La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]

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 La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]

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MessageSujet: La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]   La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] EmptyJeu 1 Nov 2012 - 19:19

La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] Balanoire

« Je me lève et je te bouscule
Tu ne te réveilles pas
Comme d'habitude »

Entre les bras de Morphée tu dors à poings fermés. Sur ton visage est tracé une moue enfantine qui contraste avec le danger que tu peux représenter. Tu sembles innocente, incapable d'effleurer l'aile d'une mouche. Des parents te confieraient leurs enfants pour que tu les gardes, des patrons t'offriraient un travail, des hommes te donneraient leur amour. Tu es belle endormie dans ses draps, sans cet air méfiant qui fronce ton joli nez.
Pour l'instant tout est calme et tu es calme avec le calme. Tu dors encore, attendant le jour avec une impatience mêlée de répugnance. Tu es arrivée à Little Angleton hier soir. Tu as été prendre une chambre au Lonely Ghost et boire quelques verres dans cette même auberge. Tu t'es demandée si ton frère avait déjà eu le loisir de venir ici, de se poser à la même table que toi et de boire le même breuvage qui hier t'a fait tourné la tête. Tu t'es demandée si c'était vraiment une bonne idée de venir ici au milieu de temps d'humain. Tu t'es sentie mal au milieu d'eux tous et encore plus quand l'un d'entre eux est venu te draguer. Puis quelqu'un a eu la bonne idée de mettre en marche le juke-box et doucement la musique a adoucit ton attitude. Tu as continué ton investigation visuelle dans ce petit village d'une manière plus détendue, plus harmonieuse.
Little Angleton. Tu t'es souvenu que c'était dans une poubelle que tu avais vu ce mot pour la première fois. Mélangé au milieu de pleins d'autres mots. Et parmi eux, celui de ton frère. Tu as compris que quelqu'un avait déchiré une feuille en mille morceau avec dessus le nom de ce village et celui de ton frère. Sans doute Anja puisque c'était sa poubelle. Tu t'es demandée pourquoi, tu as voulu en savoir plus. Alors tu es venue ici.

Maintenant tu dors, mais bientôt tu te réveilleras. Tu iras dans la salle de bain pas vraiment chic, mais plutôt propre pour passer un peu d'eau fraîche sur tes avants-bras et ton visage, comme tu le fais chaque matin. Tu t'observeras un instant dans le miroir, sans doute dégoûtée de ne pas égaler la beauté de ta mère, mais tout de même satisfaite par une apparence qui, tu le sais, ne laisse pas les hommes indifférents. Puis tu t'habilleras, mettant sûrement ta robe verte, la jolie avec le décolleté dans le dos. Tu enfileras tes talons compensé brun avant de te glisser dehors, en oubliant que nous sommes en plein mois de novembre. Le vent arracheur de frissons ne te dérangera pas, mais les regards indiscrets sur tes bras nus et tes jambes à découvert auront raison de toi. Tu retourneras dans la chambre que tu as loué pour enfilé une écharpe multicolore et une veste en cuir brun. Tu ne mettras cependant pas de collant ; tu n'en auras pas envie. Et puis de toute façon tu sais bien que tu n'auras pas froid. Tu n'as jamais froid.

Une fois à l'extérieure tu sautilleras jusqu'à la boulangerie. Les gens en te voyant penseront de toi que tu es une jeune femme heureuse et équilibrée. Ils seront à des années lumières de la vérité, mais ce n'est pas toi qui ira la rétablir. Ils peuvent bien penser ce qu'ils vont. À la boulangerie tu achèteras un pain au chocolat que la boulangère glissera dans un sac en papier. En ressortant, le vent manquera de te l'arracher et tu lui répondras en rigolant :

- Laisse-moi donc manger gros bêta ! Il me faut de l'énergie pour jouer avec toi !

Les gens te regarderont peut-être bizarrement, mais une fois de plus tu n'y feras pas attention, préférant te rendre jusqu'au square que tu as vu en arrivant hier. Là-bas tu sais qu'il y a une balançoire et tu iras t'asseoir dessus, te balançant doucement tout en grignotant ton pain au chocolat. Le vent viendra se rouler autour de toi, mais tu as l'habitude à présent et tu n'y prêteras pas attention. Une fois le petit pain fini tu continueras à te balancer, les yeux perdus dans le vide et ton cerveau réfléchissant bien trop vite.

Tu penseras à ce frère que tu as perdu. À ce lien que vous aviez tissé et à tout ces moments que vous aviez passé ensemble. Il était si important pour toi, soyons honnête, il était même plus important que tout tes autres frères. Même Redwan n'était pas aussi extraordinaire que Green. Et pourtant Red, c'est tout un monde en couleur. Mais Green il était beaucoup, presque tout. Tu te souviendras qu'à chaque fois que tu faisais des cauchemars, il te laissait se glisser dans son lit et que tu dormais avec lui. Parfois même les cauchemars tu les inventais, juste pour pouvoir entendre sa respiration calme à côté de la tienne en t'endormant. Tu te rappelleras ce bonheur que tu ressentais quand il te serrait dans ses bras, cette attention qu'il ne portait qu'à toi. Puis le jour où tout c'est cassé, écroulé. Où tout est mort. Ta confiance en toi et aux autres. Tu sais à présent qu'il ne faut pas t'attacher aux gens au risque de les perdre. Tu en as fais une force ou du moins tu as essayé. C'est ta nouvelle technique. Tu t'arranges pour que les gens t'aiment, pour que ce soit toi qu'ils appellent au milieu de la nuit quand ils vont mal, pour qu'ils viennent chercher du réconfort auprès de toi, pour qu'ils pleurent dans tes bras et te disent "je sais pas ce que je ferais sans toi". Et puis tu les détruis, en observant bien leur réaction d'ahuri abruti quand ils voient que c'est toi qui les tue. Tu les tues puis tu chantes. Tu trouves ça légitime de les faire souffrir ainsi. Mais tu t'excuses quand même en chantant. Au fond tu n'es peut-être pas une vraie méchante ?

Sur ta balançoire tu réfléchiras à tout ça. C'est fou comme Little Angleton semble être le lieu parfait pour penser à ça, comme s'il y avait un concentré d'énergie à cet endroit. Tu y réfléchiras et tu oublieras même pourquoi tu es venue ici au départ. Tu oublieras que Green est peut-être venu sur cette même balançoire juste pour penser. Tu oublieras que tu ne comprends plus ton frère. Tu te laisseras juste porter par le temps. Et tu oublieras aussi de regarder devant toi, les gens qui passent. De toute façon, tu ne connais personne à Little Angleton.
Même pas cette silhouette qui se profilera à l'horizon ?

