Ironie | Declan & Clyde

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 Ironie | Declan & Clyde

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MessageSujet: Ironie | Declan & Clyde   Ironie | Declan & Clyde EmptyLun 29 Avr 2013 - 23:24

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Declan & Clyde
Il n'y a rien de pire que
de croire toucher le fond et de
voir un frère nous y rejoindre

Mon corps reposais sur le sol froid de la prison, plus faible et plus abîmé qu'à son arrivée. Je sentais la pierre contre mon dos, dure et glaciale, alors que je ne pouvais bouger pour chercher une position plus confortable sous peine d’aggraver mes blessures. Je frissonnai. On m'avait donné un vieux t-shirt troué et un jean dans un état encore pire pour me couvrir après la visite de Dorian. Il était revenu, pour me torturer encore et en rire après. Ils ne me laisseront pas mourir. Je fermai les yeux et quelques larmes s'en échappèrent. On me refuse même le droit de mourir. Les larmes ne coulent pas longtemps. Il n'y avait plus assez d'eau dans mon corps pour les alimenter. J'essayais de me reposer, de dormir un peu, mais il me semblait que j'étais déjà perdu entre rêve et réalité, ou devrais-je plutôt dire cauchemar et réalité. Je bougeai un bras pour toucher mon front. Mes doigts tremblèrent. Mon front était brûlant et pourtant j'avais si froid. Mes yeux papillonnèrent un moment. Je me sentais si las.

La honte me brûlait le corps. La honte et la douleur. Je sentais encore la violence des assauts, et le regard de Dorian sur mon être alors que je me faisais violer avait laisser comme une plaie dans mon esprit. Le pire, ce n'était pas les blessures sanglantes ou les bleus mais la sensation de souillure qui accompagnait mon corps à chaque seconde. Je me sentais faible, brisé. Dorian avait ravi mon honneur et ma fierté, avait détruit quelque chose. Mais il subsistait la rage et la rancœur, la hargne. Cependant, et par dessus tout, la honte l'emportait largement. Elle martelait mon esprit d'images qu'elle piquait aux souvenirs sombres de ces quelques minutes d'enfer. Ma mémoire avait à présent un arrière goût amer.

Je me levai pour marcher un peu, ne pas me laisser tomber, m'apitoyer. Malheureusement j'enchaînais les moments où j'essayais de me relever et ceux qui me semblaient plus bas que terre. Mes sanglots éclataient parfois sans raison. Quelque chose était brisé. Je passais une main sur mon ventre. J'avais maigri. Mes muscles étaient secs et tremblant à présent. Je fis quelques fois le tour de ma cellule pour m'étirer et bouger un peu mon corps. Parfois je me demandais à quoi cela servait. Pourquoi me gardait-il réellement en vie. Après tout le Mystery était maintenant en son pouvoir, et il n'y avait aucune chance que Pandora se rebelle en risquant la vie d'un orphelin. Mais en tant que chef, Dorian préférait sans doute jouer la prudence. Je serrais les dents. Ce n'était que des heures et des heures de souffrances qui s'étalaient devant et derrière moi. J'entendis des pas. Je retournai brusquement dans un coin de la pièce

La porte s'ouvrit à la volée et je me plaquai contre le mur par réflexe, essayant d'offrir le moins de surface de mon corps. J'étais crispé et recroquevillé sur moi même, de crainte que ce ne soit encore Dorian. J'osai un regard sur l'entrée et découvrit bouche bée Sebastian Cross tenant mon frère. Je me relevais. Il le tenait par les cheveux, un couteau sous la gorge. Quelques traces de combat sur le corps de mon frère mais rien de grave apparemment. Non, Clyde... Pas toi. Avec un sourire sadique, Sebastian poussa son prisonnier avec violence et je le retins avant qu'il ne tombe sur le sol.

- Comme au bon vieux temps les Mystery ! Votre monde est tombé !

Je ne répondis rien, cela ne servirait pas à grand chose, sinon à se faire frapper. Je serrais les dents. Le Cross s'en alla. Clyde reconnaîtrait peut être la cellule où Cillian est mort. J'espérais qu'aucun de ses souvenirs ne referait surface. Oubliant ma faiblesse, oubliant la honte et la douleur, je le pris dans mes bras avec toutes la force dont j'étais capable, tremblant un petit peu. J'étais le grand frère, je me devais de reprendre ce rôle, celui qui l'a protégé, tout le temps. Lorsque je le lâchais, je lui demandai :

- Comment... comment es-tu arrivé là ?

