Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK}

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 Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK}

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MessageSujet: Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK}   Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK} EmptyVen 28 Sep 2012 - 23:47

Welcome to Mystery...

Behati Sonah
Al Hattal
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette !



      Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK} Tumblr10
      feat Thylane Lena-Rose Blondeau
        Âge :12 ans.
        Date & Lieu de naissance : le 10 Avril à Pretoria, Afrique du Sud.
        Race : Mêlée.
        Statut : Jeune nécrophile pacsée avec un hamster volant du nom de Marcel. Boutaaade...
        Groupe : Humaine Innocente (insistons sur ce dernier point).
        Don premier : Hypnotiseur (à son niveau, elle ne peut hypnotiser les gens qu'avec sa voix -et plus particulièrement avec son chant- que quelques minutes tout au plus).
        Pouvoir premier : Claire-sentence (elle peut percevoir l'histoire d'un humain ou d'un objet au toucher, mais à moindre mesure puisqu'elle ne le maîtrise pas encore bien. Cela se fait par flashback et elle ne choisit pas ce qu'elle voit ou ce qu'elle souhaiterait voir. Généralement, ce sont des souvenirs forts liés à la personne ou à l'objet ciblé. Ce n'est pas permanent puisqu'elle doit faire appel à son pouvoir pour qu'il fonctionne).





« RACONTE-MOI-UNE-HISTOIRE... »

    ● ● Au commencement de l'univers.
    De mon univers.


      « Behati ! Ouvre cette porte immédiatement ! C'est pas vrai ! Vinesh ! Fais quelque chose, bon sang ! La gamine refuse de me laisser entrer ! »

    Je regarde la poignée de porte tourner, tourner et retourner dans tous les sens, un sourire grinçant au coin des lèvres. Déçue de m'être fait prendre aussi vite, j'écoute d'un air mauvais la femme hurler tout en donnant des coups de poing rageurs, mue par une colère sans nom. J'hésite quelques secondes à peine...

      « BEHATI ! CE PETIT JEU A ASSEZ DURÉ ! OUVRE-MOI IMMEDIATIEMENT ! »

    … puis grimpe sur le matelas, perds un peu de mon équilibre et, avec toute la lenteur du monde, tends mes petites mains vers l'étagère. Trop haute. Je me mets sur la pointe des pieds en tirant la langue sous l'effort, avant de m'emparer d'un livre sans nom et de retomber lourdement en arrière.
    Juste. C'était juste.

      « VINESH ! »

    J'oublie un instant les cris suraigus, la rage de Freja, l'indifférence de Vinesh, et le monde derrière ma fenêtre : je caresse la couverture de cuir du regard pendant quelques minutes avant de l'ouvrir délicatement. D'entre deux pages cornées, une petite enveloppe glisse et tombe sur mes genoux, cornée et jaunie par le temps.

    Il ne faut pas briser les promesses faites aux morts.

    Aussi, je m'empare du morceau de papier que je cache dans mon pantalon avec précipitation, j'arrange correctement ma chemise, je me redresse sur un coup dans la porte, me met à nouveau sur mes orteils pour ranger le livre à sa place. Quoi de mieux que de mettre en sûreté ce qui m'est cher dans leur propre chambre ? Ce n'est certainement pas là qu'ils chercheraient en premier ce que je cache de plus précieux...

      « Betty, écoute ta mère, tu veux ? Cesse de faire l'idiote et ouvre, sinon ça va mal aller...
      - Tu serais pas en train de te foutre de moi par hasard !?
      - Pourquoi tu es si agressive ?
      - COMMENT JE SUIS CENSÉE ÉDUQUER MA FILLE SI SON PÈRE EST UN VRAI JE-M'EN-FOUTISTE, EXPLIQUES !?
      - Tu vas pas recommencer ! 
      »

    Je me décide enfin à ouvrir la porte, regarde les deux adultes qui me faisaient face en feignant l'innocence incarnée.

      « Ah ! Te voilà toi ! Depuis quand tu réponds pas quand on t'appelle !? Petite ingrate ! »

    CLAP ! Fait sa main au contact de ma joue.

