The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory

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 The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory

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Admin | Ex- Professeur de sabre & téléportation ~ le pot de fleurs
CITATION DU PERSONNAGE : Fear only makes the wolf bigger than he is

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Takeji Kido
Takeji Kido
Admin | Ex- Professeur de sabre & téléportation ~ le pot de fleurs
MessageSujet: The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory   The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory EmptyLun 23 Avr 2012 - 0:59

What do you call a dog with no legs ?
Doesn't matter what you call him, he's not gonna come anyway

Tout à l'heure j'ai vu passer une mouette avec un poisson dans le bec. Un petit poisson qui gigottait encore. J'ai eu une pensée pour le papa poisson, la maman poisson, les frères et soeurs poissons, les cousins poissons, les enfants poissons, les petits enfants poissons, les arrières petits enfants poisson, avant de me dire que ça se trouve, ils n'ont même pas remarqué sa disparition.
Parce que quand même, comment ils font pour se reconnaitre entre eux ? Y'a rien qui ressemble plus à une sardine qu'une sardine. Elles ont toutes la même forme, la même couleur, la même taille, tout.
Même deux zèbres, ne sont pas aussi semblables que deux sardines peuvent l'être.
Vous me croyez pas ? Faites un jeu des sept différences avec deux zèbres. Puis avec deux sardines. Temps estimé pour le premier: 2 heures. Temps estimé pour le second: Après la fin du monde.
Et encore, si vous êtes vraiment doués, pour le deuxième.
Bref, la mouette est partie je ne sais où avec son poisson, et moi je suis rentré en téléportation, parce que voilà, c'est pas là où je voulais en venir.
J'ai une question existentielle. Les poissons, ils vivent dans la mer, on est d'accord -éliminons de suite les marginaux qui vivent dans les lacs et toutes ces eaux dites douces-. Et la mer, c'est salé. J'espère que je ne vous apprends rien jusque là.
Les poissons vivent donc dans le sel toute leur vie.
Alors pourquoi est-ce qu'on leur en fout dessus quand on les mange, hein ? C'est pas logique. Ils devraient déjà être livrés avec l'option sel intégré.
Un peu comme un paquet de chips en fait. Les poissons, ils devraient prendre exemple sur les paquets de chips. Mes réflexions sont profondes je sais. En plus j'aime pas les chips. Nan c'est naze, après faut nettoyer ça en fout partout, c'est nul. Oui voilà, j'aime pas faire le ménage, comme un peu tout le monde, et en fait je m'énerve encore plus quand je suis le fouteur de bazard, et que je dois donc en toute logique passer après moi même. Parce que du coup, je peux pas maugréer dans ma barbe inexistante sur le type désordonné qui est passé avant, puisque c'est moi.
Comprenez que si je devais me frapper et me maudire à chaque fois... Le tapis du salon deviendrait alors un ennemi mortel, au lieu d'être juste... Bah un ennemi tout court. Il a de la chance d'être moelleux celui là d'ailleurs. Sinon y'avait des chances que je lui cherche un remplaçant.
Bref. Le tapis est sage, le cactus aussi, tout va bien.
Jack est toujours sage en fait. Oui je parle bien de notre cactus adopté. Il est très sage, pour peu qu'on ne carresse pas ses piquants, parce que là il se fâche. Il est très sensible au toucher.
Moi aussi, quand il m'arrive de finir on ne sait comment avec la main dessus.
Re bref.
Sinon ce matin, après l'histoire de la mouette, j'ai aussi fait un câlin à Shy. Me regardez pas comme ça, c'était un câlin tout innocent. Depuis quand je vous raconte nos ébats hein ? Jamais. Parfaitement. Vous ne saurez rien du tout, vous n'avez droit qu'au dessus de l'iceberg vous. Nah.
Et donc je disais qu'on s'était fait un câlin innocent et j'ai oublié où je voulais en venir.
Je l'aime, voilà. Je sais plus ce que je voulais raconter, mais la conclusion devait en tout cas ressembler à celle-ci.
J'ai déjà dit que j'aime nos câlins ? Plein de fois ? Ça ne fait pas de mal de le redire. Si je pouvais j'y passerais la journée, à lui faire des câlins. Sauf qu'on a pas tout à fait le temps, et que même si on l'avait, il faudrait quand même se séparer pour aller s'occuper des bébés. Remarquez, on ne leur en veut pas pour autant. Parce que si on pouvait, on passerait aussi la journée à jouer avec eux. Pour les faire rire, suffit de leur faire une grimace. C'est mignon quand ils rient tous les deux. Vous avez déjà entendu le rire d'un bébé ? C'est très spécial.
Très mignon aussi. On ne peut pas ne pas sourire en l'entendant. D'ailleurs ça marche, je souris à chaque fois.
Comme là en fait. J'ai Jace sur les genoux, qui a l'air de bien s'amuser. Et j'en ai rien à faire d'être ridicule à tirer la langue à mon fils, d'abord. Je lui fait même un bisou sur le front en jetant un oeil à l'heure.
Hmm, il me reste quatre minutes avant de devoir aller voir le médecin à Londres.
Bah, facile.
Bon Jace, papa doit filer même si il veut pas voir le médecin magique de Londres parce que le médecin lui fait peur. Mais si papa il veut se débarasser des cicatrices toutes moches dans son dos, bah il a intérêt à se téléporter rapidement.
Je remets le petit dans son berceau. Des fois ils crient, lui et sa soeur, quand on s'en va et les laisse. Shy est au travail, mais Rhyan est là aujourd'hui, alors je l'appelle, pour qu'elle reste avec eux au moins le temps que je disparaisse, pour éviter de les faire pleurer. J'aime pas quand ils pleurent, mais ils pleurent tous les jours. Ils n'ont pas d'autre moyen de s'exprimer en même temps. Mais quand même. Quand ils sauront parler, nos enfants n'auront plus jamais à pleurer. Jamais, jamais, jamais, voilà !
En attendant, il me reste trois minutes quinze.