Oh Little Angleton semble être une ville pleine de mystères à découvrir... Profite bien de ton sommeil Bleu, il risque bien de ne plus durer...

_________________

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« Dans presque tous les mythes fondateurs, personne n'a de pire ennemi que son frère, si ce n'est son père qui, craignant une alliance des frères contre lui, prend parfois les devants et les tue. »

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MessageSujet: Re: La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]   La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] EmptyVen 9 Nov 2012 - 1:02

La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] Tumblr_mcnz7mJQqy1rk3poao1_500_large
- Bad day ?
- Bad century.

    Il est tôt.
    Je porte des vêtements de très bon goût, ils ne me tiennent guère chaud dans la brume matinale, mais l’apparence physique l’emporte toujours sur la prudence. Et puis je pourrais aussi bien les retirer un par un, je ne frissonnerais pas davantage. Mais je les garde sur moi, je remonte le col d’une veste d’un cuir sombre qui semble avoir été taillé sur mesure pour mon bon plaisir, je fais claquer le pas de mes chaussures flambant neuves sur le parvis, appréciant leur son délicat et leur cirage parfait. Tout cela a dû me coûter une fortune. Et je ne sais même pas pourquoi.

    Ça y est, je vous voir venir gros comme une maison. Une énorme maison très très lourde qui me fait plier les épaules rien qu’à l’apercevoir.
    Je dis peut-être n’importe quoi. Mais je ne suis pas saoul ! Pas trop…
    J’admets, et de bon cœur, avoir touché à quelques verres cette nuit. Les boissons circulaient, je n’ai pas fait attention à ce qui me passait entre les mains. Peut-être bien que les dix dernières minutes étaient de trop, peut-être que j’aurais dû partir en même temps que tout le monde, et ne pas rester assis avec ce type qui me collait à la peau comme un chewing-gum sous mes chaussures derniers cris. Mais je le saurais si j’étais en train de décuver !

    Je crois que je suis purement et simplement de mauvaise humeur. Le temps me paraît laid, poisseux et morose à mourir. Le ciel m’incite ouvertement à lui cracher à la figure pour excès de grisaille. Mais les gens sont pires. Ils me donnent juste envie de vomir, de dégueuler bruyamment sur la facilité de leurs sentiments.
    Tout compte fait, je crois que je suis de très mauvaise humeur.
    Et je ne sais même pas pourquoi.
    C’est vrai qu’avec une bouteille à demi vide vaguement serrée dans ma main droite, je dégringole largement dans les statistiques de crédibilité. Je n’ai rien à dire pour ma défense. Je plaide coupable. Je plains uniquement l’abruti qui fera les frais de mon sale caractère.

    Coup de poing dans ma mémoire, coup de poing dans mon ventre.
    Il y avait autre chose.
    Je ne déambule pas comme une âme en peine simplement sous prétexte que je n’ai rien à faire de mieux par ce matin humide et désagréable. D’ailleurs, j’ai bien mieux à faire ! Comme ronfler de plaisir sous mon duvet rose Hello Kitty. Bon. D’accord. Je ne ronfle pas (ça fait fuir les filles) et mon duvet n’est pas Hello Kitty. Mais il est rose et je le vis bien !
    Trêve de blablabla.
    Il y a un truc qui ne va pas.
    Qui va de travers.
    Qui ne tourne pas rond.
    À part ma tête…
    Il y a un truc qui ne va pas.
    J’ai juste oublié quoi.

    Cela avait sans doute quelque chose à voir avec le liquide pourpre qui me colle entre les doigts et à quelques endroits de ma chemise trop blanche.
    Cela avait sans doute quelque chose à voir avec le goût avec qui me reste soudain sur la langue.
    Mais mon esprit quelques peu embrumé peine à faire la part des choses et, à l’évidence, il ne percute pas qu’avoir les mains salies par le sang au petit matin n’est pas une chose courante.
    Mon pauvre petit esprit est un peu fatigué. Il ne faut pas lui en vouloir. Mon pauvre petit esprit voit beaucoup de sang, est-ce sa faute s’il ne sait plus discerner le jeu de la réalité ?

    J’ai la nausée. La tête me tourne.
    Mais je ne sais plus très bien si cela est dû à l’alcool où à cet autre chose qui préfèrerait se dissoudre, s’embrumer plus encore dans la bouteille que je tiens dans ma main sale.

    Je marche.
    Je marche droit, du moins j’essaye. Je marche avec conviction. Je ne pense presque pas.
    Il y a une balançoire, là-bas, très loin. Je pourrais y être bien plus vite, mais je préfère marcher. Éviter de penser.
    Faire le vide dans ma tête. Probablement un humain qui a inventé ce concept. Voilà bien la preuve de leur profonde bêtise.
    Faire le vide dans ma tête, c’est comme demander à une blonde de réfléchir plus de deux secondes d’affilée. C’est impossible.

    Personnellement je n’ai rien contre les blondes.
    Mais la fille là-bas est brune. Elle mange un pain au chocolat sur sa balançoire. Pourtant elle a passé l’âge de ce genre de sucrerie.
    Elle a sans doute également passé l’âge de la balançoire depuis un bout de temps déjà, cependant cela me gêne moins. Moins que son pain au chocolat dont la naïveté me procure un haut-le-cœur.

    Peut-être que si je l’avais reconnue immédiatement, j’aurais fait demi tour.
    Mais le grincement insupportable de la balançoire m’incite à la rejoindre. Je m’assieds sur la deuxième chaise volante, sans même dévisager ma voisine.
    Et je me propulse d’avant en arrière, d’abord doucement, puis un peu plus vite.
    Mais plus je me balance, plus j’ai l’impression de reculer.
    Loin, bien plus loin que la barrière du parc.
    Je recule dans mes souvenirs...

    J’ai neuf ans, je suis naïf et je vais beaucoup, beaucoup plus vite. Allie me pousse en riant.
    Je fais tourner la corde autour d’elle même, je m’accroche, je ferme les yeux et j’attends qu’elle se déroule.
    Ça tourne. Tout tourne. Le monde tourne.


