Nawel rentre dans la cellule. L'air sûre d'elle, un sourire sur les lèvres et un dossier en main, elle passe dans le box de ce prisonnier. Ce dernier ne daigne même pas lever les yeux quand elle rentre. Elle va bien finir par le mater, elle en est sûre. Elle s'assoit sur les tables et croise ses longues jambes. Toujours le même chignon qu'elle s'applique à faire pour venir bosser. Une mèche s'est échappée ce matin là et elle joue avec tandis qu'elle pose le dossier sur la table et en sort une feuille. Elle lève un instant les yeux. Le surveillant est toujours là. Elle soupire en levant les yeux au ciel.

-" Tu peux partir Max. "

Il hésite un peu, mais se plie aux exigences de la jeune femme. C'est sa supérieure. Et puis elle sait ce qu'elle fait.. Même avec des méthodes pas très catholiques. Il part donc. Bref. L'homme daigne enfin la regarder. Un instant. Son regard se pose sur celui de la jeune femme, descend sur ses lèvres, sur son décolleté et enfin ses jambes. Il sourit. Elle n'aime pas du tout ce sourire. Il fait vraiment psychopathe. Elle lit une nouvelle fois le dossier. Le sorcier noir en question à enlevé trois personnes. Parce que sur les trois personnes, une d'elle s'est téléporté. Le problème c'est que du coup, on ne sait pas où sont les autres. Parce qu'il avait les yeux bandés. Je suis donc là pour lui faire cracher le morceau, et s'est avec plaisir qu'elle s'y colle. Les interrogatoires, c'est son truc. Malgré les méthodes pas très catholiques qu'elle emploie. Au moins, elle a des résultats. Et au diable les droits de l'homme et du citoyen. Elle est capable de torturer sans scrupule. Elle étale les photos des kidnappés. Fixe un instant le détenu. Elle aimerait que les runes soient retirés .. Elle se demande si.. Bon, elle verra plus tard.

-" Ils sont où ? "

Le détenu lève les yeux et s'approche d'elle. Elle sourit. Le prisonnier n'est ni métamorphe, ni téléporteur. Il est télépathe et apollon. Il a donc été mis dans une cellule ou il pourra utiliser la magie. Pour que Nawel puisse le faire aussi. Il est menotté. Il semble à la jeune femme qu'ainsi il aura plus de mal à se servir du son don lumineux. Il lui semble seulement. Peut être que l'homme lit dans ses pensées, mais elle s'en fou. Elle se demande comment le faire parler. Les idées se bousculent, toutes plus horribles les unes que les autres. Elle dessine une baguette de bois et l'enflamme. Lui lance dessus. Il esquive souplement. Elle dessine un seau d'eau et l'éteint. Elle réfléchit à toute allure.

-" Je parlerai pas.. "
-" Mmm ? Il a essayé de parler le prisonnier ? "
-" Je parlerai pas. "
-" Tu parles déjà. "

Le prisonnier se tait, et elle sourit. Elle attrape les trois photos et lui les colles sous le nez. Bien sûr qu'il les reconnait, c'est évident. Elle repose les photos sur la table. Parcourt un peu le dossier avant de le reposer, et planter ses yeux dans celui qui risque assez gros pour ce qu'il a fait. Elle se demande si il faut qu'elle la joue malin, ou brute. En détournant assez les questions, il finira par trop en dire. Mais en même temps qu'elle se dit ça, elle capte qu'il a tout entendu sans doute, et sera sur ses gardes. Elle soupire. Bon. On va y aller en force.
Elle sourit. Se téléporte juste à côté de la chaise ou est assise le prisonnier. Elle dessine une lame qui bascule dans la réalité à une vitesse surprenante, empoigne ses cheveux et lui bascule la tête en arrière. Elle ne met pas sa lame sous sa gorge. Elle sait qu'elle n'a pas le droit de la tuer, il le sait aussi. Elle a sans doute le droit de lui couper l'oreille non ?

-" Vous n'oseriez pas. "
-" On parie ? "

L'homme tic. Ha. Il a raison, elle en est parfaitement capable. Sa main gauche tremble un peu. Il s'essuie une main moite sur son jean. Elle sait qu'au pire, elle le poignarde, y'aura toujours un guérisseur pour le soigner. Elle a de quoi s'amuser. Elle lui saisit le bras tandis que se dague disparaît. Elle crée une courte barre de fer, le bout chauffé à blanc et lui colle sur l'épaule. Il hurle, essaie de se défendre. Tente de créer un flash de lumière qui aurait pu aveugler Nawel si elle n'avait pas saisit ses doigts. Si elle n'en avait pas cassé trois d'un coup sec. Il ne peut pas retirer se main, il est toujours menotté. Il hurle, se débat.

