Hey Monday Sunday!!

Dimanche, c'est le jour de la messe. Il n'y a pas de Protestants ici, donc pas de messe Protestante, c'est une journée de libre pour moi. Je prierais ce soir, comme tous les autres dimanches soirs.

Je suis dans le dortoir, en train de m'habiller. Je m'y met à trois fois avant d'arriver à mettre mon jean à l'endroit. Je me dirige vers la salle de bain, lavage de dents oblige, même avant petit dèj', que je prendrais à midi d'ailleurs.
Il n'y a presque personne le dimanche matin dans les dortoir, je suis la plus en retard pour me lever ce jour là. Les autres jouent aux cartes sur leurs lits ou bien en profitent pour ranger le bazard accumulé pendant la semaine. D'autres font leurs devoirs d'urgences car ils ont été trop flemmards pour les faire la veille.

Je me dirige dans les escaliers. Fatale erreur, j'ai oublié mon sweet à capuche, je retourne en arrière. Je passe à l'étage en dessous dans un coups de vent, je me retrouve dans les escaliers entre le deuxième et le premier étage très vite. Il est environs 10h15 et les Catholiques sont déjà partis à l'Église.

Je sautille joyeusement en descendant les escaliers. Je vais aller faire un tour à Little Angleton, comme tous les dimanches en fait, mais aujourd'hui il pleut.
J'arrive donc au rez de chaussée et je me dirige vers la sortie. Mais soudainement, le placard à balais devant lequel je passe s'ouvre à la volée et je m'y fait tirée littéralement. La porte se referme sur moi tandis que je me cogne dans un mur en produisant un grand bruit.
Il fait noir là dedans, réflexe et concentration, je fais apparaître une petite flamme pour voir quelle chose m'a attirée dans le placard. La lumière se répand dans l'espace clos et je discerne enfin le visage de quelqu'un.
-Ange! Mais enfin qu'est-ce qu'il te prend! m'écriais-je, surprise et la flamme s'éteignant soudainement.

Follow me, follow me, falalala...

Ange s'était réveillé de très bonne humeur ce matin. Il faisait beau, le printemps revenait à Landcastle. Les oiseaux faisaient leur nid sous les gouttières au dessus des fenêtres du dortoir des 11-18 ans. Il s'était étiré en appréciant la caresse du soleil sur sa joue et avait enfilé un t-shirt rouge, un jean bleu foncé et une ceinture et des chaussures assorties. Après avoir passé au moins une demi-heure à squatter un des mirroirs de la salle de main pour se coiffer, plsu une autre demi-heure pour se maquiller, il décida de descendre prendre un petit déjeuner pour le moins frugal à la cantine. Un bout de pain, un verre de lait, et un bout de chocolat noir, étant donné que la cuisinière était déjà en train de tout ranger. Il était dix heures du matin, et, Ange, dans un accès de bonne humeur décida d'aller explorer les recoins et les méandres du placard à balais. Il claqua la porte derrière lui, et, une bougie à la main, commença à observer la tapisserie, quand des pas dans le couloir le firent sursauter. La bougie tomba sur le parquet avec fracas et s'éteignit. Ange poussa un juron et risqua un oeil à l'extérieur pour regarder qui avait ainsi troublé sa grande exploration matinale. C'était "Mademoiselle je fais des flammes mais surtout dans mes cheveux". Il eut un sourire sadique, la chopa par les épaules, et l'entraina avec elle dans le placard.

A l'entente de son ton légèrement hystérique, le jeune homme ne put retenir un petit rire et examina de haut en bas la jeune fille qu'il connaissait maintenant depuis qu'il avait quatre ans, et répondit à sa question du tac au tac :

-C'est pas que j't'apprécie, York, mais j'aurais besoin de ta lumière maintenant que ma bougie est hors d'usage.

Il observa quelques secondes la tête incrédule d'Hayley et éclata de rire. C'était évidemment en partie faux. Il n'agissait jamais (ou presque) par intérêt. Et surtout pas avec la jeune fille qu'il aimait vraiment bien. Il lui admnistra une petite claque sur l'épaule et renchérit :

-Je plaisante, bien sur, Fhayley, mais j'étais en train d'explorer ce placard, et à cause de toi je n'ai plus de lumière.

