« L’indulgence est la fontaine où le mépris va boire. »

De la musique dans ses oreilles, quoi de meilleur ? Entendre ça en humant les effluves des bouffées d'oxygène que l'ont fait rentrer doucement dans ses poumons. Savourer chaque intervalle, chaque dissonance, chaque quadruple croche, chaque battement du métronome, chaque changement de rythme, chaque nouvelle mélodie, chaque polyphonie, chaque onde longitudinale..

Il était parti de chez lui un peu, laissant Néphilim tranquille car elle avait besoin de travailler un peu. Il était déjà tard et Matt lui avait intimé de ne pas tarder à se coucher car le lendemain elle avait cours tout de même et qu'il fallait mieux être en forme en cours et bien écouter que de ne pas faire ses devoirs car les devoirs on peut les rattraper. Les heures de cours plus difficilement.

Il était donc parti arpenter Little Angleton, la ville où il s'était installé. Il commençait à s'y complaire mais n'oubliait pas son objectif final. Avec Nephilim, son âme s'était apaisé et chaque jour semblait innover par rapport au précèdent. Cette petite fille lui éclairait la vie. Elle était tellement drôle et gentil. Même si parfois, elle avait des coups de moins bien, comme tout le monde en fait, Matt l'adorait.

Il se rendait finalement au bar histoire de boire un verre sans aucune arrière pensée. Enfin si, celle, peut être, d'entendre quelque chose à propos de sa mère. Il était toujours obsédé par ça. Il allait a son bar préféré mais aussi le plus connu de Little Angleton. Il avait ses habitudes maintenant et c'était "The Lonely Ghost". L'ambiance était sympathique et généralement il n'y avait pas trop d'agitation.

Avec la musique dans ses oreilles, il n'avait presque pas envie de rompre ce moment de paix avec lui même. Il se mit à chanter tout seul dans la rue "And she's buying a stairway to heaven !" et en imitant le solo de guitare en air guitar. Les gens le prenaient peut être pour un fou mais lui il s'amusait. C'était un adulte dont le coeur était encore celui d'un enfant et le cerveau déjà celui d'un adulte. Parfois le cerveau grandit plus vite car il est obligé face à des évenements traumatisants parfois. Mais le coeur lui ne grandit jamais qu'à sa façon. On ne peut rien faire contre ça, seul le temps peut y faire quelque chose.

Il rentra donc dans le bar en enlevant ses écouteurs et en arrêtant de faire ses gestes bizarres. Il s'en fichait de la réaction des autres mais il n'avait pas non plus totalement envie qu'on le prenne pour un fou et qu'on l'enferme. Un sourire flottant à moitié sur ses lèvres et l'esprit rêveur, il passa la porte. Le bar n'est pas très peuplé ce soir.

Sans faire attention à quoi que ce soit, Matt se hâta de passer devant le bar et demanda une bière. Il remarqua le regard de la jolie fille blonde à côté de lui et la regarda brièvement. Des yeux bleus que Matt croisa et qu'il regarda avec un certain affront dans le regard. Elle était habillé en bleu nuit. Etrange car Matt était aussi d'un bleu assez foncé.

Il prit sa bière et se mit à une table, en s'éloignant. Cela devait juste être une tentatrice et Matt n'avait pas envie de parler pour l'instant. Il préférait être seul avec ses pensées. Il prit une gorgée lentement. La mousse s'insinua dans sa gorge. C'était bien frais, cela faisait du bien. Il jeta un nouveau regard à la blonde sulfureuse. Il devait admettre qu'elle était assez jolie. Elle n'avait sûrement rien dans le crâne pourtant. Il pensa à Nephilim et ses pensées dérivèrent.

" Quand on aime quelqu’un on l’aime entièrement. C’est ça le contrat. "

La blonde fait tourner le liquide dans son verre. Juste tourner, par habitude, par qu'elle s'ennuie.. un peu, beaucoup.
Passionnément, à la folie ? Pas du tout.
Elle aimerait qu'il viennent s'asseoir à côté d'elle, mais il ne vient pas. Il ne vient pas du tout même, car il part s'asseoir plus loin. A une table. Tout seul. Il n'a pas l'air vieux mais agis comme celui qui se fait payer un coup à boire le soir, après le boulot. Elle ne râle même pas. A juste un moment d'absence ou elle comprend qu'il se fou du physique. Elle boit son verre. Lui, commande juste une bière. Le liquide doré et sucré qu'elle a toujours trouvé mauvais. C'est étrange que la jeune femme pense ça, parce que l'alcool est elle, c'est une histoire d'amour habituellement. Mais pas là. C'est trop sucré, pas assez pur, bref, juste mauvais.
Elle lève un regard vers la serveuse. Dépose l'argent sur le comptoir. Elle n'est toujours pas bourré. Trois verres, ce n'est jamais pas grand chose. Elle aurait presque envie de s'allumer une clope juste pour s'occuper. Juste pour voir la fumée pas si épaisse passer ses lèvres teintes de vermeilles. Elle passe une langue sur ses dernières en soupirant. Se fait craquer les phalanges et hésite à reprendre un verre. Elle pense trop du coup. Pas assez bourrée, trop lucide, mais pas assez lucide si jamais une bagarre éclatait. Et penser, c'est mal..