      « Pas besoin de te montrer si dure, Freja !
      - Tu veux pas un peu arrêter de prendre sa défense !?
      - Je prends sa défense parce que tu es trop rigide avec Betty. Elle n'a que 12 ans, bon sang !
      - Oh pitié ! Tu fais ça pour te donner bonne conscience ! Si j'avais su c'qu'elle allait m'faire vivre, j'me serais coupé une main pour pas signer ces foutus papiers de demande d'adoption.
      - Freja !
      - ELLE AURAIT MIEUX FAIT DE RESTER SUR LE TROTTOIR, COMME SA TRAÎNÉE DE TANTE, C'EST MOI QUI TE LE DIS !
      - FREJA ! TU NE SAIS MÊME PAS DE QUOI TU PARLES !
      »

    Larmes aux bords des yeux et poings fermés de colère, Freja se détourne de nous et quitte la pièce, furibonde. La porte claque ensuite sur sa frêle silhouette qui continuait de hurler de rage et de frustration.
    J'ai l'habitude des crises d'hystérie de ma mère adoptive, depuis le temps et, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ses mots ne me font rien. Presque rien.
    Vinesh me dit régulièrement que je dois pas faire attention à elle et que si elle est comme ça, c'est parce qu'elle est incapable d'avoir des enfants elle-même.

    Et cette fois-ci, ça n'y coupe pas.

    Je lève la tête quand je sens une main tendre se poser sur le haut de mon crâne et vois Vinesh me sourire gentiment. Il s'accroupit lentement et avec difficulté (il a une jambe de bois, comme dans les films), me prend par les épaules tout en caressant du pouce ma joue endolorie. Puis, il commence à murmurer tout doucement (ce qui me fit l'effet d'être une idiote à qui on essaye de faire la conversation sur des choses qu'elle n'est pas capable de comprendre) :

      « Ne prends pas à cœur ce qu'elle vient de dire, Betty. Elle ne le pense pas un instant. Après, je sais que c'est difficile pour toi, mais il faut que tu arrêtes de faire des choses qui énervent Freja. Elle n'est pas méchante au fond... c'est juste que... que heu... je ne suis pas sûr que tu comprennes à ton âge, mais... comment dire... »

    Elle ne m'aime pas parce qu'on partage pas le même sang.
    Je comprends tout à fait. Moi aussi je pense que je haïrais un enfant qui n'est pas le mien et qui me rappellerais à chaque fois que je le vois combien je suis incapable d'enfanter par mes propres moyens, moi qui désire tellement être mère.

      « Freja est juste... juste triste d'être stérile : elle ne demande pas mieux que de t'aimer, mais elle ne sait pas comment te le montrer, surtout que tu n'y mets pas vraiment du tien. Ce que je comprends parfaitement, puisque tu as beaucoup vécu avec tes vrais parents avant... nous. »

    Fécondation in vitro ? Marche pas. L'insémination artificielle ? Marche pas non plus. La procréation par donneur de sperme ? N'en parlons pas. Mère porteuse ? Pourquoi ne pas se rabattre dans ces endroits où pullulent les chiens errants ? Après tout, c'est toujours mieux d'adopter les pauvres petits orphelins qui croupissent dans les orphelinats.
    Et puis, plus le môme a eu une vie malheureuse, et mieux c'est.
    Oh ! Ça fait tellement de bien à l'ego de se dire qu'on a fait une pseudo bonne action pour une fois dans sa vie.

      « Malgré tout, elle a peur de te perdre, comme pendant ses fausses-couches, tu vois ? »

    Non.
    Je ne vois pas, non.
    Pas que je ne peux pas.
    Je refuse juste de voir.
    C'est tout.

    Je prends alors sur moi et, d'une voix doucereuse, onctueuse, je lui susurre en chanson :

    « Les mains sur mes yeux, je suis ma propre cécité.
    C'est en silence que je me retire, lèvres cousues et paupières closes.
    Je n'ai rien à te dire et tu n'en a que faire.
    C'est donc sans un mot que je te quitte.
    Debout, seule, mais fière.
     »

    Toujours appuyé sur mon épaule, je le sens qui frémit. Je vois que ses mots flétrissent sur sa langue et que ses yeux perdent de leur éclat. Dans un silence pesant, il se relève, blême, bouche ouverte, avant de me délivrer de son étreinte.
    Un peu contre son gré, avouons-le.
    Il ne me regarde plus, et je sais que je ne bénéficie que de quelques secondes seulement pour me retirer dans ma chambre sans avoir à m'expliquer de rien.
    Je le dépasse donc, m'élance dans le couloir à toute vitesse et claque la porte sur Vinesh qui, même encore désorienté par ce qu'il vient de se passer, trouve encore la force de hurler mon prénom.


