Jeudi 4 avril, 9h38 :
Je m'étais levée tot, je n'avais pas grand chose dans ma petite chambre, sinon les quelques meubles qui la remplissaient. Les rideaux encore fermés, seule, la porte verouillée a double tours. En clair, seule mais genre vraiment seule. La paix, le calme. Le silence le plus total. Juste le temps de m'étirer que je m'extrais de mon lit.
Je suis habituée a etre coiffée avec un porqué pic le matin au réveil, je m'attend donc a avoir une tête de zombie détérée récement, mais pour une fois ça va. Pas que j'ai l'air coiffée durant des heures mais mes cheveux noirs frisotent vers le bas et ont l'air entretenus ! Déja ça en moins a faire !
Je voulais prendre ma douche mais l'eau de mon studio a une couleur... etrange, un marron crasseux. Autant dire que j'irais pas faire trempette la dessous ! Ça c'est déjà clair !
Je refais mon lit, et etend dessus l'une des deux malheureuses tenues que j'ai avec moi. D'une part, un pull avec un gros coll bien chaud, de l'autre ma tenue de prof de sport. Biensur j'ai un seul jeans et c'est tout ce que j'ai a mettre sur mon petit cul qui ceci dit en passant commence a avoir froid en culotte. J'entrouvre vaguement la fenetre pour me faire une idée. Mon idée ? LE PULL ! Non de non ! Ce qu'il peut faire froid ici.
j'ai passé ma petite enfance balottée d'avion en avion sans jamais imaginer une fin a cela. Pourtant je me sens presque bien installée et attachée a un endroit aujourd'hui. Bien sur il y a quelques « détails » qui font que je ne suis pas chez moi. L'eau sale, les fast food, mes affaires, la raison de ma présence ici... autant de choses qui sont différentes et/ou abscentes. Je me vois encore crier dans le bureau de ma patronne, Madame Mystery : Comment ça pas de fast food ?!! j'en aurais presque pleurer. La vie est cruelle !
Mon jeans, mon gros pull, mes cheveux electriques... bof. J'ai beau me regarder dans la petite glace devant le lit. J'y vois rien d'inhabituel. Juste moi. La moi de tous les jours, des moments ou je ne travaille pas, des jours ou j'ai besoin de prendre l'air. Enfin... prendre l'air c'est pour rire, de courir jusqu'à la mairie pour voir si on a retrouver ma valise est plus exact.
La seule fois ou j'ai dit a ma mère que ma valise partait dans la soute a bagage et que je la retrouverais en arrivant cette stupide valise c'est volatilisée. Elle qui me faisait presque une crise d'angoisse que je ne la prenne pas avec moi... si j'avais su je l'aurais écoutée.
Encore heureux qu'en me voyant arriver avec une mon t'shirt de sport et mon jean ma patronne ait eut la gentillesse de me preter un pull bien chaud, le temps qu'on retrouve mes vraies affaires. Comme quoi ! Ne jamais se séparer de son sac ! Me reste juste les affaires que contenait mon sac a main. J'm'en sépare jamais. Faut dire j'ai trop peur qu'on lise ma carte d'identité, qu'on voit dans mes affaires des choses... douteuses.
Je ferme la porte a double tours derrière moi et foure mes clés dans mon sac, cherchant mon portable dans mon bazar. Il est pourtant la ! Quelque part entre le rouge a lèvre, les papiers, la petite monnaie, les médicaments contre les mal de transports, les autres médocs placebos, les chewingums a la menthe, la culotte de rechange... la culotte de rechange ?! Qu'est ce que ça fait là ça ?!! Tant pis pour le portable... Mon Dieu que j'ai honte d'avoir ça dans mon sac a main...
Et en plus c'est meme pas MA carte d'identité... décidément ma journée s'annonce mal partie... je ne peux pas me présenter avec la carte que j'ai « empreinté a durée indéterminée » dans la poche du taximan il y a deux jours. Faut dire qu'il était bien foutu ! Je me le serais bien faite s'il ne fumait pas... s'il n'avait pas eut l'air défoncé du début a la fin du trajet... s'il ne m'avait pas mise autant mal a l'aise... pour qui il sait prit ? Pour une bombe sexuelle ?
Le bon coté le jeudi matin c'est que généralement il n'y a pas foule. Juste le temps d'ouvrir la porte de la mairie, se trouver un coin sans personne pour me voir faire et je n'ai plus qu'a changer d'apparence.
Encore une longue minute et voilà, on dirait que je suis cet homme. Ça ne peut pas me tuer et puis ce n'est que pour quelques minutes. Je vais demander une nouvelle fois ma valise et s'il ne l'ont pas je retournerais tout. J'espère que je pourrais mettre un beau chantier ! Il aura de gros problèmes. Une petite vangeance pour ses mains sur ma jambe. Pour ce qu'il a osé essayer.
Le temps de reprendre mon sac que je tombe nez a nez avec une autre personne. J'espère juste qu'elle n'a rien vu. J'incline la tete, sait on jamais, peut etre qu'elle n'y fera pas attention et puis la polistesse ne tue pas.