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Sujet: Am i irrelevent ? Sam 27 Oct 2018 - 10:20
Dernière édition par Sam Carver le Dim 28 Oct 2018 - 22:06, édité 1 fois
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Dim 28 Oct 2018 - 21:32
Signifiance is nothing but pride “À mesure qu'on vit, on prête moins d'importance aux choses, mais aussi moins d'importance à l'importance.”
- Tom ? J'ai besoin de faire une pause, les lignes des dossiers dansent devant mes yeux.
Mon secrétaire hoche la tête, range les piles de papiers qui sont étalées entre nous. Des missions importantes, des comptes rendus, des départs, des avis de disparitions... Il y a tant à faire et si peu de temps pour. Cela fait trois jours que je ne suis pas rentré dans mon appartement, que je n'ai pas embrassé Morphée plus d'une petite poignée d'heures. La fatigue est là. Plus encore, la lassitude. Mon ventre gronde violemment alors que je permets à mon esprit de se laisser aller. Je secoue la tête. Je sais que Tom me regarde, qu'il note le geste, mais l'impute sans doute à ce coup de fatigue qui m'a saisi brusquement. Il ramasse rapidement ce qui reste et me propose d'aller me chercher un sandwich.
- Non.
Mon refus est habituel. Mais rien ne transparaît en dehors des mots. Je sais, je sens qu'il a des doutes. Il est celui qui passe le plus d'heures avec moi. Il sait sans savoir. il sent, lui aussi. Mais les yeux sont traîtres. Il les écoutent au lieu de voir réellement. Je me lève sans faillir. Aucune faiblesse n'est permise. J'attrape mon manteau et avant de quitter mon bureau, lui jette un sourire d'excuse, joyeux et triste à la fois, dans un paradoxe obligé. La guerre nous plonge vulgairement à l'intérieur de ces confusions intimes, pire que des confessions, mieux que des délivrances. Je passe le pas de la porte. Ma main s'évade sur le mur pendant que mes pensées vagabondent. J'aime mon siège, dans un bâtiment ancien, avec du bois partout, qui craque, qui craque... Et cette odeur légèrement fleurie, pourtant emplie d'ancienneté, d'un autre temps, d'un autre âge, me transporte aussi. Mes yeux s'envole sur le plafond pour s'y perdre. Et vient la rencontre, brutale, choquante, d'un corps d'enfant contre un corps caché. La surprise m'a presque fait lâcher cette attention permanente pourtant en arrière plan, ce pouvoir de me cacher derrière ma propre image.
Deux yeux d'un bleu clair et profond, perdu un temps, reviennent à la surface. La jeune fille marmonne quelque chose que je ne comprends pas. Je ne suis pas encore redescendus moi-même. Je fronce les sourcils, étonné. Nous sommes dans une aile plutôt peu fréquentée du siège d'Edimbourg. Il y a mon bureau, notamment, à côté d'une grande bibliothèque. D'où un certain calme permanent. Je souris gentiment. Et ce n'est pas une façade. J'ai comme l'impression qu'elle pense subir mes foudres. Je ne comprends certes pas ce qu'une enfant fait ici, mais je n'ai pas d'a priori quant à cette enfant. Je ne me sens pas plus élevé qu'elle pour hurler qu'elle aurait dû faire attention à où elle allait et que vraiment, les jeunes aujourd'hui n'ont aucun respect. Ce n'est pas vrai. C'est un abus.
- Excuse moi, je ne regardais pas devant moi. Tu n'as rien ?
J'ai les yeux souriants, car les siens me font rêver. Il y a dans ce visage lisse et enfantin un réconfort sans appel. Je n'ai besoin que de jeter un oeil à une jeune fille comme elle pour me rappeler pourquoi je me bats tous les jours, pourquoi tout ce que je fais est nécessaire. Je lui tends la main gentiment.
- Declan ! Et toi ?