Il arborait un grand sourire qui devait bien prouver à l'adolescente qu'il n'était pas faché pour un sou mais qu'il attendait tout de même sa complicité dans affaire. Ce placard était un des mystères irrésolus de cet orphelinat (sans mauvais jeu de mots) et il comptait bien lever le voile dessus.

Get together in a wall cupboard.

-Je plaisante, bien sur, Fhayley, mais j'étais en train d'explorer ce placard, et à cause de toi je n'ai plus de lumière.
Je réfléchis quelques petites secondes. Ange est vraiment un drôle de garçon. On avait tout le temps d'explorer cet endroit, et c'est au moment où est devenu trop grand pour y entrer qu'il veut le faire. C'est un grand enfant, mais je n'ai pas à me plaindre, je suis exactement pareille que lui sur ce plan là.

Je rallume ma flamme. Ange attend que je daigne parler.
-Je viens avec toi.
Il lâche un de ces grands sourires qui veulent dire "je suis content".
-Mais j'ai encore un peu de mal avec mes flammes, déclarais-je peu après.

Cette réponse ne découragera pas Ange pour autant. Il me regarde, son sourire toujours présent, on dirait un peu un chien qui remue la queue par bonheur.
-Qu'est-ce qu'on attends? demandais-je, voyant que mon ami ne bougeait toujours pas.

Je m'impatiente légèrement, changeant ma position "genoux"en position "tailleur". Malheureusement, je pose une main sur un objet inconnu qui semble être une éponge, je dérape, et un balais serpillère me tombe sur la tête. Je lâche des jurons en tentant de sortir de cette masse pas très agréable, j'entends le rire d'Ange.

-Mais aides moi au lieu de rire! bougonnais-je.

Hey guy, what are you doing?

Lorsque je lui demande de m'aider, il rit de plus belle. Mais il vient tout de même m'enlever mes assaillants en me relevant.
-On va tout bouger, pour essayer de trouver quelque chose. Ça m'étonnerait qu'il n'y ait rien à découvrir là dedans. déclara-t-il.
Il pousse quelques seaux en métal pendant que, prise au dépourvu, je me prend un chiffon dans la figure, chiffon dont la propreté indéterminée m'intimide légèrement. Après avoir usé d'une étrange gestuelle et de quelques onomatopées ressemblant à des "Ah", "gni" ou encore "uin", je le retire et le jette dans un coin du placard.

-JE m'occupe des chiffons et serpillières! dis-je, craignant encore un nouvel attentat de la part d'un autre objet servant à nettoyer.
Ange me regarde et acquiesce avec un sourire moqueur. J'entreprends donc de faire un tas de chiffons, propres ou sales, peut importe, pliés ou pas, aucune importance, de toute façon, une fois cette exploration terminée, le bazar reviendra aussi vite qu'il était partit. Il y avait toutes sortes de chiffons, des troués, des encore neufs, certains avec des motifs drôles tels des canards, d'autres aux motifs plus simples ou de couleur bien unie.

La lumière de ma flamme continue d'éclairer, je ne sais pas pour combien de temps encore, pour l'instant elle flotte à 1 mètre du sol en se baladant d'un bout à l'autre du petit placard.

J'ai terminé de "ranger" les serpillières et chiffons, fière de mon tas, je me tourne avec un grand sourire vers Ange. Dos à moi, il est devant une pile de seaux, je ne vois pas très bien ce qu'il fait. Un grand fracas retentit et un des seaux roule jusqu'à mes pieds. Je le ramasse.
-Et JE crois que JE vais m'occuper de ça aussi.
Il me regarde, faisant une moue déçue, comme si il tenait absolument à tout faire lui même.
-Bon, t'as gagné, dis-je en lui tendant le seau.

