On aurait dit que les fantômes avaient améliorer leur consistance, qu'ils étaient plus accrochés dans le monde réel. En tout cas, c'était l'impression qu'en avait Cormag. On discernait déjà mieux leur trait, tout n'était pas complètement flou. On pouvait bien voir qu'ils étaient frères.

Soudain, Cormag changea de lieu, les cris résonnaient, au loin, mais toujours présent, et cela devait cesser. Mais il devait se montrer calme, diplomate. Un des fantômes était devant lui. Il ne pouvait pas savoir lequel des trois noms c'était. Il venait juste d'apprendre les trois prénoms. Alors que c'est quelque chose qui faisait grand bruit à Orpheo depuis l'attaque à Londres. Ils essayaient tous de comprendre, tout le monde s'aidait. Progressistes et conservateurs travaillaient main dans la main, mieux que la guerre contre les sorciers noirs, mieux que la reprise du Mystery. Ils étaient soudés. Voilà pourquoi il avait aidé le gars à la banane. Ils avaient besoin de toute l'aide possible. De toutes les informations possibles. Une autre apparition était derrière lui, si floue qu'il se demandait presque si ce n'était pas un mirage venant de sa tête, une illusion qui avait réussi à transpercer ses défenses.

– Vous vouliez parler.

Cormag hoche la tête. Il ne voulait pas d'incident. Il ne voulait pas de tuerie.

– Qu'est-ce que vous voulez ? Comme a dit mon collègue, comment pouvons-nous vous aider ?

Il refréna son don, maintenant que la communication avait été établie. Il voulait des réponses.

Seul un frère a suivit Cormag jusque dans la prairie : le téléporteur à vrai dire. Harrison. Ses yeux clairs fantômatiques n'avaient plus de couleur sous la forme de polty, et il ne restait qu'à voir au travers.

Qu'est-ce que vous voulez ? Comme a dit mon collègue, comment pouvons-nous vous aider ?

Ce n'était pas clair ce qu'il désirait, il n'était pas encore assez humain il aurait fallu plus de temps plus de réponses plus de choses qui auraient recomposé le tout qui avait fait qu'un jour il avait respiré et couru et

Abattre Lola

C'était sorti en deça de sa volonté, pas voulu (puisqu'il ne voulait plus) mais cette solution s'était glissée hors de lui comme s'il l'avait vomi, comme si Cormag Scrimegeour avait pu faire quelque chose pour lui, promettre, donner des mots, autre choses, un truc.

Son autre don claque subitement parce qu'il n'a aucune maitrise dessus, et c'est bien ça le problème, le manque de composition et de consistance, quand on ne sait plus qui on est pourquoi on était ou ce qu'on voulait, compliqué de dire à la magie au tapis, magie ! au tapis ! et le fantôme se retrouva à léviter à une poignée de mètres au dessus du sol, emportant l'allemand avec lui, juste face à lui au dessus de la petite prairie qui accueillait leur étrange échange qui se solderait en ... well, ça, ça restait à voir.

Abattre Lola

Cormag n'appréciait pas cette réponse. D'une, on ne négociait pas avec les terroristes. Donc abattre une parfaite inconnue à la seule demande d'un poltergeist ? Hors de question. Et si cette inconnue était juste une innocente non douée ? Clairement, hors de question. Si c'était une sorcière noire, well, il se ferait un réel plaisir de la mettre au bûcher, mais il lui faudrait davantage d'informations. « Lola », rien que l'Espagne regroupait au moins 1/3 de Lola. Il n'irait pas bien loin avec ça.

Une histoire de vengeance, sûrement, n'est-ce pas ? C'est elle qui a mis fin à leur vie ? Qui est cette Lola, son nom de famille, sa race, son groupe. Est-elle d'Orpheo ? Fait-elle partie des gens qui n'ont pas aidé ? Fait-elle partie de la faction supposée les protéger et qui s'en est allée ? Oh il avait lu, les dossiers, en diagonale. Pas assez minutieusement pour retenir leur nom, malheureusement. Aucune idée donc de Luke, Harrison ou Austin il avait en face de lui.

Soudain, Cormag se mit à léviter, avec le fantôme. Allons bon, un autre pouvoir découvert. Il espérait qu'il maîtrisait davantage celui là que celui qui avait fait cramer les immeubles près d'Orpheo Londres. Sinon, il se retrouverait à s'écraser par terre comme une banane qu'on écrase sur un costume.

Il fallait qu'il reste serein, calme, et qu'il continue cette conversation, comme si de rien n'était. Alors que le sol continuait de s'éloigner de lui, il devait rester professionnel.

– Qui est-elle pour vous ? Que vous a-t-elle fait ?

Il avait plus qu'envie d'exorciser ce fantôme sur le champ, mais ça ne réglerai pas le problème sur le champ n'est-ce pas ? Les deux autres sur la place continueraient d'épouvanter les innocents qui étaient trop proches de la scène. Sans parler de celui derrière qui n'avait toujours pas de consistance.

– Vous pouvez me parler de votre ami, derrière ?