Il faisais sombre, très sombre. Il faisais nuit. Quelques étoiles flottaient dans le ciel noir d'encre. La lune n'était pas visible. Je marchais dans la ville, ma respiration faisait de la buée dans l'air, je m'amusais à faire des petits ronds, enfin j'étais plus terrorisées qu'autre chose, alors disons que le "rassurais en détendant l'atmosphère" était une expression plus juste. Les lumières étaient éteintes, dans une ville c'était étrange, cela donnait une ambiance oppressante et lourde. J'étais seule dans le rue. Je savais que ce n'était qu'un simple rêve, j'y étais déjà venu, pas de la même manière mais il y avais cette même atmosphère lourde et je savais ce qui allais se passer. C'était la nuit du 18 mai 1999. Je ne voulais plus avancer, je ne voulais plus voir mais c'était comme si mon cerveau m'y obligeait. Je voulais faire marche arrière, je ne sais pas moi, me téléporter dans le monde des Bisounours, rencontrer un prince et me marier et vivre heureuse jusqu'à ma fin de mes jours. Mais mes jambes, ma tête si refusaient, elles ne voulaient pas que je parte. Alors je marchais dans la nuit noir. Des immeubles m'entouraient, il se déformaient petit à petit quand le les regardais, ils devenaient plus grand, plus petits. Les lumières des maisons étaient toutes éteintes, toute, sauf une. Et cela recommença; le même cris strident, comme à chaque fois où je faisais ce même rêve. *réveille toi, réveille toi!* Ma tête se tourna vers la lumière, ma respiration et mon pas s'accélérèrent. Ma mains se posa sur la poignée en métal froid de la porte. Je la tournai. *Non! Je ne veux pas voir, je sais ce qu'il y a derrière cette porte! Je ne veux pas. Réveille toi Ellie!* Une musique résonnait dans ma tête. C'était la valse du lac des cygnes. Le son des percussions s'amplifiaient. Je fermai mes yeux, les ouvrirent. J'étais dans la maison, dans une petite pièce. Sur un chevet, une petite boite à musique, avec une ballerine qui dansait. La même musique sortait de la boite, en harmonie avec les pleurs d'un enfant. * REVEILLE TOI BON SANG!* Cette fois-ci c'était la bonne, je n'était plus dans cette petite salle, mais dans ma chambre au Mystery Orphanage, mon front était en sueur et je me mis à pleurer.

Je vérifiais pas la fenêtre, la lune était à son quartier droit. Il était 5 heure 30 du matin. J'avais besoin d'air, de respirer. J'avais toujours aimer les rêves, on ressentait des émotions et des poussées d'adrénalines formidable. Mais là, c'était juste trop, c'était un cauchemar. On était Samedi alors j'allais pouvoir faire un tours à Little Angleton, ça me détendrai. Je sorti de ma chambre pour prendre une douche bien froide. On pourrait me qualifier de folle pour prendre une douche comme ça en hivers, mais croyez-moi, ça fait un bien fou et ça éclaircit bien les idées. J'ouvris mon placard, pris une robe bleue canard arrivant aux genoux. Le haut était baleiné. J'enfilai rapidement un poncho et un collant épais, pris un sac avec mon calepin et je sortis. Mais il était trop tôt pour aller dehors, je doutais que l'on soit vraiment autoriser à sortir à 5h30, de nuit et le gardien dormais encore mais j'avais vraiment besoin de m'aérer alors je fis un petit mot pour justifier mon absence. Je ne savais pas si ça aller marcher, peut être que je me ferai égueuler à mon retour, mais au moins j'aurais prévenu...

Je culpabilisais de partir sans être vraiment autorisée. Je ne savais même pas comment Nephilim avait fait pour fuguer, personnellement je n'aurai jamais pu, je m'en serai voulue. Mais bon j'avais besoin de respirer. Je sortis donc du Mystery, marchais à vive allure vers la ville. La lune était toujours là, c'était beau. J'aime beaucoup la lune, d'en bas, de la terre, on pouvait imaginer toute sorte de chose sur la lune: certains, fan de science fiction préféraient imaginer que c'était une base de ravitaillement alien, moi je préférais la version plus poétique ou la lune est un "mère" qui veille sur nous, pour nous protéger du noir. Quoi que, peut être que la lune est une base alien construite dans le but de veiller sur nous... Je souris à cette idée, ça serais fun! Le petit sentier qui menait à la ville était sombre mais les lumières sur les bas cotés étaient rassurantes.

