Dorian. Dorian Cross. Le chef de Croix. Le chef des Cross. Toi, qui est encore pire que Natasha. Toi, j'aurais ta peau un jour. Mais en attendant ce jour, je lui saute tout de même dessus, en forme de panthère. Toutes griffes dehors. Je suis sure que je ne lui fais pas grand chose, mais tout de même, il doit se défendre. Les autres essaient de sauver les petits, et moi je me bats contre Dorian, normal. Du moins j'essaie. J'essaie de lutter contre la fatigue qui arrive plus vite que prévu. J'essaie de lutter contre lui, qui est fort, très fort, trop fort. J'ai juste l'impression d'être une peluche dans cet état pour lui. Une peluche qu'il peut balancer à tout moment. Mais j'essaie tout de même d'échapper à ses mains, lui lacérant le corps de mes griffes et mes crocs. Je ralentis, trop vite. J'essaie donc de m'enfuir. Un coup dans mon flanc droit me traîne droit par terre, aux pieds des escaliers et je reprends forme humaine. Je peux encore marcher. Je suis nue, on va tenter le tout pour le tout, essayer de trouver un tee-shirt, une tenue, quelque chose. Je monte donc les escaliers quatre à quatre, échappant à Dorian. Au fou furieux Dorian. Et j'ai le malheur de regarder derrière moi, voir s'il ne me suit pas. Et je me fais assommer. Je sens un grand coup porté à ma tête, et je m'effondre sur le coup. Faible.



Un coup dans mon flanc me réveille. Je tousse. Je suis accrochée de tous les côtés, et je suis nue.


Je vais jouer ma malpolie mais tant pis. Il attendra que je sois à peu près réveillée pour avoir sa réponse. De toutes façons, je ne lui porte aucun respect. J'ai su qui c'était grâce au timbre de sa voix. Dorian Cross. Ordure.

Je tousse encore, son coup m'a fait mal, l'enflure. J'essaie de m'étirer un peu, sans succès. Cette nudité me jeune un peu, non pas que je sois pudique mais là, ya tout de même un libre accès à tout mon corps. D'ailleurs, je sens une odeur. Oh non, quelle horreur. C'est dégoûtant. J'ai du sperme, partout sur moi. Ca colle cette merde en plus, et ça pue. Et je sens qu'il en goutte encore plus de l'intérieur. Ca va, c'est cool de jouer avec des filles inconscientes ? Tu n'as donc aucune fierté ? Prends les au moins quand elles sont capables de se battre, t'es un sorcier noir, tu devrais apprécier ça, le défi, le challenge. J'aimerais bien qu'ils puissent lire dans mes pensées à cet instant précis, pour savoir tout ce que je pense de lui. Pour qu'il sache qu'il n'est qu'un lâche.

Bref, je me sens salie. Mais ce n'est pas comme si je n'en avais pas l'habitude. Je me demande quand même combien me sont passés dessus. Enfin non, je n'ai pas envie de savoir. Par contre je suis sûre que lui l'a fait. Je secoue un peu la tête et le regarde, sans une seule once de peur. De toutes façons, qu'est-ce qu'il peut me faire ? Je sais très bien qu'il ne me tuera pas. Ce n'est pas dans leurs habitudes de tuer des sorciers, et encore moins quand ceux ci appartiennent à leur propre famille.

Il pourrait se rapprocher un peu de moins ? Que je lui crache au visage.


Je le regarde, mes yeux plantés dans les siens. J'essaie de le défier. J'aimerais bien me retransformer comme hier, mais je sens que je n'ai pas assez de force, surtout pour un pouvoir second. Et mon talent de dessinatrice ? Une enclume. Oui, c'est ça, dessine une enclume au dessus de la tête de Dorian. Comme ça elle tombera et l’assommera. Sauf que ça ne m'avancera pas à grand chose, je serais toujours coincé ici. Mais j'aurais plus de répit pour trouver un moyen de m'échapper.

Oui, ça va le rendre fou de rage, c'est exactement ce que je veux. La provocation, qu'est-ce que tu vas faire comme tactique faible contre une fille enchaînée mon vieux ? En attendant, l'enclume est prête dans ma tête, elle apparaît alors au dessus de sa tête, je souris et l'enclume tombe.