    Ma tête tourne…
    Je reviens sur ma balançoire grise et silencieuse, vide d’éclat de rire, qui ne va pas bien vite.
    Une balançoire que personne ne pousse. Que personne n’aide. À décoller. À s’envoler.

    Je ferme brièvement les yeux en adressant une prière silencieuse. Faites que la fille au pain au chocolat se taise.
    Il y a déjà trop de bruit dans ma tête.
    Trop de points d’interrogations dont un qui revient inlassablement...
    Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que j’ai bien pu faire ?

_________________

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MessageSujet: Re: La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]   La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] EmptyLun 12 Nov 2012 - 22:47

La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] Claudenoriflirtphotogra
« La vie n'est pas seulement une balançoire ; c'est une balançoire qui va de travers. »

Tu ne le reconnaîtras pas tout de suite. Au début il t'apparaîtras comme un inconnu à l'air mélancolique et à la pensée triste. Puis peu à peu, comme une mélodie qui boue en vibrant de plus en plus fort jusqu'à éclater, il te semblera percevoir chez cet individu une certaine familiarité. Cependant tu ne relèveras pas la tête, te concentrant uniquement sur les émotions qu'il dégage, ce mélange de nostalgie, de dégoût, de haine, de silence, de mort et de...
De vide ?
Tu trouveras ça si étrange que tu laisseras ta main glisser un peu trop violemment le long de la corde de la balançoire, t'affligeant ainsi une légère brûlure. Ce vide là tu te souviendras l'avoir déjà saisis quelque part, t'en être imprégnée dans deux grand yeux glacés, t'y être laissée piégée... À vrai dire, si tu n'avais pas la certitude que cela soit impossible, tu parierais ta vie que la personne à côté de toi n'est autre qu'Anja von Duisbourg.
Même douleur, même frustration, même vide.
Mais tu le sais, c'est impossible. Parce qu'Anja ne viendrait pas dans ce village perdu au milieu de nul part et que malgré tout tu n'auras pas pu t'empêcher de sentir cette pointe de virilité qui n'est propre qu'aux hommes.

Tu retiendras la curiosité maladive qui te broiera le ventre pour que tu dévisage l'inconnu. Mais une part de toi ne le voudra pas et tu continueras à regarder le bout de tes pieds, te concentrant pour finir ton pain au chocolat. À côté le bruit caractéristique d'une balançoire qui prend son envol te surprendra et tu te diras que l'homme triste essaie de voler.
Sauf qu'il n'y arrivera pas, car les balançoires reviennent sans cesse en arrière.
Tu finiras enfin ton pain au chocolat et tu pousseras de ta main les quelques miettes sur tes genoux. Calmement, doucement, comme si tu avais toute la vie devant toi. Et enfin, encore plus lentement, tu te résigneras à lever la tête pour observer cet être qui bouillonne à côté de toi.

Très vite tu t'apercevras de sa beauté. À vrai dire, c'est même la première chose qui te frappera. Un air de brun ténébreux un poil mystérieux au regard magnétique. Sauf que tu sauras ce qu'il y a sous cette surface de beau gosse, tout ces doutes et cette haine qui le rende si faible et insignifiant. Et d'un coup sa beauté n'aura plus vraiment d'importance. Seul reste les sentiments.
Tu mettras un peu plus de temps à remarquer les tâches de sang sur ses mains et sa chemise. C'est étrange parce que n'importe qui d'autre aurait vu ça en premier lieu. Mais tu n'es pas n'importe qui d'autre et tu mettras quelques longues secondes à le remarquer. Aucune grimace ne viendra défigurer ton visage ; tu n'as pas peur du sang. Et puis de toute façon, sa chemise était trop blanche, elle méritait de la couleur. Red serait heureux de la voir. Toi, tu aurais préféré du bleu.
Enfin, ton regard s'attardera sur ses traits. Ses traits défait qui donnent envie de se laisser fondre de tristesse. Tu les suivras monter et descendre, accrocher au visage triste se balançant. Quelque part dans ton esprit cela fera tilt et un nom parviendra à se faufiler jusqu'à ta mémoire. Evan Adams. Tu te souviendras l'avoir déjà croié à Rosenrot, un bel homme, dragueur et charmeur. Jusque là il ne t'avait jamais intéressé, tu le trouvais fade et sans couleur, pareils à beaucoup d'autres. Mais jusque là tu n'auras pas remarqué ce vide dans son coeur qui ressemble tant à celui d'Anja et qui pourtant est en tout point différent.

Il l'a perdu la balançoire. C'est normal en même temps, maman avait bien dit qu'il ne fallait pas la pousser si fort. Mais la petite fille riait tellement... Et plus il la poussait haut dans les airs, plus son rire s'envolait titiller les étoiles. C'est beau les étoiles chatouilleuse. Alors il l'a poussée, poussée, poussée... Et puis elle s'est envolée. Disparue. Ça l'agace un petit peu quand même, il l'aimait bien cette balançoire. Et cette petite fille aussi.
Est-ce qu'elles sont mortes ?


Cet homme vibrera en toi et tu n'auras aucune possibilité de verrouiller ton pouvoir. Il s'imposera dans ton esprit aussi fort que le vent dans une tempête. Tu devineras que ça ne sers à rien de fuir cet Evan au regard bien trop magnétique pour ne pas être aimanté. La balancement de sa balançoire finira de t'hypnotiser et tu ne pourras t'empêcher de le sonder un peu plus, un peu plus profondément.
Tant de tristesse.
Il n'y aura pratiquement que ça ; de la tristesse et du vide. Les autres sentiments semblent annihilés à côté. Tristesse et vide.
Tu ne comprendras pas pourquoi.
Mais le sang sur ses mains sera toujours là et, pour la première fois, tu te demanderas si c'est bien prudent. Qui diront les enfants en arrivant au square ? Tu trembleras un peu puis tu te reprendras. Il faut que tu lui dise ; que tu lui dise de partir, pardi ! Tu ouvriras alors la bouche, prête à t'exprimer, prête à murmurer, à le faire partir. Sauf qu'un étau t'en empêche.
Il n'aura pas envie de parler.
Il n'aura pas envie de parler et toi, de par ton pouvoir, tu le sentiras. Tu sauras que briser ce silence serait pire que de faire exploser une bombe. Un simple mot tuerai son ouïe. Tu devineras tout ça et tu te mettras à trembler. À trembler et à te taire, pour respecter son silence. Pour respecter ses non-dits.

