Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.

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 Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.

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MessageSujet: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyMer 6 Sep 2017 - 16:37

[suite de Crocodiles don't bite]

Vous pensez qu'on devient amis comment ? Est-ce qu'on est amis, là, maintenant avec Allen ? Et ça veut dire quoi au juste, amis ?
Il secoue vaguement la tête pour chasser les questions qui lui arrivent à la tête comme ça, sans raison. Surtout qu'il est tout oppressé par la menace Allénienne. Il sait bien que le canadien à dit qu'il ne reviendrait pas dans sa tête mais il sait aussi qu'il ne pourra pas s'en empêcher à l'infini. Mais quand va-t-il recommencer, ça, c'est le suspens.

-Tu ne vas pas me tenir à coup de repas à la maison pendant une semaine, je ne crois pas non. Surtout si on doit bouger. En plus, tu m’héberges, c’est la moindre des choses.

Le polonais roule des yeux, blablabla, de toute façon la nourriture est hyper pas chère en Pologne, surtout les restaurants j'ai jamais compris comme au Canada, au hasard[/i] on peut payer un restaurant 100 balles. Ici, il faudrait grailler assez pour nourrir un pays entier pour avoir une note aussi élevée. Sans blague. [/i]
Mais bref, il ouvre les mains l'air de dire okay, c'est moi le plus mature, regarde, je laisse tomber cette histoire, alors que non, bien sûr que non, ce n'est que les débuts des querelles, emmerder Allen est un sport national.

Bref, Simje évolue donc avec cette habitude qu'ont les gens qui vivent seul. Toujours très occupés dans leur tête, qui savent où est chaque chose parce que personne d'autre ne bouge les objets et qui ramasse directement après avoir fait une connerie parce que personne ne le fera pour moi. Pas comme quand on est petit et qu'on pousse discret le verre sous le frigo.
Il se balade donc de manière très naturelle quand une serviette s'écrase sur sa tête. Il arrête de bouger alors que tous ses muscles se tendent d'un coup et il reste sans bouger, les yeux écarquillés alors qu'Allen lui annonce très très normalement :

-Panique pas, elle est propre. Et c’est un réflexe, je laisse pas sortir des cheveux mouillés alors commence pas à râler.

Woooooooooooooooooooooooooow.
C'est pour ça qu'il a des jolis cheveux, c'est un psychopathe de la chevelure en fait, genre, faut pas sortir avec les cheveux mouillés parce que ça les rend malheureux ou un truc du genre ? Psycho dude.

Le brun grommelle des trucs totalement incompréhensible dans sa barbe avant de frotter vite fait ses cheveux en lançant un regard noir au Canadien. Le genre de scarface qui devrait pouvoir tuer, tellement.

Et donc go dans la voiture sans rien répliquer 'me suis fait agresser quoi, les six étages du genre pom pom pom pom jusqu'en bas, la voiture qui fait bip bip et bam. Il démarre la voiture alors qu'Allen lui réplique :

-La route ou la conduite des polonais ?

Mais respect, où es-tu ?
A vrai dire en Pologne, les poids lourds ont le droit de rouler absolument partout, surtout bien dans les zones pas aux normes de toute façon, des normes, en Pologne, bon.. ce qui fait que toutes les routes sont éclatées. D'où l'envie, la nécessité presque de vouloir une bonne voiture avec de vrais amortisseurs. Pour pas vomir.

- Juste la mienne.

Connard.
Mais ça le fait quand même sourire, un grand grand sourire absolument pas réprimé parce qu'il doit avouer qu'il passe du bon temps. Un temps incroyablement étrange et imprévu mais voilà. Peut être qu'Allen il perce sa bulle de solitude

Il commence donc à conduire en râlant après les connards qui ne savent pas conduire de manière à ponctuer un peu le temps qui passe.

-De toute façon, l’état du poulet dépendra de ma capacité à tenir ce couteau dans cet habitacle sans te crever un œil. Je prends le défi.

Pardon ?
Une voiture lui grille la priorité, il prend le temps de faire un doigt d'honneur par la fenêtre l'air tout calme avant de répondre.

- Mon œil est pas hyper partant pour le défi. J'suis guérisseur pas régénérant.

Simje s'est méga emmerdé à faire des runes partout dans sa caisse, ce qui fait que globalement, il peut rouler vite sans que les non doués ne le fassent trop chier et il s'octroie le droit de rouler comme un gros bâtard.

- Mais bon, on est partis pour deux heures de routes au moins, t'as le temps de faire ça bien.

Tourner à droit, à gauche, ah putain j'ai laissé le chien dans l'appart, fais-chier j'espère que la terrasse est restée ouverte, sinon je risque de perdre un mollet dans l'histoire alors que j'aime bien mes mollets quand même. Enfin c'est utile, des mollets puis mettre de la musique en lançant :

- Si vraiment ça te plaît pas, tu peux te chanter des chansons dans ta tête pour essayer de couvrir le son.


Oui, c'est du foutage de gueule. Oui. J'me suis pris une serviette sur la tête et j'ai pas dormi, c'est une bonne raison. Puis c'est ma voiture alors je mets le son que je veux dedans.
Je sais même pas pourquoi je me justifie.

Catfish and the Bottlemen passe dans la radio du coup, pas que le polonais ne soit spécialement affolé par ce groupe - y'a-t-il vraiment des choses qui fassent dire à Simje plus que "c'est pas mal ?" - mais c'est globalement écoutable par tout le monde. Pas trop agressif. Pas trop mou.

- D'ailleurs, merci pour le sirop d'érable. C'est ultra gentil.

Et ça, totalement sincère, pas du tout ironique - c'est dur de s'y retrouver avec Simje la bipolarité, oui, c'est normal. C'est super dur de savoir s'il plaisante ou pas du tout, ce qui fou globalement ses collègues de boulot dans de gros malaise. Ce qui est hilarant. Surtout avec les nouveaux. Hi, la, rant.


Bref, la route défile - les forêts surtout - et les gens aussi - des connards surtout jusqu'à ce qu'ils arrivent vers le parking réservé aux non doués. Simje tourne et prend dans l'herbe alors qu'une route apparaît soudainement sous les roues de la voiture - voilà, une bulle entière qui cache l'extermination des doués.

- Il y a d'autres trucs cachés à d'autres endroits. J'pourrais te tracer une rune si tu veux. Sans lame cette fois, promis.

HAHAHA, on rigole ou quoi ici ?
Retour de Simje l'insensible, mieux vaut faire genre que le souvenir est drôle plutôt que de laisser voir quoi que ce soit. Humour noir nous voilà.

Simje roule au pas, son cœur s'accélérant un peu. Il n'est venu ici que quatre fois mais à chaque fois c'est pareil. Ne plus penser, ne plus ressentir, essayer d'arracher son don de soit pour le fourrer dans un coin de sa tête. Ni émotions, ni pensées.
Il coupe le contact, descend de la voiture.

Ni émotions, ni pensées.

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyMer 6 Sep 2017 - 21:49

« Le grommellement, ça va bientôt devenir un sport national. »

Non, vraiment, je l’ai vu ce regard noir et j’ai entendu ces gnagnagna. C’était drôle, je dois l’avouer. Il vaut de toute façon mieux pour moi considérer cet échange visuel comme une blague. Question de principe, je ne tiens pas à finir en chair à pâtée juste pour lui avoir posé une serviette sur la tête. Bon d’accord, je l’ai pris au dépourvu. D’accord aussi, j’ai un peu pris les devants. Mais tout de même, il y a des choses que je n’accepte pas.
Et sortir avec les cheveux mouillés, ça fait partie de ces choses que je n’accepte pas. Point à la ligne. Il me remerciera pour le rhume qu’il n’aura pas attrapé plus tard. Je prends soin des polonais moi. Du polonais qui fait ma taille à l’esprit trop compliqué principalement. No rage.

Je dois dire que je suis dans une humeur particulièrement bonne ce matin. Je ne sais pas si c’est parce que ça wzwzwz de partout, si c’est le vent des vacances, si c’est juste parce que Simje me manquait un peu. Tout ce que je peux dire, c’est que j’apprécie ces moments à chaque seconde. Ainsi qu’à chaque dixième de ces secondes. Je suis content, c’est tout et ça me fait vanner mon entourage avec un plaisir non dissimulé. Mais mon entourage se limite à cet homme. Alors il se prend tout. Sans être en reste pour autant.

- Juste la mienne.

J’ai l’impression d’entendre une vague insulte derrière. Très très vague. Promis, j’ai pas fait exprès. Je suis juste content alors ça débride mon don. Bon, je l’ai un peu cherché. Bon, je ne sais pas tenir des promesses, pardon. Mais ça ne m’empêche pas de rire à sa réponse, même si au final, ça ne me rassure pas trop. Enfin bon, le principal est que nous arrivions en un seul morceau là-bas. Si possible. Stp.

Mon dieu, cet homme. Un tendu du volant. J’ai l’impression de découvrir une nouvelle personne. Le langage est raffiné, les mouvements se mêlent à la parole et de nombreux dactyles sont échangés de voitures en voitures. C’est incroyable, cette folie au volant, cette délicatesse. Il est dangereux. Ne montez pas dans sa voiture, ne conduisez pas en Pologne. En fait ouais. Juste, ne venez pas en Pologne. A se demander comment les piétons peuvent encore se sentir en sécurité sur leurs minuscules trottoirs. Si les gens conduisaient du jour au lendemain comme ça au Canada, tu peux être sûr que le lendemain les gens descendraient dans la rue pour mettre des barrières blindées sur les bordures de trottoir. Et justifier que les hémorroïdes de mamie sont causées par un chauffeur fou pour gagner un peu d’argent au tribunal. Capable de tout pour gagner de l’argent. No shame chez certaines personnes.

- Mon œil est pas hyper partant pour le défi. J'suis guérisseur pas régénérant.

Jamais compris pourquoi il y avait autant de déclinaisons dans les pouvoirs et dons. Nan sérieusement. T’es guérisseur, la moindre des choses, c’est d’être capable de se sortir tout seul d’un pétrin quel qu’il soit, non ? Bah non. Être régénérant en fait, ça doit témoigner d’un certain égoïsme, parce que je suis persuadé que certains dons et pouvoirs se manifestent en fonction de l’intérêt et du caractère des personnes. Il y a une étude en ce moment là-dessus. Etude que je lirai à mon retour en novembre ou que je demanderai gracieusement à mon co-directeur pour m’occuper dans l’avion. Ça m’intéresse beaucoup. Vous vous rendez compte ? Si mes chercheurs parvenaient effectivement à trouver un lien logique entre les caractères et les dons, ça pourrait créer d’importantes possibilités. En développant un trait de caractère particulier, on pourrait provoquer l’apparition d’un donc secondaire par exemple. Ah, c’est trop trop passionnant, j’en ai des papillons dans le ventre rien qu’à y penser.

- Mais bon, on est partis pour deux heures de routes au moins, t'as le temps de faire ça bien.

De ?
Paf, seconde mauvaise habitude, tu perds le fil de la discussion, tu pensais au boulot, tu réfléchis boulot paf, retour dans la vie réelle, raccordement et donc ? Lecture de pensées. Ah, vous suivez c’est bien. Sauf qu’il ne m’aide pas du tout le coco à s’en faire pour son chien et s’occuper de l’état de ses mollets. STOP ALLEN. Paf, fermeture comme une bulle que l’on explose. Ce n’est pas bien. Et en plus, il me suffisait de baisser la tête pour savoir qu’il s’intéressait aux sandwichs. Sandwichs que je commence d’ailleurs par stabiliser sur mes genoux après deux-trois freinages. Je l’interdis de faire des remarques sur la tête des sandwichs. Même en 2h. Je refuse de passer deux heures sur des sandwichs de toute manière.

-Sinon il y avait aussi l’option manger dehors.

Je le regarde d’un air innocent. Voilà. Manger dehors ça évite d’avoir à jongler avec un couteau dans une très belle voiture, mettre des miettes partout dans l’habitacle, jouer avec la salade, couper le poulet et les tomates. Je vous assure qu’au moment de passer à ces choses-là, je fixe Simje d’un air très très peu content. Sérieux. Il veut que je coupe les tomates. A quel moment quelqu’un s’est un jour dit que couper des tomates dans une voiture c’était une bonne idée ? ‘Tain, c’est flasque, c’est plein d’eau, les pépins ils dérapent de partout, ils te filent entre les doigts, ils te tâchent.

-T’as pris des tomates, sérieux ? On se passera des tomates. Du kjører som gal…

Voilà, la bataille langues étrangères est lancée, j’appelle Allen sur le ring. Et le petit « tch » à la suite est aussi gratuit, juste pour la forme. Ah, j’ai dit qu’il ne faut pas me tâcher, je suis une pourriture après. Oui, d’accord, après le Sri Lanka, on ne dirait pas trop, mais là, mon esprit de survie était au-dessus de mon léger tic de propreté en fait.
Question de priorité.

Bref, la musique retentit à mes oreilles et avant même d’avoir pu apprécier le premier couplet ou quoi, l’autre il m’agresse sans raison. Il l’a mal, le coup de la serviette en fait, c’est ça ?

- Si vraiment ça te plaît pas, tu peux te chanter des chansons dans ta tête pour essayer de couvrir le son.
-Ou tu peux chanter dans ta tête et moi j’écoute ?

Mais tuez-moi.
Faut qu’on m’arrête. En fait, je crois que je profite des moments où je peux encore blaguer parce que je sais qu’une fois arrivés à Auschwitz, la température va subitement descendre. Et croyez-moi, c’est pas parce que je suis élémentariste glace que ça fait de moi un chaud comme la braise sous la neige. Je suis juste insensible à la glace magique. C’est tout, je souffre des extrémités comme tout le monde quand ça part dans les négatifs. Je vous laisse disserter sur la raison qui m’a poussé à aller vivre au Canada. Bonne chance.

- D'ailleurs, merci pour le sirop d'érable. C'est ultra gentil.

Je lui réponds par un petit « T’es la première personne chez qui j’arrive à me souvenir d’amener quelque chose même sous l’emprise de l’alcool. En tout cas, j’espère que je ne me suis pas trop trompé sur tes goûts. » et me tais. Inutile de préciser que c’est à cause ou grâce à l’alcool que cette bouteille s’est retrouvée dans mes valises. Je préfère faire genre, c’est moins dégradant. Par contre, c’est vrai que j’ai tendance à avoir la fâcheuse habitude à oublier un cadeau en me pointant chez quelqu’un, torché ou non d’ailleurs. Enfin, ce n’est surtout jamais arrivé que j’aille chez quelqu’un en étant bourré. Trop de première fois depuis que je suis ici. Encore une fois, ne sortez pas cette phrase hors de son contexte. Avec mes remerciements. Ce brun bouscule mes habitudes. Il faudrait peut-être que j’arrête de répondre à chacune de ses phrases non ? Ouais. Mais c’est plus fort que moi. Et puis, ça me fait plaisir qu’il ait apprécié la bouteille. Très très plaisir. J’ajoute un petit sourire tout doux. Tout doux comme un oreiller en duvet d’oie. Ça vaut super cher, mais quand vous y aurez goûté, vous ne voudrez plus jamais vous en séparer. De l’oreiller hein, pas de mon sourire.
Quoique.

J’ai la sensation qu’on finit par arriver. Le parking et Simje qui a décidé de dire non et qui s’enfonce dans l’herbe, la forêt, le ramassis de nature quoi. Et la bulle éclate, la route devient subitement carrossable. Et c’est en général à ce moment qu’un léger palpitement dans le cœur fait comprendre qu’une barrière magique vient d’être franchie. Allons voir des morts. Balade dans le cimetière. Je sens la joie arriver.

- Il y a d'autres trucs cachés à d'autres endroits. J'pourrais te tracer une rune si tu veux. Sans lame cette fois, promis.
-Ha. Ha. Ha.

Soyons d’accord, ce rire n’avait rien de jovial. C’était plutôt la réaction d’un mec blasé. A la « cause toujours ». Enfin bon, malgré tout, je ne peux m’empêcher d’être intéressé par ce que l’extérieur m’offre. La curiosité sans doute, mais une curiosité qui laisse une boule dans la gorge, un semblant de malaise. Je n’aime pas ce genre d’endroits. Je n’arrive pas à me détacher de ce qui a pu se produire et puis, ça fait tellement toujours écho à la perte de mes collègues que la reliure est vite faite ; Au final, ça se finit sur le mot mort.

Simje ralentit et finit par se poser un peu à l’écart. Il n’y a pas une seule personne. Pas une seule voiture. C’est le silence devant et derrière nous. Il est certes encore tôt, mais je sens que notre monde magique n’est pas si grand qu’on le pense. Que si les non-doués s’y mettaient, ils pourraient aisément nous exterminer avec leurs armes. Bon, peut-être pas si facilement, mais on pourrait perdre, oui. Et il y aurait peut-être plusieurs centaines ou milliers de millions de morts. Ça me fait froid dans le dos. Est-ce que les sorciers noirs se mettraient de notre côté ? Est-ce qu’à ce moment seulement, on serait capable de travailler main dans la main pour la survie de notre… espèce si l’on peut dire ?

Je soupire, laissant l’air frais frapper contre ma peau. Et un autre truc me frappe, justement, littéralement. Je lève un peu la main comme pour récupérer un flocon ou une goutte d’eau. Ma manière de sentir ce qui se passe autour de moi. C’est lourd, c’est froid et chaud, c’est grésillant et plat, vide puis hurlant. C’est désagréable. Je fronce les sourcils et ferme par réflexe mon don et mon pouvoir de manière hermétique face aux agressions extérieures.

-Est-ce que le fait que des doués soient morts ici dans d’atroces souffrances explique cette soudaine oppression ?

Je n’arriverais même pas à l’expliquer clairement avec des mots. C’est presque douloureux. Pour que mon don et mon pouvoir se ferment à ce point, c’est que mon imagination n’est pas la seule à agir. Je n’ai plus du tout envie de faire des blagues. Plus du tout envie de parler même. C’est comme si l’endroit happait ma force vitale. Mon énergie, ma magie. C’est une sensation particulière que je n’ai jamais ressentie auparavant. Je m’étais attendu à ressentir de la peine, voire de pleurer mais c’est davantage un long voile brumeux qui s’installe. Je regarde le long bâtiment et ses hautes barricades de briques. Quand tu rentrais là-dedans, tu ne ressortais plus. Je lance, dans un presque murmure :

-Il doit y avoir une quantité astronomique de fantômes et poltergeist là-dedans.

Des poltergeist de doués. Qu’est-ce que ça donne ? Une pensée très morbide du scientifique que je suis voit un instant l’importante base de données qui émane de cet endroit. Je secoue la tête, un peu nauséeux. A quoi je pense, moi. C’est de très mauvais goût. De très très mauvais goût. J’ajuste mon sac sur mon dos, ajuste ma veste autour de ma taille et indique d’un hochement de la tête à Simje que je suis prêt.

C’est parti pour le sentier découverte trop glauque.

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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyJeu 7 Sep 2017 - 11:00

On va vraiment dans l'endroit de le plus glauque du monde quand même, j'espère qu'Allen ne craint pas trop. Il aurait du choisir les montagnes, voilà, ça lui apprendra à ne pas vouloir choisir. La prochaine fois vous allez voir, je vais pas avoir besoin d'envoyer la bestiole qu'il sera déjà habillé en train de programmer la journée entière, au cas où.
Ne jamais me faire confiance c'est bien connu.


-Sinon il y avait aussi l’option manger dehors.

Simje tourne la tête pour regarder le canadien qui fait sa tête de "beh quoi ? Je suis mignon, mignon, mignon" ce qui le fait immanquablement soupirer un long soupir très long soupir pour bien marquer le fait que non, tu vas faire ces sandwichs débiles et puis c'est tout. Surtout qu'on sera bien trop écœurés pour manger de toute façon. Oui mon pote tu fais sûrement ça pour rien, j'espère que ça te fait plaisir.

-T’as pris des tomates, sérieux ? On se passera des tomates. Du kjører som gal…


Mais il va arrêter de râler lui, là ? C'est pas possible un taux de grognerie aussi élevé, le gars il se met à parler norvégien en plus sans aucune pression. C'est le polonais qui lui a pas plu ? Alors que c'est logique [size=10DE PARLER POLONAIS EN POLOGNE[/size]
Bref, Allen se récolte un regard noir à nouveau. [i]Vlà. Tu mérites pas mieux
.

-Ou tu peux chanter dans ta tête et moi j’écoute ?

Pardon ?

- Où je parle Polonais dans ma tête jusqu'à la fin de mes jours pour être sûr que ça te soit absolument pas utile d'aller voir là-dedans ?

Pas que Simje ait déjà réfléchit au fait que Allen puisse comprendre ou ne pas comprendre des langues étrangères. Pour lui si il ne la comprend pas parlée, il ne la comprend pas pensée alors que les pensées ce n'est pas toujours des mots et puis peut être que son don ne marche pas du tout comme ça. Il fait le malin alors qu'autant il se trompe sur toute la ligne.

Bref, ils roulent donc, Simje, ça lui fait un peu bizarre de ne pas chanter à voix haute sur des chansons qu'il connaît par cœur - ce qu'il fait absolument tout le temps. Hé mais c'est genre la deux ou la troisième fois que tu trimballes des gens dans ta caisse en fait, pas plus. Ce qui lui fait penser qu'il avait ramené Meiri deux fois de mission et qu'après ça elle lui avait proposé d'aller boire une bière et il avait dit oui et elle avait essayé de l'embrasser, toute fleur bleue qu'elle était. En toute honnêteté, après une bière il aurait voulu dire "on va chez toi?" ou oser quelque chose comme ça mais il avait senti de loin arriver l'attachement et les sentiments. Quand il l'avait gentiment repoussée en lui faisant un câlin elle avait fondu en sanglots en murmurant "pourquoi pas moi ?" et il n'avait pas vraiment su répondre.
Pourquoi pas toi ? Aucun rapport avec toi, juste... juste pas moi.
Le lendemain il s'était fait regardé de travers dans les bureaux et il avait soupiré, alors qu'Hannah lui reprochait de lui avoir laissé de l'espoir, à la jolie Meiri, Simje avait juste répondu c'est pas une putain de fin en soi de se macquer, pourquoi est-ce que les gens cherchent absolument quelqu'un d'autre ? Ils se sentent pas quoi.. complets ?

BREF, la voiture, les gens autour, Allen.

- T’es la première personne chez qui j’arrive à me souvenir d’amener quelque chose même sous l’emprise de l’alcool. En tout cas, j’espère que je ne me suis pas trop trompé sur tes goûts.


....
Simje profite d'une ligne droite déserte pour fixer le brun, avec un sourire un peu de biais - celui spécialement fait pour se moquer.

- Ah parce qu'en plus c'est une habitude de débarquer chez les gens bourré ? Bien, bien, c'est propre ça Allen.

Je n'te félicite pas.

- Et non bien joué, pile ce que j'aime c'est mon euh sirop d'arbre préféré.

Enfin donc, ils percent donc la bulle d'invisibilité. Ce n'est pas les vacances, ils ne sont pas non plus en week end et c'est donc parfaitement désert. Il ne va pas tarder à pleuvoir mais ça c'est chouette, les odeurs sont beaucoup moins persistantes après la pluie. Si Simje a pris quelques secondes pour essayer de se contraindre à moins ressentir les signaux extérieurs, il sent bien Allen se tendre comme si lui aussi avait une enclume dans l'estomac.

