Le français en MANAA, c'est trop chiant

Le français en MANAA, c'est trop chiant

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Le français en MANAA, c'est trop chiant Andrew007

Ciara & Logan

J'erre dans Little Angleton. J'ai pris plusieurs jours de congé. Je ne suis pas apte à bosser de toutes manières, je suis bon à rien. Juste une épave. Je reste cloîtré dans mon lit très longtemps mais les cauchemars du bonhomme Sept-Heures me hantent. Alors je me lève et mes parents ont le droit à une coquille vide comme fils. Oui, j'habite chez mes parents, mon appartement est à Londres, donc ici je récupère ma chambre.

Mes pas m'amènent chez l'épicier. Je ne sais pas pourquoi. Lestat commence à me faire un salut avec un grand sourire mais il abandonne très vite, voyant l'état de détresse dans lequel je suis, je traîne les pieds en passant devant la caisse derrière laquelle il est assis. Alors lui aussi prend une tête d'enterrement, et reste dans son mutisme. Lui aussi aimait beaucoup Kiki. En même temps, qui ne l'aimait pas ?

Et puis elle a disparu, juste comme ça. Sans laisser de trace, ni d'indice. On ne sait pas du tout ce qu'il lui est arrivé. Disparue ? Kidnapping ? Fugue ? Morte ? Oui, morte. On a retrouvé son cadavre, calciné. Elle a été brûlée vive. Comment ? Pourquoi ? Ces question me torturent. Me font tellement mal. Je devrais travailler, résoudre ce mystère. Prendre ma vengeance. Mais pour le moment je ne peux pas, je n'ai pas encore la tête à ça. Mais un jour, il faudra que je le fasse. Et puis elle a laissé Melody. Elle a son papa, ses grands-parents, moi, son parrain, Lestat d'ailleurs, et sa marraine. Mais rien ne vaut une mère. Rien ne vaut Kiki. Kristen, où es-tu passé ?

Je m'achète de la glace au chocolat. Oui, je suis une vraie fille, et alors ? Je susi un sentimental, et c'est de la soeur dont on parle. Du coup, je vais exceptionnellement m'acheter des cigarettes.

Sorti du bureau de tabac, je m'en allume une, j'aspire et tire une grimace.

- Mais c'est dégueulasse !

Pourtant, je continue de fumer. Mon visage se décomposant à chaque fois que je tire dessus. Et je fume extrêmement lentement. L'odeur me pique le nez en plus. Plus jamais. Du coup, je vais faire quoi de ce paquet maintenant ? Idiot que je suis. C'est dégoûtant ce truc.

Mes pas continuent à me porter, je ne sais où. J'arrive à la place du village. Sur cette place, j'ai vécu tant de choses. Mais Kiki était encore là. Je m'effondre sur un banc, sanglotant. Je ne devrais pas pleurer ici, mais si je reste chez mes parents, je vais les peiner encore plus. Et puis je ne vais rien faire du tout de mes journées. Donc je sors, mais ça n'arrange pas du tout les choses.

J'ouvre alors mon pot de glace. La cuiller est fournie et ça c'est cool. Les larmes continuent de couler alors que je mange ma glace. Et des fois, la pression de sa disparition se fait plus forte et mon coeur souffre encore plus. Du coup, je sanglote plus fort encore.

Dans un moment d'accalmie, je sens les lattes du banc bouger : une personne s'est assise à mes côtés. Mais moi, je continue de regarder droit devant. Et puis, pourquoi quelqu'un voudrait s'asseoir à mes côtés ? Faible homme que je suis, laissez moi tranquille. Je crée donc un climat froid autour de moi. Si froid qu'une fine pellicule de glace se forme sur le blanc. Plus épaisse vers moi. Et puis je fais même neiger. Voilà. Fuyez moi.

Ah. Merde. Il y a des innocents. Des personnes qui ne sont pas au courant de la magie. Fait chier. J'arrête la congélation et la neige. A la place, je fais en sorte que ma glace soit encore plus gelée. Des glaçons au chocolat., voilà ce que je mange. Ca croque sous la dent du coup. D'autres auraient eu mal aux dents. Et aux gencives. Mais moi ça me fait rien lalala. Après ce léger moment de gaieté, je tourne la tête car la personne n'est toujours pas partie. Je dis alors d'une voix enrouée, pleine de glaçons.

- Bonjour.

Monsieur bougon c'est moi. Et puis je me remets à manger ma glace. Sauf que cette tête m'est familière. Je l'observe alors plus attentivement, en suçotant un glaçon au chocolat, toujours présent dans ma cuiller. Je fronce d'ailleurs les sourcils, la détaillant de haut en bas. Tous les détails qui pourraient m'en indiquer davantage sur son identité. Ses mains sont écorchées. Elle a l'air en excellente santé. C'est une manuelle ! Bref, j'ai la flemme de faire travailler mon cerveau en fait. Je veux juste rester en coquille vide, faisant mon deuil.

