Araneae

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 Araneae

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Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: Araneae   Araneae EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 23:32

Maniaque ? Peut-être un peu. Il le fallait pour être à la tête d’une telle organisation. Mais surtout... l’envie de contrôler, de commander, elle était la tour par laquelle tout devait transiter. Rien ne devait échapper au regard de la reine.
Anja attrape une feuille de papier qu’elle fait coulisser le long de son bureau. Devant elle, quatre stylos dorés sont alignés les uns à côté des autres. Avec une délicatesse presque meurtrière, elle saisit l’un d’eux, dévisse le bouchon et laisse les premiers mots glisser sur le papier.

Ma chère Elaïa,

J’ignore pourquoi j’aligne encore ces mots. J’imagine que j’ai envie que tu me connaisses, que tu puisses me pardonner mes égards et tout cet amour que je n’ai pas su te donner. J’aime à t’imaginer relire mon quotidien, à essayer de savoir ce qu’implique un rôle aussi important que le mien dans une organisation. Beaucoup de gens m’envient. Je ne comprends pas pourquoi. Sans tout ça, j’aurais pu vivre tranquille, à l’écart du monde, peut-être même que j’aurais su apprécier les humains.
Mais il est vrai que, sans tout ça je n’aurais sans doute jamais rencontré Green. Et tu ne serais pas née.

Enfin il est trop tard à présent pour avoir des regrets. La guerre s’éternise depuis des années et je suis l’une des premières cibles en vue d’Orpheo. Dorian Cross et Anja von Duisbourg, deux leaders dont on aimerait voir la tête au bout d’une pique. Pour être honnête avec toi ma fille, même si je garde la tête haute devant mes soldats, je ne me fais plus aucune illusion ; je décline. Je n’ai même pas 30 ans et je décline.
Je doute de te voir un jour atteindre ta majorité. Et c’est ce qui rend l’existence de ces lettres encore plus essentielle.
Je suis obligée de me mouiller de plus en plus pour me maintenir à flot, mais les situations sont délicates et je suffoque. Comme cet affrontement avec Ange Rejes... Dieser verdammte Sohn. Les coups d’Orpheo se font de plus en plus précis et je me retrouve obligée d’abaisser mes exigences pour continuer à respirer. Littéralement.

La famille de ton père, en plus d’être particulièrement affluante, est assez... proliférante. Et parmi ces nombreux frères, il y en a un en particulier qui ne sait pas se rendre assez discret. Ou plutôt, qui a laisser enfler une confiance qui l’a rendu aveugle. À moins que ce ne soit l’amour, comme le dit le proverbe...
Toujours est-il que Cyan Soul frétille avec l’ennemi. Une humaine qui plus est, comme si coucher avec Orpheo n’était pas suffisant en soi. En temps normal, j’aurais sévèrement puni Cyan et je l’aurais probablement poussé à exécuter l’ignoble créature avec laquelle il partage ses nuits. Je n’aurais d’ailleurs même pas eu à me salir les mains ; un mot à son père - ton grand-père - aurait suffi pour qu’il s’en charge pour moi.
Mais les temps de guerre sont tous sauf normaux. Alors je n’ai rien dit à Alec Soul et j’ai fait envoyé un message à cette putain des tréfonds. Un rendez-vous pour être exacte. Dans un bar londonien, qui n’est connu ni pour être un lieu bourdonnant de sorciers noirs, ni être un refuge d’Orpheo. Un lieu bondé d’humain à m’en faire frémir. Il fallait bien ça pour être sûre qu’elle vienne. Qu’elle ne pense pas tomber dans un piège.
Car ça n’en était pas un.