-Est-ce que le fait que des doués soient morts ici dans d’atroces souffrances explique cette soudaine oppression ?

Simje hausse les épaules en continuant à avancer. Atroces souffrances quoi. Allen il fait pas le tour du pot, il enfonce le bras dedans.
Le bâtiment ici est fait exactement comme celui des non-doués : d'immenses murs avec un portail au milieu. Sauf qu'ici, les murs sont couverts de runes creusées à même la pierre. Elles avaient du être soaked in blood à l'époque, impossible à savoir, très facile à imaginer.

- Je crois que ça dépend des gens. Hannah, une pote, avait l'impression d'être en permanence au milieu d'une foule avec l'impression de percevoir des morceaux de vie. Moi c'est plutôt..

Comment définir ça ?

- .. comme si j'étais perpétuellement dans cette émotion dans laquelle ils ont baigné, juste cette seconde où ils ont compris que c'était fini. Exactement comme quand quelqu'un va mourir et qu'il abandonne d'un coup les espoirs parce qu'il sait. C'comme si.. je sentais.. les espoirs euh, partir.

Il se sent tout chelou d'avoir lâché ça, se rendant compte petit à petit à quel point c'est incroyablement bizarre, voilà voilà, c'est le moment où tu marches un peu plus vite et comme t'as pas de veste tu peux pas mettre les mains dans les poches du tu tritures les clés de ta caisse, ce qui te saoule comme ça saoule tout chat ce bruit, mais tant pis, hop, une contenance, non je ne suis pas glauque c'est juste que c'est vraiment ce que je ressens mais autant c'est pas du tout ça la vérité, autant ma perception est juste totalement faussée et euh c'est le temps de calmer son cerveau.
Au panier.


Voilà voilà.

Ils se dirigent donc vers le mur où y'a une petite madame dans une boîte en bois à l'extérieur - la billetterie - et Simje s'avance avant de lâcher deux billets - totalement froissés - à la dame. Elle hoche juste la tête en notant quelque chose du genre "deux adultes" sur son carnet. Pas de ticket, rien, tout le monde s'en tape. Ils ressemblent plus à deux experts en runes qui partent en savoir plus plutôt que des touristes en mal de glauquitude.

Ils passent sur un côté du portail. La nausée reste au creux du ventre - il sent vraiment l'espoir s'en aller c'est chelou, avant ça ne lui faisait pas vraiment ça - alors qu'il pense qu'il n'a jamais du consciemment tuer quelqu'un - le sri lanka ne compte pas - et que ça lui va très bien comme ça. Mais peut être que ça fait un autre effet d'abattre 10 000 personnes par 10 000 personnes.

-Il doit y avoir une quantité astronomique de fantômes et poltergeist là-dedans.

Simje adresse un moue un peu gênée à Allen, genre, ouais ça fait pas hyper plaisir désolé mais souffle : « J'pense pas qu'ils soient agressif. Ce qu'il s'est passé ici c'était juste tellement.. tellement trop ça dépasse l'entendement »

C'est vrai que pour faire apprécier son séjour à quelqu'un c'était une très bonne idée de l'emmener ici.

- Il est encore le temps de choisir le lac ou la montane si jamais..

Simje sort du fusain de sa poche - ça fait sale mais je vous emmerde j'allais pas me triballer une palette d'aquarelle, et je sais pas les runes plus c'est ouh dark, mieux ça marche avec un posca vert, comme les collégiens, j'adore parce qu'il ne connaît pas par cœur la rune et que c'est plus facile pour lui de dissocier les parties.

- Tu veux voir le reste ?

Histoire d'être fully au courant.




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- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyJeu 7 Sep 2017 - 22:13

« Quand ta couverture est trouée. »

Vous savez le véritable plaisir qu’il y a à plonger dans les pensées des autres ? C’est que la plupart du temps, il n’existe aucun déclic qui fasse prendre conscience à la cible qu’on la détaille de l’intérieur. Ils continuent leurs vies comme si de rien n’était, décrivent avec quelle haine ils en veulent au chat de ne toujours pas savoir pisser dans sa litière ou du voisin somnambule venant sonner chez eux à 2h du matin. Y’a des jeunes qui pensent à leur plan cul dans le train, des randonneurs qui dissertent sur la vie « non mais atroce quoi » en centre-ville et tout ceci s’enchaîne comme les feuilles tombant d’un arbre. Indépendants les uns des autres mais inlassablement poussés à s’exprimer. C’est ce que j’aime dans ce don. L’infiltration. Même quand ce sont des langues étrangères. Le simple fait d’avoir un bruit de fond me fait plaisir. Même le soir, j’allume la télévision. Sauf quand je travaille. Quand tous les documents s’empilent et s’enchaînent, il suffit d’un simple bruissement de papier non désiré pour que mon esprit s’affole.

- Où je parle Polonais dans ma tête jusqu'à la fin de mes jours pour être sûr que ça te soit absolument pas utile d'aller voir là-dedans ?

Pourquoi tant de haine ?... Il a réfléchi trop vite aux circonstances amenant quelqu’un à pouvoir lire ou non dans les pensées. Il est trop, beaucoup trop intelligent pour moi. Je n’ai aucune chance contre lui, ainsi va la vie. Je lui offre un visage déconfit, sans même chercher à mentir. Je peux mentir quand l’autre n’a aucune façon de vérifier l’information. Si je dis que de toute façon je comprends tout, il finira par parler polonais tout le temps et un jour par me demander ce qu’il a pensé. Il découvrira que j’ai menti. Et alors là, ça ne va pas bien passer. Il va vriller, Simje. Vriller vous dis-je. Alors je la joue franco avec lui sinon je vais perdre toute crédibilité dans mon rôle de directeur. Même mis à pied oui oui. Je soigne mon apparence, c’est une déformation professionnelle. Et je me fiche de ce que vous en pensez.

Bref.
Ça parle sans stress dans cette voiture même si je suis assez impressionné – effrayé serait plus juste – par la conduite du polonais. Des polonais en fait. Des routes aussi. De la Pologne tout court. Je pourrais presque jongler sans faire exprès avec le pain. On pourrait s’amuser aussi avec le couteau mais le brun a dit qu’il tenait à son œil. Rabat-joie.
Sérieusement, je crois que j’ai perdu des neurones à cause de l’alcool hier, j’ai un mental de gamin de six ans. Peut-être que je n’ai pas encore totalement décuvé ? L’venir me le dira. Ou pas. Quoiqu’il en soit, je pense qu’en arrivant au camp d’extermination, je vais me calmer direct.
Dans le genre claque dans ta gueule et au lit.

- Ah parce qu'en plus c'est une habitude de débarquer chez les gens bourré ? Bien, bien, c'est propre ça Allen. Et non bien joué, pile ce que j'aime c'est mon euh sirop d'arbre préféré.

Il se moque ? Il se moque. C’est un garnement ce mec. Le genre d’homme qui cache bien son jeu en fait et que, dès qu’il prend la confiance, n’a plus aucun respect. Dans le fond, on est un peu pareil, sauf dans le cas d’une première rencontre. Oh là là, maintenant que je me souviens, la première fois il avait l’air tellement stressé. Enfin oui et non. D’extérieur il n’était pas à l’aise – normal – mais en fait sa tête elle fourmillait d’informations. On s’est un peu énervés mutuellement. Ce n’était pas très drôle et je le vouvoyais à l’époque. Mais ça, c’était avant.

-T’as le chic de prendre les morceaux de phrases qui t’intéressent toi. Je ne me suis jamais présenté chez quelqu’un bourré, merci bien. T’as déjà un stock de dossiers sur moi là, je compte sur toi pour ne pas t’en servir.

Ouais, c’était avant.
La joie et la bonne humeur, c’était aussi avant. Avant que la barrière d’invisibilité ne cesse d’agir devant mes yeux ébahis. Je ne m’étais pas attendu à faire face à un décor aussi grand. Plus violent et oppressant aussi. Je ne me sens pas vraiment vraiment bien et je pense aux sandwichs dans le fond du sac et de leur potentielle inutilité. Merci de m’avoir occupé pendant le trajet mais ce n’était vraiment pas nécessaire. Pas nécessaire du tout du tout.

Bien, je lui fais part de mes drôles de sensations pour voir si oui ou non, ce n’est pas juste une impression. Pourtant, on est encore un peu loin du site, des grandes barrières. Je me demande ce qu’il va émaner une fois que nous serons à l’intérieur. Ça ne me rassure pas trop. Pour une raison étrange, les maisons hantées, avec les comédiens là, ça ne m’a jamais vraiment enchanté. Je devrais être habitué en tant qu’exorciste, mais non. Comment on peut s’habituer à des gens qui te tombent dessus sans crier gare ? Très peu pour moi.

- Je crois que ça dépend des gens. Hannah, une pote, avait l'impression d'être en permanence au milieu d'une foule avec l'impression de percevoir des morceaux de vie. Moi c'est plutôt.. comme si j'étais perpétuellement dans cette émotion dans laquelle ils ont baigné, juste cette seconde où ils ont compris que c'était fini. Exactement comme quand quelqu'un va mourir et qu'il abandonne d'un coup les espoirs parce qu'il sait. C'comme si.. je sentais.. les espoirs euh, partir.

La perception peut-elle changer en fonction des dons et pouvoirs ? C’est bien possible. Ce serait véritablement intéressant à comparer. Je suis plus sensible à la fraîcheur qui émane et lui, lui… Ce n’est pas tellement facile à décrire en quelques mots. Il est plus sensible aux émotions ? Aux émotions les plus fortes. Je trouve ça un peu dur à assimiler. Non pas que je ne comprenne pas, je trouve ça juste psychologiquement compliqué à supporter. Je fronce très légèrement les sourcils, un peu soucieux de son état. Je n’ai pas envie qu’il se vide de son énergie non plus. Moi, c’est encore supportable, juste désagréable. J’ai simplement l’impression de m’infiltrer dans une eau gelée puis brûlante puis vide puis pleine, enfin c’est je comprends que ce ne sont que des sensations, elles ne rentrent pas dans ma tête. Pas comme ce que lui a l’air de sentir.

L’espace d’un instant, j’aimerais lui proposer de faire demi-tour, passer à autre chose, aller voir des brebis et compter les bruits de cloches des vaches s’il y en a. Je trouve ça un peu dur pour un premier jour mais bon, c’est aussi bien de faire ça maintenant. C’est vrai, tant qu’à plomber l’ambiance, autant le faire dès le début pour assurer la fin. À moins que Simje il applique la méthode du je-connais-mieux-quelqu’un-quand-c’est-la-misère. Non mais c’est une bonne idée hein, mais Auschwitz après… Après le Sri Lanka, c’est un peu dur. Même deux mois plus tard. Après, il a peut-être une meilleure tolérance que moi.

Bien, nous avançons donc jusqu’à la billetterie et je me surprends à me demander ce qu’on peut dire aux visiteurs. « Bonne visite » ? C’est glauque. Ma question trouve sa réponse en quelques minutes et se solde par un silence. Elle prend les billets et nous laisse passer sans un mot. Hm. C’est sans doute mieux. Sans doute comme ça qu’il faut faire. Je soupire avant de saluer la personne passant ses journées à la billetterie d’un endroit pareil et me demande comment elle peut supporter tout ceci. Mais avant ça, c’est l’intérêt pour les fantômes qui transparaît. On travaille tellement sur les fantômes en ce moment. Je ne sais pas d’où vient ce subit intérêt pour ces êtres, mais j’ai reçu du-temps-où-j’étais-directeur au moins une cinquantaine de demandes de financements dessus en une semaine. Cinq jours. Ça fait environ 10 demandes par jour. Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Bon, la majorité c’était du bullshit d’intérêt plutôt nul, mais il y avait de bonnes pistes pour d’autres. Bref, c’est la mode du fantôme ces derniers temps alors quand je vois un endroit pareil, je me demande pourquoi personne n’a demandé à faire des investigations ici. Quoique, ça s’est peut-être fait, c’est vrai que j’ai tendance à oublier que mon QG est à des milliers de kilomètres de là. Je pourrais, à la rigueur, demander au QG Allemagne de revoir notre potentielle négociation pour faire venir des chercheurs sur ce territoire. On est en Pologne encore ou en Allemagne ? Aucune idée, mes cours sont loin et mes connaissances géographiques se stoppent à mon continent. Et croyez-moi y’a assez à faire entre l’Amérique du nord et du sud.
Bref encore une fois.

- J'pense pas qu'ils soient agressif. Ce qu'il s'est passé ici c'était juste tellement.. tellement trop ça dépasse l'entendement

Justement. Les poltergeist, ça se manifeste souvent dans les cas de morts terribles, insupportables. Certes, si je m’en tiens à ses perceptions « fin de l’espoir », il est possible que la majorité de ces hommes, femmes et enfants soient partis avec un désespoir sans nom. Cet instant, comme il l’a si bien dit où tu sais que peu importe le déchaînement dont tu fais preuve, tu y laisseras la vie. TU ne seras plus. Que tout ce que tu voulais être s’arrête en cet instant, gazé, tué comme des animaux alors même que les pensées actuelles se sensibilisent un peu plus à la souffrance animale. Sentir le silence planer au-dessus du sol, le vent siffler entre les bâtiments de brique. On pourrait presque entendre les murmures ou les cris. La documentation foisonne sur les non-doués, moins sur les doués. Beaucoup d’archives ont été effacées. Beaucoup de tortures passées sous silence. Des agonies aussi.

- Il est encore le temps de choisir le lac ou la montane si jamais..
-C’est vraiment glauque.

Je prononce ces mots en même temps que les siennes. C’est vraiment atroce. Je regarde les runes désactivées gravées à même les murs, gardées pour le souvenir. J’en reconnais certaine, de blocage principalement, physique ou mental. Je n’en connais que peu. Ma main effleure le mur, sans le toucher. On pourrait presque sentir une chaleur émaner. Une chaleur humaine, celles de mains ayant tenté de déserter le camp d’une manière suicidaire. Il suffirait d’une seconde de relâchement pour voir le sang couler entre les gravures, la saleté, la maladie. Subir la peur continuelle.
Je me tourne vers Simje en le voyant s’activer et sortir de quoi tracer.

- Tu veux voir le reste ?

Incrédule, je lance en regardant par-dessus son épaule si l'on peut dire :

-Tu fais quoi ? Et oui, tant qu’à être là, autant visiter un maximum. Mes nerfs vont tenir.

Principalement depuis le Sri Lanka. Etonnant tiens. Est-ce qu’on peut aller en parc d’attractions demain ? Stp. Juste histoire que je puisse rire toute la journée, lui acheter de la barbe à papa parce que c’est marrant, crier dans les montagnes russes etc. Mais bon, pas aujourd’hui, définitivement pas aujourd’hui. J’hésite à lui demander si ça va. Je n’ai pas trop envie de me prendre une remarque, mais tant pis.

-Ça va pour toi aussi ?

Voilà, c’est assez neutre comme question non ? J’essaye de ne pas faire le mec trop intéressé par la réponse, une question banale quoi, mais ça se ressent dans le fond que je suis quand même un peu inquiet de son état. Je regarde à droite puis à gauche et envoie la dernière question de mon lot :

-C’est peut-être un peu déplacé mais… Il y a un musée ?

Non pas que voir des dents, des cheveux, des chaussures et des photos de gens décharnés m’intéresse mais je suis un grand lecteur dans l’âme et les musées m’intéressent beaucoup. Sauf qu’en temps normal, je n’ai pas le temps de les faire. Je continue d’avancer dans les longs alignements de maisons. J’ai l’impression qu’on peut rentrer n’importe où. Il n’y a aucune barrière, aucune restriction d’accès.

Je me demande en vérité à quels types de tortures étaient soumis les doués. Ce n’est pas une question de curiosité mal placée, je serais bien incapable de torturer quelqu’un, sauf peut-être en cas d’extrême, extrême nécessité. On m’a toujours appris ne jamais dire jamais. On ne sait jamais de quoi est fait la vie.

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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyVen 8 Sep 2017 - 10:05

Peut être qu'après avoir trainé avec moi dans les camps de la mort, Allen voudra plus jamais me voir.
C'est une bonne technique en fait pour effrayer les gens. Où qu'ils arrêtent de venir te voir genre "hé, salut maman, j'ai un truc pour toi, viens on y va" Bam, camps d'extermination, sueur acide et goût pâteux sur la langue.

Arrêtons les plans pourris.

-T’as le chic de prendre les morceaux de phrases qui t’intéressent toi. Je ne me suis jamais présenté chez quelqu’un bourré, merci bien. T’as déjà un stock de dossiers sur moi là, je compte sur toi pour ne pas t’en servir.

Simje tique un peu. C'est son truc, son moyen de défense de ne répondre qu'à certains morceaux des phrases avant de bombarder d'une autre question, de plaisanter avant de toucher sur l'épaule pour que l'autre en oublie totalement ce qu'il voulait de base. Il se pensait discret jusque là, ça l'emmerde un peu qu'on lui dise ça. Il va se défendre comment maintenant ?
Aucune idée, l'angoisse.

A vrai dire, c'est Allen qui à l'air d'avoir besoin de se défendre. Le polonais ne se gêne pas pour le regarder - parce que c'est une partie de son don, le besoin de savoir et comprendre les mimiques pour adapter son comportement en fonction de l'autre - et il n'a pas l'air à l'aise. Qui le serait en même temps ?
C'était pas une bonne idée.

-C’est vraiment glauque.

Simje hausse les épaules d'un air désinvolte. Tu t'attendais à quoi ? Outre le fait que en fait ça ne soit pas un plaisir de venir ici, il doit avouer qu'il ne déteste pas être ici. Comme si le fait de trainer ici et ressentir les autres ça leur accordait un morceau de présent, celui qu'on leur a volé. Il sait que c'est sûrement stupide mais la sensation reste accrochée au bout de ses doigts. Il ne déteste pas mais peut-il seulement avouer que ça le touche ? Bien sûr que ça le touche. La guerre est encore en train de faire des morts de partout, est-ce qu'un tel événement peut se reproduire ?
Les traces sur les murs, qui les a fait ? Est-ce qu'il avait plus de dix ans, le gamin qui a laissé ses cheveux aux barbelés ?
Il déglutit.

-Tu fais quoi ? Et oui, tant qu’à être là, autant visiter un maximum. Mes nerfs vont tenir.

Le polonais hoche doucement la tête avant de prendre le bras gauche d'Allen en remontant la veste jusqu'au coude. Meilleur moment de la journée. Comme s'il n'était plus vraiment lui même quand il traçait. Il sur son côté gauche, sa main gauche tenant le bras gauche d'Allen. Il balade index et majeur droit sur la peau du brun jusqu'à ressentir les flux, okay ça doit passer ici et ici, bien, et trace au fusain puis au Posca, la rune collant à la peau.
Chelou. Soit sa magie est à fleur de peau et ça perturbe un peu la rune, soit.. je sais pas. Il ne dit rien, ça marchera quand même.

-Ça va pour toi aussi ?

Simje hausse un sourcil. Why d'you care? Il a d'un coup envie de dire des milliers de trucs pas ultra sympa - self défense - du genre mieux que toi ou d'autres du même acabit mais il scelle ses mots. Il est hors de question de se laisser être odieux alors que le problème vient de lui, de cette petite boule dans son plexus solaire qui lui souffle de repousser tout et tout le monde.
Il lâche.

- Oui.

Non mais Allen, vachement moins par contre.

- Sûr de toi, hein ? Même ta magie elle est perturbée.

Simje se remet à avancer, de toute façon l'endroit est immense. Il y a les dortoirs avec les baraquements, les douches (les vraies) et les zones de travail (ils avaient essayé de produire du caoutchouc en exploitant les prisonniers, le résultats avait toujours été un désastre) et les cantines. Le polonais avait lu des livres classiques comme Si c'est un homme, de Primo Levi ou encore La mort est mon métier de Robert Merle et il s'il s'était senti chanceux d'être doué, (être un chat n'aurait servi à rien ici) il avait vite changé d'opinion quand il était venu ici pour la première fois.
Les premières expérimentations pour essayer d'extraire les pouvoirs, pousser un régénérant à recréer un bout de cerveau, essayer d'implanter les pouvoirs chez les non doués, forcer les métamorphes à rester lion avant de les contraindre à tuer pour eux.
Etc.

-C’est peut-être un peu déplacé mais… Il y a un musée ?

What ? Mais cet endroit entier est un musée. Il veut des dents alignées sous verre ? Bon après Simje est conscient que Allen ne peut pas deviner qu'ils n'ont rien regroupé. Ils ont laissé les choses à leur place avec des explications, et au sommet de la butte un peu plus loin les locaux scientifiques avec les rapports des hommes qui y bossaient. C'sûrement ça dont il parle.

- Il y a là-bas - il montre les bâtiments gris qui semblent en meilleur état que le reste - les expériences scientifiques, comment ils procédaient, comme ils réussissaient à tuer par millier malgré les dons, les runes qu'ils ont réussi à faire fonctionner à l'envers, et tout le reste.

Simje se retourne un peu. Ils n'ont pas cessé de marcher et il montre d'un signe de main.

- Ici, baraquements, ici, douches, ici, four crématoire, ici.. - il souffle en regardant les cages lourdes et métalliques collées au bâtiment - c'était pour mettre un enfant et à chaque fois que quelqu'un désobéissant ça se répercutait sur lui. De toute façon ils étaient pas nourris donc il mourrait forcément, -SKIP THE SUBJECT et euh là-bas c'est la fosse à cadavres, avant qu'ils ne pensent à réduire en cendres. Et ici les douches à gaz. Ils ont une vague exposition avec les trucs habituels, dents, cheveux, traces de griffures sur les mains.

Il lève les paumes au ciel dans une attitude de fatalité.

- Y'a pas d'ordre dans la glauquitude de toute façon, on fait ce que tu veux.

Mais pas les douches à gaz, là mon pote tu y rentres tout seul à l'intérieur, plus jamais j'y recolle mes pieds.
- Et demain, si je dois pas aller bosser, on fait un truc avec des paillettes et des papillons, promis.

Petit sourire en coin genre, eh copain, stp, soit pas trop en pls du fait que je t'ai amené ici c'est pour ta culture G. Tu me remercieras plus tard quand tu pourras frimer devant les collègues. Et leur proposer des nouvelles innovations dans la torture.
Blague. Humour noir les gars.

Il sort un fusain de sa poche et s trace sur l'avant bras la même chose qu'Allen - rune qui se colle différemment sur sa peau que celle du Canadien vraiment bizarre - en se disant que, quitte à être ici, autant tout voir.