Je ne quitte pas Dorian des yeux. Je préfère savoir tout ce qu'il fait plutôt que d'être surprise au moment où il frappera. Car oui, il frappera. Ce n'est pas nouveau chez les Cross de se faire taper. Combien de coups ai-je reçu quand j'étais ici ? Beaucoup, énormément. Je ne les comptais même plus. Mais il ne me fait pas peur, loin de la. Je n'ai pas peur de mourir non plus, même si je préfèrerais éviter. J'ai d'abord un but à accomplir.

Il ouvre une pochette. Horreur. Des marteaux, des couteaux... Je ne vois pas tout mais je sais que ça va faire mal. Très mal. En aucun cas je ne lâcherais le moindre cri. Je ne verserai aucune larme non plus. Ca ferait trop plaisir à ce salaud. Non, je devrais endurer, prendre sur moi. Et j'aurais le droit de craquer quand il partira. Et c'est sur qu'il partira, il faut bien le nourrir ce grand dadet.

Par contre, mon enclume a échoué. Il s'est écarté au bon moment. Je suis nulle au bluff, je tenterais encore, mais plus tard. Car mine de rien ça m'a épuisée. Mon corps ne s'est pas nourri depuis combien de temps pour qu'uniquement ça m'épuise à ce point ? En plus ils sont plusieurs à m'avoir violé, ça aussi ça a du me couter en énergie mine de rien.

Je souris, et rigole presque.

Ho, jolie réplique. Bravo Saku. Je suis fière de toi. En plus, j'ai réussi à répondre ca du tac au tac, je suis vraiment contente.

Je vais continuer à le provoquer, ca va bien m'amuser. Et puis ca va l'énerver aussi, et ca aussi c'est drole. Mais il risque de me le faire payer. C'est même une certitude. Mais tant pis, j'y survivrais. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort après tout. Alors c'est parti. Jouons.

Il me donne un coup de marteau dans l'épaule. Aie. Ca fait mal, saleté. Et il va refaire les cents pas. Même pas eu le temps de lui cracher à la gueule. Il va voir ce qu'il va voir. Je suis une dure à cuire. Je suis prête à me battre.

Je le regarde, absolument blasée.

Mais les Cross ne m'ont jamais appelé comme ca. Parce que les parents ont "fui" et se sont installés au Japon. Sakura serait donc le prénom lâche. Ou je ne sais quoi. Bizarre cette famille. Donc, deuxième prénom, français, pour les Cross. N'importe quoi. Enfin, au moins se sont mes parents qui ont choisi, ce n'est pas comme si c'était eux qui m'avait attribué à quelconque prénom à la noix. Mais même, mon prénom c'est tout de même Sakura. Merde à la fin.

Et j'ai le droit à un deuxième coup. Sur la même épaule. Je serre mes mâchoires, un filet de sang s'échappe de la blessure. C'est vrai qu'il a fait beaucoup plus mal que le premier. Ne pas pleurer, ne pas râler, je craquerais après. Même si pour le moment, c'est assez supportable.

Autre coup, beaucoup plus fort et je me mord la lèvre pour éviter de crier. Un filet de sang s'en échappe aussi. Je sens qu'elles vont morfler celles ci aussi. Je mets un petit moment pour répondre, histoire de ne pas crier en ouvrant la bouche, car la douleur est encore beaucoup présente.


Je n'en dirais pas plus. Il n'a pas besoin d'en savoir plus, par contre, je veux bien lui montrer, mais jamais il ne me laissera rentrer dans sa tête. Et puis, il penserait sûrement que c'est une technique de faible d'essayer de faire pitié. Je ne veux pas qu'il ait pitié de moi, de toutes manières, c'est un mot que Dorian ne connait pas. Je veux juste lui montrer ce que je vivais avant qu'il ne me prenne tout, mais je sais pertinemment que ca n'avancera à rien. Alors je me tais. Mais je me rends compte que je n'ai pas vraiment répondu à sa question, alors je décide de préciser un peu, même si je devrais sans doute me taire.


J'en ai peut être un peu trop dit. Il ne risque pas d'apprécier. Je lui ai même dévoilé mon but finale, gourde que je suis. Enfin, ca ne changera rien, il avait déjà l'intention de me charcuter. Mais se sera sûrement pire maintenant.