J’avais bien évidemment glissé quelques gardes parmi les clients ivres ainsi que dehors dans la nuit. Après ce qui m’étais arrivé avec Ange, je ne voulais plus prendre de risque. Je me devais de ne pas sous-estimer cette femme - après tout elle était tout de même exorciste pour Orpheo et, malgré leur nombreux défauts, on ne peut pas dire qu’ils négligent l’entraînement des leurs.
J’avais donc envoyé ce mot, une date et une heure. Pas de signature, pas de mention de Cyan. Cela devrait sans doute l’intriguer assez pour qu’elle se déplace ; elle pouvait imaginer une information anonyme ou le rendez-vous d’un imbécile transit, mais sa curiosité serait inévitablement piquée au vif. Elle viendrait, j’en étais sûre. Une fois dans le bar, elle me reconnaîtrait forcément. Je n’ai pas la prétention de désirer une célébrité qui me dérange, mais ma force est aussi dans ma prudence ; et je sais que je ne peux pas passer inaperçue auprès des gens d’Orpheo. Ils connaissent forcément mon visage, qui doit être fiché dans chacun de leur bureau accompagné de la mention « mort ou vive ». J’espère au moins que ma récompense est plus élevée que celle pour Dorian Cross.
Une fois qu’elle serait dans ce bar, beaucoup de question restait encore en suspens. Bien qu’il fut sûr qu’elle me reconnaîtrait, je l’étais moins à propos du fait qu’elle demeure dans le bar pour me parler. Peut-être s’enfuirait-elle en courant ? Alors je devrais abandonner tout mon plan et révéler sa liaison au père de Cyan. Mais si elle restait...
Si elle restait j’allais devoir l’envoûter.
La convaincre de basculer de notre côté, de devenir notre indicatrice au sein même d’Orpheo. Infiltrer ces bâtards de l’intérieur, via une personne qu’ils ne pourraient jamais soupçonner. Une simple humaine. Pas la moindre trace de sang sorcier. Un plan risqué donc, mais rôdé. Si cela marchait... on pourrait avoir accès à de précieuse information. Mais encore fallait-il la convaincre. Sinon... elle mourrait.

Et c’est pour cela que j’avais fait le déplacement en personne. Tout d’abord, bien sûr, car je voulais garder la plus grande confidentialité sur cette histoire qui me touchait de près ; après tout, Cyan en plus d’être ton oncle est mon futur beau-frère, et je désirais que rien de cela n’arrive aux oreilles d’Alec Soul. Mais également, parce que les pions ne savent pas transformer les autres pions. Même le roi en est incapable. Il faut être perfide, charmeur et convainquant comme seule une reine peut l’être.
J’étais donc assise à une table, jambes croisées, un verre de vin rouge miroitant devant moi. La toile était tendue, il ne manquait plus que ce misérable insecte s’emmêle dedans pour que je puisse le dévorer vivant.

[...]


Les stylos brillent devant elle. Pas une once de poussière ne vient salir la grandeur du bureau, pas même sur les étagère qui voient des dizaines de romans s’aligner, rangés par taille.
Comme un arrière-goût de monstruosité derrière le masque.
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Exorciste Humaine
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Rhyan L. James
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyVen 9 Aoû 2019 - 19:55


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Magnolias.
Je sais bien qu’il ne vient pas de mon camp, ce papier. Il pourrait venir de partout, de mon père — ce qui serait idiot — comme des noirs, humains ou sorciers. Je dois avouer qu’il pourrait s’agir d’un piège, d’un coupe-gorge.

Pas de nom, pas de signature.
Ces gens-là jouent-ils sur ma curiosité seulement ? Ils se trompent dans ce cas-là, qui qu’ils soient. Un peu trop naïf, peut-être déjà perdants. Je pense aux Soul et à Rosenrot, un peu, beaucoup. La prudence était de mise avec Cyan jusqu’à se déliter comme un tapisserie qui aurait pris l’eau. Lèvres, bouche, peau. Yeux, dos, épaules, mes mains sur ses abdos, glissée dans un caleçon et sous sa chemise, son odeur à l’infini, ma langue contre sa nuque.

Mais pas que.

Voilà, pas que.

Je pensais savoir, mais. Je pensais savoir sur quoi je jouais — une histoire de banque, de terreur, de bateau et de trous sanguinolents dans le corps. Mais la régularité force l’habitude, l’habitude d’avoir quelqu’un.
Tout simplement.
Quelqu’un égocentrique mais patient, qui écoute et prend soin des choses avant de tirer une balle dans le crâne des gens. Quelqu’un qui méprise les humains mais me prend dans ses bras, quelqu’un avec qui éclater de rire puis éclater en morceaux. Ses yeux ont la couleur des fenêtres ouvertes sur le ciel et son passé, sa famille, son organisation sont autant de tâches sur mes pupilles que j’essaie d’ignorer.