-" ILS SONT OU ?!"

Il grogne. Elle n'hésite pas à lui casser deux doigts de plus. Avant de dessiner une pince. Puisque la barre de fer à déjà disparue. Son sourire s'élargit tandis qu'elle lui demande.

-" Tu penses que j'ai le temps de t'arracher combien de dents avant que tu parles ? "

Un instant de terreur passe dans les yeux du prisonnier. Mais la pince disparaît de la main de Nawel. L'homme se reprend un peu. Les aléas de son don sont encore bien visibles. Elle se fait craquer les phalanges, frustrée. Foutu don grommelle-t-elle.Elle se téléporte. L'homme hurle au moment ou Nawel disparaît. Il sait qu'elle peut mettre du temps, et il crève de douleur. La jeune femme arrive dans le bureau de son ami. Son patron aussi, mais ça, c'est un détail. Parce qu'elle sait que le temps va bien opérer. Tout seul. Elle se téléporte donc. Il n'y a que John et elle sourit. Parce que sinon, elle se serait fait taper les doigts. C'est bizarre d'arriver en pleine réunion.

-" Salut John. "

John, elle l'adore. C'est comme Eddie. C'est ces meilleurs potes. Elle râle souvent parce que tous les deux sont ses supérieurs. La seule femme est en bas de l'échelle. Vous imaginez un peu ? Sexistes. En plus, même que John il lui rappelle souvent qu'il est sont supérieur. Comme Ed. Tous des méchants.
John, c'est aussi son plan cul. Parce qu'il est beau John quand même. Et puis aussi parce qu'au moins, pas de prise de tête !
C'est pas comme si ils allaient tomber amoureux tout de même.
Elle s'installe sur la chaise en face de lui. Croise de nouveau ses jambes, parce que la jeune femme porte une jupe très courte, noire, taille haute et un chemisier blanc bien décolleté.

-" Dis moi, si je coupe le doigt au prisonnier, tu penses c'est possible qu'on le recolle ? "

Oui oui, la jeune femme se pose vraiment la question. Parce que si oui, ça serait géniale ! Il parlerait très rapidement, j'en suis sûre. Puis John il est gentil non, il va pas lui dire que la torture c'est mal hein ?
Elle n'espère pas. Au pire, il ne la prendra pas au sérieux, et tant mieux !
Le pire chez John, c'est qu'il est marionnettiste. Foutue magie ! Ca a le don de mettre Nawel sur les dents quand il s'en sert contre elle. Y'a pas trente-six solutions, elle se téléporte.
Ouesh, la rebelle quoi !
Elle regarde ses yeux. Ses magnifiques yeux bleus. Ed aussi, il a des yeux bleus. Encore une fois, y'a que Nawel qui n'en a pas. C'est injuste, le monde est vraiment trop injuste. Elle les regarde donc avant de descendre sur son sourire.
C'est marrant, elle a envie de lui alors qu'elle est en plein interrogatoire.

" - Vous êtes une grande artiste !
- C’est parce que j’ai mis des talons. "


Il lui adresse un signe de main. Houleflemmardqu'àmêmepaslafoipourluiadresserlaparole alias John.
Il se lève. Nawel fronce les sourcils parce que le fait que John se lève c'est pas vraiment une bonne nouvelle. La bonne nouvelle qu'elle attend plus ça serait juste un oui. Mais c'est pas le cas. Il se lève. Se déplace lentement et elle le suit stupidement du regard. Ses yeux sont vide de toute anticipation de ce qu'il va faire. John innove tout le temps.
Il attrape sa main. Elle devient super méfiante parce qu'on n'attrape pas la main de Nawel Meish sans raison. Elle sent qu'il est pas d'accord.. a vrai dire, elle le savait même avant de lui poser la question.

- Dis moi, si je te coupe le doigt, tu penses, c'est possible qu'on te le recolle?

Elle lève les yeux au ciel. Juste pour la forme parce qu'après tout c'était obligé qu'il dise non.
Il est pas drôle, John.

