Il est 18h30, et je suis assis à une table isolée dans un pub où j'ai l'habitude d'aller, même si il n'est pas proche de mon studio. C'est le Taylor Walker pub, se trouvant dans le quartier de la gare de Victoria Station. La gare est l'une des grandes gares ferroviaires de Londres située dans le quartier de Westminster. C'est aussi le nom d'une station du métro de Londres, qui se trouve au même endroit. Si je veux rentrer au studio, je n'ai qu'à prendre le métro depuis Victoria Station, empruntant la District Line jusqu'à Earl's Court, puis je change de train, restant sur la District Line, mais empruntant axe parallèle, jusqu'au terminus: Kensington Olympia Station. Je sais, encore des noms, plein de nom partout, vous allez en avoir super marre.
Un peu d'histoire? La gare Victoria est l'une des principales gares terminus de Londres, la plus importante du West End. Elle trouve ses origines dans la grande exposition de 1851, à l'occasion de laquelle fut créé un chemin de fer appelé West End of London and Crystal Palace Railway pour desservir le site des halles d'exposition qui avait été transféré de Hyde Park à Sydenham. Le terminus de cette ligne se trouvait dans Stewarts Lane à Battersea sur la rive sud de la Tamise. En 1858, une entreprise commune fut montée pour conduire les trains de l'autre côté du fleuve, sur 2 km de long : elle fut baptisée "Victoria Station and Pimlico Railway". Cette ligne a appartenu à quatre compagnies différentes : le Great Western Railway (GWR), le London and North Western Railway (LNWR), leLondon, Brighton and South Coast Railway (LBSCR) et le London, Chatham and Dover Railway (LCDR). Elle fut constituée en société par une loi de 1858.

La gare fut construite en deux parties : la partie ouest, ouverte en 1862, comprenant six quais, dix voies et un hôtel, le Grosvenor, de 300 chambres, était exploitée par le Chemin de fer de Brighton, tandis qu'à côté, la Compagnie de Chatham occupa, la même année, un bâtiment moins imposant à façade en bois. Cette dernière gare disposait de neuf voies partagées avec les trains à voie large du GWR, venant de Southall par la ligne du West London Extension Joint Railway via Chelsea. Le GWR resta copropriétaire de cette gare jusqu'en 1932, bien que ses trains avaient cessé d'y venir depuis longtemps. Chaque côté de la gare a sa propre entrée et un chef de gare distinct. Un mur séparant les deux parties concrétisait dans les faits cette séparation.
Au début du xxe siècle, les deux côtés de la gare ont été reconstruits. Depuis, la gare a une façade et une place communes, mais n'a pas pu être totalement "réunifiée". Les travaux côté Brighton, faisant appel à la brique rouge, ont été achevés en 1908 ; l'hôtel Grosvenor a été reconstruit, également à la même époque. Le côté Chatham, style édouardien mêlé d'éléments d'architecture baroque, dessiné par Alfred Bloomfield, fut achevé une année plus tard. Les deux parties ont enfin été reliées en 1924 par la suppression d'un mur écran et les quais ont alors été renumérotées avec une série unique. Dans les années 1980, la gare fut réaménagée intérieurement avec l'installation de boutiques dans la salle des pas perdus et au-dessus des quais dans la partie ouest.

La gare a longtemps été desservie par des trains assurant les liaisons avec le continent (par Folkestone et Douvres), et pendant la Première Guerre mondiale, elle devint le point d'arrivée et de départ des trains transportant les soldats de et vers la France, dont beaucoup étaient blessés. Après la guerre, le trafic des vapeurs avec le continent a été ramené sur cette gare, desservie notamment par le plus célèbre de ces trains, le Golden Arrow. Le quartier de la gare a accueilli également d'autres moyens de transport : une gare de bus londoniens sur la place devant le bâtiment, une gare routière pour les autocars desservant le sud de l'Angleterre. Victoria maintenant le terminus des trains (Gatwick Express) desservant l'aéroport international de Gatwick.
Le 18 février 1991, une bombe de l'IRA a explosé dans la gare Victoria, faisant un mort et 38 blessés.
Mais peu importe, je suis dans un pub n'est-ce pas? Alors parlons-en de ce pub. L'intérieur est constitué d'un mélange de tables à deux ou 4 places en vieux bois foncé et vernis, chaises assorties et fauteuils de cuir et de tissus rouge. Le comptoir aussi en bois foncé, luisant de petites flaques de bière. Dans le coin gauche de la salle, se trouvent les toilettes hommes et les escaliers qui montent au premier, et mène vers la salle de restaurant et les toilettes femmes. Ne me demandez pas comment je sais pour les toilettes femmes. Bah y a un panneau quoi..

