Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka

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 Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka

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Luka E. Grey
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MessageSujet: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyMer 19 Sep 2012 - 14:16

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.


- Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat...
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans... Je ne la déplore pas moi... Je ne me résigne pas moi... Je ne pleurniche pas dessus moi... Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir.
- Mais c'est impossible de refuser la guerre, Ferdinand ! Il n'y a que les fous et les lâches qui refusent la guerre quand leur Patrie est en danger...
- Alors vivent les fous et les lâches ! Ou plutôt survivent les fous et les lâches ! Vous souvenez-vous d'un seul nom par exemple, Lola, d'un de ces soldats tués pendant la guerre de Cent ans ? ... Avez-vous jamais cherché à en connaître un seul de ces noms ? ... Non, n'est-ce pas ? ... Vous n'avez jamais cherché ? Ils vous sont aussi anonymes, indifférents et plus inconnus que le dernier atome de ce presse-papiers devant nous, que votre crotte du matin ... Voyez donc bien qu'ils sont morts pour rien, Lola ! Pour absolument rien du tout, ces crétins ! Je vous l'affirme ! La preuve est faite ! Il n'y a que la vie qui compte. Dans dix mille ans d'ici, je vous fais le pari que cette guerre, si remarquable qu'elle nous paraisse à présent, sera complètement oubliée... A peine si une douzaine d'érudits se chamailleront encore par-ci, par-là, à son occasion et à propos des dates des principales hécatombes dont elle fut illustrée... C'est tout ce que les hommes ont réussi jusqu'ici à trouver de mémorable au sujet les uns des autres à quelques siècles, à quelques années et même à quelques heures de distance... Je ne crois pas à l'avenir, Lola...


Je referme doucement Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline et je quitte Bardamu et son histoire. Je pose le livre à côté de mes affaires. Je n'ai encore rien fait ici, rien ranger, rien changer. Il n'y a toujours que ce matelas et cette couverture sur le sol avec mes affaires et le stricte minimum de l'électro-ménager qu'il y avait déjà. Pas de meuble, pas de décoration. Pas encore. Pas eu le temps, pas eu l'envie. Je n'ai pour moyen de transport qu'un petit scooter que je vais devoir bientôt remplacer et aller avec jusqu'à la plus grande ville la plus proche ne me tente pas vraiment. Même si c'est pour choisir l'intérieur de ma maison. Je souris. Le sentiment est toujours étrange, mais je l'apprécie maintenant. Je me lève du matelas sur lequel j'ai passé la nuit. Je m'étire et échauffe tranquillement mon corps, lui faisant faire quelques mouvement d'assouplissement. Ainsi je détend chacun de mes muscles en partant du cou jusqu'aux pieds. Et je descend lentement en grand écart. Une fois les trois fait, je sautille gentiment et je vais courir dehors. Je suis pied nu, même pas habillée. Je ne porte sur moi qu'un boxer et un t-shirt. L'air frais me cueille sur le pas de la porte. Alors je me sens prête pour me défouler un peu. Alors je cours, encore et encore. Je vais vers la forêt non loin. Mes pieds nu sur l'herbe avancent rapidement. J'aperçois alors un arbre avec une branche pas trop haute. Je m'y suspend et fait quelques tractions. L'écorce rugueuse m'abîme un peu la paume des mains alors j'arrête. Les seuls vêtements que j'avais vole et je me transforme en panthère noire. J'attrape les bout de tissus dans la gueule et je fais défouler l'animal en moi. Au bout d'une heure je reviens, humaine et rhabillée, à la maison.

A peine un regard sur l'heure et je file prendre une douche. Carla arrive bientôt. Elle sera surprise sans aucun doute. Déjà de me revoir. J'ai bien changé. Elle aussi sans doute. Pas grandi par contre. Mais surtout, la maison est à moi. Et ça elle ne le sait pas. Je me demande comment je vais pouvoir lui raconter ce qui m'est arrivé. Je veux lui raconter. Sans utiliser la magie. J'ai pas le droit de lui dire. Je hausse les épaules alors que l'eau toujours gelée coule le long de mon corps. Dans deux jours j'aurais de l'eau chaude, pas avant. J'attrape mon maillot de bain dont le bas est un boxer avec une bande orange vif au dessus et en dessous des rayures bleues foncées et blanches, et le haut est presque pareil. Je prend juste un débardeur un peu trop grand que je mets par dessus et un sac avec une serviette sur l'épaule avant de sortir. Je frissonne un peu. On est fin septembre, l'été n'est plus qu'un souvenir maintenant. Mes cheveux volent au vent et je rejoins l'entrée du domaine de la maison sur la falaise. Le domaine est limité par un petit muret en pierre à environ 500 mètres de la maison, maison qui est à moitié cacher par le relief et quelques arbres. Je m'assois donc sur ce muret et j'attends. J'ai le coeur qui bat à fond. Cela fait plus d'un an maintenant que nous ne nous sommes pas vu. Cela fait plus d'un an que je suis partie sans donner de nouvelles. Un an de vie. Ca fait beaucoup non ? Est-ce que nous seront encore un peu les mêmes ? Je l'espère. Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours...
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Humaine Innocente
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Carla A. S. Lowett
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Humaine Innocente
MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyDim 23 Sep 2012 - 13:43

Carla regarda la fumée monter lentement dans le ciel avant de disparaître, avalée par le vent. Assise sur la petite plage de Little Angleton, ses doigts jouant machinalement avec le sable, ses yeux se perdant dans l'immensité de la mer devant elle, un sourire trônait fièrement sur ses lèvres. Aujourd'hui elle se sentait bien, aujourd'hui était un jour de bonheur. Déjà parce qu'il y avait eu ce réveil dans les bras de Louis, ce réveil tout doux contre lui, peau contre peau, corps contre corps, coeur contre coeur. Existe-t-il plus beau moment que celui où on se réveille contre l'être aimé ? Cela voulait dire tellement pour elle... Ce n'était pas la même chose que de coucher avec le premier inconnu venu et de s'éclipser en pleine nuit pour ne pas avoir à lui laisser son numéro et avoir la mauvaise surprise de recevoir un appel le lendemain... Non, se réveiller dans le lit de celui qu'on aime, c'est la preuve qu'on essaie de construire quelque chose, quelque chose de vraiment solide basé sur l'amour. C'est le bonheur, tout simplement.
En parlant de bonheur, une autre chose emplissait le coeur de la jeune femme en ce matin frileux de septembre. La demoiselle blonde allait enfin pouvoir revoir Luka, sa chère Luka... Son amie, tellement extraordinaire, qui la comprenait sans rien dire, qui ne la jugeait pas, qui la serrait dans ses bras quand elle était malheureuse. Combien de temps avaient-elles passer à discuter en mangeant des cochonneries ? Combien de fois avaient-elles sauté depuis la falaise en se foutant de la mer et du vent ? Combien de conneries s'étaient-elles amusées à faire ?
Depuis combien de temps ne s'étaient-elles plus vues ?
Un jour, un mois, une année... Le temps avait filé à toute allure et pourtant l'absence de son amie s'était fait bien pesante. À vrai dire, ils lui avaient tous manqué. Luka, Louis, Ange, Hayley... Et maintenant encore, alors qu'elle avait retrouvé Louis, ils lui manquaient encore. L'amour est une chose, mais l'amitié est toute aussi importante.

Carla avala une dernière goulée de fumée avant d'enfermer le mégot dans un mini-cendrier de poche. Car être rebelle c'est une chose, mais polluer la plage et la mer avec des mégots, c'est carrément dégoûtant. Surtout quand on sait qu'un mégot met plus de 100 ans avant de disparaître. Oui mesdames et messieurs, 100 ans. Alors faites attention où vous les balancer !
La jeune femme se releva ensuite et, doucement, se dirigea vers la maison sur la falaise. Ce matin Louis avait dû partir tôt pour s'entraîner avec son maître - vraiment le métier de cascadeur semblait fastidieux à apprendre - et c'est pour ça que la jeune femme avait un peu d'avance sur son programme de la journée. Et puis pourquoi marcher vite ? Elle aimait marcher à petits pas, comme une vieille grand-mère qui n'a plus toute sa tête ou une petite fille avec de toutes petites jambes... Elle avait tellement marcher pour fuir ses parents, fuir l'école, fuir tous les petits désagrément de la vie qu'au final elle n'avait eu d'autres choix que d'aimer ça. Et quel plus beau sentiment que sentir les cailloux sous ses pieds et le vent dans ses cheveux ?
Marcher avec Louis, sans doute.
Les promenades avec lui, main dans la main, à s'embrasser tous les deux mètres étaient sans doute l'une des choses la plus agréable au monde. Elle aimait ça, marcher avec lui vers la mer, s'embrasser dans les champs, courir sur la plage. Puis, lorsque le soleil se noyait dans l'horizon, ils rentraient chez le jeune homme faire l'amour ensemble. Souvent elle s'endormait là-bas, entre ses bras. Et plus le temps avançait, plus elle passait du temps chez lui et donc loin de sa maison et de ses parents. Ceux-ci n'avaient pas pipé mot... À vrai dire son père s'en foutait et sa mère n'osait rien dire. Jeremy semblait être le seul à lui reprocher son absence. D'ailleurs, c'était uniquement pour lui qu'elle revenait parfois chez elle, le serrer dans ses bras, tenter de lui cacher les bagarres de leurs parents et le réconforter.
Qu'est-ce qu'elle l'aimait ce petit bonhomme...