C'était vraiment un grand placard à Balais. Il était large d'environ un mètre cinquante et profond de deux. Nombreux était ceux qui avait essayé de percer son mystère, et très peu y réussir. Tellement peu que cela ne se comptait même pas sur les doigts d'une main. En fait le placard renfermait en son sein bon nombre de chose qui auraient surpris les deux adolescents qui risquaient aujourd'hui l'aventure. Mais seule Mrs Mystery et quelques autres y avaient réellement accès. Car le placard était une rareté. Les objets à priori magique existaient, mais n'étaient vraiment pas nombreux, et rarement en la possession d'un sorciers ou d'un humain doué. La raison? Ils étaient en quelque sorte, vivant. Ils ne se déplaçaient pas à proprement parler, mais faisaient en sorte que leurs propriétaires les oublient.

Le placard avait attéri au Mystery il y avait bien longtemps de cela. Même la mémoire de l'objet ne s'en souvenait pas très bien. Il restait ici parce qu'il en avait envie. Il aurait bien pu se faire détester par ses propriétaires qui l'auraient vendus. Mais non. Il se plaisait dans cette immense maison aux coins et recoins nombreux. En effet le Mystery Oprhanage était l'une des plus grande maison qu'ai compté l'écosse. Presque aussi grande qu'un chateau. Et les mystères y étaient nombreux, plus que les enfants qui y séjournaient. Et le placard aimaient ces mystères, autant que les enfants. Oui le placard aimaient les enfants. Parce qu'ils l'exploraient avec ce besoin étrange, avide de connaissance, parce qu'il pouvait jouer avec eux, autant qu'ils jouaient avec lui. Oui il jouait avec eux. Il les faisait tomber quand ils passaient devant, leur envoyait un souffle d'air puissant...

Ainsi le placard attirait la curiosité des habitants du Mystery Orphanage. Et il y avait de quoi. En apparence juste un placard normal. Mais il dissimulait plusieurs trésors, quelque cache, des portes secrètes, une entrée d'escalier, une ou deux trappes, un passage vers une grotte souterraine, des objets rares, beaux et précieux et tellement d'autre chose encore, sans compter les balais et outils de nettoyage qui faisaient un parfait camouflage. Vous me direz c'est impossible que tant de choses soit dans un même placard. Mais n'oublions pas que ce n'est pas n'importe quel placard.Il mène à divers endroits, plus ou moins loin, plus ou moins réels... Et personne ne sait combien de choses il dissimule en réalité. Même Mrs Mystery à laquelle il montre beaucoup de ses trésors ne sait pas tout...

En tout cas quand il vit arriver le jeune homme à la coupe de lion, le placard se dit qu'il allait bien s'amuser aujourd'hui, et encore plus quand la jeune femme entra à son tour. La fille au cheveux rouge fit une flamme avec sa main. En son fort intérieur le placard frissona, il n'aimait pas trop le feu, même si son bois était inifugé. Il fit d'abord tombé la jeune fille et s'assura bien qu'elle fut recouverte de serpillère et autres truc. Manquait le jeune homme... Il décida de s'amuser en les laissant approcher un peu ses secrets. Soudainement sous le pied du garçon s'ouvrit une trappe. Sa jambe y plongea totalement. La trappe dite menait à une toute petite grotte qui appartenait au placard même et qui le suivrait toujours si jamais il décidait de s'en aller. C'était complètement irrationnel que cette chose, ce placard. Mais il existait bel et bien, objet magique et étrange, dont on ne connaissait ni l'origine, ni la fonction, ni le désir. Pour aller dans la grotte même, les deux adolescents devrait se salir un peu. Le passage qui y menait par la trappe n'était pas bien large et ils devraient y ramper sur une bonne centaine de mètre. Le placard rigola un peu en son intériorité. Il allait bien s'amuser, et les deux adolescents trouveraient un de ses secrets, un de ses trésors, et comprendraient qu'ils y aura plein d'autres options à explorer. Que le placard était infini en possibilité, et qu'ils leurs donnaient la chance de le découvrir un peu...

I fell down a hole !