Sujet: Sam 20 Avr 2013 - 22:03

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« Il parle... Moi aussi. »

5h du matin, je me lève et je métire les articulations. J'ai à peine dormi quelques heures, impossible de dormir en fait. Depuis, que cette femme m'a pris pour sa cousine, je ne pense plus qu'à notre rencontre, je me suis même surppris avec l'idée de la revoir pour en savoir. Je prends un seau le remplie d'eaux froides et je me dirige vers la salle de bain, là où je vais me laver avec l'eau du seau. Je n'aime pas la douche, on m'a habitué à laver de cette manière, je préfère que ça reste ainsi. C'est comme le savon, comment pourrais-je oser en mettre, moi une esclave, seul les nobles ont le droit de sentir bon. Mike ne comprends pas que je ne suis pas une esclave de maison, m'apprendre à cuisiner est une perte de temps. Enfin, j'aime néanmoins qu'il m'apprenne, je l'admets, cela change des choses que j'ai fait jusqu'à présent. Après ma douche, je vais m'occuper du petit déjeuner de Mike, il m'a appris à le faire et je m'en sorts bien.

Bol de lait, brioche, jus d'orange, pot de confiture, tout est sur la table, j'ai même sorti les céréales au cas ou... Je frappe à la porte de la chambre de Mike trois fois pour l'avertir qu'il est temps de ce lever, il est déjà 5h40... A la suite, je m'en vais vers ma chambre, m'assis sur mon lit et reste là, à regarder dans le vide. Kirsten, pourquoi est-elle dans toutes mes pensées, ce n'est pourtant qu'une simple inconnu qui n'a fait que sortir des divagations sur moi. Je m'allonge sans pour autant m'endormir, je reste là, à songer... Qui étais-je avant de perdre la mémoire ? Etais-je une arme comme aujourd'hui, ou un être humain comme ces personnes normales à l'extérieur ? Je me lève deux cent tractions des genoux, je me redresse pour me laisse tomber au sol et enchaîner sur deux cent pompes, puis deux cent abdominaux. Quand je finis ce petit qui m'a aidé à me détendre un petit moment, je vais de nouveau me rincer le corps.

****************

J'ai pris la décision stupide de revoir cette femme, elle avait dit s'appeller encore Kirsten Hope O'Connell la dernière fois qu'on s'est, apparemment, perdu de vu et qu'à présent elle se nomme Kirsten Hope Who. Elle est surement marié, je devais chercher dans les pages jaunes qui pouvait ce nommer Who a Little Angleton. J'ai trouvé le cabinet des Who, j'ai découvert que je pris un peu tard la de rencontrer à nouveau cette Kirsten, étant donné qu'elle est morte, d'après son mari. Je ne me suis pas sentie confus pour lui, tout le monde meurt un jour, c'est la vie, en vie pour mourir. Mais j'aurai préféré qu'elle meurt plus tard, parce que maintenant, elle me laisse avec plein de question dans la tête. Je me rend dans un parc en fin de matinée, je me pose sur un banc. De toutes les façons, qu'est-ce que ça changeait, qu'elle me connaissait, ou pas ? Rien, je suis toujours Ciara Bastet, un objet artificiel.

« Bonjour. »

Je regarde l'homme à côté de moi sans répondre dans un premier temps, ensuite, fait un signe de tête en guise de réponse. Il n'a pas l'air bien, vraiment pas. Un homme mélancolique, quelle pourrait en être la raison ?

« Quelqu'un est mort ? »

Boum, bam, bim, pouic... plus direct, tu meurts...

Je voulais rester tout seul. Et pourtant on s'est assis à côté de moi. Oust. Aller, déguerpis. Je ne veux personne avec moi. Et je ne peux même pas utiliser ma magie. C'est bien dommage. Je l'azurais chasser avec mon froid glacial et polaire. Les gens ils n'aiment pas avoir froid, surtout si ils voient de la glace apparaître autour de moi ils vont me prendre pour un fou et ils vont s'en aller tout de suite. Mais je peux pas. Quel dommage. Mais pour la peine, je fais tout de même tomber quelques flocons.

Mais je continue de manger mes glaçons au chocolat, qui deviennent de plus en plus dur, et froid. Je n'arrive même plus à les croquer. Du coup j'ai des gros morceaux de glace dans ma bouche que je suce, parce que je n'ai pas d'autres choix. Et puis je continue de pleurer, comme un homme, un vrai. Et je renifle bruyamment. Ce n'est pas vraiment sexy je dois l'admettre. Mais je m'en fiche complètement.

Je la regarde, d'un air méprisant. Parce que j'aimerais être seul. L'idéal serait d'être sous la couette à pleurer toute la journée. Ou devant un film. Oui, se serait bien ça, regarder des films toute la journée avec mon bol de glace et pleurer. Se serait l'idéal. Je ne ferais rien de mes journées mais au moins je ne ferais chier personne.

Elle me fait un signe de tête, réponse à ma salutation. Wouah, c'est pas l'amabilité qui va la tuer celle là ! Même moi qui suis en train de pleurer je lui fais un bonjour digne de ce nom. Et elle, même pas un sourire, rien du tout. Juste un signe de tête. Eh bien dégage ! Va-t-en avec tes cheveux bizarres là ! On dirait qu'ils sont sales. C'est trop orange, c'est pas beau. C'était le roux de Kiki le plus beau du monde.

Je repleure de plus belle. Ma Kiki, ma Kiki a disparu.

- Quelqu'un est mort ?

Je m'arrête. Tout s'arrête en moi presque. Les larmes coulent mais silencieusement, et à grosses gouttes. Elle vient de retourner le couteau dans la plaie. J'ai bien envie de la tuer. Oula, non. Logan, reprend toi, tu es un gentil. Un gentil. Même si c'est extrêmement tentant de lui faire du mal, elle n'est pas au courant, alors reprends toi. Calme toi. Mais tu ne peux pas te calmer, tu es dans un état d'immense désespoir. Un désespoir intense, infini, sombre. Comment pourras-tu en sortir ? Nul ne le sait. Mais fais gaffe à ne pas perdre la raison.