Après 25 minutes de marche, j'arrivais enfin en ville. Je me posais sur un banc, sous un réverbère et soufflais tranquillement, observais la place d'un regard maintenant paisible. J'aimais bien cette place rassurante, même à l'aube, elle semblait en fête, cet endroit réchauffait toujours les cœurs. Je n'étais pas souvent venue à Little Angleton depuis mon arrivé. Je n'avais pas eu le temps de tous voir encore et je suppose que comme toute chose, cette ville renfermais de nombreux secrets que l'on trouvait seulement par hasard. Tant mieux, j'avais une journée devant moi pour tout découvrir! Enfin je doute que je puisse tout voir en une journée mais bon... Je ferai de mon mieux! Le soleil se levais maintenant, cela devait faire 30 minutes que je pensais à tout et rien sur mon banc. Je levais alors mes yeux vers le ciel, regardant la lune faire place au soleil encore rouge sang. C'était à son tour de nous observer. Le ciel avant sombre et parsemé d'étoiles se transformait en une mer rouge-orangé qui tirai ensuite vers le rose puis le bleu. Toutes les couleurs se reflétaient dans les fenêtres des maisons entourant la place. C'était un très beau spectacle qui devait ravir de nombreux peintres. Je sortis mon calepin et me mis à transcrire ces lumières en une petite aquarelle. Je voulais l'afficher au dessus de ma chambre afin de me souvenir dans mes cas d'idées noirs qu'il y avait toujours des lumières cachés mais si puissantes, afin de nous sortir des ténèbres et nous rassurer. La ville commençait alors à reprendre vie, les artisans et commerçants sortaient mettre en place leurs échoppes pour accueillir les clients tant attendus. Il y avait aussi un courageux joggeur du Samedi matin. Les habitants eux restaient encore dormir chez eux surement pour profiter des grasses matinées si agréables. Une jeune femme, visiblement pas du coins marchait d'un pas distrait, observant les alentours, je l'a perdis de vue deux secondes plus tard. Quinze minutes passèrent, les voix commencèrent à s'élever dans la ville, qui, avant était silencieuse. Les commerçants se saluaient et parlaient affaires et potins. Moi, j'observais le tout d'un œil extérieur et lointain, je voulais mémoriser chaque détaille de cette journée si banale et dieux sais si la banalité m'ennuie! Mais je voulais me souvenir de cette journée de Samedi, dans un petit village paumé au nord de l'écosse, loin de tout, juste parce que ce jours banal me réconfortait.

Je me relevai, rangeai mon dessins dans mon sac et commençais à me balader au alentours. Il y avait cette petite ruelle silencieuse qui débutait après une arche où quelques plantes étaient suspendues. Je m'y aventurai, les volets des maisons étaient encore fermés et il n'y avait personne, je marchai donc d'un pas actif, je me souvenais que Nephilim m'avait dit que la boutique de vêtements n'était pas très loin et je voulais y faire un tours. Tout à coup en gros bruit faisant écho dans la rue retentis, surement quelque chose qui était tomber... Quoi qu'il en soit je sursautai avec un hoquet de stupeur Je -m'étais habituer à ce silence- et me retournai. Derrière moi, il y avait la même jeune fille que j'avais aperçu de la place un vingtaine de minutes avant. je m'approchai d'elle et lui dit:

-" Vous m'avez fait peur! "

Bon pas très sympa pour démarrer une conversation, j'avoue j'avais un peu manqué de courtoisie en oubliant les formules de politesses etc, mais elle m'avait vraiment fait flippé, pour un rien peu être, mais mon cœur battait à la chamade! Je n'aimais pas être surprise aussi tôt, surtout que j'étais sorti pour me détendre. Je ne pu ensuite m'empêcher un petit pincement de lèvre marquant ma gène.