Le tutoiement est venu naturellement. Je ne voudrai pas qu'elle y voit une offense. Surtout que j'ai des tutoiement respectueux, comme des vouvoiement irrespectueux. La différence n'est pas réellement dans les mots. Elle est ailleurs, dans une attitude peut être. Et il n'est pas question pour moi, de discriminer les enfants. Je me demande tout de même encore ce qu'elle fait là. L'entrée est libre, la circulation peu réglementée ici. Sauf à certains endroits que je refuse de mentionner. Mon bureau, au bout de ce couloir, est accessible à tous. Mais rare sont les personnes aussi jeune à venir.
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Dim 28 Oct 2018 - 22:08
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Dim 28 Oct 2018 - 22:45
Signifiance is nothing but pride “À mesure qu'on vit, on prête moins d'importance aux choses, mais aussi moins d'importance à l'importance.”
C'est une main qui se retire d'un coup. La violence d'un rejet. Il n'est pas de pire sensation de dégoût que celle que l'on éprouve pour soi. Et la peur d'une enfant envers un inconnu. La peur et le rejet. Mon coeur se serre quand elle se rétracte, fuit le contact, fuit la douceur. Elle brise cette espèce d'illusion que j'avais créée autour d'elle, ce masque d'innocence à toutes épreuves, ce voile ravissant qui fait fleurir des sourires. Je voudrais lui dire que je ne suis pas ce monstre qu'il faudrait craindre, que je ne suis pas les dents pointues et les griffes sous le lit, la bête du placard, le Croquemitaine ou je ne sais quoi. Je refuse d'être l'ennemi. La crainte qu'elle montre me heurte. Et c'est une habitude qui me désole. Quand j'ai installé non loin du siège, dans un immeuble appartenant à la famille Mystery le Little Orphanage avec Jonathan, j'ai vécu et revécu cette frayeur sans fin. Les enfants n'ont pas de mémoire, dit-on. C'est faux. Ils savent ne pas s'en souvenir néanmoins.
Ses excuses à répétitions sortent comme s'il fallait qu'elles sortent. Je garde le calme qui m'est habituel, la détente qui me semble la plus naturelle, puisqu'il n'y a pas mort d'homme, ni dangers réels. Si je me raidis, elle le sentira, si je recule, c'est un affront, si je me détourne, c'est l'indifférence. Il n'y a rien de pire que l'indifférence. Je n'inflige pas de mépris ou de dédain. J'ai le respect pour tous et la vie en premier. J'aurai aimé avoir le temps de serrer sa main, avant qu'elle ne la retire. Et la voir aussi perturbée, perdu dans un monde que je n'arrive pas à saisir, me déstabilise. Et ses mots sont comme une lame incisive qui transperce le coeur qui rate quelques battements. Ma respiration se bloque un instant et reprend, essayant d'attendrir le galop dans lequel elle veut se lancer.
Elle a raison. La faim est là, dévorante. Le refus aussi. Mon ventre se tord sur le néant et se soulève avec rien. La protestation ronge le creux sous les côtes. Je place une main sur mon ventre, comme un réflexe. A travers le tissus, je sens que mon pouvoir s'efface, juste sous les vêtements, juste le temps de sentir qu'il n'y a plus rien, que le vide. Rien d'autre. Entre vie et vide il n'y a qu'une lettre. Entre vie et vide il n'y a qu'un pas. Je le sais. Et je refuse toujours. Cette attirance n'a pas de raison. La punition continue. C'est le fardeau de la tourmente. Je ne comprends pas, mais je continue. J'essaye de me ressaisir. Je ne sais combien de secondes se sont écoulées sans que je réponde. Je voudrai affirmer que tout va bien, mais face à la jeune fille, je n'arrive pas à mentir. Le mensonge n'est pas toujours mauvais, même s'il est mal. Et là, il me semble pire que tout. Impossible. Ridicule. Je hausse les épaules avec une nonchalance que je ne croyais pas pouvoir afficher.