Soudain, tu te rendras compte que tu n'as plus envie de rester assise à te balancer. Tu n'as plus sept ans et il n'y a plus Green pour te pousser derrière toi. Tu te sentiras dégoûtée par cette balançoire qui ne t'accepte pas vraiment, trop vieille pour ces jeux d'enfants, trop jeune pour les jeux d'adultes. La solitude tombera sur tes épaules aussi durement qu'une massue et tu lâcheras soudain la ficelle à laquelle tu t'accrochais désespérément, comme si elle avait brûlé tes mains. D'un bon tu te relèveras, sans vraiment comprendre ce qui sera en train de t'arriver.
L'inconnu à côté de toi n'aura sans doute pas bouger alors, timidement, tu t'approcheras de lui, posant ses mains contre son dos large, musclé, son dos d'homme.
Un flash t'aveuglera.

Ils sont deux. On est deux. Il y a avec moi une petite fille avec un sourire espiègle qui semble régner sur son monde comme une ballerine sur la danse. Je la respecte cette fille, je l'admire, je l'idolâtre.
On est ensemble et ce, pour toujours. Comment pourrais-je la quitter ? Je l'aime bien trop pour ça...
Devant nous, il y a une balançoire. Je m'assieds dessus et j'attends que la fillette me pousse. Avant, arrière, avant, arrière, je trouve ça rigolo. L'espace d'un instant, j'ai un peu l'impression d'être un oiseau, comme si j'allais aller toucher le ciel. Et j'ai l'impression que jamais personne ne m'a aimer autant que cette petite fille. Même pas Green. Oh... Green.


La réalité te reviendra de plein fouet alors que tu pousses gentiment l'homme sur sa balançoire. Avant, arrière, avant, arrière. Mouvement monotone sur lequel tu accrocherais bien tes sentiments. Malheureusement ceux là seront pollués par les sentiments d'Evan. Tu sentiras ce qu'il sentira, tu ressentiras ce qu'il ressentira. Ça sonne presque comme une malédiction.
Et ça te blessera.
Ça te blessera parce que tu sens la vie tourbillonner dans le coeur du sorcier. Boum, boum, boum, ça fait mal. Et à chaque contact physique, chaque fois que tes mains se poseront sur son dos, la douleur se fera un peu plus forte.

Tu auras tellement mal à l'intérieur que tu ne te rendras même pas compte quand les larmes déborderont du brouillard de tes yeux.

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Evan Adams
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MessageSujet: Re: La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]   La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] EmptyDim 2 Déc 2012 - 18:24

we all go a little mad sometimes.

    J’ai 10 ans.

    Allie et moi marchons côte à côte sans un mot pour trahir le silence de nos lèvres boudeuses.
    Je tiens ma sœur jumelle par la main tandis que papa et maman avancent loin devant. Il y a une distance confortable entre la marche assurée des parents et celle, un peu hésitante, des jumeaux.
    Nous savons pourtant pertinemment qu’ils ne sont ni trop prêts, ni trop loin.
    Ils ont pris suffisamment d’avance pour ne pas nous avoir entre les pâtes, mais ne sont pas encore trop éloignés pour ne pas entendre les bougonnements qui nous mordent les lèvres, à Allie et moi.
    Alors on se tait et on rumine en silence. Cependant, je ne le dis pas, mais la petite main de ma sœur bien serrée dans la mienne m’ôte toute envie de protester.
    Je n’ai plus aucune envie de m’énerver vainement contre mes parents. Qui ne comprennent rien à rien de toute façon.
    C’est vrai qu’ils étaient très en colère tout à l’heure. Ce n’était pas si grave pourtant. Nous avons seulement fait exploser la moitié du jardin des voisins…
    Ils n’étaient pas gentils, ça leur apprendra.
    Et puis personne ne nous aurait soupçonné. La magie, seuls les fous y croient par ici, et personne n’écoute un fou. Seulement voilà, papa et maman ont une attirance maladive pour la discrétion. Je ne comprends pas pourquoi. De qui pourraient-ils bien avoir peur ?
    C’est en songeant à cette curieuse interrogation que je jette un coup d’œil à ma sœur. Perdue dans des pensées insondables, elle a l’air assez remontée.
    Je ne sais pas très bien si c’est contre elle-même, ou contre papa et maman. Je pencherais plutôt pour la seconde option. Allie ne se sent jamais coupable de quoi que ce soit.
    Mais cette fois c’était son idée, je n’étais pas très partant. Mais Allie sait y faire avec les mots. Alors voyez-vous, lorsqu’elle m’a rétorqué à quel point j’étais meilleur en ce qui concernait le feu, et les explosifs, je me suis immédiatement senti flatté. Mon amour-propre a fait un bon de dix mètres et j’ai su dès lors que la réponse ne pouvait être autrement qu’affirmative. J’ai fait mine d’hésiter pendant une poignée de seconde supplémentaire et j’ai craqué.
    Comme toujours.