La lumière du pub est égale à celle des lanternes à pétrole qu'on utilisait vers 1885, cette lumière blafarde et jaune donne une atmosphère calme malgré la force des conversations des clients du pub. Le pub, c'est le rendez-vous obligé de tous les britanniques, après le travail, vers 18h, touta la population des Iles de Grande Bretagne se retrouve dans les pubs. C'est comme l'heure du thé qui est immanquable, entre 3h et 5h, tout le monde fait une pause thé, c'est que nous respectons l'heure du thé comme une tradition. Il y a plusieurs façon de boire du thé en GB. Chaque thé doit avoir une température et un temps d'infusion différent. Le thé noir par exemple, se fait infuser pendant 2 à 3 minutes dans une eau à 100°C. Et on met le lait avant le thé. Bien, maintenant voyons si vous avez apprit quelque chose, un petit thé peut être?
Je ne me trouve pas là par hasard, j'ai donné rendez vous à une jeune femme qui s'est présentée au Département de la Police Magique à la recherche d'un poste. Minuit Halliwell, et donc ça fait 20 minutes que je suis là, et elle ne va pas tarder, j'ai fixé l'heure à 18h45. C'est un entretient d'embauche, je préfère faire ça dans des endroits détendus, quoique mon bureau à Orphéo est aussi un endroit détendu, mais même si je suis Chef je veux avant tout qu'on me considère comme un ami, c'est mieux pour le boulot.

Vous pensez sûrement que le pub dans le quel je me trouve est un pub unique, qu'il n'en existe aucun pareil dans Londres. Vous vous trompez. Taylor Walker est une chaîne d'environ 106 pubs sous licence au Royaume-Uni, détenue par Punch Taverns . Ils sont connus pour servir la bière en fût, le partage des assiettes et des plateaux et des classiques britanniques, comme la morue et des tartes qui sont parmi les choix les plus populaires. Le nom de Taylor Walker est tiré de la brasserie de Londres célèbre qui a été fondée en 1730, et a été acquise pour une utilisation exclusive par Punch Taverns comme un nom de marque en 2010. La majorité des Taylor Walker sont basés à Londres.

Il est 18h50 et je me tourne les pouces sur mon siège. Je viens de finir mon troisième verre de bière. Il est temps de passer à la choppe! Qui est en elle même, beaucoup plus grosse qu'un verre déjà volumineux. Je me lève et je contourne la table, je me dirige vers le comptoir sur lequel je pose mon verre. Je cherche le barman des yeux, celui ci venant jusqu'à moi.
- Mets moi une choppe, s'il te plaît.
- Ça roule!
Le temps qu'il prépare ma boisson, je regarde le reste de la pièce, voyant tous ces gens discuter joyeusement, et moi tout seul comme un paumé à ma table. Certaines connaissances, me voyant accoudé au comptoir, me saluent de la main, je le rend avec un grand sourire. Le pub c'est comme une grande famille, ou une maison de quartier. Les pubs proposent des divertissements, d'ailleurs ici, on voit encore quelques bouts des décorations de la fête du nouvel an au plafond, je souris en les voyant. Moi j'étais au London Eye pour le feu d'artifice, c'était assez spectaculaire. Un bruit sourd, ma choppe est prête. Normalement on les fait glisser sur le comptoir, mais je regarde ailleurs, alors la poser est beaucoup plus judicieux. J'attrape la hanse, et je me retourne pour aller vers ma table. Une pensée me retient et je me retourne à nouveau vers le comptoir, interpellant le barman avant qu'il ne s'en aille trop loin.
- J'attends une femme, euh.. brune, pas très grande, enfin.. dis-je en cherchant une description plus poussée, je n'ai rien remarquer chez elle pour qu'elle soit différente d'une autre petite brune.. Dis lui que je suis là bas, ajoutais-je en soulevant ma choppe dans la direction de ma table, et en renversant une petite partie de la mousse sur le sol.
- D'acc John.