Ange poussa un hurlement quand un de ses pieds se déroba sous lui alors qu'il allait venir en aide à son amie. Sa jambe passa entièrement dans une trappe, et il tomba pendant quelques longues secondes, avant d'aterrir sans douceur sur le sol rugeux d'une...Grotte ! Comment ça une grotte dans un placard ? Le jeune homme secoua vigoureusement la tête pour se remettre les idées en place. Il regarda vers le haut, espérant y voir quelque chose et pouvoir remonter, mais avant qu'il puisse faire quoi que ce soit, une Hayley de 50 kilos lui tomba sur la tête, lui arrachant un grognement, et se retrouva à plat dos dans la grotte. Il cria encore un petit coup, puis poussa sa jeune amie aux cheveux de feu par terre, et chercha des yeux l'entrée béante par laquelle il était passé. Mais plsu d'entrée ! Plus rien pouvant indiquer que, quelques minutes plutôt, il se trouvait encore dans un placard à balais. Un peu énervé, il poussa un grognement en se frottant le crâne, et avança à quatre pattes dans le tunnel sombre.

-On est où, bordel ? S'énerva-t-il, plus ou moins à l'attention d'Hayley

Puis il se calma, s'assit en tailleur face à l'intérêssée, et lui demanda :

-Tu savais qu'il y avait une grotte ici, toi ?

Faisant signe à Hayley de le suivre, il se remit à ramper dans le tunel, se rapant les genoux contre la roche froide, pestant contre l'humidité et les gouttes d'eau qui lui tombaient sur le crâne et les cheveux, mais toujours en riant. Après dix minutes, ils atteignirent le bout. Ange se releva, et réalisa qu'ils se trouvaient juste en face d'une plage de sable blanc et fin, avec un palmier, et que, malgré les nuages, un léger vent chaud soufflait. Il ferma les yeux quelques secondes et le laissa s'engouffrer dans ses longs cheveux.

From heaven, we fall.

J'entends Ange crier, ma flamme s'éteint dans un petit courant d'air. Je ne comprends pas ce qu'il se passe.
-Ange, Ange, tu es là?

Pas de réponse, je réessaye, toujours rien. Jamais deux sans trois. Je panique, que puis-je faire. Je me calme, tentant de réfléchir, mon meilleur ami ne répond plus, c'est assez difficile de se concentrer dans un pareil moment. Je tâte pour trouver la sortie, me disant que si j'arrive à trouver Mrs Mystery à l'extérieur de ce placard, je pourrais lui dire que mon cher Ange a disparu.

-Mon Dieu, mon Dieu, Seigneur aidez moi. dis-je à voix haute.
Je ne pense pas qu'une foi quelconque envers le Seigneur tout Puissant m'aide énormément s'il s'agit d'un acte magique. Dieu ne contrôle pas les évènement, il n'est que le guide spirituel des Hommes qui croient en lui. Dieu aide les gens qui ont besoin de croire en quelque chose. C'est l'idéal de l'être humain. Il n'est là que pour rassurer, et non pour agir.

Je tâte de plus en plus vite, la panique revient petit à petit. Soudain, le sol se dérobe sous moi, je tombe. Je heurte quelque chose de mou, un corps apparement. Le truc mou pousse un petit cri. Ange, c'est lui, je suis soulagée. Je n'ai même pas le temps de parler que mon ami me pousse sur le côté. Je l'ai à moitié écrasé.

Je regarde l'endroit, on voit un peu ici, comme si une lumière éclairait au loin. Nous sommes dans une grotte apparement, et d'après ce que je discerne, c'est un petit tunnel dans lequel nous devons évoluer à quatre pattes.
-On est où, bordel ? pesta Ange.
Il s'assied en tailleur face à moi, je fais de même.
-Tu savais qu'il y avait une grotte ici, toi ?
Je répond "non" d'un hochement de tête. Puis Ange se met à avancer dans le tunnel, faisant signe de le suivre, ce que je fais immédiatement pour ne pas perdre mon ami des yeux une seconde fois.

Le sol est froid, il y a de l'humidité et quelques gouttes d'eau froide glissent sur les parois ou bien nous tombent dessus en transperçant le plafond bas. La grotte est vraiment étroite, au bout de 5 minutes, je commence à avoir mal aux genoux à force de les frotter sur le sol dur et rugueux. Mais nous continuons d'avancer, lentement mais sûrement. Soudain, une trouée, la fin du tunnel.
"Mon Dieu, suis-je au Paradis?" pensais-je.
Ange se relève, je fais de même à sa suite. Un paysage très différent de notre petite Écosse s'élève devant nous. Il fait un peu chaud, il y a du sable blanc et fin, un palmier, et un petit vent. Je restais bouchebée, incroyable.
-Oh my gosh, this is amazing! Ne pus-je m'empêcher de dire.