La maison où Luka lui avait donné rendez-vous n'était à présent plus très loin et Carla la voyait percer l'horizon. Son coeur accéléra, si heureux de pouvoir enfin revoir son amie. Elle se demandait si elle avait changé, ce qu'elle aurait à lui raconter, ce qu'elle avait fait durant si longtemps. Et elle-même avait tant de choses à lui raconter... Louis par exemple. Carla se demandait qu'elle serait la réaction de son amie. Elle ne lui avait jamais dis ce qu'elle éprouvait pour le jeune homme. Bien sûr, Luka avait dû s'en douter, mais quand elles en parlaient, Carla avait toujours tout nié en bloc...

« - Choisir un lit c’est personnel. C’est l’endroit où on aime, l’endroit où on rêve, l’endroit où on donne la vie. Quand on est enfant, c’est l’endroit où on se réfugie pour pleurer, c’est l’endroit où on caches ses premiers secrets. C’est sacré un lit, c’est comme une vache en Inde.
- Eh dis-donc, t’as une théorie très très arrêtée sur les lits ! »

C'était juste après l'été de ses 15 ans. Carla s'était appliquée à éviter ses amis durant trois mois et, lorsque Luka lui en avait fait la remarque, le demoiselle blonde avait tout nié en bloc. Pour le lui prouver, elle lui avait même proposer de venir dormir chez elle. Aussitôt après, elle l'avait regretté, pas parce qu'elle ne voulait pas voir Luka, juste parce qu'elle savait comment ses parents se comporteraient ; comme de vrais hypocrites...
Ils étaient toujours comme ça quand des inconnus venaient à la maison. Sa mère riait, son père faisait des blagues, ses parents s'aimaient. Ou tout du moins, ils faisaient semblant. Semblant de partager de petits regards complice, semblant de se lancer de "chéri tu me passes le sel" "mais bien sûr mon amour", semblant d'être une vraie famille. La grosse blague.
Et bien sûr, ça n'avait pas manqué. Durant tout le dîner ils avaient fait semblant devant Luka. Et Carla était là sur sa chaise à se trémousser, se retenant de leur balancer leur hypocrisie à la figure et de claquer la porte. À la place elle s'était contentée de finir son assiette en faisant semblant de rire, semblant d'être heureuse, semblant que tout allait bien.
Le mensonge était une seconde nature chez les Lowett.
Une fois le dîner fini, la jeune femme avait emmené son amie dans sa chambre, le seul endroit que ses parents ne pouvaient pas souiller de leur hypocrisie. Les deux adolescentes avaient alors eu l'idée de créer une cabane avec les draps de Carla, retrouvant leur 3 ans dans quelques éclats de rire.
Carla se souvenait avoir regretté l'éloignement qu'elle avait elle-même imposé entre elle et ses amis. Il n'y a rien de mieux que les amis pour retrouver le sourire...
Et dans leur petite cabane éclairée par la seule lumière d'une vieille lampe de poche, les deux filles s'étaient alors prêtées aux confidences. Peu à peu les secrets s'étaient dévoilés, mais il y avait un sujet que Carla n'osait pas aborder... Louis. Bien sûr que si son amie l'évoquait, elle lui racontait ce qu'elle ressentait pour le jeune homme. Enfin... peut-être.
Et évidemment, cela n'avait pas manqué. Luka avait sourit malicieusement avant de lui demander :

- Il se passe quoi entre Louis et toi ?
- Rien, vraiment rien. Pourquoi ?
- Tu avais l'air bizarre à la fin des vacances. Tu sais, quand je t'ai dis qu'il était avec Katia...
- Ah ouais non. J'avais juste un truc à lui demander. Par rapport aux cours, donc je devais le voir vite et j'avais peur qu'il soit déjà parti...

Son excuse avait tout de branlante, mais Luka avait dû y croire - ou du moins faire semblant - et elles avaient changé de sujet. Carla s'en voulait d'avoir menti à son amie, mais quelque chose l'empêchait de tout lui raconter... Comme si évoquer ses sentiments allait bousiller toutes ses chances. Et puis de toute façon, c'était trop tard... Louis était avec Katia, il n'y avait plus d'espoir. Autant passer à autre chose...

« Vous avez une sorte de désespoir hystérique dans votre rire. »


Enfin Carla pouvait voir le petit muret qui entourait la maison. Une silhouette était assise dessus, semblant défier les nuages et le monde par son attente. La jeune femme blonde ne mis pas plus d'un millième de seconde pour comprendre qui était cette silhouette et ce qu'elle attendait. Et sans attendre elle se mis à courir vers Luka, courir vers son amie. Sans réfléchir à ce qu'elle allait lui dire, à ce qu'elles allaient faire. À cet instant il n'y avait qu'une seule chose qui comptait dans sa tête ; serrer son amie contre elle.
L'adrénaline battait contre ses veines, rendant sa foulée encore plus grande, faisant battre son corps encore plus fort. Chaque pas qui la rapprochait de son amie lui rappelait combien elle lui avait manqué.
Enfin son amie fut devant elle. Elle avait l'air plus belle et plus forte qu'avant. Plus mature aussi. Tout en ayant gardé ce petit quelque chose de l'adolescence qu'elles avaient partagé ensemble. Et, sans hésiter, Carla se jeta au cou de son amie, la serrant plus fort que jamais contre elle.

- Espèce d'imbécile ! Ne repars plus jamais pendant aussi longtemps ! Jamais, tu as compris ?

Et en même temps que le bonheur faisait éclater son rire, Carla sentit une larme de joie couler le long de sa joue.
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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptySam 19 Jan 2013 - 23:56

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.


Un ami... Une amie. Je la voie arriver et cela me réchauffer le coeur, tant et si bien qu'un sourire vint prendre d'assaut mes lèvres. La voir après tant de temps ravive des souvenirs lointains et je nous vois encore tous ensemble rire autour d'un verre au Lonely Ghost. C'est un souvenir simple, mais heureux. C'est tout ce que je lui demande. Et de ces souvenirs simples et heureux, j'en ai maintenant des tonnes qui me traversent l'esprit. Et ce, rien qu'en la voyant. Carla est un rayon de soleil. Et si vous ne me croyez pas, regardez ses cheveux, ils sont aussi blonds que les blés. Ils volettent tranquillement à ses côtés et elle s'approche, encore et encore. Un rire veut naître dans ma gorge mais je l'avorte. Il est encore trop tôt pour rire. Sourire m'est déjà difficile... Carla se met à courir. J'ai moi aussi envie de me lever, de m'élancer vers elle pourtant quelque chose me retient encore. A croire que j'ai laissé une partie de moi derrière, en France. Je serre les dents. Cesse de penser à cela Luka Grey, reprend toi un peu, tu es là pour vivre à en crever. Je me lève donc et accueille Carla dans mes bras, tel le boulet de canon qu'elle est.

-" Espèce d'imbécile ! Ne repars plus jamais pendant aussi longtemps ! Jamais, tu as compris ? "

Je la lâche un instant et hoche la tête puis la reprend dans mes bras, serrant très fort sans pour autant lui faire mal. Je suis contente qu'elle soit là avec moi. Certes j'aurais bien aimé que nous soyons tous là, ensemble, comme avant, mais Carla suffisait déjà ! Louis, Ian, Rhyan, Ange et Hayley sont toujours avec nous de toutes façons. Quoiqu'on fasse c'est comme s'ils nous suivaient sans nous laisser le choix. Je l'ai déjà expérimenté, Louis n'a cessé de me harceler par SMS et Ange a remué ciel et terre pour me retrouver. Nous nous séparons.

-" Je suis désolée, j'étais en France... Tu sais j'y ai vu ma mère. Elle est morte maintenant. Mais au moins j'ai pu la connaître un peu."

J'ai un sourire triste mais plus de larmes dans les yeux. Les larmes, elles viennent trop facilement quand je suis seule, bizarrement elles ne veulent plus se montrer quand il y a du monde. A croire que je semble insensible. Pourtant non. Mais là, j'ai déjà trop pleuré, je me suis trop apitoyé sur mon sort.

-" J'ai acheté la maison. Avec l'argent de maman. Tu sais, tu m'as manqué."

Je ne sais pas trop comment dire tout ce que je voudrais lui dire, surtout qu'il faut faire attention avec le Secret. J'entend au loin la mer qui se fracasse contre la falaise et je n'ai qu'une envie, courir la voir ! J'attrape la main de Carla et nous courons avec le vent comme deux folles. Je le regarde sans m'arrêter et lui crie :

-" Prête à défier la mer encore une fois ?"

L'adrénaline commence à me battre les tempes autant qu'une délicieuse peur qui me glace le sang et me donne envie de me pousser encore plus haut, encore plus loin. Et je continue de courir, l'herbe chatouillant mes jambes nues, le vent me frigorifiant d'avance. Je suis contente...

_________________

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If I had a world of my own Everything will be nonsense Nothing will be what it is Because everything will be what it isn'tI invite you to a world Where there is no such thing as time And every creature lens themselves To change your state of mind.


Dernière édition par Luka E. Grey le Mar 12 Mai 2020 - 10:27, édité 1 fois
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Humaine Innocente
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Carla A. S. Lowett
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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyMer 5 Juin 2013 - 17:44

Carla réalisa soudainement que tout était bien plus simple quand ils étaient plus jeunes. Qu’ils défiaient le monde avec effronterie, sans se préoccuper de l’avis des adultes. En un sms ils se retrouvaient tous autour d’un verre à Little Angleton pour faire et refaire le monde à leur façon. Leurs problèmes d’adolescents lui sembleaint bien loin à présent qu’ils étaient presque adultes. Ils avaient changé, évolué. Ils étaient devenus meilleurs ou pires, ils avaient parfois accomplis leurs rêves, d’autres fois réalisés que cela leur serait impossible. Ils n’étaient plus les mêmes à présent, plus les même qu’à peine une année auparavant. Tant de choses avaient changé depuis.
Mais il lui restait une certitude, une seule certitude de ses craintes et ses bonheurs passés. Ils resteraient amis. Pour toujours. La force avec laquelle la serrait Luka en était la preuve. Car même lorsqu’ils étaient séparés, il restait une part de chacun d’entre eux dans leur cœur. Les histoires d’Ange, les moues d’Hayley, les clins d’œil de Louis, le rire de Luka. Ils étaient liés pour l’éternité.