_________________

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyVen 8 Sep 2017 - 23:00

« C’est toute une histoire depuis qu’on a découvert l’existence des neurones-miroirs. »

C’est vrai, quand cette découverte est apparue dans une des revues auxquelles je suis abonné – parce que si l’on veut faire des découvertes dans le monde magique il faut déjà être à la pointe du monde des non-doués, j’ai été un peu secoué. Je me souviens avoir littéralement dévoré l’article. Bon, c’était une pseudo découverte, on s’en doutait un peu dans le milieu, mais réussir à prouver cet effet, c’était une autre paire de manches.
Pourquoi je parle des neurones-miroirs ? Déjà parce que ces choses fantastiques sont à l’origine non seulement de nos capacités d’apprentissage par imitation mais c’est également elle qui nous font par exemple lever notre verre lorsque notre compagnon d’en face se met à boire. Bon, toujours pas de rapport ? En fait, c’est en partie aussi grâce à eux que l’on renvoie systématiquement tout notre entourage à notre propre perception. Pour faire simple, je vois Simje ne pas être à l’aise. Mais moi, comme je me sens encore plus mal à l’aise que lui, je lui demande comment il se porte tout en sachant que je me pose indirectement la question, pour me rassurer. J’avoue, ce n’est peut-être pas évident à saisir au premier abord, mais après on fait attention à chacune de ses paroles.
Du coup, ouais, je ne me sens pas particulièrement bien.

En plus, il a fallu que je finisse ma phrase pour que l’autre me prenne le bras sans stress. Ça va, après m’avoir déchiré le dos, il a pris l’habitude de toucher ma peau hein. Quand on fait des runes sur quelqu’un, j’avoue franchement que ça fait penser à de l’acupuncture. Les énergies, tout ça. Bah, ça n’empêche pas. Il a pris la confiance. J’ai dû avoir un train de retard en fait parce que je ne me souviens pas avoir clairement lui avoir dit « d’accord, fais une rune sur mon bras. » Il ne peut pas le faire juste sur lui comme ça moi je le suis ? Bref, au final je le laisse faire mais mon regard de blasé est clairement visible.

- Oui.

J’ai envie de pleurer parce qu’il me répond ça sans une once d’hésitation. Genre c’est normal. C’est un surhomme. Sincèrement, je ne sais pas trop comment il fait. Je passe mes mains dans mes poches une fois qu’il a fini de faire joujou avec et piétine un peu le sol. Malaise. Malaise. J’ai un peu envie de partir, mais d’un autre côté, je suis intéressé par la mine à informations que contient cet endroit. Déformation professionnelle sans doute. Il me faut juste parvenir à me détacher complètement de la sensation d’oppression. Mais bon, avouons-le, je ne suis pas un homme de terrain. Et quand on voit ce qu’a donné le Sri Lanka… Ah, empressons-nous de le remettre dans un petit coin du cerveau, loin loin derrière les empilements de choses plus importantes.

- Sûr de toi, hein ? Même ta magie elle est perturbée.

Si ça va ? Niquel. Niquel. Même lui il l’a remarqué. Même Simje il voit que ça ne va pas super super bien. Je ne suis même plus capable de faire semblant. On va mettre ça sur le compte de « je suis en vacances » hein. Ça ne se négocie pas, c’est comme ça. Je me sens tellement instable ces derniers temps. Il va falloir gagner un peu en contenance si je veux revenir en forme pour la mi-novembre sérieux. Sinon, ça va être de la gelée d’Allen à la « rentrée ». Je soupire avec un petit sourire de désespoir.

-On ne peut rien te cacher. Mais je vais m’en sortir, tant qu’on ne rencontre pas un truc qui rugit sans savoir ce que c’est…

Allez, spéciale dédicace. J’aimerais bien lui parler un peu de ce qui s’y passe en fait maintenant, même si c’est encore un peu dur d’en parler. Parce que c’est pas tout, mais avec le… avec ce qu’il s’est passé, la zone a été placée en quarantaine aux yeux des non-doués pour une histoire d’explosion de gaz et de substances radioactives. Bref, toute la zone a été quadrillée et un important dispositif a été mis au point pour rendre le site inaccessible aux non-doués. Ça peut paraître un peu excessif… Mais visiblement ça en vaut le coup. Bon… Je devrais juste en dire deux mots.

-Puisqu’on est bien ancrés dans la partie pas drôle, je voulais juste te dire que bon, c’était pas anodin ce qui est arrivé au Sri Lanka. Je sais pas trop pour quelle raison, mais Orpheo m’a laissé la charge des recherches là-bas. Bref. Toujours est-il que personne n’arrive à retourner sous le caillou en ce moment. Même par là où nous sommes sortis. Y’a définitivement un gros bordel autour de ce truc.

Bon alors, ça va faire partie de l’un des plus gros mystères de ma vie déjà qu’Orpheo ait accepté de me rendre l’étude du Sri Lanka. Pour me punir doublement peut-être ? Genre « règle les problèmes que tu as causés » ? Ça ressemble bien à Orpheo ça. Enfin, ils me l’avaient retiré dans un premier temps. Pendant presque un mois. Puis, le dossier est revenu sur mon bureau en lettre recommandé. Normalement, sans stress. Les mecs se sont peut-être rendus compte que le petit directeur, là, il ne fait pas du boulot si nul que ça. Ce qui expliquerait pourquoi je ne me suis pas fait virer. On se serait rendu compte de mon travail ? Ce serait tout à fait fantastique. Et une première.

Bref, je lui demande s’il y a un musée quelque part par ici. Puis je me rends compte que ma question est un peu idiote mais bon. J’y peux rien, mon travail c’est de trier, rassembler et classer. Dans d’aussi grands endroits, je pense constamment à des points de ralliements. Mais il n’y en a pas. Il indique les bâtiments un peu plus loin, en plutôt bon état.

- Il y a là-bas les expériences scientifiques, comment ils procédaient, comme ils réussissaient à tuer par millier malgré les dons, les runes qu'ils ont réussi à faire fonctionner à l'envers, et tout le reste.

J’acquiesce. C’est pas hyper ragoûtant tout ça. D’être intéressé par toutes ces méthodes. En vérité, pourtant, c’est un héritage important. Et des méthodes qui pourraient malheureusement revenir au goût du jour. Comme on dit, à situations désespérées mesures désespérées. Orpheo ou Croix pourraient très bien s’inspirer de ces méthodes pour tirer les informations de doués. En pire, avec nos capacités actuelles, bien supérieures à ce qu’elles étaient. Dans l’ère du numérique, des technologies de pointe, des robots… Tout serait possible. Absolument tout.

-Les runes qui fonctionnent à l’envers ? Inverser l’effet d’une rune, tu veux dire ? C’est de ces camps qu’est né ce genre d’utilisation ?

Je suis assez surpris, je ne pensais pas que cette histoire était aussi récente. C’est vrai qu’il est plus facile de faire mal, détruire que de réfléchir aux bonnes actions. On trouve tellement plus de méthodes pour anéantir que pour construire. C’est dur à dire, mais c’est atrocement vrai. Après, bien sûr, on se rend compte des prodigieuses avancées qui ont été faites pendant la guerre sur des cobayes humains et on tâche de l’utiliser avec bienveillance. Une manière de déculpabiliser. De s’alléger l’esprit des horreurs de nos ancêtres.
Simje se retourne et m’indique les différents endroits, autour de nous.

- Ici, baraquements, ici, douches, ici, four crématoire, ici.. c'était pour mettre un enfant et à chaque fois que quelqu'un désobéissant ça se répercutait sur lui. De toute façon ils étaient pas nourris donc il mourrait forcément et euh là-bas c'est la fosse à cadavres, avant qu'ils ne pensent à réduire en cendres. Et ici les douches à gaz. Ils ont une vague exposition avec les trucs habituels, dents, cheveux, traces de griffures sur les mains.

Il est un fantastique guide touristique. Dommage que ce soit pour ce genre de visite. Sympathique. Enfin, je ne peux pas m’empêcher d’être impressionné par toutes ses connaissances. La seconde guerre, c’est une période qui m’a particulièrement peu frappé. C’est horrible de dire ça, je sais, mais j’ai toujours passé ma vie sur les sciences, dans leur presque intégralité. La chimie, la physique, la biologie, les neuro-sciences, les mathématiques – enfin pas trop non plus – les nouvelles technologies en comprenant intelligences artificielles etc. Du coup, comme une vie n’est pas suffisante pour apprendre toutes ces choses-là, il faut faire des impasses sur certaines choses. L’Histoire, pour moi ça en fait partie, même si j’adore en entendre parler.
Enfin bon, regarder des cages où ils frappaient des enfants, ce n’est quand même pas tout à fait la même chose qu’observer une tapisserie dans un château.

- Y'a pas d'ordre dans la glauquitude de toute façon, on fait ce que tu veux.

Je souris d’un air peiné. Non, il a raison. Nous continuons d’avancer. Je regarde les bâtiments, tente de regarder à travers. Il y a quelques panneaux, très rares, indiquant les différents usages des multiples maisonnées mais ne m’y attarde pas étant donné les connaissances de Simje sur l’endroit.

-Je ne sais pas trop. D’un côté, j’ai l’impression que mon corps me dit stop. La tête par contre elle est en super forme. Allons là-bas – j’indique le bâtiment scientifique – et après je pense que j’aurai ma dose. C’est pas vraiment le type d’endroit où on peut faire une balade l’esprit vide. Enfin, c’est aussi le principe.

Qui viendrait ici pour une balade de santé ? Dorian Cross peut-être. Des gens à l’esprit tordu. Complètement inhibé par la violence. Aucune idée en fait. Je suis peut-être trop gentil dans le fond et c’est pour ça que l’oppression est pire que tout. Simje il enchaîne.

- Et demain, si je dois pas aller bosser, on fait un truc avec des paillettes et des papillons, promis.
-Si tu as un parc d’attractions à me proposer, je ne dis pas non.

Un bon parc d’attractions pour bien crier. Ça c’est bien. Ça décharge de crier, des fois plus que ce pourquoi on crie. C’est vraiment bien. Bon, du coup, on avance jusqu’au fameux bâtiment. Il s’y dégage une drôle d’odeur. Je n’arriverais pas trop à dire quoi. En fait ouais, je dirais même que je n’en ai aucune idée. Mais il y a définitivement une odeur. Les murs à l’intérieur sont tout blancs. Et des pièces, et des couloirs. C’est comme dans un asile. C’est sale sans être sale, propre sans être tout à fait propre. Vieux, mais finalement assez récent. La magie est plus forte ici qu’à n’importe quel autre endroit. Peut-être aussi dans les douches à gaz mais… je n’ai pas le courage d’y aller. C’est comme si…

-C’est comme si la magie avait été enfermée dans ces murs.

Une drôle de magie. Une magie douée de sentiments, rassemblant désespoir, effroi, résistance puis douleur. Je regarde tout ça de l’extérieur, depuis tout à l’heure. La porte est grande ouverte mais y’a rien à faire, ça ne passe pas. Je me tourne vers Simje, un peu agacé d’avoir à lutter contre le vide, contre des perceptions vieilles d’une cinquantaine d’années. Je passe mon avant-bras en protection de mon nez froncé, comme pour éviter d’avoir à respirer je ne sais trop quoi et fait remarquer :

-Est-ce qu’on est censé pouvoir rentrer à l’intérieur même de cet endroit ? Je me sens agressé de partout. Ah, c’est trop frustrant, le chercheur qui est en moi a atteint sa limite, j’ai beau avoir toutes les écoutilles fermées, j’arrive juste pas à rentrer.

J’ajoute, un sourire un peu malicieux sur les lèvres.

-Hey. Jamais tu racontes à quel point j’suis sensible hein. J’ai suffisamment galéré pour me faire respecter en tant que directeur.

Je trouve encore le moyen de faire de l’humour alors que c’est la décadence. Oui, la décadence.

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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptySam 9 Sep 2017 - 13:36

Je ne sais même pas pourquoi depuis le début, il ne m'a pas dit qu'il pensait que mon idée était pourrie. Franchement, ça aurait sauvé deux heures de route, des milliers d'insultes envers des milliers de genre, la presque-perte-de-mon-œil et surtout, mais alors surtout, un regard blasé qui vous donne envie de vous étouffer dans la seconde. Alors que c'est qu'une rune quoi. Oh ça vaaa quoi, je t'ai pas fait une rune pour que tu deviennes chauve, tu t'en remettras. C'est pas sympa de me regarder comme ça, alors que moi, moi j'essaie d'être sympa.

-On ne peut rien te cacher. Mais je vais m’en sortir, tant qu’on ne rencontre pas un truc qui rugit sans savoir ce que c’est…


Simje le regarde, tout étonné. Déjà, ça serait pas plus obvious que ça ne va pas du tout si tu vomissais sur mes pompes. Désolé, c'est juste la vérité. Ensuite, mi oh oh oh, Allen est prêt à plaisanter sur le sujet, est-ce qu'il ne pencherait pas à son tour dans l'humour noir, le cynisme et les sans-cœurs ? mi-pourquoi tu parles de ça gros, je suis pas sûr de vouloir ajouter une couche de pls sur la pls déjà présente. ce qui donne un petit sourire mi-figue mi-raisin un peu awkward, très Simjéien. Marque déposée, limite.

-Puisqu’on est bien ancrés dans la partie pas drôle, je voulais juste te dire que bon, c’était pas anodin ce qui est arrivé au Sri Lanka. Je sais pas trop pour quelle raison, mais Orpheo m’a laissé la charge des recherches là-bas. Bref. Toujours est-il que personne n’arrive à retourner sous le caillou en ce moment. Même par là où nous sommes sortis. Y’a définitivement un gros bordel autour de ce truc.

Simje déglutit et détourne immédiatement le regard. Il voudrait lâcher un mmh ok, d'acc d'acc mais comme c'est quelqu'un d'éduqué et que Allen est quelqu'un de gentil, et tout ça, le polonais sort de sa zone de confort pour un peu arrêter d'être dans le déni. Est-ce que c'est le moment pour se blâmer encore ? Dire en souriant, oh là là, on a vraiment foutu le bordel ou est-ce que c'est plutôt le moment des regrets, du genre oh, on n'aurait vraiment pas du aller là-bas ? mais il préfère s'approcher un peu, les sourcils froncés en hochant la tête ah ouais, chaud en répondant :

- T'es toujours en charge du dossier ?.. (c'est stupide de répéter ce qu'on vient de nous dire, surtout quand on s'est déjà pris une réflexion qu'on ne choisissait que des bouts de phrases. Mal mal mal)

Et là, seulement à cet instant précis que Simje se rend compte que sa phrase peut paraître très mais alors très déplacée, presque cruelle, t'es encore en charge du dossier après avoir tout fait foirer ? Dis donc, ils sont pas rancuniers les cocos ! et c'est comme ça qu'il se retrouve totalement impuissant à bégayer :

- .. pas que.. enfin, c'est bien, c'est rare venant d'Orpheo.. et puis t'es le plus apte à comprendre le truc. Enfin tu vois. Ca m'intéresse en tout cas si tu pouvais continuer et bien de ehm me .. me tenir au courant.

... Franchement Simje, j'abandonne.
Bref, revenons donc à nos moutons, c'est à dire les camps de la mort, les exécutions, l'horreur mais aussi les runes, sujet sur lequel il faut avouer que Simje est largement plus à l'aise et qu'il va pouvoir s'apaiser tout seul. C'est un peu chelou mais c'est comme si se retrouver à causer de runes (avec quelqu'un qui ne veut pas juste se moquer) c'est sa façon à lui de se sentir à la maison.

-Les runes qui fonctionnent à l’envers ? Inverser l’effet d’une rune, tu veux dire ? C’est de ces camps qu’est né ce genre d’utilisation ?

Alors.

- C'est pas vraiment inverser l'effet d'une rune. Quand on trace une rune on va précisément d'un point A à un point B en passant par des ponts d'énergie quand on trace sur des matières vivantes, pour faire simple. Avant, quand on essayait de faire exactement la même chose en sens inverse, la rune ne marchait simplement pas. Dans ces camps, on a découvert que les ponts d'énergie n'était empruntable que dans un seul sens pour certain et donc en modifiant d'un centimètre sur la peau on avait une énergie qui passait entièrement dans l'autre sens. L'effet n'est pas toujours inverse mais ils ont passé des heures et des heures à noter l'effet des runes qui fonctionnaient à l'envers et si tu veux pousser le glauque à l'extrême, j'ai passé une année entière à travailler uniquement sur leurs dires à eux.


Allez, continue, vas-y, t'es si bien lancé.

- En vrai ils ont eu des avancées incroyable parce que ils pouvaient tester directement sur des humains, sans se soucier des conséquences. A l'université où j'étais il y avait des protocoles sans fin et, parce que j'étais guérisseur on a fini par tester les uns sur l'autre avec mes collègues.

Les souvenirs tentent d'affluer, notamment Hannah complètement brûlée et Simje totalement incapable de la soigner mais il les repousse tout au fond. Il est déjà assez fier d'avoir pu raconter ça sur un ton tranquille, pas tant paniqué que ça à donner un morceau de sa vie, un morceau de lui même comme ça lâché sur un plateau.

Bref, Simje se la joue homme de terrain, habitué à évoluer ici alors que pas du tout mais ça lui plaît bien. Il aime bien apprendre des trucs de toute façon c'est pas nouveau. Allen à l'air intéressé mais toujours pas au top de lui même, légitime et Simje le laisse donc choisir.

-Je ne sais pas trop. D’un côté, j’ai l’impression que mon corps me dit stop. La tête par contre elle est en super forme. Allons là-bas et après je pense que j’aurai ma dose. C’est pas vraiment le type d’endroit où on peut faire une balade l’esprit vide. Enfin, c’est aussi le principe.

Forcément, monsieur le scientifique veut voir des trucs scientifiques. C'est plutôt logique dans le principe et puis ça me va. Je déteste ce bâtiment mais il est vraiment intéressant.
Les lieux sont toujours aussi désert, seul deux messieurs passent avec de quoi ramasser les déchets. Simje hoche la tête, ok bud, on fait ce que tu veux et si tu veux te tailler, on se taille et puis c'est réglé .

-Si tu as un parc d’attractions à me proposer, je ne dis pas non.

Et ben, il sait que nos normes de sécurité sont loin, mais alors loin d'être leurs normes de sécurité ? Il sait aussi que les polonais ils sont pas très montagnes russes ?
Simje laisse entrevoir ses dents dans un grand sourire - alors qu'il est un peu gêné,[/i] mon dieu, des gens, pire, des gens qui se collent, des enfants qui crient, des sensations fortes ou des aquaparcs , omg, jamais [/i] - avant de répondre.

- Tu regarderas sur internet ils ont des problèmes avec les trampolines, les dinosaures, les parcs à thèmes franchement bizarres et les aqualands. Sinon Europa-park est pas si loin.

Tu devrais demander à Rosie mdr. Elle connaît tous les trampopark du coin elle était folle de ça quand elle était petite, et Simje il n'avait jamais envie de l'accompagner.
L'homme le moins fun du monde.
Enchanté.

Il ne sait même plus pourquoi il parle de montagnes russes avec Allen, sérieusement, rien que d'y penser ça lui semble totalement horrifiant de se retrouver là bas, sueurs froides et tout ce qui va avec. Sérieusement. Un parc d'attraction.

Ils rentrent donc dans le bâtiment et la nausée revient chatouiller la langue du polonais, pourtant habitué. Allen regarde un peu partout alors que le brun reste un peu derrière, prenant le temps d'absorber toutes les informations qui lui arrivent en masse.

-C’est comme si la magie avait été enfermée dans ces murs.


Le Canadien se retourne vers lui et Simje recule imperceptiblement. Genre surpris de toujours trainer avec Allen, pour de vrai.
Schyzo le gamin.
Ouais clairement. C'est glauque - comme depuis le début - il doit le sentir aussi tout ça. C'est comme si les gens avaient hurlés jusqu'à ce que les hurlements restent ancrés comme des fantômes dans le temps.
Simje hoche la tête.

-Est-ce qu’on est censé pouvoir rentrer à l’intérieur même de cet endroit ? Je me sens agressé de partout. Ah, c’est trop frustrant, le chercheur qui est en moi a atteint sa limite, j’ai beau avoir toutes les écoutilles fermées, j’arrive juste pas à rentrer.

Simje l'enfant voit un instant l'idée de pousser Allen directement très fort dans le bâtiment pour prouver que oui, c'est possible, y'a même des archives dedans, mais l'idée ne fait que passer alors qu'Allen enchaine.

-Hey. Jamais tu racontes à quel point j’suis sensible hein. J’ai suffisamment galéré pour me faire respecter en tant que directeur.

Ca pourrait être le moment où je fais une blague sur sa tête, si seulement je ne faisais pas exactement la même taille.

- C'est bon va, on se tire.

Et Simje d'ajouter.

- Et puis t'en fais pas, si tu me payes un bon prix pour garder le silence, je ne dirais rien.

Petit sourire moqueur et il tourne les talons. Lui en soit il s'en fiche si Allen ne veut pas rentrer là dedans, il a juste hâte de retrouver sa voiture et manger, bordel, entre la nuit de merde, les émotions de la route et l'enclume dans l'estomac depuis qu'il est arrivé ici, il a faim. Il a faim et il traverse les bâtiments qui ont toujours ce revêtement d'histoire un peu irréel, à grands pas comme il sait bien faire avant de dire :

- Les sandwichs ont intérêt d'être délicieux et les tomates vraiment, vraiment très bien coupées.

Emmerder Allen, meilleur, mais alors meilleur jeu du monde entier et de la terre et de l'univers. Surtout n'écoute pas ça vieux.
Te traumatiser aussi c'est un chouette jeu.

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptySam 9 Sep 2017 - 23:21

« J’aurais pas dû aborder cette discussion. »

Pour, je en sais pas, la situation se prêtait parfaitement au contexte de cette discussion. Des morts, un peu partout. Pas les mêmes techniques, pas les mêmes objectifs non plus, mais un résultat sensiblement identique. On est tous destinés à crever après tout. Mais ceux-là, ils avaient le temps devant eux, ils avaient rien demandé. Certains diront le destin, à la phrase « T’étais au mauvais endroit au mauvais moment », « t’es né dans une catégorie de population martyrisée à ton époque ». Tu nais, mais au final, tu ne sais jamais de quoi le futur est fait.
Et puis, techniquement, on a une chance sur 2 millions de se tuer en se levant du lit le matin.

Le Sri Lanka, il y a des moments où je trouve la force d’en parler, et d’autres fois où les mots restent coincés dans ma trachée. Le plus souvent, c’est la dernière option. Mais là, je ne sais pas trop, il y a eu un besoin. Un éclair de volonté. C’est peut-être Simje, au fond. Parce que c’est la seule personne avec qui je peux me retrouver, avec qui je peux échanger sur ce sujet et qui puisse comprendre le fond et pas seulement la forme. Quelqu’un qui sache garder le silence et puisse me dire quand il ne vaut mieux pas aborder le sujet.

Les mots sont partis tous seuls. Lancés comme une voiture de course ou plutôt comme un barrage ayant cédé, le flot finit par se tarir et s’échouer sur un point final. Je regarde le polonais. J’essaye de comprendre le fond de sa pensée sans utiliser mon don, de toute façon trop perturbé par le lieu pour sortir et plonge dans son regard. Je comprends un peu tardivement que ce n’était sans doute pas tout à fait le bon moment. Je songe à me mordre la lèvre parce que oui, c’est possible de réfléchir à ce genre d’action, mais préfère me la jouer statue qui attend une réponse. Et quelle réponse.

- T'es toujours en charge du dossier ?..