    ***

    - 16 avant J-C Behati Sonah.

    Ça aurait pu être un hiver comme les autres chez les Al Hattal.
    Presque.
    Presque, parce qu'aujourd'hui, c'est jour de deuil.
    Le patriarche, debout sur le palier, regarde le corbillard emmener le corps de sa défunte épouse. L’œil est vide, le corps blanc et hagard. Et puis le cœur n'y est plus.

    Elle vient de mourir. De chagrin. Juste devant ses yeux.

    Et dire qu'il n'a rien pu faire, qu'il n'a rien pu faire comme il y a quatre ans de ça. C'est de là que tout a commencé. Une fille disparue qu'on a jamais pu oublier. Une fille trop tôt partie. À 17 ans. À 17 ans seulement.
    C'est pas une vie, tout ça.

    Le fil de ses pensées s'interrompt quand il sent la présence de son fils dans son dos, interdit. Ce garçon, c'est Nary, 19 ans. Le seul enfant qu'il lui reste. Aucun des deux n'ose parler, comme s'ils avaient peur qu'à la moindre parole, au moindre mot, quelque chose ne se brise entre eux.

    Ça aurait pu être un jour comme les autres chez les Al Hattal.
    Presque.
    Presque, parce qu'aujourd'hui, c'est jour de deuil.
    Parce qu'à partir d'aujourd'hui, il n'y aura plus personne pour allumer la lanterne sous le porche de la maison. Parce qu'il n'y aura plus personne pour donner vie à la flamme qui conduirait Nawal Al Hattal de nouveau chez elle. Parce qu'il n'y aura plus de lumière pour éclairer son chemin jusqu'auprès des siens.
    Nawal Al Hattal est maintenant perdue à jamais.


    - 12 avant J-C Behati Sonah.

    Debout contre la boîte aux lettres, le jeune homme semble abasourdi. Souffle coupé, il ne bouge pas d'un pouce, comme si ce qu'il tenait entre ses mains n'était qu'une pure illusion de son petit esprit tiraillé qui pouvait disparaître d'un mouvement, d'un innocent frôlement de main.

    Il aurait reconnu cette écriture entre mille.

    Son père, inquiet de ne pas le voir revenir, se dirige à son tour vers le pallier. Il s'arrête sur le pas de la porte lorsqu'il le voit, blême et la lèvre tremblante, se bornant à fixer un bout de papier entre ses doigts.

      « Nary ? »

    Il voit son fils sursauter à l'appel de son prénom, comme si le son de sa voix l'avait sorti d'un rêve qu'il faisait éveillé. Non, pas d'un rêve.
    D'un cauchemar, plutôt.

    Il hésite alors entre deux alternatives : donner la lettre à son père qui, sur le coup, risquerait bien de faire une attaque, ou bien tout simplement jeter le morceau de papier, le déchirer, le réduire en miettes.
    Son regard, témoin de son dilemme intérieur, commence à vagabonder entre le patriarche, glissé dans l’entrebâillement de la porte, et la missive.

      « Nary ? Ça va ? T'as pas l'air bien... »

    Deux phrases. Quelques mots. Cela faisait si longtemps qu'ils ne se parlaient pas que pour échanger des banalités.
    Tout avait changé après la mort de sa mère.
    Lui aussi avait mal supporté la disparition de sa sœur, c'est vrai, mais ça lui était resté en travers de la gorge que ses parents le délaissent complètement pour partir à la recherche d'un fantôme.
    Alors... alors pourquoi ? Pourquoi faut-il que la première vraie conversation entre eux doive porter sur un sujet aussi...

      « Quelque chose ne va pas ? »

    Il aurait voulu dire non. Non, tout va bien, ne t'inquiètes pas, papa, tout va très bien.
    Mais rien. Rien ne se décidait à sortir de sa bouche.

