Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.

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 Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.

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Matt E. Drust
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MessageSujet: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyVen 5 Juil 2013 - 0:52

Hopelessly, lay your head and start to dream
Rapidly, close your eyes so you can dream.
You cant take what isn't yours. If you give it back, you'll be restored.
Machines replaced all these trees. We still recall what couldn't be.


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Spoiler:

Mentalement, j'ai changé.
Ce n'est pas une supposition, ce n'est pas une question, c'est juste une simple affirmation. On ne peut indéniablement pas rester le même après avoir enduré de tels épreuves. Ca peut paraître juste pas grand chose pour beaucoup de monde mais pour moi ce fut dur. Très dur de se réveiller un jour et d'avoir l'impression de tout perdre. Comme si ma vie se résumait en une seule personne et qu'en un jour, elle ne tenait plus à rien. Ce jour où Heather-Emily Sykes future Drust avait décidé de partir avec notre enfant, notre supposé enfant dans son ventre, je me suis pris vingt coups de poignards dans l'esprit. Et même si les blessures ça guérit, ça laisse tout de même des traces, des cicatrices. Et un jour, les cicatrices on peut les rouvrir et laisser un flot d'émotion en sortir. Ou pas après tout, cela dépend de la sensibilité de la personne. Suis-je comme ça ? Je suppose que je le saurais un jour. Le jour où la vérité éclatera au grand jour et que je saurais les tenants et les aboutissants. Si je le sais un jour.
J'ai pris le temps de me poser, de réfléchir.
J'en suis venu à la conclusion qu'elle était sans doute morte. J'ai eu mal en pensant à ça la première fois, terriblement mal. Comme si, à nouveau, le poignard s'était approché de mon âme et avait décidé de le lui refaire mal. J'ai donc saigné, encore et encore. Je ne pouvais arrêter le flot de sang qui se déversais de moi. Je ne pouvais pas l'atteindre. J'ai fais n'importe quoi. J'ai perdu Heather, j'ai appris la nouvelle que les sorciers noirs envahirait Little Angleton et j'ai réagis n'importe comment. Je me suis laissé allé et j'ai forcé Néphilim à tuer. Cela fait de moi techniquement un monstre non ? Plus tard, j'ai appris que Claire avait pris Heather. Enfin je crois. Je ne sais plus la vérité, c'est le vide total et avec ces sorciers noirs en chaleur, je pense qu'elle s'est fait tuer. J'ai pleuré, beaucoup. J'ai eu l'impression de me vider de mon sang tellement j'avais mal. J'ai craché mes tripes, je n'ai plus eu d'eau dans mon corps mais j'ai survécu.
Et vous savez ce qu'on dit. Ce qui ne tue pas, nous rend plus étrange.

Je vis à San Diego maintenant. Je m'entraîne chaque jour avec Nephilim. Je la forme physiquement et mentalement. Je suis un peu dur avec elle mais après l'entraînement je retrouve le côté humain que j'avais auparavant. Parfois, je m'effraie dans mes réactions avec Nephilim qui elle ne semble plus étonné par moi. Je me retranche parfois, dans ma chambre et je restes de longues minutes à méditer, à réfléchir à ce que je suis et à me reposer mentalement. Autant je me fais peur que je m'insupporte.
J'ai acheté une maison à San Diego avec l'argent que j'ai. J'ai pas mal d'argent de toute les missions que j'ai fait avec Black Phoenix et de ce braquage à la banque. En plus, j'ai hérité. Un arrière oncle. Je sais pas trop quoi, j'ai pas fais attention. C'est juste une rentrée d'argent. C'est pas très glamour mais c'est plutôt utile. Qui est le con qui a dit que l'argent ne faisait pas le bonheur ? Surement pas moi.

J'me balade dans cette rue. Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. J'ai l'impression de flotter au dessus de ce monde de fou parfois. Mais j'me sens terriblement vivant et prêt à toute éventualités. Après tout, je suis jeune et la vie me tend les bras, n'est-ce pas ? J'suis vêtu de blanc. On dirait que je vais à mon mariage, nan. J'ai plus rien de prévu. Je suis juste prêt à croquer dans la pomme de ma vie.
Je déambule dans la rue. Je déambule près de la plage. La nuit tombe et personne n'est sur la plage sauf moi. Et une fille visiblement. Je la vois au loin sur la plage. Elle a les cheveux qui flotte au vent. C'est probablement une fille parce que je vois pas un homme avec des cheveux comme ça. A moins que ça soit un surfeur ou je ne sais quelle connerie de cliché. Je me meus facilement, aisément. J'entends les vagues qui semblent s'approcher de moi à chaque fois pour me dévorer un peu plus. Je suis un homme de fer. Je me souviens ces soirées où j'étais proche de la plage quand j'étais plus jeune. J'appelais ma meilleure amie, on flirtait, on riait, on se parlait simplement. Où est passé ce temps ? Je le regrette tellement. J'aimerais pouvoir revenir en arrière et te retrouver. Mais pour l'instant, la seule chose que je vais retrouver c'est cette jeune fille plus très loin devant moi.
Je m'évapore.

- Salut.

C'est ce que je lui claque quand j'arrive à côté d'elle. Je ne suis pas effrayé, pourquoi le serait-elle ? Je sens la puissance magique. C'est probablement une humaine douée. Comme moi, ou alors une sorcière. Peu importe. Si elle est là, j'imagine qu'elle cherche le calme et pas les problèmes. Ca tombe bien, je ne lui ferais pas la guerre.
Je m'arrête. Comme si je l'attendais.

- Tu veux faire un bout de chemin avec moi ?

Et c'est ainsi que tout a débuté.

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Je suis un dragueur..:

.. Mais c'est seulement parce qu'on me le demande:
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Exorciste Humaine
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Rhyan L. James
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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptySam 6 Juil 2013 - 11:19

Selon les spécialistes, c'est à dix-neuf ans qu'on cesse de se croire invincible. Je n'étais donc, dans mon inconscient, plus une chose immortelle, et mes pieds s'étaient ancrés dans le sol. Voilà ce que m'avait dit mon psychologue attitré, que je me devais de voir tous les six mois depuis « l'incident » comme il aimait le nommer. Ce qu'il n'avait pas comprit, c'est que j'avais cessé de croire que j'étais pleine de super pouvoirs qui pourraient me sauver, et rendre ma vie plus belle au même moment où j'avais perdu Torin. « Croyez-vous que quelque chose de bien puisse sortir de sa mort ? » m'avait-il demandé. Outre être un fan de Jonathan Safran Foer suivant cette question, et un mauvais fan en plus, il me bousillait le coeur en admettant lui même que mon ami, était mort. Ce gars là ne faisait que son job, me diriez vous, mais il brûlait le coeur d'une adolescente sortie de ses rêves de Princesses un peu trop tôt. Il aurait été judicieux de me laisser l'espoir un peu plus longtemps que cela. Je m'étais donc enfermée dans un mutisme insolent le reste de la séance, le laissant tirer d'étranges conclusions tout seul.

L'attaque du Mystery avait fait bien plus que perturber mon entraînement. Il le retardait. L'envie de liberté commençait a me serrer l'estomac, bien que je sache qu'il me restait encore plus d'un an. Bien sûr, j'étais attachée aux jumeaux et leurs bouilles adorables, et il m'était impensable de les quitter. Mais j'avais envie de voir plus loin. Bien plus loin. Shybaï & Takeji étaient forcément obligés de participer à ce capharnaüm qu'avaient engendrés les sorciers noirs, me laissant plus souvent seule avec moi-même, ce qui n'était pas bon. Alors, après de longues discussions, interminables même, j'étais partie. Envolée. Il était temps de m'affronter une fois réellement, et j'avais décidé de changer de continent. Les Etats-Unis ne m'avaient jamais paru aussi accueillant qu'en cette semaine où j'avais financé mon billet, m'envolant de l'autre côté de l'atlantique. Peut être avais-je pensé que le continent et sa puissance rêveuse avait été épargné par cette guerre ? Je n'avais pas cherché à le savoir. Je n'avais pas envie d'être magique cette fois.
Je voulais juste être libre. Etre magique ne voulait pas dire avoir de super-pouvoirs, et il restait à prouver qu'avoir une vie un peu hors du commun la facilité. Est-ce que superman avait eu une vie plus facile ? Et bien non. Il avait du voir son père mourir. Ses deux pères, même. Il avait du souffrir de sa différence. Est-ce que Batman avait eut une vie plus simple ? Est-ce qu'il avait pu éviter toutes les souffrances ?
Non.
Je ne suis pas une héroïne.
Je n'ai pas non plus le profil de l'anti-héros. Rien de tout ça. Juste la gamine perdue, effacée qu'on croise sans s'en souvenir au début d'une ruelle. Je préférais tout autant être oubliée dans un regard plutôt que porter le monde sur mes épaules. Égoïste. Je m'en accommodais facilement.

Mes pieds s'enfoncent dans le sable moelleux qui crisse. Les vagues se meurent à mes pieds, vite remplacées par leurs jumelles qui s'empressent de suivre le destin de leurs aînées. Cela doit être le plus bel endroit du monde pour qu'elles aient choisies de mourir ici. Où est-ce que je voudrais mourir ?
Où es-tu mort Torin ?

- Salut.

Je me retourne. Mes cheveux glissent un instant sur mon visage, rebelles, m'obligeant à les repousser pour apercevoir l'inconnu. Cheveux bruns, prunelles brunes, sourire. Je ne sais pas si j'aurai préféré ou non ma solitude. Je n'ai pas envie de savoir.

- Tu veux faire un bout de chemin avec moi ?

J'acquiesce, notant que l'Angleterre me suivra partout où que j'aille. Son accent est british, mais finalement c'est rassurant, de ne plus voir les grimaces des américains qui peinent à vous comprendre.