Une heure trois minutes quinze secondes plus tard -il plaisante pas avec la ponctualité ce médecin là, et vous savez quoi ? Il est téléporteur-, je revois le jour, et mon dos me PIQUE. Jack à côté c'est un petit joueur. Je dois être allergique à la médecine magique ou je sais pas quoi.
Pourtant quand je tente de me soigner moi même, ça passe tout seul.
Mais là... Brr.
Bref. Le monsieur m'a dit de passer à la pharmacie d'à côté pour cherche un médicament dont je suis incapable de prononcer le nom. Et je suis aussi incapable de le lire sur le papier qu'il m'a donné, pendant qu'on y est. Comme ça, c'est réglé, je ferme ma bouche et je tendrai le papier.
Les médecins et les pharmaciens doivent parler une langue qui nous est inconnue, écrite en hiéroglyphes étranges qu'eux seuls comprennent.
Ça se trouve ils se passent des messages et-
Oui bon ok j'arrête.
Dites... Je suis paumé. Je me téporterais bien sauf que j'ai aucune idée d'où peut être cette fichue pharmacie. Téléportation ne sait pas non plus, du coup on est perdus tous les deux. En plus je ne sais même pas comment elle s'appelle cette pharmacie moi.
Je suis condamné à demander aux gens où se trouve la "pharmacie du coin". Et en général, quand on dit ça, les gens ne savent jamais.
En même temps, j'avoue, à Little Angleton, je connais le nom de la rue où on habite, et puis... C'est tout. Le reste je sais y aller, mais alors si il fallait guider quelqu'un sans l'accompagner... Ahum. A droite, ensuite à gauche, toujours tout droit, vous passez devant une maison en ruine, vous tournez deux fois à droite, faites un demi trois quart de tour, six pas à cloche pied, mangez un lama en entier, et normalement vous verrez le toit de l'église, il restera plus qu'à aller tout droit. Vous voulez que je répète ?
Rigolez, vous savez que ça se passe vraiment comme ça.
Reste à arrêter un gens qui a pas trop l'air méchant dans la rue. Tenez le monsieur là, il a l'air gentil.

- Excusez moi monsieur, vous savez où se trouve la pharmacie la plus proche ?

J'espère qu'il ne me demandera pas de manger un lama, parce que ça a pas l'air bon ça aussi.

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Lova ya ♥:


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AnonymousInvité
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MessageSujet: Re: The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory   The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory EmptyMar 1 Mai 2012 - 0:14

Elle gare la voiture dans l'allée avec précaution.