    Son père, incorrigible curieux, se demandait bien ce qui pouvait mettre son fils dans un état pareil. Il s'avança alors, aussi rapidement que ce que ses vieilles jambes lui permettaient, et s'empara avidement de la mystérieuse lettre qui avait réussi l'exploit de contraindre le jeune homme au silence le plus total.

    Son fils ne s'y opposa pas, ne rechigna même pas, lui qui n'avait subitement plus de forces. Il ne se sentait plus capable d'affronter son père.

    Nary ferma les yeux lorsqu'il entendit le souffle du patriarche devenir subitement saccadé. Lui aussi, il avait reconnu...


    - 11 avant J-C Behati Sonah.

    Et voilà. Il est tout seul maintenant. À seulement 24 ans.
    Seul et amer.

    Son père vient de mourir. Il n'y a plus personne pour le retenir ici, à présent. Il va pouvoir enfin poursuivre sa propre vie et se détacher de cet endroit maudit. Continuer à étudier la médecine sur le campus de Medunsa, à Limpopo. Avoir son diplôme. Devenir pharmacien. Ouvrir sa propre boutique à Pretoria. Se marier. Avoir des enfants. Se construire une nouvelle existence, pleine de rêves et de projets qui n'avorteront pas, cette fois.

    Mais loin d'ici. Loin de tous ces souvenirs.

    Alors il a abattu les murs où se dressaient autrefois les dessins de leur enfance : arc-en-ciel, palmiers, huttes et soleils. Les palmiers ont été arrachés, les huttes démontées et les soleils éteints. Il s'est ensuite débarrassé de la maison et a vendu le terrain à un jeune couple d'américains. Il a donné les meubles aux voisins. Il a réduit en cendre la totalité des affaires de ses parents. Il a foutu le feu à la cabane en bois, au fond du jardin. Il a arraché les rosiers, noyé les chats et a éparpillé les cendres de son père dans le potager.

    Il a tout détruit, tout enlevé.

    Non, pas tout en fait. Sur un coup de tête, il a décidé de garder la lettre que Nawal avait envoyé à leur père il y a quelques mois de cela. Elle avait eu le culot de sortir des ténèbres dans lesquelles elle s'était elle-même jetée pour leur dire qu'elle avait une bonne vie, qu'elle s'était établie à Chicago avec son fils âgé de 8 ans et qu'elle était désolée pour tout le mal qu'elle avait du leur faire.
    Elle avait tartiné les raisons de sa soudaine disparition sur une petite dizaine de pages. Elle avait aussi fait un effarant étalage de sa maladie incurable qui allait lui coûter la vie dans les mois à venir. Elle n'a eu de cesse de répéter qu'elle avait réussi à être heureuse et en paix, ou presque, avec son garçon. Son Edwin. Elle avait d'ailleurs joint une photo de lui dans sa lettre, avec au dos l'inscription suivante :

    « Été 88, à Lincoln Park.
    Né le 10 Avril 1980 à Chicago.
    Edwin Axel Al Hattal.
    J'ai osé lui donner le nom d'Al Hattal. Pour vous, mais aussi pour moi, pour me souvenir de mes racines.

    Mon cœur. Mon trésor.
    Aujourd'hui et à jamais. Envers et contre tous. 
    »

    Leur père n'a jamais répondu.
    Il n'en a pas vraiment eu le temps.
    Il est mort d'un cancer du pancréas foudroyant.

    Le destin a voulu qu'il ne survive pas à sa fille bien longtemps.


    - 8 avant J-C Behati Sonah.

    Elle s'appelle Siobhan. Siobhan Drexler. Elle aussi a 27 ans. C'est une très jolie blonde aux yeux bleus. Un visage doux et fin. Pulpeuse et bien gaulée. La peau très pâle. Une franco-anglaise, à ce qu'il paraît. Étudiante en nanosciences. Sérieuse et appliquée. Très calme et posée, aussi.
    Célibataire.

    Le coup de foudre.

    Alors Nary a décidé que ce serait elle. Elle entre toutes.


    Et Behati Sonah naquit.