-" John ! "

Elle en serait presque indignée.
On râle toujours pour la forme parce qu'après tout c'est vraiment trop bien de râler. Sur ce elle retire vivement sa main parce qu'autant ils est probable qu'il le fasse.
On sait jamais et on est jamais trop prudent.
Imaginez un peu qu'il se dise que oui, c'est probable. Et qu'il essaie sur elle. Alors après son doigt serait recollé mais y'aurait une cicatrice non ? Sans doute. En plus ça ferait mal.
Elle fronce les sourcils.

-" Aucun sens de l'humour. Bon, et je fais quoi moi du coup ? "

Parce que John est -accessoirement- son supérieur, et comme le prisonnier est un grand relou, elle sait qu'elle peut potentiellement faire une connerie, ce qui n'est pas franchement une bonne idée.
Après elle va se faire crier dessus et ce n'est pas le but. Ce faire crier dessus pour un prisonnier !
A vrai dire elle est frustrée, parce qu'il parle pas, et qu'elle est à court d'idée, et qu'elle en a marre de taper dessus. Parce que pour tout vous dire, si Nawel est insensible à ce point c'est qu'elle a prit du recul par rapport à la souffrance, la douleur. Y'a des massacres des deux côtés, elle le sait. Alors elle a prit ses distances et elle est même capable de rigoler d'un truc qui soit totalement affreux, pas drôle. Crue.
Elle réouvre les yeux qu'elle avait levé au ciel.
John.
...
...
...
C'est le temps qu'il faut à Nawel pour comprendre où est John. Où est John c'est un endroit précis de son anatomie.
Elle relève un peu la tête. Elle hésite entre se lever et rester là finalement parce que .. Bon, c'est pas qu'elle a pas envie mais..
Non c'est pas le moment, c'est tout.
Point à la ligne.
" La vie n’est que l’interminable répétition d’une représentation qui n’aura jamais lieu. "
Ses pensées se mettent à divaguer tandis qu'elle attrape un style sur la table de John et se met machinalement à lire l'écrito. C'est un stylo qui a du être donné un jour dans une boîte de thé. Enfin, c'est ce qui lui semble. Elle ne voit pas pourquoi il garderait ça mais c'est probable, puisque John boit toujours du thé. Il est écossais, c'est bien ça ?
Alors il boit du thé. C'est presque inévitable. Nawel ne comprend pas pourquoi les gens en boivent, parce qu'elle trouve ça amer et profondément dégueu. A moins de le sucrer plus que du coca même. Ce que la jeune femme se refusait de faire. Alors elle restait souvent à siroter un chocolat chaud, parce que ça au moins, c'est bon. Et puis le sucre est caché dans le cacao, elle peut pas se sentir coupable d'en mettre.
Parce qu'en plus d'avoir des problèmes avec son thé, elle en a avec le café aussi. C'est amer et ça marche pas forcément en plus.
Bien. Sur ce, les pensées de Nawel vous laissent pour aller voir ailleurs.

" D’accord, c’est vrai. Parfois même les meilleurs d’entre nous prennent des décisions irréfléchies. De mauvaises décisions. Des décisions que nous savons déjà que nous allons regretter sur le moment, à la minute, ou plus précisément le matin qui va suivre. Je veux dire peut-être pas regretter, regretter parce qu’au moins on aura été capable de prendre un risque. Mais quand même... quelque chose au fond de nous décide de faire une folie. Une chose dont on sait qu’elle va forcément se retourner contre nous. On le sait, mais on le fait quand même. Ce que je veux dire c’est... on récolte ce qu’on sème. On a ce qu’on mérite. C’est le karma et peu importe comment vous voyez sa, votre karma vous empoisonne. "

" Des fois j’me dis que j’suis pas née dans le bon sens, genre j’suis sortie d’ma mère à l’envers et les mots qu’j’entends j’les entends à l’envers, les gens que j’devrais aimer j’les hais et les gens qu’je hais... "