Mes doigts tapent un par un en rythme sur le bar. La serveuse me regarde. Elle doit peut être se demander si je reprendrai un verre ou pas. Ce n'est pas le cas. Ou du moins, pas seule. Je soupire une nouvelle fois, j'hésite à aller ou pas à la table ou y'a l'inconnu. Si il avait été comme tous les jeunes à la recherche plus ou moins de jeune femme il serait venu.
Il n'est pas venu.
Si il était vraiment en couple il ne serait sans doute pas venu ici. J'en déduis qu'il est célibataire. A tord peut être. Mais j'y crois. Dur comme fer. En attendant, je ne sais pas si j'irai oui .. ou non. Bon. On fait comme toutes les jeunes femmes. Si la serveuse me regarde encore, j'y vais pas. Si non, j'y vais.
Elle ne me regarde pas. Je pince les lèvres. Elle finira par me regarder. Allez, regarde moi ! De toute façon, dans ces plans y'a toujours une faille, une terrible faille. Je pourrai rester jusqu'ici jusqu'à ce qu'elle me regarde. Juste histoire d'avoir une excuse. C'était mon deal, elle m'aurait regardé, alors je n'y serai pas allé. Depuis quand Lola Hellin manque de courage ?
Jamais. Je me lève.
Mes talons résonnent un peu trop fort dans le bar. Pourtant, un sourire sur les lèvres, un regard un peu baissé, un peu timide. Depuis quand Lola Hellin est timide ?
Jamais. Je relève les yeux.
Ce n'est pas une combin' par rapport à d'habitude. J'ai toujours des tas d'attitudes pour faire craquer des tas de différentes personnes. Mais lui, il a l'air différent. Rien que pour ça j'ai envie d'aller le voir. Je suis un peu fébrile. Je m'avance un peu plus, arrive à sa hauteur. Je ressemble à une petite gamine toute timide. Je rougis légèrement, baisse encore les yeux.

-" Je ... je peux m'asseoir ? "

Dis pas non, s'il te plaît dis pas non. Parce que c'est important pour la Lola qu'elle est à ce moment là. Pour toi, ça sera peut être un refus comme un autre, mais pas pour elle.
Parce qu'elle a longtemps été la fille superficielle. Elle se pensait comme ça. Et beaucoup de garçons regardaient son physique. Point à la ligne. Y'avait rien d'autre pour les cheveux blonds, le corps parfaitement taillé et les yeux bleus. Ils n'allaient pas plus loin.
Le physique, c'est suffisant pour une nuit. Pas besoin d'aller voir plus loin. Ses doigts fins au verni rouge Deauville se posent sur une chaise, attendent la réponse qui tardent un peu trop à venir. Elle patiente, hésite, rougis.
Lola ne rougis jamais.
Et pourtant c'est ce qu'elle fait à cette instant précis. Une mèche blonde s'échappe alors de son chignon doré. Elle le remet à sa place en regardant l'autre dans les yeux.
Evan à des yeux plus jolis pense-t-elle un instant.
Evan, il a sut aller plus loin que son physique. Mais c'est le seul. Elle n'aime personne de toute façon. Lui non plus.
Alors voilà.

C'est horrible cette attente, et pourtant c'est si court. mes yeux fouillent les siens, cherchent la réponse positive -ou pas - qu'ils pourraient me donner. Je remarque un léger tremblement de ma main gauche. Mon don qui s'agite un peu je crois. Pas de la peur. Je n'ai pas peur de l'homme en face de son verre de bière. Ce soir là bizarrement, je n'ai pas un nom, une ville de naissance et un âge déjà préparé. Non. Rien de tout ça. Ne reste que la vérité. Lola Hellin. Qui a tout perdu. Qui n'a plus rien. Et qui se demande si sous la carapace il y a encore quelque chose à trouver. Pas sûr. J'aimerai.. qu'il me dise oui.. Mais c'est tellement improbable ! Pourquoi il ferait ça mmm ? Pourquoi ! Après tout à ces yeux je ne suis que la fille superficielle et allumeuse.

Mais au fond. Qui es-tu vraiment Lola ?

HRP : C'est court, désolée, je me rattrape au tour suivant ♥

« La découverte est un plaisir aussi subtil et intéressant que la connaissance. »

Nephilim lui posait des problèmes en ce moment mais indirectement. Elle refusait d'aller en cours et à son âge, c'était plutôt grave. Il s'en préoccupait car maintenant il était son tuteur légal et si elle était analphabète, cela poserait un problème. Il devait trouver un moyen de la convaincre. Ce n'était pas chose aisée car la petite avait un fort caractère et même si elle aimait beaucoup Matt, elle était très têtue. Quelque part, bien sûr que c'était une force. Autre part les gens qui ont trop de caractère devraient savoir quand ils sont vaincus et quand il faut admettre l'évident. Alors Matt l'avait forcé à travailler un peu avant de partir. Il ne s'était pas énervé mais il avait parût inflexible, bien qu'intérieurement il aurait eu tendance à lui céder très vite si elle avait insisté. Le problème chez Matt c'est qu'il avait tendance à tout dramatiser.