Et puis, pendant que je parlais, il est allé poser son gentil marteau. Parce oui, le marteau était gentil comparé à ce que je vois maintenant brillé dans sa main. Je crois que je préfèrerais plutôt être violer des centaines de fois. Oui, avoir le vagin en compote semble une meilleure solution que d'avoir le corps en lambeaux, parfaitement.

Un sourire. Et puis un rire. Un rire qui résonne dans le cachot. Un rire qui fait froid dans le dos, mais je n'en montre rien. Ne surtout pas montrer ses émotions devant lui, se serait perdre. Et c'est ce qu'il attend, que je me révèle, que je faiblisse. Je ne dois pas passer pour une faible face à lui. Je ne dois pas crier, je ne dois pas pleurer. Je dois me retenir au maximum, même si j'ai envie de m'effondrer. La douleur sera de plus en plus grande, j'en suis sûre. Et puis cette position me fatigue énormément, inconfortable. Mais je ne céderai pas. Le sang qui file sur mon corps m'éreinte également, peu à peu.

Dorian s'approche de moi, machette à la main. Ça me fait peur, je sens mon pouls qui s'accélère. Mes mains deviennent moites, mais j'essaie de retenir mes tremblements. Je les retiens, pour le moment. Mon visage est impassible, ou presque. Je fusille Dorian du regard. Je lui transmet la haine que j'ai à son égard à travers son regard. Je le hais, toutes les fibres de mon corps se révulsent de sa présence. De sa vie. Alors que mes parents sont morts. A cause de lui.

La machette s'enfonce dans ma peau. Je continue de me mordre la lèvre, qui saigne encore plus. Je ferme les yeux le temps de la torture, me crispe et retiens ma respiration, priant que pour ça s'arrête à tout moment. Mais même quand il la retire, du sang l'accompagnant, la douleur est toujours présente, toujours là. Et ça n'a pas le temps de se calmer qu'il attaque déjà l'autre bras. Je n'ai pas bougé. J'attends juste que ça s'arrêter, que tout cela se stoppe.

Enfin, il s'éloigne. Je souffle un peu, il pose la machette ensanglantée sur la table et prend une gorgée de whisky. Il s'approche avec la bouteille à la main.J'ai un mauvais pressentiment, très mauvais. Effectivement, j'avais raison, car il fait couler le liquide, brûlant, sur mes plaies. J'ai envie de crier. Mes jambes tremblent tandis que je mords l'intérieur de mes joues et ma langue. Le goût de sang se répand vite. J'ai mal, j'ai mal. Je veux hurler. Au secours. Tuez moi. Les larmes perlent au coin de mes yeux, j'ai la tête baissée et elles coulent, toutes seules, sans que je les commande. La douleur est trop forte. L'alcool est rentré dans mes plaies, me brûlant de l'intérieur. Je ne sanglote pas, juste mes jambes tremblent, frénétiquement. Je ne peux pas les arrêter, tout comme je ne peux pas arrêter mes larmes. Et Dorian est déjà loin, reparti poser sa bouteille. Je crache donc par terre tout le sang que j'avais en bouche. J'aurais bien aimé lui cracher à la figure, mais je le ferais. J'y arriverai à un moment. Dégueulassant sa chemise blanche.

J'ai toujours la tête baissée, souffrant toujours. L'alcool est toujours là, brûlant tout sur son passage. J'ai mal. Je veux mourir. Non, je suis plus forte que ça. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. C'est ça. Je ne mourrai pas. Je ne mourrai pas. Pas avant d'avoir accompli mon but.


Effroi. Peur. Détresse. Mes yeux sont écarquillés. Je me reprends. Reprends toi Saku, reprends toi. Aller, courage. Remets toi ton masque de dureté. Vas y, mets le. Je renifle, fronce à nouveau les sourcils, entend un clic. Je sursaute, pas de douleur. Je me détends. Je relève la tête, j'ai sûrement les yeux rouges, et des traces de larmes sur mes joues. Mais elles ont coulés toutes seules. J'aurais aimé qu'elles ne soient pas présentes du tout.