J’acquiesce. Et je ne comprends pas pourquoi le brun panique tout à coup. Bon, c’est de la panique façon Simje, faut le savoir, mais je commence à comprendre comment il fonctionne. En théorie seulement, parce que je dois avouer que je ne comprends absolument pas la raison de ce bégaiement soudain. Est-ce par rapport à sa phrase ? Aucune idée. Toujours est-il qu’il commence maintenant à se justifier.

- .. pas que.. enfin, c'est bien, c'est rare venant d'Orpheo.. et puis t'es le plus apte à comprendre le truc. Enfin tu vois. Ca m'intéresse en tout cas si tu pouvais continuer et bien de ehm me .. me tenir au courant.

Ok, je suis dans le flou total. Ou peut-être pas. Ah !... Non. Aucune idée de la raison de son agitation. J’vous assure que je fais mon possible pour comprendre là. Et ça se ressent un peu dans mon regard. Ok, ça se ressent beaucoup même. Un peu désorienté, je suis. Je cligne des yeux, ces derniers grands ouverts. Bon, d’accord. Ah !... Non, toujours pas. Je ne suis vraiment pas doué pour deviner les raisons qui poussent les gens à réagir de telle ou telle façon. En général, je triche et je lis à travers les pensées. Sauf que là, Allen il est en hors service.
Ah ! J’ai compris. Je lève un peu la main pour lui indiquer que je ne l’ai pas mal pris et répond en souriant à moitié :

-Détends-toi. J’ai fait la même réflexion à Orpheo. Je leur ai même envoyé une lettre pour leur dire qu’ils s’étaient trompés. Ils m’ont répondu par mail un truc genre « Non, non c’est bien pour vous, point. ». Enfin, désolé d’avoir ramené ça sur le tapis – je me gratte l’arrière du crâne – c’est juste que… c’est avec toi que c’est le plus facile d’en parler.

Parce qu’on a la même galère. On n’a pas besoin de poser les questions gênantes, on connaît les réponses. Et puis, on est suffisamment proches pour ne pas vouloir blesser l’autre. Enfin, c’est mon cas. Si je devais refaire à l’époque d’aujourd’hui cette histoire de crâmage de QG, j’aurais couvert Simje à 100%. À l’époque, j’en avais que pour mes sous – bon c’est encore le cas, faut pas pousser non plus.

Au fur et à mesure, Simje devient de plus en plus bavard. En fait, je trouve ça fantastique. C’est bizarre, hein ? J’aime beaucoup, même si l’endroit est glauque, même si on devrait juste se recueillir là ou visiter avec respect – ça reste le cas – je ne peux pas m’empêcher de garder un œil sur le polonais. C’est plus fort que moi et en plus, faut avouer que c’est la seule source mouvante autour de moi. Je ne vous apprendrais pas que notre œil est fatalement attiré par le mouvement. CQFD.

Quoiqu’il en soit, je lui pose une question sur les runes, parce que c’est bien connu, j’y comprends rien et même cours, je n’ai jamais vraiment été doué. Je fais partie de la partie des exorcistes qui se sont contentés d’apprendre ce qu’il faut pour les examens puis de retenir seulement celles de tous les jours. Et je dois avouer qu’en tant que directeur, à part les runes d’insonorisation, de verrouillage et de classement, je n’en utilise pas des masses. Mais là, j’ai un expert, un maestro de la rune et il me semble que j’ai déclenché un truc, au fond. Je suis tout content.

- C'est pas vraiment inverser l'effet d'une rune. Quand on trace une rune on va précisément d'un point A à un point B en passant par des ponts d'énergie quand on trace sur des matières vivantes, pour faire simple. […] A l'université où j'étais il y avait des protocoles sans fin et, parce que j'étais guérisseur on a fini par tester les uns sur l'autre avec mes collègues.

J’essaye d’absorber toutes ces données avec le plus de précautions possibles. C’est comme un cours en accéléré, avec quelques petites bases nécessaires à la compréhension. Je suis admiratif. Je réfléchis une peu à son discours. Ça me paraît dingue de pouvoir obtenir des effets changeants et pas forcément inversés en modifiant le sens des énergies. Certains travaux ont dû être désastreux. Il est fort probable que certains aient menés à la destruction des chairs, à la mort pure et simple. Simje vient de répondre à une de mes grandes énigmes d’apprenti – en même temps, avoir eu un maître alcoolique coureur de jupons, forcément ça mène à des lacunes – en me faisant comprendre pourquoi une rune mal placée mais identique pouvait en réalité provoquer des effets autres que ceux attendus.

Ça me fait me demander si les êtres vivants, autres que les hommes et soumis probablement à d’autres énergies pourraient contracter d’autres effets encore que ceux répertoriés sur les hommes. De manière encore différente des runes tracées sur des supports neutres. Vous imaginez ? On sait maintenant que la vie a plusieurs définitions, que des champignons ont des capacités cognitives, que des cristaux sont capable de se nourrir. Les flux ne sont pas les mêmes, vous imaginez si on pouvait tirer profit de ces petites choses dans notre monde ? On pourrait sans doute découvrir de nouvelles utilisations. Bon, je pars peut-être un peu loin.

Je souris un peu à sa fin de phrase une fois ma réflexion achevée. Je pense au débit de parole prononcé à mes pensées juste avant de l’entendre s’exprimer. Alors, je passe mon poing devant ma bouche et pouffe un peu, réjoui, un peu gêné aussi.

- Ah, s’il te plaît, ne le prends pas mal, je suis juste surpris. Ça me fait plaisir de te voir aussi passionné dans ton travail. Et que tu me parles autant aussi.

La situation se dégèle un peu c’est vrai, sans mauvais jeu de mots. Je lui propose un parc d’attractions pour les journées à venir, sans vraiment savoir si ce genre de choses existe par ici. À voir la tête du brun, je devine qu’il n’apprécie pas trop ce type d’endroit. Mince. Bon, tant pis, ce n’est pas trop grave. J’aurais tout le temps d’en profiter pendant les 9 semaines de congés non payés restants. Haha. Ha.

- Tu regarderas sur internet ils ont des problèmes avec les trampolines, les dinosaures, les parcs à thèmes franchement bizarres et les aqualands. Sinon Europa-park est pas si loin.

Les trampolines ? Nan sérieusement ? Genre les gens vont faire du trampoline et ça c’est du parc d’attraction ? Ouah, va falloir revoir la définition dans le fond. Limite ressortir un dictionnaire en cadeau au gouvernement. Une bonne base pour bien démarrer. Puis, je pense à EuropaPark. Ah, ça c’est bien. Sa réputation traverse l’Atlantique, à ce parc. Bon, j’avoue, petit j’ai toujours voulu y aller, grand amateur de sensations fortes que je suis – juste sur les attractions, dans la vrai vie c’est pas trop ma priorité. Je n’ai pas délaissé le terrain pour rien.

Je hausse les épaules sans rien ajouter et nous dirige vers les lieux de recherche. Mais y’a rien à faire, je me sens trop mal. J’ai vraiment envie de lâcher mon petit déjeuner. Et l’autre là, qui se balade limite les mains dans les poches. J’en prends pour mon grade avec cet homme, il n’y a pas à dire. Je n’y crois pas, il trouve que c’est vraiment comme une balade de santé ? Ou bien il est très résistant. C’est A. BU. SE.

- C'est bon va, on se tire.

J’ai pas dit mon dernier mot ! Si, je l’ai dit. Je ne cherche pas plus. Au pire, j’aurais tout le temps de me documenter sur l’Internet, après tout il n’existe pas pour rien. Et si l’accès est restreint, j’irai au boulot en catimini pour prendre l’ordinateur de mon bureau pour prendre les autorisations. Bon, après je ne vois pas trop pour quelles raisons les accès seraient restreint, mais je me méfie. Orpheo, c’est parfois un gros caca. Vous noterez que mon estime est descendue très rapidement pour mon employeur. Ah, ça ne pardonne pas de me mettre à pied.

- Et puis t'en fais pas, si tu me payes un bon prix pour garder le silence, je ne dirais rien.

Il se fout de moi ce garçon. Et le voilà qui fait demi-tour. Je réplique.

-Je peux te payer en sirop d’érable si tu veux.

Et je lui tire la langue. Oui, oui, vous avez bien lu. Je suis un gamin. Mon Dieu, je ne me reconnais absolument pas. Sortons de cet endroit que je puisse un peu redevenir moi-même. Un long soupir s’extrait de mes poumons et je passe mes mains dans mes poches en avançant doucement jusqu’à la sortie. Ouais sortons, que je puisse un peu relâcher la portée de mon don et pouvoir à plus que mon simple corps.

- Les sandwichs ont intérêt d'être délicieux et les tomates vraiment, vraiment très bien coupées.
-Blablabla, j’ai dit que j’ai pas mis tes tomates. Si t’es pas content, elles t’attendent toutes belles, toutes rondes dans le fond du sac.

Il me cherche ? Il me cherche.

Finalement, on sort. On sort. Finalement. Enfin. Je revis. Je revis tellement qu’en sortant mes mains de mes poches pour m’étirer pouf, mon pouvoir se fait la malle et vient faire gicler une traînée de glace hors de ma main droite. Comme il n’y a strictement aucun relief, la majorité s’accroche au sol puis vient se perdre dans une courbe défiant les lois de la gravité. Et tout ce que je trouve à dire, c’est un :

-Oups.

J’étais sur les nerfs ? J’étais sur les nerfs. Je me justifierai bien en disant que je teste les lois de la gravité ou que j’invente un nouveau type d’attractions mais non, c’est grillé que j’étais à cran. Bah, tant pis. Je m’empresse de faire dégeler tout ça parce que c’est quand même très louche de la glace venue de nulle part, même sur un territoire magique et poursuit ma route comme si de rien n’était en sortant un sandwich de mon sac et en le tendant à Simje.

-Je pense que je vais attendre un peu avant de manger un bout. Juste au cas où. Mais fais-toi plaisir.

Ouais, histoire de pas faire un bloc de glace de ma nourriture. Oh et je vais aussi tâcher de ne pas trop résister à la tentation infiniment trop grande de lire dans ses pensées, puisqu’il est, encore une fois, le seul être vivant autour de moi. Je propose qu’on aille dans un endroit plus fréquenté maintenant.

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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyDim 10 Sep 2017 - 12:38

Allen regarde Simje un peu comme on regarderait un petit animal qu'on ne comprend pas. Vous savez, comme un petit animal exotique en train de s'affoler mais on ne sait jamais bien si cette bestiole est contente, hystérique ou apeurée ? Voilà, c'est plus ou moins comme ça que Allen scrute le polonais qui bégaie et avale ses mots.

-Détends-toi. J’ai fait la même réflexion à Orpheo. Je leur ai même envoyé une lettre pour leur dire qu’ils s’étaient trompés. Ils m’ont répondu par mail un truc genre « Non, non c’est bien pour vous, point. ». Enfin, désolé d’avoir ramené ça sur le tapis – il a l'air vaguement gêné de dire ce qui suit – c’est juste que… c’est avec toi que c’est le plus facile d’en parler.

Simje ouvre grand ses yeux clairs, tout étonné qu'il est qu'on lui dise des choses sincères et gentilles. Pas que les gens soient méchants avec lui ou quoi, mais il est dur d'essayer d'être sympa avec quelqu'un qui reste à des milliers de kilomètres de vous. Et puis c'est tellement de sa façon de fonctionner à lui - soit fermer sa gueule et fuir - qu'il lui lâche un sourire, juste un sourire mais qui éclaire tout son visage faisant écho à la chaleur qui s'épanouit dans son ventre. Les mots sont aspirés, que dire de plus ? C'est avec toi que c'est le plus facile d'en parler aussi ? ou pire, merci ?
Il se tait.
Il se tait en espérant que son sourire parle pour lui.
Que ça parle pour lui exactement comme quand il devient tout passionné en parlant de son taf et d'une des seules choses qui compte pour lui parce que c'est une des seules choses qu'il maîtrise.

- Ah, s’il te plaît, ne le prends pas mal, je suis juste surpris. Ça me fait plaisir de te voir aussi passionné dans ton travail. Et que tu me parles autant aussi.

Est-ce qu'on pourrait arrêter de dire des trucs comme ça s'il vous plaît ? Les sentiments restent dans son ventre, pas encore prêts pourtant à se transformer en mots. Il voudrait lui dire que c'est juste parce que c'est lui, parce qu'il met à l'aise les gens avec ses histoires de sirop d'arbre et de caribou mais Simje détourne juste la tête en souriant à nouveau pour éviter de rougir.

Ils sortent donc à grandes enjambées, l'un comme l'autre, visiblement contents d'en avoir fini avec cette histoire, même si promis, c'était pas pour le traumatiser, juste parce que je pensais ça important d'aller voir. Même si on n'a pas vus grands choses. Au moins je connais ses limites à Allen.

-Je peux te payer en sirop d’érable si tu veux.

Et il lui tire la langue.
Attendez, je répète. Et là, il me tire la langue. Il me tire, la langue. Allen, trente piges. Vous trouvez ça normal vous ?
Là pour le coup, ça sort tout seul.

- Mais t'as quel âge ?

Et l'idée s'impose à lui, il ressemblait à quoi Allen quand il était genre au collège ? Ou encore plus rigolo, au lycée ? Il s'imagine Allen plus jeune avec les cheveux tout bouclés mais nan, c'est pas possible qu'il ait été stylé aussi jeune, on a tous une période sombre pendant l'adolescence où ça fait plaisir à personne de revoir les photos.
A personne, vraiment, [i]croyez-moi
.

-Blablabla, j’ai dit que j’ai pas mis tes tomates. Si t’es pas content, elles t’attendent toutes belles, toutes rondes dans le fond du sac.

Le gaaaaaaaaaars, je fais l'effort de lui jeter des tomates à la gueule et même pas il les met dans les sandwichs, comment il est trop irrespectueux c'est fou. 'tain il cherche trop ce type en plus c'est pas possible.
Ils passent les portes alors que Simje s'apprêtait à répliquer mais un léger incident arrive, et par léger incident je parle de Allen, ici présent, qui laisse son pouvoir décharger la pression. La glace s'éclate sur le sol avant de revenir vers eux alors que le polonais s'esquive d'un pas souple.

-Oups.

OUPS ? OUPS ?! Le gars il manque de nous genre assassiner, il aurait pu exploser tout le long, et il dit juste oups, normal. En plus il a fait genre ça lui faisait rien alors que au final il a juste tout laissé exploser.
Bon, après j'avoue, c'est assez stylé. Sa magie est assez stylée, j'suis presque jaloux ça claque, il pourrait faire genre spiderman de la glace, piou, piou piou. Pas que j'ai jamais vu ça hein mais la dernière fois on était un peu occupés à survivre.
Bref.
Le pire c'est qu'après le gars dégèle ça easy peasy.


- N'empêche que la magie c'est hyper injuste. Genre pourquoi toi tu peux faire ça, et moi, je peux juste entendre que y'a un rat sous la voiture.

Totalement oppressé par les rongeurs ce garçon c'est incroyable, faudra lâcher l'affaire quand même au bout d'un moment.
Ce qu'il n'a pas dit c'est qu'il entend le cœur des gens et que ça par contre c'est chouette.
Poum poum poum. En vrai si j'avais été plus attentif j'aurais pu percevoir le moment où la glace allait sortir. Mais bon. Légèrement distrait par les gens assassiné ici j'ai un peu pas prévu.

-Je pense que je vais attendre un peu avant de manger un bout. Juste au cas où. Mais fais-toi plaisir.

Simje attrape le sandwich au moment où son estomac lui fait comprendre que c'est maintenant ou jamais qu'il faut se nourrir sinon ça va être le grand décès. Il fouille dans sa poche pour trouver les clés de la voiture avant de les jeter sur Allen - j'adore jeter des trucs, Simje passion lancers - avant de lâcher :

- Bah conduis, comme ça je mange pendant que t'insultes les gens. Chacun son tour, le caribou.

Je n'ai absolument aucun plan pour la suite, mais alors vraiment aucun. Faudra sûrement que j'aille bosser parce que plus je prends du retard plus euh... beh je prends du retard et c'est lourd. Comme le coup des milles et un mails sur ma boîte c'était vraiment l'angoisse quand même. Pour ça que j'en ai lu aucun ahah.
Ahah.

Il s'installe sur le côté passager, se rendant quand même compte que si il n'a pas trimballé plus de trois personnes dans sa voiture, il ne l'a surtout jamais laissée conduire et ça lui fait tout bizarre de se retrouver de ce côté quand même.

- Cette aprèm j'irai sûrement bosser, quand même, mais y'a des thermes à côté de chez moi, ou tu peux toujours visiter la ville, ou je sais pas. Tu peux rester à l'appart faire des statues de glace et faire des pancakes.


Haha.
Allez roule.

_________________

Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. 548ecdfe6e3d39f62c8a862cd99aed47ae1f7f22

Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyDim 10 Sep 2017 - 18:15

« Quand j’étais jeune ? »

Quand j’étais jeune, j’étais assez bien entouré. Pas d’énormément de personnes, mais d’amis sur lesquels je pouvais compter en toute circonstance. Le genre d’amis qui savaient pertinemment quand ça allait, surtout quand ça n’allait pas. J’avoue, depuis que j’ai « quitté » mon travail, que ma tristesse – et surtout mon ego blessé – s’est apaisée avec une belle cuite, je me sens un peu plus en vacances. Même en plein milieu d’un camp d’extermination. Et puis, je ne sais pas trop, Simje il est tellement cool, il ne met pas d’œillères devant ses yeux, pas de filtres sur sa bouche. Et en plus il se détend. Si, je vous jure. Quand on commence à prendre la confiance et que les mots filent plus vite que la pensée, ça s’appelle être en confiance. Bien, lorsque l’on atteint ce type d’état d’esprit, on arrive à un moment où fatalement les sourires deviennent francs, s’étalent sur plusieurs secondes. C’est plus facile de rigoler, même sur des sujets pas très très drôles.

Alors, qui ne se relâcherait pas dans ce type de situation ? Certainement pas moi. Plus ça va et plus j’ai envie de lui extirper un peu plus d’expressions. C’est genre… plus fort que moi. Il n’y a rien de malsain là-dedans – bon j’espère hein, sinon j’aurais vraiment l’air d’un psychopathe – mais passer d’un Simje un peu introverti, un peu à l’aise dans ses habitudes à une personne comme ça, ça me donne envie d’être la tempête qui bouscule tout. De manière moins violente quand même. Mais une petite tempête quand même. Je n’y peux rien. Quand je suis heureux, j’ai envie que les gens apparaissent dans le même état d’esprit. C’est pas fantastique d’être bien ? Ah. Vous devriez essayer. Et c’est ce qui me fait tirer la langue.

- Mais t'as quel âge ?

Ouvre pas ta bouche.

-Je m’étonne que tu aies pu savoir pour ma double nationalité sans avoir accès à des données aussi banales. J’ai 27 ans, je te remercie. Et toi ?

Mon visage reste calme et posé mais mes yeux brillent des mille et une malices qui s’y cachent. Balle renvoyée. Je sais. Bientôt, il va me faire comprendre que j’ai l’air d’un gamin et il va réaliser que m’inviter chez lui, c’était une très très mauvaise idée. Et je l’avoue, pour lui c’était certainement une très très mauvaise idée. Vous ne voulez pas connaître Allen quand il ne travaille pas. Allen a besoin de s’occuper l’esprit, sinon il déprime. Insupportable ce gars. Oui, je parle de moi-même à la troisième personne, un problème ?

Bref, je m’étire et paf, dès la sortie du camp, c’est l’emballement du pouvoir. Le cri « Libertééé – délivrééé – » de la glace. Et la dernière syllabe s’étend sur le sol et vient marquer une courbure vers le ciel. Outre le fait que c’est très beau, ça utilise aussi très inutilement de l’énergie. Ah, je vous jure, ce pouvoir c’est loin d’être un cadeau. La majorité du temps, ça sert juste à geler des tasses de café. De temps en temps seulement, ça sauve la vie sous des trombes d’eau. A choisir, je préfère juste geler des tasses. Question de principe. Bref, je dégèle tout ça, parce que la magie c’est pas le tout de la balancer partout dans son sillage, il faut avouer que ce n’est pas trop sa place première.

- N'empêche que la magie c'est hyper injuste. Genre pourquoi toi tu peux faire ça, et moi, je peux juste entendre que y'a un rat sous la voiture.
-Non mais l’herbe est toujours plus verte sur le terrain d’à côté. C’est cool quand tu maîtrises.

Voilà. C’est vrai, je suis sorcier, chez les Kristiansen, les élémentariste glace ça a tendance à se passer de générations en générations. C’est un truc de famille quoi. C’est cliché au possible et sans doute est-ce aussi la raison pour laquelle ce pouvoir se déclenche facilement et vit de manière quasi indépendante. Enfin bref, chez nous, c’est un devoir que de savoir maîtriser son pouvoir. A six ans, tu es déjà en train de faire des sculptures en glace sous l’œil attentif de papa parce que papa l’a fait avec son propre papa. Mais ce n’est pas évident de maîtriser un truc qui vit sous le même toit que toi mais qui est infiniment plus sensible et se décharge à chaque fois qu’il y a eu un petit problème. Un peu comme la petite sœur qui tu dois vite rassurer devant le Roi Lion parce que Mufasa il est mort, qu’elle risque de pleurer à chaque seconde, que les parents vont rentrer dans quelques minutes et qu’ils vont t’assassiner parce qu’ils vont croire que tu es la cause de ces pleurs.
C’est exactement ça.
Revenons à nos moutons. Simje et son don. Attends, tu imagines un peu ? Si ça se trouve, le rat il est en train de mordre les câbles de ta voiture. Et paf, un accident évité parce que tes oreilles sont suffisamment puissantes pour l’entendre. En plus, il voit bien dans la nuit. Il a des sens tellement plus développés que la norme. Je trouve ça juste incroyable. Plein de possibilités.

-Sinon si ça te gêne, il y a une recherche en ce moment sur la transmission des dons et notamment sur l’augmentation de l’expression des pouvoirs. Enfin comme un genre de transplantation. C’est encore à l’état de projet, mais ça promet. Si t’es pas content de tes dons, je t’invite à postuler comme cobaye, c’est très bien payé.

Ouh là là, je sens venir le discours passionné. Il est là, il est sur le bout de ma langue.

-Et ce que je te dis est confidentiel alors j’achèterai encore ton silence avec du sirop d’érable.

Voilà voilà. Non sincèrement, il ne vaut mieux pas pour lui trop ébruiter ce projet. Dès que ça porte sur les humains, c’est le déferlement des droits et tout ça. Il va falloir faire comprendre aux gens qu’être cobaye, c’est un choix, c’est très bien rémunéré, il y a une charte à signer, des tonnes de papier à lire sur les déroulés et tu as le droit de partir entre deux phases de recherche. Bon, il est vrai qu’une jeune femme ou un jeune homme bien portant s’intéresse rarement à ce genre de choses et que ça a plutôt tendance à attirer des gens qui luttent pour joindre les deux bouts. C’est un peu malsain sur les bords car c’est comme acheter les pauvres en leur faisant miroiter de l’argent. Bon, c’est bon ça suffit.

