Mon corps est douloureux, ma vision trouble... j'entends des sons distordus, des formes floues... des gens ? Se penchent parfois aux dessus de moi... puis finalement j'arrive à me concentrer un peu.

Je suis dans un genre dans une pièce quasiment vide, hormis le lit dans lequel je suis allongé, la table basse une chaise ... Merde qu'est ce qui m'est arrivé ? Je tente de me passer la main dans les cheveux... elle pèse une tonne mon dieu !

Je baisse les yeux et voit une main squelettique... que la peau sur les os, à peine humaine. je réalise que je suis VI-DÉ. J'ai sûrement du me soigner... mais pourquoi ?

Je passe quelques minutes à réfléchir... J'me souviens d'un genre de... d'un homme panthère ? Nan je dois délirer, j'ai du me blesser a l'atelier... ça doit être ça hahahahaha... haha... Un doute m'assaille.

Au prix d'un effort surhumain j'arrive à soulever la couette... J'ai besoin de vérifier un truc. Sur ma jambe gauche... une longue cicatrice encore grossière. Des petites boules sombres plongent dedans et en ressorte de manière erratique de la cicatrice. Putain de merde... Putain de bordel de foutu chiure de. JE ME SUIS VRAIMENT FAIT DÉFONCÉ PAR UN HOMME PANTHÈRE. C'EST QUOI CE DÉLIRE ?

Je reste quelques minutes la bouche béante.

C'est à ce moment la qu'un homme rentre. L'air sur de lui. Et plutôt impassible au squelette allongé dans un lit en face de lui.

- Bonjour ! Moi c'est Simje.

Je le regarde, incapable de répondre toujours sous le choc de la révélation.

- Je sais que tout cela peut vous paraître tout à fait irréel pour le moment mais je suis là pour examiner votre cas et votre corps, intervenir pour d'éventuels soins et surtout essayer de mieux comprendre ce qui se passe avec vous.

Une mimique agacée passe sur le visage de ce "Simje".Nan mais c'est quoi ce nom Simje ? On dirait un truc généré aléatoirement dans un jeu nul. J'essaye de parler

-Ou sui..

Ma voix se brise instantanément et je m'étouffe dans mon coin incapable de parler ma gorge aussi sèche que de la sciure. C'est fou quand même de ce faire agresser par un mec qu'il te sauve en fin de compte mais que je sois obligé de me soigné moi même et qu'en plus IL OUBLIE DE ME NOURIR. J'aurais pu crever la en fait MERDE.

- On vous a dit quoi pour le moment sur votre état ?

Je déglutis difficilement, toussote un peu, inspire...

- JE SUIS OU ET VOUS ÊTES QUI BORDEL ?

Mmmh. Je le sais pas du tout. Le gars roule des yeux fous et j’entends avec une précision infernale son coeur s’emballer. Pas de là à parler de tachycardie mais d’un bon coup de pression. Simje tire sur sa blouse - on lui a filé un truc hygiénique d’hôpital gris pour les intervenants. Il essuie ses mains dessus alors que l’autre subitement,
subitement,
si subitement :

- JE SUIS OÙ ET VOUS ÊTES QUI BORDEL ?

Le polonais hausse un sourcil en se renfermant comme une huître. Il est pas hyper fan des gueulards, mais alors les gueulards instables et perdus, ça a tendance à être chiant. Vu la maigreur du gars, si il continue à vagir il va s’évanouir ou me claquer dans les pattes. Le démon sur l’épaule du brun lui souffle qu’au moins, si il claque, ça fera un problème en moins dans sa journée.

La fatigue et l’anxiété lui jouent de tours, comme d’habitude.

- L’hôpital. Vous avez été amené ici en très mauvais état et vos blessures ont donc été soignées.

La porte de la chambre cède subitement sur une infirmière le front luisant de sueur, elle dépose un plateau repas à côté du patient et repart en trottinant. L’odeur du stress et du boulot qui submerge, l’impression qu’on ne va pas s’en sortir. Il n’en sait rien à vrai dire, il fait des suppositions mais il connait l’air absent qu’elle arborait et ça ne sent rien de bon. Souvent les urgences médicales qui s’étirent sur plusieurs jours à cause d’attaques ou de cataclysmes.

Rien de bon, donc.

- Je m’appelle Simje, je suis intervenant ici.

Patience mon gars.

- Quels sont vos derniers souvenirs ?

Parce que je sens que ça va être vraiment très long ; j’aimerais ne pas être directeur et ne pas avoir besoin de parader ni d’être là, d’être toujours bien, beau, fort, stylé, encourageant, gentil, empathique. C’est dur, bordel, et même si j’aimerais vraiment savoir c’est quoi le problème avec ce plot, ça risque d’être compliqué.
Le plot commun est un animal somme toute assez courant et ce, sur toutes les régions du globe. Il se caractérise par un manque de compréhension de son environnement mais une incapacité à le reconnaître et se taire.

N’est-ce pas ?

- L’entrée dans le monde de la magie n’est jamais simple Emmanuel Batignolle, mais il est inutile de hurler.

Parce que bien sûr, on est dans un hôpital, avec des gens qui meurent quand toi, t’es sauvé, dans un lit, au chaud, nourrit, tu ne risques rien et la seule épine dans ton pied c’est que tu ne comprends pas. Alors si en plus tu t’énerves gars..