Elle s'enfonce dans son siège, prend une profonde respiration et essaye de se détendre. Mais c'est une tâche plutôt ardue, avec cette chaleur.
Météo schizophrène : hier encore, il pleuvait des cordes et aujourd'hui, elle pourrait le jurer devant dieu, il doit faire 35°C. Au bas mot.
La sueur dégouline de son front, roule sur ses joues, perle sur ses lèvres avant s'écraser sur le sol. Complètement collés au volant, ses doigts lui donnent cette désagréable impression de n'être qu'en caoutchouc.

Elle grince des dents. Il fait si chaud. Si chaud pour une fin d'Avril.

Avec une exaspération mesurée, elle se penche, coupe le contact, prend sa mallette et s'extrait de l'habitacle avec difficulté.
Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour un peu d'air frais.

Quand elle atteint la porte de la maison, elle traficote la serrure sans aucun problème. Et dire que ces satanés humains se croient à l'abri du danger si aisément ! Qu'ils soient doués ou non d'ailleurs ! Quelle ironie.

Quand elle pénètre dans le vestibule, elle constate avec soulagement que la climatisation a été enclenchée par Rebecca. Quel soulagement, elle qui pensait devoir le faire elle-même !

Elle traverse nonchalamment la cuisine, la maîtresse de maison profitant actuellement de la douche à l'étage. Bah ! Elle la dérangera plus tard de toute manière et là, ce qu'il lui faut, c'est un bon verre bien frais. Et elle ne cracherait pas sur un verre de coca, tient !
Elle se dirige vers le frigo en inox et, entre temps, semble fascinée par le reflet qu'elle aperçoit sur la porte. L'inox brossé lui donne l'allure d'un fantôme. C'est assez risible.

Bon. Le frigo lui propose de la bière et du coca. Parfait. Elle s'empare de sa boisson, la décapsule et s'assoit à la table. Elle descend la bouteille en 20 secondes.
Il lui faut autre chose alors elle prend sans aucune hésitation la seule bouteille de bière qu'il restait, bien qu'elle ne soit pas vraiment ce que l'on pourrait qualifier de ''grosse buveuse''. Mais qui était-elle pour dire non et refuser ainsi l'hospitalité de son hôte ?

Tout en écoutant le bruit de la douche, elle sirote tranquillement sa boisson. Mmh... la part de pizza qu'elle a repéré lors de sa première visite lui tend les bras, là, dans le frigo. Elle hausse les épaules. Pourquoi pas ? Ce n'est pas comme si elle devait faire attention à son poids, après tout.

Bon. Pas le temps de se détendre. Elle se serait bien allongée dans le canapé du salon pour faire une petite sieste mais là, ce n'est franchement pas le moment. Dommage.
Elle engloutit ce qui reste de pizza, l'arrose avec le fond de bière, ramasse sa mallette et se rend à l'étage.

Dans la chambre, la stéréo entonne ''Enjoy the Silence'' de Depeche Mode. Une des favorites d'Isaya. Elle s'entend la fredonner tout en posant ses affaires sur le lit. On dirait bien que l'air va la hanter encore quelques temps...

Elle s'assoit à côté de la mallette, l'ouvre avec délicatesse pour en sortir une craie. Elle commence à tracer des runes au sol, histoire que Rebecca ne se téléporte pas pendant leur petite affaire : ça risquerait de la contrarier affreusement. Tout comme Santiago, qui plus est.

Une fois son forfait accomplit, elle s'étend dans le fauteuil qui prend place près de la fenêtre, s'empare du journal pour en lire les gros titres : elle se demande si les médias n'inventent pas la moitié de ces articles, juste histoire d'augmenter leurs ventes.
Un article en particulier attire son attention : un type terrorise Londres, la sublime. Il tue des femmes. Torture, viol, homicide, rien que ça !

Elle entend la douche s'arrêter mais n'y prête pas plus attention : on vit vraiment dans un monde de fous, quand même !

Deux minutes passent et elle est toujours accaparée par le journal, quand Rebecca se décide à sortir de la salle de bains. Elle baisse le journal et la regarde s'essuyer les cheveux avec une serviette immaculée, dans un bain de vapeur et d'odeur de lotion pour la peau.

    « Putain, vous êtes qui ? »

***

Délectation. Oui, c'est le mot. Elle avait adoré la scène. Poétique. Saisissante. Magnifique.
Il avait fallu qu'elle la filme, comme à chaque fois d'ailleurs, bien qu'on lui ait sans cesse répété qu'elle ne devait laisser aucune preuve de son passage derrière elle.
Cependant, elle n'arrivait pas à s'interdire ce ''petit plaisir'' qui lui procurait tant de frissons.