-Et c’était une blague. Pas le projet hein, mais d’y aller comme cobaye. Je ne suis pas trop trop chaud dès que ça commence à parler d’expérimentations sur les humains. Enfin, ils font d’abord des études sur les animaux, mais il faut avouer qu’ils sont moyens convaincus par la perspective d’un rat haltérophile.

En vrai c'est encore plus compliqué que ça, si on pouvait transmettre des pouvoirs à des animaux, ça voudrait dire qu'on pourrait le mettre sur des non-doués... Tout simplement passionnant ça.
En parlant d’animaux.

-Et j’espère que t’es pas vegan. Si tu savais le nombre de lettres qu’ils nous envoient ceux-là. Ah. Le traumatisme. Avec leur « cher M. Le Directeur, tuer les animaux pour faire avancer la science, c’est mal ». Je sais, merci.

Ok, la pente devient raide. Tais-toi. Imagine il est vegan. Je ne sais pas. Il est vegan ? Putain j’en sais rien. Je n’ai pas envie de me prendre un discours là-dessus. Ah, ils ont les mots, il n’y a pas de problème. Ils te balancent les pires choses existantes. Certains te traitent simplement de tous les noms, d’autres sont bien plus intelligents et ont de très bons arguments. Mais bon, il faut avouer que sans ça, la médecine ne serait pas ce qu’elle est. On arrive à se détacher de tout ça avec la technologie, mais à ce moment c’est au tour des écologistes de te balancer des « non, mais gros, tu pollues la planète, tu exploites des tonnes d’enfants pour la fabrication de tes appareils, certains ne vivront pas plus de dix ans parce qu’ils maltraités. ». Ils te parlent de la misère dans le monde, des dangers du nucléaire, des ressources finies.
En fait, ce qui est le plus drôle dans ce métier c’est que purée, gérer cet établissement c’est pire qu’une entreprise parce que d’un côté, on te félicite parce que tu places une zone en territoire naturelle et de l’autre on t’assassine parce que tu investis dans le gaz de schiste. Sauf que comme il est plus facile de faire des reproches que de féliciter, c’est souvent les réclamations qui viennent en premier. Moralité, respecte tes valeurs, projette-toi dans le futur et tâche de ne pas laisser une trop mauvaise opinion de toi.
Oui, Orpheo est une putain d’organisation gouvernementale en fait.

BREF, CECI ETAIT TRES GÊNANT.
Mais c’est de sa faute, on est d’accord. Il m’a lancé sur un sujet. Bien. On s’en fout.
J’ai des relents de traumatismes parfois, c’est waouh.

Après cette très longue ellipse, je lui tends son sandwich afin qu’il puisse se nourrir. Quand même. Faudrait pas le laisser sans la faim, le pauvre Simje. Et puis, il y a du poulet dans son sandwich. Voilà, Allen rassuré est un homme épanoui. V’la ty pas qu’il me lance ses clés – décidément, un jour je vais juste laisser tomber ce qu’il m’envoie, ça lui fera une belle jambe – et poursuit :

- Bah conduis, comme ça je mange pendant que t'insultes les gens. Chacun son tour, le caribou.

T’es sûr de toi ? Vraiment ? Non, mais je lui fais confiance hein. Par contre je fais moins confiance aux autres wzwzwz. Et moi, comme je l’ai dit, je maîtrise la glace. Je n’ai pas ses réflexes de chat. Ni même de polonais. Bref, je ne suis pas Simje. Et je suis très calme au volant puisqu’au Canada les gens savent conduire. Enfin, je ne devrais pas m’en faire hein ? Ce serait idiot de s’en faire.

-Assure-toi de ne pas avoir la bouche pleine pour me dire où tourner. Je me méfie de vos routes et des GPS en général.

J’ai un GPS dans ma voiture, n’en doutez pas. Mais je conduis au Canada. Et là-bas les routes sont larges, elles sont droites, elles sont belles, bien goudronnées, bien tracées, bien délimitées. Bien quoi. Enfin c’est vrai j’abuse peut-être un peu, ici c’est pas non plus les routes de terre. Mais c’est pas large, ça tourne. Au Canada, tu sens qu’il y a de la place. Et c’est droit. Ouais en fait c’est surtout ça. C’est droit. Pas de stress.

Bref, Simje il n’attend pas trop sur moi pour rentrer côté passager – il a vraiment confiance, incroyable – et je n’ose pas dire que c’est une mauvaise idée. Surtout qu’il a l’air d’être plutôt fier de sa voiture et qu’il a de quoi. Je fais tourner la clé entre mes doigts par réflexe et m’installe après lui. Je me pose du côté conducteur et là, là c’est le drame.
Attendez attendez, j’ai vraiment besoin de faire une remarque là.

-Alors ça. C’est bien la première fois que je me pose dans une voiture sans avoir besoin de faire la moindre modification pour conduire.

Ah mais vraiment. Non seulement on fait la même taille, mais en plus, nos façons de conduire sont identiques. Bon, les problèmes de rétro sont facilités par le fait d’arriver à la même hauteur, mais parfois, la position du fauteuil bloque un peu. Mais là non. C’est comme si j’avais toujours conduit dedans. C’est par-fait.

- Cette aprèm j'irai sûrement bosser, quand même, mais y'a des thermes à côté de chez moi, ou tu peux toujours visiter la ville, ou je sais pas. Tu peux rester à l'appart faire des statues de glace et faire des pancakes.
-Bien capitaine.

Enfin non. Du coup, je cherche un peu comment fonctionne son GPS sauf que héhé, tout est en polonais. Tout. Absolument tout.

-Je propose déjà que tu me dises comment utiliser ton appareil.

Et sur ces mots, je démarre. En quelques minutes, nous sortons du chemin pseudo forestier caché par la bulle d’invisibilité. D’ailleurs, vous imaginez un peu ce que cela procure d’un point de vue extérieur ? Une voiture qui sort d’une forêt, de nulle part, absolument pas accidentée, toute propre. C’est louche. Très louche. Enfin bon, toujours est-il que cet endroit est quand même loin d’être droit. Pour longer le camp oui, mais après c’est bonjour les routes sinueuses. Heureusement qu’il fait encore jour.

-Tu les veux à quoi tes pancakes ? Pour ce soir je veux dire.

Oui, je balance des trucs comme ça, tranquille, sur le chemin. Non, parce qu’il y a une bouteille de sirop, ce serait bien de l’inaugurer comme ça. En plus, je commence à avoir un peu faim. Juste un tout petit peu. Pas assez pour me faire grogner. Enfin bon, on sort un peu du coin touristique et là, là tu comprends que les polonais, c’est vraiment des cas sociaux sur la route. Parfois c’est calme, parfois c’est le bordel total. Il n’y a aucune raison à leur folie, ça peut arriver à un croisement ou en pleine cambrousse. C’est genre normal. Et je suis un peu tendu sur le guidon. Très légèrement. Pas encore assez pour générer des petits cristaux sur le volant en tout cas.

Et là, 12:54, heure du drame.
Une voiture, comme de nombreuses autres, se précipite comme si elle avait les taureaux aux fesses. Dans un virage. Dans ces putain de virages polonais. Plus jamais je conduis. Bref, la voilà qui se pointe et n’a pas l’air de comprendre qu’il y a un tournant là, juste sous ses yeux de merlan. La voiture fonce et les champs nous entourent à droite comme à gauche. Lorsque la voiture pointe le bout de son nez, il est déjà trop tard pour freiner mais le choc programmé semble bien pire. Et oui, j’ai le temps d’analyser ça, ça s’appelle l’instinct de survie. Et croyez-moi, quand on est à cran, les secondes deviennent des minutes.
Mon pouvoir se déclenche instantanément même si mon pied appuie sur le frein et que ma main vient incliner le volant dans un angle particulièrement critique. Une piste de glace se dégage devant mes yeux et engage la voiture dans laquelle nous nous trouvons à crisser sur le sol glissant. Une accélération qui entraîne cette même voiture à tourner sur elle-même sur quelques mètres, se perdre les fesses dans les champs et éviter la voiture folle engageant un plongeon tête la première dans les cultures.
Voilà pour la version longue. Sinon, en version courte, ça fait :

« AaH », fcshhh, crrrrrsh, BAM, floup – gonflement des airbag – PAF.

J’ai fini par fermer les yeux mais mes mains n’ont pas lâché le volant. Je n’y vois rien de toute façon, Je n’ai pas mal ou peut-être un peu à la tête, je suis juste un peu sonné et il y a cet airbag qui m’empêche de pouvoir faire le moindre mouvement. Mais ça va. On a juste tourné. Pas de tonneau. Juste l’arrière de la voiture qui a dû bien bien prendre.

-SIMJE ?! Tu vas bien ?

Désolé vieux, j’ai dit qu’il fallait me la passer ta voiture.
Mais hey, pour ma défense, c’était pas de ma faute.

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Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. Signaallen
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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyLun 11 Sep 2017 - 12:52

C'est dans ce genre de moments qu'on se rend compte que le fun ou la maturité n'ont rien à voir du tout avec l'âge. Les années peuvent coexister avant un comportement de gamin - peut être qu'avoir des enfants aide à cesser d'agir comme ça. Peut être qu'être responsable pour deux, ça coupe toutes les envies d'être irresponsable pour un, qui sait ?
J'ai toujours détesté le fait qu'en grandissant, chacune de nos actions puisse avec plus d'impact. Enfin vous savez quand vous êtes petit, vous vous cassez le bras ou vous avez une pneumonie, tant pis, vous restez au lit et fin. Quand vous êtes en études sup, tu te casses le bras, tu rates tes partiels, tu perds un an. Joie, non ?
Heureusement qu'on a des guérisseurs, quoi.


-Je m’étonne que tu aies pu savoir pour ma double nationalité sans avoir accès à des données aussi banales. J’ai 27 ans, je te remercie. Et toi ?


Simje se recule un peu, genre surpris. Nooooon, il est plus jeune que moi ? Ahahah, c'est pas possible ça. C'est pas possible. Bon, dans sa tête, on a tous compris qu'il avait pas dépassé l'école élémentaire mais quand même. Ca doit être sa barbe qui fait qu'on dirait qu'on fait la même taille et qu'on a le même âge, ahah. Mais quand même j'suis choqué, ça veut dire que si on s'était croisé à l'université j'aurais pu - et j'aurais eu le devoir - de le bizuter et tout.
Je suis, hyper, hyper déçu.

Bref il répond pas mais hausse les épaules l'air de dire ouais j'ai pas regardé ton âge parce que c'est pas un truc utile et ne dit pas son âge parce que et bien c'est la vie, il faut s'entraîner à esquiver les questions en permanence pour être prêt quand une question vraiment gênante arrive.
Tout un art.

-Non mais l’herbe est toujours plus verte sur le terrain d’à côté. C’est cool quand tu maîtrises.

Beh, il a qu'à maîtriser. Fin.
Non je rigole, c'est méchant. N'empêche que d'ici trente ans il maîtrisera peut être de ouf alors que je pourrais juste entendre que non seulement sous ma voiture il y a un rat, mais en plus de ça, il y a des fourmis. Quelle formidable personne je suis.

Simje sait que au fond, Allen a un peu raison. Guérir c'est assez facile - utile - pour s'oublier soit. Les mots étaient les mêmes quand on parlait à Simje « t'as une chance d'aider les autres et de te rendre utile, est-ce que tu te rends compte ? » alors qu'il ne voulait pas aider les autres, il aurait voulu les oublier.
Mais pas Allen. Allen il est marrant.

-Sinon si ça te gêne, il y a une recherche en ce moment sur la transmission des dons et notamment sur l’augmentation de l’expression des pouvoirs. Enfin comme un genre de transplantation. C’est encore à l’état de projet, mais ça promet. Si t’es pas content de tes dons, je t’invite à postuler comme cobaye, c’est très bien payé.

Euh ouais je suis toujours partant quand il s'agit de se plaindre, mais vraiment moins chaud pour m'investir dans un truc qui me dépasse qui invoque la science, des trucs pas nets, des gens et potentiellement un résultat foiré et douloureux.
Je suis un chat, pas un cobaye.

Mais au fond, l'idée de pouvoir être comme les autres personnes de sa famille et être métamorphe lui effleure l'esprit, doucement, idée malsaine que de pouvoir rejoindre le rang de ses sœurs et quitter le bancs des exclusions.
Il se passe une main dans les cheveux alors qu'Allen continue.

-Et ce que je te dis est confidentiel alors j’achèterai encore ton silence avec du sirop d’érable.

Simje sourit encore une fois, le rire au bout des lèvres pas encore présent mais prêt à sortir. Il sourit pour la tronche que tire Allen naturellement, hors de question de sourire à ses blagues nulles.
Surtout qu'il n'a pas eu l'occasion encore de goûter son sirop d'érable.

-Et c’était une blague. Pas le projet hein, mais d’y aller comme cobaye. Je ne suis pas trop trop chaud dès que ça commence à parler d’expérimentations sur les humains. Enfin, ils font d’abord des études sur les animaux, mais il faut avouer qu’ils sont moyens convaincus par la perspective d’un rat haltérophile.


Respire Allen, respire.

-Et j’espère que t’es pas vegan. Si tu savais le nombre de lettres qu’ils nous envoient ceux-là. Ah. Le traumatisme. Avec leur « cher M. Le Directeur, tuer les animaux pour faire avancer la science, c’est mal ». Je sais, merci.


Et Simje éclate de rire, ça y est, la situation est vraiment trop drôle. Non seulement son don s'est déferlé d'un coup mais alors les mots aussi comme si la boîte de pandore avait été ouverte - sectionnée en deux même.

- Et ben. On parle de moi qui parle beaucoup mais sachez, monsieur le directeur, que vous n'êtes pas mal non plus dans le genre.

Enfin, il a fait les questions et les réponses durant tout son speech quand même. Tu vois, vieux, tu te penses pas très sain d'esprit mais y'a toujours pire que soit pour se réconforter et ça, rien à dire, ça fait trop plaisir.

- Je suis pas chaud pour être cobaye non plus. Je compte sur ma chance et mon talent naturel pour réussir à faire des trucs trop cools un jour genre, me téléporter ou voler ou dessiner.

Ou lire les pensées cueillies directement dans la tête d'Allen aussi, ça serait pas une idée cool un peu Simje ?

- Après non, je suis pas vegan ahah. Je m'implique dans aucun mouvement, aucune organisation je suis même pas vraiment membre d'Orpheo. Mais pour ce qui est des expériences sur les animaux.. j'sais pas la science fait sa vie. En attendant moi, j'écrase même pas les fourmis.


Bon, c'est pas exactement exact. Il regarde pas où il met les pieds globalement donc tant pis pour les machins sur le sol mais si il y a bien un truc qu'il aimerait pouvoir développer c'est causer avec les animaux et les insectes pour pouvoir lâcher des « mais barrez vous de la maisoooon ptn » avant de les pousser avec un cure dent.
Avant de les gazer, si vraiment.
C'est de mauvais goût de dire ça alors qu'ils sont encore si proches des camps d'extermination ?

-Assure-toi de ne pas avoir la bouche pleine pour me dire où tourner. Je me méfie de vos routes et des GPS en général.

Simje mord immédiatement dans le sandwich, eh mais c'est pas si mal tiens, pas si mal du tout il est même bon. Il sait pas ce qu'il rate le caribou. Même si soyons honnêtes deux minutes, les tomates, ces merveilleuses petites tomates si rondes et si belles auraient subjugué l'ensemble avec une note fruitée et juteuse..
Bref, haha.


- Mais non, t'inquiètes pas, faut juste que tu fasses gaffe aux gens un peu.


Et bref, ils s'installent donc tous les deux dans la voiture, Simje mordant avec l'acharnement de celui qui mange en général pour le seul but de pas mourir et donc qui ne prend pas grand intérêt dans le fait de mâcher ou déguster ou tout le reste.

-Alors ça. C’est bien la première fois que je me pose dans une voiture sans avoir besoin de faire la moindre modification pour conduire.

Le polonais sourit en s'approchant très très proche d'Allen avant de dire d'un air un peu flippant.

- Désolé te l'avouer, on est jumeaux, t'as été adopté, toi aussi tu vas devoir apprendre à orthographier Voniestosiwjski.

Bon après si on a la même taille on n'a pas spécialement la même carrure mais dans une voiture, la carrure ça ne compte pas trop - de toute façon la mienne de caisse elle est quand même assez petite donc euh.. et bien aucun rapport. Voilà tout à fait merci bien, c'est tout pour moi.

-Bien capitaine.

C'est ça, moque toi.

-Je propose déjà que tu me dises comment utiliser ton appareil.
- Non mais pas besoin, j'te guide.

Ce n'est pas qu'il ait fait le chemin plusieurs fois mais faut avouer que le polonais a un sens de l'orientation fonctionnel et, ayant fait la route pour venir ici il est absolument certain de pouvoir faire le chemin du retour sans se tromper.
Vous savez, le délire des animaux qui peuvent toujours réussir à rentrer chez eux ?

-Tu les veux à quoi tes pancakes ? Pour ce soir je veux dire.

C'était une blague, j'ai jamais mangé de pancakes de ma vie. C'est pas censé être des crêpes ? Des grosses crêpes ? C'est pas censé se manger avec le sirop d'érable ? Qu'est-ce que j'en sais moi au juste ?

- J'sais pas, c'est toi le Canadien spécialiste de ce genre de choses. Je sais pas, fait une poêlée de rennes et de ragondins.

Avec une casquette de castor mort sur la tête stp, avec si, tu sais, l'espèce de queue en fourrure qui pend derrière ? Voilà, ça.
Merci, ce sera tout.


Bref, ça roule, ça conduit, ça tourne, froum froum (comme Christopher) (Christopher Froum) (Voiture qui fait vroum vroum) BREF.
Simje regarde tranquillement le paysage, totalement perdu dans ses pensées - il a rarement l'occasion de regarder autre chose que son volant faut dire - quand tout à coup, 12h54, heure du drame.

Simje ne comprend strictement rien, mais alors vraiment rien du tout. Il est d'un coup secoué dans tous les sens, sa pommette s'explose contre l'habitacle de la voiture et l'os de l'orbite casse sur le cou, il est renvoyé dans l'autre sens, s'explose le coude contre la vitre sans comprendre comment puis l'air bag lui explose dans la tête alors que dans sa tête, ça donne à peu près ça : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH
Voilà.

-SIMJE ?! Tu vas bien ?

Simje redresse sa tête vers Allen, pas très très sûr d'avoir compris ce qu'il venait de se passer avant de faire sauter sa ceinture en murmurant :

- Eh j'vais crever.

Il ouvre la portière, se laisse couler dehors avant de lâcher le contenu de son estomac sur le sol, tout déboussolé, sa tête ayant tapé. Il cligne des yeux plusieurs fois en se redressant, passant une main dans ses cheveux avec cette habitude idiote. Il fait le tour de la voiture - complètement enfoncé - en essayant de comprendre - et toute la route qui est gelée, what, the, hell et il murmure pour lui même :

- Bordeeeeeel ..

Et là en général vous avez ce goût amer sur la bouche qui vous indique que vous êtes à propos de vivre un instant particulièrement relou et que vous avez pas, mais alors vraiment pas envie d'être là.
Il continue de marcher pour attendre le côté d'Allen pour lui ouvrir la portière.

- C'est bon ? Rien de cassé ?


Il se dit qu'il devrait appeler Hannah pour qu'elle ramène ses miches pour les téléporter, mais BORDEL DE SA RACE, LA VOITURE PUTAIN et il regarde avec un petit sourire compatissant pour lui même ses mains qui tremblent un peu sans avoir aucune idée de ce qu'il est supposé faire entre la voiture explosée, le chauffard qui pourrait tuer des gens sur son passage, la route encore gelée, son œil sûrement injecté de sang.

- Il s'est passé quoi au juste ?

En espérant que y'ait eu plus de peur que de mal - enfin sauf pour la voiture bordel sa douille, ça va partir en position fœtale pendant les six prochains mois quand tu devras prendre les transports en commun comme tout le monde mon pote.

_________________

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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyLun 11 Sep 2017 - 18:36

« Lancer quelqu’un sur un sujet qu’il connaît, ça reste la meilleure méthode pour le faire parler. »

Je ne peux qu’être en accord avec cette pensée. D’abord Simje, maintenant moi, il faut croire que tout tourne un peu autour de nos travaux, de nos boulots, de nos domaines de prédilections. Je pourrais délivrer mes frustrations en plusieurs romans si je me laissais faire, un problème en amenant indéfectiblement un autre. C’est comme tirer le fil d’un pull. Si tu tombes sur le mauvais petit bout, tu peux finir par découdre entièrement une poche. Et tout ça qui est juste parti d’une envie banale de se débarrasser d’un fil qui pend. Moralité, coupez vos fils, ne les tirez pas. Pareil pour vos discussions.
Encore plus pour vos discussions.

Cela vous évitera de malencontreuses situations, gênantes à souhait et qui amènent à une prise de conscience tardive des faits. Et des mots prononcés. C’est bien d’être dans une bulle hein, mais c’est bien de s’assurer qu’on est le seul à y vivre, dans cette bulle. Sinon, elle risque bien d’éclater.
Par un rire venu du fin fond du ventre. J’ai perdu la notion du temps pendant un instant et je reste pantois, bloqué dans mes mouvements et attentif au rire de mon vis-à-vis. Interdit, je l’écoute prononcer, toujours hilare :

- Et ben. On parle de moi qui parle beaucoup mais sachez, monsieur le directeur, que vous n'êtes pas mal non plus dans le genre.

Ah, le retour sur Terre se fait doucement mais sûrement et la réalité amène dans son sillage une bouffée de gêne assez désagréable. Je ne trouve rien à dire, rien à répliquer, rien. Alors, ma main droite cachée dans ma poche gratte un peu le fond – cet endroit inatteignable au nettoyage qui reçoit des moumoutes et des déchets – du bout de l’ongle pour en extirper quelques grains de sable venus d’on ne sait-où. Ouais c’est ça, vas-y, dis tout de suite que je parle trop. T’es pas mal dans ton genre aussi.
Vas-y, c’est bon, le moment de planage est passé, les répliques reviennent à la charge, missiles prêts à tirer. Je lui lance sur le même tir un regard exagérément offusqué et répond :

-Ça fait partie de mon métier de m’exprimer avec passion, Monsieur Voniestosiwjski. Même pour me plaindre.

Ce n’est pas possible de rester sérieux un instant avec lui. C’est dingue. Je me demande ce que donnerait une réception officielle avec ce polonais dans les parages. Franchement, franchement, je ne sais pas trop si j’arriverais concrètement à garder une certaine dignité. Enfin… Me connaissant, je ne sais pas. Tout dépend de l’ambiance. L’alcool pouvant aider. Hey là, va falloir commencer à arrêter de penser à boire. Cure de désintoxication en approche, c’est moi qui vous le dis.

- Je suis pas chaud pour être cobaye non plus. Je compte sur ma chance et mon talent naturel pour réussir à faire des trucs trop cools un jour genre, me téléporter ou voler ou dessiner.