Je ne lui demande pas son nom, parce que ça ne compte pas. Ici, ça ne doit pas exister, parce que l'air de rien, notre prénom défini dans l'esprit commun qui nous sommes. Libre à nous de faire claquer tel ou tel sentiment dans l'air quand on nous évoque. « Ah, Rhyan ? C'est la jolie blonde non ? » tout comme « Rhyan. C'est ma fille. » Ca n'a pas d'importance pour moi.
Qui je suis ?

Le vent joue avec mes cheveux, avec mes nerfs, avec les mots chassés de ma bouche dans la seconde où mes lèvres les souffles. Je respire le vent tout comme je transpire la mer. Les vagues me lèchent encore les pieds. L'eau est bonne. Fraîche mais bonne tout de même, sans doute seize ou dix-sept degrés. Je vais pour lui proposer d'aller dans l'eau quand je sens sa magie qui voyage dans mes veines.

- Tu es magique, soufflé-je.

Tout comme moi. Je pourrais faire cesser le vent, mais j'aime quand il est comme ça. Impétueux, sourd aux jérémiades des touristes et des enfants. Si vous saviez à quel point j'aimerai n'écouter personne pour une fois, faire seulement ce qui me semble bien pour moi. Pas juste, ni droit, oublier mes valeurs pour une fois, oublier que je suis gentille et que c'est gravé au fond de moi. La culpabilité m'écraserait si j'en venais qu'à tuer des gens innocents. J'ai toujours été fasciné par les Sorciers Noirs. Tous ceux qui refoulent tout au fond, tout au fond de leur personne ce qui les terrifie, ce qu'ils n'arrivent pas à assumer. Ce qui les bouffe, les ronge tellement fort qu'ils finissent par péter des plombs. Ouais, j'ai toujours voulu savoir ce qui les poussait à glisser de l'autre côté. A cause de leur famille ? Mauvaise accroche avec la vie ? Avec les gentils ? Passé douloureux ? Par choix ? Alléchés par les propositions ?
Mais au final, ils ne sont que des chiens au service de leur maître. Des chiens battus.

- Et noir, ajouté-je finalement, des picotements le long de la peau.

Je n'arrête pas pour autant de marcher, parce que j'm'en fou. Sa magie n'est pas aussi noire que certains, parce que ça me ferait trembler. Elle est juste là, tapie comme au monstre au fond de lui. Comme le monstre que nous avons tous.

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptySam 6 Juil 2013 - 13:59

C'est comme si un tintement rythmait mes pas. Tac, mon pied avance. Et ça continue, de manière répétées. Je ne suis pas devenu ce que j'ai eût envie de devenir. Tout cela a bien changé. Je peux comparer mes rêves de gamins à maintenant et je me rends compte que j'ai évolué. En bien ou en mal, je ne sais pas mais je ne suis pas resté le même. Avant, j'avançais en me souciant des conséquences pour tout le monde et de l'image que l'on aurait de moi. Maintenant tout ça, je suis passé au dessus. J'avance, je fais front contre les événements qui m'arrive. Je fais semblant d'oublier et je regarde en avant. Ce que l'on pense de moi je m'en fiche, puisqu'il n'y a plus personne hormis Néphilim. Je me contente donc simplement d'être plus fort, pour que ça ne m'arrive plus. Si j'étais plus fort, je pourrais me défendre et arrêter de vivre dans la peur continuellement. La peur que les Cross viennent se venger un jour. Cela m'étonne d'ailleurs, ils attendent quoi pour me buter ? Ils ont sans doute d'autres chats à fouetter.
J'ai la sensibilité à fleur de peau.
Elle se retourne. Ses cheveux s'envolant au vent. Elle doit avoir mon âge, je peux le voir maintenant. Je n'arrive pas à distinguer la couleur de ses prunelles. Mais je sais qu'elle me regarde, qu'elle me dévisage et qu'elle analyse qui je suis, physiquement. La jeune fille acquiesce, silencieusement. J'ai pas eu l'honneur d'entendre sa voix. Elle ne semble pas plus dérangé que ça par moi. J'aurais pu croire qu'elle allait peut être effrayé ou qu'elle n'allait pas vouloir. Mais non. En même temps, en y réfléchissant, il ne fallait pas être effrayé pour s'aventurer à cette heure là sur une plage presque abandonné. C'est moi, mais ça aurait pu être quelqu'un d'autre. Au pire, je m'en fiche, c'est sa vie. Elle fait ce qu'elle veux, si elle veut se faire agresser, c'est son droit. Peut-être que c'est ce qu'elle aime. Je ne lui demande pas son nom, de toute façon qu'est ce que ça peut faire ? Elle pourrait s'appeler n'importe comment, je continuerais à la regarder comme je la regarde à l'instant. Je décolle rapidement mon regard de son visage qui ne me regarde déjà plus. Je ne veux pas passer pour un vieux pervers qui allait la violer d'un instant à l'autre. Je voulais simplement, un instant de paix, un instant d'osmose avec quelqu'un. Echanger, sans ambiguïté et laisser aller mon esprit au rythme des allers-retours des vagues froides qui montait loin. Parfois, elles s'approchaient dangereusement de nos pieds.
Moi je les laissais venir, parce que je suis un gosse. Et me faire tremper les pieds par de l'eau salée, je pense pas que ça va m'attirer des problèmes. Même si tout les vieux pensent que ça va nous rendre malade. Ca y'est, le liquide salin vient me prendre les pieds avec un malin plaisir. Et moi j'apprécie, je lâche un sourire.

- Tu es magique.

Je la regarde. Evidemment, si je peux sentir sa magie, elle peut sentir la mienne. Je ne peux pas la dissimuler. J'essayerais un jour de m'entraîner à la dissimuler afin que plus personne ne me repère. Ca doit pas être dur. Pour l'instant c'est pas mon problème, elle a deviner que j'étais magique et elle l'a deviné aussi. Elle ne tente rien. Comme je le pense, elle doit pas être du genre impressionable.
Maintenant, je pourrais me tourner et tenter de la tuer le plus vite possible. Pour me donner un genre, pour me dire que je suis puissant mentalement. Mais ce n'est pas mon genre. J'ai changé, mais pas à ce point là. Elle ne m'a rien fait. Le pire que je pourrais lui faire, c'est me baisser et lui jeter du sable. Ca ne serait pas méchant, juste appelant au jeu.
C'est ça la découverte de quelqu'un au début. On se cherche, on ose, on se retient, on fait semblant. Puis au fil du temps, on devient dans une sorte de logique de relation. Ca se passe toujours comme ça. Il y en a un qui parle beaucoup et l'autre qui écoute beaucoup. Bien sûr, l'un et l'autre sont là en cas de coup dur pour l'autre mais sinon il y en a un des deux qui sait superficiellement ce qui se passe dans la vie de l'autre. Il ne connait pas la teneur et la vérité des sentiments qui se cache dans l'âme de l'autre. Il ne s'en fiche pas mais il est tellement imbus de sa personne qu'il ne se rend pas compte. Et à force, l'autre ne parle plus et se volatilise peu à peu face au problème de l'autre. Quoi que l'autre fasse, les problèmes de l'un sont toujours plus fort et il a toujours tendance à dramatiser. Ca ne sert à rien. On va tous vivre une vie normale, même si on ne le veut pas.

- Et noir.

Je n'aime pas beaucoup ce mot "noir". On devrait faire une différence entre les vrais méchants et ceux qui le sont par destinée. Dorian Cross est un vrai méchant, Anja von Duisbourg l'est aussi. Les Cross sont généralement des personnes peu fréquentables. Bref, ceux là sont des vrais noirs mais on ne peut pas les mettre dans le même panier que... moi par exemple. J'ai tué, certes mais par vengeance et par plaisir. Je n'ai jamais ressenti de plaisir en tuer un innocent. Je le fais par devoir, je le fais par mission mais je le fais surtout parce qu'il y a des raisons. Si j'aimais ça, le canon serait déjà plaqué dans la bouche de la jeune fille et j'aurais pressé la détente en regardant ses yeux s'affoler un court instant.
Je préfère profiter d'une femme par ses rires et ses sourires plutôt que par ses cris et ses supplications. Je suis comme ça. On m'a dit un jour "Regarder une fille vaut mieux qu'un combat perdu d'avance."
Je suis à côté d'elle. Je ne tente rien, je veux juste profiter de l'instant présent.

- Pas si méchant que ça visiblement, sinon tu serais déjà partie.

Je respire l'air qui emplit mes poumons. Je sens le souffle d'air froid qui emplit doucement mes poumons en me revigorant à chaque bouffée. Je m'emplis de bonheur car les instants que je vis maintenant, je sais qu'ils sont uniques.
Demain, peut-être que la brise ne viendra plus emplir mes poumons mais simplement parcourir, effleurer mon corps sans jamais le pénétrer. Mon corps sera à sa température et mes paupières ne verront plus jamais la faible lumière du soleil qui se couche paresseusement au gré de l'océan. Mon coeur aura cessé d'envoyer du sang à travers mon corps et mon teint sera aussi clair que l'est la lumière de la lune qui pointera son nez bientôt. Je suis tout et demain je peux ne plus être rien.

- Tu veux aller plus loin dans l'océan ?

Une invitation à se baigner. Cela restait poétique, comme le ton de notre conversation depuis le début. Je n'allais pas lui balancer un "Allez viens, bouge ton corps et viens dans l'eau.". Ca serait beaucoup moins bien passé je pense. Là j'ai une chance. Une opportunité même.
J'ai envie de croquer la vie à pleine dents. Pour ça, j'ai juste à tendre la main et à l'effleurer.
Parce que la vie c'est peut-être toi et moi.