- Ma soeur.

Je sens le froid monter en moi. J'ai envie d'exploser, mais ici, ça risque d'être compliqué, il y a trop de passant. Mais j'ai l'impression que si j'explose, tout ne sera que glace, extrêmement dure tout autour de moi. Et même des pics, menaçants dirigé vers l'extérieur. C'est dur de se retenir. Très dur. Je veux exploser, ça me ferait du bien, après je serais crevé et je recommencerais juste à pleurer, rouler en boule par terre. Sauf que la colère prend le dessus, trop puissante. L'air autour de moi se rafraîchit beaucoup, énormément. Je me lève, en colère, presque hors de moi.

- Mais qu'est-ce que ça peut bien vous faire ?!

Je reste planté là, devant elle, respirant vite, ayant de la vapeur qui sort à chaque fois de ma bouche. La température continue de baisser autour de moi, je suis sûre qu'elle peut le sentir. Une grosse différence de température. Et qu'elle ne s'amuse pas à redire quelque chose, sinon, je vais vraiment exploser, et je n'aimerais pas le faire ici.

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« Une personne prétendait me connaître, mais elle est morte désormais... »

Il semblerait que les humains normaux, souffre beaucoup sans même avoir de blessure physique, je me demande à quoi c'est due. Je me demande ce que ça fait de pleurer, je n'ai pas le souvenir d'avoir dans ma vie, lâché une larme, je crois que je ne pouvais pas me le permettre. Je devais combattre jusqu'à tuer, pour être la dernière encore debout, encore vivante alors que nous étions que des enfants. Que des enfants ?! Je crois, que je n'ai jamais fait la différence entre un adulte et un enfant, seulement que nous étions des objets et qu'un objet qui n'avait pas de valeur était incinéré. En voyant qu'il était vraiment abattu, j'ai voulu tenter quelque chose d'amical, en lui demandant si quelqu'un était mort, cela devait être pris comme de « l'humour »... Mais encore une fois, je n'y comprends rien à l'esprit humain.

« Ma soeur. »

Je le regarde, comme un spécimen nouveau, je suis intriguée par lui... Tout comme cette autre fille, ce type me donne une sensation de déjà vue. L'ai-je déjà croisé quelque part ? L'air se refroidie, même cette sensation ne met pas non plus étrangère. Automatiquement, l'air autour de moi se réchauffe, laissant de la vapeur s'échapper de ma peau, dû au contacte du chaud et du froid. Je ne comprends pas cette, soudaine baisse de température, je regarde le ciel et rien n'indique parmi les nuages une anomalie.

« Mais qu'est-ce que ça peut bien vous faire ?!

- Moi, rien... Je n'ai pas la chance que tu as de ressentir de l'empathie, pour un être que l'en aime. »

Je le regarde et je me lève face à lui, il est plus grand que moi de quelque centimètre, mais il semble être si petit en ce moment, que je ressens le désir de le prendre en pitié. La pitié, une émotion, que je n'ai jamais ressenti, que je ne peux permettre de ressentir. Je passe à côté de lui, arrive son épaule, je rajoute.

« Je n'ai jamais appris à communiquer avec des êtres vivants, désoler si je t'ai blessé... J'étais ici pour voir une fille qui prétendait être ma cousine, mais elle aussi, elle est morte, elle s'appelait Kirsten Hope Who... Je ne saurai jamais si j'étais quelqu'un autrefois, maintenant. »

Dis-je avant de continuer mon chemin... j'en profite pour enlever cette perruque rousse et dévoiler mes cheveux Blonds, ça commençait à me gratter la tête.

- Moi, rien... Je n'ai pas la chance que tu as de ressentir de l'empathie, pour un être que l'en aime.

De la chance, tu parles. Ca fait plus de mal qu'autre chose quand on perd quelqu'un. Et puis, c'est une souffrance au quotidien. On s'inquiète en permanence pour la personne que l'on aime. Ou les personnes. Tout ceux qui sont chers à notre coeur. On prend de leur nouvelles tous les jours, on demande si ils vont bien. On craint déjà juste pour eux. Et puis après, on a peur de faire quelque chose de travers et de faire fuir la personne en question. Là aussi c'est dur. C'est le drame quand ça se produit. On est anéanti. Et c'est l'état dans lequel je suis actuellement. Anéanti. Une coquille vide qui se trimballe, qui se vide de toutes les larmes qu'elle peut contenir. Et dieu sait qu'il y en a, car ça n'arrête pas de couler. Encore et encore, ca vient, sans s'arrêter.

Elle se lève et se rapproche de moi. Arrivée à mon niveau, quelques mots traversent la barrière de ses lèvres.

- Je n'ai jamais appris à communiquer avec des êtres vivants, désoler si je t'ai blessé... J'étais ici pour voir une fille qui prétendait être ma cousine, mais elle aussi, elle est morte, elle s'appelait Kirsten Hope Who... Je ne saurai jamais si j'étais quelqu'un autrefois, maintenant.