La jeune femme énumère lentement toutes les choses dont elle est sûre. John, est beau. C'est ni un secret ni une question, John est comme ça, point. Nawel n'a jamais tué personne. Les fantômes exorcisés, ça compte pas. Elle est sacrément douée sur le terrain, un poil moins pour les rapport, un poil moins pour les interrogatoires, complètement nulle quand il s'agit de bosser dans les bureaux. Eddie est son ami. L'a toujours été lui semble-t-elle. Nawel pèse 47 kilos et mesure 1m68. Elle a une crinière de cheveux indiscipliné, et peut se téléporter à volonté. Mais il reste des pourquoi.
Pourquoi elle est pas devenue voleuse recherchée ? Parce que hop, téléportation, et on gagne tout.
Elle fronce les sourcils, complètement perdue dans ses pensées. C'est plutôt drôle de la voir ainsi car on peut voir ses émotions défiler. Froncement de sourcils, haussement d'épaules, léger sourire, craquements de phalange et contraction de lèvres, en passant par les mimiques habituelles. Nawel se pose des milliards et des milliards de questions, mais sur le terrain, aucune de vraiment perspicace. On s'en fou, elle a des résultats, de bons résultats, y'a que ça qui compte. Et en plus, y'a rarement des dommages collatéraux. Rarement, c'est pas jamais.. Mais rarement reste rarement, c'est tout ce qui compte. Elle fait grincer ses dents parce que c'est un tic stupide et débile. Comme se faire craquer les phalanges. Nawel est bourrée de tout ça.
La jeune femme sent John bouger. Elle n'y fait pas attention, son esprit voyage complètement ailleurs. Elle se demande un instant ce que dirait son grand père de John. Enfin, de toute façon c'est pas comme si ils étaient vraiment vraiment ensemble... non, pas du tout même. Pas qu'elle aime pas John .. non.. c'est juste qu'elle n'est pas amoureuse. Elle est juste.. un peu perdu niveau sentiments. Elle ne sait pas ce qu'elle veut, ni ce qu'elle aime vraiment. Bien loin de la jeune adolescente qui sait exactement avec qui elle veut sortir et pourquoi, capable d'aligner tous les arguments pour convaincre ses amis - ce qui est parfaitement stupide - que c'est l'homme idéal. Et une fois qu'elles sont bien convaincues - et tombent forcément amoureuse - et bien sortir avec tout simplement ! Presque une garce. Non, oubliez le presque. Savoir trop bien ce qu'on veut c'est assez dangereux.
Et Nawel ne sait plus ce qu'elle veut.
Elle s'imagine un instant vivre pour de vrai avec John. La boulot, la maison, le lit, le petit dej', le boulot... Bref, tout le temps ensemble quoi. Elle s'imagina un instant lui dire je t'aime même, ce qui provoqua une hilarité intérieure traduit par un sourire extérieur. Dire je t'aime à John ! Elle en rirait presque en y pensant...
Elle soupire. A vrai dire, ça pourrait être plutôt drôle de lui dire, et voir sa réaction après .. Ouai mais si il lui dit moi aussi ? Elle hausse un sourcil. Moi aussi ? John ? Hahahahahahahaha, ça, c'est encore plus drôle ! Cette fois-ci c'est un vrai sourire qui éclaire la jeune femme.

- Sur ce que tu peux faire maintenant, c'est retourner interroger le prisonnier.

Le sourire retombe brutalement sur son visage. Ses yeux clairs expriment un profond, très profond agacement. Il est pas sérieux là ? Dites qu'il n'est pas sérieux, dites-le ! Elle se mord la lèvre inférieure pour s'empêcher de balancer une remarque très, très acide et excessivement vulgaire. Elle releva simplement la tête légèrement, petit air de défi avant de se dire qu'avant tout, et surtout dans cet instant là, John était son supérieur. Et elle n'avait pas envie de se téléporter comme une gamine. Gamine qu'elle était la plupart du temps. Ce qui la fit froncer les sourcils. Elle ne releva pas et empêcha un sourire de montrer à John à quel point ce n'était pas cool du tout de la faire retourner là-bas.

- Et je vais t'accompagner.

YEEEEEEEEES. Elle sourit. Un peu stupidement, mais au moins l'autre devra parler.. parler de quoi déjà ? Oh, peut importe, elle lui dira de parler, il parlera, ou pas, ça sera ainsi. Comme ça l'est toujours. Et même si ces interrogatoires sont toujours un peu bizarre et ne possèdent que très peu de périodes.. vraiment parlées. Criées certes mais pas parlées. Et bien elle a de vrais résultats.
Des gens qui parlent. Et jamais mutilés. ( Nous précisons ici que les os cassés, les plaies pas si graves que ça, les bleus et les hématomes ne comptent pas. Les organes ne sont jamais touchés, ça compte ça, non ? )

-" Génial. "

Ceci est un seul mot qui exprime tout ce qu'elle exprime à cet instant. Un seul mot pour une foule de sentiments qui se bousculent au portillon. Un regard un peu fier d'avoir réussi à faire bouger le John avec qui elle avait eu des histoires d'un soir. Juste parce qu'il devait en être ainsi. Enfin.. je dis un soir mais ce n'est pas toujours le cas, l'horaire ne compte pas.
Et maintenant, là, tout de suite, ça compte ?