-" Je suis désolée, j'étais en France... Tu sais j'y ai vu ma mère. Elle est morte maintenant. Mais au moins j'ai pu la connaître un peu."

Une personne normale aurait sans doute serré à nouveau Luka dans ses bras. Mais pas Carla. La jeune femme connaissait assez son amie pour savoir que ce n’était pas la chose à faire. Au fond, Luka et Carla se ressemblaient bien plus qu’elles ne le pensaient. Toujours si fortes à l’extérieur. Serrer les dents, clore les yeux pour retenir les larmes, fermer les poigns et se battre contre la vie. Elles avaient de la peine à s’ouvrir aux autres, il ne fallait surtout pas les forcer. Et c’est pour ça que, lorsque Luka commença à parler, Carla ne la força pas à plus en parler, elle ne lui posa aucune question. Si son amie avait besoin de parler, elle le ferait d’elle même. Il ne fallait pas la forcer.

-" J'ai acheté la maison. Avec l'argent de maman. Tu sais, tu m'as manqué."

Carla sourit .Elle aussi lui avait manqué, ils lui avaient tous manqué. Mais avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, son amie avait saisi sa main et l’entraîna dans une course folle, comme si elles avaient encore quinze ans.

-" Prête à défier la mer encore une fois ?"

En entendant ces mots, Carla compris immédiatement où la jeune femme voulait en venir et accéléra le pas, se retrouvant au même niveau que Luka et ne cessant de courir vers les vagues, prête pour le grand plongeon.

Enfin la falaise apparu devant leurs yeux. L’air de septembre commençait déjà à ressentir le froid automnale, mais la blonde n’en avait cure et retira ses vêtements, se retrouvant en sous-vêtement pour défier le vide.
Elle se souvenait encore de la première fois où ils l’avaient fait, où ils avaient osé franchir le pas…

« Biff ! Allez jouer à Colin Maillard au bord de la falaise ! »

Ils étaient tous un peu fou. Sans doute est-ce pour ça que personne ne tenta de s’opposer à l’idée avec un « Mais c’est dangereux ! ». Après tout, des générations d’adolescents de Little Angleton l’avaient déjà fait avant eux. Ils étaient juste un peu plus jeunes qu’eux, voilà tout.
Les doigts de pied de Carla se crispèrent au dessus du vide alors que les vagues en dessous d’elle se jeteaient contre la falaise. Elle releva les yeux pour leur demander s’ils étaient prêts, mais elle n’eut pas besoin de poser la question. Leurs yeux brillaient tellement que ça y était, ils allaient se laisser voler.
Luka à sa droite saisit sa main et, par réflexe, Carla continua la chaîne en attrapant la main de Louis à sa gauche. Une étincelle parcouru son cœur à ce contact, mais elle n’eut pas le temps de vraiment s’en rendre compte avant que les cinq amis sautent dans le vide dans moultes cris.

En crevant la surface quelques secondes plus tard, Carla éclata de rire. Ça y est, ils étaient libres. Libres et fous.

« Vole ! Part ! Soit libre ! Gentil oiseau qui ne sait pas voler. »


Une nouvelle fois les doigts de pied de Carla dominaient le vide. La falaise ne lui semblaient plus si haute, maintenant qu’elle l’avait défiée plusieurs fois. Elle se tourna vers Luka, les yeux pleins d’excitation avant de reprendre sa main une nouvelle fois.

- Au fait Luka, je voulais te dire. Louis et moi on est ensemble à présent.

Et sans lui laisser le temps de lui répondre, elle sauta dans le vide, entraînant son amie avec elle.

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Ton coeur et mon coeur à l'unisson.

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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyMar 25 Sep 2018 - 21:02

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.


Tu crois que la vie est linéaire et un jour tu te réveilles avec cet étrange sentiment d'être revenue en arrière ou d'avoir fait un pas sur le côté. On ne peut avoir qu'une seule direction. C'est tout bonnement impossible. Je devais croire avant que, poussée par un vent invisible, je devais faire telle ou telle chose et surtout pas une autre. Il était alors écrit que je devais suivre Maman. C'était comme cela, pas autrement. Rien n'a jamais été aussi simple que cette vie où je suivais le chemin. Le jour où Maman est morte, je me suis retrouvée à la croisée, à ne savoir quelle voie emprunter. J'ai ouvert les yeux sur les infinies possibilités qui s'offraient dangereusement à moi. Bien sûr, je me suis perdue, j'ai dû faire rebrousse-chemin, j'ai couru de travers... Le choix est possible, libre et grisant. Il fait autant peur que mal parfois. Mais il est vrai. Il est ce que je suis et surtout ce que je choisis d'être. La vie n'est pas linéaire.

Et il n'y a pas de mots pour comprendre cela. Seulement l'appréhension jouissive qui nous pose une question. Est-ce le bon ? J'affronte cette interrogation, non pas avec tous le courage que je peux avoir, mais avec l'indifférence qu'il lui faut. Je ne pourrais juger à chaque fois mes actions sans vivre dans la paranoïa totale de glisser d'un côté ou de l'autre, de tendre vers un je ne sais quoi où je ne veux pas aller. J'y vais, j'en subirai les conséquences si conséquences il doit y avoir et je changerai ce qu'il y a à changer. La vie n'en n'est pas plus simple, peut être même le contraire. Je crois que Carla le sait bien. Ce n'est qu'une supposition théorique. Nous sommes faite de la même matière. Je pense cependant qu'elle s'est libérée bien avant moi, peut être bien même dés le départ. Je sens son coeur battre dans ma tête. Ce n'est pas tant une vue de l'esprit qu'une réalité. Ses sentiments sont les miens pendant un moment et je m'envole avec. Je m'envole avec Carla.

Sa révélation qui n'en est pas une me fait des papillons dans le ventre et si elle saute avant qu'un mot ne puisse être prononcé, je la suis dans l'instant, ce qui conclue l'impossibilité de répondre et démontre en même temps cette inutilité. Que savons-nous de nos amis ? Tout et rien à vrai dire. Ce qui importe, c'est plus de l'accepter. Le vent me fouette le visage à peine une poignée de secondes avant que la mer me frappe. Le froid prend mon corps comme poupée de chiffon. Mes poumons se vident d'un coup. Je remonte à la surface en battant des pieds et l'air qui éclot sur mon visage me paraît chaud un instant, avant que le vent ne me cueille. Je regarde à gauche, à droite, pour trouver Carla et un instant mon cœur s'emballe. J'ai cru la perdre une demi-seconde puis elle crève la surface. J'en respire d'autant mieux et un rire naît à la commissure de mes lèvres. Je prends deux gorgées d'air pour me lancer.

- Je le savais. Louis ne peut pas tenir sa langue. Et y'a une belle photo de fond d'écran sur son téléphone.


Je nage vers la falaise. Rejoindre la crique à quelques dizaines de mètres ? Non. Je préfère escalader, sentir mes muscles se contracter. Je ne sais pas si Carla me suivra, on change d'avis tout le temps et personne ne tient rigueur à personne. Le moment est dangereux car la mer s'agite. C'est elle qui me propulse contre le mur de roches. Je m'y accroche et grimpe rapidement au début pour que le ressac ne me reprenne pas et me fracasse ensuite. Une fois à deux mètres de hauteur, je me repose un instant avant de commencer mon ascension. Au bout d'un quart d'heure, j'atteins l'herbe qui pousse effrontément. Je regarde l'horizon le temps que mon souffle se calme...
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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyMer 13 Mai 2020 - 19:41

Les deux corps plongèrent dans l'eau, à peine étonné par la froideur glaciale de la mer. Nuée de petites bulles qui vinrent éclater à la surface avant, qu'enfin, elles ne ressortent la tête de l'eau, les cheveux mouillés, les yeux comme remplis de larmes à cause du froid et le sourire bleuit. Le regard de Carla tomba immédiatement sur celui de Luka, malgré le sel qui embuait ses pupilles.



– Je le savais. Louis ne peut pas tenir sa langue. Et y'a une belle photo de fond d'écran sur son téléphone.



Le rouge combattit le bleu pour lui monter aux joues. Bien qu'elle soit un peu vexée d'avoir été devancée par son amant, Carla réalisa qu'elle n'avait jamais été le fond d'écran de personne auparavant dans sa vie. Un coup d'un soir, un numéro de téléphone sous la dénomination "plan cul n°3" dans un téléphone. Rien de plus. Le bleu et le rouge se mêlèrent sur ses joues, doux tableau aux couleurs calmes, virant vers le violet. Rappel tout de même du froid qui remontait sur la chair et contre les os.



Luka avait commencé à nager vers la falaise, s'entêtant comme dans leur enfance à éviter la crique. Carla se rappelait de ce bloc de pierre qui lui avait toujours paru insurmontable, effort qu'elle n'arrivait pas à accomplir face à ses amis, plus musclés qu'elle.



« Puis il y avait les jours de tempête, les jours où le ciel si pur se voilait de nuages sombres, où cette Méditerranée si azurée devenait couleur de cendre, où cette brise si douce se changeait en ouragan. Alors le vaste miroir du ciel se ridait, cette surface si calme commençait à bouillir comme au feu de quelque fournaise souterraine. La houle se faisait vague, les vagues se faisaient montagnes. La blonde et douce Amphitrite comme un géant révolté, semblait vouloir escalader le ciel, se tordant les bras dans les nuages, et hurlant de cette voix puissante qu'on n'oublie pas une fois qu'on l'a entendue. »



Du haut de ses 15 ans, Carla refusait de lâcher. Elle s'acharnait, le bout des doigts en sang, mangé par la surface dure de la pierre. Ils y étaient tous parvenus, l'attendant là-haut, points flous au-dessus de sa tête.