Je serrais les dents. Ce n'était pas juste. J'avais envie de voir Dorian et de lui dire qu'il pouvait disposer de moi autant qu'il voulait, qu'il pouvait me frapper, me faire violer et en rire, qu'il pouvait assouvir toutes ses horribles pulsions tant qu'il ne touchait pas à mon frère. Jamais. Pas à Clyde.

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MessageSujet: Re: Ironie | Declan & Clyde   Ironie | Declan & Clyde EmptyMer 8 Mai 2013 - 20:56

Con, con, con, con, un abruti. Oh mais quel abruti il fait oui. Probablement le roi des abrutis au pays des cons. Une de ces conneries qui peuvent coûter la vie. Qui lui coutera sa santé d'esprit, déjà bien atteinte.

- Declan. Declan a été quoi ?

Dites lui qu'il est enfermé dans un de ses cauchemars, dites lui qu'il va se réveiller, dites lui que c'est une illusion, une manipulation de rêve, une mauvaise blague, une hallucination. Dites lui qu'il est finalement en train d'être rattrapé par son traumatisme et qu'il s'y croit, dites lui qu'il perd toute lucidité. Dites lui qu'il devient fou si vous voulez. Mais par pitié, ne lui dites pas que tout est vrai et que tout recommence. La voix dans le combiné confirme malheureusement et répète lentement ses paroles, avec milles précautions comme si elle craignait que cela ne détruise Clyde. Clyde dont les mains sont moites, Clyde qui transpire alors qu'il a poussé la climatisation il y a quelques heures, même s'il ne fait pas particulièrement chaud aux îles Shetland. Il transpire et respire fort. La voix dans le combiné s'enquiert de son état. Est-ce que tu vas bien, Clyde ? Respire fort, souffle, maîtrise toi, on va le retrouver.
Mais Clyde explose. Il hurle en balançant le téléphone de toutes ses forces en face de lui, comme s'il l'avait blessé. Le téléphone s'écrase contre le mur, se brise, la coque vole, la batterie se perd, l'écran est foutu, il y a probablement des composants électriques sous les meubles et dans le tapis. Et puis l'homme se recroqueville alors que sa mère accourt dans la pièce, pour une fois qu'elle est là, à la maison. Elle ne sait pas et se précipite vers son fils, lui demandant à répétition ce qu'il se passe, pourquoi il est écroulé. Mais Clyde ne peut pas parler, Clyde est déjà loin.
Declan a été capturé. Par Croix. Le cauchemars recommence. Ont-ils l'intention de tuer un à un les frères Mystery ? Clyde était à l'époque bien trop petit pour faire quoi que ce soit, ils l'étaient tous. Mais maintenant, c'est différent. Il a grandi, il sait se battre, il ne doit pas être trop tard pour sauver son frère. Connaissant les Cross, ils vont d'abord s'amuser avec lui, s'en servir pour obtenir des faveurs. Ils l'auraient directement tué si c'était leur but initial. Alors, au bout de longues secondes, Clyde se relève, dit à sa mère ce qu'il vient d'apprendre parce qu'elle sera rapidement au courant, et il part. Sans attendre.

Deux jours plus tard, seul et se croyant bien équipé, il tente d'infiltrer le manoir. Son impulsivité l'aveugle, sa rage l'aveugle, son amour pour son frère lui fait perdre toute pensée rationnelle.
Et, évidemment, il se fait capturer.


Abruti. Ils se sont bien foutu de sa gueule, les Cross, quand ils l'ont attrapé. Mais les moqueries, il s'en fout. Il leur a craché à la figure et s'est pris des coups et encore des coups pour son insolence. Heureusement pour lui, ce ne sont que des coups physiques. Il a des bleus, un oeil au beurre noir, quelques éraflures mais globalement ils ne l'ont pas trop abîmé. Ils l'ont surtout insulté. Ces chiens de Cross, ces chiens de Croix, il les hait tellement. Si la haine pouvait tuer en tant que telle, ils seraient tous morts et le manoir complètement rasé. Il suinte la haine par tous les pores de sa peau, oh s'il pouvait leur arracher la tête à tous. Un par un. Il est tellement obnubilé par sa haine qu'il n'a pas réalisé tout de suite que le cauchemars se reproduisait entièrement, qu'il se referme sur lui à nouveau. Et cette raclure de Sebastian l'a attrapé par les cheveux, mis un couteau sous sa gorge, et l'a traîné à travers des couloirs puis des cellules.
Jusqu'à la cellule de Declan. Declan dans un état pas possible. Et la réalisation s'est faite, le couperet est tombé, implacable, dur, la réalité est froide et tranchante. Il a envie de pleurer. Sebastian le jette dans la cellule avec une énième moquerie qui ne l'atteint pas tandis qu'il s'érafle au sol sans même le sentir.
Declan et lui, en cellule. Sans Cillian. Parce que Cillian est mort. C'est comme s'ils n'étaient jamais sortis.
Imbécile, tu n'es qu'un imbécile, Clyde. Inutile du début à la fin.