- On se retrouve en bas, où tu me téléportes avec toi?

Téléportation ! Of course. La jeune femme vénère, idolâtre, adore vraiment trop ce pouvoir venu d'on ne sait où. Etre à un endroit, puis à un autre, en un battement de cil, c'est.. ouah. La liberté ! Mot trop souvent utilisé pour rien. Vous n'êtes pas libres pense-t-elle souvent. Vous n'êtes pas libre d'être là où vous voulez quand vous voulez. C'est ainsi. Moi je le suis, je le suis vraiment ! Ainsi que les autres téléporteurs. Je peux fuir et dispaître, m'envoler même. C'est ainsi que la jeune femme voit le monde. Et vous, vous le voyez comment ?

-" A ton avis ? " Lache-t-elle, moqueuse.

Elle s'agrippe à John pour l'empêcher de changer d'avis, se tirer vite fais ou quoi que se soit. Et téléportation ! Une demi-seconde plus tard elle se trouvait juste en dehors de la cellule. Il n'y avait aucun bruit et elle se demandait si il y était toujours ou si, voyant qu'elle se désintéressait complètement de lui. Autant, disparut le prisonnier ? Elle lança un regard à John, sachant qu'il n'aimait pas ça. D'ailleurs, elle ne comprenait absolument pas pourquoi.
Elle serra les dents. Elle. Avait. Envie. De. Lui.
Elle soupira.

-" Et maintenant ? "

Elle, elle a une idée très précise de son avenir mais elle ne pense pas que ça soit probable de le faire.
De faire quoi ?
Voyons, ayez l'esprit déplacé un peu. Oui oui, vous avez bien lu. Ayez.

" Elle était un point de repère fixe dans un monde étourdissant. Jamais j’ai pu l’oublier... Jamais. J’ai aimé des tas de filles, mais aucune comme ça. C’était vrai. Jamais j’oublierais son premier regard, ça été comme un choc, je ne savais pas ce qui m’arriverai ni ce que je devais faire, ça avait toujours été facile avec les autres filles, mais elle ne me regardait pas... J’étais amoureux de cette fille..."

La jeune femme sourirait - STOP - Un peu perdue - STOP - Jusque là, le prisonnier était vraiment sa priorité - STOP - Mais à présent, sa priorité avait changé - STOP - Elle avait un nom - STOP - et d'autres choses aussi - STOP - Alors elle souriait -STOP - Sans savoir comment ça allait finir - STOP - Enfin stopstopstop, elle avait son idée sur la question tout de même - STOP - Et cette idée incluait elle, John, et à peu près n'importe où dans le monde - STOP - Reste à convaincre John - STOP - Le problème, c'est qu'il est super têtu, et qu'il donne des défis super chiants - STOP -

Elle se téléporte. La téléportation, elle est trop en osmose avec Nawel. Ce qui cause des soucis, parce que ce qu'on veut, on ne l'obtiens pas toujours. On ne le formule pas toujours non plus. La téléportation, elle ne s'encombre pas de ce genre de politesses, elle agit simplement. Et là, elle agit plutôt mal. Elle se fou de ce qui se ferait en restant dans le politiquement correct.
Nawel veut John.
Téléportation trouve la solution. C'est aussi simple que ça.
La jeune femme regarde autour d'elle, pince ces lèvres. Hum.

- Bon, tu t'es apparemment trompée de couloir. Il n'y a personne ici.
-" Hum. "

