Bad hangover [+18]

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 Bad hangover [+18]

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Bleuann W. Soul
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MessageSujet: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyDim 30 Avr 2017 - 22:18

Bad hangover [+18] 682010imgres

« L'alcool a été fait pour supporter le vide de l'univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l'espace leur silencieuse indifférence à l'endroit de votre douleur. »

Le réveil est difficile.
Tu n’aurais peut-être pas dû boire autant hier soir. Mais une fois de plus Green te fuit, tes parents t’ignorent et tes autres frères t’oublient. Tu te rappelles encore d’il y a quatre ans, lors de la prise du Mystery Orphanage. Le sang, la mort qui suinte et les sorciers noirs qui triomphent. Pendant des années Orpheo avait régné et il avait suffi d’une simple alliance entre Croix et Rosenrot pour vaincre... Depuis le monde magique était en guerre. Anja t’envoyait souvent tuer et le sang chaud collait sur tes mains. Pendant un moment, tu avais espéré - cru même - que dans ce nouveau monde tes parents seraient fiers de toi. Que tu pourrais apercevoir une lueur de fierté ou même d’amour dans leur regard.
Que dalle.
Alors tu suivais les ordres sans vraiment réfléchir. Tu n’aimes toujours pas tuer, mais tu fais ce qu’on te dit sans trop y penser. Peu à peu tu deviens une machine. Tu tues. Tu chantes. Tu t’entraînes. Et parfois tu traînes dans les bars, t’agrippant à des choppes afin d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, que personne ne t’aime.
Et parfois tu offres ton corps à des inconnus. Comme hier soir.

Il était beau, ou en tout cas les vapeurs de l’alcool le rendait beau. Et drôle. Dès qu’il ouvrait la bouche, tu avais envie de rire. Même si tu ne comprenais pas tout à ses paroles, la tête te tournait déjà. Son nom ? Tu l’as oublié, à vrai dire tu n’es même pas sûr qu’il te l’ait dit à un moment donné. Qu’importe ?
Maintenant vous êtes là, dans un lit minable de la chambre d’hôtel pourrie que tu payes quelques livres quand tu viens en mission à Londres. Et tu as un terrible mal de crâne. Tu aimerais bien que cet inconnu parte le plus rapidement possible afin que tu puisses t’enterrer dans ta couette avec une tasse de thé, mais il ne semble pas vouloir se réveiller. Qu’es-tu sensée faire ? Préparer du café ? Tu n’as pas la force de te lever. Et puis c’est ridicule, tu ne vas pas faire un café pour un mec que tu ne connais même pas alors que toi même tu n’aimes pas ça. Le secouer ? Lui balancer un verre d’eau ?
Le mieux serait sans doute d’attendre qu’il se réveille...
Alors tu te recouches dans le lit et tu attends.

Ton mal de crâne t’empêche de te rendormir mais ne t’empêche pas de penser. Et le fil de tes réflexions t’emmène à Myaw, l’esclave de Red. C’est toi qui l’a trouvé quatre ans auparavant à l’orphelinat. Au début elle t’avait rappelé Chloé, la meilleure amie de Green et tu t’étais demandé si la petite n’était pas ta nièce. C’est pour ça que tu avais insisté auprès de ton père pour la prendre en esclave et il avait accepté de la donner à Red. Ainsi tu avais pu prélever son sang et comparer son ADN avec celui de son frère.
Rien.
Ce n’était pas sa fille. Quelque part ça t’avait soulagée. De savoir que Green ne semait pas des enfants comme ça derrière lui. Tu espérais que, s’il en avait un jour, il saurait les aimer. Pas comme vos parents. Un vrai amour. Comme quand il t’aimait lorsque vous étiez gosses.
Ainsi Myaw n’avait aucun lien de famille et sans doute aucun lien avec Chloé. Au fil du temps, tu t’étais persuadée que ce n’était qu’une coïncidence cette ressemblance. Et tu avais commencé à bien apprécier l’enfant. Elle était gentille. Vraiment gentille. Elle n’avait même pas l’air d’en vouloir à Red alors qu’il lui faisait subir parfois des horreurs. Myaw ne se plaignait jamais et te souriait toujours alors même qu’elle était présente lorsque tu avais assassiné une de ses amies. Mais en quatre ans l’enfant t’avais pardonné et parfois tu pouvais presque lire dans son regard qu’elle se disait que ce n’était pas ta faute. Que tu étais née dans cette famille et que tu n’avais pas eu le choix.
Quelque chose incroyable émanait de la fillette. Quelque chose que ton pouvoir d’empathe n’avait jamais ressenti auparavant.
Une sorte de pureté enfantine.

La forme à côté de toi daigne enfin à bouger. Ton mal de tête a un peu diminué, même si tu dois sans doute avoir une sale tête avec tes cheveux tout emmêlés et ton mascara qui a coulé. Tant pis. Hier soir ça n’avait pas trop l’air de déranger ton inconnu. Et s’il regrette en voyant ta tête ce n’est pas ton problème. Peut-être même partira-t-il plus rapidement ?

- Salut.

Tu espères qu’il ne te demandera pas ton numéro de téléphone. Ça t’apprendra à ramener des mecs chez toi. Règle n°1 des coups d’un soir : toujours aller chez le mec. Afin de pouvoir t’éclipser discrètement pendant qu’il dort encore et ne plus jamais le revoir. Tant pis. Tu y penseras la prochaine fois. Si ta tête ne tourne pas trop.
Qu’importe.


Dernière édition par Bleuann W. Soul le Sam 17 Juin 2017 - 23:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMer 10 Mai 2017 - 16:07

She took me tanzen

Ouch. Un truc qui tape contre les parois de la boite crânienne qui semble faite de métal. Depuis quand ma tête est-elle devenue une caisse de résonance ? Au moins, Ange était recouvert de draps, qui sentaient bon le propre. Bon le propre, et un peu l'alcool, aussi. Un peu le sexe. Il a la tête enfouie dans un oreiller, et il n'ose pas l'en dégager. Allez. Il la tourne sur la droite, et il voit vaguement du parquet, une table de nuit. Sur le parquet, il y a un emballage de capote. Chouette. Chouette parce que d'une part, il se souvient qu'il a eu une relation sexuelle qui était agréable, très agréable maintenant qu'il s'en souvenait. Une fille toute fine, musclée, aux joues creusées, aux lèvres pleines la peau douce. Mais agressive, la peau, acide. Chouette aussi parce qu'ils s'étaient protégés. Et chouette parce que malgré l'alcool, il avait eu la présence d'esprit de ne pas faire fuir la jeune femme en essayant de dessiner une rune de contraception sur elle. Il aurait eu l'air con. Il avait probablement eu l'air con, puisqu'il était bourré. Déjà qu'Ange pas bourré, il fait des blagues nulles, mais alors Ange bourré, on atteint des sommets.

Sa main gauche tapote sur les draps en rythme avec la musique d'hier dans le bar, un léger sourire se dessine sur ses lèvres sans que personne ne puisse le voir. S'il savait qu'il avait couché avec une sorcière noire. S'il savait qu'un des frères de cette fille possédait à présent Myaw.
Mais Ange ne savait pas. Tout ce qu'il savait c'était qu'il était de bonne humeur, malgré un sacré mal de crâne et une haleine de vieux pirate, parce que dans les brumes de ses souvenirs flottaient des images de leurs corps entremêlés, la sensation d'être à l'intérieur de cette fille titillait encore un peu son entrejambe. Elle avait une belle respiration saccadée. Il n'avait pas été très doux. Elle avait ri à tout ce qu'il disait. Ses cheveux bruns, épais, qui bouclent au bout, aux reflets vaguement roux, ses lèvres roses et même sa petite poitrine l'avaient tellement excité, il n'avait pas été doux, donc. Son désir était parti comme un cheval au galop. Sa peau tatouée avait ondulé sur la sienne, si pâle. Son nom. Son nom c'était... Une couleur. Bleu. Bleu. Bleu. Il ne se souvenait que de Bleu. Mais personne ne s'appelle Bleu, si ? Qui s'appelle Bleu ? Qui s'appelle Ange, me direz-vous.

C'était dans un bar de Londres, un peu branché. Il traînait avec quelques potes. Un exorciste, comme lui, et trois humains, innocents. "Hé Ange, raconte à Bleu (?) ta blague sur les écureuils licornes". Il croyait se souvenir avoir parlé allemand, et qu'elle s'était moquée de son léger accent écossais. Dire que sa mère était allemande. Alors, cette fille était allemande ? "Je te paie un verre". A partir de là, elle l'avait écouté parler pendant des heures. Toute la soirée. Qu'est-ce qu'il était bavard. Et qu'il avait aimé avoir ses yeux bleus plantés sur lui pendant qu'il racontait une autre version de sa vie. "Je suis soigneur dans un zoo". Méouibiensûr. C'était sa version préférée de sa vie d'humain innocent.
Ils avaient dansé, se sentant vite encombrés par leurs vêtements. Et là, il avait soulevé une mèche de cheveux pour murmurer... Quoi déjà ? "J'ai envie de toi ?" ou peut-être "j'ai envie de te faire l'amour". Oh god, pas ça. Pas le premier soir. Pas pour les coups d'un soir. En tous cas, il n'avait pas dit, "on baise ?". Non, en fait, il avait dit "viens on sort". Voilà. C'était ça. Plus tard, lorsqu'il s'était trouvé nu sur elle, il avait dit "j'ai envie de toi". Parce qu'il était con. Enfin en tous cas, maintenant, ça sonnait con dans son esprit.

Il grimaça. Il s'en voulait soudain d'avoir oublié qu'il vivait dans un monde tout cassé, déchiré. Sa meilleure amie, sa jumelle, avait adopté ses neveux. Sa petite protégée était aux mains des sorciers noirs. Ses professeurs étaient disséminés aux quatre coins du monde. Il empoigna rageusement le drap housse et se redressa. Il avait mal au fond du ventre. Il s'assit sur le côté du lit, plissant les yeux à cause de la lumière qui filtrait à travers les rideaux de la chambre d'hôtel.

"Salut"

Il se retourna.

Bang, bang.

She shot him down.

Des yeux bleu clair, oui, mais terriblement sombres. Une chape de plomb sur ce corps tout entier, tout à coup. Ce n'était pas le mascara qui avait coulé, les cheveux emmêlés ou encore les cernes qui faisaient cet effet. Non c'était autre chose. Un fardeau, une austérité morbide dans cette fille, partout en elle. Et il la trouvait toujours magnifique. Elle ajoutait à sa douleur, sa culpabilité d'avoir fait le jeune con alors que c'était la guerre, mais en un sens, la rendait plus sourde. Il sentit son sexe le picoter de nouveau. Trop de désir, Ange, trop de rage. Douleur. Il avait de nouveau envie d'elle. Il se tortilla relativement discrètement afin de placer les draps de façon à ce qu'ils puissent masquer son début d'érection. Il ne lui sourit pas, parce que cela lui semblait inapproprié.

-Salut... bien dormi ?

Il passa une main dans ses cheveux ébouriffés. Son regard fit le tour de la pièce, de leurs vêtements artistiquement éparpillés. Une chambre d'hôtel, donc. Son estomac commença à grogner. Bien, après le pénis, c'est lui qui s'y met.
Ange planta son regard dans celui de l'inconnue, appelons la "Bleue" décida-t-il mentalement à ce moment là.

-Est-ce que ça te dérangerais si je prends une douche, là, vite-fait ?

Elle avait clairement envie qu'il se barre d'ici, mais il n'avait pas envie de partir d'ici avec une bosse dans son pantalon, histoire que tout Londres puisse en profiter, il voulait gagner un peu de temps pour que ça se calme. De l'eau froide ce serait parfait. Le fait que visiblement elle n'avait aucun désir de prolonger la nuit avait provoqué un petit pincement dans son cœur, comme à chaque fois qu'il se réveillait à côté de quelqu'un, homme ou femme, parce qu'au fond, Ange était un romantique. Il appréciait le sexe, mais espérait bien un jour trouver quelqu'un. Son quelqu'un. Comme Luka et Logan. Comme Louis et Carla. Comme Jonathan et Nérys, comme Shybaï et Takeji. Comme Ian et Autumn. Comme les Who. Comme les Khayman (il avait reçu un faire-part de naissance venant de Paris). Mais ce n'était pas le moment. C'était la guerre. Et Bleue, cette fille, là, était si froide et grave qu'elle ne pouvait que le ramener à ces événements tragiques. Décampe mec. Taille-toi.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMer 10 Mai 2017 - 18:19

Une boîte de capote traînait, abandonnée sur le parquet. Preuve des ébats nocturnes dont tu n'avais qu'un vague souvenir. Deux corps en sueur dans la nuit, une râle de plaisir presque d'agonie, une jouissance dans l'orgasme. Petite mort.
Jouir c'est mourir encore et encore.