    Deux fausses-couches. Il a fallu deux fausses-couches, huit ans d'essais infructueux, des années de douleur et de combats contre le sort, 9 mois de craintes et d'angoisses pour l'avoir enfin. Toute menue dans les bras de sa mère, indifférente dans sa couverture rose et les yeux clos, babillant de temps à autres des mots qui n'appartiennent qu'aux bébés.
    Elle tient dans sa petite main le doigt de sa mère.

      « Je m'attendais à ce qu'elle fasse plus de bruit...
      - C'est vrai, mais ne te réjouit pas trop vite, chéri : on va rire quand elle va faire ses nuits. 
      »

    Il a été décidé qu'elle s'appellerait Behati Sonah Al Hattal.
    Behati pour ''beatus''. Heureux. Bonheur.

      « Coucou Behati... tu sais que tu es jolie ? »

    À l'entente de sa voix, la petite ouvre la fine voile de ses paupières et fixe sa mère de ses grands yeux bleus.

      « Elle a tes yeux, chérie.
      - Oui, mais par contre, elle a ta couleur de cheveux.
      - Tu crois qu'elle ressemble le plus à qui ?
      - Et bien... ça m'est égal, mais... je dirais quand même qu'on voit que c'est bien ta fille. 
      »



    3 après J-C Behati Sonah.

    Nary a enfin touché son rêve du doigt : installé à Pretoria depuis 4 ans avec sa femme et sa fille, il a réussi à ouvrir sa propre pharmacie avec ce qui lui restait d'héritage. Siobhan quant à elle est devenue professeure de nanosciences à l'université, tout en préparant un ouvrage sur sa matière. Elle attend même un second enfant.
    Tout aurait pu aller dans le meilleur des mondes si seulement...

      « Ta fille a un problème, Sio.
      - Comment ça ''ma'' fille ? Serais-tu en train de dire que tu renies Betty parce qu'a trois ans et des poussières, elle ne parle toujours pas !?
      - Je n'ai pas dit ça....
      - Mais tu l'as sous-entendu !! Ce qui est bien pire puisque tu n'oses même pas l'avouer ! 
      »

    Nary soupire, contrarié. Il a été maladroit, d'accord, mais quelque chose ne va pas avec l'enfant, ça c'est certain. Elle est peut-être autiste, ou un truc dans le genre. Le souci, c'est qu'à chaque fois qu'il essaye de faire comprendre à sa femme que sa fille a un problème, elle le prend mal et commence à déballer toutes sortes d'idioties.

      « D'accord. J'ai peut-être pas été très fin, mais tu dois rester tranquille, Sio.
      - Comment !?
      - Tu dois rester tranquille, dans l'état où tu es. C'est le médecin qui l'a dit.
      - Comment veux-tu que je reste tranquille quand tu...
      - Je me suis juste mal exprimé : je n'ai jamais voulu renier Betty, je te le jure. 
      »

    Espérons tout de même que l'enfant à venir ne soit pas aussi étrange que sa sœur.


    6 après J-C Behati Sonah.

      « Les yeux... différents.
      - Tu veux dire qu'ils ne sont pas bleus comme les nôtres, ma puce ? 
      »

    Behati, assise aux côtés de sa mère sur le lit, regarde attentivement sa petite sœur geindre encore et encore dans son berceau. Absorbée dans sa contemplation, elle ne prend pas la peine de répondre. Sa mère sait que parler n'est pas vraiment sa tasse de thé, et elle comprend toujours ce que sa fille essaye de dire à demi-mot.

      « C'est amusant, tu ne trouves pas ? Que Bianca Maï soit tout ton contraire physiquement : blonde aux yeux marrons. Ça n'empêche pas maman de penser que vous êtes les plus jolies...
      - Oui... 
      »

    Behati n'a pas de problèmes physiques ou mentaux qui expliqueraient son aversion pour la parole, et elle n'est pas non plus atteinte d'une timidité de haut niveau : elle est certes posée, réfléchie et pleine de ressources pour son jeune âge, mais elle n'aime pas parler et a peur de sa voix.
    Elle a peur parce qu'elle a remarqué que quelque chose n'allait pas dans son timbre, et elle ne veut pas le dire à maman.