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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptySam 6 Juil 2013 - 16:55

« J'veux m'en aller
J'veux m'en aller
Mais je veux pas crever
Dans cette inhumanité »

Je ne savais pas, et je l'ai appris récemment, que ça posait un problème à beaucoup de gens, le fait que le monde continuera à tourner après notre mort. Et, pour tout vous dire, je n'ai pas réussi à comprendre pourquoi. Ne voyez-vous donc pas les gens mourir les uns après les autres autour de vous ? Vous continuez de vivre alors que leurs âmes ont glissé quelque part ailleurs. Loin de nous, loin de nos connaissance. J'aimerai bien qu'il y ait une vie après la mort, mais on m'a dit un jour « Après l'effort, le réconfort. Ne penses-tu pas qu'après tout une vie, tu auras le droit à un petit réconfort ? » Alors j'espère que ce qui nous attends sera plus facile que tout ça, parce que je ne sais pas si j'aurais les épaules assez larges pour supporter une seconde fois cette grosse mascarade. Ou alors, je serais le chêne qui accueille l'enfant en larmes tous les soirs, contemplant, stoïque, le désastre de ce monde.
Le désastre de sa vie platonique et de celle des hommes.

- Pas si méchant que ça visiblement, sinon tu serais déjà partie.

Je le regarde, quelques secondes de trop. Il paraît que cela dérange les gens, mais je me fiche de mettre mal à l'aise les personnes que je croise. Est-ce que te mets mal à l'aise ? Et puis, je retourne la tête, comme si sa réplique avait simplement glissé sur ma peau. Je prends le temps de me laisser cajoler par le vent, gonflant ma poitrine de cette euphorie encore enfantine.

- Les méchants ne m'effraient pas.

Il faut avouer que Jack Weiss n'était pas un vrai méchant, quand je l'ai croisé. Il n'était qu'un lâche absolument égoïste, et je me suis retrouvée à le jalouser, lui qui songe à son bonheur personnel. « Je pense à mon bonheur personnel mais personne à part elle et ses yeux bla bla bla » Je souris en entendant cette chanson française du Boulevard des Airs résonner.

Qu'est-ce qui te fait peur à toi ? Toi qui marche à côté de moi. Qu'est-ce qui te bousille le coeur, mais surtout le ventre ? Qu'est-ce qui te poignarde dans le plexus solaire ? C'est la zone de l'angoisse. Posez vos doigts là, à la naissance des abdominaux, au milieu des côtes. Pressez un peu et retrouver cette sensation que vous avez pu retrouver, roulé en boule au fond de votre lit, les yeux grands ouverts sur une ombre opaque, le corps tendu de l'accumulation de tous ces jours là. Ceux qui vous saignent, vous laissent ces cicatrices là que vous caressez, les doigts pressés sur un souvenir. Est-ce que seulement les blessures de l'âme guérissent un jour ? Je respecte profondément les gens qui se battent pour guérir de leurs bleus, et ceux qui osent affronter celui qui les défend d'être heureux.
Je ne suis pas ceux là. Je regarde à côté, j'aime me laisser croire que je suis guérie, et m'étonner quand je vois les gouttes de sang sur mes doigts. Ah bon ? C'est toujours ça qui m'empêche de dormir ? C'est nouveau.. C'est une récidive.. C'est faux, je n'en avais plus peur... C'est faux.
Qu'est-ce qui a jamais été juste ?

- Tu veux aller plus loin dans l'océan ?

Il vole mes idées et mes envies. Dommage pour lui, je ne porte pas de blanc, et encore moi une robe qui me moulera, dévoilant mes sous vêtements. Raté. Mon short en jean, déchiré en bas - non non, c'est pas un effet de mode. C'est un jean coupé au ciseau. - et haut marqué « Every summer has his own story » dévoile sur les côtés mon soutien gorge ciselé noir. Mais mouillée ou non, c'est tout ce qu'il verra. Je ne suis pas stupide, je connais l'ambiguité entre les gens, les regards appuyés qui laissent dévoiler tout ce qui aurait pu se passer, dans une autre vie. C'est ce qui blesse le plus souvent. Vous savez, les regards qui disent « Je suis désolé, je suis bloqué dans cette vie, au milieu de ces gens qui parleront, de ces moeurs qui se dévoileront. Mais sinon .. » Avoir envie de ce qu'on ne peut pas avoir est le plus sûr moyen de se rendre malheureux.

Il me tend une main avec ses mots pour l'accompagner dans un peu d'aventure. Mais il n'y a plus d'étoiles dans le ciel. Je lève la tête, contemplant le ciel d'un bleu d'encre. Aucun astre ne brille pour moi, pour nous, et je préfère ne rien dire, brisant ses doigts un par un par mon silence.

Je souris, et je sais qu'il me voit, puis entre tout de même dans l'océan. L'eau glaciale lèche ma peau, avide de nouveaux rêves à glisser dans ses eaux. Et si la mer était salée parce qu'elle emporte les larmes de veuves des marins ?
Je m'enfonce vers le larme, et rapidement je n'ai plus pied. Je sais qu'il peut y avoir un courant de fou, un truc qui me tue, un truc violent qui ira m'écraser dans les rochers. Mais si je pourrais toujours passer au travers des écueils voulant m'égorger, je ne pourrais rien contre l'immensité bleue si elle me veut. Malgré tout ça, je plonge. C'est un monde de nuit qui m'accueille, un monde de silence. J'aimerai que mes pensées se taisent parfois, qu'elles me laissent un peu de répit comme le monde le fait de temps en temps. Comme maintenant. Je me laisse porter par le sel, par l'eau, et par la vie qui aimerait me remonter à la surface. Et quand je la crève, ce n'est que pour respirer, laisser l'air entrer dans mes poumons pour ne pas mourir.

- Tu viens ? je hurle finalement.

Je ne sais pas où il est, mais je préfère que ce soit lui qui bouge.

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptySam 6 Juil 2013 - 19:57

Je suis un optimiste par nature. J'ai tendance à croire qu'on peut toujours faire sortir le meilleur de chacun. Et à chaque fois la réalité dure et froide me revient dans la figure. Comme si la vie ne supportait pas que je sois comme ça, elle me met des patates dans la gueule. Mais moi, comme je suis naïf et inconscient du monde qui m'entoure, je me relève et continue à croire en l'avenir d'autrui. Je ne perds que rarement espoir pour quelqu'un et il faut vraiment qu'il m'ait déçu pour que je me dise qu'on ne peut plus en faire grand chose. Sinon, si la personne compte, je vais tenter de faire mon maximum. Parfois, on aura l'impression que je ne donne pas le mieux de moi-même et que je pourrais faire bien mieux mais je n'ose simplement pas m'imposer. Si on ne me tends pas la main, je ne peux pas dire que je vais saisir la tienne. Après, j'entends que je suis un lâcheur, quelqu'un qui ne tient pas ses promesses. Il faudrait me regarder en face et me le dire, proprement, vraiment. Je n'ai pas toujours été parfait mais quand je me regarde dans un miroir, la première chose que je me dis c'est "Je fais ce que je peux avec ce que j'ai entre mes mains." Pourrais-je vraiment faire mieux ?
Après ma première phrase, elle me regarde. Longuement, puissamment et je soutiens son regard, un regard aussi profond qu'elle. Que cherche-t-elle en moi ? Il n'y a plus rien à trouver à part un homme brisé qui tente tant bien que mal de recoller les morceaux avant que tout s'écroule. Ca tient dans un équilibre précaire, cela peut s'effondrer à tout moment. Mais pour l'instant, le mental fait tout tenir. Quand j'aurais cessé d'avoir un égo surdimensionné, je m'écroulerais, c'est sûr. Et j'ai tellement blessé de gens que plus personne ne sera là pour me tenir la main et me remotiver. Il est fini le temps de l'amitié.

- Les méchants ne m'effraient pas.

On dirait une enfant. Je souris à sa phrase. On dit souvent lorsqu'on perds un amoureux que c'est parce qu'on avait pas trouvé le bon. Je pense que je peux me permettre de réemployer l'expression pour elle. Elle n'a pas du tomber sur le bon "méchant".
D'ailleurs je n'aime pas trop cette expression de méchant, parce que ça dépend de quel côté on se place. Chacun se bat pour ses idéaux, chacun se bat selon la manière de laquelle il a été éduquée. C'est assez subjectif. Ca ne veut pas dire que j'approuve ce que font Dorian et ses amis. Surtout s'ils le font avec moi.
Bref, je me dis que si elle avait rencontré ne serait-ce que Gaël Cross, elle n'aurait sans doute pas dis ça. Mon épaule s'en souvient encore. J'ai toujours la cicatrice. Elle n'est pas très belle, mais j'ai pas grand chose pour l'arranger. Et les cicatrices prouvent que notre passé a bel et bien existé après tout et que ce n'est pas que des foutaises. Je ne suis certes pas un grand méchant mais je peux l'être si on me pousse à bout. Ce qu'elle ne veut pas faire. Elle veut juste jouer. C'est sûr.

Je lui tends toujours la main. Elle ne semble pas décider à la saisir et le vent vient embrasser la courbe de mes muscles qui se dessinent sur mon avant bras. Non, la seule chose qu'elle se décide à faire c'est sourire. Quelle insolence. Elle mériterais bien que je l'attrape et que je la jette dans l'eau sans aucune hésitation. Je laisse ma main retomber mollement le long de mon corps. J'aurais ma vengeance, dans cette vie ou dans l'autre.
Elle s'insère dans l'océan et se laisse dévorer par l'immense liquide bleutée. C'est assez beau à voir, même si j'ai déjà vu des dizaines de femmes rentrer dans l'océan pour se baigner. Mais, je ne sais pas, je trouvais ça particulièrement esthétique. C'est comme si, elle était seule, dans la nuit et elle se laissait aller dans le fluide pour ne plus avoir à voir les bâtiments qui se dressaient derrière elle, comme si elle rejetait tout ses problèmes en arrière.
Je me perdais sans doute à la contempler ainsi dans le silence sourd qui régnait sur cette plage.

- Tu viens ?