    Cela dit, j’ai beau repasser la scène en boucle dans ma tête, je ne parviens pas à regretter. Allie était si fière de moi, j’ai pensé que ça valait le coup.
    Toujours est-il que pour l’heure, nous n’avons pas l’air très fier, à traîner des pieds dans la rue.
    La sentence était tombée immédiatement. « Privés de sortie jusqu’à nouvel ordre », avait dit maman. Allie et moi nous étions regardés en grimaçant. Les parents avaient un rendez-vous d’affaire entre sorciers dans l’après-midi, et comme ils n’étaient pas assez stupides pour nous faire confiance, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose. Nous allions avec eux.
    Rendez-vous d’affaire chez les Soul. C’est ni plus ni moins ce qui était inscrit dans l’agenda overbooké de ma chère mère.
    Le nom ne m’est peut-être pas inconnu, cependant il me paraît déjà ridicule.
    Je trépigne un peu plus des pieds. Je déteste aller chez des gens que je ne connais pas. Allie n’est toutefois pas aussi associable que moi, et elle me semble moins réticente, ce qui a le don de m’exaspérer.
    Il est de toute façon trop tard, et impossible de faire demi-tour. Papa et maman sont déjà sur le seuil de la porte. Je m’arrête un instant pour admirer la demeure. Elle a l’air très moderne, très grande et très froide. Exactement comme la nôtre.
    Je soupire et suis mes parents à l’intérieur.
    C’est à ce moment précis que je remarque qu’Allie a déjà lâché ma main. Elle court en direction du jardin, deux garçons à ses trousses.
    Je dois avoir un drôle d’air car une toute petite fille que je n’avais jusqu’alors pas remarquée m’adresse un sourire qui se veut réconfortant. Ses cheveux flottant autour d’elle, elle a l’air d’un ange. À la fois frustré et intrigué, je suis cette ombre qui m’entraîne au bout de son monde, au bout du jardin.
    Chaque pied que je pose dans l’herbe encore mouillée d’une récente averse me rappelle la couleur terne de la journée qui se profile devant moi.
    Je marche d’un pas rapide, saccadé, mes yeux boudeurs absorbés dans la contemplation totalement désintéressée du bout de mes baskets.
    Je pense stupidement qu’ils seront bientôt tout à fait recouverts d’herbe verte et grasse, puis les éclats de rire d’Allie me remettent fermement les pieds sur terre. Ma sœur est invisible, on n’entend seulement son rire comme des milliers de clochettes de verre, résonner dans l’atmosphère sans que personne ne soit capable de le saisir.
    Ma sœur m’a complètement oublié.
    Les joues rouges de colère, je cours jusqu’à la balançoire nonchalamment accroché à la branche d’un arbre proche, qui me tend soudain ses bras tortueux.
    Je peux très bien m’amuser tout seul… J’essaye de m’en convaincre vainement lorsque je me souviens que je ne suis pas seul. Pas physiquement du moins.
    La fille est toujours là, si petite que je l’avais presque oubliée. Son sourire, pourtant faible, me fait l’effet d’un rayon de soleil, par un après-midi d’hiver.
    Perché sur ma balançoire, je l’entends à peine quand elle me murmure son prénom.
    - Bleuann. Tu veux bien me pousser ?
    Elle pose ses mains sur les cordes malmenées de la balançoire et la pousse d’avant, en arrière.
    Ce n’était pas vraiment une question de toute façon.

    La fille au pain au chocolat semble également avoir fait vœux de silence. Ça me fait rire.
    Un peu.
    Mais pas trop, finalement.
    Il n’y a absolument rien de drôle dans son visage. Juste une beauté froide et fragile, figée dans une étrange expression de compassion extrême.
    Cette tristesse qu’elle semble ressentir pour les autres, pour le monde, pour moi peut-être, me donne juste envie de vomir.
    Me donne juste envie de lui crier de retourner à ses jeux d’enfants et à ses pains au chocolat, et de me laisser tranquille.
    Ce n’est visiblement pas son intention.
    Ses mains fines et délicates desserrent leur étreinte de la corde, tandis que ses pieds quittent la balançoire ; sautent sur le sol dur et froid. Comme si elle en voulait un peu à cette fichue chaise de lui avoir volé un bout de son enfance.
    Une fraction de seconde j’espère qu’elle s’en aille. Ou redoute qu’elle s’en aille. Je ne sais plus très bien. Mais avant d’avoir pu songer que finalement je m’en fiche, elle s’est plantée derrière moi, et a posé ses mains sur mon dos.
    Je frissonne un peu, mais pas de froid. Je frissonne au contact de ses mains chaudes, bienveillantes, ses mains qui n’ont rien à faire là.
    Ses mains qui acceptent de me pousser, et refusent de me laisser.
    Ses mains qui me ramènent indéniablement à une lassante journée chez les Soul.
    Ses mains qui me rappellent celles d’une petite fille, une toute petite fille qui ne parlait pas beaucoup, et qu’on voyait à peine.
    Une toute petite fille qui avait posé ses mains sur mon dos, acceptant de me pousser, refusant de me laisser.

    Elle a sûrement oublié. J’aurais dû oublier aussi.

    Je me laisse entraîner par cette paisible monotonie, avant, arrière, avant, arrière et ainsi de suite.
    Jusqu’à ce que la tristesse qui émane d’elle, palpable jusqu’au bout de ses doigts, m’insupporte totalement.
    Je serre mes doigts sur la corde et romps calmement le silence que j’avais moi-même imposé.

    - Arrête. Bleuann.

    Ma voix a sonné sec, mais sans conviction. Comme si je n’avais pas vraiment envie qu’elle s'arrête.

    Son parfum fruité m’enivre les narines tandis qu’une esquisse de sourire se pointe au coin de mes lèvres. Elle est jolie. C’est une sorcière.
    Il y a des choses bien plus intéressantes à faire avec une jeune et jolie sorcière que jouer à la balançoire.

    Mais là encore, bien que je ne doute pas une seconde de mon charme, je ne suis pas vraiment convaincu.


_________________

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MessageSujet: Re: La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]   La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] EmptyLun 3 Déc 2012 - 0:32

La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] Kjhn
« Attirées par les étoiles, les voiles »

Tu regarderas la balançoire aller d'avant en arrière, oscillant dans l'espace comme tu oscilles dans la vie. Tu te laisseras bercer par ce mouvement, monotone, presque trop facile, presque trop fragile. Le froid tentera de te mordre le bout des doigts, mais comme d'habitude tu l'ignoreras, continuant à pousser la balançoire d'Evan Adams. Tu te perdras presque dans ce geste simple et monotone, t'oubliant à travers le vent. Ton pouvoir ira s'égarer avec toi, si bien que tu ne sentiras même pas le malaise de l'homme, la crispation de ses doigts sur la corde rêche, la tristesse du temps qui passe. Sa voix te surprendra aussi sûrement que l'iceberg du Titanic.

- Arrête. Bleuann.

Il y aura dans cet appel trop de force pour que tu ne le reçoives pas comme un coup. Un coup douloureux, en plein dans le bide, en plein dans le coeur. Tu en trébucheras presque, mais au dernier moment tu te rattraperas aux deux cordes qui soutiennent la balançoire, attrapant au passage les mains d'Evan. Et là les souvenirs, ses souvenirs, tes souvenirs, te reviendront de pleins fouet.

L'âge que tu avais, tu ne t'en souviens plus vraiment. À vrai dire, les souvenirs sont flous à présent. Tu te revois juste, petite fille aux longs cheveux bruns soyeux, courant dans le jardin avec tes frères.
Puis soudain elle est là. Une jolie blonde à l'air malin et supérieur d'une dizaine d'année. Immédiatement tes frères se retrouvent fascinés par cet ange magistral, aux regard infernal. Et avant que tu ne puisse dire quoi que ce soit, une partie de loup se dessine, sans que quiconque ne te demande si tu veux jouer.
Dommage, toi c'était ton jeu préféré.
Mais les grands ont tous disparu avec la fille aux cheveux dorés. Et toi tu te retrouves seule, abandonnée de tous, même par Green. Tu as envie de pleurer, mais tu retiens très fort tes larmes ; ton père n'aime pas les pleurnichards. Et même si tu sais qu'il ne te grondera pas parce qu'il se forge à t'ignorer un peu plus chaque jour, tu connais le regard de dégoût et de déception qu'il traînera sur toi. Et tu n'as pas envie de voir ce regard, parce que même s'il ne t'a jamais aimé, cet homme c'est ton père.