    Alors elle préfère se taire.

    Il lui arrive cependant de surpasser son dégoût pour l'oral pour aller consulter un orthopédiste qui l'aide à s'exprimer correctement.

    Mais c'est que pour faire plaisir à papa et à maman. Parce que sa voix, elle, elle ne l'aime pas.


    9 après J-C Behati Sonah.

      « Maman, c'est qui Edwin ? »

    Debout dans la cuisine, couteau à la main, Siobhan Al Hattal découpe son rôti en écoutant la radio. Son mari ne sera pas à la maison avant minuit alors ce soir, c'est elle qui doit s'occuper du repas et de coucher les petites.

      « Qui est qui ? »

    Quand Behati entre en courant dans la pièce avec une photo à la main, elle dépose à son côté la feuille de boucher, et s'arrête un instant pour lui dire de faire attention...

      « Ne cours pas dans la maison, tu risques de te faire mal.
      - Pardon... 
      »

    … avant de rester là à fixer le visage du petit garçon qui souriait de toutes ses dents sur le papier glacé.

      « Je ne sais pas.
      - ...
      - Non ma puce, je ne sais vraiment pas. Où tu l'as trouvé ?
      - Un vieux carton du cagibi.... ma ceinture...
      - Tu as encore perdu ta ceinture de judo ? Je veux dire... qu'est-ce que ferait ta ceinture dans le cagibi ? Tu n'y vas jamais... 
      »

    Behati hausse les épaules et donne à la main tendue de sa mère le morceau de papier qu'elle tenait entre ses doigts.

      « Va donner le bain à ta sœur.
      - Je peux la garder ? Il est beau.
      - De quoi ?
       »

    D'un mouvement de tête presque imperceptible, la petite montre la main de sa mère en murmurant « Edwin. ».

      « C'est à papa que ça appartient : c'est donc à lui qu'il faudra que tu demandes la permission. »


    De retour à la case départ.

    Oui, c'est vrai, je plaide coupable. J'ai encore fugué de la maison, aujourd'hui. Enfin, il y a 5 jours. Mais cette fois, c'était pas à cause de mon cousin. Cette fois, c'est parce que j'étais vraiment énervée contre Freja.

    Je suis pas du genre à hausser le ton pour me faire entendre, surtout que parler, c'est pas trop mon truc : j'ai cette peur terrible d'hypnotiser les gens sans le vouloir, vu que je maîtrise pas vraiment ce... cette particularité qui est la mienne. Mais si je suis plus le calme que la tempête, il n'empêche que moi, je suis rancunière. Très rancunière.
    Et je ne pouvais que l'être après qu'elle ait brûlé les quelques recherches de maman concernant Edwin.
    Je sais qu'elle l'a fait parce que je pars souvent de la maison pour aller à Londres le chercher. Mais c'est pas une raison. Surtout que maman les avait entreprise pour moi, quelques mois avant sa mort.

    Et dire que je n'ai réussi à sauver que cette photo.
    J'ai la haine.

    Comment ma mère est morte ? Dans un accident de voiture. Aucun membre de ma famille n'a survécu d'ailleurs.
    À part moi.
    Plus de maman, de papa ou de Bianca.

    Il ne reste plus que moi.

    Par chance (ou malchance, ça dépend du point de vue), j'étais très malade ce soir-là. C'est donc Nathalie, la meilleure amie de maman, qui avait accepté de me garder.
    Après m'avoir quitté avec Bianca dans les bras, ils sont allés tous les trois au restaurant, au cinéma et, après le film, mon père a perdu le contrôle de la voiture sur l'autoroute. Ils ont explosé avec, avant de pouvoir se sortir de l'ossature de l'auto.

    La police est arrivée chez moi quelques heures plus tard, mais j'avais sombré dans l'inconscience pendant 2 jours tellement j'étais malade.
    Une fois réveillée, je ne pensais pas trouver Nathalie en larmes dans la cuisine. C'est elle qui m'a annoncé la nouvelle.

    Brutalement, j'avais tout perdu : il ne me restait plus rien à quoi me rattacher. Je sombrais dans une profonde mélancolie, anéantie, dont j'ai mis beaucoup de temps à me remettre : chaque fois que je pensais à eux, je ne voyais par leur sourire, ou leur visage. Il n'y avait, en face de mes yeux, que leurs carcasses fumantes et carbonisées.
    J'avais 9 ans.