- Passe par la crique !



Un hurlement déchiré par les vagues. Elle ne reconnut pas la voix alors qu'elle tombait, pour la millième fois peut-être, mais qu'elle retournait vers la falaise, pour recommencer, encore et encore.

Et puis soudain, une gerbe d'eau dans l'éclat argenté. Le sourire de Louis surgit à ses côtés, se glissa contre ses muscles, réconfortant. Et il commença à grimper à côté d'elle, patient, lui désignant les prises les plus simples alors qu'il s'arrachait les bras sur de minuscules encoches dans la roche, sa main prête à surgir pour la plaquer contre la falaise et retenir une chute que l'adolescente pensait inévitable.



Les autres s'étaient tu au-dessus de leur tête, suivant la lente ascension sans oser respirer, de peur d'émettre une brise un peu trop forte pour que le drôle de duo d'acrobates ne résiste.

Et puis l'herbe sous les doigts, soudain.



Alors Carla offrit son plus grand sourire à Louis, lâcha la falaise en écartant les bras en grand, comme un ange, jusqu'à retomber dans l'eau azurée en contre-bas.

Prête à recommencer. À s'érafler encore plus le bout des doigts, à se ridiculiser peut-être encore devant ses amis.

À désirer la présence de Louis, à côté d'elle, prêt à sauter pour la rattraper.



« Laisse moi te guider, mon petit, je te mettrai sur la bonne voie pour escalader la vie, qui est dure comme la montagne, mais qui te remplit le cœur quand tu es au sommet. »




Louis n'était plus présent physiquement pour l'aider à escalader la falaise, et pourtant Carla sentait la chaleur de son corps, comme si sa chair avait gardé en mémoire leurs ébats de la veille. Son ascension, bien que plus lente que celle de son amie, ne lui parut donc pas aussi compliquée que dans ses souvenirs et, si elle vacilla devant le vide un instant, elle ne tomba pas.

Sentiment de liberté et de légèreté.

Arrivée en haut, la jeune femme se laissa tombée dans l'herbe, se rendant alors compte que son corps est frigorifié. L'envie de se laisser dévorer par la végétation l'effleure un instant, mais elle préféra tourner sa tête vers son amie qui fixait l'horizon, comme prête à s'envoler.


– J'espère que tu as de quoi nous préparer un chocolat chaud !


Goût sucré de l'enfance qui remonte, madeleine de Proust sur le bout de la langue.

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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyVen 15 Mai 2020 - 22:33

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
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Le cœur battant à tout rompre comme le vent sur la mer agitée, je regarde quelques mouettes tenter de dompter le flux de l'air. Leurs cris résonnent et s'évanouissent d'un coup, emportés dans une rafale soudaine ou détournés par une plus forte bourrasque. Sur ma peau s'érigent les poils de la chair de poule tandis que le battage de la brise me fouette le visage. Je laisse mes muscles se raidirent, affronter le refrain éternel de ce paysage tranché au couteau, de cette falaise à l'haleine salée, aux embruns écharpés. Les gouttes qui s'entremêlent sous l'effet vif de ce souffle d'Ecosse disparaissent petit à petit. Je frissonne et rigole en claquant des dents. Je range mes jambes frigorifiées, cueillies par l'ambiance marine, je les emporte dans une étreinte contre ma poitrine, caquetant sans un mot alors que ma mâchoire s'agite seule. La main de Carla apparaît et un instant ma respiration cesse. C'est une ridicule appréhension, comme si elle allait lâcher, tomber en arrière, ne plus jamais remonter la paroi. Mais l'instant d'après elle est là, à côté de moi, me regardant regarder droit devant.

Je n'ai pas bougé. J'ai eu peur que si je bougeais, l'appréhension basculerait dans le concret, qu'elle se matérialiserait et que des doigts, j'effleurerais ceux de Carla, une dernière fois, avant qu'elle disparaisse. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu peur et il n'y a pas de réponse à l'horizon, juste un trait arbitraire, une frontière presque invisible entre ciel et terre. L'envie d'être aigle, de me balader là-haut, partir comme s'il était possible de ne jamais revenir m'a effleurée. La voix de Carla m'ancre sur terre, chaude, douce, si rassurante pour mon cœur éparpillé. Je me dresse sur mes jambes, ébrouant mon corps comme un chien. Je lui tends une main, la relève et nous marchons tranquillement pour revenir à la maison sur la falaise.

- Je n'ai pas de chantilly par contre. Tu y crois ça ?

Je me souviens de nos moustaches de crème. C'était Ange le plus beau Père Noël. Et Louis qui faisait toujours l'idiot. Moi j'aimais bien regarder la mousse fondre, s'écraser, se diluer dans le chocolat, devenir presque vaporeuse, et l'aspirer d'un coup. Il y a dans ce souvenir quelque chose de doux, de sacré, d'enfantin. Quelque chose de perdu et à jamais. C'est presque douloureux, n'est-ce pas ? Mais je continue de sourire, c'est une douleur acceptable. On ne peut pas vieillir sans perdre un peu de ce qui nous retenait en enfance. La maison est en vue, se rapproche rapidement, est devant nous. Dans les affaires récupérées sur le passage, je cherche la clé, ouvre la porte à Carla et d'une manière mélodramatique. Je théâtralise, fait de grands gestes, rit bruyamment. Depuis la mort de Maman, je ne sais plus comment faire ça normalement, alors je joue avec, j'essaye de faire comme si, et ça me colle à la peau. A force de faire comme si, cela deviendra normal, puis un jour j'oublierai peut-être que j'ai le cœur en miette et que maintenant, quand je penserai à elle, c'est Dorian que je verrai, et du sang, du sang partout. Un jour peut-être, j'oublierai même qu'elle m'a souri une dernière fois.

J'ouvre le frigo et jette un coup d’œil critique sur l'intérieur. Il n'y a pas grand chose, mais cela viendra. J'ai beaucoup trop traîné dans les cuisines de Judith pour ne pas savoir apprécier un frigo plein et des étagères débordant de choix. Je verse le lait dans une casserole, respectant sans savoir pourquoi, le silence qui s'est installé. Mes mains se calent contre le plan de travail, mon dos s'y accole et je regarde Carla, la belle Carla. J'ai toujours été un peu jalouse, au fond, de ses beaux cheveux blonds, de son allure de fille alors que je manquais d'être un garçon. Quelle drôle d'expression, détestable. Un instant alors, j'ai envie de l'embrasser, comme un jeu d'enfant, mesquin, sans raison, naïf. Et alors j'explose de rire, en imaginant sa tête.

- Tu sais quoi ? Je pense que Louis a de la chance. Il a intérêt à prendre soin de toi, parce que moi je lui coupe les testicules si jamais. Tu sais que je le ferais hein ?

C'est ridicule. C'est parler pour parler. Mais je ne veux pas qu'elle ait mal. Je me suis presque toujours dit que l'on en viendrait un jour à se dire ce genre de choses, parce qu'on est amies. Du genre : "Il te touche,je le bouffe". Ou encore : "Il devra me passer sur le corps". Des trucs qu'on dit dans la vie des innocents, des trucs qui ont un sens. Parfois, je me dis qu'on aurait déjà dû le dire à Carla. Mais je sais qu'il y a des règles. J'ai jamais aimé les règles.

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Dernière édition par Luka E. Grey le Mer 27 Mai 2020 - 21:39, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyMer 27 Mai 2020 - 21:29

L'idée du chocolat est à peine évoquée que déjà son goût sucré envahit les papilles de Carla. La gourmande se retrouve à saliver sur cette boisson imaginaire, reflex de Pavlov ancré depuis l'enfance.

Luka lui tendit une main qu'elle accepta afin de se relever, puis les deux jeunes femmes commencèrent à marcher jusqu'à la maison sur la falaise, jusqu'à la nouvelle demeure de son amie.

– Je n'ai pas de chantilly par contre. Tu y crois ça ?

Une douce chaleur lécha leur peau lorsqu'elles pénétrèrent dans la maison. Une douce chaleur qui prit écho dans le cœur de Carla : elle se rappelait les chocolats chauds artisanaux, la montagne de chantilly dont ils les recouvraient toujours et leurs rires qui ridaient bien fort la surface brune, presque noir, de leur boisson.

« Oh, à propos, est-ce que vous saviez que le chocolat a la propriété de déclencher la libération d'endorphine ? Ça vous donne la sensation d'être amoureux ! »

C'était tout un rituel. Sur la falaise ils amenaient un petit réchaud, des plaques de chocolats trouvées à l'épicerie, quelques bouteilles de lait négociées contre un peu de travail dans une ferme voisine et une énorme bombe de chantilly.

Élément primordial, cette bombe de chantilly.

Après le saut dans la mer et, même en plein été alors que la canicule les dévorait, la magie s'opérait : sur le réchaud ils faisaient bouillir le lait dans lequel ils ajoutaient le chocolat cassé en morceau. Ils prenaient soin de ne remplir leur tasse qu'à moitié afin de pouvoir compléter tout le reste avec de la crème chantilly qui brillait. C'était à celui qui arriverait à en mettre le plus possible sans qu'elle ne se retrouve écrasée dans l'herbe. Car c'était un sacrilège que de voir la si précieuse denrée étalée sur le sol.

Puis, surplombant la mer depuis la falaise, ils s'asseyaient pour déguster le fruit de leur travail. Une compétition naissait inévitablement entre eux : qui auraient la plus belle moustache. Luka clamait haut et fort qu'à ce jeu-là, personne ne pourrait jamais égaler Ange.