Ange me regardait en souriant. Je lui rendit son sourire et commença à avancer vers le palmier. Arrivée à côté, je leva mon bras, je voulais m'assurer que tout cela était bien réel. Le contact avec le bois m'assura que tout était vrai. Ce n'était pas mon imagination.

-Tu penses qu'on est à Narnia? demandais-je, les yeux pétillants, espérant être l'héroïne d'un de mes livres favoris.

Le placard regardait les deux jeunes gens se dépatouiller entre eux. La fille était tombé sur le garçon dans un joli concert de gémissement de douleur. Ils étaient décidément très drôle ces deux là. Après s'être assuré que tout allais bien, ils poursuivirent leur route. Le placard les suivit "mentalement". Les deux adolescent arrivèrent à une plage de sable fin et blanc, avec des cocotiers et des palmiers, une mer d'un bleu turquoise, sous un soleil couchant. Un vent chaud soufflait. Et non, ils ne rêvaient pas, ils avaient attéris sur une plage soit disant paradisiaque. Le ciel que les deux jeunes gens voyait semblait réel, mais tout cela n'était pas vrai. Ou du moins pas vraiment...

La grotte déboulait dans... Une autre grotte, bien plus grande. Et cette autre grotte bien plus grande faisait également parti du placard. Elle renfermait cette magnifique plage. Le faux soleil était en fait un gros diamant qui se reflètait avec un rubis pour donner cette impression de soleil couchant. Le ciel n'était autre que le fond de la grotte, qui gardait cette couleur étrange, si semblable à un vériatble ciel. La plage en elle même ne faisait qu'une vingtaine de mètres et la mer s'étendait sur une cinquantaine de mètres. Le placard eut envie de tourmenter un peu les deux adolescents en extase devant le paysage. Décidément quesqu'il s'amusait aujourd'hui. Le sable sous leurs pieds devint mouvant et ils s'y enfoncèrent jusqu'à la taille en quelques secondes avant qu'il se solidifie. Dans le couloir du Mystery un enfant entendi des cris et regarda d'un air suspicieux le placard. Finalement vu qu'il devait rejoindre un ami il haussa les épaules et se détourna des mystères du placard.

Les deux jeunes gens étaient pris au piège. Pour combien de temps? C'était au placard d'en décider. Et pour l'instant il n'avait pas l'intention de les lâcher. Il s'amusait décidément trop bien. Il émit un rire intérieur. C'est une grande joie pour lui que de malmener et bienmener les humains à sa guise. Se sentant d'humeur poétique et ironique, il voulu déclamer quelques vers. Mais ce n'était pas chose simple. Il n'avait pas de bouche à proprement parler. Alors il fit apparaître une sorte de fantôme, un subsitut de lui, sous la forme d'un renard fourbe. Le renard regarda les deux jeunes gens avec un énorme sourire impossible à faire pour un renard tout à fait normal. Le placard réfléchis doucement. Un haïku lui venait à l'esprit...

-" Venez Visiteur
Pris par votre curiosité
Jouez avec moi..."

Et le renard s'éloigna pour disparaître. Le placard n'avait pas vraiment idée que les renards ne parlaient pas. Mais il s'en moquait comme de son premier balais. Et il aimait les haïkus suite à un séjours de trente années au Japon. Le placard soupira d'aise et continua à retenir Hayley et Ange contre leur gré, attendant avec délectation leur cris et affolements.

Komm ins Feuerland, wo ich gefangen bin !


Ange pouffa. Les bondieuseries qu'affichait Hayley l'amusaient. Il était persuadé que Dieu n'avait rien à voir là dedans, et qu'il ne pourrait lui être d'aucun secours. Il pensait surtout que le placard était bizarre et que Mrs Mystery ne leur avait pas tout dit là dessus. Il s'avança sur le sable en compagnie de sa jeune amie, et se demanda où ils pouvaient bien être, tandis que la rouquine s'exstasiait, et se demandait s'ils étaient à Narnia.

-Peut-être, ironisa Ange, se moquant légèrement de l'américano-écossaise.