Le rouge est décidément sa couleur favorite.

Et quel spectacle ! Quelle mise en scène ! « Enjoy the Silence » tournait en boucle pendant qu'elle entendait la jolie Rebecca hurler de douleur. Lorsqu'elle imaginait avec délice les flammes -qu'elle avait créé de son propre chef- lécher sa peau nue et son visage impur se déformer par la souffrance, elle en tremblait de bonheur.

Elle regardait les flammes s'élever vers le ciel, tandis que les cris déchirants de Rebecca transperçaient le silence de l'allée.

A la base, Lytel n'avait rien contre les sorciers cependant, elle n'était qu'une élémentariste qui ne faisait qu'exécuter les ordres de son organisation.
Rien de plus. Rien de moins.

Elle avait au moins le loisir de prendre son pied : elle ne s'était jamais autant amusée, avant de faire partie de Santiago. Jamais.

Si seulement son fils, son Isaya pouvait devenir comme ça.
Digne de sa famille. Digne de Santiago. Digne d'elle.

***

C'est avec une certaine appréhension que je m'avance jusqu'à la porte. Et que je frappe.
Une minute passe avant que maman ne finisse par arriver. La porte colle au chambranle et il faut qu'elle tire fort pour arriver à l'ouvrir.
Dans l’entrebâillement, je vois sur son visage une expression relativement inquiétante, comme si elle essayait de digérer une très mauvaise nouvelle.
Maman est en colère. Maman est toujours en colère quand je suis en retard pour le déjeuner.

    « Maman, tu es superbe. Comme toujours.

    - Cesse de faire l'enfant, Isaya. Tu sais quelle heure il est ? 
    »

Je hoche la tête, rougissant et honteux. Il est pas loin de 14h.

    « Oui maman. Je sais. Je suis désolé. »

Elle me regarde d'un air dur, plein de reproches en tout genre. Puis, elle me claque la porte au nez.
Un soupir franchit la barrière de mes lèvres.
J'entends le cliquetis de la chaîne de sécurité, puis la porte s'ouvre à nouveau.
Sans plus attendre, je pénètre dans son appartement (qui jouxte le mien) tandis qu'elle referme la porte derrière moi d'un coup sec.

À chaque fois que j'embrasse ma mère sur la joue pour la saluer, la douceur et la fragrance de sa peau, identique à du sucre glace, me frappe de plein fouet. Là cependant, je décelais comme une odeur de brûlé assez désagréable.

    « Maman, tu sens le... le brûlé. Tu n'aurais pas... ?

    - Silence. Je me suis contentée de faire ce que tu aurais dû faire depuis longtemps. Au lieu de ça, tu as préféré aller voir cette traîtresse de Remy. Je n'ai fais que mon devoir. Idiot. 
    »

Je me sens pâlir, tout d'un coup.

    « Tu... tu n'as pas... T-tu n'aurais tout de même pas...

    - Cesse de faire l'enfant Isaya ! Tout ceci n'est pas un jeu ! Arrête de te comporter en pleurnichard, veux-tu ! Tu n'es pas une poule mouillée !

    - Maman. Tu... t-tu as tué quelqu'un. Tu... tu as assassiné une femme ! Une jeune femme ! Un être humain ! Un être...

    - Elle ne méritait pas de vivre.

    - Sous quel prétexte ?

    - Celui de Santiago, évidemment. 
    »

Je ne répondis pas, trop horrifié par ce qu'elle venait de me dire. De m'avouer. Or, je savais que ce n'était pas la première fois.
Sa première fois.

Oh ça, je ne m'en souvenais que trop bien !

Pour ma mère, tuer quelqu'un relevait de la partie d'échecs. Ce n'était rien de plus qu'un passe-temps. Un loisir.
Le souci, c'est que moi, je ne suis pas du genre à cautionner ça. Surtout que son indifférence fait remonter à mon bon souvenir quelques scènes de cauchemars.

Si faible.

Pris de convulsions, de vertiges, je me dirige gauchement vers la table de la salle à manger. Seigneur...
Je me saisis d'un dossier de chaise et m'y accroche, le temps que les mauvais souvenirs s'éloignent.

    « Tu es d'un pathétique. Indigne. Indigne d'être mon fils.

    - Je ne veux pas... je ne veux pas être un monstre... je...