Tu oublies ta réflexion lorsque tu sens le corps à tes côtés bouger. Tu n'as toujours aucun souvenir de son nom et qu'une vague idée de son visage. Aussi ne peux-tu t'empêcher de le regarder lorsqu'il se tourne vers toi avec une certaine curiosité.
Tu le ne trouves pas si moche.
Même presque beau.
Ce n'est déjà pas si mal. Tu n'as pas vraiment confiance dans les goûts de l'ivresse et tu t'es déjà retrouvée plus d'une fois face à des hommes laids. Ce n'est jamais agréable, surtout lorsque ta tête vrille encore.
Lui n'est pas si mal, mais il a un défaut. Celui d'exister et de polluer ton lit. Parasite. Tu ne veux plus de lui ici et tu gardes donc une mine renfrognée pour bien le lui faire comprendre. Quelque part, tu te dis que tu lui rends service également ; il ne faut pas qu'il reste à côté de quelqu'un comme toi. Un déchet. Personne ne mérite ça, même pas un humain. Même pas un mêlé.
Tu es tellement concentrée sur le visage étrangement esthétique de l'inconnu que tu ne remarques même pas le désir pointer sous les draps et qu'il tente discrètement de dissimuler.

-Salut... bien dormi ?

Sa voix basse, encore enrouée te gêne un peu. C'est toi qui a brisé le silence, pourtant tu n'as pas vraiment envie d'engager la conversation. Alors tu hoches juste la tête, espérant que cette réponse laconique suffira à le faire saisir ses habits et à fuir, loin de cette aura malsaine que tu dégages.
Soudain l'homme plante ses yeux dans les tiens et, comme si une une digue c'était soudain ouverte, ton don d'empathe te percute en pleine tête. Tu ne peux plus ignorer le désir qui émane de ton coup d'un soir. Apparemment les noeuds dans les cheveux, les marques de mascara sous tes yeux et les bleus dus à l'entraînement et à tes derniers combats et à présent bien visible dans les rayons du soleil qui filtrent par la fenêtre ne semblent pas le rebuter. Il ne doit voir que ta nudité, les muscles fins de ton corps, tes petits seins à peine dissimulés par le drap.
Ton pouvoir t'envahit et fait monter le désir en toi également, presque malgré ta volonté. Tu regrette le collier de bois gravés de runes que tu as décidé de laisser chez tes parents en te disant que l'alcool embuerait suffisamment tes perceptions.
Nouvelle règle : les jeter de chez toi la nuit même.

- Est-ce que ça te dérangerais si je prends une douche, là, vite-fait ?


Non, mais je viens avec toi. Tu retiens ces quelques mots dictés par ton pouvoir avant qu'ils ne franchissent la barrière de ta langue. Tu dois être plus prudent Bleuann. Ou la boîte échouée sur le sol risque de se retrouver un peu plus vide.
Après tout pourquoi pas ? Tu n'as rien à faire de ta journée. Comme d'habitude. Personne ne t'attend nul part, à présent que tu as achevé ta mission.

- Non, mais je viens avec toi.

Tu lâches finalement ta pensée. Après tout il est là et il n'est pas moche. Il a envie de toi qui plus est. Alors pourquoi pas utilisé cela ?
Il pourra partir plus tard.
Ou jamais.
Tu retiens un ricanement à cette pensée. Personne ne voudra jamais rester avec toi Bleu. Pas plus d'une nuit, un matin. Tu es trop étrange. Trop folle. Tu fais peur aux humains et les sorciers ont pitié de toi. Les seuls à te supporter sont tes frères.
Étaient tes frères.
Ils s'en fichent à présent, trop concentrés sur leur vie respective. Et Green qui te hait...

Tu as envie de l'inconnu à présent, vraiment. Tu as besoin de combler ce manque d'amour par autre chose, n'importe quoi. Des lèvres qui s'écrasent sur les tiennes, des peaux qui se frottent, une petite mort entre tes flancs.
Alors autant profiter du corps de cet homme avant qu'il ne se rende compte que tu es folle.
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Ange H. Rejes
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyLun 29 Mai 2017 - 18:22

Hiding what we wanna share
Take my hand I'll take you there


Elle ne répondit pas à sa question. Enfin, seulement par un hochement de tête. Visiblement, elle avait envie qu'il vire. Et lui avait toujours envie d'elle. Il passa alors une main dans ses cheveux, posant les yeux sur le parquet, de nouveau, rougissant légèrement, et espérant qu'elle ne verrait pas ça.

Mais soudain des mots sortirent de sa bouche. Elle avait une voix de verre un peu brisé, fêlé. Ses yeux bruns se dardèrent instantanément sur les siens, tout bleus, tout démaquillés. Elle voulait venir avec lui, dans la douche. Ça le soulagea, étrangement, cette idée de sexe un peu sous l'eau, fluide. Ça l'excita encore plus, aussi. Il eut envie de l'embrasser et de la prendre tout de suite, sur le lit, dans les draps tout ébouriffés. Mais il se retint. Ange repoussa le tissu froissé qui recouvrait ses genoux, évitant de regarder son sexe qui l’embarrassait tout de même un peu, et fit le tour du lit afin de prendre la main de Bleue.

Il la souleva presque, tant elle était fine, et la traîna donc jusqu'à la salle de bain, dont il activa précipitamment l'interrupteur, avant de faire couler l'eau de la douche.
Là, il se retourna, et la regarda encore, avec du feu dans ses iris et dans ses reins, il l'embrassa un coup, leurs sexes s'effleurant à peine.
Sans douceur, mais avec désir et considération, le mêlé plaqua le dos blanc, fin et musclé de la jeune femme contre le mur carrelé de la douche, et, une main posée contre la paroi, l'autre caressant de façon pressante la courbe de ses hanches, il l'embrassa de nouveau, avec passion, comme s'il voulait la dévorer, ou brûler avec elle, se noyer, sous le jet d'une douche.

L'eau était glacée, et délicieuse. Tout comme le corps de la brune collé au sien. Il embrassait ses seins, leur faisait presque goûter la dureté de ses dents, agrippait ses cheveux emmêlés, étourdi par le désir, un désir qui se mêlait à une douleur sourde. Cette douleur sourde, c'était la gravité du temps présent, la douleur de toutes les lames qui s'étaient enfoncées dans des ventres depuis le début de la guerre, les enfants mêlés morts, les larmes de tous les esclaves, la brûlure des runes de guerre. Sans se douter qu'il déversait toute cette violence, tout ce désir, cet forme d'amour désespéré dans l'autre versant du conflit, Ange plaqua un peu plus fort la Bleue sur le mur, griffant légèrement sa peau au passage, et souleva une de ses cuisses pour l'enrouler autour des os saillants de son bassin, s'accordant une note de douceur pour caresser ses fesses fermes -sportive, nota-t-il-, puis l'autre.

C'était lui qui retenait ce corps encore plus fin et sec que le sien, désormais, mais si doux, violemment, affreusement doux et désirable. Et son pénis était dur et brûlant, une extrémité qui l'attirait irrésistiblement vers cet autre être, cette chair.

Alors dans un mouvement désespéré du bassin, Ange la pénétra, Ange fit l'amour à la guerre. Il fit la guerre à l'ennemi, sans le savoir, il fit l'amour à sa propre douleur, et à celle qu'il ressentait en cette petite femme, probablement perdue, comme lui. Elle dont les lèvres ne lui étaient offertes que pour quelques instants encore. Et la douche les arrosait, les noyaient.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMar 30 Mai 2017 - 10:11

Lorsque tu lui dis, sans la moindre timidité, que tu souhaitais partager cette douche avec lui, tu sentis son désir s'intensifier un peu plus.
Un désir charnel, presque animal qui émane de cet inconnu.
D'un coup, il repousse les draps, dévoilant son corps fin et son sexe gonflé par l'envie qui trahi ce que ton don d'empathe a déjà compris. Il est attirant, désirable et, même si les souvenirs de la nuit passée avec lui son vagues, tu te rappelles une pointe de plaisir émanant de la chaleur de son corps lorsqu'il t'a pénétré.
Ton désir est à son apogée, d'autant plus qu'il est démultiplié par les sentiments de l'homme à côté de toi. Homme qui se lève afin de saisir ta main pour t'enlever, presque t'arracher aux draps qui ont recueilli votre nuit. Tu le suis, tu voles presque à sa suite, jusqu'à la douche, attrapant au passage la boîte de capote à moitié vide sur le parquet.
L'eau te paraît brûlante sur ta peau si froide, si claire. Comme du feu liquide qui vient lécher la glace. Mais tu n'as pas le temps de t'attarder sur cette étreinte chaude que te procure l'eau puisque soudainement, brusquement, deux lèvres s'écrasent sur les tiennes, brisant la frontière de tes dents, une langue pénétrant l'intimité de ta bouche. Ton corps fin s'écrase contre le carrelage blanc qui paraît presque gris en comparaison de la pâleur de ta propre peau. Tu penses à tous ces corps qui t'ont déjà pénétrée, violée, détruite. Tu penses à tous ces moments où tu sentais un autre en toi, t'accrochant désespérément à l'idée que c'était ça, l'amour. Tu penses à tout cela, mais tu te dis que l'inconnu est différent, il n'est pas comme tous les autres. Son désir brûle ses entrailles, certes, comme beaucoup d'autres, ses gestes sont brusques presque douloureux, ce n'est pas le premier ; mais il émane de lui quelque chose de différent. Une sorte de considération, de respect.
Tu n'as pas l'impression d'être juste un corps de plus qu'il baise.
Alors tu t'accroches à lui, tu mords ses baisers, tu grognes contre ses griffures, tu gémis en sentant sa bouche sur tes courbes, tu cries dans ses mains. Entre l'animalité et l'humanité, tu ne te raccroches à plus grand chose si ce n'est à son corps, son corps qui brûle sous tes mains qui le caressent, le frappent, le déchirent.
Tes mains qui fouillent son intimité.
Tu sais que les préliminaires ne dureront pas longtemps, le désir étant trop à fleur de peau. Alors, dans un sursaut de conscience, tu saisi la boîte posée sur le porte-savon afin d'en extraire un emballage carré que tu déchires sans plus réfléchir. Puis tu enfiles le préservatif sur le membre tendu devant toi.
L'envie te brûle. Enfin libérée de cette tâche, tu peux à présent totalement laisser ton animalité sortir de tes tripes. Tes jambes s'enroulent autour des hanches de cet homme dont tu ne connais toujours pas le prénom et que tu as pourtant l'impression de connaître bien plus que tous les hommes précédents avec qui tu as baisé. Tu croches tes pieds l'un contre l'autre dans son dos afin de te maintenir ainsi, dans les airs. Tu te sens si légère, si désirable...
Soudain, dans un mouvement incontrôlable poussé par l'envie, tu le sens pénétré en toi et tu rages de bonheur. Tu adores ce moment, bien plus que l'orgasme. Ce moment si spécial de deux corps en parfaite symbiose, deux corps qui ne font plus qu'un.
Tu as l'impression que jamais tu n'as pris autant de plaisir.
L'eau arrose cette scène alors que tu tentes de retenir le feu en toi. Pas tout de suite, pas encore. Il peut monter plus haut, toujours plus haut. Ça ne doit surtout pas être trop rapide.
Tu tiens à peine deux minutes avant de sentir l'orgasme exploser dans ton ventre.

Tu n'as jamais ressenti ça avant. Tu n'es pas frigide, mais d'habitude tu as besoin de plus de temps pour monter. D'ailleurs, tu ne jouis pas à chaque fois. Et rarement plus d'une fois.
Sous l'eau, tu as trois orgasmes successifs. Trois orgasmes qui déchirent ton organisme, qui te vident de toute énergie. Tu as le même sentiment de vide en toi que lorsque tu utilises trop ton pouvoir et que tu peux à peine bouger après cela.
D'ailleurs là, tu ne peux même plus bouger.
Tout ce que tu peux faire, c'est t'accrocher désespérément à celui qui te fait l'amour, restée accrochée le plus possible alors même que toutes tes forces ont vidé ton être. Tu n'arrives même plus à bouger, à peine à respirer.
Tu es morte pour de vrai cette fois.
Et l'orgasme perd son écho dans tes entrailles folles.

Tu trembles de bonheur, mais si tu savais tout, tu tremblerais d'horreur.
Tu ne réalises pas Bleu, trop pris dans ton plaisir, que l'homme en face de toi et la personnification de tout ce que tu hais. Tu ne sais pas qu'il travaille à Orpheo, que ses alliés ont assassiné tes alliés, que tes frères se sont peut-être même battu contre lui lors de l'attaque du Mystery Orphanage. Tu ne réalises pas que tu ne fais pas l'amour avec un homme, mais avec un ennemi.
Vos deux corps se transforment sous l'eau en une scène mythologique. La guerre personnifiée dans le coeur de deux jeunes gens qui se battent. Le sexe de l'homme devient son épée et le tien ton bouclier. L'orgasme te perd, passant de petite mort à véritable mort. Et l'eau tombe sur vous rouge de haine, comme le sang de vos ancêtres versés.
Vous n'êtes plus deux personnes belles et jeunes faisant l'amour, mais un tableau de Botticelli. L'allégorie de la guerre et de la violence.
Sous les couleurs de la passion.