Il avait d'autre problème aussi, cette histoire avec les Cross le mettait dans un grand embarras. Il avait tuer Gaël Cross de sang froid sans réfléchir aux conséquences. Bien sûr, il était peu probable qu'on découvre que c'était lui. Pourtant sur son visage, on voyait encore les traces de l'affrontement. Il devrait rester à l'abri pendant plusieurs jours. Bien qu'il se soit lavé les mains des centaines de fois, il revoit toujours les gouttes de sang perler sur ses mains. Ses mains pleine de rouge carmin, son corps inanimé. C'était mérité mais avait-il pour autant mérité autant de souffrance ?

Puis ce manque de socialisation le pourrissait aujourd'hui. Il rencontrait des gens bien sûr mais il se servait d'eux et les jetais après comme de vulgaires mouchoirs. C'était un choix évidemment mais un choix qui lui coûtait car Matt avait toujours apprécié les relations humaines et il lui semblait très difficile de manipuler les gens sans une once d'éthique en lui. Il n'arrivait pas à se durcir l'esprit. La faiblesse, voilà ce qui le caractérisait. Il décidait quelque chose en son for intérieur mais n'arrivait que trop peu souvent à se l'appliquer.

Il releva la tête. Depuis quand Matt Drust était faible ? Il était un Drust, fier, droit. Il s'en tenait à ses valeurs, il n'avait pas le droit d'oublier, de fléchir. La vengeance était une grande partie de sa vie actuelle et c'est ce pourquoi il n'avait pas ou peu d'amis. Il savait de toute façon qu'il n'arriverait pas à vivre une relation saine tant qu'il n'aurait pas apaisé son esprit.

Maintenant, il leva les yeux et aperçut la jeune femme qu'il avait aperçu au bar qui se tenait droit devant lui. Il se passa rapidement une main sur les yeux. Encore une qui voulait l'énerver. La dernière blonde qu'il avait rencontré se nommait Willow Smith et cela c'était relativement mal passé. Mais bon, laissons lui une chance de s'expliquer.

Apparemment, elle avait l'air timide et embêtée de se voir comme ça. Voir même énervée contre elle-même. Elle n'osait pas parlé et se tenait droit devant lui, comme ça. Matt avait aussi un caractère timide parfois et il savait que recevoir un refus dans ces moments de timidité c'était terrible. L'échec nous brûlait les joues et on n'osait même plus regarder la personne. Quelque part, on se sentait soulagé tout de même. Elle s'approcha pour venir très près de Matt et baissa les yeux, comme si elle avait honte.

-" Je ... je peux m'asseoir ? "

Oh, elle voulait juste s'asseoir rien de grave. Il était soulagé, il avait peur que ça soit encore un fardeau supplémentaire. Il soupira et eût un large sourire, s'efforçant de ne pas rire. Elle avait l'air d'une enfant, qui avait peur de se faire punir. Ca ne serait qu'un refus de plus, n'est-ce pas mademoiselle ? Ne soit pas méchant comme ça Matt, elle n'a pas l'air de faire ça tout le temps vu son aisance dans l'exercice. Bizarrement, le rouge lui monta aux joues comme si elle lui avait fait une demande indécente.

- Euh, j... Oui, bien sûr.

Ridicule, tu es encore plus ridicule qu'elle. Trouve une autre phrase, vite, ressaisis-toi.

- Faites comme chez vous.

Mais pourquoi tu la vouvoies ? T'as pas 50 ans, elle non plus. C'est une très jolie fille, t'es jeune, profite! Cesse de te poser des questions et prends l'amour charnel que t'offre cette jeune femme sans te poser une once de question. Ah Matt, voilà pourquoi tu n'es pas comme tout les autres. Parce que tu n'y arrives pas, tu n'arrives pas à sauter sur n'importe quelle fille sans réfléchir. Il faut que tu t'attaches, que tu apprécie la personne, que tu discute avec la personne, tu es trop vieux dans ta tête.

Il bût une gorgée de bière pour se redonner constance. Matt voulait être fier comme un coq mais quelque part il n'y arrivait pas. Il rageait intérieurement parce que lui qui passait tant de temps avec des femmes n'arrivait jamais à s'en sortir devant des illustres inconnues. Allez ressaisis-toi pour une fois, tu peux le faire. Elle va pas te manger, elle a fait le premier pas c'est qu'elle doit avoir été un peu charmée par toi.

- Et euh.. Comment v.. Comment tu t'appelles ?

Cela suffirait pour l'instant. A débloquer la conversation et la connaître un peu plus. Il bût à nouveau. L'alcool même en très faible quantité lui donnait ce don de discussion qu'il n'avait pas en temps normal. Etrangement, dès qu'il buvait un peu d'alcool, il devenait charmeur et les femmes disaient de lui qu'il avait beaucoup de discussion et qu'il dégageait un certain charme. Il croisa le regard de la jeune femme. Elle avait de jolis yeux. Matt lui devait avoir les yeux rouges du manque de sommeil et des cernes. Elle ne lui rendrait certainement pas son compliment.