Il sent qu'on l'entoure et cela le ramène un peu. Declan. C'est à son tour d'être fort pour Declan, même s'il sent déjà son esprit s'en aller loin comme il l'a déjà fait il y a si longtemps, pour se préserver et ne laisser que son corps ici, pour ne rien sentir.
Il doit être fort pour Declan, et cela commence par ne pas pleurer.

- Comment... comment es-tu arrivé là ?

Le plus jeune pose l'une de ses mains sur le bras de son ainé et referme son poing dans ses vêtements, allant cacher sa tête contre le cou de son frère. Et maintenant, il est aussi honteux. De s'être fourré là pour une action aussi impulsive, aussi stupide. Il a toujours deux ans. Alors il ouvre la bouche et murmure :

- Je voulais te sauver.

Tout doucement. Lui qui a si peur de l'abandon. Plus que toute autre chose, c'est ce qui est capable de le détruire si facilement, de le faire passer de son état habituel de grande tête brûlée visiblement intouchable, qui n'a peur de rien et qui fait ce qu'il veut quand il veut, à celle de loque et de petite chose craintive. Il se serre un peu plus contre son frère.

- Pardonne moi.

Et il ne bouge plus, incapable de le regarder en face. Eux, tous les deux, seuls dans cette cellule. Seuls contre Croix. Comme il y a si longtemps.
Quelle ironie.


[Hrp : HAHAHAHAHA TU T'Y ATTENDAIS PAS HEIN ? NIARK NIARK NIARK. Dis moi s'il faut que j'ajoute un truc o/]
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MessageSujet: Re: Ironie | Declan & Clyde   Ironie | Declan & Clyde EmptyVen 10 Mai 2013 - 22:49

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Il n'y a rien de pire que
de croire toucher le fond et de
voir un frère nous y rejoindre

La peur. Nous empestons la peur, et lui, et moi. Sa main agrippe le peu de vêtement que j'ai, s'y accroche comme s'il allait tomber, s'y tient parce qu'il n'y a plus que cela qui le retient ici. Le creux de mon épaule accueille sa tête et il s'y niche comme lorsqu'on était enfant et que l'on se raccrochait l'un à l'autre au nom d'une quelconque tendresse pour cacher notre plus grande peur : que l'autre disparaisse. Je n'ai plus le choix, je n'ai pas le droit d'être faible, pas le droit de m'apitoyer sur mon sort. Encore une fois je dois lui faire croire qu'un espoir subsiste, je dois le sauvegarder de l'horreur. C'est mon rôle. Papa le disait toujours, papa le dit toujours. Je suis le plus grand : je porte le fardeau du souvenir, c'est mon devoir, pas celui de Clyde. Il faut le protéger, toujours.

- Je voulais te sauver

Un rire étranglé sort de ma gorge. Petit frère qui pense toujours à faire le bien. Il n'aurait pas dû et s'il ne l'avait pas compris maintenant il en fait amèrement la découverte. Il n'y a rien de plus innocent que sa réponse et si les larmes me montent aux yeux au moins ont-elles la décence de ne pas sortir. Mon coeur tambourine joyeusement dans ma poitrine : il se réjouit de voir Clyde autant qu'il pleure. Notre enfance s'est déroulée séparément et ensemble : nous n'étions pas toujours aux mêmes endroits, mais nous vivions et nous vivons comme deux frères fusionnels. Non pas que nous nous collons éternellement mais Clyde est plus que mon frère de sang, il est mon meilleur ami, mon frère de coeur, il est actuellement la personne avec laquelle je me sens le plus proche. Il se sert contre moi, il me sert et dans le silence de notre geôle nous restons l'un contre l'autre, comme si le monde allait s'écrouler. Son corps contre le mien dégage une chaleur agréable, comme un rayon de soleil dans ce sombre enfer.