    - Je ne vois pas le rapport : je ne fais que servir une noble cause.

    - Une noble cause ? Une noble cause... une noble cause... une... une noble...

    - Ta Sakura est une Cross. Les Cross sont réputés pour être des barbares avides de sang. Ça ne t'as nullement empêché de t'amouracher d'elle, idiot !

    - Sakura... elle n'est pas...

    - Silence. Silence, je ne veux pas entendre tes excuses. Et si c'est pour t'entendre geindre, va-t-en. Va-t-en et ne reviens que lorsque tu auras les idées plus claires. Même si ça doit te prendre des années. Dégage. 
    »

Bien qu'elle me dise ça à chaque fois qu'elle est furieuse contre moi, je reste interdit et fixe avec intensité ses grands yeux verts, encadrés par ses longs cheveux roux.

    « Tout de suite. »

***

Qu'est-ce que je suis censé faire, moi, dans ces moments là ? Je ne peux pas tourner le dos à ma mère : ce serait comme piétiner le peu qui fait ma vie.
Mais en même temps... en même temps...

Flashback...

Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. 

Dans une litanie sans fin, cette phrase virevoltait dans sa tête comme un papillon dans les airs. 
Sa vue était obstruée par la pluie battante et par les larmes amères qui perlaient le coin de ses yeux. Elle courait. C'était tout ce qui lui restait. Courir. Elle courait aussi vite que ses pieds le lui permettaient. Ses pas résonnaient encore et encore dans le silence de la nuit, dans les flaques d'eau qui jonchaient le sol qu'elle foulait. Elle courait à en perdre l'haleine, à s'en briser le cœur, à s'en péter les poumons.
Une course infernale dont elle était le martyr. 
C'était à la vie, à la mort.

Depuis combien de temps courait-elle, les sens en alerte, le souffle court, les yeux écarquillés d'une terreur sans fin qui observaient avec fugacité les alentours, les lèvres tremblantes et les ongles plantés dans la chair de ses mains en sang, vestige de son angoisse ? Une douloureuse éternité. Les secondes étaient des heures. Les rues sombres qui défilaient devant ses yeux débordant de terreur se ressemblaient toutes. 

Pitié ! Pitié ! Pitié ! Pitié ! Je vous en prie mon dieu ! Je ne veux pas mourir ! Pas maintenant ! Par pitié !! Non ! NON !

Il fallait que elle trouve le moyen de se sauver, même si une voix au plus profond d'elle lui susurrait sans relâche que cette soirée serait sa dernière.

Des mèches de cheveux blonds comme les blés dégoulinant de pluie tombaient sur son beau visage déformé par la terreur.
Un sentiment d’impuissance lui torturait le ventre, prenant racine là, dans ses intestins, la submergeant par vagues. Chaque minute qui passait était une lente agonie. 
La course du temps se précipite, lui échappe.

Son regard ? Suppliant. Emplit de peur. 

Une lame de douleur, aiguisée comme le tranchant d'un rasoir, remonte de son estomac jusqu’à son cœur, brisant toute tentative de combat raisonné contre l’incompréhensible. Comment avait-elle pu en arriver là ? Qu'avait-elle bien pu faire pour subir un tel châtiment ? 

Elle courait toujours et l'impression de tourner en rond la poussait lentement à céder à la panique. Le chasseur se rapprochait. Indubitablement. Inéluctablement. Elle le sentait.
Un goût amer envahissait sa bouche et martyrisait sa langue : il prenait plaisir à la traquer.

Un coup de tonnerre la fit perdre pied un instant. Elle poussait un chapelet de cris déchirants entre deux sanglots, comme si une vague de folie s'était emparée de son corps tout entier. Elle n'arrivait plus à se contrôler.

Portofino était son rêve. Voilà qu'en cette nuit d’automne, cette ville paradisiaque était devenue son pire cauchemar.

Et voilà la fausse note que le chasseur attendait de sa proie : en voulant accélérer, elle trébucha et sentit le sol se rapprocher d'elle à une vitesse fulgurante. A nouveau, la violence du choc et la froideur de la terre lui arracha une plainte lancinante.
Cette fois, c'était fini. La terreur la paralysait entièrement et embrumait son cerveau. Finie. Elle était finie. Ses jambes refusaient de la relever. L'énergie du désespoir l'avait complètement désertée.

Il était tout proche maintenant.