Assis de nouveau à ma table, je m'avachis de nouveau. Dans combien de temps va t'elle arriver. Dans combien de choppe. Oui, quand je suis dans un pub et que je m'ennuie, j'enchaîne les verres par 3, puis les choppes par 5, et ensuite je passe à la girafe... C'est pour ça, je crois, que nous les grands bretons, avons la réputation de boire comme des trous. J'avoue que les Australiens et les Canadiens sont aussi assez forts en la matière.
J'entame une grosse gorgée dans ma choppe. Vous voulez savoir des choses sur la bière?
La couleur de la bière résulte des types de malts de spécialité utilisés. À peine 10 % de malt black patent, mélangé à un malt de base, est suffisant pour produire une bière noire comme l’ébène: les bières blondes brassées avec des malts blonds très pâles, donnant l’amertume et des arômes fruités et floraux avec une mousse abondante. La plupart des lagers sont des bières blondes ; les ambrées et les rousses brassées avec du malt légèrement torréfié, donnant une couleur oscillant entre l’or cuivré et le roux franc, procurant des saveurs caramélisées, des notes de réglisse et de noisette ; les brunes font généralement intervenir un malt torréfié, de couleur foncée variant du brun acajou au noir ébène. Au goût, un équilibre entre l’amertume des sucres caramélisés et celle du houblon; les noires, principalement les stouts, à base de malts très torréfiés, comme le malt noir ; et les blanches, souvent non filtrées, doivent leur aspect à l’utilisation de malts de froment et à la levure en suspension.
Les blanches sont les plus fortes. Et je bois principalement des blondes, même si les brunes sont aussi très bonnes. Je déteste les blanches.
Encore une chose, les bière pressions contiennent toujours de l'eau. Je sais pas pourquoi, mais il va bien falloir qu'un jour je me renseigne sur le sujet.

La petite horloge au dessus du bar fait "ding dong" à l'unisson avec celle de la gare de Victoria que l'on entend bien d'ici, malgré le bruit des conversations et de la rue. Ah, ça fait environs 30 minutes que je suis là. Génial. J'espère qu'elle ne va pas tarder, j'ai pas envie de commencer une deuxième pinte, la bière c'est cool, mais ça donne envie de pisser. Et puis j'ai pas non plus envie d'être complètement bourré, bien que je tienne l'alcool remarquablement bien. Imaginez la situation "Ah, désolé, on continue chez moi?", si je dis ça, ça signifie que j'ai envie de baiser. L'alcool fait dire des choses folles.
J'entends une barman dire un truc qui ressemble à "Mme, cet homme désire vous voir". Sur ce je me redresse tandis que la femme que j'attendais depuis une bonne quinzaine de minute avance vers la table ou le me trouve. Elle attrape une chaise et se s'assied à une distance équivalent à 1 mètre de moi, quel étrange rituel.
- Veuillez m'excuser pour mon retard, si vous n'acceptez plus de me voir je comprendrai.
- Mais vous êtes là, souriais-je, et vous aviez l'air enthousiaste à l'idée de travailler dans la Police.
Bon, qu'est-ce que je fais moi? En réalité, c'est le premier entretient que je fais en tant que Chef.. Et j'avoue être un peu perdu.
- Vous boirez bien quelque chose?
Et voilà, notre réputation de boire comme des trous revient au galop. Vraiment ces Anglais! Euh, enfin Écossais je veux dire! Dites jamais à un Écossais qu'il est Anglais, ça pourrait vous nuire.