- Pardonne moi.

Je passe une main rassurante dans ses cheveux, dans son dos. Il a encore six ans, il fait des cauchemars et je suis là quand il se réveille en sueur, prisonnier de ses draps, l'oreiller jeté au loin. Je caresse sa joue agitée de tremblements et ses cheveux frissonnant, trempée de peur. Mes doigts glissent sur ses bras, son dos, dans une caresse légère qui murmure : je suis là. Et j'attend qu'il s'apaise. J'attendrais toute ma vie s'il le faut. Doucement je l'amène à s'asseoir au sol et je relâche mon emprise. En silence je l'observe. Je regarde ses traits qui oscille entre rage, haine, et rancoeur avec la peur, le cauchemar et le désir de s'envoler ailleurs. De mes doigts frémissant, je touche avec douceur son hématome juste au dessus de l'oeil. Il l'a noircit, a légèrement gonflé.

- Je te protégerai.

J'agrippe sa main. J'ai l'impression qu'il va s'enfuir, que son esprit va le déserter. Je ne dois pas le lâcher, jamais. Je dois oublier que j'ai mal, oublier ma honte, oublier mon être et le céder sans concession. Je dois m'offrir pour Clyde. Il doit sourire. Je veux le voir sourire à nouveau. Je veux savoir qu'il va sourire à nouveau qu'il ne va pas pourrir ici avec moi. Cillian serait d'accord : on protège le plus petit. Il semble penaud, ailleurs, il s'en veut. J'attrape son menton comme l'aurait fait maman il y a des années alors que je me serais présenté à elle, conscient d'avoir fait une bêtise. Je lui relève la tête et le regarde droit dans les yeux, droit dans les miens, ceux de Cillian, nous avons les mêmes.

- Tu n'as rien fait de mal ok ? On s'en sortira, comme la dernière fois. Nous retournerons au manoir, dans les îles Shetland, il y aura papa et maman qui nous regarderons en souriant. Papa nous parlera des conseils sans fin d'Orpheo que j'ai manqué et maman insistera pour qu'on passe une semaine tous les quatre, ensemble, en vacances, dans un lieu perdu.

Je l'attrape à nouveau, je ramène contre moi. C'est à mon tour d'enfuir ma tête dans son coup. Je respire son odeur, passe une main dans ses cheveux. Poitrine contre poitrine, je sens son coeur battre. Mon frère, dans mes bras... Je ne dois pas le lâcher.

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MessageSujet: Re: Ironie | Declan & Clyde   Ironie | Declan & Clyde EmptyDim 9 Juin 2013 - 20:46

Ici avec Declan, c'est comme s'il redevenait petit garçon. Sauf que maintenant, il est un homme adulte. Une part de lui veut se montrer forte et résister tandis que l'autre part veut s'écrouler. Se rouler en boule dans un coin, pleurer jusqu'à ce qu'il n'ait plus de larmes ou juste plus la force de le faire. Tout abandonner. Mais il a tellement peur de perdre Declan aussi, d'un autre côté. Il ne peut même pas l'imaginer. Son grand frère, Declan, l'invincible Declan qui les avait déjà protégés jusqu'au bout la première fois. Il était tellement grand, Declan, à l'époque. Comme un immense mur que rien ne pouvait renverser. Mais Clyde a grandi, il l'a rattrapé, ils ont approximativement la même taille maintenant. Et même une corpulence similaire. Le cadet ne peut plus se cacher derrière son aîné. On le verrait quand même. Il a appris à se battre, il a vu des gens tomber, d'autres se relever, il a vu le monde évoluer et lui avec. Il n'a plus deux ans. Il ne peut plus croire que Declan suffira à les protéger.
Il sent que son frère l'assoit sur le sol et il ne résiste pas et se laisse mollement tomber le derrière dans la poussière. Declan l'observe mais Clyde n'ose pas rencontrer son regard sous cette inspection. Quel idiot d'avoir foncé ici. Il n'y a que devant son grand frère qu'il peut avoir honte et le montrer. Parce que Clyde n'a jamais honte, le regard des autres ne compte pas. Celui de Declan, par contre, si. Tellement. Declan, c'est un peu la seule personne qui compte pour lui.