Tu dirais quoi Bleuann, si tu savais tout cela ? Tu ferais quoi ? Peut-être bien que tu ne ferais rien, continuant à t'accrocher à celui qui t'a vidé comme une héroïnomane à la drogue. Trop prise par la passion, trop éprise de l'impression qu'il t'offre.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMer 7 Juin 2017 - 18:24

Il n'y a que toi, et moi, deux oiseaux mouillés, qui n'osons plus bouger

Ange était épuisé, enivré de ces petits bras musclés qui s'agrippaient à lui, avec l'énergie du désespoir aurait-on dit, un désespoir étrangement agréable. L'orgasme fut délicieusement douloureux, sublimé par la jouissance de la jeune femme contre lui, le prolongement de son propre corps pendant une bonne dizaine de minutes, peut-être un peu plus. Il ne sut pas combien de fois elle vint, mais il la sentait exploser, et il se retrouvait là, nu sous l'eau, presque surpris que ce corps auquel il avait tout donné ne se soit pas désagrégé en en million d'éclats de verre. Mais il l'avait vidée, pas détruite, et elle était incroyablement douce, à présent. Il se sentait comme après un voyage de plus de dix heures en avion, sans dormir, presque tremblant, comme un enfant qui a vécu une journée particulièrement épuisante et qui n'aspire qu'à tomber dans les bras d'un parent pour y dormir, juste y dormir, se laisser aller. Mais Ange se ressaisit.

Il laissa le corps de sa conquête glisser contre son bas ventre, puis ses jambes, collant sa joue gauche contre la sienne, passant une main dans les cheveux emmêlés et trempés, l'embrassant avec douceur. Il ouvrit les yeux. Retirant le préservatif de son sexe et le jetant au loin d'une main il la regarda. Lui offrit un petit sourire brisé. Elle était belle, comme hébétée du plaisir et de la violence qu'ils avaient pris ensemble, d'un commun accord, comme deux instruments de musique, accordés dans une cacophonie sublime. Il détourna vite le regard, et attrapa un gel douche sur le porte savon, en fit délicatement couler dans ses mains, puis les posa sur la poitrine de Bleue, entreprit de la laver. La douleur s'était estompée, elle avait fait place à une infinie douceur, une sorte d'apaisement. Le mêlé se mit à frotter doucement les épaules, les bras, les hanches, les fesses, le sexe, légèrement, et toute la longueur des jambes de cette inconnue.

Puis il prit du shampoing et se plaça derrière la Bleue, savonnant avec soin ses jolis cheveux rendus noirs et luisants par l'eau, il lui massa le crâne en déposant un baiser dans son cou. Elle trouverait peut-être cela inapproprié. Ange s'en fichait. Il voulait juste prendre soin de ce corps, ce corps qu'il trouvait si fascinant, si fragile, et qui lui avait apporté tant de plaisir. Il en prenait encore en cet instant, à faire glisser ces mèches entre ses longs doigts tatoués. Il voulait l'aimer, d'une certaine façon, un peu, discrètement, quitte à tout oublier dans quelques heures. Laisse-moi être ton amant juste pour maintenant. Juste dans le secret de cette chambre.

Sans parler, il la rinça, puis la souleva, d'un coup, à deux bras, un sous ses genoux, un derrière ses épaules. Ils se tinrent une minute sous le jet d'eau tiède de la douche, puis il l'éteint, et, lentement pour ne pas glisser, il attrapa deux serviettes et marcha jusqu'au lit, où il y déposa la jeune femme.

Ange la recouvrit d'une serviette et la frotta légèrement pour la sécher, allongé à ses côtés, sur l'autre serviette, sur le lit, sur les draps en bouchon. Il soupira comme s'il avait accompli une lourde tache, très longue, très éprouvante, mais de laquelle il retirait une rare satisfaction, et laissa retomber sa tête sur le lit, et son bras droit, sa main échouant, l'air de rien, dans le creux de la hanche de l'inconnue.

-Comme tu es belle, pensa-t-il très fort, si fort qu'il lui parla. Par télépathie.

Il sursauta légèrement, conscient de sa bourde, puis se mit à caresser le nombril de la brune, pour se donner une contenance, pour faire comme si de rien n'était. Après tout, les gens ne sont pas supposés pouvoir parler par la pensée, elle pourrait donc très bien se dire qu'elle avait rêvé, que c'étaient les effets de la gueule de bois. Et des orgasmes assourdissants.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMer 7 Juin 2017 - 20:29

L'orgasme vient pour lui aussi et, étonnamment, vous restez tout deux entier malgré le plaisir sanguinaire et animal qui vous a déchiré. Tu t'attends à le voir tomber en morceau, à toi même échouer en millier de brisures sur la céramique blanche éclaboussée par l'eau. Alors tu t'étonnes, presque heureuse, de voir que vous restez tout deux entiers, accrochés pour quelques secondes encore, essoufflés.
Tu n'as pas envie qu'il parte. Tu as envie qu'il reste là pour l'éternité, sa chaleur dans ta chaleur afin de sentir - ou plutôt de ressentir - encore et encore cette impression d'amour qui a émané de votre ébat. Alors quand tu le sens te laisser glisser, t'extraire de cette épée profondément plantée dans tes tripes, l'idée de déchirure s'accroit dans ta tête.
En fait, tu avais raison Bleu. L'orgasme a bien fini par vous réduire en morceau puisqu'il a quitté ton corps et que vous êtes redevenus deux et non plus cet animal bestial que vous avez pu être l'espace d'un instant trop court. La douleur te submerge presque alors que le manque palpite déjà dans le fond de ton âme. Et maintenant ? Il pourrait te laisser là, couler avec l'eau dans cette douche, te noyer dans le chagrin de ne pas te savoir aimer, creuser la déchirure encore plus. Pourtant l'inconnu te maintient contre lui, sa joue contre la tienne, ses doigts dans tes cheveux, sa bouche sur ta bouche. Il est toujours là et ce baiser si doux qu'il t'accorde en comparaison à la violence qui a pu émaner de votre étreinte te rassure, comblant un peu la déchirure et la douleur qui a suivit l'acte.
Enfin les lèvres se détachent et il te regarde comme on ne t'a jamais regardé auparavant, avec un désir qui ne s'arrête pas au charnel mais qui va plus loin, bien plus loin. Le sourire qui s'étend sur les lèvres de l'homme est cassé, un peu comme ton esprit et tu te prends à espérer, bêtement, qu'ensemble vous pourriez vous réparer mutuellement.
Espoir facile qui voile la déchirure béante dans ton coeur.
L'inconnu commence alors à te savonner, un peu comme si tu étais une toute petite enfant fragile. Tu apprécies le contact de ses mains sur ta peau, tu frissonnes aux effleurements de ses doigts et tu te prends à sourire, toi aussi. Un sourire rare sur tes lèvres, sincères. Pour peu tu as presque l'impression que ton corps appartient à une étrangère et que tu n'arrives pas réellement à le contrôler...
Lorsqu'il se place derrière toi pour s'occuper de tes cheveux, ta main se place sur la cicatrice en forme de nuage sur le bas de ton ventre, au dessus de ta hanche. Cette cicatrice que tu voulais tant que Red grave en toi, comme un trace éternelle de votre amour. Cette cicatrice qu'il t'a refusé et que tu as dû faire toute seule. Cette cicatrice qui, encore une fois, prouve que tu n'es rien d'autre qu'une folle.
Le baiser de l'homme dans ta nuque te tire de tes pensées et brûle presque ta peau. Ce baiser, ces gestes doux... tu ne t'y attendais pas. Tu avais ressenti quelque chose de différent dans l'inconnu, mais pas à ce point là. Alors maintenant encore plus tu as envie de t'accrocher à lui, de tomber dans ses bras et de s'étendre à ses côtés.
Tu as envie de tomber amoureuse.
Mais tu es folle Bleu. Vous vous connaissez à peine. Tout ce que tu sais de lui c'est sa qualité d'amant, tu ne te rappelles pas de son nom ni des trois quart de votre conversation de la veille. Pourtant tu tombes fatalement amoureuse de la bestialité de votre rapport et du contraste saisissant de douceur de ses gestes sur ton corps après l'amour.

Il finit par te rincer puis, toujours avec une douceur extrême qui te fait chavirer, il te prend dans ses bras et vous restez là, sous le jet brûlant, à vous regarder simplement dans les yeux. Pas de baiser, pas de mots, juste un regard et le silence qui suffisent pourtant. Tu sens au fond de toi que parler serait de trop et risquerait de briser l'instant.
Enfin, il éteint l'eau puis sort lentement de la douche, saisissant au passage deux serviettes. Il te porte ensuite comme une reine, une reine un peu folle, un peu dingue, un peu démunie, jusqu'au trône qu'est le lit. Il te recouvre alors, d'un geste que tu trouves presque pudique, puis te frotte doucement pour éponger l'eau qui dégouline de ta peau.
Lorsqu'enfin il s'allonge à côté de toi, sa main frôlant le creux de ta hanche, tu l'observes avec de grands yeux, comme un bébé qui découvre pour la première fois le monde qui l'entoure. C'est ainsi que tu vois ses lèvres parfaitement immobile et sa voix si audible.

- Comme tu es belle.

De la télépathie ? Aussitôt tu fronces les sourcils alors qu'un espoir fou éveille ton coeur. Serait-il possible... Tu l'observes à la dérobée alors que lui commences à fuir ton regard, sa main tournant autour de ton nombril. Il se passe quelque chose, tu le sens en lui, il est troublé comme s'il voulait cacher ce que tu pressens être un pouvoir... Bien sûr, c'est logique ! Il pense que tu n'es qu'une simple humaine innocente et ne peux pas parler ouvertement de la magie devant toi. Mais toi tu l'as entendu, dans ta tête, et tu ressens à présent une tension anormale émanée du corps nu du jeune homme à tes côtés.
Se pourrait-il qu'il soit comme toi ?
Ton âme tremble à mesure qu'un futur se dessine dans ton esprit. Tu imagines sottement que cet être qui fait si bien l'amour puisse tomber amoureux de toi. Tu projettes vos rencontres, votre amour fou. Il serait sorcier, comme toi, alors tu pourrais le présenter à tes parents. Te marier ! Avoir des enfants... Tu serais la première de ta famille à te marier ainsi, peut-être même que tes parents seraient fiers ? De voir que, comme certains de tes frères, tu ne t'es pas éprise d'un humain innocent ou que tu te passionnes pour le sexe sans amour. Non, là tu imagines un grand mariage en blanc, au bras de ton père dont tu sens une certaine fierté émaner. Bien sûr, ni lui ni ta mère ne te sauterait au cou, te serrant dans les bras par amour ; tes parents ne sont pas de ce genre là. Mais s'il pouvait éprouver ne serait-ce qu'un minimum de contentement à l'annonce de ton mariage avec un sorcier... Et toi tu coulerais ainsi des jours heureux dans les bras d'un homme ayant le même sang pur que le tien...

Tu vois trop loin Bleu, mais ton coeur devance la raison et la question qui te brûle les lèvres ne met pas bien longtemps avant de tomber :

- Sorcier ?

Tu dis ça sans animosité, pour lui montrer que tu sais qui sont réellement les sorciers et que ce n'est pas une insulte entre tes lèvres.
Puis, avant même qu'il ait pu répondre, dans un mouvement léger et presque insouciant du poignet, tu fais se soulever un vent chaud qui coule sur vos corps afin de faire disparaître les dernières larmes que votre douche bestiale à égaré sur vos peaux.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMar 13 Juin 2017 - 1:06

Wir nehmen uns wahr, wir wahren den Schein.

Ange aimait comme elle le regardait. Il était fasciné par cet espoir déchiré qu'il y avait dans les yeux bleu-vert de la jeune femme. Mais il évitait de trop la fixer en cet instant précis, il avait l'air assez louche comme ça. Son nombril, c'était très bien. La peau était douce, blanche. C'est marrant, quand on y pense, que le nombril soit une cicatrice. La première. De chacun sur cet terre. Humains, sorciers, mêlés. Sorcier ?