Je cligne des yeux, une fois, deux fois, trois fois. Je réalise que je suis encore là, à la contempler et qu'elle m'attend. Finalement, elle veut bien de moi. L'eau est gelée, on est fou mais c'est la jeunesse. On a qu'une vie, profitons-en sans la bousiller.
Je la rejoins et moi aussi, je m'en vais au large. Quel délice de se laisser porter par le courant de la mer qui peut faire ce qu'elle veut de nous. Je suis à côté d'elle, elle ne cesse de plonger et ne remonte que pour respirer. Ca me donne envie de la suivre. Alors je la suis dans l'océan. On évolue, côte à côte. En osmose, en anamorphose. Elle est tout et je suis son contraire. Je tente d'ouvrir les yeux sous l'eau mais il fait tellement noir que ça sert à rien alors je continue à fermer les yeux. Je remonte en même temps qu'elle mais au bout d'un moment, nous sommes tout les deux essoufflés.
Je me sens purifié, je me sens incroyablement bien. Je la regarde. Ses longs cheveux, foncés par l'eau, retombent lourdement sur ses épaules. Les gouttes dégoulinent sur son visage, autant que sur le mien. Je lui fais un sourire. Je suis à bout de souffle. Physiquement, je tiens le choc, sans doute grâce à mon entraînement qui commence à porter ses fruits. Je suis qu'à 1 mètre d'elle. Je me regarde, on voit tout mon corps. Ben, oui j'ai mis des vêtements blancs. Ca c'est malin tiens.

- C'est pas mal ici avec toi.

Je lui glisse un petit compliment au passage non pas parce que j'ai une irrépressible envie d'embrasser cette jeune fille mais parce que c'est la vérité. Il n'y a pas besoin de grand chose pour ressentir le bonheur. Juste, un océan et une jolie fille avec des yeux pétillants. Je suis prés d'elle et je peux voir son regard. Je le capte, l'espace d'un instant mais je me détache très vite de celui-ci pour ne pas ressentir l'évasion dans le regard de quelqu'un d'autre. Je reste maître de moi-même.
Je me laisse tomber au fond et lorsque je suis au niveau de ses jambes, je la tire d'un seul coup vers le bas avec un sourire taquin aux lèvres. Même si elle ne peux sans doute pas le voir. J'ouvre les yeux en grand. Elle n'est pas loin, je peux donc la voir, même si c'est en très flou. J'essaye de parler, mais je me rappelle que je suis dans l'eau alors il n'y a que des bulles qui sortent. Je me contente donc de la regarder profondément.

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyLun 8 Juil 2013 - 17:40

« Allez Rhyan, tu triches là ! Bon. Fermes les yeux. Prends trois grosses inspirations. Tu es exactement à l'endroit où tu dois être, prête à passer les grilles et t'échapper vers la liberté. Tu es exactement la bonne personne pour faire ça, et cette fois-ci sera la bonne. »

Je sens ses mains sur mon visage, traçant des arabesques irrégulières n'existant que dans ses pensées. La pulpe de ses doigts me chatouille la peau, avec une douceur infinie. Une pression augmente dans ma poitrine quand il presse ses lèvres contre les miennes, avec chasteté.

« Je t'aime. »
« Moi aussi. »


Je crève une dernière fois la surface, au bord de l'implosion. Je ne supporte plus tous ces souvenirs qui m'assaillent quand le noir me presse le coeur. Je ferme les yeux, fort fort fort, jusqu'à ce que des points colorés s'agitent sous mes paupières. Le sel me brûle mais je soulève mes paupières pour observer Matt, qui m'envoie un sourire sincère je crois. J'aime beaucoup ne pas connaître les gens, et qu'ils ne me connaissent pas. Je n'ai rien à offrir à part des mauvais souvenir.

Just this once
Just for now
You can be anything
In the world


Je souris en pensant à la musique, puis rendant aussi sa mimique à l'inconnu, les yeux rivés sur lui. Je sais pas si vous avez déjà ressentis ça, et c'est chaque fois une explosion. Que vous connaissez l'autre où pas, vous savez que dans une vie, celle là où la prochaine, à ce moment précis, il y a dans un monde, Rhyan qui embrasse ce gars là. Vous sentez, dans votre ventre, cette ambiguïté profonde. Tu sais que tu peux te lancer. Tu le sais au fond de toi, que ça pourrait marcher. Peut être même que c'est lui qui va se lancer, et briser la distance qui vous glace chacun de votre côté.
Je me mords la lèvre, appréciant ce genre de moment hors du temps.
« Chaque vie, est la bonne.
Le chemin qu’on empreinte est toujours le bon chemin.
Tout aurait pu être n’importe quoi d’autre,
Et cela aurait eu tout autant de sens. »

Alors j'attend, impossible de choisir entre deux choix. Mon bas ventre est peuplé de nouveaux papillons. Peut être est-ce l'inconnu qui fait des siennes dans mon subconscient ? Parce que là, si j'embrassais Matt là tout de suite, et si je faisais l'amour sur cette plage, dans une voiture ou dans le prochain appartement, qui pourrais le confirmer à part moi ? Personne. Et Ichiru s'en foutrait aussi, parce qu'il n'est pas là.
Personne n'est là, à par moi, mon passé qui me recouvre de peur, et un inconnu. N'était-ce pas un inconnu, le gars qui m'a kidnappé ? Mais l'est-il resté ? J'aimerai que ce gars là le reste pour moi.

- C'est pas mal ici avec toi.

Je souris, un peu plus largement. Je n'aime pas les gens qui parlent comme ça. Ceux, toujours dans la négation sans même s'en rendre compte. C'est pas mal. N'aurait-il pas dù dire que c'est bien, justement ? Le « avec toi » est totalement exagéré. La formulation correcte, et exacte aurait du être, dans un autre espace temps plus poétique « On est bien là, non ? » Il m'aurait ainsi inclue dans le paysage, sans alourdir sa phrase avec un « nous » écrasant. De plus, la fin de sa phrase, interrogative, aurait attendue une réponse, et je ne suis pas du genre impolie à ce point. J'hésite donc à briser à nouveau tous les doigts de sa main avec un silence encore plus pesant sur nos épaules pour le couler, le noyer, le faire fuir parce qu'au fond j'ai peur.
Mais je n'en ai pas le temps.
Il disparaît, et même si je m'apprête à le rejoindre, on me saisit les jambes et les ténèbres m'avalent dans autre forme de négociation. L'air dans mes poumons me brûle, voulant retrouver sa liberté supprimée par un petit insolent qui m'a traîné sous l'eau.
Je ne prends jamais le risque d'ouvrir les yeux dans l'océan. Je ferais quoi, si je tombai nez à nez avec un requin ? Même un brocher. N'importe quoi. Et bien, je ferais quoi ? Je préfère mourir sans prévention. Je suis paranoïaque et peureuse. Oui Monsieur.
Alors je bats des pieds, attendant avec patience de pouvoir crever la surface et donner les clés de la liberté à l'air en moi. Je prends ma respiration, un peu essoufflée, mes pieds battant furieusement l'eau autour de moi. La lune finira par sortir, bientôt. Elle était pleine il y a deux jours, et elle doit être encore lumineuse. Je fais la planche, lançant mon bassin au delà de la surface. De l'eau claque dans mes tympans, et je regarde les premières étoiles. J'aime vraiment être avec un inconnu.
Je peux être n'importe qui.
Absolument n'importe qui.
Je lève une main, dégageant les nuages des étoiles. J'ai l'impression de me faire pilonner le crâne, mais honnêtement ça vaut le coup. Petit à petit, les astres deviennent maître du ciel et je sens l'euphorie me transpercer.
Je reprends une position plus verticale, regardant le jeune homme pas si loin que ça, obligé de remonter pour respirer. N'est-ce pas ?
Nous avons tous besoin d'air pour vivre. D'air, d'eau, et de nourriture. C'est la seule chose qui nous est nécessaire. Sûrement pas d'amour. L'amour sert à quoi ?
Je brise la distance qui nous sépare,  mes yeux clairs braqués dans ses prunelles.

- Je m'appelle Lyvie.

Fais ce que tu veux de ce prénom. Je m'en fou.

Be my friend
Hold me, wrap me up
Unfold me
I am small
I'm needy
Warm me up
And breathe me

Or kiss me.

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyLun 8 Juil 2013 - 22:49

So let me come to you
Close as I want to be
Close enough for me
To feel your heart beating fast
And stay there as I whisper
How I love your peaceful eyes on me
Did you ever know
That I had mine on you?

Son sourire s'élargit après ma phrase. Une atmosphère différente est en train de s'installer entre nous. Ca me rend... bizarre; Enfin, pas directement disons que je me sens bizarre. Pas dans le sens où je vais me sens mal et je vais être malade. Non, juste que ça ramène une bouffée de souvenirs positifs en moi. Des souvenirs sur lesquels je ne veux pas mettre de nom, ni de temps, ni de rien. Je veux juste sentir cette agréable sensation qui s'empare de moi et qui me déchire. Ca me prends aux tripes et ça veut plus me lâcher. Je sens l'appréhension à chaque fois que je vais parler. J'essaye de parler franchement, en essayant de ne pas lui déplaire. J'essaye de la cerner pour l'attraper plus facilement. Mais c'est comme tenter de prendre un objet glissant et mouillé avec des mains mouillés. C'est pas possible, c'est insaisissable.
Là, la jeune fille s'échappe et se dérobe à mon regard, comme si elle voulait se détacher en même temps qu'elle souhaitait s'attacher à moi. J'analyse la situation. Y a deux cas de figures possibles : soit elle a eu un passé super compliquée, soit elle veut faire sa fille rebelle et intouchable.
Y en a plein maintenant de ces filles là. Ces filles qui sont indisponibles, ces filles qui se dépravent, ces filles qui semblent trop au dessus, ou accessible uniquement par une certaine caste d'homme. Ces femmes là sont des garces en apparence bien souvent, mais au fond d'elle il y a autre chose. Quelque chose que seul une ou deux personnes pourront entrevoir, peut-être un jour toucher. Je peux le frôler maintenant, pourrais-je un jour l'avoir pour moi ? J'ai pas trop d'espoir. Ces filles là ne se livrent jamais vraiment.