C’est à ça que servent les dons seconds en même temps. A pouvoir découvrir de nouvelles parcelles de notre personnalité, nos besoins. Je suis persuadé qu’avec de la volonté, on peut aboutir à obtenir ce que l’on veut. Bon, peut-être pas avec exactitude, mais s’il désire un pouvoir plus offensif, peut-être est-ce possible. Enfin bon, je ne vais pas débattre sur ça maintenant, j’ai déjà un passif de quelques minutes assez lourd. Il va finir par croire que je ramène ma science sinon. Et croyez-le, c’est juste à cause des trop nombreux sujets qui se baladent aléatoirement dans ma tête. Et il y a matière à brasser.

- Après non, je suis pas vegan ahah. Je m'implique dans aucun mouvement, aucune organisation je suis même pas vraiment membre d'Orpheo. Mais pour ce qui est des expériences sur les animaux.. j'sais pas la science fait sa vie. En attendant moi, j'écrase même pas les fourmis.

Bon, de côté-là, je suis plutôt rassuré. Parce que ça doit être tendu d’insulter des croyances tout en ignorant que la personne avec qui l’on parle les partagent. Se confondre en excuses, ce n’est pas trop ma tasse de thé, je préfère éviter les conflits si possibles.
EH. EH. C’est quand même la deuxième fois qu’il me dit qu’il ne travaille pas totalement à Orpheo. Non. Non, j’ai beau avoir subi un lendemain de cuite, je me souviens encore parfaitement du moment très gênant – pour changer – où Simje ne savait plus trop où donner de la tête et où la mienne a donc foisonné de scénarios aussi loufoques les uns que les autres sur son travaille au sein d’Orpheo. La phrase est lâchée de manière un peu plus détendue mais elle ne m’a pas échappée. Aussi bien c’est rien du tout. Aussi bien il essaye de me dire quelque chose. Ça va m’embêter cette histoire, pour rester poli.
Et il n’écrase pas les fourmis. Ouais, j’y crois tiens. Enfin, son karma est sans doute meilleur que le mien, ça c’est certain.

Bien, ce n’est pas tout ça, mais visiblement Simje il a envie de rentrer et moi aussi. Sauf que je ne comprends strictement rien à son GPS et qu’il est en train de manger tranquillement son sandwich et qu’il a l’air d’apprécier. Et qu’il va falloir qu’il arrête de m’appeler caribou. J’ai lu dans ses pensées ? Je crois.
Oups, désolé.

C’est dur de perdre des mauvaises habitudes, sérieux. Et puis il m’amuse tellement. J’ai tout le temps envie de rire quoi, je veux bien vous y voir. La sucette après le dentiste vous l’avez souvent refusé vous ? Vous saviez que c’était mal, mais est-ce que vous l’avez refusé ? NON. Voilà. Non mais oh.

Le voilà qui s’installe et me répond de manière assez nonchalante.

- Mais non, t'inquiètes pas, faut juste que tu fasses gaffe aux gens un peu.

Juste faire attention aux tarés du guidon. Ça va, je crois que ça, j’ai compris. Limite tu passes le permis de conduire ici, t’as une grille spéciale « conduite polonaise », un peu comme dans les jeux de racing en bonus « éviter les voitures », « limiter les dommages collatéraux ». Haha, j’imagine bien la chose.
Je râle un peu, juste pour la forme, avant de constater avec joie que la position de Simje est la même que la mienne au siège conducteur. Du coup, la remarque fuse et l’autre se rapproche super vite, super près de moi d’un coup et je m’écarte par pur réflexe. Hey, doucement, je suis encore un peu sur les nerfs, faut pas trop me chercher non plus. En plus, c’est quoi ce visage. On dirait qu’il va m’annoncer un décès. Décontenancé, j’attends une quelconque poursuite dans ses actions et l’écoute me confier un truc comme :

- Désolé te l'avouer, on est jumeaux, t'as été adopté, toi aussi tu vas devoir apprendre à orthographier Voniestosiwjski.

Je souris de toutes mes dents, trouvant la relation vraiment tiré par les cheveux. Faut avouer que si c’était la vérité, ce serait franchement bizarre. Déjà parce que physiquement on n’a pas les yeux de la même couleur et qu’il y a des différences quand même flagrantes au niveau du visage. Et puis même, ce ne serait tout simplement pas possible. Mais la simple idée d’avoir potentiellement fait partie de la même fratrie est amusante. Et ça ne m’empêche pas de profiter de la situation. D’un air tout aussi sérieux, je réponds.

-Bien. Pour fêter cette révélation, je te propose de m’apprendre un mot en polonais.

Et n’essaye pas de m’entourlouper en me sortant un mot et une mauvaise traduction parce que je vais finir sur Google Translate sinon. Enfin bon. Passé ce petit écart scénaristique – il y a beaucoup d’écart scénaristique en ce moment – on en vient à démarrer. Enfin, c’est surtout moi qui démarre une fois que Simje m’ait assuré qu’il jouerait le rôle du copilote. Et je suis un peu subjugué aussi par cette capacité à retenir un chemin de presque deux heures comme ça, sans problème. Bon, je n’ai pas fait plus attention que ça à la route en venant mais ça reste quand même DEUX HEURES de trajet. Incroyable ce type, il n’a pas fini de m’épater.

Et la voiture roule, quitte le sentier magique, rejoint les routes bétonnées, traverse la verdure, les champs, les quelques forêts, les villages. Quoiqu’il en soit, je commence à avoir un peu faim et j’amène lentement la discussion sur les pancakes. On sait pertinemment que parler de nourriture quand on a faim, c’est pas le deal du tout, mais on le fait tous.

- J'sais pas, c'est toi le Canadien spécialiste de ce genre de choses. Je sais pas, fait une poêlée de rennes et de ragondins.
-Oublie le ragondin, il paraît que ça a un goût de marais.

Le steak de rennes par contre, ça vaut le coup d’’essayer. S’il revient au Canada, je lui ferais manger des spécialités canadiennes et pas des trucs… comme ce qu’il raconte en fait. Il est terrible quand même. Steak de ragondin. N’importe quoi. Je lui ferai des pancakes tiens, il sera content. Avec le sirop d’érable et voilà. Il n’aura qu’à m’indiquer le magasin le plus proche pour aller prendre les principaux ingrédients – comme ça je paierai le tout et ça fera comme si je payais le repas hahahaha – et trouver un peu l’inspiration du repas du soir. Et je sais cuisiner, au cas où vous en douteriez, sinon Kelyann serait déjà mort de faim et en dépression des pizza et plats cuisinés.
C’est dingue hein, à se demander où j’ai le temps de caser le travail, le sport, la cuisine et le sommeil en une journée. Un conseil, ne réfléchissez pas trop.

Bref, concentré sur la route, sans avoir vraiment l’occasion de penser à autre chose – conduire ici est vraiment oppressant – je finis par comprendre que l’accident est proche. Les pneus crissent, évitent la voiture avec une justesse monstre mais finissent droit dans les champs. Et l’autre voiture aussi. J’avoue que je n’ai pas trop le temps de savoir si l’autre a fait des tonneaux. Le principal c’est que la nôtre ait encore les quatre pieds sur le sol. Sur un sol incliné certes, l’arrière-train enfoncé, certes, mais au moins on est sûrs d’être vivant. Enfin j’espère. Je suis sous le choc mais concrètement ça va. Je me suis tellement gelé l’espace d’un instant que mon corps n’a pas bougé d’un millimètre. Et cet airbag qui me gêne. Mes mains sont agrippées au volant comme si ma vie en dépendait et les battements effrénés du cœur résonnent dans les tempes avec affolement. Et cet airbag qui m’emmerde. Je lâche le volant avec difficulté, comme collé avec une ventouse et appelle immédiatement Simje.

ET CET AIRBAG. PUTAIN JE VAIS L'EXPLOSER.

- Eh j'vais crever.

Non, me quitte pas stp. Le bruit de la portière s’ouvre, un autre super ragoûtant s’enchaîne immédiatement. Ah bah, au moins il aura eu l’occasion d’apprécier le goût. Dommage que ce ne soit pas resté assez longtemps dans l’estomac. Enfin, je n’ai pas trop la tête à rigoler pour le moment. Ma portière s’ouvre, je m’extirpe à l’extérieur comme je peux et me pose face à la voiture, le front contre la carrosserie et les avant-bras de chaque côté du visage pour stopper les tremblements et le tournis manquant de me faire tomber à terre. Ouh là là. Ouh la nausée. On… On va rester un peu comme ça.

J’entends les paroles de Simje vrombir au loin.

- C'est bon ? Rien de cassé ?

Je n’ai même pas la force de le regarder pour le moment. Les yeux clos, je me concentre simplement sur ma respiration. C’est bon, mon repas est assez loin, je n’ai pas de raison de vomir. N’est-ce pas ? Ouais, enfin ça reste curieusement tendu pour l’estomac en ce moment. Et il me pose une question. Et je suis pas encore en capacité de répondre. Mais Simje poursuit dans l’instant par une nouvelle question.

- Il s'est passé quoi au juste ?

C’est le caca. Et en plus, c’est la débandade du don qui part à la fois sur le wzwzwz polonais là-bas perdu au fond de sa voiture retourné – du coup, ça veut dire qu’il est encore vivant – et celui plus proche qui s’en fait à mort pour sa voiture. Je me sens trop mal pour lui, pour moi, pour sa voiture. C’est abusé quoi, sérieusement. Je crois qu’il ne faut plus rien me passer dans les mains jusqu’à ce que je me calme. J’inspire profondément, reste calme, élargis encore un peu plus le temps de silence nécessaire à mon rétablissement et vérifie ma capacité à garder mon repas dans mon ventre.
On est ok, général. Pas de folie quand même. Je décale mon front de la fraîcheur du métal et me tourne vers Simje tout en prenant le temps de répondre lentement.

-Ça va. Je devrais pouvoir gard…

Je me stoppe et le détaille un peu. Merde, il a pris un peu cher quand même. Mon regard d’anxieux fait subitement irruption et je poursuis :

-Mais toi ça va pas. Merde, vraiment je suis désolé. Il m’a foncé dessus, je sais pas, j’ai… Non, mais on devrait appeler une ambulance. Et te soigner.

Calme-toi ou ton repas même lointain va finir sa course par la voie orale. Mon regard s’intéresse à l’arrière-plan et à la route complètement gelée. Comme on est à la fin de l’été, j’avoue qu’il ne me faut pas plus de quelques secondes pour comprendre que mon pouvoir s’est une fois de plus manifesté. Mais ce serait assez judicieux de préciser qu’il n’est pas la cause de l’accident. Je prends une grande inspiration et m’oblige à parler plus posément.

-Une voiture nous a foncé dessus en plein sur le virage et mon pouvoir s’est déclenché pour… pour provoquer une accélération je suppose. Enfin, ça a sans doute évité une collision.

Je ne sais pas trop pourquoi il s’est pointé le pouvoir, mais je suppose qu’il a eu de bonnes raisons de le faire. On a juste bien glissé au final. Pas comme l’autre quoi. Puis, je réalise un peu plus l’état de la voiture.

-Désolé pour ta voiture. J’espère qu’elle a une bonne assurance. T’façon, c’est sa faute à l’autre. C’est la dernière fois que je conduis chez toi, promis.

Je suis trop mal. C’est très gênant. Evidemment, il a fallu que ce fou furieux nous tombe dessus quand c’est moi qui conduit. Histoire de me décrédibiliser encore plus. Simje il va me juger, il va me faire un titre d’un kilomètre de long. Et l’autre. Purée, l’autre. Il est encore vivant pour sûr, mais pour combien de temps ? Je balise un peu et me prépare à me diriger vers l’autre voiture au moment de réaliser que merde, je ne sais absolument pas parler polonais.

Simjeeee ?

-L’autre conducteur est vivant, je l’entends. On devrait aller voir comment il va.

Et lui déchirer sa race.
Mais juste assez pour le laisser vivre et faire fonctionner son assurance.

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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyLun 11 Sep 2017 - 21:45

Allen le regarde d'un air un peu mauvais. Sérieusement, peut être qu'en fait je suis en train de tourner empathe. Ca serait tout aussi casse couilles et inutile que de feuler après des rats, c'est bien ça Simje. Tu rêves de muter en chouette et toi tu vas juste pouvoir patpater des inconnus dans la rue qui t'auront semblés un peu triste.
Ou Allen, quand il fait sa tête de bébé chat esseulé.
Exactement comme maintenant. Il mérite un patat.


-Ça fait partie de mon métier de m’exprimer avec passion, Monsieur Voniestosiwjski. Même pour me plaindre.

Simje avale son délicieux ouais, surtout pour te plaindre ouais et préfère un sourire de gros débile content du genre idiot du village, moue qui le fait immanquablement ressembler à un elfe.
Reste à savoir s'il sourit parce qu'Allen sait toujours prononcer son nom correctement, ce qui relève d'un miracle, hourra ! ou si c'est parce que Allen est marrant. C'est peut être pour les deux.
Ou pour les trois.
Reste à trouver une troisième raison.
Aucun rapport putain.

Bref. Allen et Simje sont donc jumeaux - ça aurait un sacré, mais alors un sacré bordel à la maison (même si Allen est plus jeune, faites pas chier) vu la tendance qu'ont les deux à se vanner, s'emmerder et se pousser à bout. Après on se demande pourquoi Simje fait cramer les affaires d'Allen et bien, c'était pour la fois où Allen lui a congelé les siennes dans un monde parallèle.
On trouve des excuses à tout, croyez-pas.

-Bien. Pour fêter cette révélation, je te propose de m’apprendre un mot en polonais.

- Jestem Allenem, go karibu. Rien qu'au niveau de la prononciation c'est pas si dur.

Voilà, parfait, maintenant grâce à cette phrase utile et passe partout, il va pouvoir se faufiler partout dans la Pologne et passer pour un polonais pure souche. Monter sa propre entreprise et rentrer dans ma famille.
Quand je dis rentrer dans ma famille, je ne parle pas de rentrer dans ma soeur, ce qui serait quand même dégueulasse quand bien même ça s'est déjà passé.


-Oublie le ragondin, il paraît que ça a un goût de marais.

Simje secoue la tête en fronçant le nez, parce que l'idée de grailler du ragondin ça le tente pas des masses, déjà qu'il mange rarement de la viande - une question d'habitude - alors manger des ragondins, sérieusement non. C'est trop mignon quand c'est bébé en plus. Comme les bébés vaches hein.
Comme tous les bébés animaux. Mais pas les bébés humains. Ca c'est moche. Mais alors, vraiment, vaiment moche.

Le polonais avait donc des sujets de conversation de première nécessité, très importants de débattre de tout ça. Manque de chance, il subit un sévère blanc mental avec s'être délicieusement explosé la tête, le corps, l'ego, l'espoir, contre l'habitacle de la voiture.
Une très bonne journée en perspective, et il n'est même pas encore une heure de l'après-midi.

Bref, Simje se retrouve à regarder Allen qui à l'air tout aussi tremblant de lui, restant un moment dans une position de pls intense, les yeux tout vitreux. Il semble un peu choqué et il reste les yeux fermés alors que Simje regarde un peu autour de lui, tout paniqué en se disant que autant Allen a tapé genre les côtes et qu'elles se sont cassées et que autant ça a percé genre son foi ou ses poumons - extrêmement doué pour imaginer le pire ce type. Il pourrait déblatérer tout seul jusqu'à mourir d'angoisse, caché sous sa voiture.
Et Allen qui pourrait déblatérer tout seul, le front sur la carrosserie. Super journée, vraiment.


-Ça va. Je devrais pouvoir gard…


Petit blanc. Va-t-il vomir ?

-Mais toi ça va pas. Merde, vraiment je suis désolé. Il m’a foncé dessus, je sais pas, j’ai… Non, mais on devrait appeler une ambulance. Et te soigner.

Simje balaye d'un geste de main les inquiétude. Il n'a pas encore mal - il aurait sûrement un bleu de type panda ou raton laveur - mais ce n'est pas le moment de secouer Allen plus que ça. Il s'entend répondre avec une voix lointaine, presque posée mais totalement opposée à l'ouragan qui ravage sa tête.

- C'est pas grave.


Il ne sait même pas pourquoi il dit ça, enfin, en rapport à quoi, pour son visage, sa voiture ou juste ce qu'il vient de se passer, mais dans sa tête, ça donne plutôt autre chose, du genre PUTAIN MAIS C'EST FOU QUAND MÊME COMMENT C'EST POSSIBLE DE POUVOIR AVOIR LE MOINS DE CHANCE POSSIBLE ENVIRON TOUT AU LONG DE SA VIE, GENRE LES CHOSES PEUVENT PAS ETRE JUSTE FACILE ET TRANQUILLE POUR UNE FOIS BORDEL, POUR UNE FOIS QUE Y'A UN TRUC PAS POURRI DU GENRE UNE CAISSE BAM, PLIEE, T'ATTACHE PAS TROP A TON APPART OU IL VA FINIR CRAMER ET LE LOUP ECRASE PUTAIN mais il reprend, toujours aussi calme.

- J'me débrouillerai tout seul pour me soigner. Physiquement, toi, t'es entier ?

Parce que tant qu'à faire commencer par faire ce que je sais faire. Il pose quand même un doigt sur sa pomette puis sur son arcade pour faire refluer la douleur, au moins juste un peu. Peut être qu'il pourrait utiliser Allen comme miroir pour réussir à se soigner seul.

-Une voiture nous a foncé dessus en plein sur le virage et mon pouvoir s’est déclenché pour… pour provoquer une accélération je suppose. Enfin, ça a sans doute évité une collision.

Voyons le côté positif des choses. Là, le côté positif des choses c'est que.. alors, le côté positif c'est .. c'est qu'on est pas morts. Et ça, au fond, ça nous fait vraiment hyper plaisir à moi et Allen.

-Désolé pour ta voiture. J’espère qu’elle a une bonne assurance. T’façon, c’est sa faute à l’autre. C’est la dernière fois que je conduis chez toi, promis.

- Non, non, c'est moi. J'aurais pas du te laisser le volant.

Le ton peut paraître assez froid mais c'est faux, c'est juste le Simje habituel. Le Canadien a juste eu le droit à un Simje hors de sa coquille mais visiblement, ce genre de sentiments ça ne lui réussi pas alors il remet tout en boule toutes ses émotions et rentre dans sa carapace par précautions.
Pourtant - alors qu'il s'en serait battu les couilles des sentiments des autres, il rajoute :

- Pas que c'était de ta faute ou quoi, hein, bien sûr que non. Heureusement que t'as eu le réflexe de geler la route.

Mais il a de l'acide dans la bouche et il n'a plus qu'une seule envie, finir, cette, journée, se plonger dans autre chose - le travail ferait l'affaire, dormir aussi oh putain oui, c'est vrai, le canapé.. ou tracer des runes, n'importe quoi.
Se barrer de là.

-L’autre conducteur est vivant, je l’entends. On devrait aller voir comment il va.

Génial, l'autre enculé est vivant, c'est super.
Le polonais lève ses yeux clairs vers Allen sans réussir - sans chercher même - à deviner ce qu'il pense. Aller le voir pour le sauver ? Ou lui coller deux trois patates dans la gueule histoire de l'achever ? Le but en lui même reste flou mais il hoche la tête et commence à marcher, tout nauséeux qu'il est encore.

- Tu parles, je traduis. Sinon j'vais l'égorger.

Vous savez, comme les chats quand ils choppent leurs proies ? Quand ils attrapent les poulets au collet pour les saigner. Même vision en tête. Outre le fait d'être énervé, c'est surtout l'accumulation d'un peu tout ces derniers temps qui commence à sérieusement gaver Simje qui se dit que putain, la vie des fois, c'est vraiment casse couille.
Il sort son téléphone et envoie à sa pote « Si je t'envoie ma localision, tu te sens de téléporter deux personnes jusqu'à chez moi ? Ma journée a un peu merdé. »
Pour la voiture il verrait plus tard, tant pis, il suffirait de coller une rune d'invisibilité dessus et la pousser un peu hors des traces pour attendre que quelqu'un vienne la dégager, peut être les assurances ou peut être quelqu'un d'autre, il s'en tapait, dans l'instant tout ce qu'il veut c'est voir dans quel état est l'autre, - est-ce que seulement il aurait l'altruisme de le guérir ?
La question ne se pose pas, la réponse est non.
Son téléphone vibre « Dans trente minutes vous pourrez décoller. » il envoie leur position en bénissant le dieu du réseau de capter ici - où qu'ils soient - puis bénissant Hannah d'être une des téléporteuses les plus douées de sa génération et qu'elle soit sur entrainée - bien qu'elle ne soit profondément nulle et en rune et en dons, en tout ce qui ne touche pas à la téléportation quoi - et qu'elle puisse les sortir d'ici, alors il lâche, un peu moins aigri.

- Au moins dans une demi-heure, on sera partis.

PAR TELEPORTATION MON POTE.

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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyMar 12 Sep 2017 - 20:45

« L’art d’être jumeau, ça ne saurait pas s’inventer. »

Au final, sur quels critères sont basés les définitions d’une famille ? Sur un critère sanguin, une parenté, une alliance. Sur pas grand-chose au final. Avoir un frère ou une sœur, ça peut se faire facilement. Et puis certains s’entendent mieux avec certains de leurs amis qu’avec leurs propres filiations. A partir de ce moment, au fond de son cœur, qui est la famille et qui ne l’est pas ? Si ta famille te trahit, demeure-t-elle ta famille ? Et tes propres parents ? Adopté étant jeune, qui considères-tu, au fond de toi, comme tes véritables parents au moment de faire face à la réalité de deux couples, les uns t’ayant créé, les autres t’ayant élevé ?
Par contre, un jumeau reste un jumeau et rien ne saurait l’égaler. Même en s’acharnant, personne, pas même des jumeaux, ne saurait expliquer le véritable lien unissant les deux personnalités. Avoir vécu dans un même ventre, ensemble, pendant neuf mois. Avoir échangé avec un autre avant même d’avoir su parler, silencieusement, lié par un chaînon invisible et sis résistant. J’ai peut-être toujours envié cette relation. Sentir qu’une personne serait toujours là pour moi, au-delà des liens fraternels. Ce serait quelque chose de plus fort.
Ou peut-être que j’ai juste besoin de me trouver une copine. Une vraie copine, s’entend. Haha.

- Jestem Allenem, go karibu. Rien qu'au niveau de la prononciation c'est pas si dur.

Je voulais un mot, pas une phrase hein. Mais bon hein, je ne vais pas faire mon difficile maintenant. Et puis pour une fois, ça n’a pas fait wzwzwz. Du coup, est-ce que c’était vraiment du polonais ? J’ai entendu mon nom et caribou. A en juger par les quelques mots en complément, je penche pour un truc comme une présentation foireuse à la Simje. Genre « je m’appelle Allen et je suis un caribou. ». Je retiens juste le début de phrase – que je suis persuadé d’oublier dans les vingt minutes à venir – et lui répond par un simple rire. Effectivement, la prononciation est assez révélatrice. Et je vais éviter de lui faire une remarque sur le mot caribou. Sait-on jamais, il suffirait d’un mot de travers et il saurait à quel point je continue à fouiller dans ses pensées. Et ça, ce serait très, très mauvais pour moi. Promis je fais des efforts.