Un autre clic, je resursaute. Toujours pas de douleur. J'ai de plus en plus peur mais mes yeux lancent des éclairs dans ceux de Dorian. Vas-y, tire. Il ne faut pas que je sursaute. Faible. C'est ce qu'il doit se dire. Je dois me contenir, ne rien faire. Mais mes sens sont à l’affût du moindre bruit. La sécurité, c'est le niveau 2 sur la pyramide de Maslow. Et là, je n'ai pas besoin de manger. Donc, la sécurité est ce qui importe le plus. Je ne peux pas lutter contre ça. C'est bien dommage. On ne peut défaire la nature humaine.

L'arme est pointée sur ma jambe. J'ai toujours aussi peur. Tôt ou tard, la balle atteindra ma chair, mes muscles. Sauf si j'ai de la chance et qu'il se lasse avant. Sauf si il veut juste me faire peur. Et c'est réussit. J'ai peur, incroyablement peur. Je préférerais toujours qu'il me viole à la place. Mais je suis là, attachée, impuissante. Je plante mes yeux dans les siens.

Qu'on en finisse.

Une étincelle illumina son visage. Je crois que j'ai parlé trop vite. Il ouvre le pistolet, va vers la table et ... Met des balles dans les trous vides. Et merde, je suis dans la merde. Tu comprends l'horreur qui va t'arriver Saku, tu la comprends, n'est-ce pas ? Tu vas souffrir, alors un conseil dorénavant : tais toi. Scelle tes lèvres, ne laisse pas un seul bruit en sortir. Pas de mots, sinon tu vas souffrir encore plus qu'avant. Ni de cri, ça lui ferait trop plaisir. Et nous refusons de lui donner ce plaisir. Enfin, je. Je refuse.

Mais... Va-t-il le faire ? Oh, oui, il en est bien capable. Ce n'est pas le chef de Cross pour rien. Je crois ... Que je regrette Natasha. Même si je ne l'ai pas vraiment connue. Natasha semblait plus faible, il aurait été plus simple de l'amadouer. Ou pas. A vrai dire, je n'en sais rien. Mais je pense que Dorian a tout de même beaucoup plus de force. Sur tous les points, il est plus fort que Natasha. Je me demande pourquoi il n'a pas pris le pouvoir avant dans ce cas.

Le canon est braqué sur moi. Sur mes pieds. Je n'ai pas le temps le réalise qu'une balle s'est déjà planté dans mon pied. Et une autre la suit de près, plantée dans l'autre pied. Je me cabre, c'est violent. Je me mords violemment la lèvre, ne pas crier. Par contre, je gémis de douleur. Mal, j'ai mal. Les larmes continuent de couler alors que j'ai les yeux fermés. Je me concentre sur le noir que je vois. Le sang continue de couler de ma lèvre et je n'ose imaginer l'état de mes pieds. A vrai dire, je ne veux même pas le savoir.

Je gémis. J'ai envie de pleurer. De crier. Au secours. Aidez moi. Je ne veux plus vivre ça. Mais je ne veux pas implorer Dorian. Il est en hors de question. Alors je garde toutes ces plaintes pour moi. Enfouies à l'intérieur.

La douleur ne se calme pas, mais il va bien falloir que je l'oublie. Je sens les larmes qui continuent de couler. Je voudrais bien les sécher mais mes mains sont accrochées à la pierre. D'ailleurs, je me suis un peu débattue à cause de tout ça déjà. Je commence à avoir mal aux poignets. J'y jette un rapide coup d'oeil. La peau commence à être entamée. Encore un peu et je vais saigner de là aussi.

Ne réponds pas. Ne réponds pas. Ne dis rien. Quoi que tu dises ou que tu fasses, ça n'ira pas. De mon côté ou du sien. Soit je le supplie, il sera heureux et moi non. Soit je continue de le provoquer et je subirais encore des dommages. Dans tous les cas, je suis perdante. Alors je préfère me taire. Si je ne le provoque pas, il n'aura pas la tentation de me faire plus de mal, si ? Ou alors il va se lasser de moi. Et il pourrait me torturer juste par simple plaisir.

Je suis perdue. Je n'ai rien à faire. Dans tous les cas, je dois devenir une Cross. C'est ça ? Au moins jouer la comédie. C'est ça, jouer la comédie. Renfermer cette part de gentillesse au plus profond de moi, sans l'oublier, parce que je les tuerais à la fin. Et c'est eux qui me donneront des éléments pour que je puisse les éliminer. Ahaha, douce vengeance. Devenir une Cross, une vraie. Ça va prendre du temps, beaucoup de temps.