[ Tout d'abord excusez pour la citation du début .. Et puis aussi par le changement d'attitude de Lola, puisque maintenant elle est avec Evanou :3 ]

"Espoir... Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l’avons oublié.

L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité.

Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu.

Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.

En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.

Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.
Vous n’êtes pas des machines.
Vous n’êtes pas des esclaves.
Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur.
Vous n’avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n’est pas fait d’amour.
Soldats ne vous battez pas pour l’esclavage mais pour la liberté.

Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l’être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.

Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.

Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n’ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.

Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, avec la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !"

Il rougit un peu, elle oublie vite. Son regard c'est déjà un peu perdu ailleurs, comme obnubilé par les lumière du bar. Les gens, le bruit, les conversations lui font tourner la tête. Elle attend des bribes, et c'est bizarre. Pourtant, elle ne connait personne. Et puis également, les gens, ils ne sont pas nombreux. Elle entend des ragots complètement nuls, des histoires étranges, des mensonges.
Surtout des mensonges.

- Euh, j... Oui, bien sûr.

Elle s’exécute donc. La chaise crisse par terre ce qui lui fait froncer les sourcils. Elle déteste ça. Comme les couverts sur une assiette. C'est trop affreux. Lèvres pincées elle pose ses bras sur la table avec un léger sourire sur les lèvres. Elle est là ou elle voudrait être après tout. Même la personne en face lui convenait. Ce qui, admettons-le était déjà pas mal.

- Faites comme chez vous.

J'hausse un sourcil. Faîtes ? Chez vous ? Je me prend un de ses coup de vieux dans la gueule là ! J'ouvre deux grands yeux un peu étonnés. Relevant un peu la tête je me demande combien d'années on a d'écart. Je dirai cinq, peut être plus. Cinq ans c'est trop pour lui ? Je fais parti des vieux ? C'est à partir de quel âge, vous me dites ? Je m'étais dis à partir de trente ans, hors j'ai pas encore trente ans. Et aussi, je me tirerai une balle avant d'être vieille, moche, et impotente. Lola sur un fauteuil roulant, je suis désolée, mais vous ne verrez jamais. Plutôt me pendre, me jeter, me décapiter, me broyer, me scalper, bref, me suicider que d'être une vieille femme qui ne peux plus rien faire d'elle même.
Imaginez .. un jour.. que.. mes pouvoirs se barrent ?
Bref, se tirer une balle me semble une bonne idée. Enfin après, mon visage pas si moche serait tout abîmé ... Mmm .. l'option million de cachets dans l'estomac est une option plutôt pas mal.

- Et euh.. Comment v.. Comment tu t'appelles ?
-" Lola. "

Oh merde, Lola ! Je serre un instant les dents. J'aurai du mentir, j'aurai du mentir, j'aurai du mentir ! Pourquoi j'ai pas menti... Trop spontanée. Je laisse échapper un petit sourire assez déçu de moi même. Bon. Après, Lola, c'est un prénom simple, direct, basique. On le retient facilement mais on fait pas tellement gaffe au final. Un prénom étrange mais simple, on le retiendra facilement, tout le monde s'en rappellera.
Lola, ça passe partout. Trop de Lola dans le monde. Mais je ne me plaindrais pas de ce prénom. C'est la seule chose qu'il me reste de mes parents. Je vais pas râler après ça. Je sais bien que les ados râlent toujours après leur parents. Mais j'ai pas de parent. Et je vais pas râler après eux, alors que je ne les connais même pas...

-" Et toi ? "

Lola regarde intensément le jeune homme assis en face d'elle pendant quelques secondes. Elle se demandait s'il était magique, mais après tout, pourquoi le serait-il ? Elle voyait des gens magiques de partout. Comme de la paranoïa. Le serveur vint lui demander si elle voulait quelque chose. Elle hésita, réfléchit, finit par demander une bière. C'était pas excellent, c'était pas mauvais, c'était juste un liquide pas trop bien pour passer le temps, boire mais pas trop vite ni trop doucement, et ça ne bourrait pas trop.
Bon, le problème c'est que ça faisait grossir.

-" T'a atterrit comment ici ? "

Parce que moi, j'en ai aucune idée, pourquoi je suis là et pas à tes côtés, pourquoi je suis là seule à t'écouter.
La bière arrive. Il la décapsule sous ses yeux avec un sourire forcé qui la laisse totalement indifférente. Elle la prend à la main. Avec la main droite. Elle sourit à l'idée de ce qu'elle aurait du faire, si elle avait été en soirée. Boire sa verre d'un coup. Parce que oui, le but c'est de finir bourré, non ? Main droite, cul sec ! Tu choppe ton verre - ou ta bière - avec ta main droite, tu dois vider.
Mais elle n'y était pas.
Elle amena la boisson jusqu'à ses lèvres colorées. Un sourit s'étale un instant sur son visage tandis qu'elle avale la boisson sans réelle conviction. Y'a des jours comme ça, ou t'es au bon endroit, au bon moment, mais tu ne sais pas pourquoi. Sais-tu pourquoi t'es là, Lola ?
Non. Parce qu'après tout, depuis qu'il est parti, elle ne sait plus où elle va. Et elle s'en fou. On compose l'avenir jour après jour. Le sien est dans ce bar, avec cet homme, cette bière.