Je pense m’entraîner sur la conduite en Pologne aussi, juste histoire d’éviter un énième accident. Sérieusement. Je n’en jamais eu par le passé. Et celui-là s’est produit davantage à cause de l’autre chtarbé qu’à cause de moi. Ça ne m’empêche pas d’avoir tout de même gelé le sol. Alors ça, il va falloir travailler dessus, sérieux. A un moment, ça va finir par devenir dangereux d’exposer mon pouvoir comme ça. On est perdu, paumé entre deux champs aux plantes dont je me fous pas mal dans l’instant, donc il y a peu de risques qu’un quelconque témoin survienne mais tout de même. Tout de même. Ça reste une route gelée en fin d’été. C’est absolument illogique et en plus vous expliquez ça comment aux assurances ? Ah nan mais ça, c’est parce que je me détends trop. Je laisse les rênes lâches alors qu’il ne faut absolument pas. Vous avez déjà fait de l’équitation ? Quand vous n’êtes pas doués pour cette pratique, si le cheval part en cacahuète alors que vous balayez le regard à la recherche d’un papillon, vous tombez. Et vous vous prenez un arbre si c’est une forêt. True fact. Bref, là c’est pareil. Le pouvoir réagit à un truc et il part en looping sans crier gare.

Et moi dans tout ça, ça me donne et le vertige et la nausée. Comme dans un looping, tout à fait, l’image était volontaire.
Bref, ce n’est pas en débattant mentalement sur l’utilité ou non de ce pouvoir que la situation s’éclaircira. Après une petite remise en forme totalement anodine contre la carrosserie, j’annonce la couleur des derniers événements – plutôt gris, bleu marine, noir si je devais dire – puis me stoppe en voyant son œil sanguin. Injecté de sang c’est beaucoup trop minimisant par rapport à la vision que j’en ai. Il lève la main pour stopper mes inquiétudes mais ce n’est pas quelque chose qu’on peut juste supprimer avec une mimique. Ça ne me rassure pas du tout. Imaginez il fait une hémorragie ? Ou un AVC ? Je ne sais pas si on peut avoir ce genre de choses à la suite d’un accident. Je ne sais pas, bon déjà il lèvre les bras, un point sur trois. Après faut voir s’il sait sourire. Et euh la dernière chose c’est quoi ? Ah oui répéter une phrase simple trois fois. Bon, il ne devrait pas faire d’AVC hein. Non, pas Simje. J’aimerais qu’il reste en vie si possible.

- C'est pas grave.

Alors, je promets sur tous les dieux, déesses existantes de toutes les religions que ce mec ment. Non, parce qu’on n’est pas censé presque hurler dans sa tête à en perdre son souffle et balancer un « Non lol, j’me sens bien tkt. » à qui veut. Ce n’est pas logique. Je voudrais le prendre par les épaules et le secouer comme un prunier pour lui répondre « Mais ça va pas, mais ça va pas, Crie-moi dessus, fais un truc, j’ai merdé. » Mais il est trop calme de l’extérieur. Ça me stresse. Je rembobine comme un fil de cassette mon don et le ferme dans sa pochette scellée par deux cadenas. Au panier.
C’est pas grave donc. Mouais bof non quoi.
Juste non.

- J'me débrouillerai tout seul pour me soigner. Physiquement, toi, t'es entier ?

Ok, Alzheimer est proche mon vieux. Tu m’as déjà posé la question, ce qui m’amène à croire que franchement ça va pas trop. En même temps, forcément que ça ne va pas trop. Ce n’est pas comme si j’avais démoli sa voiture et que les airbags se sont gonflés gavés trop tard. C’est quoi le problème avec les voitures polonaises ? Je m’en vais leur coller un procès aux fesses, juste pour la forme. Juste pour avoir un truc administratif à gérer pendant ma période de vacances. Voilà, ça occupera mon hémisphère gauche en dépression. Très bon deal ça.

J’inspire profondément. Moi je vais bien, je peux lever le bras, sourire et répéter trois fois « je m’appelle Allen ». J’ai un problème avec les détections d’AVC, je crois. Je dois être un peu hypocondriaque sur les bords, je crois aussi. Juste un peu. Je regarde le sol gelé et déprime à l’avance à l’idée de devoir dégeler tout ça. Ça ne prendra pas trop de temps, mais ça va encore user de l’énergie pour rien. Et puis, on devrait appeler une ambulance quand même, par précaution. Est-ce qu’il y a des maquilleurs en Pologne ?
Merde, est-ce que je peux arrêter de me prendre la tête cinq secondes ?

Merci.
Sans regarder l’homme face à moi, je m’étire un peu pour délier la tension musculaire et répond, un peu aigri de sa réponse précédente :

-C’est rien de grave.

Enfin, c’est aussi vrai, je n’ai rien. Aussi fou, aussi illogique que cela puisse être, je n’ai rien. Je ne saigne pas, et mis à part des douleurs dans les bras et au cou, je me porte à merveille – sauf la tête, ah la tête c’est et cela restera une belle histoire d’amour. La migraine, c’est un petit chihuahua toiletté à côté de ma bombe atomique. Bah, j’ai un peu conscience que mon ton a dérapé. Et c’est pas comme s’il a presque perdu sa voiture super neuve hein. Ça ne vaut sans doute pas le coup d’en rajouter une couche. Du coup j’enchaîne, un peu plus détendu :

-Non, vraiment je me sens bien. Physiquement seulement.

Bon, vite fait le physiquement hein. Mais au moins, c’est pas pire que lui. C’est dingue, j’espère que ce n’est pas grave, quand même. Je n’ai aucun pouvoir pour l’aider à se sentir mieux. Ou si, peut-être, s’il s’est blessé plus en profondeur, je peux lui donner de la glace. C’est tout. Ça peut être utile. Juste un peu. Donnez-moi quelque chose à faire pour l’aider. Ah, je n’en peux plus, je déteste être inutile. Alors, je m’approche de lui à grandes foulées et me poste à deux centimètres de son visage, le regard orienté sur son œil droit. Je passe ma main avec précaution sur la terminaison de ses sourcils et essuie le sang venu coaguler en masse.

-J’ai du mal avec le « c’est pas grave ». Au niveau de ta vision, ça donne quoi ? Si tu en as besoin, prends.

Je ne sais pas si ça va l’aider mais je m’écarte un peu et matérialise des glaçons dans ma main gauche. Trouver un tissu ou ce genre de choses ne devrait pas être trop difficile mais au moins j’aurais l’impression d’avoir alléger un peu une souffrance. Psychologiquement, ça compte pour beaucoup.

Du coup, j’en profite pour m’excuser de l’état de la voiture. Parce que c’est moyennement ma faute un peu ma faute aussi bien que je puisse le nier. J’étais au volant et puis c’est tout. On a toujours besoin d’un fautif pour se décharger d’une pression, c’est comme ça. J’avance un peu vers la piste verglacée et m’accroupit pour toucher la surface glissante. Ouah, qualité premium le truc. On peut même faire du patin dessus sans craindre qu’il ne casse. Y’a une petite couche mine de rien. Du coup, l’inutilité est encore plus flagrante.

- Non, non, c'est moi. J'aurais pas du te laisser le volant.

Dis comme ça, ça me paraît un peu cassant, mais heureusement ça ne m’atteint pas trop. C’’est difficile de donner le blâme à quelqu’un déjà à moitié persuadé d’être coupable. Enfin, est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Du point de vue de l’assurance, nous n’aurions qu’à dire qu’il était conducteur, ce n’est pas l’autre témoin qui viendrait dire le contraire. Au pire, une petite rune d’oubli ne fait pas de mal de temps en temps. Et Simje verrait à quel point je peux retenir les runes quand elles m’intéressent.
Quoiqu’il en soit, je ne réponds pas et l’écoute ajouter :

- Pas que c'était de ta faute ou quoi, hein, bien sûr que non. Heureusement que t'as eu le réflexe de geler la route.

Ça sonne un peu faux. Je ferme les yeux un instant et, toujours accroupi près de la glace, prend une grande inspiration et dégèle lentement la piste, à défaut de n’avoir pas plus d’énergie que ça pour aller plus vite. Putain de bâtard de pouvoir à la con. Cela me prend environ une trentaine de secondes. Au moins, ça c’est fait. Puis, je me relève, nettoie mes mains par habitude sur mon pantalon et balance en souriant, assez compatissant :

-C’est bon Simje va. J’ai pas besoin que tu me dises que j’ai bien fait. Je ne le prendrais pas mal même si tu me disais que c’était de ma faute. C’est l’autre qui est en tort de toute manière.

Et il n’y a heureusement personne autour de cet endroit pour témoigner du moindre accident. C’est donc sa parole contre la nôtre. La parole d’un non-doué contre deux doués. Par la force des choses, il n’a pas beaucoup de chances d’en sortir vainqueur. Bref. J’en arrive donc à lui demander de m’accompagner pour voir comment l’autre se débrouille dans sa voiture retournée. Je n’entends plus les wzwzwz mais en même temps, j’ai bloqué mon don. Donc c’est normal.
Et là, un Simje sauvage apparaît.

- Tu parles, je traduis. Sinon j'vais l'égorger.

Le rire part tout seul. C’est un rire de mec trop choqué.

-Arrête, me dis pas ça, je comptais sur ton célèbre calme pour parler entre hommes civilisés. Je me disais que peut-être serais-je le seul à vouloir sa mort. – je lui fais un instant dos puis me retourne, les mains sur les hanches, railleur sur les bords – J’en découvre tous les jours un peu plus sur toi.

Qu’est-ce que ça va être à la fin de la semaine, je me le demande. Il faut un point d’orgue pour conclure une semaine pareille. Est-ce que nous sommes simplement malchanceux ? Je devrais peut-être songer à dormir dans un hôtel, pour diminuer ne serait-ce que de quelques pourcentages les probabilité d’accidents par jour. Vous savez quoi ? On va oublier le parc d’attractions. J’irais avec quelqu’un qui sache atténuer mon aura de malchance et pas l’additionner.
Mais je t’aime quand même Simje, hein.

Je me tourne alors de nouveau vers la voiture au loin. Ouep. C’est le cas de le dire. Au loin. En plus, il va falloir marcher pour rejoindre le mec responsable de l’accident. Marcher dans... dans quoi au juste. Dans du blé. Dans des grands épis de blé. L’espace d’un instant, je pense au pauvre agriculteur n’ayant rien demandé et puis cette pensée disparaît la seconde d’après. Si je m’en faisais pour toutes les misères du monde, je ne vivrais plus. Moralité, on va devoir marcher dans un champ et ça va nous défoncer les jambes parce que les épis sont bien prêts à être récoltés, bien tendus, bien résistants. Et ça va gratter toute la soirée. J’ai pas envie. J’ai vraiment pas envie. C’était quoi la probabilité pour tomber sur un champ de blé alors que je n’en ai pratiquement pas croisé sur le chemin, hein ?

- Au moins dans une demi-heure, on sera partis.
-De ?

Le mot est lancé comme un boulet de canon. Je me retourne vers Simje, pas vraiment conscient de ce qu’il vient de se passer. Je le vois avec son téléphone et me demande s’il a appelé les secours, comment ça se passe ici pour faire une déclaration d’accident etc, etc. Enfin, je suppose qu’il doit savoir ce qu’il fait. J’espère. Outre le fait qu’il en veuille à mort à l’autre gars là-bas.

Bref, le canadien que je suis qui s’en fait pour les autres dès lors qu’il se sent mieux se force pourtant véritablement à se décider si oui ou non, il va parcourir ce champ de blé pour sauver un mec qui a attenté à leur vie. Ça pèse le pour et le contre tout en sachant la balance déjà inégale. Super. Et dire que dans trente minutes on est partis. Ça fait quoi si on se barre sans un mot en laissant la voiture ? Ça fait une non-assistance à personne en danger et une fuite. Ça peut faire mal. J’ai autant envie de rentrer que lui et me mettre en pls dans le lit mais…

-Tu comptes faire quoi pour la voiture ? Enfin… si on part comme ça, on risque d’avoir des problèmes. À moins que tu aies une idée pour cacher ta voiture. Ou bien… Elle devrait pouvoir encore rouler, on peut l’emmener dans un garage.

J’aimerais bien lui dire qu’il n’a qu’à me laisser gérer ce problème mais je me rappelle que je ne parle pas polonais. Et même si les autres parviennent à me parler anglais, ils vont croire que cette voiture est louée et ça va être compliqué. Moralité, Simje, même si tu veux partir, je crois que l’on n’a guère le choix de rester.

-Comment ça se passe ici quand il y a un accident ?

Et sur ces mots, je me décide enfin à emprunter le pseudo couloir d’épis couchés par la voiture en roulé boulé. En fait, si le mec pouvait être doté de magie aussi, ce serait sympa. Ça éviterait pas mal de choses. On se comprendrait aussi.

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Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. Signaallen
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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyMer 13 Sep 2017 - 22:58

La voix d'Allen est tendue. Elle ressemble à une corde de violon qui crisse et elle est vraiment différente de ce que Simje a pu entendre jusque là et le polonais le regarde avec la chair de poule. Je déteste être ici, je déteste avoir proposé un séjour débile pour qu'Allen en prenne juste plein la gueule, cimer le traumatisme de trainer avec moi à plein temps. Les choses, ne se passent, jamais bien.
Répète et retiens.


-C’est rien de grave.

Simje hoche vaguement la tête, okei au moins payer un rein et un foie cette voiture ça aura au moins servi à garder Allen sain et sauf et entier, qu'ils soit pas totalement amoché pour son retour au Canada.

-Non, vraiment je me sens bien. Physiquement seulement.

Simje hausse les épaules, la gorge un peu sèche, un peu nouée, c'est le goût de l'injustice, tu sais que ça va passer avant d'entendre les mots sortir en sifflant de sa bouche.

- Je suis désolé.

Il ne sait pas trop s'il est désolé pour ce qui arrive, pour le séjour, pour l'accident ou pour la dose de stress ou peut être même juste de porter la poisse, d'avoir tellement peu de chance que son seul ami aurait pu totalement décéder sur cette route si la glace n'avait pas sauvé le tout. Il est content que Allen aille bien et totalement conscient que ouais, c'est juste physiquement, mais il ne voit pas dans l'instant ce qu'il pourrait faire pour arranger la situation.
Des cookies ? Des granolas trempés dans du lait ? Des pilous pilous ? Une partie de play du genre hockey ? Sport national pour les caribous non ?
Putain, si on va dans son putain de parc d'attraction on va totalement décéder.
Apprend à dire non Simje.


Et puis le Canadien se décide subitement de s'approcher de Simje à grandes foulées sous l'œil totalement effaré du brun qui se dit allez c'est bon, claque moi, vas-y, je sais que je suis pire qu'un chat noir, pire que passer sous une échelle, pire que briser un miroir, peut être que me coller une droite ça te soulagera.
Au lycée en tout cas, ça avait l'air de bien les soulager.


Et puis non, pas du tout.
En fait visiblement l'autre à d'autres projets, trop à l'aise, il prend des libertés, avant de se coller à Simje qui freeze. Littéralement. Il ne bouge plus, suspendu à la suite, totalement incapable de réagir jusqu'à ce qu'Allen essuie le sang de son sourcil.
Woooooooooooooooooaw JE devrais pouvoir lire dans les pensées des gens pour pouvoir prévoir ce genre d'actions avant de faire un mélange d'AVC, de syncope et de malaise vagal.
Bref, le polonais se laisse faire en grimaçant un peu, n'ayant pas réalisé que ça saigné et n'ayant pas réalisé non plus que, aïe, sa mère, ça douille un peu quand même.

-J’ai du mal avec le « c’est pas grave ». Au niveau de ta vision, ça donne quoi ? Si tu en as besoin, prends.

Du mal avec le « c'est pas grave » ? Déjà le premier truc que j'ai dit c'est « j'vais crever » hein, désolé d'essayer de tuer la drama queen qui est en moi, il préfère quoi le gars, que je couine en hurlant « mon oeeeeeeeeeeeeeil » alors que c'est faux, j'ai plutôt mal à l'orbite.
Or-bite.
On fait ce qu'on peut quand l'adrénaline descend.
Et oh, wait, des glaçons ?

Simje ne peut s'empêcher de trouver ça immanquablement stylé. Il sort un mouchoir en tissu de sa poche personne ne devrait être autorisé à utiliser des mouchoirs en papier c'est juste une immondice ces horreurs dégueulasse, attrape volontiers les glaçons avant de poser ça sur son visage avec milles précautions telle une princesse. Le froid calme immédiatement les lancements alors que Simje souffle de soulagement.

- Oh boy. Merci.

Bref, le polonais comprend un peu mieux pourquoi Allen est directeur - pas parce qu'il ne comprenait pas avant, plutôt parce que c'est toujours fou de voir des traits si spécifiques en direct. Comme celui de rester plutôt calme, de ne pas prendre la mouche et de ne pas partir en hurlant les bras levés. Ce qu'aurait volontiers fait Simje si ça n'avait pas été sa voiture ici, explosée.
Pls.

-C’est bon Simje va. J’ai pas besoin que tu me dises que j’ai bien fait. Je ne le prendrais pas mal même si tu me disais que c’était de ma faute. C’est l’autre qui est en tort de toute manière.

Donc là il est en train de me dire, de toute façon je m'en fiche si tu disais que c'est de ma faute parce que de toute façon c'est pas de ma faute ? Haha. Enfin bon, comme tu veux, pour une fois que j'essayais de ne pas me rouler dans mon aigreur, on me dit que c'est pas la peine. Plus jamais je fais d'efforts, la prochaine fois ça va sortir nature peinture.
Enfin, la prochaine fois.
Y'aura pas de prochaine fois, si ?

A parler de se rouler dans son aigreur, c'est totalement ce qu'est en train de faire le trentenaire, d'humeur à égorger des chiots avec les dents au rayon jouet, ce qui est à la fois glauque et inutile.

Et là, Allen éclate de rire.
Après les micro-phrases de Simje.
Simje qui le regarde, totalement atterré. Mais alors totalement, totalement atterré. Ses pensées s'arrêtent un instant tellement un blanc se creuse dans son esprit.
C'est tellement, pas, le moment, DE RIRE

-Arrête, me dis pas ça, je comptais sur ton célèbre calme pour parler entre hommes civilisés. Je me disais que peut-être serais-je le seul à vouloir sa mort. J’en découvre tous les jours un peu plus sur toi.

Et Allen de se retourner vers Simje qui n'a absolument pas bougé. On se demande lequel des deux est le plus choqué des deux quand même. Sûrement Simje qui ne sait pas si c'est plus choquant que son calme soit supposé être célèbre, ou si c'est plus choquant qu'Allen souhaite quelqu'un totalement mort ou si c'est encore plus choquant que l'autre pense que le voir dans cet état c'est apprendre des trucs.

- C'est pas du tout drôle, lâche Simje.

Mais il est tellement halluciné et tellement choqué à la fois qu'il se met à rire lui aussi, ce rire tout chelou qui fait un peu genre "hé hé hé héhéahahaah", tout chelou donc.
Il ne sait même pas pourquoi il rigole mais il rigole quand même et puisque Allen a décidé d'enlever le sang coagulé de son sourcil, ça coule un peu dans son œil déjà mort, c'est vraiment horrible mais ça le fait rigoler encore plus alors qu'il tamponne ça avec les glaçons.
Bref.
Les nerfs qui lâchent.

Ils s'avancent donc à deux à l'heure comme deux hystériques hirsute, Allen couine une micro question que Simje ne comprend pas, trop concentré, alors que le canadien continue.

-Tu comptes faire quoi pour la voiture ? Enfin… si on part comme ça, on risque d’avoir des problèmes. À moins que tu aies une idée pour cacher ta voiture. Ou bien… Elle devrait pouvoir encore rouler, on peut l’emmener dans un garage.


Le polonais se retourne pour regarder sa voiture, ultra enfoncée. Sérieusement, ça saoule. Et c'est à peu près la seule pensée qu'il a dans cet instant. Il souffle et hausse les épaules sans savoir vraiment quelle est la pire solution.

- Sinon on la laisse juste là. Une dépanneuse l'enlèvera dans l'après-midi et puis..

Et puis je sais pas. Voilà. Parce que le coup de planquer la voiture avec une rune c'était une bonne idée mais ça ne règle pas la solution. Donc la technique de l'autruche, ça a ses limites quand même.

- Parce que même si elle peut rouler, ça va juste être chiant de la sortir de là. Et honnêtement, la seule chose que j'ai plus envie de faire que de rentrer chez moi, c'est cramer l'autre là-bas.

Littéralement.

-Comment ça se passe ici quand il y a un accident ?
- Aucune idée - petit sourire cynique - c'est la première fois que ça m'arrive.

Ils s'engagent plus proche de la voiture encore qui est vraiment, mais alors vraiment plus explosé. Ma foi, si Allen dit que ce type est vivant, allons y de bon cœur et gaiement. La voiture est retournée (comme l'estomac du canadien, lol) et Simje s'accroupi en trois temps pour éviter de vomir pour voir par la fenêtre. L'autre a réussi visiblement à détacher sa ceinture et se retrouve juste éclaté contre le toit de sa voiture en gigotant.
Et il n'a pas vraiment vu ou entendu les deux autres parce que subitement, le dit conducteur bien bâtard se transforme en rat.

Oui. Vous avez bien entendu. En rat.

En temps que connaisseur de Simje, vous savez bien le problème profond qu'à cet homme pour les rats, et celui lui faisant face était incroyablement lent à cause des choques, Simje - qui se dit qu'il hallucine et que c'est un rêve, là clairement, ça va plus - balance juste un coup de pied - petit coup de pied - dans la bête qui couine et rebondit contre la carrosserie alors que le polonais regarde le rat redevenir humain, sonné.

- Pardon, j'ai paniqué.

Il parle à Allen bien sûr, UN RAT A DEMONTE MA CAISSE, mais se recule un peu en se demandant pourquoi et qui est ce type et train de grommeler. Ca sent soit le solitaire, soit le sorcier ou humain noir ou truc du genre, soit.. non ça peut pas être un membre d'Orpheo quand même ça serait trop gros.

- C'est quoi ce bordel...

Voilà, vous pouvez notifier le cerveau du polonais qui se casse par que là vraiment, vraiment ça fait un peu trop pour lui dans l'instant.



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Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyVen 15 Sep 2017 - 11:44

« À un moment, il faudra se rendre à l’évidence. On est juste malchanceux. »

C’est de la malchance ? Oui c’en est. Je ne pourrais pas appeler ça autrement. Le Sri Lanka, c’était une véritable crise mais c’est le genre de choses qui se produit une fois dans votre vie. Deux au plus. Mais ça s’est passé avec Simje. Le crâmage de QG, c’était avec Simje. Et là l’accident, toujours avec lui. Je suis désolé pour toi, mais je pense que toi et moi, ça ne peut pas marcher. Il y a beaucoup trop de risques quand on est ensemble. On est tous les deux des électrons libres, mais contrairement aux mathématiques, moins et moins ne fait pas plus. Ça fait deux moins. Et crois-moi, puisque je n’ai jamais véritablement été malchanceux dans ma vie, c’est que la tienne de malchance doit obstruer ma pseudo chance. Va falloir que pour la prochaine fois, j’absorbe suffisamment de chance de la part des autres pour pas nous influencer négativement.
HEY, ça se trouve c’est un nouveau de type de pouvoir. Enfin, ce serait bien le pire, franchement. Qui voudrait d’un don pareil. Personne. Absolument personne, je défends quiconque de dire le contraire. A la rigueur, ça peut servir à un kamikaze. Du coup, ça ne lui servirait pas bien longtemps. Donc c’est inutile.