Carla, elle, n'aurait su le dire. Elle ne regardait pas Ange, bien trop concentrée sur Louis. Son ami, son amoureux secret, celui pour qui elle vibrait, profitait toujours de ce moment pour faire le clown. Et la mousse finissait inévitablement étalée sur son visage et accrochée à ses cheveux alors qu'il éclatait de rire.

Carla se disait alors que Luka avait tort. Le plus beau c'était Louis. Et lorsque, tout de blanc défiguré, il la regardait parfois et qu'un sourire naissait sur son visage, l'adolescente virait au rouge pivoine qu'elle cachait bien vite dans le fond de sa tasse.

– La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. »


S'appuyant contre un meuble, Carla laissa s'enfuir les souvenir et revint au présent pour observer son amie sortir une casserole et y faire chauffer le lait. Désireuse de l'aider, elle fouilla un instant les placards avant d'y trouver une plaque de chocolat et de commencer à la casser en morceaux, non sans en avaler un carré au passage.

La voix de Luka la prit la main dans le sac.

– Tu sais quoi ? Je pense que Louis a de la chance. Il a intérêt à prendre soin de toi, parce que moi je lui coupe les testicules si jamais. Tu sais que je le ferais hein ?

Carla laissa échapper un rire joyeux, alors qu'une pensée sombre s'insinuait en elle. L'idée que, si quelqu'un venait à troubler l'équilibre de leur couple, ce serait certainement elle. Louis était trop parfait, trop doux. Elle était plus brutale, déséquilibrée, à même de sombrer dans des bêtises combien même son amour pour Louis lui semblait grand et immortel.

Elle repoussa ces idées sombres et préféra s'en échapper par une pirouette grivoise.

– J'espère bien que tu n'auras pas à faire ça, car il en a bien besoin, surtout en ce moment !

Elle grimaça, puis ajouta précipitamment :

– Je sais qu'il fait pratiquement partie de ta famille, mais je t'en supplie, dis moi que ça ne nous empêchera pas de parler de sexe. Parce que j'ai trop besoin de te raconter ça !

Et alors, remarquant ses doigts tachés par le chocolat, elle les porta à son visage et traça une moustache au-dessus de sa bouche.

Nul besoin de mousse quand il y avait l'imagination.

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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyMer 27 Mai 2020 - 22:01

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.



Le rire de Carla, comme un éclat de lumière qui ricoche dans la pièce. Et demain, on fera quoi Carla ? On partira, l'une et l'autre, chacune de notre côté, parce que la vie n'a de cesse de nous emporter. Mais comme le ressac de la mer, on vient, on s'en va et on recommence. Et demain, on fera quoi ? On recommencera... Encore et encore, jusqu'à ce que le monde nous recrache et qu'un souffle s'éteigne. Je serai toujours là, Carla, je pourrai jamais faire autrement. On recommencera...

Mon sourire se brouille de tristesse.

Et demain, demain riras-tu encore ? Parfois j'ai la peur qui me prend, l'avenir incertain, le ventre en compote. J'ai la gerbe, tellement j'ai peur. Mais ça ne dure qu'un instant.

Et un instant plus tard, j'inspire une grande bouffée d'air, un carré de chocolat dans la bouche. J'aurais voulu qu'on ne se heurte jamais. Et le rire me prend aussi. Je reviens sur le présent. Y'a que ça qui compte. Et demain ? On s'en fou de demain.

Je hausse les épaules quant aux testicules de Louis. Il faut pas qu'il me cherche. Une cuillère à la main, je mélange le chocolat qui fond doucement, le lait devant de plus en plus sombre. Et quand je vois les bulles qui naissent et qui éclate, j'ai le cœur qui repart des années en arrières, quand on était tous des gamins inconscients. Est-ce qu'on a vraiment grandis ? Je verse l'onctueux liquide dans deux tasses et en tend une à Carla. Dis-moi, dis-moi qu'on fera ça dans cinquante ans, et plus encore... J'avale une première gorgée du nectar de cacao. Dis moi, dis-moi que oui, bien sûr, on parlera toujours des exploits de Louis au lit. Je saute comme une gamine, la joie au bord des lèvres brunes.

- Je te promets un truc, Carla : croix de bras, croix de fer ! Je te promets que je refuserai toujours de parler de sexe avec Louis !

Je marque une pause, pose mes lèvres sur le rebord de ma tasse, les yeux pétillant. J'ai les idées de travers, pointe de perversité comme des étoiles qui brillent dans mes iris. Une autre gorgée plus tard, la moustache de Carla faite, je demande :

- Mais je t'en prie, donne-moi tous les détails ! Il n'a pas été très prolixe sur la partie charnelle.

Je lui offre mon plus beau clin d'oeil de meilleures copines. Il manque Hayley. Avec Hayley, on en aurait été pour des heures et des heures, à n'en plus finir. Je me demande où elle est, elle... Mais là, je suis avec Carla, et elle va peut-être me dévoiler des secrets croustillants, comme une gavotte qui éclate entre les dents, qui répand la crêpe dentelle dans toute la bouche, et le chocolat... On en revient toujours au chocolat, finalement. Un carré le soir, minimum.

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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyJeu 28 Mai 2020 - 10:59

Luka se concentra un instant pour remplir les tasses et Carla respecta ce silence cérémonieux. Rapidement, le chocolat se retrouva entre ses mains et la jeune femme n'attendit pas qu'il refroidisse, sachant très bien qu'elle allait se brûler la langue – mais n'était-ce pas ça le plus agréable finalement, dans l'expérience ? – et avala une grande gorgée du liquide brûlant. Fronçant le nez, elle attrapa quelques carrés de chocolat qui traînaient encore et les rajouta aux mélanges, désireuse d'assombrir encore plus le lait qui avait déjà bien foncé. Elle avait toujours aimé ses chocolats bien corsés, sans sucre et qui brûlaient la gorge.

– Je te promets un truc, Carla : croix de bras, croix de fer ! Je te promets que je refuserai toujours de parler de sexe avec Louis !

L'humaine ferma les yeux, imaginant un instant la tête de son amoureux et de sa meilleure amie en pleine conversation autour du sexe. Louis rougirait tout de suite, elle en était certaine.
L'image lui tira un sourire amusé.

– Mais je t'en prie, donne-moi tous les détails ! Il n'a pas été très prolixe sur la partie charnelle.

Et Carla éclata de rire, toute à sa joie de pouvoir partager des ragots avec sa meilleure amie. Chocolat et gossip, le charme simple de leur amitié.

« Et si ce n'était pas les liens du sang qui forgeaient une famille, mais plutôt les personnes qui connaissent nos secrets et nous aiment malgré tout, nous permettant d'être enfin nous-mêmes. »

Hayley, Luka, Carla. Trois adolescente aux rires éclatants, aux pieds engourdis dans le sable frais d'une nuit de septembre et aux cœurs engloutis dans leur amitié. Les trois jeunes femmes avaient ramené le réchaud sacré et, après un chocolat bien vite avalé, avait commencé à faire griller des chamallows au bout de pique.
La soirée pouvait commencer.
Et les rires exploser.
L'été touchait à sa fin et elles en avaient des choses à raconter ! Des rencontres, des voyages, des aventures hautes en couleur. À mesure que la Lune avançait, les langues se déliaient, portées par le sucre des friandises.

Carla ne parla pas de son amour pour Louis. Par timidité, peur de la réaction de ses amies. Et aussi un peu parce qu'elle se mentait à elle-même, encore trop blessée par le couple qu'il formait avec Katia.
Mais elle lisait dans les yeux des deux femmes en face d'elle qu'elles avaient déjà compris. Et qu'un jour, la parole serait assez légère pour se libérer du carcan qu'elle lui imposait.

« Il n'y a pas d'alliance, pas de cérémonie, pas de champagne pour célébrer une amitié. Pourtant, de toutes les relations qu'on a dans la vie, il y a des chances pour que les amitiés soient celles qui durent le plus longtemps. »


Carla avala une grande gorgée du chocolat chaud, se brûlant encore plus la langue. Puis, impatiente de pouvoir tout raconter à Luka, elle s'assit à même le sol et appuya le dos contre un meuble, invitant son amie à faire pareil d'un geste.

– Meilleur. Coup. De ma vie. S'il y a une part d'imperfection dans chacun d'entre nous, elle n'est certainement pas dans le caleçon de Louis. Et il est tellement attentif à mes envies, tout en arrivant à être assez doux et bestial à la fois, c'est inexplicable, mais c'est tellement bien.

Un frisson parcourut l'échine de la conteuse, qui se rappela les mains de son amant explorant son corps dans les moindres détails.

– Et dire qu'il a fait sa première fois avec moi. Tu y crois ça ?! Tu savais qu'il ne s'était rien passé à ce niveau-là entre lui et Katia ? C'est un truc de fou...

Elle avait parlé à toute vitesse, heureuse de pouvoir enfin tout déballer à son amie. Carla s'attarda cependant un instant, reprenant sa respiration pour calmer son euphorie et souriant gentiment.

– Tu t'en doutais non ? Que j'aimais Louis depuis tout ce temps ?

Carla ne se faisait aucune illusion. Luka était bien trop attentive pour se laisser duper.

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Dernière édition par Carla A. S. Lowett le Ven 29 Mai 2020 - 0:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyJeu 28 Mai 2020 - 22:44

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.



Je croque dans un carré et bois du chocolat. Le lait fumant dégage une odeur douce, une odeur que l'on connait et reconnait, une odeur qui est universelle et impérissable. Je rajoute dans le breuvage une pointe de sel, mon grain, ma folie, comme je l'aime. Le chocolat légèrement sucré et ce twist salé déclenche une myriade de sensations sur mon palais, le plaisir umami et les yeux de Carla. On en revient au chocolat, certes, mais au regard aussi, à ces clins d’œil et ces sourires des prunelles. Il y a dans nos œillades bien plus que des mots. Il y a dans nos œillades les histoires passées racontées au coin du réchaud, les histoires présentes que l'on a hâte de dire entre deux gorgées, et les histoires d'avenir, celles de nos rêves sans limites.