Ce qui prouve deux choses. 1, Nawel est super fière, elle n'admettra jamais qu'elle s'est trompé, ce qui pourtant est le cas. 2. Elle est super susceptible, parce qu'elle se sentirait presque vexée qu'il pense qu'elle se soit raté. Surtout, qu'elle aurait bien beaucoup envie à vrai dire de l'accuser, en lui disant que c'est de sa faute parce qu'elle a pensé trop.. intensément à lui. C'est inévitable. une réponse bien acide se forme dans sa tête mais elle la retiens in extremis.
Ouai.
John est quand même un peu son patron au fond. Elle se dit qu'un jour elle pourrait se faire renvoyer. Ce jour là, elle ne lui parlerait plus jamais jusqu'à la fin du monde, ce qui est long. Après, éventuellement, elle envisagerait de lui parler un peu. Mais seulement s'il s'excuse à genoux, ce qui est impossible venant de Monsieur John. Mais quand même, il lui manquerait.
Un peu.
Beaucoup.
Alors ça l'embêterait de se faire virer, alors du coup elle évite de se faire virer pour éviter de se fâcher avec John et de devoir lui faire la gueule jusqu'à la fin des temps et de lui reparler seulement s'il se met à genoux.
Fiou.
Ca en fait des choses probables.
Il se met à se sourire, et la jeune femme se met à se poser des tas de questions encore plus étranges et perverses les unes que les autres. Parce qu'il ne sourit pas à elle mais par rapport à ses pensées. Et il a quoi dans sa tête, John ? C'est une question qu'il faudrait un jour demander. Croisons un télépathe d'abord, et si il veut pas, il reste Kurt pour voler le don d'abord. Et puis avec Eddie ça pourrait pas marcher parce que John c'est pas un objet. Hum. Pourtant, pour Nawi, John ou objet sexuel..
NON, BLAGUE.
John, c'est quand même c'est vraiment plus performant, heureusement.
Nawel sourit.
C'est ces pensées à elles aussi.
Ah la belle paire de cons qu'ils font dans ce couloir. Ceci n'est pas vulgaire.

- Tu l'as fait exprès, avoue.

Elle lève les yeux au ciel.
Vas-y, John quoi.

-" Non. C'est ta faute. J'ai pensé à toi avant de me téléporter, et elle a fait le reste. "

Oucommentrejetterlafautesurlesautres.
Aaaahlàlà, Nawel Meish, jeune femme totalement irrécupérable. Ce n'est pas très grave. Puisque John prend la main de la jeune femme dans la sienne. Si elle avait été amoureuse, sans doute qu'elle aurait eu un frisson électrique, mais ce n'était pas le cas. Alors elle se contentait d'apprécier sa peau chaude contre la sienne en souriant un peu stupidement. Gaminement à vrai dire. Elle sentait la résolution de John à ne pas coucher avec elle disparaître. Enfin, diminuer. Ce qui lui faisait vraiment très plaisir.
Au fond, elle allait peut être gagner, qui sait ? Lequel des deux était le plus têtu à votre avis ?

- Bon, j'en ai marre Nawel, je sais ce que tu veux, mais là, non.

Elle soupire. Roule des yeux ? Il a dit non ? Bah qu'il aille crever tiens donc ! Elle pince les lèvres avec une expression un peu déçue.
Et bien. John qui ne veut pas coucher avec une jolie fille ? Que c'était étrange. Elle déglutit.

-" Très bien, John. "

Oh oui, quand la belle est vexée, ce n'est jamais très joli à voir et encore moins à supporter. Bonne chance, John. Il veut pas ? Mmmh ? Il veut pas ? Elle le lâche et retire toute peau du corps de John.
Elle se mord la joue intérieure pour ne pas être trop méchante. Parce que John a raison au fond. Ils ont mieux à faire. Bien mieux.
Elle a un sourire en coin. Dépitée.

-" Alors t'a qu'à prendre les escaliers. "

Elle n'a pas envie de se téléporter ailleurs avec lui. Ni même de se téléporter, parce qu'elle l'enverrait sûrement devant une corde et un tabouret ou devant une falaise, au choix. Tout dépend de l'humeur de son pouvoir qu'elle aimait tant.
Un petit soupire et s'en ait finit la belle Nawel... qui se retrouve deux mètres plus loin.

-" Merde. "

BAH OUI, forcément, elle veut John, pourquoi aller plus loin ?
Ses joues se mettent à chauffer et devenir toutes rouges parce que là, c'est un bel échec. Alors elle pose le dos de ses doigts dessus pour les refroidires. Un geste de petite fille. Elle est une enfant au fond, qui n'a jamais été amoureuse que de l'homme le plus inaccessible du monde, EDWIN. Mais c'était finit, Eddie. Qui serait le suivant ?
John ?
Hahahahahahahahahahahahahah. Elle sourit à cette pensée.
John ? Non, jamais.