Elle part. Je reste sur place un moment avant de me retourner, faire deux pas en courant et attraper son épaule pour qu'elle se retrouve face à moi. Mes yeux sont encore rouge, mais les larmes ont arrêté de couler, sous le choc de cette révélation. Par contre, les anciennes ont laissé des marques sur mes joues.

- Tu connaissais ma sœur ?!

Je laisse un moment de silence pendant lequel j'essaie de savoir ce qu'elle pense. Mes yeux, plantés dans les siens, font des allers-retour entre ses deux globes oculaires.

- Comment ? Pourquoi ? Que te voulait-elle ?

Je plisse un peu les yeux.

- Et qui es-tu ?

Ma main est toujours sur son épaule et je m'aperçois qu'elle n'a plus ses cheveux roux. À la place, des cheveux châtains clairs/blonds sont présents. C'est mieux comme ça. Mais ça ne m'aide pas à savoir qui elle est, a part une porteuse de perruque moche.

« Une personne prétendait me connaître, mais elle est morte désormais... »

Moi quand j'essaye de me comporter comme les autres, c'est-à-dire comme les personnes normales, je finis par paraître étrange. Je ne suis pas aussi douée que l'autre type qui me sert de maître, pour jouer la comédie. Bon en même temps, j'essaye vraiment d'être comme tout le monde sans faire semblant et je ne crois pas que jouer la comédie dans mon cas, change quelque chose. Je ne sais pas mentir, au contraire j'ai plutôt une grande gueule d'après les O'Callaghan. Mais bon, cela les regards, s'ils n'aiment pas entendre la vérité, je ne vais pas me retenir pour eux, ni pour personne d'autre d'ailleurs, je n'en vois pas l'utilité. La vérité est blessante je l'ai appris, depuis peu et je crois que c'est totalement vrai, il suffit de voir ce type. Sa soeur est morte, c'est une vérité et elle est blessante. Par contre, maintenant, que j'y pense... Est-ce, vraiment exact que cette Kirsten Hope Who est morte ? Bien que sa vie ne m'intéresse pas, sa mort m'intrigue...

Je dois dire que Little Angleton est le dernier endroit sur Terre, où je m'attendais à voir un cas de meurtre par préméditation. Et puis, elle est morte quand cette... Malheureuse fille. Soyons gentilles pour une fois. Je sursaute au contacte d'une main froide sur mon épaule, c'était encore lui... Ai-je encore dit quelque chose sans que je m'en rende compte, j'ai une grande gueule dit-on. Tient, il ne me regarde plus avec ce même regarde abattu, j'ai envie de me gratter la tête pour en comprendre la raison.

« Tu connaissais ma sœur ?! »

Je ne comprends pas, de quoi il me parle ? Sa soeur, comment pourrais-je la connaître sans que je puisse le connaître, lui avant tout ? Je réfléchis un moment, il a réagi quand j'ai mentionné Kirsten qui est morte... tout comme sa soeur est morte...

« Kirsten est ta soeur ? »

Cela pourrait paraître logique d'une certaine manière, mais je n'y avais pas vu la ressemblance, d'ailleurs ils ne se ressemblent pas. Mais le fait, que j'ai ressenti ce sentiment de déjà vue comme avec Kirsten la fois précédente, cette fois je commence réellement à être intrigué... Par mon passé et par ces deux-là.

« Comment ? Pourquoi ? Que te voulait-elle ? »

Je n'arrive pas à suivre sa succession de questionnement, mais j'essaye de faire une réponse en mélangeant le tout...

« Non, je... je ne la connaissais pas, je suis d'ailleurs nouvelle dans ce village. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle me voulait, mais elle est venue à moi en prétendant m'avoir retrouvé, alors que je tentais de faire mes courses, seul sans l'aide de Mikeal. Elle disait que j'étais sa cousine et j'essayais de l'ignorer, gêné par ses propos et ses gestes. »

Après tout, une personne sortie de nulle part qui vous prend subitement dans ses bras, c'est un peu violent. J'ai encore un peu honte aujourd'hui, donc oui, j'ai tout fait pour éviter de la recroiser jusqu'à aujourd'hui, où j'ai pris enfin la décision d'écouter ce qu'elle voulait me faire entendre... Sauf, qu'elle n'est plus vraiment là aujourd'hui.

« Et qui es-tu ?

- Ciara Bastet, une étrangère, rien de plus. »

Dis-je immédiatement après sa question, apparemment, je ne dois pas dire aux gens que je suis une esclave, je me demande bien pourquoi. Je le regarde un moment et je rajoute ceci, car peut-être cela l'intéresserait, puisque ça vient de sa soeur.

« Alice... Alice O'Connell ! C'est comme ça que ta soeur m'a nommé en me voyant pour la première fois. »

Ma main est toujours sur son épaule tandis qu'elle réfléchit à ma question, un peu surprise aussi je dirais, vu son comportement. Je me rends alors compte qu'elle doit sentir quelque chose de geler et je la retire aussitôt. Mais il y avait aussi quelque chose d'inhabituel là dedans, le contact était plus chaud. Habituellement le corps humain fait trente sept degré Celsius. Ici, c'est sûr qu'il était plus élevé. Du chaud sur le froid, ça se sent. Et c'est pas compatible. Pas du tout.

- Kirsten est ta soeur ?

Non, sans blague. Neuneu va. Je hoche la tête, les sourcils toujours froncés, car je ne sais toujours rien d'elle. Ça me perturbe énormément. Mais elle la connaissait. Elle connaissait ma soeur. Elle habite peut être le village ?