On en a passé des soirées à regarder les étoiles.

Je fini la tablette de chocolat, piquant le dernier morceau sans aucun remord. Il faudra que j'en rachète, j'en consomme beaucoup trop et pas assez de Carla. Passer du temps. Avec elle. S'il suffisait d'une tablette, on en serait peut-être pas là, entre deux moments de guerre. Carla assise, et moi aussi, le sol comme siège et le reste de la journée comme terrain de jeu, j'attends qu'elle parle, qu'elle dévoile, se dévoile et Louis avec. Je n'ai pas la délicatesse de prétendre ne pas y toucher, bien au contraire. Un vrai éléphant dans un magasin de porcelaine : je veux savoir, je le fais savoir... Et le suspense qu'elle laisse planer commence à devenir insupportable quand enfin la jeune femme parle.

Je ne rougis pas. Mais quelque chose en moi vibre comme cette ado qui écoutait les autres parler de sexe, qui rêvait pour une fois d'être une princesse, d'avoir un prince. Un beau prince qui l'emporterait loin dans la nuit, jusqu'au bout de l'épuisement, le cœur battant, l'un contre l'autre, la sueur de l'effort... J'ai passé des soirées à écouter Carla parler de ces hommes qu'elle laissait venir à elle, venir en elle et je ne comprenais pas. Il y avait la douleur dans ses mots et dans son ventre. La gerbe de ces étreintes qu'elle dépeignait pourtant comme des coups d'un soir, sans importance. On aurait dit des poignards dans cet amour qu'elle taisait. Une envie de meurtre, remuer le couteau dans la plaie. Je souris tristement, comme encore dans cet instant perdu, celui où j'aurais pu leur dire, à ces deux cons, qu'il fallait ouvrir les yeux. Je frétille des détails.

- Il me l'a avoué, une fois. Il avait besoin de parler à une fille. Il m'a dit qu'il y arrivait pas. Il voulait que je l'aide à comprendre.

Encore un semi-mensonge. Et je me rends compte à quel point cela me tue de plus en plus, cette absence de franchise, entre elle et moi, l'opacité de nos vies éloignées. Louis avait besoin que je l'aide, oui, à comprendre, oui, mais pas seulement parce que je suis une fille. Il avait besoin que je l'aide à comprendre le remue-ménage dans son cœur, dans son ventre, cette envie de tout envoyer valser, quand il essayait, même son estomac. Il voulait que je lise en lui, que je lui dévoile ses sentiments. Je lui ai dit que ce n'était pas possible, que je ne pouvais le ressentir que quand lui aussi ressentait et qu'il n'était pas question qu'il essaye de baiser quelqu'un pendant que je serais cachée à côté dans un placard. Et puis, moi et les sentiments, je peux les nommer, les comprendre, pas aider les autres. Pour ça, je suis nulle, c'est tout.

Je regarde Carla et éclate de rire. Oui. Oui je me moque d'elle.

- Bien sûr que je savais. Pour Louis aussi. Je ne suis pas débile. Mais je crois que je n'aurais pas pu aider.

J'aurais dû essayer, oui.

- Mais je lui avais dit. Il a dit oui à Katia, parce qu'il sait pas dire non. Je lui ai dit qu'il était trop con. Je lui ai fait la gueule pendant presque un mois. Mais toi, toi t'es pas conne, tu crois juste que t'es destinée à souffrir parce que tu crois que t'es nulle, vouée à être toujours sur le côté, et ça... Ca je pouvais pas te le dire.

Je fini tranquillement mon chocolat et regarde Carla, sérieusement cette fois.

- Tu sais, Carla, pour moi, pour nous, t'as toujours été de la famille. On a grandit dans un orphelinat, tous ensemble et pas toi. Mais toi, t'as quand même toujours été là.

Je ne suis pas douée pour ce genre de chose... Mon dieu.

- Ouaip, on t'a adoptée dés le départ, et à jamais.

Je déteste cette épine qu'elle a, juste là, derrière sa poitrine.

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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyVen 29 Mai 2020 - 0:26

La simple évocation de Louis lui faisait revivre leur ébat, les corps qui se frôlaient dans le noir, se cherchant jusqu’à l’extase. Il n’y avait pas de mots pour décrire ce que le jeune homme était capable de lui faire ressentir, la transposant au septième ciel. Comme si, gardé sa virginité aussi longtemps, lui donnait un besoin explosif de faire exploser son plaisir à elle. En parlant de virginité, Luka était-elle au courant ?

–Il me l’a avoué, une fois. Il avait besoin de parler à une fille. Il m’a dit qu’il y arrivait pas. Il voulait que je l’aide à comprendre.

Carla hocha la tête. Ça ne l’étonnait pas vraiment, au fond. Luka et Ange avait toujours eu cette aura, presque un super-pouvoir, de tout détecter, de tout comprendre. Ils attiraient inévitablement les confidences, même les plus privées. Ils ne jugeaient pas, toujours à l’écoute pour leurs amis.
Décidément, elle avait de la chance de pouvoir compter sur eux.

Le rire de Luka la cueillit alors dans sa réflexion. Se moquait-elle d’elle ?

– Bien sûr que je savais. Pour Louis aussi. Je ne suis pas débile. Mais je crois que je n’aurais pas pu aider.

Bien sûr. Même lorsqu’elle avait tenté de cacher des choses à son amie, Luka devinait toujours. Cette fille lisait entre les lignes, c’était une sorcière, ce n’était pas possible autrement.
Carla sourit en imaginant un chapeau pointu et un chat noir avec son amie. La tenue lui aurait bien allé. Et le symbole des sorcières était un symbole fort, qui plaisait à Carla : des femmes fortes et indépendantes, qui n’avaient besoin de rien ni personnes. Des âmes redoutables et puissantes. Une image à laquelle elle avait toujours aspiré sans jamais arriver à vraiment l’effleurer alors que Luka, elle, remplissait tous les critères.
Carla la regarda avec une infinie tendresse dans les yeux. Elle admirait tellement son amie et sa force.

– Mais je lui avais dit. Il a dit oui à Katia, parce qu’il sait pas dire non. Je lui ai dit qu’il était trop con. Je lui ai fait la gueule pendant presque un mois. Mais toi, toi t’es pas conne, tu crois juste que t’es destinée à souffrir parce que tu crois que t’es nulle, voué à être toujours sur le côté et ça... Ça je pouvais pas te le dire.

Elle serra ses mains un peu plus fort sur la tasse toujours brûlante devant elle. La douleur de la brûlure la rattacha au moment présent, aux yeux si brillants de Luka.

– Tu sais, Carla, pour moi, pour nous, t’as toujours été de la famille. On a grandi dans un orphelinat, tous ensemble et pas toi. Mais toi, t’as quand même toujours été là.

Carla reposa sa tasse sur le carrelage avant de se rapprocher de son amie. Ainsi assise à côté d’elle, elle put laisser sa tête glisser sur l’épaule de Luka, écouter les mots qui battaient contre son cœur.

– Ouaip, on t’a adoptée dès le départ, et à jamais.

« Les familles heureuses se ressemblent toutes, les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. »

Le petit corps de Jérémy tremblait contre le sien, réfugié sous la couette. Carla serrait fort son petit frère, essayant d’ignore les cris dans la cuisine, les coups, les assiettes qui se brisaient aussi sûrement que les liens.
Les larmes de l’enfant mouillait son pyjama, glissant dans les draps et brillant contre la lumière de la lampe de poche du portable de Carla. Elle aurait aimé être capable de trouver les mots pour le calmer, le rassurer. Assumer son rôle d’aînée, le prendre par la main, le défendre contre les épreuves de la vie. Ouvrir un livre et l’emmener loin avec elle.
Elle se sentait impuissante.
Son esprit avait fui, se réfugiant dans les souvenirs. Les moustaches de chantilly, les sauts depuis la falaise, le sourire de ses amis. Loin, si loin de son petit frère. Incapable de rester dans sa famille de sang, elle projetait son imagination sur ses amis.

Lorsque, au cœur de la nuit, les sanglots se calmèrent, Jérémy observa sa grande sœur. Un maigre sourire déformait ses lèvres et il comprit alors qu’elle n’était pas véritablement là.
Elle avait abandonné sa famille depuis longtemps.

« La famille est un lieu où tout le monde vous aime, peu importe comment vous êtes, ils vous acceptent pour qui vous êtes. »


Les mots de Luka l’avait profondément touchée, mais Carla refusait de s’épancher. Que son amie lui dise ce genre de choses représentait déjà beaucoup pour les deux jeunes femmes et elle refusait d’alourdir ces mots par une effusion de larmes ou des mots trop spontanés qui sonneraient creux.
Elle préféra soulager l’air ambiant avec de l’humour.

– Pas trop famille non plus, hein. Je ne voudrais pas que ça tourne à l’inceste entre Louis et moi.

Mais le sourire brillait dans ses yeux et, quand elle saisit la main de Luka pour la serrer dans la sienne, elle ajouta dans un murmure :

– Tu es ma sœur, Luka.

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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyVen 29 Mai 2020 - 9:11

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.



