[Rp antérieur à celui avec Anja =)]

Whisky, whisky, whisky, je veux du whisky, whisky gratuit.

Jack, assis au milieu de nulle part, en tailleur, les yeux fermés, dans une concentration de fer. Un peu plus et il se mettra à flotter, comme ces moines qui méditent. Sauf que lui, c'est actuellement un volcan au bord de l'éruption. Son don ne veut pas marcher, il tournoie dans tous les sens et lui donne mal à la tête. Finalement, Jacky ouvre ses yeux d'un coup sec.

Marche pas, don pourri. Je veux mon whisky. Pourquoi le whisky est jamais là? Le whisky c'est bon, et j'ai soif. Pourquoi il ne pleut pas du whisky?

Parce que sinon tout le monde finirait comme toi, Jack.
Le voilà qui se relève en titubant sur le côté, merci le mal de crâne. Puis il scrute l'horizon, en se demandant où il peut bien être. A quoi ça sert d'avoir une boussole dans la tête, si on ne peut même pas savoir où on se trouve? En plus de ça, il n'a nul part où crécher pour la nuit, mais ça, c'est une habitude.
Enfin là, c'est surtout parce qu'il débarque. Maman a dit cache toi, alors le fils est parti se cacher. En théorie, c'est ça. En pratique, elle l'a menacé, en lui affirmant qu'il avait tout intérêt à faire profil bas au près de Croix, qui est particulièrement sur les nerfs, et pas forcément encline à devoir en plus régler ses singeries.

J'ai pas fait expr... Non c'est faut, c'était totalement délibéré, voulu, réfléchi. Peut être pas trop réfléchi, et les dégâts colatéraux n'étaient pas voulus, eux. Maintenant c'est fait.

Le sorcier pousse un soupir à fendre l'âme, l'air soudain accablé, alors que la seule chose qui l'ennuie est le manque de boisson actuellement.

Le whisky est, avec Pearl, l'une des choses dont j'ai besoin quotidiennement. Je souffre autant qu'un tournesol au milieu de la banquise pendant la période des six mois de nuit. En plus de ça je suis perdu et j'ai mal à la tête.

Ses yeux se réduisent à deux fentes alors qu'il scrute les alentours. Des champs, des champs, des champs, son champs, et un chemin de terre qui se sépare en plusieurs embranchements un peu plus loin.

Et les panneaux, ils connaissent pas les panneaux? Tous les paysans du coin naissent avec une carte de la région gravée dans la rétine?

Si tel est le cas, il n'y a plus qu'à trouver un paysan carte. L'homme se remet en marche en grognant tant qu'il peut, marmonant des choses insaisissables à l'adresse de tout ce qui l'entoure.

J'aime pas la nature. Et ces fichus insectes qui sautent partout là. J'aime pas les insectes. J'aime pas l'Ecosse, c'est décidé.

Les insectes en question le narguent, sautant devant lui, par dessus lui, derrière lui, sur lui. Oh oui sur lui. Une petite sauterelle impudante vient de finir sur le bras gauche de Jack qui n'y réfléchi pas plus. Il s'inflige une grande claqe sur la bras, une de celles qui raisonnent.
Et manque l'insecte qui a senti venir le coup.
Sous le coup, la bouche de Jacky se crispe et il étouffe un glapissement en regardant la main qui vient de le frapper -sa main- comme si c'était un corps étranger.

Définitivement: je hais cet endroit.

Nouvel insecte, non identifié, qui passe juste sous son nez pour le narguer. Jackie explose. D'un geste vif il se saisit de sa dague, se met en garde au milieu du champ pour faire face à ses dizaines d'adversaires dont la taille tient du centimètre, et commence à trancher à tord et à travers dans les céréales.
Ça ne fait pas de Chocapics ou de Smacks comme dans les pubs.
Il met un soin tout particulier à tailler en pièces un plan qui a osé lui chatouiller le nez, et le tranche jusqu'à ne lui laisser qu'une dizaine de centimètres de hauteur. Là, accroupi, il s'arrête.

Fichus... Au moins ça défoule. Et que ça vous serve d'avertissement!

Avec un reniflement de dédain, il se lève et se remet en route. Les céréales ne s'ouvrent pas sur sa route comme la Mer Rouge devant Moïse, mais Jacky marche la tête droite et très fier de lui. Le Roi des Céréales n'a donc cure de ce que pense son peuple quand il passe. La situation n'a pas changé, mais maintenant le sorcier a juste l'air très fier de lui au milieu du champ.

A force de marche, il rejoint un chemin, sans intersections cette fois.

Enfin.

Il prend trente secondes pour tenter de se concentrer à nouveau sur son don. Don toujours aussi peu enclin à fonctionner, alors il laisse tomber, et tout à fait arbitrairement décide d'aller à droite.
Cinq minutes sans encombres. Et puis... Intersection. Et il reste planté devant comme un idiot, pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que quelqu'un apparaisse en haut de la côte, sur le chemin de gauche. A une dizaine de mètres quoi, mais il n'aurait pas pu le voir avant du fait de la pente.
Complètement ravi d'avoir enfin trouvé âme qui vive, Jack l'interpelle directement:

- Enfin un être vivant! Dites moi, il y a bien un village nommé Little Angleton dans le coin, non? C'est par où?

Il manque un truc... Ah ouais!

- Ah et, bonjour.

Là, c'est mieux.