- Je te protégerai.

Les yeux du plus jeune s’embuent légèrement. L'envie de pleurer et de se rouler dans un coin ne l'a pas quitté. La boule au ventre enfle et gonfle et il voudrait juste la vomir, s'en débarrasser. Sortir d'ici. Etre sûr que Declan ira bien. Cesser d'être assailli par des images du passé, de redevenir le gamin d'avant. N'a t-il donc jamais grandi ?
La main de Declan agrippe la sienne et il la serre en retour, enfouissant ensuite un peu plus sa tête contre son frère. Si seulement tout oublier en faisant cela était aussi simple que cela avait pu l'être avant. Toujours en train de résister pour ne laisser échapper aucune larme, aucun sanglot, il ne répond pas à son frère. Ce serait prendre le risque d'éclater alors qu'il veut se montrer plus fort que la dernière fois.

Il est cependant bien forcé de croiser le regard du plus âgé lorsque ce dernier attrape son menton. Clyde ne peut que constater l'état déplorable de son frère et le poids dans son ventre appuie un peu plus fort. Son malaise monte, il a probablement l'air pitoyable. Est-ce qu'il fait pitié à son grand-frère ?

- Tu n'as rien fait de mal ok ? On s'en sortira, comme la dernière fois. Nous retournerons au manoir, dans les îles Shetland, il y aura papa et maman qui nous regarderons en souriant. Papa nous parlera des conseils sans fin d'Orpheo que j'ai manqué et maman insistera pour qu'on passe une semaine tous les quatre, ensemble, en vacances, dans un lieu perdu.

Les larmes lui montent aux yeux lorsque son frère se serre contre lui à son tour, en lui disant qu'il n'a rien fait de mal, et il tâche de les chasser en clignant fort des yeux. En serrant le plus âgé contre lui, il balaie pour la première fois la pièce du regard. Le mince espoir qu'il pouvait avoir de trouver une faille qu'ils pourraient exploiter s'évanouit instantanément. Qu'est-ce qu'il croyait, de toute façon. Il ne peut plus croire comme avant qu'ils s'en sortiront à coup sûr. Cette fois, les sorciers noirs tiennent le Mystery. Les sorciers noirs sont en position de force, quel intérêt trouvent-ils à les garder ? A part peut-être pour satisfaire un des étranges plaisirs de ce pourri de Dorian. Les humilier, le montrer à tout Orpheo et ensuite les tuer, quand ils en auront marre. Quand les deux frère ne crieront plus assez fort pour eux. Des otages, ils en ont beaucoup d'autres, tout aussi valables. Clyde a peur de mourir. Bien sûr, comme tout le monde. Mais plus encore, il a peur de survivre et de le faire seul. Sans son frère. Les sorciers noirs ne le savent pas et il ne doit pas le leur montrer mais, pire que la mort, ils pourraient lui prendre son deuxième frère. Il ne veut pas spécialement le dire au frère en question non plus. Pourtant, avant qu'il y pense, les mots franchissent doucement ses lèvres :

- Si tu meurs, je meurs.

C'est aussi simple que cela.
Il fait des efforts depuis qu'il a vu son frère pour se calmer lui-même et garder la tête sur les épaules. Pourtant, à mesure qu'ils restent là l'un contre l'autre, dans cette cellule désolante, il ne peut empêcher son coeur de battre plus fort, son estomac de se tordre, de transpirer plus que de raison. Il déglutit quand il comprend qu'en fait, il en faudrait très peu pour qu'il parte dans une crise de panique. Encore une fois, hors de question de le montrer à Declan. Non pas par fierté, car il n'a pas peur de se montrer sous les angles les moins glorieux possible à son frère, mais parce que cette fois il ne peut pas le laisser seul. Le seul moyen auquel il peut penser pour essayer de se détendre, c'est de parler. Parler, avec les premiers mots qui lui traversent l'esprit.

- J'aime pas les trous perdus de maman. J'aime la ville, j'en ai rien à faire des oiseaux, des fleurs, de la nature, pourtant j'y vais avec elle pour voir. Et je reviens toujours. J'sais pas comment vous faites, avec papa. Sérieux, y'a quoi de cool dans un moineau ?