Dis toi, tu crois qu'un jour on y arrivera, à comprendre ce qu'il se passe là-dedans ? Tu crois qu'un jour le cœur et la tête pourront parler, sans que ce soit du charabia qui sorte ? Et la douleur ? La douleur au fond de nous, elle disparaîtra ? Tu penses que je suis naïve parce que j'espère et j'espère être naïve parce que le monde, là-dehors, il est bien trop dur pour mon cœur tout mou. Parce que mon cœur c'est une éponge, une éponge dans un marasme collant, gluant jusqu'à l’écœurement, jusqu'à ce qu'il se taise à jamais. Ba-boum. Ou que je le fasse taire. Ba-boum. Alors dis-moi, dis-moi que toi aussi tu y crois, même si c'est un mensonge. Parce qu'on sera toujours les enfants qu'on a laissé derrière, là-bas, sur la falaise. On sera toujours les enfants de la côte, battus par le vent et emportés dans la mer. Les enfants de la tempête, à peine arrimés au port.

Le cœur de Carla se serre, comme ses mains autour de sa tasse et je ressens légèrement la brûlure, celle de la tasse, celle de l'amour, de celle qui bois la tasse. Les mots sont difficiles et sortent comme ça, sans rien demander. Je ne sais pas réfléchir à ce genre de chose. Je ne peux que me voir les proférer, parfois comme un sortilège, parfois comme un baume guérisseur, mais je ne sais jamais sur lequel cela va tomber. J'ai toujours peur de trébucher.

Mon dos se colle contre un meuble de la cuisine. Un meuble qui était déjà là avant.

Nous on vient de nulle part et on a toujours été là. Renvoyés vers l'Ecosse, comme des bouteilles à la mer. Tu crois, Carla, que toi tu n'es pas une bouteille ? La sensation de sa tête sur mon épaule, de ses cheveux sur mon visage, c'est comme une caresse, c'est mieux que le chocolat. J'ai envie de pleurer, de cette envie brouillonne, ce méli-mélo de nos deux âmes dépassées par les sentiments. On est de drôles de filles, des paumées qui se retrouvent. Je ricane quelque peu à la blague de Carla, un rire qui s'éclate contre les murs, qui sonne difficilement après ce trop plein de je-ne-sais-quoi.

- Bah non, j'aurais l'air de cautionner ça en plus...

Pas trop famille, mais sœurs. J'ai toujours pensé que les amis les plus proches n'avait d'amis que le titre. Ce sont des frères et sœurs, c'est tout. C'est la famille qu'on choisit. Il y a celle de sang, comme Sebastian le répétait : le sang est tout. Et il y a celle du cœur, celle que ce cousin Cross ne connaîtra jamais.

Je pense à John, quelque part. Carla parle de Louis et moi je parle de qui ? Il y a eu John, non ? Et moi aussi, moi aussi j'ai envie d'en parler. Mais ça fait mal. Parce que John n'est plus là. John a disparu. J'ai envie que Carla laisse sa tête contre mon épaule, et que moi aussi je parle un peu. La main de Carla, la mienne, une chaleur étrange. J'ai comme une impression de soirée pyjamas. Une impression d'enfance qui plane. Une impression de chuchotis sous la couette, comme des gamines qui parlent de mecs. Et t'as vu ses abdos, à lui, à Louis ? C'est à mon tour de poser ma tête contre elle. J'ai la voix qui tremble.

- Carla, moi j'ai le coeur en miettes...

Parce que John est plus là. Parce que Maman est morte. C'est quoi ce monde de merde ?




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Humaine Innocente
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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyMar 2 Juin 2020 - 15:48

La chaleur de la peau qui se dégageait de son amie réconforta Carla aussitôt qu'elle posa sa tête sur son épaule. Il y avait dans ce geste tout l'amour qu'elles ne savaient se dire, toute la complicité qui existait entre les deux femmes. Leur passé illustré dans cette tendre posture, un geste presque maternel, en tout cas sororal, qui reliait leurs émotions comme leur souvenirs communs, petites lumières dans la nuit noire de leurs pensées.

Leur enfance n'avait pas été très rose, mais pour des motifs différents. Chacune avait eu son lot d'ennui, son poids d'épreuves à porter sur des épaules encore trop frêle. Ça renforçait la carapace et ça bloquait les mots dans la gorge, mais pas tout l'amour qui pouvait en découler. Peut-être même qu'après tout, toutes ces épreuves, ces douleurs, ces cailloux nichés dans leur poitrine, leur permettait d'aimer un peu plus fort, ou de manière tellement plus consciente que les jeunes adultes de leur âge. Et c'était finalement un peu ça, aussi, qui les liait de manière éternelle. Une douleur qui se cachait sous les rires...

Les éclats de ricanements de Luka s'élevèrent dans l'air, rayon de fraîcheur dans l'air ambiant. Carla ne bougea pas, trop confortablement lovée contre son amie.

– Bah non, j'aurais l'air de cautionner ça en plus…

Deux sangs différents, mais des douleurs similaires qui battaient dans leur veine et les rassemblaient plus que n'importe quel nom sur un acte de naissance. Il y avait entre elle des fissures que seule la présence de l'autre savait comblé. Et puis il y avait des silences, des silences si puissants qu'il voulait tout dire. Des silences de l'attente aussi, attendre que les mots qui brûlaient la langue de l'autre puisse enfin sortir.

Ne jamais forcer, toujours attendre. Il y avait des histoires qui étaient trop lourdes pour être dites aussi facilement. Il fallait les laisser peser leur poids, trop lourd, avant de les sortir. Ne pas forcer la parole et écouter les malheurs et les bonheurs des autres.

– Carla, moi j'ai le cœur en miette…

Des doigts se croisèrent dans l'obscurité patiente de la cuisine. Si Luka était prête à parler, si elle avait envie de raconter cette épine qui martyrisait son cœur, Carla était prête à l'écouter.

– Je suis là.

Carla serra sa main un peu plus fort, ses longs doigts fins cherchant à emprisonner ceux, tellement plus forts et musclés, de son amie. Métaphore de son cœur qui avait envie de se réfugier contre celui de Luka, pour l'aider à battre contre la nausée que devait lui apporter la douleur.

– Tu peux tout me dire. Tu peux tout me taire aussi, si tout ce dont tu as besoin, c'est d'une présence à tes côtés.

Car parfois c'était la juste nécessité de la chaleur de l'autre qui suffisait aux cœurs pour battre.

Dans le cœur, la sœur.

La peau marbrée de Carla la tirait sous le pull qu'elle n'osait ôter malgré la chaleur de l'été. Les pieds profondément enfoncés dans le sable, elle avait envie de disparaître, de s'enterrer vivantes pour ne pas répondre aux regards curieux de ses amis, tout en maillot de bain. Son regard s'attarda un instant sur le torse musclé de Louis, mais, même cette vue qui en temps normal l'aurait émoustillée, n'était capable de lui faire oublier la douleur.

Elle se recroquevilla un peu plus fort sur elle-même, entourant ses jambes de ses bras et se persuadant que si elle serrait assez fort, elle pourrait disparaître de cette planète et du même coup faire disparaître les coups de son père de ses souvenirs.

– Tu ne viens pas te baigner ?

La voix d'Hayley lui était parvenue, portée par un vent doux aux accents ensoleillés.

– Non, j'ai mes règles. Mais allez y, je vous attends.

Si elle savait ses amis suffisamment ouverts d'esprit pour ne pas grimacer à la simple imagination du sang qui devait couler entre ses cuisses, elle savait également que cette excuse la dispenserait de toute explication supplémentaire.

Mais alors qu'elle s'attendait à les voir tous courir vers les douces vagues qui léchait la plage, Luka ne bougea pas, retournant même en arrière pour s'asseoir à côté d'elle sur son linge. En silence, elle fixa l'horizon, prête à accepter le silence que Carla allait certainement lui offrir. Elle n'avait pas besoin d'explication, elle avait juste besoin d'être présente pour elle.

Et la douleur s'apaisa un peu contre les côtes de l'adolescente.

« Ma sœur, ma responsabilité. »


Elle écouta alors la respiration de Luka, sans rien attendre de plus que le silence.

Car le silence après tout, c'était déjà beaucoup.

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MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptySam 6 Juin 2020 - 23:16

Un ami... rien n'est plus commun que le nom,
Rien n'est plus rare que la chose.



Mais ne me regarde pas comme si c'était facile... Tu sais bien que moi, je ne suis pas si docile... Les mains dans les mains, les doigts croisés, des liens que l'on ne peut défaire... La luminosité de la pièce décroisse doucement pendant que nous restons là, elle, à juste être là à attendre que mon cœur se rassemble un peu, moi à l'entendre battre dans une cacophonie prête à le briser. Tu crois qu'on recollera jamais les morceaux, ces lambeaux d'amours brisés ? Je me rapproche de Carla, petit à petit, collant ma tête sur son épaule, mon oreille plus prêt de son cœur. J'ai envie de pleurer. Je n'y arrive pas. C'est un peu bête, on ne se retient pourtant pas de pisser, et c'est de l'eau aussi. Aucune larme ne sort. Je ne sais pas combien de temps. Je ne veux pas savoir. Elle est là.

J'entends son souffle qui se mêle au mien, doucement.

J'entends son cœur, et le mien, ba-boum.

La chaleur de son corps m'apaise. La douleur qui m'a subitement pris le corps, qui m'a engourdi les yeux s'en va. La colère de cette violence, la rage de cette absence, tout cela s'en va. Et reste la tristesse, la lassitude d'un corps transi par une souffrance intérieur. Je me sens vide, sans plus aucune énergie. Je ne suis plus la fille qui saute dans la mer et remonte la falaise. Je me laisse sombrer dans la douceur chaude de la fatigue, avec le soleil qui décline. Mes paupières battent lourdement, luttant pour rassembler mes pensées qui se dispersent. Elles sont lourdes, elles aussi, et si glissantes. Je glisse quelque peu, ma nuque se relâche, ma tête s'enfonce dans le tissus du t-shirt de Carla. Les contours du monde s'envolent. Il n'y a plus vraiment que la sensation de la tiédeur de sa peau et les battements de son cœur, comme une réponse au mien, qui résiste à l'inconscience.