C'était ce qu'elle avait dit. Calmement. D'un ton interrogatif. Le corps d'Ange se tendit. Ses yeux se dirigèrent à nouveau vers le visage de sa compagne d'un moment. Sorcier ? Sorcier ? Ca veut dire quoi ? Ca pouvait vouloir dire qu'elle aussi était douée de magie, cela pouvait aussi vouloir dire autre chose, être juste une bêtise de lendemain de cuite. Ou alors elle était sorcière ou humaine noire et elle le testait sur ses origines ? Mais non. Il y avait peu de chances que ce soit cela. En général, les sorciers et humains noirs refusaient catégoriquement les relations sexuelles avec les mêlés. Et puis quelle méthode étrange, de coucher avec sa proie avant de la tuer. Quoi qu'il y avait des tarés partout. Il en avait eu la preuve durant la prise du Mystery. Le jeune homme serra un instant les dents à cette pensée. Il décida alors de prendre ça un peu à la rigolade. Si elle était magicienne elle aussi, elle insisterai, et si elle avait dit ça pour rire, ou pour autre chose, elle rirait. Ou pas. Ange n'avait pas entièrement confiance en son humour, c'était comme ça. Il riva de nouveau les yeux sur le ventre de la Bleue et répondit dans un rire nerveux :


-Aha, à mes heures perdues, et pourtant je ne suis jamais allé à Poudlard.

P'tit con. C'était même pas drôle. Il s'était retenu de faire une blague foireuse à connotation sexuelle avec les mots "baguette magique" dedans. Cela aurait brisé le moment. Et pourtant, son esprit encore bien résistant d'adolescent stupide et casse-cou -toujours prêt à sauter des falaises de Little Angleton !- donnait coup sur coup dans sa tête pour se faire entendre. Tant mieux, peut-être. Il aimait bien être jeune, après tout, ne pas se prendre au sérieux.

Et là, un vent chaud et doux, coordonné à un mouvement de poignet de l'inconnue. Le mêlé entrouvrit la bouche alors que le pouvoir le séchait presque entièrement. Il y avait peu de chances que ce ne soit pas de la magie. Il plongea ses yeux dans les siens, essayant de comprendre, de tout mettre au clair. Il en était presque sûr, il le sentait, il le voyait, elle aussi, elle savait le Secret.
Mais tant qu'il y avait du non-dit, il ne pouvait pas se risquer. Le monde actuel était trop incertain, il ne voulait pas causer de traumatisme à une innocente. Il pensait à ça plutôt qu'au risque de se faire tuer, innocent petit Ange.


-Et toi ? demanda-t-il timidement, le pouce glissé sur le menton de la jeune femme allongée près de lui. Un visage de sorcière ? Ca collait.

Ce serait marrant s'il pouvait lui montrer son pouvoir à lui. Il pourrait devenir un chien et japper après elle, il pourrait faire le lion aussi, c'était ce qu'il préférait, juste pour l'impressionner. Et si ce qu'il avait senti était réel, alors, quel était son don à elle ? Il essaya très fort de deviner, se concentrant pour entrer au plus profond de l'esprit de la Bleue, par ses yeux, mais il n'était pas lecteur de pensées, et il n'arrivait à penser à rien, aucun nom de don ne lui venait à l'esprit. Il n'aurait même pas su dire quel don lui irait bien. Il savait juste qu'il avait bien envie de la connaître. Et que, peut-être, elle aussi ? Il semblait avoir piqué sa curiosité, d'une façon ou d'une autre.

Il aurait dû avoir peur, Ange, et pourtant il avait juste, rien qu'une petite angoisse au fond du cœur, mais surtout l'exaltation de la rencontre quand on est jeune, juste ce désir, ce désir d'avoir encore l'occasion d'unir son corps au sien, de parler avec elle, de rire avec elle, l'envie qu'elle lui plaise encore un peu plus, sur le plan mental, et qu'il lui plaise en retour. Courir dans Hyde Park après les écureuils, la faire rire avec son accent allemand foireux, lui payer une bouffe, éclater de rire, ensemble, ce serait bien.
C'était un gamin, malgré la guerre, toujours un gamin.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMer 21 Juin 2017 - 12:04

Tu attends patiemment. À ton unique mot, tu as senti le corps et l’esprit du jeune homme se tendre, sur ses gardes. La méfiance qui émane de lui te frustre. De l’homme passionnel qui t’avait fait l’amour comme une bête dans la douche, tu as l’impression qu’il était redevenu un parfait inconnu. La complicité et l’espoir qui t’étaient apparus lorsque vos deux corps s’étaient trouvés mêlés te quittent peu à peu.
Tu retombes inlassablement dans la solitude qui a toujours bercé ta vie.

Tu avais été bien naïve de croire qu’un sorcier se confierait ainsi. Tu savais bien que vous ne deviez pas parler de magie aux humains innocents sous peine de représailles de la part d’Orpheo, Croix ou Rosenrot... Trois organisations qui se rejoignaient sur ce point sans faillir.
La magie devait rester un secret.
Pourtant tu avais ressenti une telle connexion entre toi et l’inconnu que, quelque part, tu t’étais prise à espérer qu’il ne te mentirait pas. Eprise à penser qu’il s’ouvrirait entièrement à toi.
Mais à la place tu n’as que des mensonges des non-dits.

-Aha, à mes heures perdues, et pourtant je ne suis jamais allé à Poudlard.

Ainsi soit, il utilisait l’humour. Pourtant la tension et la nervosité restaient, suintant presque de son corps.
Ta peau frissonne au contact de ses doigts sur ton ventre, mais ce n’est plus du plaisir mais presque un arrière goût de dégoût. Oh Bleuann... Tu passes si vite d’un sentiment à un autre qu’à présent tu lui en veux. Tu regrettes même presque d’avoir utilisé ton pouvoir lorsque ses yeux rencontrent les tiens, fouillant ton âme.

-Et toi ?

Te rappelant l’air permanent qui colle au visage de ta chef, tu t’escrimes à essayer d’imiter l’air froid et le ton dur d’Anja von Duisbourg :

- Tu trouves que je ressemble à Ursula ou à la fée maléfique de la Belle au Bois dormant ?

Tu te rappelles parfaitement le jour où, assez grande pour savoir lire, tu avais pénétré dans la bibliothèque de la maison de tes parents. Tu avais insisté auprès de ta mère pour qu’elle te laisse lire un des nombreux livres qui peuplaient les étagères soigneusement époussetée par les esclaves et, lasse de t’entendre geindre, elle avait mis entre tes mains La Petite Sirène.
En version originale.
Tu en avais fait des cauchemars toute la nuit. Le lendemain cependant, attirée par l’horreur, tu étais retournée dans la bibliothèque et tu avais pris un autre conte. Tout aussi atroce et sanguinaire. Les sorcières affreuses et triomphantes avaient alors commencé à peupler ton imagination et tu avais eu l’impression qu’un des esclaves insultait tes parents en les traitant de sorciers.
Alors tu l’avais dit à ton père. Et tu t’étais prise une gifle monumentale. Sans explication. C’est seulement plus tard que tu avais compris qu’être sorcier était une gloire pour tes parents et que les humains étaient des êtres faibles et inutiles. De plus, les seuls monstres existant étaient les mêlés.
Cependant l’image des sorcières méchantes de ton enfance était restée gravée dans ton esprit.
Mais à présent que tu prononçais ces mots et que les souvenirs de ton enfance te revenaient par vague, tu te dis que, peut-être, tu n’étais pas si différente des marâtres et garce qui t’avaient tant horrifiée. Vous n’avez certes pas le même but, tu ne recherches pas la beauté ou un quelconque prince à voler, mais vous utilisez les mêmes moyens pour parvenir à vos fins.
La mort.
Et à présent tu es bien plus proche d’Ursula que d’Ariel.

Dans un soupir tu poses ta main à côté de celle de l’inconnu, juste sur le bout de la cicatrice blanche qui déchirait ton ventre. Une étrange cicatrice bien précise en forme de nuage qui se découpait sur ta peau déjà si pâle. Tu te rappelles le jour où tu as saisi la lame de Red et où tu te les enfoncée profondément dans la chair juste parce que lui-même avait refusé de le faire.
Tu es marquée à vie à présent.
Quelle princesse de conte de fée pourrait bien être folle à ce point là ?
Oui Bleu. Tu es définitivement du côté des sorcières.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyVen 23 Juin 2017 - 0:35

My heart is heavy got me high, on magic I can't resist

Son ton était dur. Oh. L'avait-il vexée ? Elle ne semblait pas très ouverte à l'humour. Bon, on ne pouvait pas dire qu'Ange était un roi de la blagounette pouet pouet, mais tout de même, il ne s'attendait pas à cette réaction. Prenant instantanément des yeux de chiot, et la moue des lèvres assorties, très légère, il réfléchit à la meilleure façon qu'il y aurait de lui répondre. Elle n'avait pas l'air d'une méchante sorcière. Non, pas de potions et de filtres maléfiques dans les yeux bleus de la jeune femme. Une violence plus secrète, moins grandiloquente, plus insidieuse. Une souffrance.

Il fit passer son index sur le haut de la poitrine de Bleue, la jolie Bleue aux mots et aux lèvres si froides à présent. Ange avait un visage d'enfant contrit. Doucement, il caressa la joue de sa partenaire d'une nuit, et d'un matin, et répondit doucement :


-Non. Je trouve que tu ressembles à la jolie sorcière d'Emilie Jolie. Celle qui est vêtue de robe noire et qui ne peut vivre que le soir. Tu me fais un tour de magie ?

Lui avait toute la peau qui lui picotait, l'envie de se métamorphoser qui glissait sous sa peau. Ronronner gravement en tant que lion, voleter en tant que chauve-souris, ou quémander des grattouilles en tant que husky. Ou encore nager, loin, très loin, sous forme d'orque. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas fait ça. Il fallait admettre qu'il était plus compliqué de trouver le bon endroit pour se changer en énorme mammifère marin qu'en chien ou en chouette.

Son autre main vagabondait toujours sur le ventre de la jeune femme. Ses doigts finirent par buter sur une légère aspérité sur la peau. Il les décala légèrement afin de regarder ce que c'était. Une cicatrice. En forme de nuage. Elle venait elle aussi de poser sa main à cet endroit. Elle avait soupiré. Il replongea ses yeux dans les siens. Elle avait l'air ailleurs, un peu triste. Sorcière vexée qu'il ne lui ait pas fait confiance dès le début ? Elle devait pourtant bien savoir que le Secret devait être protégé à tout prix.

Ange soupira doucement à son tour et replaça une mèche de cheveux tombée en travers du visage de sa conquête qui lui semblait à présent si fragile. Il était tendu, entre l'envie de foncer, de parler magie, dons, pouvoirs, et la prudence qui voulait qu'il tourne encore un peu autour du pot. Mais il n'avait pas envie de la blesser. Parce qu'il s'appelait Ange et qu'il était gentil.

Il laissa son esprit vagabonder quelques instants sur les murs de la chambre aux lambris qui raconteraient des histoires d'amour, de solitude et de sexe s'ils pouvaient parler, dans les yeux de la peut-être sorcière qui, eux aussi, renfermaient une histoire qui lui était inaccessible. Sur sa peau, sur les draps tout froissés, portant les traces de leurs corps. Sur les toits londoniens qu'il pouvait apercevoir à travers la fenêtre.
Finalement, il se décida pour une question qui faisait consensus dans son esprit. Elle lui répondrait quelque chose de concret si elle était au courant pour le Secret, et il pourrait s'en justifier aisément si ce n'était pas le cas.


-C'est quoi ton don ?

S'il avait bien tout suivi, elle était élémentariste d'air. Mais il ne connaissait pas encore son don. Il avait bien envie de savoir, curieux qu'il était. Et s'il avait tout rêvé, si cet air chaud avait été un effet de son esprit, eh bien il pourrait lui dire autre chose. Il pourrait dire que par don, il voulait dire cette façon qu'elle avait de le regarder, de cambrer son corps, d'être juste là, si vibrante et belle sur ce lit. Il aurait l'air con, mais tant pis. Ce ne serait même pas un mensonge. Cette fille lui plaisait toujours même après la retombée de l'alcool, après l'exaltation de la soirée. Alors voilà. Autant tenter.

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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyVen 23 Juin 2017 - 2:30

Si toi tu peux sentir les sentiments des autres, eux peuvent les lire sur ton visage. Tu n’es pas la froide et maîtrisée Anja et tu laisses paraître bien plus que tu ne devrais. L’inconnu semble s’être rendu compte de ta nouvelle froideur et ses yeux deviennent doux, tout comme sa réponse.

-Non. Je trouve que tu ressembles à la jolie sorcière d'Emilie Jolie. Celle qui est vêtue de robe noire et qui ne peut vivre que le soir. Tu me fais un tour de magie ?

Ses doigts glissent sur ta peau et tes seins alors que tu te rappelles du spectacle d’Emilie Jolie. Les jumeaux te l’avaient offert pour tes 11 ans et tu te rappelles parfaitement de la petite fille naïve sur scène. Tu te rappelles aimer le caillou. Et la chanson de A-440.

- Celle qui cherchait le prince charmant... ?