    « Je vous en prie ! Pitié ! Pitié ! Je vous en supp... »

Le poing qui s'abattit sur son visage la fit taire en un instant.
Pleurant de douleur et de peur, haletante, elle avait posé ses mains tremblantes sur la joue pour atténuer la souffrance qui ankylosait la moitié de sa figure. Le goût âpre du sang dans sa bouche la fit tousser et cracher ses entrailles. La face presque contre terre, elle aperçoit entre ses larmes une de ses dents.

Sa voix n'ose plus sortir de ses lèvres mais elle entend distinctement les sanglots d'un enfant se mêler aux siens. Elle relève la tête, pensant que ses parents se trouvaient forcément dans le coin. Peut-être pourraient-ils l'aider ? Peut-être viendraient-ils pour la sauver ?

C'est alors qu'elle remarque que les pleurs du petit étaient très proches d'elle.
Un peu trop proches.
Un peu comme s'il assistait en direct à la scène.

    « Maman ! Maman arrête ! J'ai peur ! S'il te plaît, ne fait pas de mal à la dame ! Laisse-la s'en aller ! Maaman !! »

C'est alors que les coups fondent sur elle tels la pluie torrentielle. Elle se met en boule et ses bras frêles couvrent son visage baigné de larmes. Son corps menu ne tient pas le choc : dans une supplication inaudible, elle perd connaissance.


Fin du flashback...

Un jour, ma mère m'a emmené à la chasse.
Sa proie s'appelait Emma. Emma Corrigan. Elle avait 19 ans et ses parents avaient trahi Santiago.
Ma mère l'a brûlée vive.
Sous mes yeux.
J'avais 10 ans.

Aujourd'hui encore, son nom, son visage, ses cris de terreur hantent mes nuits.

    « Excusez moi monsieur, vous savez où se trouve la pharmacie la plus proche ? »

Je relève la tête, pensant que l'on s'adresse à moi. Un homme, la vingtaine, se dresse à mon côté. Un japonais. La personne à qui il parle le fixe d'un air étrange, avant de dire :

    « Что? Что вы хотите? Вы не видите, что я нахожусь в отпуске здесь? Доггон... »
    Spoiler:

Puis le russe s'en va sans un regard en arrière. Furieux, certes, mais sans même regarder le jeune garçon qui semble totalement perdu.

    « Heu... je... »

Je rougis tout d'un coup. Je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas mais...

    « N... navré de vous déranger... mais s-si c'est bien la pharmacie que vous cherchez, elle n'est... pas bien loin... »

Je lui indique la rue à gauche, puis fixe mes chaussures, gêné.

    « Je... n'ai pas grand chose à faire et... je dois y passer pour m'y acheter des médicaments... je peux vous accompagner, si vous voulez... Enfin je veux dire...»

Je n'ai plus de somnifères ni de fluoxétine.
Et je sens que mes nuits vont être agitées, dorénavant.
Et pendant un bon bout de temps.

Spoiler:
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Takeji Kido
Takeji Kido
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MessageSujet: Re: The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory   The only reason people get lost in thought is because it's unfamiliar territory EmptyLun 9 Juil 2012 - 20:17

Love 'em

- Что? Что вы хотите? Вы не видите, что я нахожусь в отпуске здесь? Доггон...
- Euh... A vos souhaits ?