J’ai des angles morts, il a les siens.

C’est bien pour ça que je m’avance après ce mot, que je cours au devant d’une histoire qui me dépasse et me terrifie. La peur motive mes pas, l’angoisse, l’anxiété même qui a pris racine jusque dans mes pieds. J’ai peur d’avoir une grenouille dans ma bouche et de ne pas dire les mots qu’il faut. J’ai peur que l’organisation de Cyan soit au courant, que sa famille m’écartèle les mains, la bouche, me coupe les jambes avant de m’arracher la langue.

Pourtant je n’ai pas envie de partir.
Sich aus dem Staub machen.

Je ne prends pas la tangente.

Lames, rune, flingue.
Le bar est peut être runé, les gens surentraînés. J’ai bien appris la leçon : le monde n’est pas un endroit sûr où trainer, et petite Rhyan ne fait pas le poids des choses.

Ein gebranntes Kind scheut das Feuer.
Un enfant brûlé craint le feu.

Chat échaudé craint l’eau froide.

Je rentre dans le bar et là, Anja. Elle est exactement comme j’imaginais. Épinglée sur une affiche elle fait jeune et vieille à la fois, une enfant mal grandie dégrossie trop vite, une adolescence qu’on a pilé pour la réduire au maximum. Quid des bagues, de l’acné, des flirts, des jeux, des joints, de l’alcool, des garçons ou des filles ?

Enfin, j’peux parler.
Une dalle est coulée dans mon estomac, tranquillement et je m’avance en ayant conscience de peser des tonnes. Je ne suis pas maquillée ni sincèrement apprêtée, un levis solide, un body en tissu noir classique, du coton un peu moulant mais assez épais pour se parer du vent et de la pluie qui tournait en orages d’étés ce matin.

Je ne demande pas de boisson et vient m’engoncer dans ce rôle de petite Rhyan, minuscule petite humaine qui devra porter trop lourd pour ses petits bras. Mais peu importe.

J’ai tellement peur qu’elle me demande de manipuler Cyan, de le perdre, qu’elle menace cette relation. Mais je le sais bien, que c’est ce qui va se passer, je sais bien que je suis du mauvais côté des rails. Kurt avait déjà des doutes sur moi mais si on me surprend en train de fricoter avec Anja, sans menaces ni flingues ni rien.

Je pourrais l’abattre mais bien sûr à la place je souris, tendue mais polie.

- Bonjour.
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Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptySam 10 Aoû 2019 - 16:49

Le tic-tac de l’horloge est calqué sur les battements de cœur d’Anja. Lent et mesuré. Toujours la lenteur, toujours la mesure. Les qualités recquises pour les plus grands joueurs d’échec, ça et le bluff quand on a vu le coup gagnant et qu’on ne veut pas trahir la joie sur son visage, qu’on s’efforce de tout dissimuler, même lorsqu’on est sacré vainqueur, parce qu’il faut rester humble alors que l’égo narcissique lui, au fond, jubile.
Anja n’a jamais joué aux échecs. Elle maîtrise pourtant parfaitement ce jeu, à échelle humaine.

[...]

Et elle vint.

J’en étais certaine après tout, j’aurais pu écrire le début de cette histoire avant même de l’avoir vécue. La curiosité est pire qu’un mauvais défaut, Elaïa, c’est une faiblesse, un poison, une faille qui nous possède tous. On a cette envie insatiable de connaître, de découvrir. On ne vit qu’une fois. On ne meurt qu’une fois, aussi. La curiosité et la confiance, un cocktail dangereux, en particulier quand on évolue dans les sphères du monde magique. Je me suis déjà souvent mordue les doigts après avoir terminé la nez dans la poussière à cause de ces deux-là.
Et pourtant, et pourtant.
Et pourtant, si j’avais reçu une lettre non signée me donnant rendez-vous, j’y serais aussi allée. Un courant instant, je me projetai dans la tête de Rhyan, me retrouvant presque sous ses mèches blondes et son air tendu. Presque un reflet face à moi. Un reflet qui, certes, puait l’humanité, mais un reflet tout de même.