Ce n’est pas vraiment une question. Pas vraiment une affirmation non plus. Plus une sorte de réflexion que tu te fais à voix haute. Cet homme n’a pas tout à fait tort en te comparant à la sorcière d’Emilie Jolie. Il est vrai que toi aussi tu cherches ton prince. Ou du moins un peu d’amour. Celui de n’importe qui.
Tes parents. Tes frères. Un homme.
Mais est-ce que cela te transformerait pour autant en princesse ? Pas sûr... Dans les contes de fée les baisers résolvent tout, mais la vérité est bien différente. Bien plus froide et dangereuse. Toi, tu n’es pas transformable, pour tous les baisers du monde.
Tu restes l’affreuse cadette des Soul, détestée par tous. Par tes parents pour ton sexe, par tes frères pour diverses raisons, par les humains par ton statut de sorcière.
Ce monde là n’est définitivement pas prêt à t’accueillir.

Tu entends le soupir de l’homme en même temps qu’il écarte l’une de tes mèches brunes tombées devant tes yeux. Il semble tendu. Il est tendu. C’est la malédiction de ton pouvoir ça, tu n’es pas dans une incertitude face aux regards des gens, mais tu sais exactement ce qu’ils ressentent.
Tu regardes cet homme avec qui tu as fait l’amour quelques instants auparavant et qui pourtant reste un inconnu à tes yeux. Ses yeux se baladent, un peu partout. Sur la pièce, dans ton regard, sur le lit défait et encore chaud de vos ébats.
Soudain sa voix vient casser le silence :

-C’est quoi ton don ?

Tu soupires. Plus le temps passes et moins tu as envie qu’il reste. Pourquoi fallait-il qu’il pose cette question là, cette question précisément ?
Tu te détaches de ses mains sur ton corps et t’extirpe des draps pour te faufiler jusqu’à la fenêtre qui ouvre sur la capitale anglaise. Tout d’un coup tu as trop chaud alors tu tires les rideaux et ouvre la fenêtre, exposant le haut de ton corps, ton buste, ta tête, tes seins, aux yeux des passants. Tu t’en fous, te contentant de fixer l’horizon et les toits londoniens. La chambre est dans les étages et tu doutes que beaucoup d’anglais aient l’idée de lever les yeux au ciel. Et même s’il le faisait, qu’est ce que ça changerait.

- Le tien est sans nul doute de m’agacer. Facilement.

Tu parles crument, sauvagement. Certes, cet homme dont tu ignores toujours le prénom te plaît, mais tu n’as pas envie d’évoquer ton don d’empathe. Ce don si faible qui font que tes parents te considèrent comme une merde, encore plus qu’auparavant. Ce don qui n’en est pas vraiment un puisqu’il t’empoisonne la vie et te rend folle. Dès que tu sors dans la rue, tu ressens tout autour de toi. Et les gens sont de plus en plus négatif.
Ça fait mal.
Au début tu utilisais les runes pour te protéger, mais ça ne suffisait jamais, ça passait toujours au dessus. La seule chose qui atténue le murmure des sentiments dans ton corps, c’est l’alcool. Fort de préférence, histoire d’être bien empoisonnée et de ne plus rien sentir.
Jusqu’à ce que l’alcool redescende et que tu te retrouves en tête à tête avec un inconnu dans ton lit. Qui pose des questions que tu ne supportes pas. Qui dérange ta petite tête déjà bien dérangée.
Face à la fenêtre tu ouvres les bras, attendant que le vent vienne te caresser comme un ami connu de longue date. Certaines personnes aiment les chats, d’autres les chiens. Toi tu aimes la bise qui t’enveloppe avec douceur ou qui te prend violemment. L’air est vivant, il te parle et tu le contrôles. C’est un vrai ami. Ton seul ami.
Tu aimerais bien être un oiseau pour ne vivre que de lui.


Dernière édition par Bleuann W. Soul le Dim 25 Juin 2017 - 23:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptySam 24 Juin 2017 - 0:40

Girl, you're just, a child, a heartbreak

La voix de la jeune femme nue devant lui se fit plus douce. Ange sourit. Ils avaient les mêmes références.
Lorsqu'elle mentionna un prince charmant, il pensa à Myaw. Il y eut un instant de ciel bleu dans l'esprit du garçon, une fraction de seconde, des après midis dans l'herbe, une petite fille devant lui à lui quémander des histoires, des galops à cheval. Il n'était le prince charmant d'une personne, c'était de ces yeux verts, de ces cheveux châtains soyeux et fous. Mais il ne pouvait pas lui dire ça, à cette fille, à Bleue. Elle ne comprendrait pas. Personne ne pouvait comprendre que, qu'importe où il irait, qui il rencontrerait, il y avait toujours cette enfant, cette petite marchombre, qui avait volé un bout de son cœur.

Et soudain la souffrance fit place à la nostalgie. Myaw était retenue par les sorciers noirs. Esclave. Elle n'était pas morte. Parce que si elle était morte, il le saurait. Myaw ne pouvait pas être morte. Même penser qu'elle était une esclave était plus plausible qu'imaginer ses joues rebondies, froides comme une colline d'hiver. Impossible. Mais l'humeur d'Ange s'était assombrie, et il aurait bien quémandé une accolade de réconfort à sa partenaire, pour ne pas employer le mot câlin. Il acquiesça d'un hochement de tête, la faisant frotter contre le draps. Le bout des doigts de la main droite toujours caressant timidement les seins, le ventre, les hanches. Il aurait aimé qu'elle tende les bras.

Il aurait aimé qu'elle tende les bras et elle trancha la douceur de l'instant avec des mots. Désagréables. Ange se renfrogna alors qu'elle soupirait profondément et se levait pour rejoindre la fenêtre. Fini, l'alchimie était brisée, elle était vexée. Ou alors, elle avait juste envie qu'il parte. Le sorcier roula sur le dos et plaqua ses mains à demi repliées sur ses yeux, ramenant ses genoux sur son torse, puis détendant les jambes à nouveau. Un éclat du miroir de la Reine des Neiges dans le cœur et dans les yeux, voilà ce que c'était. La Reine des Neiges, voilà ce qu'elle était, tiens. Froide, et malheureuse, peut-être.

La preuve, elle semblait se délecter du vent qui passait sur sa peau. Ange ne put s'empêcher d'admirer la jolie forme de son corps droit, pâle, seulement tranché par la longue tignasse brune. Les deux petits creux dans le bas du dos, qu'est-ce qu'il trouvait ça beau. Il y eut un relent de désir dans l'arrière de son corps et de sa tête. Si elle avait été sa copine, il se serait autorisé à se glisser dans son dos et à la pincer en grognant "FESSES" dans son oreille. Mais ce n'était pas sa copine, et son humour de gosse ne la faisait rire que bourrée. Visiblement, elle ne voulait pas passer plus de temps avec lui. Tant pis. C'était ça le jeu d'être jeune.


-Ok. J'y vais alors.

Il avait dit ça sur le ton du constat. Sans agressivité. A peine une légère animosité, de lui avoir fait croire qu'elle passait un bon moment avec lui. Et il n'était pas plus avancé sur la question du Secret. Elle était peut-être énervée parce qu'il prenait trop de détours -ou parce qu'elle était chiante-, ou parce qu'elle avait pris sa question pour un compliment niais ou tordu -ou parce qu'elle était chiante, bis-.
Calmement, mais ruminant tout de même toutes ces questions dans son esprit, Ange récupéra un à un ses vêtements. Boxer, jean trouvé, t-shirt délavé avec le logo d'un vieux groupe. Les Bay City Rollers. Ils portaient des kilts. Il vérifia la présence de ses piercings à ses oreilles et de ses trois bagues à ses doigts. Chaussettes. Doc Martens. Portable. Portefeuille. Il jeta un bref coup d’œil à la chambre afin de vérifier qu'il n'avait rien dit. Rien. A part un peu de dignité. Des poussières de lui même, de son abandon. Sa boite crânienne choisit ce moment là pour lui asséner un grand coup. Il plissa les yeux. Son regard tomba de nouveau sur Bleue. Il sourit vaguement, un petit sourire entre deux lèvres tordues, pour se donner une contenance, et dit :


-Au revoir alors. Et merci. C'était bien.

Il fit un pas vers la porte, alors qu'elle tournait encore le dos, et, gaminerie, pur esprit de vengeance, il lui lança, un mot, par télépathie, acide, rancunier, mais rancunier comme un enfant, pas profondément :

-Sorcière !
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptySam 24 Juin 2017 - 22:17

Tu es si susceptible Bleu. Te voilà devant la fenêtre, les lèvres pincées et les yeux plissés à observer le paysage. Ce n’est pas de la faute de l’inconnu s’il pose les mauvaises questions. Mais tu ne réfléchis jamais plus loin que le bout de ton nez. C’est ce que te reproche Green par ailleurs, de ne pas assez penser, de croire que le monde tourne autour de ton nombril.
Personne ne m’aime. Personne ne veut de moi. Personne ne me regarde.
Et après ça tu viens encore te plaindre quand on s’intéresse un peu trop à toi et qu’on te pose des questions délicates. Mais comme tu n’as aucun recul sur la situation et un esprit trop enfantin, tu ne réalises pas tout ça.
Et tu restes, telles une statue de cire, le corps pâle et nu devant la fenêtre, les bras tendus prêts à s’envoler et tes petits poings serrés par l’énervement.

-Ok. J’y vais alors.

À ces mots tu te vexes et tu ne te retournes même pas. Qui est cet homme après tout ? Juste un mec de passage dont tu ne te rappelleras même plus l’existence dans quelques jours alors que tu te couleras dans les bras d’un autre beau ou moche, qu’importe. Tu as déjà oublié son prénom, tu finiras bien par oublier sa tête, son corps, son rire.
Son sexe.
Ça sera probablement le plus difficile à effacer de ton esprit. Tout le plaisir que tu as ressenti la nuit passée et, surtout, ce matin. Vos gestes fluides et mesurés, comme une danse chorégraphiée à l’avance. L’orgasme qui te déchire l’estomac comme le trait brûlant d’une flèche dans tes entrailles. Entre la douleur mortelle et le plaisir luxueux, c’est ça que tu ne pourras pas oublier tout de suite.
Mais ça finira bien par arriver. Du moins tu essaies de t’en persuader.

Alors tu ne bouges pas, cillant à peine lorsque le vent frais du matin emporte tes cheveux et joue dans tes poils, sur ta peau. Tu n’as pas froid, le vent ne peut jamais t’atteindre ainsi. Il est ton ami et tu te sens trop proche pour lui laisser la possibilité de laisser la morsure glaciale s’enfoncer dans ton être. Tu refuses d’avoir froid, te persuade que cela n’est pas possible et ça marche.
Est-ce que ça marchera aussi pour oublier l’inconnu ?
Inconnu... Pas vraiment. Tu as l’impression de le connaître bien mieux que d’autres. C’est peut être même vrai. Combien de gens peuvent se vanter de l’avoir vu nu, à leur merci. Combien peuvent prétendre avoir senti son sexe brûlant pénétré en eux ? Combien peuvent assurer l’avoir vu jouir ? Tu ignores toujours son prénom, mais tu le connais dans son intimité la plus profonde. Tu sais son expression lors de l’orgasme, tu sais sa bestialité lors de l’acte, tu sais sa douceur après. Tu connais l’inconnu.

Dans ton dos, lui ramasse ses vêtements et regroupe ses quelques affaires. Le préservatif que vous avez utilisé pendant la nuit traîne encore par terre et restera après son départ, comme l’ultime preuve que tout est bien arrivé. Que ce n’était pas un rêve ni une hallucination.
Tu seras seule avec ce bout de plastique qui renferme la semence de votre jouissance.
Seule et un peu sale.

-Au revoir alors. Et merci. C’était bien.


Tu as envie de te retourner et de rire. « C’était bien ». C’est donc tout ce qu’il a à dire ? Tu pourrais trouver beaucoup de mots pour décrire ces moments avec cet homme. Extraordinaire. Vibrant. Mortel. Harmonieux. Bestial. Mais « bien » ?! Juste « bien » ?! C’est comme dire à un top model qu’elle est esthétiquement correcte. Pas jolie, ni belle, ni encore au delà de la réalité. C’est un euphémisme qui a envie de t’arracher la gorge.
C’est ridicule, cet homme est ridicule.
Toi tu sais que tous ça c’était plus que juste bien. Que vos corps ont vibré sur la même longueur d’onde comme s’ils avaient été construits pour s’emboîter. Mais ça t’énerve de l’entendre dénigrer ainsi tout ce que vous avez vécu.
L’oublier sera bien plus dur que prévu.
Est-ce qu’il a fait cette dernière réflexion pour se venger ? Tu ne ressens pourtant pas une véritable animosité en lui. Alors est-ce par réflexe ? Comme lorsque l’on dit « adieu » à un chien avant de partir au boulot en sachant pertinemment qu’il ne nous comprend pas. Peut-être bien qu’il dit ça à toutes les femmes avec qui il baise. Peut-être bien qu’il prend autant son pied avec chacune. Peut-être bien que c’est juste lui qui est extraordinaire et non pas vos deux corps à l’unisson.
Ça t’attriste un peu.