Evidemment, c'était possible, mais il en doutait. Quoique, en réfléchissant bien, les enfants Pevensie étaient arrivés pour la première fois dans cet autre monde par l'intermédiaire d'une armoire...Mais y avait-il de tels paysages, à Narnia ? Non, cette aventure leur était propre, il en était sur. De toutes façons, le seul moyen de le savoir était d'avancer et de voir par soi même.

Mais les deux adolescents n'avaient pas fait dix pas qu'ils se retrouvèrent emprisonés dans des sables mouvants. Hurlant d'effroi, Ange se dit qu'il aurait bien aimé avoir Estéban près de lui à cet instant précis. Il regarda Hayley, paniqué, et un renard apparut, sourit d'une façon effrayante et tout sauf naturelle, leur récitant une sorte de poème avec une voix d'outre tombe...Ange secoua vigoureusement la tête et se débattit. Soudain, une idée lui vint. Il se changea en chouette effraie, réduisant ainsi le volume de son corps, et pouvant s'extirper de sa prison de sable. il s'envola bien vite pour être hors de portée du sable et regarda tout autour de lui, charchant une solution pour Hayley. Il ne pouvait pas rester longtemps sous forme animale, d'autant que celle-ci n'était pas sa forme fusionelle. Il pensa aux pouvoirs de la jeune fille et, allant se poster sur un palmier, puis reprenant forme humaine, lui cria :

-Essaie de changer le sable en verre en le faisant chauffer très fort !

Il se doutait qu'après l'effort qu'il lui demandait elle serait épuisée, mais, il fallait absolument qu'elle sorte de là. Elle pouvait mourir ! Ange ne comprenait pas clairement la nature de la situation, il n'était donc pas aussi inquiet qu'il devrait l'être, mais il se doutait que tout ça n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de "naturel".

I'm looking up for a solution.

Prisonniers du sable, Ange et moi nous débattons. Je n'aime pas trop le sable, il s'insinue partout, il est dur, et en plus il gratte. Je regarde partout, cherchant une solution.
Ange, lui, parvient à s'extirper de cette triste situation. Mathématiquement, si l'on arrête de bouger dans un sable mouvant, on s'enfonce beaucoup moins vite. J'arrête de bouger.
-Essaie de changer le sable en verre en le faisant chauffer très fort !
-Très bonne idée, et quand je serais grillée, tu feras quoi?

Il n'y a rien à faire, c'est perdu d'avance. En plus mes mains sont dans le sable, et tout le monde sait bien qu'il faut de l'oxygène pour allumer un feu, il n'y a pas d'oxygène dans ce sable. Je ne parviendrais qu'à former de toutes petites étincelles, et encore.
Ange me regarde désespéré. Il faut que je réfléchisse, mains ensablées, enfoncement six pieds sous terre... Je crois avoir une solution, il suffit que je sorte un seul bras du sable et que j'allume une flamme, mais je devrait l'allumer vite car mes mouvements pour sortir mon bras va me coûter quelques centimètres de plus sous le sol mouvant.

Passage à l'acte, je me tortille pour tenter d'extirper un bras. Je réussit d'abord à faire passer ma main droite, puis à lever le bras hors du sable. Je suis déjà épuisée. Le sable m'a spire soudainement de plusieurs centimètres, bloquant ma bouche. Je claque des doigts et un brasier impressionnant se forme. Ne pas oublier que le sable fond à une température de 1100 à 1200 degrés celsius, je ne suis pas capable de faire du verre.

Néanmoins, avec l'apparition du brasier, c'est comme si le sable me rejetait. Effectivement, au lieu de continuer à m'enfoncer péniblement, je suis en train de remonter à la surface. Et très vite, je suis éjectée, je fais un bond de quelques centimètres avant de pouvoir enfin re respirer.

-Il est pas un peu bizarre ce sable? C'est comme si il avait eu peur du feu. dis-je à Ange qui m'avait rejoins.