" I’m not Superman, I’m Supertramp and you’re Superapple. "

« Le vrai désir n'est peut-être pas la possession d'un être, mais sa dépossession dans l'attente du plaisir, du rejet du monde où nous sommes enfermés avant d'entrer dans un monde extatique. »

Qu’est ce que Matt faisait là ? Il cherchait la tranquilité et au final une jeune fille s’asseoit à sa table pour le draguer . Est-ce que t’es vraiment prêt à avoir une copine Matt ? Pas encore. Laisse le temps au temps. Personne n’a dit que ça serait une histoire sérieuse ! Tu t’embarques Matt. De toute façon, Nephilim serait bien trop jalouse.

-" Lola. "

Lola. Lola. Lola. Lola. Ce prénom sonnait faux dans la tête de Matt. Il se rappelait une fameuse chanson française et cela l’horripilait. Mais bien sûr, il ne montrait rien. Ca ne sert à rien de montrer ses sentiments, on ne récolte que de la tristesse. S’ouvrir c’est pour les faibles. Elle laissa échapper un sourire étrange auquel Matt répondit vaguement. Elle était belle tout de même. Aller contre son instinct de séducteur était difficile.

-" Et toi ? "

Il hésita à mentir. Méchamment car elle ne l’aurait pas mérité mais au moins Matt était sûr de ne pas se faire persécuter. Cela lui arrivait souvent, des filles qui tombaient éperdument amoureux de lui et il était obligé de fuir sinon elles n’arrêtaient jamais de le coller. Non, ça c’était dans tes rêves Matt. Allez dit lui ton nom, ça coute rien.

- Matt. Enchanté, Lola.

Un peu court sans doute un peu sec mais il était troublé par le regard que lui jetait la jeune femme .Est-ce qu’elle savait quelque chose sur lui ? Elle le dévisageait comme si elle venait de reconnaître quelqu’un sur qui elle connaîtrait un secret honteux. Matt se sentait un peu gêné d’être dévisagé ainsi. Elle commanda une bière à son tour après que la serveuse fût passé pour lui demander si elle désirait quelque chose. Hum.

-" T'a atterrit comment ici ? "

Si tu savais. Empty Spaces. Tant de choses à faire et si peu de temps. What are we living for ? Il jeta un coup d’œil à la fille. Abandoned places. Elle avait pris son verre de la main droit. I guess we know the score. Il avait envie de crier « Buffalo ». On and on. En soirée, celui qui prenait son verre de la main droite devait le boire cul sec. Does anybody know what we are looking for ?

Show must go on.

- Par hasard.

Il but une gorgée de sa bière et lui jeta un regard mystérieux. Elle semblait sympathique au fond mais elle avait un truc. Matt n’arrivait juste pas à mettre le doigt dessus. Elle avait porté sa bière aussi à ses lèvres. Elle buvait sans réelle conviction. Boire pour oublier ?

- Par chance peut-être.

Elle n’allait pas bien, c’était sûr mais Matt n’avait pas le cœur à la réconforter. Il fallait tout de même être gentil. Mais ce n’était toujours pas ça ce sur quoi le jeune humain noir voulait mettre le doigt. Soudain l’éclair. Elle était magique ? Comment il le savait ? Aucune idée, il le sentait c’était tout. Elle dégageait une certaine aura.

- Et toi ? Tu es sûre que ça va ?

Elle ne montrait rien et elle faisait de son mieux pour ne rien montrer mais on sentait dans ses réponses et questions qu’elle n’y était pas. Son esprit était ailleurs ? Avait-elle des problèmes ? Matt ce n’est pas à toi de t’occuper de ça. Arrête de te mêler des affaires des autres, tu sais bien que cela n’apporte qu’un lot de malheurs. Lola. Lola. Lola. Lola.

Elle se mit à rire, étrange réaction sachant que Matt essayait juste d’être gentil. Parfois la gentillesse est quelque chose qui est puni. Etrange hein ? C’est la société d’aujourd’hui. Il faut être méchant et cruel pour être respecté. Bref, un monde de fou. Elle fixa Matt comme s’il était un animal particulièrement intéressant.

On a tous une vision plus ou moins différente de l’être humain. Cela vient de notre éducation mais aussi de nos diverses expériences et notre faculté à être pessimiste ou optimiste. En l'occurrence, Matt avait en général une bonne opinion des gens qu’ils rencontraient.

Il avait foi dans l’être humain et sa capacité à progresser. 

Pourtant, il n’y avait pas de quoi dans cette société où deux accords peuvent vous faire une musique qui cartonne, où les médias contrôlent ce que chaque être humain un peu crédule pense et où la fainéantise n’est plus une honte mais une gloire.

Le monde s’est retourné par manque d’efforts.

- Je n’ai jamais prétendu que ça allait.
 Maintenant qu’il y repensait, c’était pas totalement faux. Elle n’avait rien dit de tel, mais Matt osait simplement espérer que les gens allait bien à la base. C’était peut-être une douce utopie mais si en général on dédramatisait les situations et on essayait de voir la vie un peu plus positivement alors on pourrait y arriver.