- Je suis désolé.

C’est moi qui suis désolé pour toi. En fait, l’espace d’un instant, je me dis que je n’aurais sans doute pas dû venir. Qu’il aurait continué sa petite vie peinarde. Déjà, il ne m’aurait pas vu dans un état lamentable hier. On ne serait pas allés à Auschwitz, je n’aurais pas conduit, cette voiture ne nous seraient pas tombés dessus sans crier gare. On ne parlerait pas. Je n’aurais jamais su qu’Ambrozy était sa sœur et que du coup ça devenait sale de manière pas normale. Enfin, j’ai toujours du mal à les mettre côte à côte et me dire « ces deux-là sont frères et sœurs. » Y’a une couille dans le potage comme on dit.

Du coup, je ne sais pas trop comment répondre à cette excuse. Moi aussi ? à vrai dire je ne sais pas trop pourquoi il s’excuse comme ça, d’un coup. Peut-être qu’au fond ça ne m’est pas vraiment destiné. Je me tourne un peu avant de me souvenir de tout ce qu’il a l’air d’endurer lui physiquement, même s’il m’assure que « c’est pas grave ». Et quand tu te seras vidé de ton sang ou que tu auras perdu l’usage de ton œil, on en reparlera hein.
Je ne sais pas trop si je suis poussé par une fibre de bon ami ou de sauveteur de dernière minute mais la première et dernière chose à laquelle je pense, c’est comment soigner son œil. Je ne sais même pas comment il est possible de soigner un truc pareil. Personnellement, je balise sur les yeux, parce que c’est le sens dont on se sert le plus. Je ne m’imagine même pas aveugle. Ce serait absolument terrible.

Alors, la seule chose que je trouve bonne à faire, c’est de lui fournir de quoi apaiser la douleur. Il se fige littéralement lorsque je m’approche trop près de lui et je constate à retardement qu’il a vraiment tendance à se mettre sur la défensive quand je suis trop près. Je lui fais peur ? Non, je ne crois pas. Vu comme il vit seul… Je ne sais pas. Et j’ai pas non plus envie de focaliser mon attention là-dessus. Je retire un peu de sang et lui tend donc des glaçons. Ceux-là ne vont pas fondre avant un certain temps en plus. Pas tant que je ne leur en donne pas l’autorisation en tout cas. Sauf si le brun se révèle être un élémentariste feu. Hey, au moins dans ce cas il aura gagné un pouvoir offensif, lui qui en voulait un.

- Oh boy. Merci.

Il se saisit des glaçons et se sert d’un bout de tissu pour apaiser la douleur sur son visage. Bon, c’est au moins ça de fait. Ça me soulage un peu l’esprit. C’est un peu comme si j’avais fait ma BA du jour, en mieux. Je me sens tout à coup un peu à plat, le contrecoup de l’adrénaline très certainement – oui ça descend assez rapidement chez moi, ne vous posez pas trop de questions. A force de l’entendre dire que c’est de sa faute, je finis par lui lâcher une vérité qu’il ne semble apprécier que partiellement. Bon, pas du tout, on peut le dire. Tant pis.

De toute façon, quelques instants plus tard, il m’annonce qu’il ne tardera pas à égorger l’autre si je ne suis pas le premier à enclencher la discussion. Et je ris. C’est peut-être les nerfs qui lâchent. Je tente de me justifier comme je peux, mais le polonais a juste l’air effaré par ma réaction. Il va penser que je suis fou c’est ça ? Ce serait bien ma veine. Peut-être que je me suis frappé la tête contre quelque chose, après tout. Je ne devrais pas être calme aussi vite, vraiment. Bon, être directeur, ça oblige à rapidement reprendre son calme, mais il y a une différence entre un loup enragé dans le bureau et un accident de voiture.

- C'est pas du tout drôle.

Je sais. C’est pas drôle de dire qu’on veut buter un homme qui est probablement déjà dans un état presque critique. Dans un état inconnu en fait. Il va bien l’autre ? Je ne peux pas m’empêcher de songer au coup de poing que j’ai envie de lui mettre mais mon côté terre à terre reprend rapidement le dessus pour me dire que non, ce n’est pas bien. Ouh méchant Allen pas bien.

En plus il se marre avec moi. En plein accident, avec une voiture défoncé derrière nous, une route verglacée, une voiture retournée dans les champs et des épis craqués sur toute la trajectoire du missile lancé à pleine allure. Pardon à Monsieur ou Madame l’agriculteur-rice pour le bordel mis. On ne vous dédommagera pas par contre. Sauf si vous êtes doués et que vous parvenez à remonter jusqu’à Orpheo. Ce serait bien notre veine. Hey, mais on est bien partis, sait-on jamais.
J’en profite tout de même pour demander à Simje s’il compte débarrasser sa voiture dans un avenir proche ou l’abandonner là à la vue de tout le monde. Non pas que ce soit une mauvaise idée de la laisser là, mais soyons honnêtes,c’est une mauvaise idée de la laisser traîner ici.

- Sinon on la laisse juste là. Une dépanneuse l'enlèvera dans l'après-midi et puis..
-Et puis, elle va finir à la casse.

Non, non Simje, j’ai dit que c’était une mauvaise idée. Est-ce que je peux soupirer ? Dites, est-ce que je peux ? Il est là, il attend de sortir et de s’exprimer pleinement. J’attends son développement, parce qu’il faut avouer que pour l’instant, c’est bancal, très bancal comme proposition. Bah allons-y, laissons la voiture ici. J’espère que tu ne comptes pas la retrouver. On n’est même pas à mi-chemin du retour avec nos bêtises. Enfin, bêtises, façon de parler. C’est jamais de notre faute, ces trucs-là. Il faut quand même se rendre à l’évidence.

- Parce que même si elle peut rouler, ça va juste être chiant de la sortir de là. Et honnêtement, la seule chose que j'ai plus envie de faire que de rentrer chez moi, c'est cramer l'autre là-bas.

Simje est au bout de sa vie.

Je me tâte sur la nécessité d’aller voir l’autre. Parce que l’option humain grillé est à la fois tentant et à éviter. Et il n’y a tellement pas de témoin. Et le champ est prêt à être récolté. Un petit feu au calme. Bon, un grand feu certes. Vous imaginez si une voiture se pointe sur la route maintenant ? Double accident. Ou triple si on compte les menaces de Simje comme mises à exécution dans un avenir proche. J’aimerais bien lui tapoter la tête en lui disant de se calmer, mais il est aussi temps que je me rende compte que cette technique ne fonctionne que sur Phil. Qu’en général, ça a plutôt tendance à agacer les gens ce genre d’actions.
Oublions donc.
Je lui demande alors s’il sait gérer un accident. Et là, la sentence tombe, lourde.

- Aucune idée, c'est la première fois que ça m'arrive.

Le soupir profite d’un instant d’inattention et se fait la malle. Le soupir à fendre l’âme, le désespoir de la vie, celui qui vient du fond du cœur. C’est sans doute un peu beaucoup mais.. ça traduit bien mon état d’esprit. Et alors, qu’est-ce qu’on va faire dans ce cas ? Attendre 30 minutes que les secours arrivent ? Se mettre en pls dans un coin et prier pour que personne ne traverse cette route durant ce laps de temps ? Je veux bien croire que la route est peu empruntée mais bon, 30 minutes ça reste quand même long.

Du coup, tant qu’à devoir attendre, autant utiliser notre temps intelligemment tout en apportant une assistance au sinistré responsable-de-l’accident. Ah, je n’en démordrais pas, c’est plus par courtoisie que par envie que nous nous dirigeons vers la voiture les quatre pattes en l’air. Pourquoi elle n’exploserait pas tiens ? Ou s’enflammerai ? Au moins, nous n’aurions pas à aller le voir. Bon, tant pis.

Nous arrivons finalement face à la voiture et je me contente d’observer Simje s’accroupir pour voir comment s’en sort l’autre gars. Un rat s’extrait lentement de la voiture et le polonais l’envoie bouler d’un coup de pied.

Mais…. Mais enfin.

- Pardon, j'ai paniqué.

Y’a d’autres manières de… de… Oh non. Le rat redevient un humain. Un homme plus précisément quoi. Bon… ok. Quelle est la probabilité de rencontrer un métamorphe ici ? En plus… En plus il n’a même pas de bande. Oh gars, rhabille-toi s’il te plaît, j’ai ma dose de vision glauques pour la semaine et la semaine vient de commencer. Moralité, rhabille-toi rapidement. Enfin, il a l’air vraiment sonné. Et visiblement pas tant blessé que ça. Enfin si, probablement, mais je vous avoue que la perspective d’un homme nu ne me donne pas vraiment envie de m’intéresser à ses blessures corporelles.

- C'est quoi ce bordel...

Je reste interdit pendant un moment. S’il n’a pas de bandes, il est peu probable qu’il fasse partie d’Orpheo. Ou bien, c’est simplement un nudiste qui s’assume comme il est. Je suis content pour lui, mais du coup, il n’augmente pas vraiment dans mon estime. Sachant qu’elle se trouve déjà cent pieds sous terre, il est vrai que je ne suis plus à ça près. Mais tout de même. Bon, puisqu’il est doué, je suppose que l’anglais doit faire partie d’une des langues qu’il doit pouvoir maîtriser. Oui, je fais des généralités. On ne rigole pas avec l’anglais lorsqu’on est doué.

-Rhabillez-vous Monsieur.

Ce serait bien qu’il cesse d’être sonné à un moment celui-là. Je vais finir par perdre patience. L’autre semble finalement émerger et réalise notre présence, notre air nullement affolé – bon sauf peut-être pour Simje qui semble vraiment ailleurs. Là, c’est bon ? Tu vas t’en remettre.
L’autre donc, je disais, émerge et nous regarde tour à tour avec affolement. Affolement se traduisant immédiatement par une nouvelle métamorphose en… en une espèce de gros chat. Je suppose que c’est une espèce de léopard. Oh my, qu’il ne commence pas à vouloir nous attaquer. Je me recule par réflexe. Je ne cherche pas midi à 14h et plonge dans son esprit. Les mots ne m’apparaissent pas distinctement et le plus souvent en bordel. Ah. Ah bah oui. Je pensais à quoi moi, lire les pensées d’un métamorphe ? Ça va, je ne sens pas trop mes chevilles qui enflent ? À quoi je pense moi. Ça a toujours été très difficile de sonder les paroles d’un animal combiné à un homme et même si j’ai tendance à m’entraîner avec Phil, je ne suis pas non plus un expert. Loin de là même.

-Qui êtes-vous ? C’est vous qui m’avez foncé dessus c’est ça ?! Vous êtes d’Orpheo, n’est-ce pas ?!!

Bon alors, déjà il sait parler. Ce n’est pas commun. Ou il doit bien maîtriser son pouvoir. J’m’en fous. J’veux pas savoir. Laissez-nous tranquille, putain. Je me rends compte à cet instant que j’ai laissé tous mes papiers dans mon sac dans la voiture et qu’il faudra donc que je pense à les récupérer fissa.
Je lui dis que j’ai envie de l’étrangler ou je le fais après, comme dans « plus tard » ? Hahaha, je veux vraiment le buter. Mais je ne suis pas sûr de faire le poids face à un métamorphe et en plus je devrais protéger Simje. On pourrait s’en sortir à deux, mais ce serait long et je ne comptais pas sur ce genre de péripétie pour attendre l’arrivée des secours.
Génial.

Je lève les mains au ciel comme si je me rendais et ment délibérément.

-Nous sommes solitaires. Et très sincèrement, vous êtes le seul à nous avoir foncé dessus.

Faites que Simje ne soit pas connu de cet homme. Sincèrement, je veux juste éviter la confrontation. Je ne lui demande pas pourquoi il fonçait à cette allure, d’où il vient, pourquoi il se sent traqué par Orpheo. Merde, je suis en vacances, il faudra le dire combien de fois ?
L’homme panthère chelou semble hésiter pendant un long laps de temps. Puis, il enchaîne :

-Je dois transmettre un message à…
-On ne veut pas savoir. Débrouillez-vous.

Pour sembler autant sur ses gardes et se faire poursuivre par Orpheo, il y a de grandes chances qu’il soit un humain ou sorcier noir. And i don’t give a shit même si cette mission est sans doute super importante. Ils m’ont mis à pied, alors je leur obéis, je ne me mêle pas des affaires qui ne me regardent pas. Je dois véritablement avoir la haine en fait pour obstruer et ma curiosité et ma loyauté absolue pour Orpheo. Qui l’aurais cru. J’inspire profondément et observe l’animal plaquer ses oreilles sur sa tête. Quoi, j’ai dit quelque chose qu’il ne savait pas. Oh my, il est aussi lecteur de pensée c’est ça ? P’tain. J’ai pas l’habitude de mettre mon esprit sur la défensive, puisque je suis celui qui attaque. En fait, il ne s’exprime pas plus et nous fonce furieusement dessus. J’ai le temps de former une barrière glacée pour nous protéger. L’autre a l’air un peu surpris et pars quelques mètres plus loin, son air toujours aussi agressif. Je retire la barrière et m’adresse à Simje.

-Bon, j’avais clairement pas vu le sauvetage comme ça. Désolé.

J’en peux plus. Je veux juste rentrer.

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Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. Signaallen
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MessageSujet: Re: Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz.   Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. EmptyVen 15 Sep 2017 - 21:55

L'autre, [size=10L'AUTRE,[/size] me dit que ma caisse, MA CAISSE va aller à la casse. Franchement c'est vraiment ultra pas gentil et puis ça se fait vraiment trop pas de me briser le cœur comme ça. Est-ce qu'il se rend compte qu'il me brise le cœur au moins ? Est-ce que c'est fait exprès ?
EST-CE QU'IL S'EN REND COMPTE ?!
Bref, je m'en fou, je vais rien répondre du tout et rester digne, et surtout rester moelleusement et très agréablement dans le déni. Le déni, c'est mon meilleur ami !
Jingle.
Pardonnez moi, c'est les nerfs qui lâchent avec le cerveau qui prend sa valise avant de barrer loin et ce, pour ne jamais revenir. On est en plein divorce, vous comprenez.


Il regarde du coin de l'œil Allen soupirer, le gars est la personnification même de mon état d'âme en ce moment exact de ma vie. Autant il est rentré dans mon cerveau, encore. Même si la version la plus probable soit que lui même en ait vraiment hyper marre de cette journée aussi. Surtout qu'elle a pas spécialement l'air de vouloir finir, cette journée.
Putain, Allen il reviendra jamais.


Bref, les deux se retrouvent face à la voiture, puis face au rat - déso pas déso - puis face à l'humain. Quand je vous disais que cette journée, elle était sans fin. J'ai eu tellement raison alors que j'espérais tellement, mais alors tellement avoir tord. Allen ne bouge plus mais Simje reste tout autant en retrait avec une seule pensée en tête : JE NE VEUX PAS, VIVRE, CE MOMENT. SOMEONE, HELP. HEEELP PLEASE. et il reste sans bouger.

-Rhabillez-vous Monsieur.

Et Simje de ricaner. Ca vient tout seul, ça gonfle dans son ventre avant de sortir en un rire bref et totalement désespéré qu'il ne peut pas empêcher de laisser sortir. Il trouve ça hyper drôle, vraiment, il est presque hilare face à la seule et unique réflexion d'Allen. Le gars, il est face au mec qui a failli nous tuer, qui a mis ma voiture en épave, qui s'est lui même explosé et s'est retrouvé à faire des tonneaux, avant de se métamorphoser, et le premier truc qu'il lui dit - et sur un ton autoritaire au passage, mon dieu, jpp - c'est de se rhabiller ?
J'en peux plus.

Bref, le polonais ne se justifie pas pour avoir rigolé comme un benné - il assume parfaitement - et reste stoïque, immobile en se disant qu'en priant assez fort, y'a des chances pour que le temps finisse par couler sur lui sans avoir besoin de faire le moindre effort. Ni le moindre mouvement. Même pas besoin d'un seul mot.

L'autre se transforme alors en gros minet - très gros minet - et Simje sent une envie de feuler monter dans sa gorge, envie qui ne colle absolument pas avec son physique très très humain. Le brun recule d'un pas oulalalalala. Gros degré de réflexion.

-Qui êtes-vous ? C’est vous qui m’avez foncé dessus c’est ça ?! Vous êtes d’Orpheo, n’est-ce pas ?!!

Oh mon dieu, un chat qui parle !
Il reste toujours en retrait, une moue très sceptique sur le visage avec un cerveau qui patauge, ce qui donne environ, po po po po po .
Encore une raison, excellente raison de laisser Allen parler alors que Simje rentre juste un peu la tête dans les épaules pendant qu'Allen lève les mains au ciel.

-Nous sommes solitaires. Et très sincèrement, vous êtes le seul à nous avoir foncé dessus.

Ah dur, le gros vilain mensonge quand même. Autant je suis censé intervenir, comme l'autre à l'air de craindre Orpheo c'est peut être qu'Orpheo le recherche ? Peut être qu'il est noir et tout pas beau ? Genre là me jeter dessus pendant que c'est un vieux chat qui pue et genre le menotter - avec les menottes que je n'ai pas - ou me battre - avec l'arme que je n'ai pas non plus hein. Le druide n'emporte pas de hache. N'a pas de hache d'ailleurs. A la limite un petit hachoir pour les herbes m|
Aucun rapport Simje. Sérieusement.
Puis au fond, ça fait trop là, non ? Laisse Allen gérer, il veut mentir et profiter de sa mise à pied pour ne rien glander, parfait. Ne glande rien en cœur avec lui, il t'arrivera rien.


-Je dois transmettre un message à…

-On ne veut pas savoir. Débrouillez-vous.

Le rire remonte dans la gorge de Simje - c'est nerveux excusez-le - mais il le jugule. Allen a l'air tellement énervé et au bout de sa vie et submergé en même temps par les événements que le polonais juge bien plus sage de fermer sa gueule. Il est vraiment d'avis de se mêler de rien, mais il se dit que quand même il pourrait en parler à Hannah.
Ouais enfin, Hannah ça lui fait une belle jambe aussi. Bon ouais, bats-les couilles. Reste encore dans le déni. C'est bien le déni, on aime.

Et Simje regarde alors l'autre exprimer pleinement sa colère en plaquant ses oreilles sur son crâne alors que Allen le fixe, et que Simje ne sait absolument pas comment réagir. Il est formé pour les papiers, les mails et les réunions de bureau Coucou, j'ai cramé ton QG mais absolument pas pour ce genre de moments où il faudrait soit de la répartie, soit je sais pas du courage ou peut être un peu d'énergie. Voilà, juste un peu d'énergie et de motivation. Alors que dans l'instant, il souhaite juste son lit.
Et la louve. Bordel oui.
Un truc fluffy qui nuzzle ta main.
Il n'a rien de tout ça à la place, il a un très gros chat qui décide de leur sauter à la gueule et Allen qui dieu merci à encore des réflexes.

-Bon, j’avais clairement pas vu le sauvetage comme ça. Désolé.

Simje lève les paumes vers le ciel.

- Ah non mais là, clairement c'est trop.


Il repart en direction de la voiture à grandes, mais alors très très grandes enjambées, si il aurait pu courir il se mettrait à courir alors qu'en vrai, il ne sait pas trop à quel point ne voir qu'à moitié le déboussole et il souhaiterait éviter de se retrouver face à terre dans la boue.

- Plan A : on fait une rune sur la voiture pour la planquer et on laisse l'autre comme elle est. On récupère les affaires, on se taille d'ici et je me débrouillerai pour faire bouger la voiture d'ici, y'a bien quelqu'un au bureau qui aura pitié. On prend notre taxi téléporteur, on rentre chez moi et on se met en PLS dans un coin. Si jamais t'as un plan B..

Il continue de marcher de son air très déterminé.

- Quand je dis « on » pour la rune c'est une façon de parler.

Même que autant j'pourrais utiliser le sang de mon œil pour la tracer, LOL.

- D'ailleurs il me faut un nom pour la bestiole à la maison. J'ai toujours pas trouvé. Ca a aucun rapport mais si je le dis pas maintenant, tu le liras de toute façon dans ma tête. Ahah.

C'est toujours pas drôle mais il faut vraiment qu'on rentre à la maison là, ça devient du grand n'importe quoi. Une PLS d'urgence svp. Un plaid, un chocolat chaud avec du whisky svp aussi. Je pourrais presque faire un câlin à Allen tellement je suis désespéré.
Il rentre dans la voiture et récupère ses affaires en trainant, essayant de pas penser à sa voiture [size]PARCE QUE T'ES PAS QUELQU'UN DE MATERIEL[/size] et fourre tout dans ses poches avant de s'essuyer l'arcade avec son avant bras c'est crade Simje ne refait pas ça et puis ressort de la poche le fusain et se met à tracer sans aucune envie ni aucune motivation comme ça ça va trop trop mal marcher mais au moins les non magiques ils ne verront rien, ce qui est l'essentiel.
Il finit de tracer, se recule de la voiture regarde son téléphone qui lui dit que la demi-heure est passée. Il rejoint Allen, le patpat gentiment sur l'épaule.

- On devrait pas tarder.

Au moment où il dit ça, Hannah pop up au beau milieu du champ, jean noir mais talons hauts et chemise, elle s'avance vers eux en galérant comme jamais avant de hurler.

- SI Y'A BIEN UN TRUC QUE TU ME REVAUDRAS MON POTE, C'EST CA, magnez-vous le cul les garçons j's.. wow, vieux, t'as pris trop cher, totalement défiguré.


Simje roule les yeux au ciel en ignorant largement la non-gentillesse de cette remarque de toute façon les gens ils sont vraiment, mais alors vraiment trop pas sympas avant de dire simplement.

- Allen Hannah, Hannah Allen.

Il lui montre d'un air dépité la voiture, le mur de glace, son œil, et surtout l'air totalement ruiné d'Allen qui pourrait faire rire Simje si il n'avait pas conscience d'être bien, mais alors bien pire.

- Tu peux nous ramener chez moi ?

Elle hoche la tête, attrape le bras de Simje et puis celui d'Allen et la seconde d'après l'air se froisse et ils se retrouvent sur le pallier de l'appartement merci les runes anti téléportatioooon. Elle leur fait un clin d'œil et se tire immédiatement sans un mot. Simje déverrouille la porte après quelque chose comme cinq tentatives, (en sachant qu'après trois échec il s'est retourné pour scarfacer Allen au cas où monsieur ait quelque chose à dire) et se coule dans l'appartement.
La louve fond sur lui et lui il passe vers le frigo, attrape deux bières, en lance une Simje le retour sur Allen et s'écroule sur le canap.

_________________

Pourquoi je parle du bonheur ? Parce que sur les trois propositions, Simje il a choisi Auschwitz. 548ecdfe6e3d39f62c8a862cd99aed47ae1f7f22

Spoiler:
- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ?
- Oui mais c’était des méchants !


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