Les yeux dans le vague, ton esprit à la dérive, tu failli manquer son dernier mot qui se fiche pourtant profondément dans ta tête. Sorcières ! Comme une insulte, comme une vengeance à cœur ouvert et à corps crevé.
Le mot craché ainsi dans ta tête te fait sursauter et tu te retournes dans un mouvement de colère au moment où il ouvre la porte.
Tu contrôles tes pouvoirs et d'un coup la port se referme dans un bruit de fin du monde, une petite tornade la faisant se fracasser contre le mur fragile de la chambre bon marché qui, s’il avait une bouche, grognerait de douleur. L'homme quant à lui est piégé dans la pièce. Avec toi. La sorcière.
Toi aussi tu sais te venger.
Puis, dans la continuité de ta colère, tu te baisses souplement pour attraper la capote pleine sur le parquet dont le contenu est tout juste retenu par un nœud et tu la lances de toute tes forces dans le dos de l’homme. Elle explose dans son dos, laissant son contenu dégouliné sur le t-shirt délavé, une bombe à eau couleur sperme.

- Maintenant tu peux me traiter de sorcière !

Un sourire maléfique et fier se dresse sur tes lèvres. Tu es bien fière de ton geste et de voir cette tâche de sa propre semence qui s’étend sur le t-shirt. Prudemment pourtant, ton instinct de survie forgée par l’esprit des Soul te fait prendre une posture défensive prête à accueillir une quelconque riposte.
Le corps blanc et nu, les cheveux en bataille, le regard étincelant, tu ressembles un peu à une guerrière grecque, presque une déesse à la musculature pesée pour le combat. Tu as presque envie de te battre, de cueillir ses coups, de montrer les résultats de ton entraînement.
Mais au dessus de tout ça domine une envie encore plus sauvage et animale qui retourne ton estomac. Celle de plaquer l’inconnu contre le mur, de le déshabiller encore et encore et de l’embrasser, presque le mordre jusqu’au sang.
Ton corps tout entier bouillonne de lui, incontrôlable. Alors ta posture défensive passe instantanément à une posture d’attaque et tu sautes sur l’homme, utilisant les nombreuses heures de sueur et de sang passées auprès de tes frères, de ton père ou seule dans une salle d’entraînement, pour attraper les poignets de l’homme et les plaquer contre le mur. Il est plus grand et plus fort, mais tu as avec toi l’effet de surprise et l’âme Soul.
L’envie aussi. Qui te dévore.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMar 27 Juin 2017 - 2:19

You dirty bitch, beautiful, treatin' me like an animal

VLAN.

La porte s'était refermée juste devant son nez, une bourrasque pas naturelle lui avait violemment parcouru le dos. La suite, c'était la sensation désagréable d'une substance gluante dégoulinant dans son dos, sur son t-shirt, son t-shirt qu'il aimait bien.
Ange resta figé un instant, tous les membres tendus, les dents serrées. Et la voix de la fille avec qui il avait passé la nuit et maintenant une partie de matinée qui le provoquait. "Saleté", pensa-t-il très fort, sans pour autant faire passer les mots par la voie télépathique. Une colère un instant froide, l'autre chaude, mêlée d'une excitation de jeune personne, un appétit pour le combat, le corps à corps, les chairs entremêlées, le conflit acide, la volonté de détruire et d'aimer à la fois.

Le garçon se retourna et fut pris d'un bref ricanement silencieux. Elle était belle, nue, en position défensive, un sourire malsain illuminant son visage d'une lueur perverse. Puis il se glaça de nouveau, les lèvres fermées. Cela n'avait duré qu'un instant. A peine le temps de réagir à cette provocation éminemment immature, dégoûtante, et pourtant quelque part excitante. Excitante car elle cherchait malgré tout à retenir son attention.

Réellement. Et avec violence. Ange n'eut pas le temps de réfléchir. Le moment d'après, il était plaqué contre le mur, retenu par les poignets, vulnérable. Il sentait le souffle de la sorcière, un souffle enragé et plein de désir, contre sa peau. Il se tint un instant sans résister, les yeux mi-clos. Il aurait pu l'embrasser, il en avait envie. Mais c'aurait été trop facile. D'un puissant mouvement de bras, il se libéra de l'étreinte, s'écrasant involontairement contre le cœur de la petite sorcière, la cruelle sorcière bleue. Il était pris d'une rage intense et infinie. Il eut juste le temps d'enlever le t-shirt souillé qu'il aimait temps avant que son corps prenne le dessus sur lui, et qu'il devienne un énorme lion qui plaquait Bleue contre le sol. Il n'avait pas sorti les griffes. Mais il lui rugit au visage, si fort qu'il fit voler quelques mèches de cheveux de la jeune femme.

Voilà maintenant, on ne pouvait pas faire plus clair. Je suis métamorphe et télépathe. Toi tu es élémentariste. Et je pourrais te dévorer toute crue. Et c'est ce que je vais faire.

L'instant de peur animale, la peur de se faire réellement attaquer, mêlée à la profonde frustration que les mots de la jeune femme avaient provoquée en lui et qui avait déclenché son pouvoir, était finie, et Ange redevint humain.
Son jean était en lambeaux, tout comme le reste de ses vêtements. Il était de nouveau nu sur cette femme dont il ne connaissait rien. Toute aussi nue.

Haletant, Ange la regarda intensément. S'il avait pu la brûler de désir et de rancœur rien qu'avec ses yeux, elle serait la sorcière du moyen âge, sur un bûcher. Mais au lieu de ça, il courba son visage et son corps vers sa poitrine et mordit hargneusement un sein, lécha le téton, avant de descendre vers son bas ventre, pour embrasser avec violence la cicatrice en forme de nuage, lui pétrissant les hanches de ses mains, avec colère. Il pouvait sentir ses os, ses muscles fins et développés. Sorcière. Elle aussi s’entraînait dur. Ca se sentait.

Ange ne pensait plus vraiment. Il ressentait. Il respirait profondément, caressant sa peau avec son souffle. Il finit par descendre, les mains toujours agrippées à ses hanches, jusqu'à embrasser son sexe, à pleine bouche, à tenter de lui donner du plaisir avec sa langue. Du plaisir plein de rage, pour qu'elle se laisse faire, pour se faire aimer, respecter, il ne savait pas trop. Pour se sentir important pour elle. Pour calmer sa colère, et pour la faire exploser à la fois.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMar 27 Juin 2017 - 17:32

Tu espères qu'il t'embrasse. Face à ses lèvres pulpeuses et ses yeux mi-clos, tu dois contenir la bête en toi qui a envie de lui arracher la tête, de le mordre jusqu'au sang et de le griffer encore plus profondément. Mais tu as à peine le temps d'y penser que déjà il réagit, démontrant que lui aussi a subit un entraînement au combat. Tu pouvais sentir l'intensité de sa rage en son sein et cela ne faisait que t'exciter encore plus.
Le retour de l'animalité. De la bestialité.
Tu le regardes enlever, presque arracher son t-shirt et cela fini de t'exciter. Tu es prête pour un second tour, ton sang boue dans tes veines et la chaleur coule entre tes cuisses. Cependant, alors que tu t'attends à ce que l'homme bondisse sur toi, c'est un lion qui te saute à la gorge, te faisant tomber dans un bruit mat sur le sol. Tu regardes l'animal flamboyant au dessus de toi qui confirme tout ce que tu pensais.
Tu es persuadée que c'est un sorcier.
Et il est visiblement métamorphe en plus d'être télépathe.
Tes doigts s'accrochent à la crinière rougeoyante au dessus de toi, cherchant à s'enfouir dans les poils jusqu'à la peau. Le roi des animaux, sauvage, te hurle dessus et tu réponds toi aussi par un cri. Bien moins puissant que celui de l'animal, mais tellement libérateur.

Le lion redevient humain, nu puisque tous ses vêtements ont lâché au moment de sa transformation. Une fois de plus tu ne peux t'empêcher d'admirer son corps, ses muscles bandés et sa peau presque aussi blanche que la tienne.
Le lion redevient humain, mais l'animal reste là, puissant, sous le visage de l'homme. Il se penche sur tes seins pour les prendre dans sa bouche et les mordre violemment. Tu cries, presque un hurlement qui s'arrache de ta gorge, sous la douleur. Et le plaisir. La chaleur t'envahit encore plus, te brûlant de l'intérieur, te consumant jusqu'à la moelle. L'homme sur ton corps continue son chemin, toujours avec la même violence, glissant sur ton ventre, embrassant tes hanches hachant ta peau avec ses mains, presque des pattes.
Puis la gueule embrasse le sexe mouillé. La langue caresse le clitoris alors que tes jambes s'écartent, porte ouverte à tous les fantasmes, à tous les vices. Tes doigts de pied se tendent également sous le plaisir alors qu'un râle de bonheur s'extrait de ta bouche. Tu es là, sur un parquet peu confortable et tu halètes. Comme un animal.
Puis d'un coup le plaisir vient, si fort que tu en perds la tête. Tes gestes sont incontrôlables, indomptables. Tes jambes entourent puissamment la tête de l'homme entre tes cuisses et tes bras s'agitent dans tous les sens comme une danse contemporaine sur un rythme inaltérable. C'est une déchirure qui vient de l'intérieur de ton être et se propage dans chacun de tes membres. L'orgasme est non seulement puissant, mais également long, tellement long que tu as l'impression que le monde entier s'écroule autour de tes yeux clos.

Lorsque ton corps se calme enfin, le vacarme dans tes os redescendant un peu, juste assez pour que tu retrouves ta tête, tu accroches tes pieds sous les hanches de l'homme sur toi et tu profites de tes années d'entraînement pour le faire basculer.
C'est lui qui se retrouve le dos contre le parquet et toi sur lui, ton corps sur son corps. Puis, avant qu'il n'ait pu réagir, tu maintiens ses épaules au sol et c'est à ton tour de descendre vers sa virilité. Ta langue le caresse avec une douceur folle qui contraste avec la violence qui jusque là à régner sur vos rapport. Tes mains griffent son torse, caresse les tatouages, jouent avec sa bouche. Tu prends son sexe dans sa bouche, ta langue jouant avant et tournant, tournant, follement autour du gland.
L'envie a rarement était aussi délirante.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyVen 30 Juin 2017 - 0:43

There's a call in the wild, there's a snake in your bed

Ange se délecta de sentir le corps de la jeune femme vibrer dans l'orgasme. Encore une fois, il ne l'avait pas détruite, et il la chérissait pour ça. Ils pouvaient faire l'amour brutalement, violemment, leurs corps se suivraient toujours l'un et l'autre, il en avait la conviction. La stupide conviction d'un jeune homme vaguement perdu.

La dureté des cuisses tendues entre ses mains, la sensation de tous les muscles du corps de sa partenaires bandés par le plaisir le rendaient fou de désir, il aurait voulu qu'elle ne jouisse pas, pas encore, pour avoir encore l'impression de lui infliger cette torture, ce plaisir doux-amer, entre ses cuisses.
Mais la tension se relâcha, et au moment ou l'excitation allait retomber, il se sentit partir sur le côté, et heurter parquet froid de la chambre un peu miteuse. Les épaules maintenues avec forces, il était à présent à sa merci, et il en frissonnait, de peur, un peu, car elle était une sorcière, et qu'il ne l'oubliait pas, mais aussi d'envie, l'envie de sentir sa langue à elle sur son corps, de découvrir ce qu'elle allait faire en jouant avec lui.

Il fut exaucé. A son tour elle prit son intimité dans sa bouche, pour l'envelopper d'une pression délicieuse, humide. Noyé.
Ses doigts s'étaient glissés par réflexe dans les cheveux de la Bleue, et il les attrapait à présent par poignées, ses jambes et ses pieds glissant autour du corps de cette femme, se débattant presque, de trop de plaisir. Noyé dans cette bouche infinie, océan. Bleu, l'océan. Caressé par le vent.
Ange poussa un râle de plaisir, presque un cri, tira un peu les cheveux noirs et ondulés. Il était proche de la jouissance, mais pas tout à fait. Et il ne voulait pas venir dans sa bouche. Il voulait voir son visage. Il voulait être en elle, il voulait l'avoir sur lui.
Prenant sur lui pour former des mots, pour détendre son corps un instant, il dénoua ses doigts de la crinière de la brune, et se dégagea légèrement de sa prise, afin de tendre la main vers la boite de préservatifs qui était toujours échouée là, et ne pensait pas se vider aussi vite. Il en sortit un, déchira rapidement mais précautionneusement l'emballage, et le plaça adroitement sur son pénis.