- Non, je... je ne la connaissais pas, je suis d'ailleurs nouvelle dans ce village. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle me voulait, mais elle est venue à moi en prétendant m'avoir retrouvé, alors que je tentais de faire mes courses, seul sans l'aide de Mikeal. Elle disait que j'étais sa cousine et j'essayais de l'ignorer, gêné par ses propos et ses gestes.

Mikeal ? C'est qui celui là ? Aucune importance. Elle est nouvelle dans le village. Assez ancienne tout de même pour rencontrer Kris. Pour qu'elle ai eu le temps de la reconnaître. Enfin, Kris était un peu étrange aussi des fois, elle aurait aussi pu se tromper. Mais généralement, ses sens étaient bons, on pouvait lui faire confiance. Elle a un bon instinct, pas autant que moi car je suis tout de même une araignée, une araignée c'est intelligent quand même, ça doit survivre vu que c'est petit donc c'est très développé, mais elle reconnait les choses, elle les sent. C'est l’instinct de Kiki. Mais de là à reconnaître une cousine ? Cette fille ne me dit absolument rien. Enfin, peut être. Mais très loin, dans le noir et derrière un mur.

- Ciara Bastet, une étrangère, rien de plus.

Ce nom ne me dit rien non plus. J'ai besoin de plus d'informations. Une étrangère, si elle faisait les courses c'est qu'elle ne doit pas être si étrangère que ça non plus. Même si elle est nouvelle dans le village. Ha, je n'arrive pas à réfléchir, tout se mélange dans ma tête. Le poids de ma perte est extrêmement lourde, la personne la plus importante de ma vie a disparu, comme ça, du jour au lendemain. Et toutes ces informations qui s'entremêlent dans ma tête, qui se bousculent, tout ce que je voudrais demander mais que je n'arrive pas à formuler. Trop de choses. Trop.

- Alice... Alice O'Connell ! C'est comme ça que ta soeur m'a nommé en me voyant pour la première fois.

Mes yeux s'ouvrent. De plus en plus grand. Alice ... Alice ... Mais, tu es morte ... Quand tu avais neuf ans. Enfin, tes parents sont morts d'un accident, et tu as été portée disparue, pendant tellement de temps qu'on ne se faisait plus d'espoir et qu'on pensait que tu étais morte... Alice... Les larmes montent à mes yeux, et coulent, silencieusement. Parce que maintenant, tout est clair. Je vois Alice, c'est bel et bien elle qui se trouve en face de moi.

Je m'approche donc et l'enserre vivement dans mes bras. Je sais que Kris l' fait aussi et que ça la gênait mais, je ne peux pas m'en empêcher. La famille a toujours été quelque chose d'important chez les O'Connell. Je rigole à moitié, pendant que les larmes coulent encore. Alice... Alice ...

- On t'a cru morte ...

Et elle, elle a sûrement tout oublié. D'après ce que j'ai compris, sinon elle ne s'appellerait pas Ciara Bastet. Sinon elle aurait reconnue Kris. Sinon elle m'aurait reconnu. Je la lâche et l'attire sur le banc, à mes côtés. Nous avons tellement de choses à nous dire. Les questions se bousculent encore dans ma tête.

- Que s'est-il passé ? Tu avais neuf ans quand tu as disparue et te voilà ! Tu es arrivé il y a combien de temps à Little Angleton ? Tu sais ce qui est arrivé à Kiki ? Tu l'as vue combien de temps avant ce tragique accident ?

Les questions sont encore dans mon cerveau mais je n'arrive pas à leur donner d'ordres. Je n'arrive pas à les formuler. Mais ça viendra, elles sont présentes, elles arrivent. En attendant, c'est les premières formées qui franchissent la barrière de mes lèvres.

« Une personne prétendait me connaître, mais elle est morte désormais... »

Je ne me suis jamais posé de question sur mon passé, jusqu'à ma rencontre avec la femme du médecin du cabinet Who. Je n'ai jamais voulu savoir, on m'a toujours dit que j'étais façonné par les mains d'un noble, qu'il m'avait donné la vie pour être une arme utile. Toujours est-il que, cette femme me connaissait, comment cela était possible si je n'existais pas avant ? Et puis, ce sentiment de déjà vu qui me compressait et qui me compresse en ce moment même, que veut-il dire ? Est-ce que je suis devenu faible ? Un objet capable d'émettre des sentiments, est un objet défectueux, disaient ceux qui prétendaient être mes créateurs, mes dieux, ce que je devais et je dois toujours servir. Et les objets défectueux, doivent être supprimée sur-le-champ de bataille, suis-je défectueux, dois-je être supprimée ? J'ai dit à l'homme comment sa soeur m'avait appelé, je ne sais pas pourquoi je l'ai fait, je n'avais aucune raison de me justifier...