A son sens, beaucoup moins que dans un bar en plein centre ville. Mais chacun ses goûts. La conversation n'a qu'à peine de sens, c'est ridicule. Les doigts de Clyde se referment un peu plus fort sur le tissu qui couvre les épaules de son frère. Il marche sur un fil.
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MessageSujet: Re: Ironie | Declan & Clyde   Ironie | Declan & Clyde EmptyMar 2 Juil 2013 - 11:13

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Il n'y a rien de pire que
de croire toucher le fond et de
voir un frère nous y rejoindre

Je le regarde et il me semble qu'il va s'en aller, que quelque chose en lui s'est brisé et va se détacher pour partir et ne plus jamais revenir. Je ne sais pas quoi faire. Le mot paniqué s'impose à moi pour décrire Clyde. Parfois mon don est redondant et inutile. Je sais que Clyde est paniqué. Comment ne pourrait-il par l'être ? Je le suis aussi. Nous ne sommes plus des enfants, la touche émotive fonctionne moins. La seule chose qui nous rend important est notre statut de Mystery, et mon rang de chef d'Orpheo. Sans cela nous ne serions que des exorcistes quelconque et Orpheo essayerait moins de nous sortir de là. C'est bien triste à dire car j'ai déjà dû abandonné des hommes à cause des exigences trop élevées des sorciers noirs. Parfois il faut savoir sacrifier une vie au profit de plusieurs. Il ne faut pas croire cela juste. Cela nous ronge, cela nous hante. Pourquoi cette vie là ? Ceux que l'on a sauvé méritaient-ils plus de vivre que celui qui est mort ? Ces questions n'ont pas de réponses mais nous torturent quand même. Les tortureront-elles lorsque nous serons morts ?

Clyde murmure alors une phrase qui me glace le sang. Si tu meurs je meurs. Il semble dans sa tête que c'est aussi simple que ça. Il n'y a pas d'autres alternative. La rage monte soudain. Je me dégage, je détourne le regard. Je n'aime pas quand il dit ce genre de chose. Il me blesse en parlant de cela. Je n'ai pas le droit d'être aussi important pour sa vie. IL a le droit de vivre si je ne suis plus là et il semble qu'il ne le veuille pas. A qui la faute ? Pas à lui, pas à moi, pas vraiment. Je respire lentement pour me reprendre mais je n'ose pas le regarder à nouveau. Je sais que la colère se lira dans mes yeux. Il continue de parler mais je n'écoute plus, je m'en fiche de ce qu'il pense de la campagne et des oiseaux. Il n'a pas le droit de dire et de penser cela. J'ai envie de le frapper mais je ne m'en sens pas la force. Une envie de vomir me prend la gorge et me retourne le ventre. Je n'en peux plus et me retourne pour le fixer.

- T'arrêtes de dire des conneries ! Je serai content à ton avis ? Hein ? Si je meurs, ça me fera quoi que tu meurs aussi ? Tu me rejoindras par delà la lumière et quoi ? Ou alors tu resteras ici, un esprit errant, ou un poltergeist ! Mourir avant l'heure ! Sors toi tout de suite cette idée de la tête !

Je me lève en titubant. Je ne devrais pas. Mon corps me fait souffrir. Mes muscles se tirent dessus. Il me semblent qu'ils ne se tairont jamais. Ma tête semble s'amuser à inviter des nains la creuser et frapper, frapper encore. J'ai le tournis et les cauchemars ne sont pas loin. Tu vois Clyde, tu vois ce que je suis, et tu penses que je vais mourir. Peut être. Mais pas toi. Tu as la vie devant toi, moi aussi. Si je meurs, ne gâche pas tout.

- Je suis pas mort en plus !

Je n'ai peut être jamais été un très bon combattant, mais je n'ai jamais manqué de tenacité. Sans cela je serais vraiment mort depuis longtemps. Cillian ne m'aurait pas laissé le choix, il m'avait trop dévasté. Pandora m'a aidé a faire gagner le courage.

- La campagne, Cillian l'aimait. C'est pour ça que j'y vais. Les paysages sans fin me rappelle qu'il pouvait rester des heures à les contempler. Je la déteste, la campagne. Mais elle m'attire. Quant à papa, il a toujours vécu dehors. Tu sais, maman elle nous fait du bien à être comme elle est.

Oui maman est folle, mais ça nous fait tous sourire et c'est ça qui manque dans le monde. Elle a comprit qu'à vivre dans un monde de chien il vaut mieux se battre avec des roses.

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