C'est alors que tu remarques un autre garçon tout près de toi. Il n'est pas parti jouer avec les autres. En fait, il a l'air triste, encore plus triste que toi. Tu le sens au fond de tes tripes et de toute façon cela se voit sur son visage. Tu ne sais pas pourquoi il est triste, mais tu as envie de le réconforter alors tu lui souris. Tu lui souris puis tu l'entraînes vers la balançoire, celle où les adultes ne vont jamais. Le coin caché des enfants.
Le rire de la fillette blonde résonne dans le jardin et tu sens la tristesse du garçon balayée par une vague de colère. Tu te demande ce que la gamine a pu lui faire pour qu'il ait aussi mal, puis tu te rends compte qu'elle lui a fait sans doute pareil que ce qu'on t'a fait.
Elle l'a abandoné. Ils vous ont tous abandonné.

En voyant la balançoire, le garçon court vers elle, comme si elle allait le sauver de sa solitude. Toi tu t'es arrêté et tu le regardes ruminer sa colère tout seul. Puis il te regarde et à nouveau tu souris, murmurant ton prénom à travers le vent.

- Bleuann. Tu veux bien me pousser ?

Il a cette façon particulière de prononcer ton prénom, d'y donner un sens, un monde nouveau. De tourner en question un ordre pour faire d'une corvée un plaisir. Alors, comme hypnotisée par ce garçon plus vieux, tu t'approches de lui et tu poses les mains sur les cordes délavée de la balançoire. Puis, avec toute la force que possède tes minuscule bras, tu le pousses, espérant le voir s'envoler vers les étoiles.
Espérant vous voir vous envoler vers les étoiles.


C'est bien ce même ton qui claquera dans l'air comme il a déjà claqué quinze ans auparavant. Si bien que ça te fera mal, tout te fera mal. Mais pas aussi mal que ce qui c'était passé ce fameux après-midi, un petit peu plus tard.

Vous étiez rester là à laisser le temps s'effilocher pendant un bon moment. Toi, tu avais continué à le pousser, espérant un jour le voir s'envoler. Mais malgré ton envie sincère, jamais la balançoire ne s'élevait bien haut, sans cesse rattrapée par la gravité douloureuse qui nous retient tous sur Terre.
Et puis la petite fille blonde est soudain apparue. Elle a regardé son frère, puis elle t'a regardée toi. Comme si tu lui avais volé la seule chose au monde qui comptait pour elle.

- Viens jouer avec nous au loup Evan.

Elle s'adresse au garçon, mais c'est toi qu'elle regarde, le menton levé comme si elle voulait te défier. Elle t'impose un jeu dont elle est la reine et où les règles sont décidée au coup par coup. Tu ne comprends pas vraiment pourquoi il y a tant de haine dans ce regard, tu ne comprends pas ce que tu as fais pour que la fille aux cheveux blonds te déteste autant.
Tu comprends juste que tu vas te retrouver à nouveau seule. Et que ça fait mal.


Tu ne devrais plus te souvenir de tout ça, c'était il y a tellement longtemps... Et pourtant ta mémoire sera remplie de cette scène si douloureuse, comme si ton cerveau voulait te la repasser en boucle, jusqu'à ce que tu deviennes folle. Tu te demanderas pourquoi tout remonte d'un coup maintenant, d'une façon aussi nauséeuse. Puis la réponse s'imposera d'elle-même, bien trop évidente.
C'est parce qu'Evan sera là.
Il y aura Evan, les balançoires et ton don. Ton don qui absorbera absolument toutes les sautes d'humeurs d'Evan, tous ces flash back traînant au fond de son cerveau. Et, une fois encore, tu maudiras ton don.
Avant de reculer de trois pas et de t'écrouler par terre, le visage déformer par les larmes. Tu te diras "tiens, c'est marrant, je n'avais même pas remarqué qu'elles étaient là. Depuis combien de temps coulent-elles ?". Ces larmes que tu n'auras pas sentie Bleu, elles auront été là depuis le début. Depuis le moment même où tes mains auront caressé le dos du sorcier, depuis le moment où ses souvenirs et ses émotions sont devenues trop fortes pour que tu les contiennes.

Affalée sur les graviers, tu pleureras le monde alors que le monde t'avalera.

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MessageSujet: Re: La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]   La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] EmptyJeu 31 Jan 2013 - 21:59

come on, come on, put your hands into the fire.


    Je dresse mentalement la liste de mes certitudes. C’est rassurant, apaisant. Je n’ai pas besoin de les écrire, il me suffit de les penser très fort dans ma tête et elles s’impriment en lettres d’or dans mon cerveau malmené de préadolescent. Là où personne ne peut les lire.
    J’ai dix ans.
    Je suis chez les Soul.
    Papa et maman discutent avec les Soul.
    Il ne fait pas beau.
    Je suis sur la balançoire.
    Mais mes pieds frottent l’herbe mouillée.
    Mes chaussures virent au vert. Ce n’est pas joli.

    Mes certitudes commencent à se corser sérieusement alors que j’entame la huitième.

    Allie m’a abandonné. Délaissé.
    En rentrant, il faudra que je songe à la bouder un certain temps.
    Je m’ennuie.
    Et je me balance.
    Enfin, la petite me balance.

    Je réfléchis à ce que je pourrais ajouter. Je ne vois vraiment rien, si ce n’est que le ciel n’a fait aucun effort ce matin pour paraître convenable. Je suis sur le point d’apposer mon point final imaginaire lorsque je m’immobilise.

    Mes baskets raclent le sol.
    Tentent d’arrêter la balançoire en vol. Echouent.

    Bleuann Soul a posé ses mains sur les miennes.

    Mes certitudes s’arrêtent là. Et il me semble que mon cœur en fait autant, dans une moindre mesure.