Pourtant, je l'ai fait, peut-être voulais-je voir si lui aussi pouvais voir ce qu'avait vu sa soeur, ainsi, saurai-je vraiment si j'ai un passé, si je suis née arme et comme être humain comme toutes ces personnes de ce village. Et quand je vis ses larmes reprendre, j'ai cru rouvrir sa blessure en lui faisant pensé de nouveau à sa soeur. Du moins, jusqu'à ce qu'il me prenne dans ses bras, de manière identique à celui de sa soeur. Mon coeur s'emballe stupidement, mon visage venait sûrement de virer au rouge dû à la gêne considérable. Personne à par ces deux-là, m'avait pris dans les bras sans intentions de me tuer. Mon coeur ce calme tout seul, quand je sens ses larmes contre ma joue. Il est sérieux, elle aussi l'était. Alice... ?! Dis-moi donc qui es-tu ? Et quand j'essaye de savoir, ma tête me fait souffrir, à quoi cela est dû ? Et pourquoi suis-je là, à me poser des questions, alors que je devrais être sur un champ de bataille et servir de sacrifice ? Bon sang...

Pourquoi je ressens une sensation de sécurité et de nostalgie dans ses bras ?

« On t'a cru morte ... »

Le ton de sa voix est calme et assuré, pas une once de doute, ou d'hésitation. La preuve qu'à ses yeux je suis quelqu'un de vivant, qui a existé autre part que sous les orteils de sorciers qui se prétendent nos dieux. J'ai dû avoir aussi une famille, mais le destin me la retirer. Quand j'y pense, quelque chose me traverse la poitrine et remonte jusqu'aux yeux, me brouillant la vue. Un liquide identique à celui de cet homme, mon coeur est ce moment compressé, ça fait mal, mais dans un certain sens la douleur est agréable et chaud. C'est la première fois que je verse des larmes... je dois être défectueux, la famille de Mike me remettra comme les autres, sur le marcher des esclaves. Je fais disparaître se liquide qui déborde de mes yeux, avec ma manche avant que cet homme vienne à défaire son tendre emprise sur moi. Je ne veux pas, qu'il voit, qu'il m'atteint là où personne à ce jour a réussi à m'atteindre... c'est-à-dire, au coeur.

« Que s'est-il passé ? Tu avais neuf ans quand tu as disparue et te voilà ! Tu es arrivé il y a combien de temps à Little Angleton ? Tu sais ce qui est arrivé à Kiki ? Tu l'as vue combien de temps avant ce tragique accident ? »

Me demanda-t-il après m'avoir lâché et tiré avec lui vers le banc à nouveau. Encore une fois, toutes ses questions me perturbent, plus le fait que ma joue commence à me gratter à cause des larmes brutalement séchées par le manche de ma veste. J'essaye de le regarder dans les yeux, mais je me sens bizarre en croisant son regard, alors je me détourne, avant de lui répondre.

« Je... Je ne sais pas, je la voyais chaque jour sans l'approcher. Elle semblait heureuse et elle l'était encore plus chaque jour. »

Je réfléchis et je rajoute...

« Et puis de temps en temps, je la voyais discuter avec une fille blonde, qui n'était pas d'ici et un jour, Kirsten est retrouvée... »

Je ne termine pas ma phrase, il a dû comprendre... Pour chasser cette tension soudaine, je me reporte sur ses questions précédentes. En oubliant sans y faire exprès, l'interdiction de révéler mon rang à un étranger.

« Je ne sais rien de mon passé, on m'a dit que je suis née pour servir et c'est que je fais, pour avoir ma nourriture le soir... Je ne veux pas encore finir dans la cave. »

Je lève mon regard ayant pris conscience de mon erreur, je venais peut-être de détruire la couverture de Mike. Je me lève du banc, cette fois, je ressens comme un grand vide au bas ventre... La peur au ventre, je me mets m'écarter de cet homme. A cause de lui, je me comporte bizarrement, à cause de lui je deviens un objet inutile.

« Non, je... je ne suis pas Alice, je suis Ciara, la... la cousine de Mike, je ne sais rien du tout, je veux rentrer chez moi. »

J'ai peur, non, j'angoisse... Mais j'ignore pour quelle raison.

Quand je lâche cette étreinte, je vois ses joues, humides, ses yeux un peu rougis. Elle a pleuré ? Sûrement. Elle qui avait l'air si froide, si distante tout à l'heure. Mais elle ressemble à Alice. C'est sûr que c'est elle, j'en suis convaincu. Kris aussi l'était, je lui fais totalement confiance. Cette fille, est notre cousine.

- Je... Je ne sais pas, je la voyais chaque jour sans l'approcher. Elle semblait heureuse et elle l'était encore plus chaque jour.

Oui, ma soeur avait la joie de vivre, tout le temps, vingt-quatre heures sur vingt quatre. C'était un soleil, elle rayonnait. Si nous allions mal, elle était toujours là pour nous consoler. Et elle était compréhensive, si nous n'avions pas envie de parler, elle ne nous forçait pas. Mais rien que de la voir apaisait mon coeur. C'était mon petit soleil, mon rayon de lumière qui illuminait mes sombres jours.

- Et puis de temps en temps, je la voyais discuter avec une fille blonde, qui n'était pas d'ici et un jour, Kirsten est retrouvée...

Morte. Elle ne le dit pas, mais nous comprenons tous les deux. Quelques larmes s'échappent de mes yeux, encore, que je m'empresse d'essuyer.

- Qui était-elle ? Tu l'as déjà vu avant ? Serais-tu capable de ma la décrire ?