Tandis que je l'attire dans l'antre de l'étendue émeraude et que je garde mes paupières bien ouvertes, je me rends compte qu'elle est encore plus belle quand ses cheveux s'envolent doucement avec l'eau. Je ne détaille pas tout son visage et il faudrait que je me rapproche pour le faire. Je tente de me rapprocher mais déjà elle s'envole pour rattraper l'air frais qu'elle a perdu. Elle a gardé les yeux bien fermés pendant tout ce moment avec moi sous l'eau. Elle n'aime peut-être pas la sensation un peu désagréable que cela procure, mais ça lui aurait permis de me voir. Je sens mon coeur qui se met à battre plus vite.
Je ne suis pas amoureux, mais quand mon coeur s'accélère comme ça, je sais ce que ça veut dire. J'ai juste une envie irrépressible d'embrasser cette fille. Je suis en bas, elle est en haut. Une courte distance nous sépare mais parfois ça peut suffire pour tout gâcher. Qui sait ce qui se passera au moment où on sera réunit ? Personne peut le savoir. Peut-être que la magie sera rompue parce que quelque chose se sera passée dans sa tête. Mais si j'arrive à temps, ça peut tout changer. On peut peut-être construire un truc ensemble. J'ai pas été épargné, j'ai besoin de stabilité. Son caractère me plaît, bien que je ne la connaisse pas depuis longtemps et elle est physiquement attirante. Elle a l'air un peu plus jeune que moi, mais qu'est ce que je m'en fous. Je suis juste prêt à m'embarquer dans une nouvelle histoire. Et ça peut être avec toi, petite sirène hors de l'eau, si tu ne changes pas d'avis d'ici là.  Je pourrais te tenir sur mes genoux dans un café sombre et peut-être t'embrasser. Dans une autre réalité, dans le futur. Qui sait ?

You'll never fly, if you're too scared of the height
You'll never live if you're just too scared to die
Everybody wants heaven... i know
but darling freedom ain't free, its a long road
You'll never find your place up there in the sky..
If you never say goodbye.


Je pense depuis trop longtemps là en dessous de cette jeune fille. Elle s'est mise en position d'étoile de mer. Je manque d'air, mes poumons commencent à étouffer là dessous. J'ai assez penser à elle. Même si je pourrais le faire encore des heures. Je pourrais sans doute rester avec elle des heures sans m'en lasser. C'est un temps qui peut durer une éternité. Je retrouve donc avec bonheur la surface de l'eau et inspires à grande bouffées l'air frais de l'atmosphère qui se réchauffe vraiment. Ca ne parle pas beaucoup mais je sais pas, je crois qu'on se comprends juste par nos sourires et nos gestes. Elle se remet dans une position normale. Je regarde au fond de ses yeux comme si la chose la plus précieuse qu'il m'ait été donné de voir. Je plante mes yeux dans les siens et je m'exige de me perdre. Je réussis. En fait j'essaye de voir mon propre reflet dans son regard. A croire que je suis sans doute trop narcissique.
Elle se rapproche de moi. Nos corps sont presque collés. C'est vrai que ça commence à se rafraichir légèrement mais est-ce une bonne excuse pour briser la distance ainsi entre nous ? En vérité, je crois que si une fille veut quelque chose, elle fait ce qu'elle veut.

- Je m'appelle Lyvie.

Je n'ai même pas eu à demander. Preuve qu'elle m'aime bien. C'est toujours ce que j'ai conclu avec les filles. Si elles viennent vers moi sans que je ne demande rien, cela veut bien dire quelque chose. Je n'ai pas à me soucier de ce que je vais dire. Mais je vais le faire tout de même.
Parce que même si je le veux pas, même si tout mon âme le refuse, mon esprit me force. Je suis en train de m'attacher peu à peu avec elle. Ce qui ressemblait à une baignade se transforme pour moi en rencontre inattendue. Je suis pris au dépourvu, je n'aime pas ça. J'aime bien prévoir à l'avance. Mais la vie est aussi fait d'imprévu et il faut savoir s'adapter. Il faut savoir faire le dos ronds. Entendre des choses difficiles parfois puis rebondir. Parce qu'on aime la personne et qu'on donnerait tout pour son bien être même si elle peut penser parfois le contraire.
Mais elle aurait du mal à y croire.
Lyvie est un jolie prénom. J'aime bien. En vérité, je crois que ça m'importe un petit peu. Parce que si elle s'appelait Norberta, ça m'aurait tout de même posé un problème.

- Moi c'est Matt.

Ne joue pas avec moi. Ne joue pas.
.. Simplement, trouve moi.
Comme dans les films, la scène est surréaliste. Mais pas surjouée. On se regarde, on se cherche. Et je crois qu'on va se trouver. Mes lèvres s'approchent inexplicablement de la jolie fille trempée. Je ne contrôle plus mes actes à ce moment. Je crois que c'est comme un moment que j'ai espéré pendant tant de temps. Sauf que dans mes rêves, la fille ne m'as pas mis un stop à cause de l'inexplicable. Cette fille, Lyvie, je crois qu'elle me veut. Comme une réalité secondaire.
Mes bras font le tour d'elle. Et nos lèvres se joignent, inexorablement. Je ferme les yeux pour savourer cet instant où je m'imprègne d'elle.

Une longue route nous attends...

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyMar 9 Juil 2013 - 20:55

Pourquoi ne suis-je que moi ?
S'il n'y avait qu'une injustice à briser dans le monde, celle là serait la première sur la liste. emportée par les flots, presque essoufflée par les mouvements incessants que je dois fournir pour rester à la surface, j'aimerai mettre pause sur cette vie là. Comme ça, je pourrais vivre deux trois ans de plus, ailleurs, dans la peau de cette grand mère ressassant ses vieux souvenirs, triste, parce que personne ne pense à passer du temps avec elle. Et qu'elle, elle a honte de demander un peu d'attention. Bref, je vivrais sur ce rocking-chair sur ma terrasse, contemplant la bruyère sur le balcon, qui mourrait en même temps que moi. C'est bien connu, la bruyère meurt toujours en même temps que son propriétaire. Enfin bon, je prendrais le temps de démêler mes pensées, et je pourrais reprendre celle-ci, en sachant exactement quoi faire. Faire le bon choix. Un choix réfléchit.
Ou alors, je voudrais pouvoir voir les chemins qui s'ouvrent à moi. Et si je le tue, là, tout de suite, est-ce que j'irai mieux ? Moi bien ? Rien ne change ?
Et pour finir, j'aimerai savoir pourquoi toutes les bruyères que je plante meurent toujours en quelques jours alors que j'en prends soin ? Suis-je déjà morte ? Déjà enterrée, pleurée par les proches de mes autres vies ?
Je déteste débloquer de la sorte, mais à croire que mon cerveau croit en ces inepties.

- Moi c'est Matt.

Mon sourire, fugitif, s'empare de mes lèvres. Je pourrais poser un nom sur le souvenir, qu'importe qui soit vrai, ou faux, qu'est-ce que le vrai du faux ? Le faux du vrai. Je pourrais, au creux de mes paroles prononcer ce prénom de manière à la façonner comme ce dont je me souviendrais. Bon, mauvais, ça n'a jamais eu d'importance. Il suffit qu'il soit là, dans ma mémoire, me prouvant que j'ai vécu un jour. Que j'ai réussi.
Demain, je ne serais plus là. Loin de cette plage, loin de ce gars là. Je disparaîtrais sans rien laisser parce que ça laisse planer une suite possible, un destin une fois croisé toujours recherché. Je n'ai pas envie d'aller en quelques secondes au bout du chemin que nous aurions pu suivre tous les dos. Oh non.
Il vaut mieux envisager les possibilités, seul, chez soi. Fantasmer.

Il s'approche, et mes lèvres percutent les siennes. C'est un contact comme un autre, me diriez vous, mais l'espèce humaine est la seule à s'embrasser sur les lèvres. Alors voyez-vous, plus en s'embrasse sur les lèvres, plus on est humain.
Plus le monstre que tu sens en toi recule. J'ai besoin qu'il reste tapi dans un recoin inaccessible pour rester moi. Il n'est pas ce que je peux être, il est ce que je ne veux pas être.

Ses bras m'entourent et les papillons dans mon bas ventre explosent dans une pluie d'étincelle. Mes jambes s'agitent furieusement pour que je reste à niveau, alors que je souris contre ses lippes chaudes, vivantes. Une de mes mains se perd dans ses cheveux humides, salés, alors que l'autre vient coller nos bassins. L'instant est cliché, un truc sorti droit des mauvais films. Ouais, des films pour les adolescentes en mal de vivre, en mal d'amour, d'affection, ou au coeur bousillé par des attentes brûlées. Nous ne sommes pas ce que nous voudrions être. Personne ne se retourne jamais sur son chemin en se disant « Tu es sur le bon chemin. C'est sûr, c'est évident, c'est tout ce que tu es, tout ce que tu aimes. Tu n'as jamais trahi tes valeurs » Tout le monde se trahi un jour. Par ambition, par amour, ou sans raison. Qu'importe.

Je me noie dans ses prunelles quelques seconde, et referme les yeux avant de boire la tasse. Je finis par mettre fin à notre baiser, dans un éclat de rire. Un tintement de clochette, un rire de princesse. Princesse coincée quelque part dans ma gorge, jamais avalée, jamais rejetée. Peut être que si je ne m'étais pas fais kidnapper, je serais en train de me pavaner à la tête d'une fortune.
Qu'importe.
Princesse de l'Océan, ça me va très bien aussi. Princesse des étoiles, pourquoi pas ? Ce que j'aimerai être surtout, c'est Princesse de ma vie.
Peut être Princesse de la tienne, Matt ? Qui comble ta vie ? Qui comble, ou a comblé tes nuits ? Je n'aime pas savoir le passé des gens, parce qu'au fond, selon qui s'est, ça me bousille le coeur. C'est comme voir le gars, ce gars là que tu vois toujours avec la pêche et le sourire, pleurer. C'est aberrant, c'est ton idole qui tombe.
Crois en ce qui te fais dormir la nuit.