- C'est vrai, j'ai un peu faim.
Le mot est faible. Euphémisme. Je suis faible. Faible d'une force sans faim, d'une abnégation qui se retourne contre elle même. Un grattement dans la gorge et c'est tout une histoire. Je pourrais saliver à l'idée même de manger. L'eau claire serait déjà un soulagement. Je songe à remonter le temps, doucement. Je regarde les heures s'étaler devant moi. Pas une pause, pas un répis. Et une journée s'est écoulée. Je vais encore plus loin et l'effroi consternant me frappe tandis qu'une seconde se meurt. J'ai beau chercher, je ne parviens pas à trouver le moindre souvenir d'un repas même moindre depuis que je suis parti de chez moi. Et je ne suis pas rentré depuis trois jours. Je sais qu'il faut. Les mots, ils dansaient, s'entremêlaient jusqu'à n'avoir plus de sens. Ca n'a pas de sens.
- Je vais essayer d'avaler quelque chose. Tu m'accompagnes... ?
Elle n'a toujours pas dit son nom. Ma question en est deux. Je ne sais pas pourquoi, mais sa présence est rassurante. C'est comme une promesse que je lui fais et que je pense pouvoir tenir. Comme le mensonge, il me semble impossible de lui refuser cela. Je pourrai m'enfuir encore. Mais je ne peux continuer à fuir si je n'affronte pas de temps à autre. C'est un paradoxe qui me permet de continuer à vivre. Fuir la plus part du temps, se réfugier dans le vide, et se remplir de temps à autre, histoire que le vide ait un sens, une réalité en contraste.
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Dim 28 Oct 2018 - 23:07
Dernière édition par Sam Carver le Lun 29 Oct 2018 - 12:50, édité 1 fois
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Dim 28 Oct 2018 - 23:34
Signifiance is nothing but pride “À mesure qu'on vit, on prête moins d'importance aux choses, mais aussi moins d'importance à l'importance.”
Il y a de la violence dans la douceur. Et celle dont elle fait preuve en acceptant, l'air de rien, me remet à penser à regrets. Je voudrai lui hurler de me regarder dans les yeux, que je n'ai pas à subir cette peur, mais je n'ai que le silence pour répondre à l'imagination qui divague. Je le sais, tant que je n'aurai pas mangé un bout, impossible de penser clairement. Le corps est à bout, encore une fois. Il faut lui concéder un peu de place, pour qu'un instant, il reprenne le devant. Je sens comme une légèreté en moi qui est insupportable. Et ce qui m'insupporte également, c'est cette espèce de condescendance que j'ai l'impression d'avoir. Je veux abolir les barrières en montant des murs. Paradoxe, encore et toujours. Je ne sais pas pourquoi elle a voulu toucher droit au but, ce qu'elle a senti. Mon don se refuse à moi par ma faiblesse, je ne parviens pas à discerner la moindre information sur elle, aucune détection possible sans l'abandon du contrôle de mon pouvoir. Et ça, je ne peux le permettre. Ses yeux me transpercent, sa voix aussi. Je ne saurai dire pourquoi.
- Très bien.
L'amertume de ma voix a abandonné l'idée de passer pour un grand. Je ne suis pas plus grand qu'elle a vrai dire, elle n'est certainement pas plus petite que moi. Et je ne sais quelle affection mon coeur a pour cette gamine aussi vieille que le monde. Il semble que sa naïveté soit violente, comme une histoire qui n'a pas vécu, ancienne pour autant. Je n'y comprends rien moi même et je ne cherche plus de toutes façons. J'accepte. J'accepte la légèreté qui se tord de douleur. Je ne cherche plus à enrober mes paroles. Il n'y a pas pire pour inspirer la défiance, pour cacher l'honnêteté. Je ne veux pas cela. Un refus de plus, un vrai, un bien peut être ? L'adolescente n'a pas de regard frontal, je ne peux m'empêcher de la fixer. Pourquoi une telle réponse d'ailleurs ? De quoi a-t-elle peur ? Et soudain je me rends compte que ce n'est pas la vraie question. Pourquoi a-t-elle accepté ? Elle... Toujours pas de prénom.