C'est une partie de l'histoire, j'ai besoin de plus de détails sur cette fille. C'est peut être à cause d'elle que j'ai perdu ma soeur. De près ou de loin, elle a un rapport avec Kris. Se serait une drôle de coïncidence si quelques jours après qu'elles se soient rencontrées, cette blonde et Kris, que ma soeur soit partie. Trop grosse coïncidence, je n'aime pas les coïncidences, je ne crois pas aux coïncidences. C'est légèrement trop gros pour en être une. Je retrouverais cette fille, je ne sais pas encore comment, mais je la retrouverais. Il me fait juste un portrait robot. Peut être que les personnes qui retrouvent les gens réussiront, même d'après portrait. Je me renseignerais avec eux. Je ferais le tour du monde pour la retrouver.

- Je ne sais rien de mon passé, on m'a dit que je suis née pour servir et c'est que je fais, pour avoir ma nourriture le soir... Je ne veux pas encore finir dans la cave.

Je fronce encore les sourcils, quelque peu étonné. au début, je pensais qu'elle était juste une domestique. Mais avec la fin de sa phrase ... Je pense plutôt à une esclave. Et il n'y a que les humains noirs qui utilisent des esclaves. Elle à parler d'un Mike juste avant ? Ce gars là en serait-il un ? Un sorcier noir à Little Angleton ?! Mais c'est grave ! Très grave. Et, se serait peut être lui qui a causé la mort de Kris ?! Mais, je ne vois pas pourquoi il s'amuserait à faire ça, quel est son but ? Les sorciers noirs sont plus intelligents que ça, surtout avec Pandora juste à côté, se ne serait pas malin. Il est hors de cause. Mais il y a tout de même un sorcier noir à Little Angleton, c'est grave. Que fait-il ici ?

Elle se lève du bain, extrêmement perturbée.

- Non, je... je ne suis pas Alice, je suis Ciara, la... la cousine de Mike, je ne sais rien du tout, je veux rentrer chez moi.

Elle nie, elle nie tout en bloc. Mike est son cousin ? Mais que raconte-elle ? Ça n'a plus ni queue ni tête. Elle a tout oublié de son enfance ? Mais elle dit qu'il est son cousin, nous sommes donc de la même famille. Je ne sais plus que croire, je secoue ma tête et essaie de garder Ciara, ou Alice, je ne sais pas comment elle veut que je l'appelle. Je ne veux pas qu'elle parte, elle fait partie de ma famille. Mike aussi peut être, après tout nous ne connaissions pas vraiment ce côté de la famille. Du coup, elle est peut être juste maltraitée ? Mais pourquoi diable ?

Je l'attire à côté de moi et la serre dans mes bras en signe de protection. Ne pars pas, s'il te plait. Reste.

- Tu es chez toi, avec moi. Je suis convaincu que tu es Alice. C'est certain. Ça prendra sûrement du temps de ton côté mais ce n'est pas grave. Reste.

Je n'ose pas la nommer, de peur qu'elle s'enfuie à l'entente de son prénom. Comment dois-je l'appeler ? Alice ? Pour qu'elle nie son identité et parte ? Ou Ciara ? Pour qu'elle me dise que je mentais et qu'elle parte tout de même ? Je ne sais pas quoi faire. Oh, Kiki, si seulement tu étais là, tu aurais les mots juste, tu saurais ce qu'il faut faire. Je sanglote encore un peu à cette idée. J'ai peur.

« Une personne prétendait me connaître, mais elle est morte désormais... »

La puissance, la chaleur du feu, la foudre et la douleur mentale, voilà ce que je suis, ce que je représente pour mes dieux, dont je suis soumise. Je suis une arme humaine, rien d'autre, je ne peux me le permettre, me permettre de tendresse avec qui que ce soit. Logan me dit ceci, peu après, que j'ai mentionné l'étrangère qui semblait amie avec Kirsten.

« Qui était-elle ? Tu l'as déjà vu avant ? Serais-tu capable de ma la décrire ?

- Une blonde qui voulait se faire discrète, assez pour qu'on ne puisse pas la décrire en la voyons. Je ne sais donc pas qui elle est, mais elle venait souvent « seulement » pour voir Kirsten. »

C'est la dernière chose que je lui est dite, avant de partir dans la folie de mes de mes sentiments et révéler certaine chose me concernant. Je n'ai pas spécialement peur de Mike, mais cette fois la situation et si étrange que je redoute la violence de Mike. J'ai toujours été une personne trop fière pour admettre la soumission, trop fière pour avoir à ressentir la peur. En fait, peut-être que mon angoisse n'est pas réellement destiné à Mike, peut-être et avant tout à moi-même. J'ai peur de perdre ce qui fait de moi un objet efficace, j'ai peur de perdre ma valeur aux yeux de Mike et des autres. Mon cœur bat trop vite, mes pensées divaguent de part en part à travers mes neuronnes. Je suis si proche de mon passé et à la fois si loin, je le sens et cela m'effraie aussi et pas qu'un peu. Il se lève à son tour et je voudrais qu'il se rassoie, qu'il ne tente rien, qu'il me laisse partir et m'oublie... Mais, pas un seul son ne sort de ma bouche pourtant ouverte pour l'occasion.

Il m'attrape le manche de la veste, m'attire à seulement quelque centimètre de lui et à nouveau m'enlace, plus fort que tout à l'heure.

« Tu es chez toi, avec moi. Je suis convaincu que tu es Alice. C'est certain. Ça prendra sûrement du temps de ton côté mais ce n'est pas grave. Reste. »

Sécurité, chaleur et froid en un, Alice... Lo... Logan ? Un souvenir oublié. Ma tête bourdonne...