J'adore jouer. Pas un jeu.. entre deux personnes.. qui ne veulent pas tomber amoureuse. Non. Nous sommes loin de ça. Je veux juste jouer, sans prise de tête, coucher s'il le faut, et partir au matin. Est-ce que tu me laisseras partir si je te donne mon corps Matt ? Est-ce que seulement tu essaieras de me retenir ?
Moi pas.
Je serais envolée avant que le soleil n'éclaire tes pupilles.

Je passe tout près de lui, un sourire aguicheur au visage, pour rentrer. Enfin, pour retourner là où j'ai pied.
J'suis pas fatiguée, c'est faux.
Mes pieds accrochent enfin le sable, et j'imagine les petits grains rouler sous mes pieds.

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyMer 10 Juil 2013 - 0:40

Make a list of all your friends. Then close your eyes and walk away from me.
Im gonna ask you this just one time. Just one time
Did you write me down?
It doesn't matter how many we have.
What matters is how much they care.


Pourquoi ne suis-je pas meilleur ?
Je me dévalorise trop, je sais, on me l'a déjà dit. Je manque sans doute de confiance en moi. Mais c'est dans l'être qui est en face de moi que je puise la force. C'est étrange car bien que je fasse tout pour ma personne, j'ai besoin des autres pour réussir. Je ne suis pas ingrat et je ne jette pas quelqu'un, une fois que j'en ai fini avec quelqu'un. C'est les gens qui inexorablement s'éloignent de moi. J'aimerais être meilleur et pouvoir garder un lien avec tout ceux que j'aime. Mais je suis pas Superman, ni même Batman, je suis Matt Eogan Drust.
On peut avoir un égo démesuré et manquer de confiance en soi, c'est ultimement possible. On en devient un être légèrement déséquilibré et qui se pose sans cesse des questions, qui doute de comment agir. Le problème c'est qu'en plus je suis têtu et que quand je choisis une voie, on a du mal à me dissuader de continuer dessus. Je n'écoute la parole que de personnes qui ont fait leur preuves au sein de ma vie. Un jour, j'ai décidé de l'aimer et depuis ce jour je n'ai jamais dévié de cette voie. Même si on peut penser le contraire, je sais juste cacher mes sentiments. Mais au fin fond de mon être, je connais la vérité. Je sais ce que je ressens et même si la personne en face veut s'en cacher, je connais sa vérité aussi.
On ne peut pas avoir des choses impossibles, on peut juste en rêver. Et c'est l'attente de quelque chose qui rends cette chose si merveilleuse parce qu'on s'imagine faire des tas des choses avec. Chaque soir avant de dormir, on pense une dernière fois à ce souhait que l'on aimerait exaucé. Chaque matin, on se réveille, en se demandant que faire pour que ça aille mieux. Malheureusement, on a beau tout essayer, parfois ça ne suffit pas. Des choses sont cassés et sont difficiles à réparer. Seul le temps peut faire son oeuvre. Mais je crois que chaque jour, je progresse et qu'un jour ça ira mieux. C'est fou de dire ça, c'est presque irrespectueux. On me reprochera peut-être de pas agir. Je fais comme je le sens, je fais ce qui est le mieux pour chacun de nous.

En vérité, je ne veux qu'une chose. Qu'elle ouvre son coeur. L'égo l'emportera malheureusement.

Je suis encore avec Lyvie. Nos lèvres sont encore collés et l'instant est si court mais en même temps si long. Je pourrais bien rester des heures avec toi, là maintenant. Sous les étoiles naissantes, nos lèvres nous joignent dans un même et unique corps.
Ce que je ressens est presque indescriptible mais je vais tout de même tenter de le faire. J'ai l'impression de me détendre entièrement, même si mes jambes continue de battre pour que je reste à flots. Mon cerveau même se détends, j'ai l'impression que mes neurones s'allongent et ne captent plus aucune information. Tout semble si irréel, comme un conte de fée. Je sens sa main qui vient se perdre dans ma chevelure et je continue à me dire que ma vie n'est pas tranquille mais actuellement heureuse. J'embrasse une jolie fille et je peux me perdre dans son regard régulièrement. Quoi de plus ? Je sens des fourmis dans mes pieds. Signe que je suis vraiment heureux. Et oui, ça marche comme ça chez moi.
Elle décolle ses lèvres des miennes, rompant le charme qui s'était installé. Je ressens le bonheur dans mes tripes, c'est ce que j'ai toujours rêvé. Je me dis presque que c'est le destin. Tout ça m'a guidé jusqu'à elle. Jusqu'à ce que je ressente le bonheur de la tenir dans mes bras et de l'embrasser. Ou peut-être je délire et que le destin n'existe pas.
Je ne veux décevoir personne, surtout pas moi.
Je l'entends rire, un rire d'enfant, un rire heureux, un rire simple et féminin. Ca me transporte. C'est con à dire mais son simple rire me décuple ma dose de bonheur qui coule dans mes veines, dans mon sang. Et elle coule, facilement. Je meurs d'envie d'elle. Ce n'est pas une envie sexuelle, ce n'est pas ce genre de pulsions. Je pourrais la satisfaire si elle en a envie mais ce n'est pas ce que je veux. Je veux la dévorer du regard et je veux lui parler toute la nuit. En la tenant dans mes bras, en lui souriant et en l'embrassant de temps en temps. J'aimerais sentir son coeur battre au même rythme que le mien en même temps que je sentirais la chaleur de son corps. Mais ce genre de romance ne fait plus battre le coeur des demoiselles de maintenant. Ce qui les attires maintenant c'est le brut, le physique et le matériel. Peut-être me feras-tu mentir.
Maintenant qu'on a partagé tout ça alors qu'on était à la mer, qu'on a rigolé, qu'on a parlé et qu'on a flirté.. J'associerais la mer à chaque fois à toi. Chaque fois que je verrais cette immensité bleue se profiler à l'horizon, se dessiner à mes yeux, je me dirais que c'est toi Lyvie, que tu es là et que je peux te toucher, que je peux revivre ces instants uniques. Que je rêve de les revivre.
Elle me fait un sourire qui m'inspire tellement de choses. Je ne sais pas si on aspire à la même chose mais je sais que nous regardons tout les deux dans la même direction. Peut-être que nos routes se séparerons mais si le destin le veut, nous nous retrouverons. Je nage ou plutôt me laisse glisser jusqu'à ce que j'ai pied. Quand enfin je sens que mon pied touche le sol, je marche jusqu'à la plage. Je m'allonge et regarde la lune qui s'est déjà engagé dans le ciel couleur cobalt. Je ne sais même pas si elle m'a rejoins, si elle est à côté de moi. Je sais qu'elle m'entendra dans tout les cas.

- Soyons extraordinaires ensemble, plutôt qu’ordinaires séparément.

Ce n'est qu'un murmure dans la nuit, alors peut-être qu'elle ne m'as pas entendue.

"Parfois on a besoin de faire une grosse bêtise pour se rendre compte qu’on était sur le mauvais chemin."

PS. I love you.

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyMer 10 Juil 2013 - 23:01

« Là est la tragédie de l’amour, on ne peut rien aimer plus qu’on aime ce qui nous manque.»

Il marche, et me dépasse. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de sortir de l'eau. Elle n'est pas chaude mais étant dedans depuis quelques minutes déjà, je suis habituée à sa fraîcheur. Le froid me pince la peau et rosit mes joues, mais je me sens tellement mieux. Tellement plus vivante. Moins vide.
« Vide : Qui ne contient rien. Où il n'y a personne. Sans intérêt, insignifiant »
C'est exactement ça. Je suis vide parfois parce que dans mon coeur, il n'y a plus rien, dans ma tête, il n'y a plus personne, parce que plus rien n'a d'intérêt. Le vide c'est l'absence de matière. La plage est vide de ces gens que j'ai aimé, mais couvert de mon passé sans que j'aie eu à l'étaler. C'est comme si, où que j'aille, et quoi que je fasse le sol se couvrait de mes pensées, de mes mots. J'aimerai couvrir le monde de mes mots. Qu'ils fassent le tour des tapis, et des murs, qu'ils glissent sur le plancher en contournant le lit et le chien, qu'ils couvrent mes avant bras et mes yeux. Oh, avant tout j'aimerai être moi.
Mais je suis vide. Je suis aride, blanche, creuse, dépourvue, déserte, désertée, disponible, inculte, inhabitée, inintéressante, inoccupée, insignifiante, manque, néant, perte, plat, privation, rien, stérile, superficielle, trou, vacance, vacante, vacuité, zéro, ou tout autant de synonymes de vide qui ne veulent plus rien dire quand on les colle à une personne. Et pourtant, ça marche quand même dans je les dis. Surtout Néant.
Je suis le néant.
Ou couverte par le Néant. Qu'importe, tout ce qui compte c'est qu'il est là, quelque part au creux de ma main.

Il souffle des mots, en j'entends un instant le son de sa voix, mais c'est le vent qui importe ses mots.
« La caresse et la mitraille
Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D'hier et demain

Le vent les portera »

J'adore quand ma tête se met à entamer un des morceaux que j'affectionne. Surtout quand ils sont français, parce que comme je ne comprend pas toujours bien les mots, quand ça arrive, l'air de rien, ça me rend fière.

Je marche finalement dans l'eau salée, brisant quelques vagues qui iront se reformer un peu plus loin. Mes muscles se tendent sous l'effort alors que mes habits se collent finalement à ma peau, comme mes cheveux foncés par l'eau. Je marche donc jusqu'à Matt, et mes fringues dégoulinent d'eau. Je m'assois à côté de lui, et nos épaules se collent alors que je fixe l'horizon avec lui. Les étoiles dansent dans le ciel, et cette métaphore a beau être utilisée de trop chaque jour, je ne pourrais jamais me lasser de ce mensonge.
Les étoiles sont le plus beau mensonge de la terre.
Certaines nous donnent l'impression de briller alors qu'elles sont mortes. Parfois depuis des milliers d'années. Pourquoi nous font-elles ça ? C'est cruel. C'est comme si les personnes que vous avez aimé et qui sont mortes restez près de vous pendant une dizaine d'années encore. Une pâle illusion, un reflet terne et silencieux. Surtout silencieux. Pour que petit à petit, vous oubliez sa voix. Ses expressions.