Je continue ma route, dans un silence qui me tracasse. Je sais qu'elle me suit, j'ai peur qu'elle me suive. C'est une promesse, Declan, ne fais pas l'affront de revenir en arrière. Je serres les dents. Un goût de sang empli ma bouche, dans un goût de fer. J'ai du me mordre la langue ou l'intérieur de la joue. Les mains réfugiées dans mes poches, je me crispe sans raisons. Le froid est intense. Et l'habitude du froid aussi. Ces habitudes, je les jetterais bien moi. Loin. Au feu. Au feu de la vie. Mais l'emprise est immense. Ce froid est aussi celui de la réalisation, du constat net d'un passé flou. De cette vision toujours présente. Je lui dis dans un soupire, sans aucune emphase, sans aucune condescendance :
- Tu as les mêmes yeux que mon frère. Il est mort il y a des années.
Je marche sans un retour, un pas après l'autre, un pas prêt de l'autre. Je piétine et me retourne quand s'en est trop. Je ne sais quelle colère est mienne, mais elle n'est pas contre elle. Alors je me force à la contenir. Si j'y parviens, je ne le sais. Mais je sais que tout ce qui hurle en moi n'hurle pas contre elle. Je garde les mains dans les poches, un mètre de distance. C'est une autre promesse. Pas touche ! Pas touche... Brusque, franche, d'égal à égal, de elle à moi, les mots, la question, une politesse de retour dans la présentation.
- Qui es-tu ?
Ces yeux... Ces yeux d'un autre monde. Mon frère touchait les gens et captait des choses. Il n'a jamais voulu s'étendre sur le sujet. Il n'en a jamais non plus eu le temps. Et je voyais une incompréhension, une hésitation, un questionnement constant. Je voyais une joie de temps à autres, surtout la mélancolie. J'étais aveugle à nombre de choses, mais pas à ça. Pas à ses yeux.
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Lun 29 Oct 2018 - 12:51
Dernière édition par Sam Carver le Mar 30 Oct 2018 - 13:09, édité 1 fois
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Lun 29 Oct 2018 - 22:08
Signifiance is nothing but pride “À mesure qu'on vit, on prête moins d'importance aux choses, mais aussi moins d'importance à l'importance.”
Protégée et élève de Scrimgeour ? Je reste stoïque, mais je n'en pense pas moins. Le directeur conservateur m'avait prit à partie lors d'un gala à Paris, pour appuyer ses propos. Il était dans son droit, semblait-il. Il a prit le droit même, me déniant l'anonymat. Il a exposé la souffrance que j'avais vécu sans aucuns scrupules ni aucuns remords. Je n'aime pas trop cet exorciste. Parfois, il me fait froid dans le dos. Mais les à priori ont bon dos puisque je ne le connais guère. Je ne peux prendre totalement avis sur ce qu'il est par ce qu'il dit et ce qu'il fait. Mais il est clair et net que je désapprouve pour le moment. Je fronce soudainement les sourcils. Il est donc fort probable que le directeur d'Allemagne soit dans les parages. Et la potentialité de sa présence n'augure rien de bon. Je n'ai de plus reçu aucunes notes quant à cette éventuelle visite. Sloan Carver, appelée Sam, protégée et élève de Scrimgeour.
- Sam donc...