Tout le monde à déjà eu la sensation étrange d'être constamment observé ou suivi pendant un moment. Et je sais pas vous, mais moi en tout cas, ce genre de sensation à tendance à me faire flipper. Surtout quand je suis seule dans une rue étroite et silencieuse le matin (et c'est cent fois pire la nuit. Parce que oui je l'avoue j'ai peur du noir, horriblement peur du noir même) et que, avouons-le, je ne suis pas le genre de fille qui est très costaud. Certes, j'ai la magie. Mais quand on ne sait pas s'en servir, c'est souvent inutile voire encombrant! Bon après je ne m'en plains pas parce que je sais qu'il y aurait plein de gens qui voudraient être à ma place. Faut dire aussi que vivre au sens propre parmi ses dessins, ça peut être fun, sauf quand ça part en cacahouète! Bref. Tout ça pour dire que quand on est seule dans une ruelle avec quelqu'un derrière nous, marchant à la même allure, la même cadence, la même vitesse (bon j'exagère peut être un peu, mais c'était ce que je ressentais), que l'on sait qu'il y a pleins d'histoires étranges avec les sorciers noirs qui trainent partout, et que l'on est fan des histoire fantastiques de Maupassant comme Lui, que vous venez de vous levez tôt suite à un cauchemar atroce. Et qu'ensuite, un bruit fracassant se fait entendre derrière vous, et bien il y a quoi de prendre peur. Enfin, j'étais un peu sur les nerfs! En me retournant donc, il y avait cette même jeune femme croisée ce matin. Qui je doit avouer ne faisait absolument pas peur. Elle plutôt soigné et arborait une certaine classe que peu de gens on naturellement. Sa robe marine lui allait merveilleusement bien. Il faut avouer aussi, qu'elle avait l'air d'être le genre de personne qui pourrait porter un sac poubelle sur le dos sans que cela lui porte atteinte. Je pense même qu'avec un sac poubelle, celui-ci aurait été embellit. Enfin, c'était le genre de personne qui pouvait absolument tout mettre. Son visage était très fin. Il vaguement quelque chose. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu plus tot. Mais j'étais incapable de me souvenir où! A la télévision peut être? En tout cas elle n'avait pas l'air d'être une personne très menaçante! A ce moment là, je me sentie particulièrement idiote de lui avoir répondue ainsi. Sans même un bonjours! Et moi qui détestais quand on me disait pas bonjour! Elle ouvrit la bouche, calmement et je pense un peu étonnée.

- Ce bruit ne venait pas de moi.

Réfléchissons, réfléchissons... Non elle n'avait pas voulue m'assassiner, quoi qu'il faut se méfier des fois! Mais non elle ne paraissait absolument pas méchante. Je continuais à l'observer sous toutes les coutures, marquant dans ma tête tout les traits de son visage. Il me disait vraiment quelque chose! Mais quoi? Je la regardais ensuite droit dans les yeux. Non, ce n'était pas elle! De toute façon, rien n'était tombé à coté , pas même un pot de fleur. Par contre plus loin dans la rue, il y avait en effet le libraire qui avait fait tomber tout un carton plein de nouveaux livre. Cool, j'allais pourvoir aller m'en racheter, j'avais fini les miens. Je le voyais à présent tout ramasser avec le livreur. Ca va, il avait de l'aide, pas besoins que je vienne me rajouter. De toute façon, Il fallait déjà que je m'excuse auprès de cette nouvelle rencontre. Elle continua humblement.

- Je suis désolée, peut être avez vous-cru que je vous suivait

Oh oui pour ça vous m'avez fait peur, et pas qu'un peu! Je fis la moue, un peu gênée envers elle et moi même. Il va vraiment falloir que je me détende un jours parce que là, je deviens paranoïaque! Je sentais encore mon cœur battre un peu vite. Je posa ma main dessus, tentant de me calmer, puis j'arborais un sourire qui voulait se faire sentir agréable et avenant.

-Oui... Je n'ai pas été très agréable en vous parlant je suis désolé. Je suis un peu sur les nerfs ce matin. Mauvais rêves... en fait. Enfin je vais pas commencer à vous raconter ma vie! Au fait, je vous connais? J'ai l'impression de vous avoir déjà vue avant mais je suis incapable de vous dire comment parce que j'ai pas l'impression de vous avoir déjà rencontrer. C'est étrange. Vous avez déjà eu ça vous? Croire que vous connaissez quelqu'un mais qu'enfaite vous le connaissez pas ? enfin, je commence à me perdre là...

En parlant, je commençais en effet, à m'embrouiller plus qu'autre chose, je devais pas être très claire en plus dans ma phrase. Surtout que la fin était plutôt une réflexion plus qu'autre chose et que j'avait donc fini ma phrase d'un voix à peine audible. Je devais paraitre étrange comme ça en me parlent à moitié à moi même!