Sans se redresser totalement, il tendit son regard vers le sien, et l'attira vers lui avec ses mains, sur ses épaules. Il la contempla, pas trop longtemps, car l'envie était trop forte, qu'elle le prenne entièrement, entre ses jambes. Il la regarda et lui demanda d'une voix rauque et douce, presque douloureuse :


-Monte.

Il voulait jouir en regardant son visage, son visage dans l'extase, leurs deux corps collés, l'un dans l'autre. Peut-être pourrait-il même jouir avec elle à l'unisson, encore une fois. Peut-être pouvait-elle encore avoir un autre orgasme. Essayer de ne pas fermer les yeux de plaisir, voir ses lèvres trembler, sa peau se tendre, avoir sa poitrine à portée de main et la serrer jusqu'à lui faire mal, comme elle lui avait fait mal en blessant son ego. Ainsi, il désirait autant se réparer qu'en voyant le plaisir qu'il pouvait lui apporter, que simplement savoir qu'elle pouvait vivre un instant d'une sorte de bonheur, cette fille, cette sorcière aux yeux brisés, presque jusqu'à l'âme.

Il la ferait mourir de plaisir, et elle regretterait, de lui avoir si mal parlé. Ou peut-être serait-ce elle, qui l'éreinterait, qui le tuerait. Et alors, ensuite, oui peut-être qu'ensuite elle serait au creux de ses bras, et qu'ils pourraient avoir un instant de calme, de deux êtres épuisés, juste paisibles.

-Fais moi l'amour, cria-t-il presque dans un murmure, par télépathie, avec douceur, assoiffé, presque désespéré d'assouvir son désir, pour qu'elle l'entende, cet écho sourd qui se distinguait du flot assourdissant du bruit mental de leur étreinte. Fais moi l'amour, sorcière, pensa-t-il pour lui même.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptySam 1 Juil 2017 - 16:03

Vos deux corps enlacés ne sont plus qu'un enchevêtrement torturé. Ta bouche sur son sexe, sa main dans tes cheveux, vos jambes qui se perdent les unes contre les autres. Avachis sur le sol, vous ressemblez à deux insectes en plein coït, violent, prêts à se dévorer l'un l'autre. Des membres qui crissent, des crocs qui craquent, les chitines qui se caressent mutuellement. Un tas informe qui fourmille et se boursoufle à la mesure de vos mouvements.
Soudain il te repousse, un court instant afin d'attraper un préservatif, une fois de plus. Toi tu trembles déjà, tu frémis sous les souvenirs de votre dernier rapport. La chaleur sue entre tes cuisses alors que le désir s'intensifie, se fait plus fort. Oui, tu as envie de lui, de son corps à l'intérieur du tien, de ne faire qu'un, une fois de plus. Tu le regardes faire, reconnaissant le geste adroit, maîtrisé. Tu comprends que tu fais partie d'une longue liste de conquête et que ces gestes magiques sont le fruits de l'expérience. Mais tu t'en fiches. Tu t'en fiches parce que tu penses et tu te persuades qu'il y a plus entre vous que juste du sexe. Enfin non, pas exactement. Que le sexe dépasse le sexe. Oui, voilà. Vos corps sont faits pour baiser, se mordre, se faire jouir mutuellement. Vous êtes liés à vie et jamais personne ne t'a donné autant de plaisir que cet homme.
Et tu sais qu'il a aimé, également. Tu le sais grâce à ton don qui se tend vers lui dans un frisson. Tu le sais parce qu'il aurait pu t'envoyer contre un mur lorsque tu lui as sauté dessus, mais qu'à la place il t'a balancé par terre et s'est glissé entre tes jambes.

Vos regards se croisent et tu plantes tes yeux gris comme un océan orageux dans ceux chocolats de l'homme devant toi. Ses mains t'attrapent et tu remontes alors, ta bouche effleurant la sienne, ton désir s'entrechoquant contre le sien. Tu le regardes et tu le trouves atrocement beau. Tu fonds devant devant sa chaleur, ça te brûle le coeur et les entrailles. Et soudain sa voix te brûle un peu plus fort, dans un souffle roque, intenable :

-Monte.

Tu sais d'avance que ça sera tout aussi douloureux et agréable que la dernière fois. Il va te fustiger et vous allez vous déchirer. Pourtant tu n'hésites pas une seule seconde avant de l'enfourcher dans un râle de plaisir et d'agonie. Mais cette fois ci ne sera pas comme la dernière où tu t'accrochais désespérément à lui sous la douche. Cette fois ci tu le domines par ta hauteur, tu le chevauches et tu peux faire glisser le désir à ta propre envie. C'est toi qui contrôle, du moins tu essaie de t'en persuader.
Sachant très bien au fond de toi même que tu perdras pied aussi vite que la jouissance te montra à la tête. Ce nouveau round de votre relation va te mettre KO, une fois de plus.
KO dans le bonheur. Et c'est exactement pour ça que tu t'acharnes.

-Fais moi l'amour.

Soudain ses mots te coupent dans ton élan. Tu ne t'attendais pas à ça. Fais moi... l'amour ? Tu t'étonnes et tu t'arrêtes d'un coup, le fixant de tes yeux calmes, brisés. On ne t'a jamais dit ça. On t'a toujours hurlé de "baiser", "coucher", "sucer". Des mots âcres mais qui n'engagent à rien, pas comme celui que vient de dire l'inconnu.
Tu te mordilles la lèvre, ne sachant pas comment réagir. Toi qui a toujours rêvé d'entendre quelque te dire ces mots à toi, Bleuann Soul, l'âme détruite, l'âme à l'écart de la famille, de la fratrie. Tu en as tant rêvé que maintenant tu ne sais même pas comment réagir à cela. Alors après ce moment d'hésitation tu choisis la solution la plus facile, tu choisis de faire ce que tu as fait, ce que tu connais et ce à quoi tu peux te raccrocher.
Tes hanches ondulent sur les siennes alors que tu te plonges dans votre relation sexuelle. Les corps qui vibrent, une fois de plus, pour faire monter la jouissance. Même si ton esprit n'arrive pas à se détacher totalement des propos de l'homme devant toi et ton corps ne peut donc pas se libérer assez pour subir la pression, apprécier la dureté à l'intérieur de ton corps.
Corps et esprit indissociables.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyMer 5 Juil 2017 - 15:51

And it's telling you something, listen, yeah I like it like that

Elle avait inséré son membre en elle, d'un coup, avec certitude, la certitude de la violence à venir. Ange avait rejeté la tête en arrière, déjà au bord de l'orgasme, car la bouche, les lèvres et la langue de la jeune femme l'avaient brûlé, consumé presque jusqu'au bout. Mais il avait encore assez d'énergie, encore assez de fièvre pour supporter son poids, ses mouvements de folle déchaînée sur lui, une jouissance pleine de souffrance qu'il avait désirée, qu'il désirait toujours autant.

Accroché à ses hanches, à ce corps tendu dans le plaisir, il se sentait perdre pied, le cou courbé, comme offert à un prédateur, le crane douloureusement collé contre le parquet, les yeux mi-clos, la bouche entrouverte, le souffle court.
Jusqu'à ce qu'elle entende ses pensées, et se fige. Hésite. Il avait pensé trop fort. Et trop vrai. Faire l'amour, même avec bestialité, sans lendemain, c'était toujours ce qui correspondait le mieux à ce qu'ils étaient en train de vivre, en cet instant. Même si cet amour devait brûler, tomber en cendres au moment où il jouirait, Ange avait plus le sentiment de se faire faire l'amour que d'être baisé, même s'il y avait de cela, oui, forcément, un côté dur, insensible, jetable.

Elle ne se mordilla la lèvre qu'une fraction de seconde, sans rien dire, sans le fustiger pour ses pensées innommables, déplacées, et continua, à s'acharner sur lui, lâchant son corps sur lui, une marée inévitable, de laquelle Ange ne voulait pas réchapper.
L'orgasme s'écroula sur lui, il n'eut même pas la force de s'accrocher à Bleue, ses muscles ne répondaient plus. Il lâcha un petit cri, révélant une faiblesse, vulnérable. Il jouit alors qu'il était encore en elle, crut s'évanouir. Une lourde chape de fatigue venait de lui tomber dessus, il laissa ses bras former une croix avec le reste de son corps, et tenta de reprendre son souffle, calmement. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, mais n'en avait plus la force. Il n'en avait pas non plus le courage. Pas le courage d'assumer ses penser de gamin un peu trop romantique. Il espérait qu'elle ne ferait pas de remarque. Car il était épuisé, et il n'avait pas envie de l'entendre cracher du venin. Il aurait aimé qu'elle se love dans ses bras, et qu'ils s'endorment.

Il retira le préservatif de son sexe, encore frémissant du contact si puissant qu'il avait eu avec l'autre corps, l'autre sexe. Il ne fit que la repousser loin de lui. La poubelle était dans la salle de bain, il n'était pas encore capable de bouger tous ses membres.
Ange ferma les yeux un instant.
Et son estomac grogna.
Il ne savait pas quelle heure il était, mais étant donné qu'il n'avait rien avalé depuis hier soir, dix-huit heures trente, ça devait être légitime. Le sorcier décida que dès lors qu'il aurait retrouvé l'usage de son corps, il se lèverait pour aller acheter quelque chose. Il sortirait alors peut-être définitivement dans la chambre.

Puis il se rappela que son t-shirt était maculé de sperme et il soupira profondément. Il faillit dire à la fille qu'elle lui devait un t-shirt, mais il n'avait pas la force de se lancer dans un échange de piques. Il sortirait torse nu, et se rendrait dans le magasin le plus proche chopper n'importe quel vêtement avant de s'acheter à manger. Il suffirait de laver l'autre.
Sauf que.
Son regard se posa sur des lambeaux de jean, à ses pieds. En réalité, il n'avait plus du tout de vêtements. Il leva les yeux au ciel. Il allait devoir rentrer en volant, chouette ou chauve-souris, son t-shirt maculé de sperme, son portable et son portefeuille entre les pattes. Génial. Il était persuadé qu'il pouvait toujours se gratter pour que la fille accepte d'aller lui acheter ses vêtements.
Il sourit pour lui même. Quel genre de femme se vengeait de cette façon ? Une sorcière, bien entendu. Mais une sorcière bien particulière. Une sorcière un peu dérangée. Qui lui plaisait un peu. Beaucoup. Dangereux de penser de telles choses. Souffrance à la clé. Certain.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyJeu 6 Juil 2017 - 19:31

Le sexe avec l'inconnu est toujours aussi bon, mais cette fois c'est différent. Tu es un peu absente, trop absorbée dans tes propres pensées. L'homme pensait-il vraiment ce que tu as entendu ? C'était si fort et si intense. C'était pas des mots vide de sens, en tout cas pas pour toi. Mais peut-être que pour lui c'était le cas ? Peut-être que "faire l'amour" ne veut rien dire pour lui, qu'il voit ça uniquement comme un synonyme de "baiser" ?
Tu n'en sais rien et ça t'énerve. Tellement que tu n'arrives plus à te concentrer entièrement sur ce qu'il se passe entre tes jambes. Et tu es presque surprise lorsque tu sens l'orgasme déchirer ton partenaire dans une explosion inattendue. La vague de fatigue qui s'échappe de l'homme sous toi ne t'échappe pas non plus alors que tu le vois échouer sur le sol les bras en croix, vide de toute énergie comme toi quelques moments auparavant dans la douche.
Prudemment, tu te retires de son engin, tremblant un peu sous l'effort physique que tu viens de vivre. Tu vois l'homme cloué au sol retiré le préservatif, tu le vois devant toi tout nu, sans la moindre défense. Quelque chose en toi te donne envie de te blottir dans ses bras, comme un tout petit animal. Tu aimerais t'échouer dans ses bras, rester dans sa chaleur et simplement t'endormir là, malgré la dureté et la froideur du plancher.
Et pourtant tu restes à genoux à côté de l'homme, droite, les bras serrés autour de ton corps fin, dissimulant tes seins et ton coeur, presque timide et pudique.

- Tu le pensais vraiment ?

Tu te mords la lèvre une fois de plus aussitôt la question posée. C'est idiot comme demande ; évidemment qu'il l'a pensé puisque ça venait directement de sa tête. Mais il y a une autre interrogation sous ces mots là.
Est-ce que tu considères que c'est plus que de la baise ?
Tu secoues la tête, énervée par toi même. Tu es terriblement naïve d'espérer qu'il puisse te fournir ce dont tu as envie. Tu connais à peine cet homme, d'ailleurs tu n'as même pas retenu son nom ce qui est terriblement ridicule. Comment espérer quelque chose de plus qu'un coup d'un soir, excellent certes mais qui ne s'arrêterait qu'à du cul.
Comme toujours avec toi Bleu. De toute façon les hommes te fuient, ils ont peur de toi, de ton âme vide et de tes yeux tristes et menaçants. Soupir.

- Tu n'es pas obligé de répondre c'était stupide et enfantin comme question.