    Après ça, je suis allée de famille d'accueil en famille d'accueil.
    Un jour, Nathalie est venue me rendre visite pour m'annoncer que l'enquête sur la mort de mes parents et de ma sœur était définitivement bouclée. C'était un accident, rien de plus, rien de moins. Elle pouvait enfin me donner l'alliance de ma mère (la seule chose qui n'aie, étrangement, pas péri dans les flammes) et le dossier qui concernait Edwin et les recherches (secrètes) qu'elle avait commencé à mener pour me faire plaisir.
    Parce que j'avais plusieurs fois demandé à le rencontrer, mais mon père avait toujours refusé catégoriquement de voir "le bâtard de Nawal".

    Je me souviens qu'après le départ de Nathalie, j'ai sorti l'anneau de son sac.
    Je l'ai glissé autour de mon pouce et...
    … et ai eu ma toute première vision : une vision qui me montrait la mort de ma famille.

    Je l'ai vécu en direct, comme si j'étais assise derrière papa, aux côtés de ma sœur...

    Je revois mon père en train de tapoter le volant de ses doigts, et en rythme. Ma mère en train de lire un texto de Nathalie concernant mon état de santé. Bianca en train de sucer son pouce dans son siège bébé, somnolante.
    Puis la voiture s'affaisse : un pneu vient de crever, subitement. La voiture se retourne et fait plusieurs tonneaux. Je n'entends rien du tout mais je devine Bianca en train de hurler, terrifiée.
    Tout s'arrête, tandis que de la fumée s'échappe du capot. Personne n'est gravement blessé et on essaye tant bien que mal de se dégager de la voiture. La ceinture de papa est bloquée et maman essaye de détacher Bianca pour la calmer et la sortir de là.

    Mais elle continue de pleurer et de crier, le visage rougit par la peur.
    C'est là que je sens ce quelque chose qui monte en elle.
    Quelque chose de monstrueux. Quelque chose de... magique.

    Et tout d'un coup, le moteur s'enflamme et tout explose.

    Je pense que c'est inutile de vous dire combien ça m'a chamboulée, combien ça m'a brisée de voir de mes propres yeux que c'est ma propre petite sœur qui a causé leur perte.
    En faisant sauter le carburateur de terreur.
    Oui. Elle aussi était bizarre, comme moi : un jour, je l'ai vue jouer à allumer et à éteindre une bougie en passant sa main au dessus de la flamme.
    Mais je n'ai rien osé dire à personne. Qui m'aurait cru, de toute façon ?

    J'ai donc continué tant bien que mal à faire mon petit parcours d'orphelinat en orphelinat, de famille d'accueil en famille d'accueil.
    Puis, il paraît que Vinesh a eu le coup de foudre pour mes yeux bleus : alors il a décidé, avec sa femme, Freja, de m'adopter. Ils sont tous les deux anglais, bien que Vinesh soit lui aussi d'origine sud-africaine, et ils vivent à Windsor, à 40 km de Londres.

    À aujourd'hui, je ne vis que pour atteindre mon but : retrouver mon cousin. Et après ? Et bien, après, on verra.





« QUI-ES-TU ...? »