Elle s’assit, droite, digne, tendue, crispée - quantité d’adjectif pour décrire cet être en face de moi - et je réalisai soudain à quel point elle était jeune. Pas en terme d’âge - mon enquête faite m’avait révélée qu’elle n’avait guère qu’un an de moins que moi -, mais dans sa manière de se tenir, de respirer, de sourire aussi. Une jeunesse que les jeux de pouvoir avaient gangrené dans mon esprit et je me sentis soudain vieille femme, rabougrie, le dos courbée et le nez crochu.

- Bonjour.

Il y avait dans cette salutation un certain cran, une certaine maîtrise de soi. Elle devait avoir peur, sans aucun doute, mais elle maîtrisait et dissimulait cette peur sous un sourire et une politesse. Du cran donc. Pour une humaine.

- Bonjour.

Lenteur et mesure. Ne pas précipiter les choses, prendre le temps de jauger l’adversaire et, surtout, de laisser l’adversaire nous jauger. Faire du temps un allié, le gagner pour avoir le temps de tisser sa toile, de tisser son piège.
Tic tac les secondes qui filaient.
Tic tac le bruit du sang qui pulsait contre mes tympans.

- Tu veux boirs quelque chose ?

Joignant le geste à la parole, j’attrapai mon propre verre et avalait une gorgée, le rouge sur mes lèvres laissant une trace sur le bord du verre, dont le rouge du liquide brillait sous la lumière tamisée du bar. J’aurais aimée briser les lois britanniques et sortir une cigarette, laisser la fumée m’envahir, oublier un instant la manipulation, le jeu, la politique, pour juste profiter.
C’était rigolo, au fond. Dans une autre vie, une autre folie, cette femme aurait pu être une amie, une belle sœur. On aurait dîné avec Cyan et elle, puis nous nous serions rapprochées. On aurait même pu venir dans ce bar, boire, fumer, rire. Laisser les émotions nous envahir.
Nous submerger.
Je repoussai ces pensées libres de mon esprit pour me reconcentrer sur la situation. Pas de cigarette, donc. Juste un verre et les yeux bleus de Rhyan, encore une fois reflets des miens, méfiant, plantés droit sur moi.

[...]


Le temps, toujours qui s'écoule, les flots, qui jamais ne la coulent.
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyLun 12 Aoû 2019 - 9:08


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Elle me juge et me jauge de ses grands yeux froids, très clairs, et je me demande si elle a déjà aimé. Aimé vraiment je veux dire, ni pour le pouvoir, ni pour combler un vide un peu trop grand, ni par pension, par lust, par désir.

Si elle a déjà aimé par désintérêt, celui qui dit quoi que tu fasses je suis là, j’y serai encore demain, je le sais comme je sais que demain le soleil se lèvera. Mais peut-être que pour elle, c’est la nuit pour toujours.

- Bonjour.

Bien sûr qu’il n’y a pas d’accent dans l’inflexion de son langage, brossé de toute démarcation de pays, de région ou de ville. Je n’en attendais pas moins et pourtant je sens un pli se creuser entre mes sourcils ; celui qui dit que je sais.
Je sais qu’elle est sur-entraînée, qu’elle est une machine à tuer les miens. Je déglutis et pourtant je n’arrive pas à avoir peur pour mon organisation (après tout, j’ai moi-même calé une balle dans le crâne de l’un d’eux).
J’avale à nouveau une salive amère quand le souvenir se dilue sur ma langue. Cela faisait un moment que je n’avais pas eu la pastille des actions dont on ne peut rien faire : ni les regretter (si c’était à refaire, je presserai cent fois les doigts autour de la mort) ni les assumer.

Je suis un assassin.

(Si t’as besoin de recul appuie sur la détente).

- Tu veux boire quelque chose ?

Elle même se saisit de son verre et le porte à ses lèvres. Le liquide carmin laisse une trace de sang caillé sur ses muqueuses.
Je détourne le regard.

- Non.