Je repense à tout ceux que j'ai rencontré au Mystery, tout ce que j'ai vécu avec eux... Ian, Takeji, Artémis, Lestat, Malaki, Quãn, Flynn, Pandora, Jon, Ren, Isaya... Et tellement d'autres encore. Ça me donne envie de pleurer. Mais je pleure, à l'intérieur. Mon coeur souffre. Je lâche une larme, une seule. Se sera la dernière, avec un léger sourire aux lèvres.

Et maintenant, oublions. Oublions tout. Laure... Laure ... Laure... Ca va mettre du temps à s’habituer à tout ça. Mais au bout d'un moment, être une Cross sera devenue naturel, n'est-ce pas ? Et il faut bien commencer par quelque chose.

Je crois que j'ai transmis ce message, ou bien j'ai essayé, parce que je me sens incroyablement fatigué. Comme si... Comme si j'avais utilisé trop de magie d'un coup. Je respire avec difficulté.

Laure, c'est ton nouveau prénom. Le nouveau prénom auquel tu répondras tout le temps. Une Cross tu es. Les mêlés tu hais, les humains, esclaves ils doivent être. Le changement, c'est maintenant.

Je plante mes yeux dans ceux de Dorian. Je n'ai pas encore tout oublié, certes. Pour le moment je ne peux pas, mais je fais de mon mieux. Je le regarde, je mets le moins de sentiments possibles dans ce regard. Alors Dorian, que vas-tu faire maintenant ?

Il s'approche de moi, une clé à la main. Je n'ai même plus envie de lui cracher à la figure. Disons, qu'il ne faut pas. Changer, radicalement. Aller dans le sens opposé, devenir méchante. Un cliquetis m'annonce qu'il me libère de mes chaines et mes pieds tombent sur le sol. Je tire une grimace à se contacte, mes abdos se contractent pour ne pas crier. N'oublions pas que j'ai des trous dans les pieds.


Je le regardais dans les yeux. Son regard était glacial. J'espérais que le mien était pareil, sans émotion. Je ne voulais plus d'émotions, rien du tout. Être la personne que je voulais être en arrivant à l'orphelinat. Mais là, j'ai plus de chance. Les personnes ici ne présentent aucune sympathie. Je ne pourrais donc pas m'attacher à eux. Tant mieux.

Laure, je vais devoir m'habituer à répondre à ce prénom. Ça risque d'être compliqué, un peu. Mais je m'y ferais vite je pense.

Il remplit alors un verre de whisky, et au moment où je pense qu'il va se l'enfiler cul sec, il me le tend. Je me méfie un peu. Pourquoi voudrait-il que j'en boive ? Je préférerais plutôt avoir des fringues sur le dos. Mais je ne suis pas pudique, je m'en fiche. De toutes façons il m'a déjà violé alors, à quoi bon ?


Je comprends mieux maintenant. Et ne fais pas genre tu t'intéresses à moi Dorian. Tu veux juste que je devienne une sorcière noire à cause de mon nom de famille. Mais soit, s'il faut que ça pour être un minimum tranquille et bien traitée... Et puis, ça fait longtemps que je n'ai pas bu. Je prends alors ce verre et l'enfile rapidement. J'espère que ça répond à sa question. Je claudique jusqu'à la table pour le poser. Ses putains de blessures dans les pieds sont gênantes. Elles m'empêchent de marcher correctement. Du coup quand j'arrive à la table, je me soutiens à elle. Mais, c'était sans compter les blessures de l'épaule que je rouvre. Ça me fatigue déjà d'être blessée de partout.

Je me retourne alors vers lui, et lui dit d'une voix froide.

Je ne sais pas ce qu'il compte faire. Ou me faire faire. En plus, il parlait de m'échapper. La grosse blague. Dans mon état, je ne ferais pas trois mètres sans qu'il me rattrape. La preuve, j'ai déjà eu du mal à aller jusqu'à cette putain de table qui est à uniquement deux pas de l'endroit où j'étais enchaînée. Enfin, deux pas pour lui. Moi il m'en a fallu un peu plus. Je ne sais pas comment marcher avec ces satanées blessures. Alors je fais ce que je peux pour marcher sans trop souffrir. JE relève la tête pour lui faire face. Froide et fière, c'est ça, une Cross ? C'est partit.