Je ne suis pas très loquace finalement. C'est que la faim me tient dans ses bras, en tenailles. J'ai les pensées qui vagabondent et reviennent sans arrêt. Elles ne cessent d'être en mouvement sans trouver à se fixer. Et ma concentration habituelle s'envole, s'envole, s'envole. Et s'envolent quelques pigeons quand nous passons la porte. La rue explose devant nous, tout en craquements, allées et venues, cris, pétarades, rires, vent sifflant, odeurs plus ou moins agréables. Je regarde à droite, à gauche et de nouveau à droite avant de traverser la rue. Quelques pas que je ne comptes pas, dans un silence qui n'est qu'entre nous, et nous arrivons devant un petit restaurant thaïlandais que je connais bien. J'ai vécu deux mois en Thaïlande, avec Maman. Elle qui court le monde au gré de ses envies, m'avais emmené dans ce voyage rocambolesque où il était question d'une retraite spirituelle et musicale. Les odeurs de Bangkok me sautent au nez comme une madeleine de Proust. Ce petit commerce me replonge en immersion. Il est tout à fait authentique et propose des plats que je connais, sur le bout des doigts. C'est sans doute pour cela, que de temps à autre, je parviens encore à en passer la porte.
Je n'ai pas dit un mot de plus à la jeune fille. Je ne sais si c'est par malaise ou autre chose. J'ai l'impression fugace d'une sorte d'attachement qui est trop facile. Je plonge la tête la première dans un bourbier que je n'imagine pas. Les attaches, justement, ne sont pas vraiment aisées, ou souhaitables parfois. Cependant, c'est pour moi comme une nécessité évidente, un piège perpétuel qui ne rate jamais. Elle est toujours là, à mes côtés, et je me demande sincèrement pourquoi. On a mieux à faire, à son âge, que suivre un directeur peu loquace et triste. Quand je ne suis pas à bout, que le ventre se tait patiemment, que la nausée de la faim ne me taraude pas, je ne suis pas morose et plutôt agréable. Je sais alors quoi dire, quoi répondre, quoi demander. Mais il existe à présent, sur cet instant T, une impossibilité. Comment réfléchir à autre chose qu'une simplicité vitale ? Je regarde la dame derrière son comptoir.
- Je voudrais un curry vert s'il vous plait... Tu veux quelque chose, Sam ?
Je me suis naturellement tourné vers l'adolescente, un sourire sincère et retrouvé sur les lèvres. Car le corps sait et s'est un peu calmé. Il ne réclame plus autant son dû puisqu'il est en route justement. Et cet apaisement commence à me laisser revenir à celui que je peux être. Les odeurs me provoquent des maux de tête. Elles sont tellement présentes, alléchantes, qu'il me semble que le monde tourne. C'est un feu d'artifices, une explosion de promesses. Mais la peur est là. La peur me ronge dans une douleur innommable, accompagnée comme toujours de honte et de culpabilité irraisonnées. Je sais en toute logique que le monde ne va pas s'effondrer. Et pour autant...
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Mar 30 Oct 2018 - 13:11
Dernière édition par Sam Carver le Mer 31 Oct 2018 - 19:16, édité 2 fois
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Mar 30 Oct 2018 - 21:41
Signifiance is nothing but pride “À mesure qu'on vit, on prête moins d'importance aux choses, mais aussi moins d'importance à l'importance.”
Le refus est simple. Est-ce par pure politesse ou s'agit-il d'autres choses ? Je l'ai vu jeter un oeil à la carte comme tout un chacun le ferait et peut être ses yeux ont-ils rencontré un plat, un dessert, une boisson qui lui aurait fait plaisir, mais rien ne me le confirme sûrement. Et je ne la mettrai certainement pas mal à l'aise à lui redemander ou insister qu'il n'y a pas de gêne à avoir. Elle est assez grande pour savoir quand me dire non après tout. Je n'ai aucunement envie de considérer que je me place au dessus. Alors j'attends tranquillement ma commande unique après avoir signifié à la serveuse que ce sera tout. Je n'ai pas haussé les épaules car le dédain et l'offense n'est pas mon vouloir. Je regarde la mise en bol de mon plat, à emporter. Le curry thaïlandais a la particularité de se servir comme une soupe avec un peu de riz à côté. Je ne sais si je parviendrai à avaler le riz cependant. Mais le curry réchauffera mon être jusqu'à la moelle. Je trépignerai presque de l'impatience apeurée qui me torture doucement.