Malheureusement, on a tendance à s'apitoyer sur notre sort pour s’excuser d’avoir des échecs. C’est une solution comme une autre même si elle n’est pas forcément durablement efficace. La réalité nous revient toujours en pleine face, quoi qu’il arrive. Le retour de flamme existe.

Matt se trouvait bien embarrassé maintenant face à quelqu’un qui avait l’air de moins en moins enclin à lui parler. Etrange, Matt n’avait rien demandé et il se trouvait encore dans une situation qu’il jugeait délicate. Il ne savait pas trop quoi dire étant donné que Lola n’était qu’une illustre inconnue.



- Oh, euh... J’ose espérer que ce n’est pas trop grave tout de même.



Une simple phrase de circonstance. Elle allait peut-être rire encore de lui. Matt est sûrement risible parce qu’il est maladroit et parce qu’il ne fait jamais les choses bien mais il est quelqu’un de respectable dans le sens où il essaye toujours de se donner au maximum quoi qu’il arrive.



En tout cas, il se demandait encore pourquoi Lola était venu lui parler si c’était pour le rejeter à moitié. Les gens sont vraiment mystérieux parfois et le caractère lunatique de certain est plutôt surprenant. Matt avait peur de tout ce qui était imprévisible même s’il essayait en général de contrôler cette peur.

Il fallait essayer de relancer la conversation, s’intéresser à la jolie jeune femme qui était en face de lui. Les sourires ça marchait pas alors il fallait poser une question sans pour autant se montrer trop insistant ou trop désintéressé. C’était un juste milieu pas toujours facile à atteindre.



- Cela fait longtemps que tu es à Little Angleton ou tu es juste de passage ?



Voila, le juste milieu. Normalement elle ne devrait pas trouver quelque chose à redire mais attendons de voir. Parfois les femmes sont vraiment surprenante dans leur manière à nous prendre à contrepied d’un seul coup. A un moment ça va et puis bizarrement le lendemain elle vous sorte quelque chose qu’elle vous reproche soi-disant depuis des lustres.

Ah, les femmes.

Faut dire que Matt n’était pas le plus simple des hommes non plus. Il se posait tout le temps des questions, hésitait souvent quand il avait un choix à faire et n’était jamais sur de la bonne décision à prendre. Il se prenait la tête pour rien du tout et avait tendance à dire oui à tout et à avoir du mal à dire non. Bref.

La vie n’est pas toujours aussi heureuse qu’on ne le pense. Faut juste essayer d’avoir une vision optimiste.

J'ai toujours voulu connaître ce désir de liberté. Pourtant, j'ai la certitude que je ne pourrai jamais réaliser ce souhait, car finalement, qu'est-ce donc la vraie liberté ? Est-ce être toujours soumis à des ordres, à des conditions et des interdictions ? Sûrement pas ! Alors, où est donc cette liberté qui hante nos pensées, qui nous chagrine parfois, car elle est bel et bien insensée ?
La liberté, c'est avant tout être maître de soi-même, avoir notre propre vision du monde, et savoir faire nos propres jugements, sans jamais se soucier de l'avis des autres. C'est seulement en accordant de l'importance aux propos des autres, qu'on s'éloigne de nos vraies pensées, et de notre réalité. Se faire influencer, et penser comme les autres, là est l'emprisonnement de notre être, et c'est bien aussi là d'ailleurs, qu'apparaît un sentiment de faiblesse.


- Oh, euh... J’ose espérer que ce n’est pas trop grave tout de même.




La jeune femme hausse les épaules. Elle se sent mal. Juste incohérente, bourrée d'absurdités qui ne la lâchaient pas. Non, elle n'avait, et n'aurait jamais sa place dans ce monde. Et encore moins face à cet homme. Et pourtant, elle aimerait nouer un certain contact, se sentir importante, intéressante rien que quelques secondes.
Finit, la drague. Elle espère seulement un peu de considération.
Son cœur emplit de contradictions trop éphémères pour êtres chassées définitivement, elle porte son verre a ses lèvres. C'est froid, pense t elle stupidement. Peut être que son cerveau a cessé de archer, peut être qu'il en avait marre.


- Cela fait longtemps que tu es à Little Angleton ou tu es juste de passage ?


Elle se gratte la jour, étrangement blessée... Sans vraiment savoir pourquoi. L'irrationalité de ses sentiments la gênait. Sa main gauche rejoignit sa nuque. Troublée, elle aimerait chasser le chaos de son cœur. Peut être que le désarroi qui secoue son âme est visible sur son doux visage blond. Peut être pas. Ses yeux glacés sont grisés comme dans un orage.
Et puis elle pense. Ses songes sont un peu moins emmêlés que ses pensées.toutes sont dirigées vers Evan, et même si elle aimerait pouvoir le chasser, elle n'y arrive pas. L'envie se met à genoux devant la passion. Elle se remémore avec douceur les souvenirs qui la lie a elle. C'est rassurant.


- Je passe... Souvent.