Je me torture pour rien, là.
Je suis douée pour ça.

« Il y a des choses que je voulais lui dire mais je savais qu’elles lui feraient mal. Alors je les enfouis, les laissant me faire du mal à moi. » Vous savez, j'ai cherché, longtemps, qui j'étais, quel était mon caractère, mon tempérament. Ce que j'étais, vraiment.
Et puis j'ai lu ce livre. Vu ce film. Et écouté, à deux reprises, cet enfant le penser puis le dire. J'étais devenue ces quelques mots.
Ainsi qu'un missile prêt à s'auto détruire.

Je rapproche finalement mon visage du sien. Mes lèvres heurtent sa joue, un instant, alors que mes yeux clos laissent mes émotions paraître plus claires, plus sincères. Alors qu'elles ne le sont pas, et je le sais. Mes lippes s'échouent sur le coin de ses lèvres, aguicheuses, joueuses, mais prudes. Douces. Assise sur son côté droit, je laisse ma main du même côté venir caresser sa joue gauche avec douceur afin qu'il tourne la tête. J'emprisonne ses lèvres et entrouvre les miennes afin de quémander un accès plus intime.

Si un jour on m'avait dit que séduire était aussi simple, je serais peut être devenue une garce. Une fille qui prend, jette, joue, s'amuse, s'étonne encore de pouvoir avoir alors qu'elle se trouve laide, grosse. Alors que sa confiance en elle rame sur le sol, et que son coeur n'est plus, j'aurai été cette fille qui bousille les gentils garçons comme se joue des mauvais afin de se préserver de la souffrance.
Parce que le prochain poids qui tomberait sur ses épaules la fera tomber.
Le prochain poids sur mes épaules me fera tomber.

« - Je vais te trouver un mari.
- Franchement depuis que les valises à roulettes existent j’en vois pas l’utilité.»

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyJeu 11 Juil 2013 - 0:59

Il y a deux sortes de gens, il y a ceux qui paniquent et qui fuient et il y a ceux qui se dépassent, ceux qui se montrent à la hauteur de la situation, ceux qui dépassent leurs peurs, leurs doutes et leurs faiblesses, ceux qui font ce qu’il faut au moment où il faut le faire et qui le font bien, ceux qui trouvent la force de repousser les limites et de lutter jusqu’au bout. Je parle de cet instant là maintenant pas de ce qu’il s’est déjà passé ni de ce qui pourrait arriver plus tard, je parle de maintenant, de nous, maintenant, tout de suite, ici, et il va falloir que vous preniez une décision, c’est le moment de choisir, le moment de décider quel genre de personne vous êtes. C’est le moment et j’espère que vous trouverez la force de vous dépasser.

Tout ça me rappelle beaucoup de choses. Des choses qui ne sont pas si lointaines et qui sont a portée de main, en vérité. Je pourrais tendre la main pour l'avoir mais j'ai peur de tendre la main et vous savez pourquoi ? Parce que quand on tends la main, il y a toujours un infime risque que quelqu'un nous abatte une spatule sur notre paume. Au final, on peut tendre la main, on peut toujours le faire. Mais il y a le risque de se faire battre et je ne veux plus prendre ce risque tant que je n'aurais pas acquis certaines certitudes. Je pourrais tout plaquer, je l'ai déjà fait. Je pourrais faire volte-face et détruire tout ce que j'ai construit pour rebâtir quelque chose qui, à mes yeux, vaut la peine d'être construit. C'est comme un projet, on l'imagine, on le dessine, on se fait toutes les alternatives possibles et on décide enfin de le réaliser ou pas.
Moi j'y crois. Et toi ?
Flirter c'est quelque chose de drôle et de passionnant à la fois. Il y a plusieurs alternatives en vérité. Soit, on ne connait pas bien la personne et on use de la tentation, de la flatterie. On peut faire semble d'avoir une infinie confiance en soi et un égo surdimensionné pour se donner un air cool, pour que l'autre personne ait confiance en nous. La confiance est la mère de toute relation. Est-ce que j'ai confiance en toi ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je ne sais plus comment te cerner, je ne sais plus comment te définir. Je veux juste savoir ce que tu penses. C'est trop demander je pense. Parce qu'on sait tout les deux pourquoi tu ne le fais pas. De chaque côté, ça pourrait faire mal, quoi que tu dises. Quel que soit les paroles que tu pourras prononcer, cela pourra faire énormément de dégâts. Je ne te parle pas que de nous, je te parle du reste. Il n'y a pas d'excuse pour ne pas le faire, juste des vraies raisons. Parle moi. Aime moi. Déteste moi.
Sinon y a l'autre méthode, de foncer comme un bourrin et d'en voir les conséquences. Mais souvent, cette méthode fait bien trop de mal, fait encore plus mal que l'autre méthode. Et on la regrette. On prend des décisions et on prononce des paroles à chaud. Le lendemain, on les regrette déjà, mais c'est bien trop tard. Tout est déjà changé et on ne peut plus revenir en arrière.
Ca me fait penser à deux citations juste. A vous de choisir laquelle convient la mieux. "On sait ce qu'on perds, pas ce qu'on gagne" et "Le pré du voisin est toujours plus vert que le notre".
A nous de faire la juste décision.

Je me redresse, je me mets en position assise. Je la vois sortir de l'eau, ses fringues collant à son corps et laissant apparaître ses courbes. Ca ne m'intéresse pas. Je cherche du terre-à-terre avec toi. Je cherche des mots, je cherche quelqu'un de profond, je cherche quelqu'un qui me correspond pas physiquement mais mentalement. Quelqu'un de cultivé, quelqu'un qui à de la répartie, quelqu'un qui me fait rire, quelqu'un qui n'est pas stéréotypé, quelqu'un qui a une jeunesse et qui est prête à la vivre totalement, quelqu'un qui peut me dévorer des yeux, quelqu'un qui n'a pas froid aux yeux, quelqu'un qui peut faire n'importe quoi avec moi, parce que c'est moi. Tu te poses à côté de moi et je sens ton épaule qui vient coller à la mienne. Je fais le tour de ton corps avec mon bras et pose ma main de géant sur ta petite épaule, tout ça avec douceur.
On regarde devant. Est-ce que ça représente notre avenir ? Parce qu'il est foncé, mais il y a des étoiles. Si on prends la peine de les suivre, on pourrait voir leur éclat argenté qui ferais briller nos yeux. On serait juste heureux je crois. Prends la peine d'y croire.
Je sens ton visage qui se tourne tandis que mes yeux se ferment. Je me souviens d'une chanson qui me fais glisser dans une douce mélancolie. Tes lèvres viennent chercher ma joue puis le coin de mes lèvres tandis qu'un frisson s'empare de mon corps, hérissant tout les poils de mon corps. Je sens ta chaleur et j'aimerais la sentir encore. Je vais en rêver je le sais. Je ne veux pas que tu partes, je te veux à nouveau contre moi. Je veux à nouveau entendre ta voix, entendre ton rire, voir ton sourire et toutes ses expressions chez toi. Mais pour l'instant je profite de l'instant présent.
Parce que je n'ai que ça à profiter de toi.

Je tourne légèrement la tête pour qu'elle puisse attraper mes lèvres. Parce que je redemande de ses baisers et de sa manière d'embrasser. J'ai envie de retrouver tes lèvres. Je viens de tourner la tête et sa main a rejoins ma joue gauche. Ta main est douce et rassurante. Elle vient capturer mes lèvres avec ses lèvres. C'est agréable, sa bouche et légèrement entrouverte et ma langue s'y fraie un passage. Tandis que nous nous embrassons passionnément et langoureusement, je fais basculer son corps vers l'arrière, vers le sol. Pour qu'elle se couche et pour que je me penche sur elle, tout en continuant de l'embrasser. Sans mettre un poids sur toi, sans t'oppresser pour ne pas que tu t'écroules.
Je ne veux pas que tu t'écroules, je veux juste te soutenir et faire de toi une femme plus heureuse. Je veux faire de toi quelqu'un de bien, je veux être ton guide, ton mentor et ton amour. Je veux être un terme qui serait pour toi synonyme de tout. Je ne veux pas t'envahir, je veux simplement prendre place dans ta vie, m'immiscer et me faire une place dans ton chaud et petit coeur. Il a déjà trop souffert, je sais mais je ne suis pas comme ça. Je ne ferais pas tout péter de l'intérieur. Ou alors tu ne me fais pas confiance.
J'éloigne légèrement mon visage du tiens et je regarde la belle prunelle de tes yeux comme s'il m'était donné de regarder la chose la plus merveilleuse du monde. En vérité, ça doit l'être. Je pose la paume de ma main gauche sur ton oreille doucement, pour qu'elle ne soit plus agressé par le silence sourd et bruyant, puis je caresse doucement ta joue avec mon pouce. Je crois que je commence à t'aimer.

"Soit un homme, on nous le dit tout le temps. Mais au fond ça veut dire quoi ? Qu’il faut être fort, qu’il faut savoir se sacrifier, qu’il faut gagner à tout prix ? Peut-être que c’est plus simple que ça. C’est peut-être savoir accepter ses faiblesses. Parfois être un homme, un vrai, c’est savoir mettre sa fierté de coté, reconnaître la défaite et simplement tout recommencer."