...

Lorsque j'émerge de ce sommeil qui s'est abattu comme une chape de plomb, je sens mon corps ancré dans le sol, aussi gourd et pataud qu'un lendemain de soirée. Pourtant je ne me suis pas endormie longtemps, du moins c'est ce que je pense. La lumière n'a pas beaucoup décliné, ma tête est toujours sur l'épaule de Carla. Je me relève doucement, l'esprit encore embrumé, un voile de fatigue sur mon visage, et des miettes dans le cœur. Il faudra plus de temps pour oublier un peu. Je m'étire comme un chat, gesticulant sur le sol, tordant mon corps dans des positions très étranges et je m'étale, dos sur le parquet, le regard sur le plafond.

- Désolée... J'ai dormi longtemps ?

Je baille comme pour faire revivre encore une dernière fois le sommeil qui m'a prise subitement. Toujours fixée sur le plafond, je sens la fatigue desserrer doucement son étreinte et laisser place à une lassitude frôlant la mélancolie. Je n'ai toujours pas de larmes, ou pas vraiment. J'ai du mal, quand ce n'est pas Ange. Même avec Carla. Une sorte de fierté, comme un dernier rempart. Une sorte de stupidité, aussi.

- Il a disparu.

Pfiou, comme ça, du jour au lendemain, sans prévenir, pas de nouvelles. Le mystère total, celui qui te hante la nuit et te poursuit le jour. Celui qui t'enterre, si tu n'es pas prêt, sous la violence du déchirement. Je n'étais pas prête. Et maman est morte juste avant.

- John a disparu, comme ça, de la surface de la Terre. Si ça se trouve, lui aussi est mort...

Lui aussi. Comme Maman. Comme Papa. Comme beaucoup trop de gens finalement. Je me relève d'un coup, sautille sur place pour réveiller mon corps, faire affluer le sang et offrir un grand sourire à Carla. Parce que bouger fait oublier, et que j'ai cru que finalement, oui, j'allais peut-être pleurer devant elle.

- Tu veux rester avec moi ce soir ? On se fait un film, une pizza, ce que tu veux !

On pourra faire une soirée de filles, du genre de celles qu'on ne pouvait pas faire étant ados, parce que Carla vivait dans sa famille et que sa famille était ce qu'elle était, et parce que je vivais dans un orphelinat et qu'on invite pas trop des amis dans un orphelinat, surtout pas des innocents. J'ai bien passé des soirées, avec Carla, mais on n'est jamais réellement resté dans sa chambre, à papoter et faire les idiotes. On faisait le mur, on allait sur la falaise, ou on traînait dans le village jusqu'à ce que l'aube nous fasse rentrer... Il y a tellement de souvenirs entre elle et moi, et toujours quelque chose de l'enfance.

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Humaine Innocente
MessageSujet: Re: Il reste toujours quelque chose de l'enfance, toujours... | Carla & Luka   Il reste  toujours  quelque chose  de l'enfance, toujours... | Carla & Luka EmptyJeu 25 Juin 2020 - 13:46

La respiration de Luka se fit plus calme, apaisée. Un rythme doux qui ne pouvait tromper : elle s'était endormie. Avec douceur, Carla embrassa alors le front de son amie, ses doigts allant se perdre entre ses mèches. Elle était belle Luka, ça, Carla l'avait toujours pensé. Mais elle pouvait également avoir quelque chose de farouche, qui pouvait presque faire peur, une sorte de rage dans les entrailles que la jeune vilageoise ne pouvait pas comprendre, une flamme qu'elle apercevait parfois chez les autres. Louis, Ange, Hayley, Ian. Un feu qu'il combattait avec un sourire, mais qui ne disparaissait jamais vraiment du regard de son amie. Une lueur qu'elle n'arrivait pas à apprivoiser. Peut-être parce que, malgré ses dysfonctionnalités, au moins elle possédait une famille ?
La lueur disparaissait lorsque Luka fermait les yeux, comme si son corps ainsi détendu pouvait enfin laisser une accalmie à son cerveaux et à ses émotions. Un apaisement. Carla n'osa pas troubler cet état et elle laissa son amie s'endormir alors que ses propres pensées dérivaient.

« J'ose à peine parler de leur bonheur à voix haute car si la vie se rend compte de ce qu'elle leur a donné, j'ai peur qu'elle le leur reprenne. »

Sa main courut sur le torse de Louis. Se réveiller dans ses bras, contre sa chaleur... elle avait l'impression de rêver un peu plus chaque jour. Lorsque leur peau s'effleurait, se retrouvait, se découvrait... Ils frissonnaient ensemble dans la douceur de l'aube, se perdant dans les draps comme deux enfants. Deux enfants aux moeurs d'adulte.
Elle aimait jouir le matin, laissant la petite mort l'emporter au moment où naissait le Soleil. Et les yeux de Louis qui la couvait... Il y avait tant d'amour dans son regard, tant de mot qu'il n'avait pas besoin d'exprimer pour qu'elle les entende. Une symbiose entre leur corps et leur sentiment, elle se sentait tellement puissant, incapable d'imaginer qu'un jour cette situation puisse changer, que quoi que ce soit puisse emporter ces ébats matinaux. Même le quotidien, l'ennemi si fougueux entre les couples, ne lui faisait pas peur.
Elle se voyait déjà se réveiller chaque matin aux côtés de l'homme qu'elle aimait, une envie nouvelle en elle et dégoulinante de romantisme ce qui, pourtant – et c'était étonnant – ne la dégoûtait pas. Loin de là, et ce surtout lorsque ses yeux se perdaient sur le corps parfait de son amant... Alors comment imaginer un jour pouvoir vivre sans lui, pire encore, rencontrer d'autres corps que le sien... Le temps se décrochait toujours lorsqu'ils étaient ensemble.

Et pourtant, ce matin-là ce fut un peu différent. Le portable professionnel de Louis – celui sur lequel le contactait son agent ou les producteurs de films – vibra. Carla grogna pour la forme, espérant qu'il ne décroche pas, mais Louis en apercevant le nom de son mentor – un certain Sylvester dont il lui avait déjà parlé quelques fois – n'hésita pas. Il décrocha immédiatement. Et le temps reprit son court. En quelques instant il était habillé, prêt à partir, le téléphone toujours vissé à l'oreille.
Puis, au moment où il se baissa vers elle pour glisser un baiser sur ses lèvres avant de partir, ses yeux croisèrent ceux de Carla. Des yeux remplis d'une lueur d'inquiétude que la jeune femme avait déjà pu apercevoir à de nombreuses reprises.
La fin de l'insouciance.

Et un bourdonnement sourd dans son ventre, une litanie qui l'envahissait lentement alors que la porte claquait derrière Louis : et si la vie parvenait un jour à les séparer ?

« C’est fragile l’amour et nous ne savons pas toujours en prendre soin. On essaye juste de s’en sortir comme on peut en espérant que ce sentiment fragile survivra malgré tout. »


Carla repoussa les pensées sombres qui l'avait envahie au moment où elle sentit Luka s'éveiller contre son épaule.

– Désolée… J'ai dormi longtemps ?

Elle haussa les épaules, elle avait perdu la notion du temps, mais il ne lui semblait pas que son amie avait dormi très longtemps. Elle l'observa s'étirer dans tous les sens, avec un air presque animal qui teintait ses mouvements. Elle eut envie de saisir un crayon et une feuille et de dessiner son amie. Mais c'était idiot ; Carla ne savait pas dessiner.

– Il a disparu.

Une chape de plomb écharpa les entrailles de l'humaine. Qui avait disparu ? "Il", c'était juste un pronom et pourtant il lui semblait peser un poids énorme dans le coeur de Luka.

– John a disparu, comme ça, de la surface de la Terre. Si ça se trouve, lui aussi est mort.

Carla ne savait pas qui était John et pourtant elle n'osa pas demander. Les mots de Luka trouvait écho avec son propre imaginaire. Louis loin d'elle, séparer par un destin qu'ils ne pouvaient pas contrôler. Elle avait la peur, l'angoisse qui filait dans ses veines. Luka avait le vécu, les souvenirs, la douleur sourde. Elle pouvait imaginer, mais elle ne pouvait pas comprendre. Il n'y avait rien à dire, il fallait juste être présente pour son amie.

Luka se releva d'un coup, sautillant, un sourire déchirant son visage triste. Fidèle à elle-même refusant de se laisser submerger par les sentiments. Trop forte. De toute façon, Carla avait toujours trouvé qu'elle était la plus forte d'eux tous. Plus qu'Ange aux trop grand coeur et qui ne savait pas cacher ses émotions. Plus qu'Hayley et sa tête brûlée qui préférait fuir qu'affronter la souffrance. Plus que Louis qui tremblait sous ses muscles. Plus que Ian qui faisait semblant, mais qui lascérait son corps pour oublier. Et plus qu'elle-même, tellement plus...

– Tu veux rester avec moi ce soir ? On se fait un film, une pizza, ce que tu veux !

Elle se redressa à son tour, bien plus lentement pour ne pas laisser sa tête tourner à cause d'une chute de pression qu'elle savait inévitable. Une fois debout, elle croisa le regard de son amie et hésita à dire quelque chose, un soutien, une épaule sur laquelle pleurer pour la disparition de John. Un silence flotta une seconde, puis le courage s'arracha à sa peau et la laissa pantelante, incapable de revenir sur le sujet.
Si Luka était la plus forte, nul doute que Carla était la plus faible.
Elle sourit, un peu triste de se sentir aussi incapable et répondit simplement :

– Tu choisis le film, je commande la pizza ! Et interdiction de prendre un film d'horreur !

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