Beuh... Il avait l'air gentil pourtant. J'ai aucune idée de la langue qu'il a bien pu parler, d'ailleurs pour être honnête j'ai même plus l'impression d'avoir entendu une série de son -un peu comme quand mes bébés parlent, ou essaient tout du moins- qu'une langue. Je crois qu'on pourrait résumer ce que j'ai entendu par: "???? ??? ?? ??????? ?? ?? ??????, ??? ? ???????? ? ??????? ?????? ??????...". Les plus tatillons d'entre vous me feront remarquer qu'un "?" ne produit pas de son, mais je les invite cordialement à imaginer un peu plus fort.
Parait que c'est normal, quand on entend une langue pour la première fois.
Fallait que je tombe sur le seul non anglophone du coin. Non mais honnêtement, où qu'on aille -veuillez éliminer d'office les régions un peu tordues du monde, et celles à géométrie variable, quand même-, quand on parle anglais à quelqu'un, il arrive toujours à assembler "don't", "speak", et "english"* dans la même phrase. Bon l'ordre c'est un peu le loto des fois. Mais l'idée est là.
Bref. Ça se trouve c'était une langue bizarre qui s'écrit avec des hiéroglyphe. Quelqu'un a un commentaire à faire sur le japonais ? J'ai jamais dit que c'était pas des hiéroglyphe non plus.
Mais on bon patriote, je vais me taire et ne pas déverser sur vous toute ma frustration de petit garçon ayant dû apprendre plus de caractères qu'il n'y a de pattes dans un mille-pattes.
Le monsieur-qui-avait-l'air-gentil-avait-étant-le-mot-clé est parti en me plantant sur place. Et si j'avais été gravement malade et avais eu besoin d'un médicament dans la minute, hein ? Bah la minute serait écoulée et je serais mort la bave aux lèvres sur le sol et je suis sûr qu'un pigeon se serait intéressé à moi avant quelqu'un et...
Ok c'était même pas drôle. Le problème avec vous c'est que... Vous êtes vous. Non mais réellement, c'est toujours vous. Je peux pas recycler mes blagues -même si je le fais quand même parce qu'il parait qu'on est aussi poilus que le chimpanzé et j'ai bien cherché, je ne vois pas sur quel autre localisation ça peut se trouver sur moi à part sur mes mains-, parce que vous les connaissez déjà.
Du coup faut que j'en invente d'autres. Et y'a des jours, comme par exemple les jours où on se fait crier dessus par des gens qui parlent bizarre, où elles sont pas drôles. Revenez demain, ça ira mieux.

- Heu... je...

Je reviens à la réalité en entendant une voix proche, et me tourne vers la personne.
Hourra, de l'anglais. Je lui sauterais presque dessus pour un câlin.

- N... navré de vous déranger... mais s-si c'est bien la pharmacie que vous cherchez, elle n'est... pas bien loin...

Oh.

- Je... n'ai pas grand chose à faire et... je dois y passer pour m'y acheter des médicaments... je peux vous accompagner, si vous voulez... Enfin je veux dire...

Oooooh.
Pardon mais j'étais à deux doigts de me convertir à une religion quelconque, soudainement convaincu qu'il y a bien un gentil Dieu là haut pour veiller sur nous.
Après je me suis souvenu du monsieur-qui-avait-l'air-gentil-avait-étant-le-mot-clé. Tout ça en 0.2 secondes. Plus rapide que le temps de réaction humain, oui Jean-Pierre.
Qui est Jean-Pierre ? J'en sais rien, mais c'est écrit sur le t-shirt du monsieur assis au premier rang.
Bref, mangez des crevettes.

- C'est gentil de votre part. Je ne voudrais pas vous déranger cela dit.

Je lui souris.
Je ne comprends pas pourquoi il a l'air aussi embarassé, mais c'est gentil. Voyez, y'a des gentils gens ! Pas que de vilains monsieurs qui vous agressent dans une langue étrange.
Bon soit il y a aussi des êtres humanoïdes qui peuvent vous molester dans une langue que vous comprenez. Mais moi j'aime bien qu'on m'insulte dans une langue que je comprends, parce que...
Nan attendez, c'est pas sorti comme il faut. Hey revenez !
Bah je m'en fiche, je peux très bien faire mes blagues dans le vide. Et toc.

- Je hum... Je m'appelle Takeji, et vous ?

Me demandez même pas pourquoi, la réponse m'est aussi inconnue. Peut être parce qu'il a l'air aussi mal à l'aise alors que... Je fais pas peur, hein ?
Je peux pas faire peur, les bébés rigolent quand ils me voient. Bon je ne suis pas sûr que ça soit bon signe non plus, mais au moins ils ne pleurent pas. Ils pleurent quand on s'en va, par contre. Des fois faut les balader avec nous dans l'appartement et est-ce que vous savez quel est ce phénomène étrange qui fait que le bébé semble peser de plus en plus lourd dans vos bras alors même qu'il n'ingère rien d'autre que de l'air ?
Ça doit être le syndrome du parent fatigué.
Admirez comment j'ai tenu sans parler de bébé. Mais j'y peux quoi si ils sont la Planète et moi le satellite ? Faut pas être aussi mignons. Le champ d'attraction est trop fort.
Ça leur apprendra.


[Hrp= *Ouais j'aurais dû l'écrire en français, mais ça me perturbait trop xD. Nullest post ever, je me remets dans le truc T^T]

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Lova ya ♥:


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