    La journée s’éclaircit au fur et à mesure que je m’envole. Je ne décolle pas du sol, je ne décollerai jamais, pourtant l’idée même absurde, abstraite, l’espoir chaque fois renouvelé de voir la balançoire s’élever dans les airs me suffit. J’ai presque envie de dire qu’il fait beau tout à coup. Ce n’est pas vrai, évidemment, il ne fait jamais tout à fait beau quand Allie n’est pas là. Mais c’est un peu comme une après-midi de Printemps. Pas encore l’été, plus tout à fait l’hiver.
    Pas encore amis, plus tout à fait inconnus.
    C’est ce à quoi je pense en me retournant vers le petit ange brun qui s’acharne sur ma balançoire prise de folie, dans l’attente de prendre son envol. Bleuann Soul et moi ne sommes pas amis, mais nous avons déjà partagé quelque chose.
    Quelque chose de très insignifiant pour un adulte.
    De primordial pour un enfant.
    Nous avons déjà partagé une balançoire.
    Comme le premier échelon d’une invisible échelle, je lui fais cadeau de mon premier sourire.

    Puis, avant que le soleil n’ait le temps de pointer le bout de son nez jaune, les nuages embrument à nouveau mon horizon, et j’arrête de sourire.
    Allie est là est je suis heureux.
    Allie est là et je ne souris plus.
    Etrange contradiction.
    Elle nous sonde tous les deux de son regard provocateur, cherchant dans le tréfonds de nos yeux silencieux la moindre occasion de répandre sa salive de vipère. Mais cette fois-ci, je suis absolument certain qu’elle n’en trouvera pas. Et je suis plutôt fier de moi. J’ai envie que ce soit à moi de lui en vouloir, pour une fois. J’en ai terriblement envie. J’ai déjà préparé mes arguments.
    C’était la sous-estimer.
    Allie n’a pas besoin de prétexte pour frapper. Elle touche toujours juste.

    - Viens jouer avec nous au loup Evan.

    Mes mains se crispent sur la balançoire. Mes doigts frottent contre la corde. Ça me fait un peu mal, mais je me dis que si je serre très fort, peut-être que j’arriverai à résister à ma sœur.
    Je refuse de jouer avec elle.
    Je voudrais refuser.
    Je devrais refuser…
    Je me lève.
    Je cède. Et je la suis sans me retourner parce que sinon je sais que j’aurais à affronter le regard de la toute petite fille qui voulait elle aussi jouer avec moi.


    Presque malgré moi, je liste au hasard les quelques certitudes qui traversent mon esprit, sachant pertinemment que je ne suis plus un enfant et qu’elles ont depuis longtemps perdu leur attrait apaisant, et pour cause, car elles aussi ont grandi…
    Il est tôt.
    Je m’ennuie relativement profondément (et cela ne se dit relativement pas, en effet).
    J’ai du sang sur ma chemise.
    Je ne sais plus pourquoi.
    Je joue à la balançoire.
    Je joue à la balançoire, une fille me pousse.
    Je joue à la balançoire, Bleuann Soul me pousse, et elle sent le pain au chocolat.
    Point final ? Ça se discute. Car les deux dernières de ma liste sont en train de virer à l’imparfait. Ma voix résonnait encore dans l’air quand elle s’est arrêtée. J’ai eu l’impression qu’elle allait tomber. Et pour la première fois depuis le levé du jour, j’ai retrouvé une vieille amie : j’ai eu une brusque envie de rire. Il n’en fut rien. Le temps d’un battement de cil, j’ai cru qu’elle avait disparu. Qu’elle s’était simplement évaporée.
    Puis les graviers crissent, ils crient sous ses pas et roulent, s’écoulent, quand elle tombe.
    Je lui tourne le dos et pourtant la tristesse qui émane d’elle par des blessures béantes s’enroule autour de moi, répand son vicieux parfum dans mes narines qui respirent encore l’odeur du sang et m’invite à la rejoindre là, sur le sol dépravé, sur les graviers écorchés du square au petit matin.
    Le rictus qui s’échappe de mes lèvres est à peine humain. Désolé mais non. Je me lève tranquillement, insensible à ses larmes, insensible à sa douleur, insensible à ses caprices. Je fais deux pas, contourne la balançoire, me tiens droit face à elle. Comme ça, j’ai l’air beaucoup plus grand. Je l’ai toujours été. Je pourrais m’en aller maintenant, sans plus de cérémonie, mais je n’en fais rien. Je me rassois sur la balançoire. Je ne lui tourne pas le dos cette fois, pas le moins du monde. Mon regard percute le sien au moment même où je songe à dire quelque chose.
    Les mots que je daigne lui offrir n’ont pas tant d’importance, je ressentais simplement le besoin pressent de dire quelque chose. N’importe quoi.

    - Je n’aurais pas dû aller jouer au loup.

    D’ailleurs j’ai dit n’importe quoi. Au mieux, elle ne s’en souviendra pas, au pire, elle va s’imaginer que j’en ai quelque chose à faire.
    Ce qui en soit n’est pas totalement inexact. N’était.

    Nous avons joué au loup pendant longtemps. Le temps s’égrenait sans demander son reste. Puis j’en ai eu marre de jouer. J’en ai eu marre de me cacher, de chercher, de me cacher, encore et encore. J’en ai eu marre de n’apercevoir Allie que par bribe, entre deux feuillages.
    Alors pris d’un courage insoupçonnable, je les ai plantés là. Eux, et ma sœur.
    J’ai eu envie de retrouver Bleuann Soul. De la pousser sur la balançoire. Mais lorsque je suis arrivé, la balançoire était vide. Vide et triste.
    Bleuann ne voudrait probablement plus jamais jouer avec moi et, sans vraiment savoir pourquoi, ça m’a fait de la peine.
    J’ai fini par la retrouver assise sur la plus haute des trois petites marches qui faisaient office d’accès à sa demeure.
    Je me suis glissé à côté d’elle en me demandant à quoi elle pouvait bien penser.
    Mais j’avais beau être un enfant, j’étais capable de déterminer lorsqu’il fallait se taire, et lorsqu’on était appelé à parler. À dire quelque chose. N’importe quoi.
    Alors j’ai dit la première chose vraie qui me passait par la tête.

    - Je n’aurais pas dû aller jouer au loup.

    Ce n’était pas n’importe quoi.