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyVen 12 Juil 2013 - 21:39

« Te parler du bon temps, qu'est-mort ou qui reviendra »

J'aimerai crier, parfois. Crier, péter un câble, casser toutes les règles et hurler. Devenir folle aux yeux des autres mais retrouver la stabilité que j'ai eu un jour. Elle a beau s'être enfui, je sais que je pourrais, un jour, retrouver un équilibre. Si seulement c'était un peu plus facile ! Si les gens.. pouvaient tout voir. Je ne leur en veux pas. Mais si seulement quelqu'un pouvait tout voir, l'étendu du no man's land de mon coeur. Si seulement quelqu'un pouvait tout comprendre et me dire quoi faire.
Parce que je suis lasse d'être seule, et terrifiée.
Surtout terrifiée.
Mais tant que personne ne le vois..
Je tourne la tête avec douceur. Ouais, surtout pas lui. Je me pince les lèvres en profitant la chaleur de son coeur contre le mien, m'empêchant d'avoir froid, bien que les côtes américaines soient chaudes. Le sable, par ailleurs, a conservé la chaleur des derniers raisons du soleil. Mes lèvres toujours étirées dans un sourire. J'ai l'impression d'être tellement fausse, si vous saviez ! Mais personne ne le voit.
Heureusement que les jumeaux sont là pour me faire sourire. Puis Shybaï, Takeji, Salim, Ichiru, et tout le beau monde. Je suis heureuse, vous savez. Dire le contraire serait vous mentir à vous tout comme à moi, et serait aussi renier la vie que je mène. Mais renier le tqui me bousille le coeur, le ventre, et m'aspire tout entière, serait mentir aussi. C'est comme un gouffre qui avale toutes les choses heureuse de ma vie dans des moments bien précis. Et ça, ça me brûle. Tout entière.
« Je t'aime. » « D'accord. »
La vie est une injustice tellement dure à supporter parfois. « Mais c'est vrai ? C'est vrai ce qu'elle m'a dit ? Tu es malade ? » Je soupire, fatiguée de me battre contre tout, pour tout, avec personne.
Levant la tête, je m'imagine simplement m'endormir sur cette plage, pour toujours. C'est une idée en l'air, comme beaucoup de chose. Et pour m'endormir à jamais, j'aimerai être seule, forcément. Ah, la solitude.. On la redoute autant qu'on l'aime.
Je l'aime fort. Très fort.

Il plonge ses iris dans les miennes, et si le monde ne devait être que d'une seule couleur, je voudrais que ça soit celle là. « Qu'importe la couleur d'un regard, ce qui importe c'est ce qu'il exprime. » J'aimerai me noyer dans l'océan de ses prunelles, boire la tasse et crever dans ce verre d'eau.
J'ai les idées sombres, quel dommage par une si belle nuit étoilée.

Il pose sa mains sur mon oreille et je ne comprend pas. Est-ce un jeu ? Ais-je loupé quelque chose ? Peut être a-t-il dit quelque chose que je n'ai pas dis. Mais toujours est-il que je ne saisis pas pourquoi il veut me priver du bruit du roulement des vagues. Je ne dis rien, formant quelques mots au travers de mes lèvres. « Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.
Je ne vous parlerai non plus d'injustice et de droit.
Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance.
Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous.
Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain.
Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
Je souris devant le mantra qui se fait emporter par le vent, envolé par la brise marine qui soulève mes cheveux qui se relève, sauvages, ayant séché. Ceux de Matt font de même, bruns, soufflés par l'Impétueux.

- Look at the stars. Look at they shine for you. And everything you do. Yeah they were all yellow, je chantonne très bas.

J'espère qu'il reconnaît, Coldplay, j'aurai l'air moins conne. Mais après tout, si c'est lui qui ne connait pas.. Se serait lui l'imbécile, l'abruti sans aucun doute possible ! Enfin.
J'aimerai tout oublier. Etre amnésique. Mais que quand ça m'arrange, ça.. ça c'est inévitable.
Je dégluti, lèvres pincées, en pensant au fait que je finirai par devoir partir, gardant ce gars là au fond de ma mémoire. Pas au fond de mon coeur. Il déborde déjà trop pour que je me permette d'y mettre les futilités d'une nuit sans étoiles.
Si je n'avais pas sauvé la nuit, nous serions dans un noir opaque, terrifiant. Comme le noir qu'il y a sous notre lit. Le noir ténébreux qui pourrait cacher tous les monstres de notre enfant. Qui pourrait cacher des bras qui vous kidnapperaient au loin.
Torin revient. Je n'en peux plus.
Torin, revient. Je ne vis plus.

Je m'étonne encore de l'acidité des mots. Du piquant sur la langue quand on les avale pour ne pas les dire surtout. J'ai l'impression qu'ils restent à courir sur nos carde comme sur une planète ronde. De vrai marathoniens ! Le cerveau passe cinquante pour cent du temps à re faire des situations passées, pour les rejouer de manières parfaite.
Si seulement j'avais pu lui cracher tous ses mots à la gueule pour qu'il comprenne à quel point il m'avait blessé !
Si seulement.
Mais j'ai préféré, mon égo cramponné à mon palpitant, faire la fille juste un peu touché. C'est plus simple. La prochaine fois, je planterai la dague de l'indifférence dans son coeur. L'indifférence est le meilleur des mépris, c'est bien connu.

- Tu es déjà allé dans l'Océan Indien ?

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MessageSujet: Re: Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.    Swim so fast but sink so low you think too long and you never know.  EmptyDim 20 Oct 2013 - 19:56

L’eau a coulé sous les ponts depuis ce jour là et qui sait comment j’ai évolué, comment j’ai perçu tout ce qui est arrivé et en quoi cela m’a affecté dans l’être que je suis maintenant. Je dirais que cet épisode de ma vie a été dans l’ensemble bon. Dans l’ensemble oui, parce qu’avec le recul je me rends compte que j’ai pas mal morflé. Je me suis souvent voilé la face en me disant que c’était quelque chose qui allait s’aplanir et se stabiliser avec le temps. Mais on ne s’est jamais vraiment stabilisé n’est-ce pas ? On est resté instables, tel deux électrons dans un atome, incapable de rester sur la même longueur d’onde.
Je me revois dans l’ombre du ciel voilé de cette nuit là, je regardais aussi bien la mer que tes yeux, quoique je te consacrais un peu plus de temps tout de même. Je me souviens de ta jeunesse, de tes traits frais et de ton sourire. Je me souviens de ton franc parler tantôt énigmatique tantôt sulfureux. Il suffisait de te parler directement pour que tu répondes directement. Si on faisait des détours, tu n’étais que plus étrange.

Je crois que le mystère est quelque chose qui m’a toujours attiré chez toi. C’est vrai. On est rapidement lassé de quelqu’un dont on connaît tous les aspects. Chaque fois avec toi c’est la surprise, vas-tu être aussi glaciale qu’un rocher arctique, aussi enjouée qu’un boute-en-train, bien que cela s’est rarement produit, ou tout simplement me jeter telle un jouet que l’on aurait usé mais qui n’est plus amusant maintenant ? Tous ces mots qu’on s’est échangé, ça ne m’a jamais permis de te cerner même si j’ai bien une idée sur la question de qui tu es. Je crois savoir qui tu es au fond. Tu crois que tu n’as pas vendu la mèche, bien sûr. On croit toujours avoir une partie de secret sur nous, mais parfois il y a un trou dans la carapace et il est facile de s’infiltrer pour voir ce qu’il y a en dessous. Autre chose qu’une façade imperméable. Autre chose qu’un énième rôle que tu jouerais en me faisant croire que c’est vraiment toi. Le vrai rôle que tu joues je ne sais pas si je le verrais un jour. Ca blesserait sans doute trop ton orgueil de le montrer.
Il n’y a pas autant de malheurs que tu crois, tu n’es pas plus touchée que les autres par le mal que la vie peut apporter. T’es une fille, comme les autres. T’as peut-être un petit truc en plus mais rien qui pourrait te propulser au devant de la scène, faire de toi une super star. Mais au fond ce n’est pas ce que tu veux n’est-ce pas ?
Même si t’as l’impression que je fais l’étalage des défauts, je voulais te dire tout de même que je t’appréciais malgré tout ce que tu avais fais de moi et réciproquement.

Je me revois, tenant mon portable et t’écrivant un long texte comme j’avais l’habitude de le faire. Mon baladeur me soufflait dans les oreilles un air de piano qui se prolongeait par une guitare. Là aussi une carte que tu n’as pas su joué. Ou est-ce moi qui n’ait pas su la jouer ?
Y a quelques temps c’était pas si impur que ça.

- Look at the stars. Look at they shine for you. And everything you do. Yeah they were all yellow.

Je reconnais Coldplay. J’aime bien ce groupe même si ce n’est définitivement pas mon préféré. Ni mon morceau préféré d’ailleurs bien qu’elle soit agréable à l’oreille. Toi tu te soules à ce genre de musiques.
Moi je préfère que ça tape dans mon oreille pour oublier.
On a des points communs qu’on n’a jamais su exploiter. On a des divergences dont on n’a jamais su parler. Etait-ce finalement une embellie trop courte pour pouvoir dire que l’on a su tiré le meilleur l’un de l’autre ? Probablement.

- Tu es déjà allé dans l'Océan Indien ?

Je te regardais d’un air doux, en apparence.
Mon corps et mon âme ont envie d’hurler mais ma bouche s’étire en un large sourire. Je profite des instants que j’ai avec toi car qui sait quand seront les prochains ? Même Lui ne le sait pas.

- No ones got to take me alive, the time has come to make things arrived, you and I must fight for our rights. You and I must fight to survive.

Je ne pense pas que tu vas reconnaître. Même si j’ai tendance à parfois sous-estimer ta connaissance musicale. Peu importance. Je suis tolérant envers toi. Jusqu’à un certain point.
Puis j’hoche la tête positivement.
Ca a plus vraiment de sens maintenant hein ?

- Mais pas avec une fille comme Toi.

Parce que même si j’ai sorti les griffes pour me protéger, je serais ravi de te reprendre entre mes coussinets pour à nouveau te protéger.

_________________

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