***Flashback***

Un homme se tient face à moi, épée à la main droite, il est grand, je semble petite et très peu musclée. La giffle de l'homme part, percutant mon visage, je m'écroule au sol, mais je me relève le regard endurcie, j'ai aussi une épée dans les mains, elle est lourde. L'homme tente de me giffler de sa main gauche libre à nouveau, mais j'esquive sur son côté droit d'un plongeant. Je redresse mon une fois debout, l'homme me sourit, je lui souris à mon tour. Je semble heureuse, j'abaisse mon arme, il s'approche de moi en faisant de même. Sa main rassurante, ne me giffle pas cette fois, il vient se poser sur ma tête et secouer mes cheveux. Il se penche et m'adresse des mots...

« Tes mouvements sont plus fluide qu'hier, tu t'améliores Calypso, ton père est fière de toi. »

C'est mon père et il est fier de moi, je vois clairement son visage, je lui ressemble, j'ai sa chevelure blonde. Nous nous entraînions dans le jardin, de l'ancienne maison à maman de la ville de Stormness. Je crois que ce soir, tout la famille de maman vient dîner pour nous dire en revoir, car nous partons vivre dans le pays natal de papa.

« Alice ! »

Je me retourne vers l'entrer et j'aperçois un visage qui ne m'est pas inconnu, non, deux visages qui ne me sont pas inconnus. Un garçon de 12 ans, un rousse de 7 ans, un an moins que moi, j'ai 8 ans. Je l'ai connais et je leur saute au cou en les voyant. Je leur saute au cou...

**********

Le souvenir s'écarte et disparaît dans l'obscurité, tandis que l'étreinte se voulait que plus affirmative, je laisse échapper un nom trottinnant dans ma tête.

« O'Connell... »

La peur qui me tiraillait les entrailles, disparue, remplacée par un froid agréable et nostalgique. « Encore ». Je laisse de nouveau ma pensée m'échapper...

« Logan... O'Connell... »

- Une blonde qui voulait se faire discrète, assez pour qu'on ne puisse pas la décrire en la voyant. Je ne sais donc pas qui elle est, mais elle venait souvent « seulement » pour voir Kirsten.

Je balance la tête en arrière. Pas de pistes de ce côté là, j'espère seulement que Fergus a plus d'informations à ce sujet, ça m'aiderait beaucoup.

Je la supplie du regard. Une toute petite information, minuscule. Un petit détail, tout pourrait être utile. Comment elle était habillé, son accent, ses yeux, sa manière d'agir, où elle habitait pendant sa visite ici... Tout, allez, s'il te plait, aide moi. Tu es la seule personne à m'avoir parler de ça pour le moment, tu dois bien en savoir un petit peu plus, non ? S'il te plait, j'ai tellement besoin de ton aide. C'était ma soeur, mon tout, mon univers. Ma soeur. Je suis anéanti. Des larmes recoulent. Je ne me viderais jamais du liquide salin on dirait. Jamais.

Je la prends dans mes bras, pour continuer à lui dire des choses qui se veulent rassurantes. Elle a besoin de sécurité. Et elle dit des choses très étranges, mais j'attends qu'elle se calme un petit peu avant de lui poser plus de question à ce sujet. Elle a tout de même l'air bouleversé. Sa respiration se fait plus forcée à mon oreille, que se passe-t-il ? Tout d'un coup, elle murmure mon prénom.

- O'Connell...

Je la redresse, pour la voir, devant moi.

- Logan... O'Connell...

Je souris, riant dans un soupir plusieurs fois. Oui, c'est ça, c'est moi. Je la prends à nouveau dans mes bras, heureux qu'elle se souvienne.

- Oui, Alice. C'est bien moi. Oh, Alice ...

Je la serre fort dans mes bras, des larmes coulant à nouveaux de mes yeux. Des larmes de joie cette fois. J'ai retrouvé quelqu'un de ma famille. Elle se souvient. Parce que je ne lui ai pas dit mon prénom jusque là. A moins que Kiki l'ai fait, mais je ne pense pas. Donc le "Alice" est venu naturellement. Je dépose un bisous sur sa joue avant d'arrêter mon étreinte. Par contre, je prends ses mains dans les miennes, extrêmement heureux de la situation. Mais là, ses paroles inquiétantes me reviennent en mémoire. Il faut absolument que j'en sache plus à propos de ça.

- Quand tu parlais de ton repas... Dans une cave ... Je n'ai pas très bien compris... Que t'arrive-t-il exactement ?

Et là, tout se passe extrêmement vite, un homme arrive et prend Ciara par la main. Avec un peu de force, il met son bras autour de ses épaules. C'est suspect.

- Excusez moi, je suis Mike, le cousin de Ciara. Elle a tendance à dire des choses quelque peu bizarre parfois. Elle doit être fatiguée, je vais la faire rentrer à la maison. Excusez nous pour le dérangement.

Encore suspect. C'est donc lui le Mike. Il avait un magnifique sourire sur les lèvres mais Alice avait l'air légèrement inquiète. Avant qu'il ne parte, je donne à Alice mon numéro de téléphone et chuchote dans son oreille de m'appeler, quand elle veut. Sans que Mike ne s'en aperçoive, ou alors il ne le montre pas. Ils partent donc, d'un pas assez pressé. Étrange cet homme, très étrange. Je me méfie et j'en demanderais plus à Alice, à notre prochaine rencontre.