Je sens les pulsations lourdes dans mon abdomen. J’aimerais qu’elle me dise pourquoi je suis là, je me fou des chit chat. Je ne sais pas ce qu’elle sait de moi (pouvoir ? don ? origine ? organisation ? âge ? famille ? chat ?) mais je sais parfaitement ce que je sais d’elle.
J’ai reconnu Cyan Soul qui n’était pas recherché dans une banque, en espadrilles usé et short de plage. Je sais tout d’Anja, sauf ce qui compte vraiment.

Ses putains de motivations.

Les cheveux blonds qu’elle porte longs, ses yeux clairs et lèvres à la couleur des cerises qui doivent encore mûrir, rien ne m’indique la cheffe et tout l’humanité, mais si vous pouviez voir sa posture et la façon qu’elle a de tenir son verre, vous sauriez. Vous sauriez comme je sais maintenant que d’un clignement du mauvais oeil, mon crâne éclate d’une balle qui pourra venir du barman, d’un saoulard comme du gars qui fumait dehors. Je n’ai pas de porte de sortie, je n’ai aucun moyen de pression, je n’ai rien, rien dans les mains, et les paumes posées à plat sur la table je patiente. Je ne dis rien, je ne suis ni fou ni soldat, je suis pion.

Vas-y, Anja Von Duisbourg. Dis moi que ton soldat n’aime pas la personne qu’il faut, je te répèterai encore et encore que sous les draps chaud il a quelqu’un qui le serre la nuit, quelqu’un qui presse des lèvres brûlantes contre son dos et qui dit les étoiles et le sang sur les plaies des autres, quelqu’un qui referme ses doigts contre sa nuque et qui rit contre sa bouche. Quelqu’un qui prend soin et qui aime malgré les yeux clos, qui aime malgré les excès de violence, qui aime malgré tout.

Mourir, pour autant, vaudrait-il le coup ?
Bien sûr que non.

Mais toi, Anja, as-tu quelqu’un pour qui vivre vaut le coup ?
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Anja L. von Duisbourg
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyLun 12 Aoû 2019 - 11:51

Plus jeune, Anja avait hésité à se raser les cheveux. C’était une emprise trop grande sur elle, n’importe quel combattant aurait pu l’attraper par-là, tirer, la maîtriser bêtement. Elle s’était toujours pourtant refusée à le faire, par coquetterie sans doute, par envie du risque et de l’adrénaline aussi.
Désormais, elle ne se voyait plus les couper. Ils étaient devenus presque un symbole de sa puissance, un signe distinctif de la cheffe, reine à la couronne dorée.
D’un geste épuisé par l’habitude, elle repousse une mèche derrière son oreille et se remet à écrire.

[…]

Mes yeux toujours plantés dans les siens, j’attendais sa réponse et croisai les jambes. Elle détourna le regard.

- Non.

Je souris, avait-elle peur ? La vision de cette femme comme celle de mon reflet, s’éloigna alors sur ce constat. Je n’aurais pas eu peur à sa place, je n’aurais pas pu. Trop de douleurs, trop de cauchemar dans l’enfance. Rhyan n’était pas moi, et pas simplement parce qu’elle n’était pas sorcière. Il y avait quelque chose de différent, de profondément plus humain peut-être, et insidieusement implanté en elle.
Une faiblesse d’une certaine beauté, je crois. La capacité d’aimer, différente, si différente de la mienne. Je me perdis un instant dans les méandres à imaginer le couple que devait former Rhyan et Cyan. Doux, tellement plus doux que toute la haine qui nous martelait au cœur à ton père et moi. Il ne devait pas y avoir cette passion fougueuse, dangereuse et insupportable qui nous rongeait et nous dévorait, nous séparait tout en nous retenant l’un à l’autre. Moins violent, oui, ça devait se résumer à cela. Plus honnête aussi, peut-être.
Une faiblesse alors ? Certainement. Mais mon propre amour pour ton père, celui qui m’avait fait prendre des risques insensés, celui qui me torturait aux creux de mes nuits, n’était-il pas le signe d’une égale faiblesse ? Mourir à la place de ton père, je ne pense pas. Mais venger, torturer, tuer celui qui lui aurait fait du mal. Faire couler le sang pour faire respecter mes larmes.
Et mourir pour toi ? Bien sûr que je mourrais pour toi.

