pluie s'épaissit. C'est déprimant. Je plisse les yeux en secouant une nouvelle fois mon pelage -ce qui, je l'avoue ne sert à rien- et aperçoit des vagues secouées par la houle. J'aimerais pas être dedans.
Et , de loin, parce qu'il j'ignore totalement où se trouve Ian, je finis par entendre ce qui m'apprend alors la position de chacun- :

- C'est toi l'humain !

Aloors, mon Take, tu t'es fait avoir? Faut pas faire confiance aux métamorphes, puisqu'on est venus pour envahir la Terre. Tu verras, un jour, c'est ce qu'il arrivera. Et ce jour-là, mouhahaha -double rime!-
Quoiqu'il en soit, notre téléoprteur bien aimé se... téléporte dans l'eau et reparaît quelques secondes plus tard juste sous mon nez, ce qui ne manque pas de me faire sursauter, autant par le froid que par la surprise.

- Regardes ce que j'ai pêché!

J'observe dans sa main une loutre qu'il ne manque pas d'exhiber sous mon nez. C'est en effet Ian, et il est mouillé. D'ailleurs, je n'arrive même pas à distinguer si Take a aussi fait un plongeon dans l'eau ou pas. Bien que je sois certain qu'il s'agisse du métamorphe, je ne peux m'empêcher d'émettre une hypothèse et de faire hésiter Takeji :

-Et qui te dit que c'est Ian?

Ben oui, il peut y en avoir. Ça aime bien la fraîcheur. Quoique. Oh, et puis, on en trouve en Bretagne.;; la mer doit être à la même température, nan? Bref.

- Dites, je suis complètement gelé.

Et moi donc. J'acquiesce de la tête et me dirige à pas trottinants vers le renfoncement de colline. J'observe Takeji et Ian toujours sous la flotte, et les invitent à retrouver un peu de sec.

-Je n'ai plus d'idée de jeu. Et j'ai peur que nous attrapions tous la crève demain. Il serait peut-être temps de rentrer, non?

-Et qui te dit que c'est Ian?

Euh bah écoutes... Elil lui ressemble. Et puis, t'as déjà vu une loutre aux yeux verts toi? Je te dis que c'est Ian. Je ne me suis pas envoyé dans l'eau glacée pour rien. D'ailleurs, je gèle. Nan mais vraiment. J'avais dit que je ne rentrerai pas en téléportation, mais en fait c'est mort. Je taillerai avec. Ne venez pas en vacances en Écosse maintenant, vous le regretteriez. Parce qu'on peut même pas sortir. Là, on est dehors pour faire gagner de l'argent aux pharmacies. Noble sacrifice non?
Oh, la loutre se transforme en loup. Nah Ren!

-Je n'ai plus d'idée de jeu. Et j'ai peur que nous attrapions tous la crève demain. Il serait peut-être temps de rentrer, non?
- Commence tes réserves de mouchoirs en rentrant.

Moi je dis, c'est même pas la peine d'avoir peur, puisque ça va être le cas chaton. Mais après, on s'en prend plus jusqu'à l'année prochaine! En tout cas pour moi. C'est ma façon de ma vacciner à l'année. Comme cette maladie trouve le moyen de changer tous les ans, faut faire un rappel. Allez, tout le monde sous la falaise. Et après, ça sera tout le monde à l'orphelinat. Enfin, Ren faudrait qu'il rentre chez lui. Téléportation? Niark niark, c'est tellement mieux que la voiture. Mais en fait l'animal a dû laisser sa voiture à l'orphelinat. Donc il va juste venir se sécher, et repartir en polluant la planète. C'est mal le chat, va falloir te mettre au vert. A pied, à vélo, ou en téléportation.
Quelque chose me pousse la jambe et me fait baisser le regard. Le loup avec ses vêtements dans la bouche, qui essaie de me dire quelque chose... Le regard de chien battu qu'il me lance en me désignant son vélo... Ah, tu veux que je m'occupe de le ramener? Ok. Téléportation, encore et toujours héhé. Mais ça commence à faire du monde dans le coffre là. Un chat, un chien, un vélo, Téléportation, t'as la place d'emmener tout le monde? Tu dis que ça va m'épuiser? Bah, temps que j'ai encore l'énergie de passer ma porte, de prendre une douche et de me changer, ça ira très bien. Je souris à Ian en lui montrant que j'ai compris ce qu'il demande. Alors, on prend le vélo, on revient vers le chat et le chien qui ont récupéré leurs vêtements... Ah, il reste une chose à faire.

- Que t'aimes ou pas, le chat, tu rentres en téléportation.