Et quand je la regarde, je tombe sur l'incision de ses yeux dans mon âme. Je pourrai frissonner également. Je sens qu'il va se passer quelque chose et ce n'est pas un indice détecté. Je suis encore incapable de trouver l'énergie de faire quoique ce soit d'autre que de tenir mon pouvoir et mon attention sur elle. Sa voix tranche dans l'air comme la guillotine sur la nuque. Je m'assois tranquillement, comme pour digérer le ventre vide. Mes yeux s'égarent sur le sol, puis reviennent à elle et s'en vont au plafond, se cachent derrière un voile, reviennent à la surface. Je prends mon temps pour répondre à cette question troublante. Les souvenirs sont là, difficiles, comme les erreurs que j'ai commises et que je me prends en pleine figure à chaque fois que je capte mon reflet sur la moindre surface réfléchissante. Et le regard de Clyde comme une supplication muette. Il voulait seulement aider... Mes yeux se ferment un instant, se rouvrent difficilement.
- Je...
Je déglutis. La serveuse pose un sac avec le plat dedans, les couverts, la serviette. Je la vois y glisser une boisson que je n'ai pas commandé, me faire un clin d'oeil énonciateur de bonnes choses. Je ne reçois de ce cadeau qu'un frisson qui me glace l'échine à l'idée de ce surplus que je ne peux accepter. Avec précipitation, je note en tête de le donner à Tom en rentrant. Mon secrétaire aime beaucoup les Cocas. Moi aussi, à vrai dire. Je ne peux plus les supporter à présent. Les mots m'ont asséchés la bouches à vouloir sortir sans s'ordonner. Je ne sais quoi dire et je me sens comme à poils devant elle. Sam a touché un souvenir intime. Et pas le pire pourtant.
- C'est mon frère, oui. Clyde. Il voulait aider, mais ça n'a pas vraiment fonctionné.
Je me revois faire barrière. Je me revois accepter l'inacceptable, pour ne pas qu'ils touchent un cheveux de sa tête. Et je les vois encore passer outre, de temps à autre, quand, à terre, il m'était impossible de m'élever. Et quand j'osais, quand j'essayais, ils n'avaient qu'à me faire tomber, encore, toujours plus bas.
- Tu ne lis pas dans les pensées n'est-ce pas ? Je n'y pensais pas.
J'ai attrapé le sac, et commence à sortir. Je n'aime pas manger sur place, comme si manger là où on a le temps de me voir manger me dérange. Je ne sais. Elle est comme Cillian ou un peu différente. Il y a des multitudes de dons et pouvoirs avec des variations incroyables. Je sais capter l'infime de la magie et tout ce qu'il faut savoir dessus. C'est de ce don que dérive la reconnaissance souvent facile entre êtres magiques, cette espèce d'intuition qui fait que l'on sait qu'en face, ce n'est pas un innocent. Les bruits de la rues sont une violence de plus. Je lui souris pour lui faire comprendre que ce n'est certainement pas un reproche. Je l'invite au contraire par cela à s'exprimer, à demander. Je me sens plutôt ouvert aujourd'hui, capable de répondre.
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Dernière édition par Declan A. Ø. Mystery le Jeu 7 Mai 2020 - 11:22, édité 1 fois
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Mer 31 Oct 2018 - 19:17
Dernière édition par Sam Carver le Jeu 1 Nov 2018 - 21:58, édité 1 fois
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Sujet: Re: Am i irrelevent ? Jeu 1 Nov 2018 - 18:53
Signifiance is nothing but pride “À mesure qu'on vit, on prête moins d'importance aux choses, mais aussi moins d'importance à l'importance.”