Elle décroche un sourire un peu enfantin en coinçant d'un geste habile une de ses mèches blondes. Elle doit avouer qu'elle se retrouve souvent sur la place, éclairée par ses sphères de lumière. Comme quand ell le avait vu, pour la première fois.
Léger soupir.


- C'est une jolie ville.


Qui lui sert surtout de jolie cachette. C'est un endroit reculé ou personne ne pense jamais à la chercher. C'est ce qu'il compte le plus. Les cross évitent de lui chercher noise, Oprheo est bien trop près. Et Orpheo l'oublie .. Ou ne la connait pas. En tut cas, si L.A (Like Los Angeles, oh yeah).
Elle sait qu'elle devrait retourner la question, immédiatement.
Mis ça tarde à venir et elle a peur que ça manqué de naturel. Elle n'a pas l'habitude d'avoir une conversation normale. Le sexe, avant le début des j'estime emmenés, souvent, ou bien la mort. Après tout c'est très bien ainsi, et. Faut croie que ça lui conviendrait toujours autant si un certain brun aux yeux clairs n'était pas rentré dans sa vie.



- ... Et toi?



Ce n'est pas forcé, non, loin de la. C'est juste bien maladroit, et encore une fois ses ongles viennent rapper la peau douce de sa joue. Gênée. C'est évident. Elle se sent mise à nue dans ce geste gauche. Ais ce n'est pas sa faute, elle n'a pas eut l'éducation qui l'aurait aidé à grandir normalement, c'est tout.
Et si tout avait été autrement ?
Et si elle avait été née ailleurs ? À la place de Matt ? Les rôles seraient-ils inversés ?
Peut être pas.
Sans doute pas.
Dans un dernier sourire, elle souffle sur son verre, regardant la buée se créant sur le verre glacé. Plongeant une nouvelle fois ses lippes rosées dans le liquide suave qui s'insinuait, venimeux dans ses veines. Égal à la peur, a l'incompréhension totale qui depuis toujours l'accompagnait. Comme une ombre malsaine.


[Pouet]

Parfois l’ennui est tel qu’on préfèrerais s’ennuyer seul plutôt qu’avec quelqu’un parce que c’est toujours plus gênant de s’ennuyer avec quelqu’un que l’on connaît pas trop plutôt que tout seul. Car tout seul on ose se lâcher et faire tout plein de bêtises que l’on faisait étant enfant.

C’est comme quand on essaye de réviser dans notre chambre mais qu’on en a pas vraiment envie, on se rend compte soudain qu’on est en train de faire un truc débile avec un objet qu’on vient de retrouver par exemple. Ou alors qu’on est pris d’une soudaine envie de rangement, par exemple.

N’avez vous jamais eu la sensation d’être étranger à votre corps ? Et d’avoir envie de voir à travers les yeux de quelqu’un d’autre ne serait-ce qu’une journée, pour diversifier votre quotidien pourri où vous pensez que rien n’est rattrapable. En tout cas, ça serait exceptionnel d’être quelqu’un d’autre, pour une journée.

Elle se gratta la joue d’un air gênée comme si Matt avait posé une question inconvenante. Peut-être que l’interrogation était simplement un mauvais souvenir pour la jeune femme. Parfois une seule phrase peut avoir tant de conséquences dans la vie. Ca peut tout basculer. Une phrase. Un mot. Un sourire.

- Je passe... Souvent.

C’est déjà encourageant qu’elle réponde. Pourquoi elle était venu le voir ? Elle semblait maintenant si lointaine, si froide. Comme nostalgique d’une période qui n’avait jamais existé mais simplement rêvée et effleurée du doigt. Il faut savoir enterrer certaines choses, sans aucun regret.

Elle sourit. Matt avait souvent entendu, quand il était jeune,qu’avoir une jolie jeune fille qui sourit à sa table avec une bonne bière à la main vaut largement mieux qu’un combat perdu d’avance. Lola donnait raison à ces gens qui répétait ça. Elle avait un joli sourire, enfantin. Comme rêveuse.

Elle coinça une de ses mèches blondes en poussant un soupir. Il était sûr qu’elle ressentait de la nostalgie ou un certain manque. Elle avait besoin de quelque chose ou de quelqu’un. Matt essaya de scruter dans ses yeux mais rien d’autre n’était inscris que l’indifférence.

- C'est une jolie ville.

C’est une jolie ville bien sûr mais ce n’est pas pour ça qu’elle venait. Matt n’en avait aucune idée de ce pourquoi elle était là mais il y avait autre chose que la beauté de la ville. C’était simplement une phrase bateau, que l’on sort pour meubler la conversation.

C’était tout de même une jeune fille plutôt étrange. L’humain noir arrivait souvent à cerner ses interlocuteurs assez rapidement et là il devait avouer qu’il était complètement perdu. Il n’arrivait pas à savoir ce qu’elle ressentait : Etait-ce le dépit ? L’ennui ? La nostalgie ? Impossible de savoir.

Ce genre de personne assez énigmatique est aussi généralement une sorte de gens assez lunatique et qui change rapidement d’avis. Il n’aimait pas trop ça car il ne savait jamais sur quel pied jongler. Cela vous prend par surprise et ne vous laisse pas le temps de réagir.