Ce n'est jamais que l'affaire de deux secondes. Et je vais m'empresser de mettre mon idée à exécution, avant qu'il ne proteste. Il serait capable de rentrer sous la pluie ce poilu. Bon, je vais en prendre un coup mais c'est pas grave. Je téléporte tout le groupe à l'orphelinat, sur la terrasse. Parce que sinon on se serait fait râler dessus très fort pour en avoir foutu partout.
Effectivement, deux métamorphes plus un vélo, ça fout un coup. Je ne suis pas plié en deux quand même, mais bien essoufflé. Bref, je m'en remettrai. Là, j'entends mon appartement qui m'appelle. D'ailleurs il râle parce que je vais en mettre partout. Bah ça va hein, au final c'est moi qui fait le ménage tu sais.

- Ren, tu rentres en voiture ou tu veux une deuxième téléportation?

Je lui envoie un grand sourire narquois. Un jour, il deviendra fan de la téléportation lui aussi. Obligé! On ne peut pas ne pas aimer ce don, parce que voilà. Bref, qu'il se décide, histoire que j'aille me changer ensuite.
Parce que je gèle toujours.

[Hrp: Voilà, décidez vous pour qui clos le rp xD]

Une rentrée.

Tout le monde à l'air d'accord sur le fait de rentrer. Tant mieux. Je suis au sec,ou plutôt pas sous la pluie. J'en profite pour me secouer dans tous les sens pendant que Ian demande à Takeji de lui prendre son vélo. Je commence à avoir un mauvais pressentiment. J'sais pas pourquoi, mais ça m'obsède. Je sens venir un truc qui va pas me plaire. Mais alors pas du tout. Pour le moment, je l'ignore. Je saisis mes affaires dans ma gueule et m'assoit, en attendant que tout le monde se sépare. En fait, j'aurais mieux fait de partir dès cet instant-là, car tous s'est enchaîné ensuite.

- Commence tes réserves de mouchoirs en rentrant.

Haha, très marrant. C'est plutôt à toi que ça risque d'arriver. Moi, il me suffit d'une bonne douche hypra chaude, et tout sera terminé. Le summum d'une cure thermale. Le problème, c'est que je ne connais pas d'adresse à proximité. Et j'ai franchement la flemme de me déplacer pour rien. Alors on va se contenter de la grande douche. Et un petit bain en prime. On s'en fiche, et de toute façon, ça ne vous concerne pas. Je note cependant la remarque de Takeji, et j'éviterais donc de câliner mes boules de poil miniatures en rentrant, pour qu'ils évitent de tomber malade.
J'ai l'impression que la discussion touche à sa fin. Sur ce, tant qu'à être malade, autant l'être jusqu'au bout. Je m'apprête à sortir et prendre la route principale sous forme animale. Tant pis pour la voiture, elle restera à l'orphelinat. De toute façon, j'en ai une autre à la maison.
Et là, c'est le drame.

- Que t'aimes ou pas, le chat, tu rentres en téléportation.

Je me fais brutalement rejeté en arrière. Et quand j'ouvre les yeux, je suis devant l'orphelinat. Taaaakeeeeeejiiiiii, je vais te tuuuueeeer. Tu sais très bien que je déteste ça! Alors pourquoi tu me demandes pas mon avis avant de décider tout seul. En plus, tu t'es fatigué pour rien. Si c'est ma voiture qui te gênait, fallait le dire, je l'aurais dégagée le lendemain. En attendant, tu n'as aucune excuse. Et pour la peine... je m'approche doucement de toi et... je te fixe gravement.

- Ren, tu rentres en voiture ou tu veux une deuxième téléportation?

Ironique. Tu veux que je te morde, c'est ça? Je te jure, ça fait pas du bien. C'est du vécu. Puisqu'il a l'air un peu fatigué et qu'il est déjà malade, il esquivera sa sentence. Je fais volte-face et remue légèrement la queue. Parce que c'est un réflexe que tous les félins ont. Nan, on est pas des canidés. Chez nous, une queue qui remue c'est jamais bon signe. C'est de l'agacement profond.

-Sans moi, je préfère amplement les moyens humains. La prochaine fois que tu me fais un coup pareil, je mords. Et je ne blague pas.

Je tourne brutalement mes yeux vers lui, puis l'ignore magistralement et redevient humain. Eh pépène les filles, j'ai mis les bandes. Je cherche un instant les clés dans la poche de mon pantalon et ouvre la voiture. Je m'installe au siège conducteur, ferme la fenêtre et ouvre la vitre teintée. Je lance un sourire amusé à Ian, et lance aux deux hommes :

-Bon retour chez vous!

Juste avant de démarrer la voiture, et de démarrer en trombe.

Une dernière chose, je roule au vert, Take. =P

[ HRP : C'est fini pour moi! ]