Puis dans un mouvement souple tu te relèves et tu te diriges vers la commode de nuit sur laquelle se trouve ton téléphone portable. Tu remarques tout de suite l'appel en absence de ton père, mais tu l'ignores, tu as d'autre chat a fouetté. Tu déverrouille le téléphone, ouvre le répertoire et va sur ajouter un nouveau contact. Puis tu te rapproches de l'inconnu et lui tend ton téléphone. Tu te dis que c'est sans doute le seul moyen que tu as pour obtenir son nom, à condition qu'il veuille bien te donner son numéro. Tu n'as pas envie de lui mettre la pression, même si tes entrailles brûlent de revoir ce lion fou qui t'a donné tant de plaisir.

- Tiens. C'était sympa, alors si tu as envie de me revoir... Comme tu veux.


Puis, après avoir posé le téléphone sur le parquet à côté de la tête de l'inconnu, tu te diriges en chaloupant vers les toilettes. Tu n'as pas envie de finir avec une cystite alors tu sais que le passage sur les cabinets et obligatoire pour repousser les bactéries. Cependant, juste avant de fermer la porte derrière toi, tu regardes une dernière fois l'homme étendu sur le parquet.
Sera-t-il encore là lorsque tu reviendras ou en aura-t-il profité pour prendre la fuite malgré le fait que tous ses habits soient détruits ? Est-ce qu'il t'aura donné son numéro ? Son vrai numéro et pas un numéro inventé ? Toi tu t'es pas privée de le faire plusieurs fois lorsque certains insistaient pour reprendre contact avec toi. Tu balançais des numéros au bol afin de t'en débarrasser. Peut-être que l'inconnu fera la même chose ? Après tout, ça serait un bon retour des choses.
Tu hausses les épaules. Il faut que tu arrêtes d'espérer n'importe quoi. Mais tu ne peux pas t'empêcher, avant de clore la porte derrière toi de murmurer :

- Enfin... si tu as envie de revoir ta sorcière...

Tu souris. Est-ce qu'il t'a entendu ? Tu l'ignores même.
Puis tu refermes la porte.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyDim 9 Juil 2017 - 20:18

What if, what if, what if ?

Les mots de la jeune femme résonnèrent dans le froid de la chambre, comme pour habiller ses murs nus, habiller le silence. Le pensait-il vraiment ? Ange fit rouler sa tête de coté et dirigea tout son visage vers la jeune femme. Il comprit qu'elle parlait de ces mots, lancés par télépathie. Bien sûr, bien sûr qu'il les pensait, ils étaient sortis de sa tête. Ce n'était pas une déclaration d'amour, c'était plutôt la reconnaissance du fait qu'il y avait quelque chose de plus que du pur sexe, là dedans, juste un peu. Une alchimie, une toute petite goutte d'amour, au moins une. Juste assez pour leur donner, à eux deux, le goût d'en vouloir plus ? C'était le cas pour Ange, oui, il aurait bien essayé de passer plus de temps avec cette femme aux longs cheveux noirs. Cette belle sorcière.

Il dut attendre une poignée de secondes que son esprit sonné par les restes de gueule de bois de la veille et par l'orgasme violent qu'il venait de ressentir réussissent à définir des mots justes et doux, concrétiser une pensée, un ressenti. Il la vit se mordre la lèvre, comme si elle avait fait quelque chose de mal. Le sorcier s'attendrit devant cette nervosité, ce léger signe d'incertitude. Une jolie faiblesse.

Avant qu'il n'ait le temps de lui répondre, elle lui déclara froidement qu'il n'était pas obligé de répondre, dénigrant la valeur de sa question. Et, hébété, il la regarda se lever, toujours nue, glissant comme une sirène dans les abysses, abysses incertaines, de la vie d'adulte. D'une potentielle relation, peut-être ? Avant qu'il ne réussisse à formuler une réponse, elle plaçait son téléphone portable dans la main d'Ange. Elle voulait son numéro. Il se redressa, s'assit, prit délicatement l'objet dans ses mains, et posa sur elle un regard enfantin, plein de douceur, les yeux humides. Elle laissait une possibilité, une ouverture. Un tout petit morceau de confiance. Et sans rien ajouter, elle se dirigea vers la salle de bain.

Sans hésiter, l'exorciste tapa lentement les quatre lettres de son prénom. A, n, g, e. Pas de nom de famille, il n'y en avait sûrement pas cinquante dans sa vie. Et puis, autant tenter de rester discret, il ne savait pas réellement qui elle était. En tous cas, elle avait de la magie. A priori, c'était une sorcière. Puis il tapa son numéro. Il fut surpris de ne pas avoir à s'y reprendre à deux fois, malgré ses doigts qui glissaient maladroitement sur le clavier tactile.
Puis il remonta ses genoux vers son torse, et laissa choir ses bras dessus, le téléphone pendant dans sa main droite, attendant qu'elle réapparaisse. Bien sûr, qu'il avait envie de la revoir. Il aurait encore envie de son corps, encore, plus, il le sentait. Mais il avait bien envie, aussi, de douceur et de rire. Partager un repas. Un lit, encore, mais juste pour se chatouiller, ou pour se câliner. Une balade dans un parc. Ange chassa toutes ses pensées de son esprit, car elles commençaient à lui faire mal, à lui piquer l'intérieur du crâne.

Il tendit la main pour qu'elle récupère le natel lorsqu'elle sortirait. Ce qu'elle fit environ deux minutes plus tard. Il ferma les yeux, et répondit :


- Je le pensais.

C'était vulnérable, de dire ça. Mais tant pis. Alors, comme pour se protéger d'un manteau de plûmes, il se changea en chouette effraie. Il se sentit mieux, tout doré, blanc et gris. Il récupéra son propre portable, son portefeuille, les clés de son appartement à Londres -il en avait un autre à Berlin, dont il était propriétaire, pour le coup, héritage de sa mère qu'il avait découvert à ses dix-huit ans, comme quoi il avait un peu de chance dans son malheur d'orphelin- dans ses serres, et laissa les lambeaux de ses vêtements au personnel de l'hôtel. Il resta posé sur le rebord de la fenêtre, la regardant de ses yeux perçants de rapace. Il n'avait plus beaucoup de temps, il était épuisé et il devait voler jusqu'à Mayfair. Ce n'était pas trop loin, mais il devrait tenir au moins dix minutes. Il voulait vraiment éviter de se faire arrêter pour exhibitionnisme par la police londonienne.

Puis, comme il n'arrivait pas à dire les mots, ce qu'il ressentait vraiment, il ajouta, par la pensée :


- Je crois que c'était trop intense pour qu'il n'y ait pas un tout petit peu plus que du sexe. Au moins du potentiel.

Il n'avait pas pensé cela aussi clairement, il lui avait aussi transmit quelques petites miettes de choses indicibles, de pensées sans mots, que seule la télépathie permettait d'exprimer. Sentant son corps d'oiseau faiblir et la probabilité de se prendre une remarque cinglante ou sarcastique augmenter, Ange prit son envol, assez haut pour qu'on ne remarque pas une chouette en plein jour, comme dans Harry Potter.

Une chouette qui dissimulait un sorcier nu, avec un coeur un peu trop offert.
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MessageSujet: Re: Bad hangover [+18]   Bad hangover [+18] EmptyLun 10 Juil 2017 - 22:35

Assise sur la cuvette des toilettes, tes pensées se perdent, s’étiolent. Tes jambes tremblent un peu, conséquence de la fatigue et du plaisir éprouvé quelques minutes auparavant. Tes doigts sont fermement crochés à la lunette des toilettes pour empêcher tes ongles de s’enfoncer dans ta peau, signe de nervosité chez toi.
De l’autre côté de la porte il y a l’inconnu. Un inconnu avec ton téléphone portable et votre destin dans les mains. Il pourrait très bien décidé de rentrer un faux numéro pour ne plus jamais te revoir. Ou balancer ton téléphone sur le lit et profiter que tu ne sois pas dans la chambre pour partir. Ou alors, il pourrait entrer son numéro dans le répertoire afin que vous puissiez vous revoir. Et, quelque part, c’est cette solution là qui te fait le plus peur.
Enfin tu te relèves et fait face au miroir un peu sale accroché au dessus du lavabo ébréché. Le reflet qu’il te renvoie te fait peur. Après tout l’homme dans ta chambre d’hôtel a sans doute raison ; tu es une véritable sorcière. Entre ta nuit agitée et la douche, ton mascara s’est décroché depuis longtemps de tes cils pour venir couler sur tes joues. Tes cheveux eux auraient bien besoin de rencontrer une brosse, un peigne ou même une fourchette. Outre ces traces éphémères dues à tes dernières heures de sexe et que tu sais pouvoir réparer à coup de démaquillant, tu ne peux t’empêcher de t’arrêter sur les autres défauts de ton corps qui t’irritent. Ton visage creusé à cause de tes pommettes trop saillantes, un corps qui reste trop maigre et fragile malgré ton entraînement intensif, une poitrine pas assez rebondie à ton goût. Tu n’aimes pas ce corps et tu ne peux pas t’empêcher de te demander si l’homme de l’autre côté de la porte pourrait un jour apprendre à l’aimer. Et à te le faire aimer.
Dans un soupir tu ouvres le robinet, cueille un peu d’eau au creux de tes mains afin de refroidir ton visage que tu sens brûlant à cause de l’effort et des émotions. Un trop plein d’émotions qui vient de toi, mais également de lui, l’inconnu, dont les sentiments, bien qu’un peu illisibles bouillonne en lui.
Et le plaisir, surtout le plaisir qui submerge tout.

Dans une inspiration, tu retournes ensuite dans la chambre où tu as la bonne surprise de voir l’inconnu assis par terre, ton téléphone tendu dans ta direction. Il a donc décidé de rester. Tu te rapproches afin de récupérer ton portable que tu tiens fermement ancré dans ta main pour te donner une certaine contenance.
Et tu restes plantée debout devant lui, comme une conne, sans savoir que dire. Mais c’est lui qui fini par parler.

- Je le pensais.

Sa voix fatiguée et son aveu dangereux te déstabilisent tant que tu manques de tomber sous la nouvelle. Ta bouche s’ouvre, cherche quelque chose à dire, une inspiration, et reste désespérément ouverte comme un poisson sorti de l’eau qui cherche à respirer.
Tu ne sais pas quoi dire.
Ou plutôt, tu ne sais pas comment le dire.
Pourtant les mots se bousculent dans ta tête. Envie. Désir. Proximité. Frôlement. Frisson. Bonheur. Désir encore. Mais ce ne sont que des mots, pas des phrases qui se forment et tu ne veux pas passer pour une débile devant cet homme qui te fait un peu chavirer.
Alors tu refermes la bouche et te contente d’ancrer tes yeux un peu bleu, presque gris dans le noisette des siens. Et, avant que tes pensées ne retrouvent un sens, tes yeux se retrouvent face à face avec la noirceur.
L’homme est devenu chouette.
Calmement, tu observes les plumes blanches et dorées dans lesquelles le soleil se reflète pour projeter sa lumière diffuse dans la pièce. Dans un mouvement d’aile gracile et fugace, le volatile s’élève alors afin de saisir entre ses pattes griffues ses quelques affaires avant de se poser sur le rebord de la fenêtre pour défier le vide et l’horizon.
Un instant tu te dis que cette histoire va se terminer ainsi, avec une chouette sur le rebord d’une fenêtre, derrière image un peu insolite de cet inconnu rencontré dans un bar. Tu t’imagines le voir s’envoler dans un battement d’aile, t’abandonnant avec ces derniers mots « je le pensais » si troublant, désarçonnant.
Et puis quelque chose d’autre te parvient. Pas vraiment des mots, plus une sorte d’espoir, un peu diffus qui effleure ta tête et percute ton cœur. Tu ne saisis pas tout, pas bien, mais tu te rends compte que cette absence de mot est le parfait reflet de tes propres pensées sur lesquelles tu n’arrives pas non plus à fonder des phrases. Puis la chouette s’efface.

Tu restes longtemps droite et nue devant la fenêtre. Puis, de longues minutes après avoir vu un petit point blanc, gris et doré disparaître dans le bleu de l’horizon, tu refermes la fenêtre presque à regret et va saisir le t-shirt taché et oublié de l’inconnu sur le parquet. Tu le poses soigneusement dans ton sac, bien décidée à le garder, comme souvenir inoubliable de cette nuit.
Tu vas ensuite te poser sur ton lit et tu remarques alors que tu n’as toujours pas lâché ton portable. Un peu curieuse, tu allumes l’écran et tu tombes directement sur le numéro et le nom de l’inconnu. Tu souris, amusée.

Puis, épuisée par la cuite, le sexe, les émotions, tu reposes le téléphone sur la table de chevet avant de fermer les yeux.
Ce matin tu rêveras de l’inconnu.
De Ange.
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