_________________

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MessageSujet: Re: La vie ? On s'en balance ! [PV Evan]   La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] EmptyVen 1 Fév 2013 - 13:15

La vie ? On s'en balance ! [PV Evan] Xrvpoq9snt
« Et quand il veut serrer son bonheur il le broie »


Tu n'aurais jamais dû te souvenir de tout ça. Tu n'avais que trois ans et c'étaient des souvenirs bien trop blessant pour que tu aies envie de les garder en toi. Affalée sur le gravier tu te maudiras d'avoir toucher les mains d'Evan. Ça sera à cause de lui tout ça, à cause de lui que les souvenirs reviendront.
Des souvenirs que tu ne pourras pas nier avoir vécu.
Tu te souviendras encore du minuscule soleil qui brillait dans les airs. Un soleil froid, timide, un peu moche. Un soleil suffisant pour te réchauffer le coeur et oublier un instant que tout le monde te rejetais. Tout le monde sauf Evan.
Vraiment ?

Qu'est-ce qui ce sera passé après ? Après qu'Allie soit venue avec son sourire égoïste, cet air supérieur dans les yeux ? Tu ne t'en souviendras pas.
Tu ne t'en es jamais souvenu.
Mais Evan lui s'en souviendra. Tu sauras que si tu le touches encore, tout te reviendra. Et tu revivras ton enfance à travers ses souvenirs, comme tu vis déjà tes émotions à travers celles des autres.
Ta vie n'est pas ta vie. C'est celle des autres.

Evan se lèvera de la balançoire, il te regardera pleurer par terre, sans la moindre compassion dans les yeux, sans la moindre pitié dans le coeur. Il te regardera de haut, exactement comme Allie faisait.
Comme cette pétasse faisait.
Droit, fort, grand. Tu te diras qu'il n'aura jamais semblé aussi grand que ce jour, ce qui est absurde, parce que quand tu avais trois ans la différence de taille était beaucoup moins écrasante. Mais quand tu avais trois ans, il n'avait pas cette suffisance, cette supériorité narcissique. Il n'était pas comme elle.
Puis il se rassiéra sur la balançoire, te faisant face cette fois. Toi tu ne diras rien, tes mots seront déjà noyés par tes larmes.
Et encore une fois, ça sera à lui de briser le silence.

- Je n’aurais pas dû aller jouer au loup.

Tu réaliseras que ce que tu redoutais c'était donc produit. Evan était partis. Il y était allé, il l'avait abandonnée. Pourquoi tout le monde t'abandonne toujours ?
Tu auras envie de connaître cette histoire répugnante. Tu en auras envie et tu te détesteras pour cela. Cette histoire écorchera ton coeur, voilà ce que tu te diras. Alors pourquoi vouloir à tout point savoir le passé ?
Tu te relèveras, les yeux rouges et les joues barbouillées de mascara. Tu ne seras pas très jolie ; tu n'es jamais vraiment jolie quand tu pleures. Des cailloux encore collés à la paume de tes mains, tu t'approcheras d'Evan puis, sans lui laisser le choix, tu t'assiéras sur ses genoux.
Et tes mains saisiront les siennes.

Le sourire sur les lèvres d'Evan disparaît alors que tu sens une joie nouvelle émerger dans son coeur. Une joie propre à sa soeur, comme un chien qui voit son maître rentrer chez lui.
C'est un peu ça. Evan est un chien.
Sa maîtresse siffle et il a beau résister un instant, il n'y arrivera pas. Tu sais qu'il n'y arrivera pas.
Ses mains se crochent à la corde rêche de la balançoire, comme si ça pouvait le retenir. Tu es toute petite, mais ce n'est pas grave parce que toi tu sais déjà ce que lui hésite encore.
Tu sais qu'il ne résistera pas.
Il ne résiste pas.
Ses mains finissent par lâcher la corde et il suit sa soeur presque abattu par sa décision. Un instant tu espère qu'il se retourne. Que tes yeux rencontre les siens juste une fois, pour qu'il comprenne à quel point tu as mal de le voir partir.
Il ne se retourne pas.
Et cette fois, tu pleures pour de vrai.

Tu pleures durant longtemps. La balançoire te dégoûte alors tu coures jusqu'à la maison te poser sur la plus haute marche du palier. Et tu pleures. Tu pleures et tu n'es pas très jolie ; tu n'es jamais jolie quand tu pleure. Tu n'es plus la toute petite jolie fille. Tu n'es plus que la toute petite fille. Tellement petite...
Tu pleures et tu attends. Tu ne sais pas vraiment ce que tu attends. Que cette blonde parte ? Qu'elle disparaisse de ta maison, te rende tes frères, te rende ton Green. La nuit va bien devoir tomber à un moment ou un autre et les deux enfants méchants devront partir. Green viendra vers toi, te serrera contre lui et te dira d'arrêter de pleurer.
Tu te raccroches à cet espoir.
Mais lorsque tu entends un bruit de pas se rapprocher, tu comprends d'avance que ce n'est pas un de tes frère. C'est un garçon aux baskets blanches devenue vertes à cause de l'herbe. Il vient s'asseoir à côté de toi et tu n'es pas sûre d'avoir envie de l'entendre parler.
D'entendre ses excuses.

- Je n’aurais pas dû aller jouer au loup.

Tu hausses les épaules. Non, il n'aurait pas dû, mais il l'a fait. Avec ta manche tu essuies les larmes qui barbouillent tes joues puis tu tournes tes grands yeux vers lui.
Après tout ce n'est pas de sa faute s'il aime sa soeur.

- Ce n'est pas
si grave.

Tu te lèves et tu le regardes un tout petit sourire sur les lèvres. Tu n'avais pas réalisé à quel point il était beaucoup plus grand que toi. Juste assez grand pour que tu puisses t'asseoir sur ses genoux et te blottir contre lui.
Non, après tout ce n'est pas si grave...


Tu te diras que cette toute petite fille était bien bête de croire que ce n'était pas grave. Parce que si, ça l'était.
On n'abandonne pas un enfant comme ça. On ne l'abandonne pas pour aller jouer au loup. Ça ne se fait pas. Il t'a laissé seule, une fois de plus.
Bleu, tu réaliseras que tu as passé ta vie à être seule.

- Tu as raison. Tu n'aurais jamais dû aller jouer au loup.

Tu le regarderas le visage vide de sourire. Tu te demanderas ce que tu peux bien faire là, sur les genoux d'Evan Adams, alors que sa chemise est pleine de sang et votre passé plein de fuites.
Une seule chose te paraîtra évidente. Une seule et unique certitude.
Il n'aurait jamais dû y aller.

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