Ca vous prends à la gorge puis ça enserre doucement son étreinte. L’étreinte se resserre lentement en coinçant votre peau jusqu’a ce que les pores se retrouvent complètement comprimés. A ce moment là, soit vous vous laissez étouffer, soit vous explosez pour le rejeter.

- ... Et toi?

Lola se forçait. Ca se voyait. Fallait pas être devin pour le savoir. Elle avait l’esprit totalement ailleurs. C’est aussi pour ça que ça peut être plaisant d’être quelqu’un d’autre. On sait ce qu’il pense et on devine par la suite plus facilement ses réactions.

A nouveau un grattement de joue, a nouveau cet air gêné. Elle ne peut pas le faire par elle-même, il faut qu’on la pousse pour qu’elle réussisse. Sinon, elle échoue lamentablement et rumine cet échec comme si elle avait perdu une guerre.

Elle fit un nouveau sourire. Si seulement il savait analyser les sourires, il serait bien content. Tel sourire qui veut dire qu’une personne s’en fou, tel sourire qui veut dire que la personne va pas bien. Ou est-ce possible qu’il y aies les deux à la fois ?

Elle souffla sur son verre, comme s’il était bien trop chaud pour le boire puis laissa ses lèvres aller à la rencontre du liquide. Il la regarda faire puis son regard se perdit sur un quelconque objet. Puis réalisant qu’elle lui avait posé une question, il releva la tête brusquement, comme tiré d’un sommeil profond.

- Euh.. Ca va faire un peu plus d’un an.

Il n’y a pas d’inquiétude à avoir quand tout semble si sûr autour de soi. Un toit, de la chaleur, une bonne boisson, une jolie fille, un foyer chaud avec un lit douillet qui nous attends. Une petite fille à embrasser avant d’aller dormir en la bordant et tout va bien.

- Sinon tu travailles dans quoi ?

Matt essayait tant bien que mal de s’intéresser à la jeune fille mais ce n’était pas bien aisé vu comment la jeune fille avait l’air renfermé sur elle. Elle était.. Bizarre !* De toute façon. Il n’allait pas tarder à y aller. La fatigue le gagnait et demain encore une journée l’attendait.

Encore se lever, encore ces putain de choses à faire, encore penser à autre chose, encore rêver de liberté, encore penser que l’humanité c’est de la merde. Bref. Un éternel recommencement qui n’était pas prêt de se terminer

(*Un peu comme la jeune fille qui écrit pour Lola devant son ordinateur =D POUET)

La jeune adulte prend ses souvenirs et les fou dans une boîte. Peut être lassée d'attendre, surtout fatiguée d'être blessée de la sorte. Ce n'est pas les au revoir qui blessent, mais les flash back qui suivent, nous rappelant que cette époque est révolue, qu'elle n'existe plus. Et n'existera jamais plus.

Elle lui laisse entrevoir un sourire sur ses lèvres comme elle sait si bien le faire avant de se faire happer par la réalité. Une réalité pourrie, qui ne changeait pas, une routine quotidienne qui l'effrayait plus que n'importe quoi. Plus que la mort avant tout. Tout le monde à quelque chose à attendre dans la vie. Parfois c'est un truc impossible, ou un truc qui fait trop peur ou trop mal pour être attendu. Mais à cette instant là, Lola n'avait rien ni personne à qui se raccrocher. Le souvenir d'un garçon aux yeux clairs ne pouvait pas lui suffire. Il ne devait pas en être ainsi.


- Euh.. Ca va faire un peu plus d’un an.


Elle hoche la tête pour lui montrer qu'elle est bien attentive à ce qu'il dit. Même si ce n'est pas totalement le cas. Problème de concentration certains diraient, d'autre parleraient de problème d'intérêt. Elle, aurait simplement évoqué la violence avec laquelle elle se prenait de plein fouet ces souvenirs là. Comme si sa mémoire lui faisait faux bond, pour mieux la torturer à présent. " Quand tu regardes dans le passé, regardes-y à deux fois " lui avait-on dit.

- Sinon tu travailles dans quoi ?

Il essaie de s'intéresser à elle, mais c'est dur n'est-ce pas ? Elle est froide, incohérente et n'a pas envie que le jeune homme en face d'elle en sache plus. Quel est l'intérêt, le but de cette discussion si ce n'est de finir dans un lit ?
Fatiguée et lasse elle finit simplement sa bière.

- Je travaille dans l'assainissement de certains quartiers.

Oucommentdirequ'ontuedesgens. Elle se lève finalement après l'avoir brièvement salué de la main. Cette conversation ne mène à rien, ce.. cette vie, ne la menait définitivement nule part. Elle avait un rêve, bien sûr, comme tout le monde. Un truc utopique auquel elle se raccrochait. Mais elle pouvait courir des heures, même traverser les océans, elle savait depuis toujours que la route qu'elle empruntait n'était pas celle qui menait au chemin de son bonheur.


[C'est ultra court, je m'excuse. Mais le RP traîne depuis un an maintenant, j'voulais vraiment en finir avec ça (: ]