Au fond, Nawel, c'est une petite fille qui a toujours eu peur de ce qu'elle voulait. Enfin non. Peur qu'on ne le lui donne pas, justement. Elle savait que son physique était plutôt avantageux et qu'elle pouvait s'en servir. Alors c'est ce qu'elle faisait, bien sûr. Mais elle n'allait jamais au bout. Au dernier moment, elle se ravisait et se disait ' de toute façon, il ne peut pas m'aimer' et elle se retournait vers celui qu'elle aimait et lui disait ' de toute façon, nous, c'était que pour ce soir. ' et disparaissait rapidement.
Peur du jugement des autres.
Peur de leur réaction.
Peur de leur rejet.
Alors aujourd'hui, c'est encore la même chose. Elle n'a dit à personne qu'elle était amoureuse. Du coup, personne ne le sait, personne ne le devine. Et puis, une autre fille vient finalement prendre la place. Et Nawel, se retrouve seule.
Seule.
Et comme mademoiselle aime le sexe et bien que voulez vous, elle se tourne vers un beau gosse à disposition, qu'il soit d'accord ou pas ne change rien. Elle savait s'y prendre. Il allait céder. Sa persuasion était telle qu'il aurait pu lui hurler qu'il ne voulait pas, elle ne l'aurait pas cru. Et s'il était parti en la laissant sur le carreau, elle aurait été terriblement blessée.
Il passe une main dans ses cheveux, et la jeune femme se dit qu'elle pourrait sentir son doute à des kilomètres à la ronde. Du coup, elle aussi regarde un moment autour d'elle, comme pour se persuader qu'il n'y avait aucune chance que quelqu'un les voye. En soit, elle, elle s'en serait foutu, mais pas John. Alors il aurait gueulé, et elle détestait ça plus que tout. Mais regarder autour de soit est stupide. Elle ne savait même pas où elle pouvait bien être. Elle ne savait pas non plus si le couloir serait beaucoup emprunté. Pitié que non.

- T'arrive vraiment à avoir ce que tu veux.

Un sourire terriblement satisfait s'empare du visage de Nawel. Elle pourrait bien se mettre à sauter de joie s'ils n'allaient pas faire autre chose ensemble. La seule chose bien utile qu'elle a envie de répondre et vulgaire, acerbe, et elle se dit qu'elle ferait mieux de la boucler si elle veut vraiment John. Mais c'est Nawel Meish. Alors si elle n'arrive pas à se taire mais qu'elle arrive quand même à retenir ça phrase, c'est deux petits mots qui expriment clairement son auto-suffisance à cette instant de gloire intense. Elle a battu THE BOSS ! C'est tout ce qui compte. Sa confiance en elle remonte comme une flèche. Merci, John Smith.

-" Je sais. "

Ha. Ha. Ha. Les rôles auraient été inversés que la demoiselle en aurait presque tourné les talons. Parce qu'elle n'aime pas les gens pas modeste - hum oui, y'a qu'elle qui a le droit de ne pas l'être - C'est une crevarde, oui parfaitement. Et assumée en plus. Quelque chose à redire ? Hum ?
Pffff.
Il l'attrape par la taille tandis que les lèvres du John-le-beau arrivent à son oreille. Pendant un cours moment elle se demande s'il n'a pas juste feinté juste pour l'emmerder, ce qui, après tout n'est pas la chose la plus improbable du monde. La seconde qui suit, elle se demande pourquoi les lèvres vont vers l'oreille, et pas sur d'autres lèvres ou hum.. ailleurs.

-Je te hais. La prochaine fois, t'es virée.

Ah. Pour parler. Parler, c'est nul et frustrant, ça ne sert à rien, à pat avec Edwin, parce qu'il a une sacrée répartie ce télépathe d'objets. Ah, Eddie. Vraiment dommage qu'il soit gay lui d'ailleurs.
Virée. Nawel Meish. Cette pensée la fais sourire, non pas parce que c'est improbable, non non, vraiment, mais parce que c'est la réplique d'à peu près tout ces supérieurs. N'est-ce pas Eddie qui l'a même dit ? Bon, ne l'a pas fait pour une question d'éthique. Ce qui, au fond, a terriblement blessée Nawel. Mais elle ne l'a pas dit. Parce que l'égo de Nawel Meish est sur dimensionné.
BREF.

-" T'oserait pas ! "

Et ça, c'est la réplique de mademoiselle la blonde brune aux quelques reflets roux châtains.

[ A FINIR. ]