Elle veut jouer avec le feu la fille au cheveux rouges. Elle est pas drôle... En son for intérieur le placard bougonna un peu et l'éjecta du sable. Bah... Ils n'allaient pas rester sur ce paradis de plage longtemps... Le placard qui commençait à s'ennuyer un peu commença à avoir des idées. Les deux jeunes n'allaient sûrement pas apprécier, mais c'était ça qui comptais. Il rigola doucement, si tenté qu'un meuble puisse rire et commença à préparer son petit délire. Il ne voulait pas tuer les enfants. D'ailleurs Mrs Mystery l'avait avertis, si il en tuait un seul, c'était à elle qu'il aurait affaire. Et il ne doutait pas qu'elle puisse le réduire en miettes. Oh! Il en avait bien perdu quelques uns des enfants. Mais soit on les avaient toujours retrouvés, soit ils étaient à l'autre bout du monde et ne voulaient pas forcément revenir. D'ailleurs à cause de cela on racontait pas mal de choses...

Ils se sont donc tous les deux retrouver sur la plage. Et la mer se lève fortement. Pas méchament, mais juste pour envoyer une vague assez forte pour tremper les deux jeunes. La vague d'eau salé les renversa et les envoya plus loin sur la plage. Ils étaient à présent et trempé, et plein de sable. Super ! Le placard émit un rire qui dut s'entendre un peu. Enfin cette fois il réenfonça les deux adolesncent dans le sables mais tellement vite qu'ils ne purent rien faire cette fois. Et le sable les mena ailleurs. Ailleurs, pas si loin. Mais dans le parc de Landcastle. Il se retrouvèrent dehors, complètement trempés et plein de sable. Un coup de vent fort et frais les accueillit joyeusement. Comment c'étaient-ils retrouvé dehors? Mystère. Ils ne le sauront sans doute jamais.

Mais c'était fini le jeu... pour aujourd'hui.

Slushy things.

La vague qui vient nous frapper est assez forte pour nous emporter un peu plus loin sur la plage. Nous sommes à présent complètement trempés, mais avant même que j'ai le temps de bouger, parler, ou faire quoi que ce soit, le sable nous ré-aspire sauvagement.

Je ne respire plus, ne comprenant pas ce qui se passe. Quand je sens que notre petit voyage au fond du sable s'est arrêté, j'ouvre les yeux, lentement, difficilement, et j'aperçois que j'ai le nez dans une.... Touffe d'herbe? Je me met difficilement sur le dos et je tousse pour extraire le sable qui s'est infiltré dans ma gorge. Je me retourne, grâce à Dieu, Ange est toujours là. Mes mains se resserrent sur l'herbe, comme si j'avais le désir de m'y encrer solidement.
Je vois les nuages, les magnifiques nuages qui bougent paresseusement dans le ciel bleu. Cette vue me change de la plage au ciel gris. Je me redresse, désirant tout de même savoir où nous nous trouvons. Quelque part dans le domaine Landcastle. Whoa! Vraiment étrange ce placard, sommes nous vraiment à Landcastle, mais puisqu'il ne nous n'est rien arriver depuis plusieurs minutes déjà, je suppose que oui.
Mes vêtements me collent désagréablement à la peau. Je suis couverte de sable mouillé et le petit vent frai qui souffle sur le domaine me donne froid.

-C'est...Incroyable... déclare Ange.
Effectivement, on ne peut pas trouver plus incroyable que ça. Un placard, puis une grotte, puis une plage, puis Landcastle, je n'avais jamais autant voyagé dans la même journée.
Ange ouvre sa main, il y découvre une chose incongrue. Un rubis. Il l'examine, le retournant dans tous les sens pour vérifier si c'est un vrai.
Puis il me le tend avec un énorme sourire.
-Tiens, c'est pour toi. Ça te rappellera notre incroyable aventure. Mais ne me demande pas d'où il vient, je n'en ai pas la moindre idée. Allez, rentrons, on va crever de froid.
-Merci, dis-je en prenant le rubis que je met aussitôt au plus profond de la poche de mon jean.
J'en ferrais sûrement un pendentif pour un collier. Nous nous levons, Ange pose sa mains sur mon épaule et nous allons vers l'orphelinat. Je suis sûre qu'en rentrant, tout le monde nous regardera bizarrement, en même temps, les plages de sable blanc sont inexistantes ici. Je pense que nous avons mérité une bonne douche. Mais vivement une prochaine exploration.