    Silencieuse et posée : ce qui caractérise Behati dans l'ensemble, c'est... son silence. Pas très à l'aise avec la parole du fait de son pouvoir, elle qui croit être une sorte d'anomalie génétique, elle bride sa voix et se soumet au mutisme de son propre chef (surtout qu'elle a toujours été habituée à ce que sa mère la comprenne à demi-mot). Ce qui ne veut pas dire qu'elle parle jamais : quand elle se sent à l'aise dans un environnement particulier ou en compagnie d'une personne, elle devient une petite fille normale qui parvient à oublier qu'elle peut partiellement "envoûter" les autres et les contraindre à obéir à ses désirs.
    Insolente : mais méfiez-vous du lion qui dort. Si Behati est une personne calme et tranquille, ne pensez pas qu'elle est du genre à se laisser marcher sur les pieds. Pour elle, ce n'est pas parce qu'elle est encore une petite fille que les adultes ont le droit de lui imposer leur vision des choses. Un exemple : ses parents adoptifs refusent de l'aider à retrouver Edwin ? Dans ce cas, aucun souci : elle résout le problème en fuguant. Et à plusieurs reprises s'il le faut (à un point tel que l'agent Jaden Turling de Scotland Yard la connait bien, depuis le temps qu'il la ramène chez elle quand elle s'enfuit). Oui, Behati est butée et arrogante (bien qu'elle ne s'est jamais mise en colère pour un désaccord au point de s'époumoner), mais elle le vit bien.
    Mature : la petite a fait un grand pas dans la maturité à la mort de ses parents, étant obligée de vagabonder entre les orphelinats et les familles d'accueil (c'est ce que dit le rapport du bilan psychologique qu'elle a été forcée de suivre à l'époque). Après cette expérience, elle parvient en effet à se comporter en "adulte" responsable quand le moment l'exige d'elle, toute en étant pleine de ressources. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est plus intelligente que la moyenne, mais juste un peu plus futée et flegmatique.
    Bornée : quand elle veut quelque chose, elle se donne les moyens de le faire (elle veut retrouver son cousin ? Elle va retrouver son cousin, même si elle doit s'enfuir de chez elle jour après jour pour y parvenir). Et surtout, elle va jusqu'au bout de ses buts et de ses convictions. Fiasco ? Échec ? Défaite ? Foirade la plus totale ? Ah non ! Ces mots ne font définitivement pas parti de son vocabulaire.
    Rationnelle : pour elle, tout s'explique par la science (bonne chance pour lui expliquer par a+b que oui, la magie, existe et que nonon, c'est pas un poisson d'avril). Il y a une explication scientifique valable à toute chose, et ça concerne aussi ses pouvoirs. Il n'y a pas de monde mystique et les créatures magiques (de la petite souris au Père Noël en passant par les fées, les fantômes, les lutins et les sorciers) n'existent pas. Elle n'y a jamais cru et ne voit aucune raison d'y croire : "pour les gens, c'est l'espoir d'une autre vie. Pour moi, c'est une désillusion, une absurdité entretenue par de grands rêveurs aveugles".


    ● ● Behati, c'est deux grands yeux bleus ornés de longs cils noirs, une cascade interminable (ou presque) de cheveux bruns qui tombent lourdement sur ses fines épaules, des lèvres charnues, une moue boudeuse, des doigts de pianiste (bien qu'elle n'ait jamais touché un instrument de sa vie, mais ce n'est qu'un détail), un petit 1m45, une peau brune du fait de ses origines africaines, des petites robes rouges ou blanches de préférence qui mettent en valeur son teint caramel, une stature pour la danse classique qu'elle aime pratiquer de temps à autre et des pieds nus dans la mesure du possible (ou des ballerines en guise de substitution).


MORE?


Je m'appelle Marcel et je suis ta mère.

    Âge : Trop vieille pour toi ♥
    Poste Vacants ? : []oui [X]non
    Comment avez-vous connu le forum? : C'est une bonne question ça .w.
    Fréquence de venue : 7/7
    Codes : {Oki By Grosminet} (and I believe I can flyyyyy) *sort*.


Dernière édition par Behati Al Hattal le Lun 1 Oct 2012 - 13:37, édité 10 fois
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Admin | Ex- Professeur de sabre & téléportation ~ le pot de fleurs
CITATION DU PERSONNAGE : Fear only makes the wolf bigger than he is

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DATE D'INSCRIPTION : 12/06/2010

Niveau du personnage
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Niveau: 8 - Reconnu
Takeji Kido
Takeji Kido
Admin | Ex- Professeur de sabre & téléportation ~ le pot de fleurs
MessageSujet: Re: Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK}   Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK} EmptyLun 1 Oct 2012 - 19:19

JE VALIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIDE ♥ Rien à dire tout est parfait et tout et tout j'espère que t'as rien changé dans l'histoire parce que j'avoue ne pas l'avoir relue pour aller plus vite xD. Je vais te mettre couleur et rang ♥
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Aller viens, allons danser | Behati-choupi~ {OK}

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