J'attends sa réponse, tout en détaillant son visage. Un bleu vers l'œil droit, et une légère coupure à la lèvre. Se serait elle battue?
- Vous avez une mine affreuse, dis-je soudainement avec un air grave.

Minuit me fait un peu penser à l'un des ces illuminés. Toujours en train de croire que quelque chose les possède. En général c'est parce qu'on ne contrôle pas ses pouvoirs que ces impressions naissent. Comme je l'ai dit, la magie, c'est comme les muscles, ça se contrôle, mais elle a l'air de croire que dans son cas c'est impossible. Soit, elle pense ce qu'elle veut.
Il existe des moyens des runes de protection par exemple, pour se sauver d'une malédiction, d'un sort.. Et dans le cas de Minuit, si elle en a tellement peur, elle peut toujours essayer une rune d'enfermement. Certes, cette rune peut aussi bloquer partiellement les pouvoirs, si on ne sait pas d'où vient le problème, c'est conseillé.
Minuit me demande si j'ai peur qu'elle fasse du mal à quelqu'un.
- La vie est une aventure, il faut savoir la savourer en prenant des risques. Répondis-je.

Non, je n'ai pas peur qu'elle blesse quelqu'un, parce que je sais que ça ne se produira pas, parce que je sais aussi que si ça se produit, ça ne sera pas de sa faute, et parce que j'ai confiance. Il arrive, dans des cas très rares, que l'on me reproche cette confiance poussée, servie sur un plateau d'argent à des inconnus, et je répond que tout le monde est voué à faire des erreurs, la perfection n'existe pas chez le genre humain, enfin humanoïde, parce que je suis un sorcier, un simple sorcier au milieu de tellement d'autres.
- Tu seras responsable de moi et si Lilith s'empare de moi, n'hésite pas à me tuer s'il le faut.
Me tutoyer soudainement, comme ça, c'est assez effrayant, ça ressemble un peu à un avertissement. Un truc de méchant, comme « vous allez mourir dans 5 jours si vous ne faites pas ça, ça et ça. ».
- Personne ne mourra. Dis-je d'un ton fort et autoritaire.

Ça suffit, plus de mort, la dernière guerre en a fait trop. Et il y en a beaucoup que je connaissais, des gens d'Orpheo, des amis de mon père, et mes amis. Mon ex aussi, pour tout dire, je ne la regrette pas vraiment, c'était un peu une allumeuse, elle était avec moi juste pour dire « je suis avec le Chef de la Police Magique, respectez moi. », une gentille fille en somme, et plutôt bonne au lit, oh oui, sacrément bonne au lit. Mis à part ce point, c'était une vrai conne.

Je ne saurais dire exactement pourquoi je veux Minuit dans mon Département. Je pense qu'elle a des capacités intéressantes, et que même si elle se considère comme dangereuse, il y a des solutions à chaque problème, ceux qui avouent le contraire sont emprunts au désespoir le plus total, et moi je pense qu'il y a toujours de l'espoir.
En ce qui concerne sa « malédiction », je ne pense pas que ça va la rendre inefficace, et associable, j'espère que ça va la rendre plus forte face aux problèmes auxquels elle sera confrontée lors de certaines affaires. Travailler dans la Criminalité, c'est un boulot à plein temps, et surtout chez les doués. La criminalité chez les humains ne prend que quelques formes, mais chez les doués, ça prend tellement de formes, il y en a autant que de dons, de sorts, de runes, de malédictions. Autant que tous les êtres magiques de ce monde. De plus, certaines de ces formes de crimes sont invisibles car elles sont mentales, ce qui rend le monde magique encore plus dangereux. Mais nous savons faire face à ce genre de chose.

- Dès demain, vous viendrez au Département pour commencer votre stage, je veux vous y voir pour 8h. Annonçais-je.
Je sais très bien que je ne vais pas arriver avant 9h, ou plus tard, mais il faut qu'elle soit à l'heure, parce que c'est sa formation, sa chance, son occasion d'être quelqu'un d'autre, de devenir utile.
Juste une chose qui me tracasse. C'est qui Lilith?!
- Une dernière chose, qui est Lilith? Demandais-je alors.