J'ai l'impression de recevoir plusieurs coup de poignards en même temps et mon souffle ralentis. Je ne dis rien, j'encaisse tranquillement, avec une platitude qui m'horrifie. Et tout cela parce qu'il n'y a rien d'autre à dire. Je ne peux que confirmer ce qu'elle dit, même si elle se trompe sur l'échelle de temps. Je ne peux que hocher la tête. Mais même cela, je ne le fais pas. Si mon frère n'a pas pu m'aider, c'est surtout parce qu'il s'est fait prendre par Sebastian Cross avant d'avoir pu tenter quoi que ce soit et s'est retrouvé balancé dans la même cellule. Si Clyde ne peut pas m'aider maintenant non plus, c'est qu'il ne s'est pas réellement extirpé de la prison. Tout comme moi, son corps est son geôlier, à degré différent. Je vais le voir chaque semaine à Glasgow, dans cet état de torpeur sans fin. Il ne réagis pas. Seul un clignement de paupières, pour humidifier la rétine, et une respiration si lente qu'on pourrait l'oublier. Cela me tue, à chaque fois, un petit peu plus. Je l'ai sorti de là-bas, porté à bout de bras. Il y avait encore une étincelle dans ses yeux, des larmes qui brillaient, des mots qui se battaient, ses blessures sanglantes comme une supplique de plus... Et puis quand le danger s'en est allé, plus rien. Le silence.
- Je sais.
C'est tout. Pas plus. Y-a-t-il vraiment plus à dire. Je ne sais pas. L'aide est toujours bénéfique. Mais aujourd'hui, je ne crois pas que je sois secourable. Et je me raidis à nouveau, comprenant de quoi elle parle finalement. C'est toujours aussi perturbant de se rendre compte que quelqu'un vous a vu. Toujours. Moi aussi, je la regarde. Je souris.
- Mais ce n'est pas la même histoire. Tu veux ma boisson ?
Je lui tend le coca. Je pensais l'offrir à Tom et puis quoi ? Il ne le saura pas et ne m'en voudrait pas de toutes façons. La route est encombrée, ne se libère pas. Les passants patientent tant bien que mal et surtout mal. La colère monte, sans me toucher. Si je ne sais pas ce que c'est, pas encore, pas dans la nuance, je pressens cependant ce qui remue en elle, ce qu'elle doit percevoir ou croit percevoir. Cillian disait que ce n'était pas une science exacte, qu'il y avait beaucoup trop de place à l'interprétation. Mais je ne lui demanderait pas ce qu'elle est. Pour certain, c'est très personnel. D'autres l'affichent sans soucis. Pour moi, la pudeur n'a pas de sens : imaginez, c'est comme si vous aviez le don d'effacer les vêtements des gens. C'est la même chose. Je détecte. Voilà tout. Même si pour l'instant, c'est plutôt un silence de ce côté là.
- Oui, je connais des gens qui lisent dans les pensées. Mais des personnes comme toi, pas beaucoup. Une seule à vrai dire.
Nous arrivons au siège. Je passe la porte de bois. J'ai toujours aimé cette entrée, ancienne, non imposante cependant, avec de nombreux dessins entrelacés dans le bois et du fer forgé finement. Et sans prévenir, cela me saute à la figure, la nuance. Animiste. Le mot est large lui. Mais je la perçois, aussi infime soit-elle, à travers lui, dans toute sa différence avec ce qu'était Cillian.
- Tu sais, Sam, ça doit m'imprégner totalement, tout ça. Je sais que ce n'est pas agréable, on laisse traîner tellement de choses et tu les prends en pleine figure. La magie n'est pas toujours plaisante. Nous sommes tous les deux bien placés pour le savoir.
Nous sommes dans le hall et je me demande ce qu'il en est de la suite. Va-t-on continuer ensemble un peu ? On pourrait se quitter là. On pourrait. Et je me sens triste à cette idée. Je ne la refuse pas cependant. Juste un peu triste.
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MESSAGES : 158 DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018
Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste
Sujet: Re: Am i irrelevent ? Jeu 1 Nov 2018 - 22:00