Revenant à mon esprit et à la situation présente, j’avalai d’un coup ce qu’il restait de mon verre, puis me relevai. Du coin de l’œil, je vis un de mes soldats hésiter à une table un peu plus loin, mais d’un geste de la main presque imperceptible, je lui intimai l’ordre de ne pas bouger.

- Tu viens ?

L’inflexion de ma voix promettait une question alors que mes yeux, eux, brûlaient sous l’ordre. Sans vraiment attendre d’être sûre que Rhyan me suivait, je sortis du bar, jetai un œil à mes gardes pour leur demander de ne pas nous suivre et profitai de la fraîcheur de la nuit pour allumer une cigarette.
Je me doutai bien que, ainsi dehors, la jeune femme pourrait fuir. Elle en était libre après tout, qu’est-ce que cela aurait bien pu changer ? Que je la fasse tuer ici ou chez elle, par la famille de celui qu’elle aimait m’importait peu. Mais je désirais lui laisser cette sensation, celle qui murmure à l’oreille qu’on peut encore s’échapper, qu’on est face à un véritable choix. Cette impression de liberté qui fait que les chiens finissent toujours par revenir vers leur maître. Le plus grand risque que je prenais, à vrai dire, était celui qu’elle profite de l’occasion pour me tuer. Un regain de courage et une lame dans la trachée. Je ne devais pas sous-estimer ses compétences au combat, comme je l’avais fait avec Ange.
Et pourtant, quelque chose dans ses yeux me criait qu’elle ne tenterait pas un tel ordre. Comme si elle était déjà presque corrompue au fond, une âme noire sous tout le bleu de ses yeux. Rhyan n’était pas comme moi, mais peut-être le deviendrait-elle ?

[…]


Alors qu’elle écrit, les longs cheveux blonds ne cessent de tomber devant ses yeux comme un rideau, agités par le vent se glissant de la fenêtre en imposte. Mais sans s’agacer, sans même y penser vraiment, Anja les repousse, se refusant à les accrocher.
C’est une part d’elle après tout. Et elle aime à penser qu’ils sont libres, comme elle.
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyLun 12 Aoû 2019 - 19:27


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Ses yeux courent sur moi comme un mille pattes aux extrémités douées de raison. Des iris qui n’ont rien d’obsidiennes sombres et pourtant, la lumière semble ne plus s’y refléter vraiment.
Je sais que les dons et les pouvoirs, parfois, se reflètent sur la peau de l’individu. Je ne vois pas en quoi les siens lui feraient perdre en lueur et en éclat ; ses choix sont peut-être à l’origine de ça.

Je me fends d’un sourire, incapable d’imaginer à quoi ressemble Croix ou Rosenrot. On m’a expliqué pourtant, mais par rapport à nos bureaux, nos couloirs, nos chefs, nos ramifications, nos secrétaires, médecins, ingénieurs, je ne vois pas comment des groupuscules tiennent tête à une si grande tentacule.

Ou plutôt si, je ne vois que trop bien.

La mollesse et la lenteur des administration, le prix de la vie humaine, porté haut, si haut qu’il paralyse nombre d’opérations. La chair humaine est efficace, mourir pour ses idéaux également.

Que peut un petit groupe armé face au suicide ? Un pour huit. Je ne sais pas si c’est réellement comme ça qu’ils l’emportent. Ils ne reculent devant rien. Est-ce que Cyan mourrait pour Rosenrot ? Pour Anja et ses yeux de verre sans éclat ?

Elle vide son verre d’un trait. L’alcool altère les sens, que l’on soit habitué ou pas. Parfois c’est pour le mieux, un peu débridé on agit spontanément, en coup de sang ingénieux. Parfois non. Anja se pense peut-être au dessus des lois de la biologie, ou simplement pense-t-elle peut-être n’être aucunement en danger avec moi.

A-t-elle raison ?

Je songe à mes lames à ma jambe et à la capacité que j’aurais peut être un jour de griller quelqu’un sur place avec une foudre bien placée. Mais pas encore Rhyan, pas encore.

- Tu viens ?

Je vide le siège d’un mouvement leste. Si l’année passée j’étais bien trop légère pour être une adversaire de taille (les muscles affamés, les os saillants et l’organisme épuisés ne sont pas très redoutable, même dans l’acharnement), la sérénité que m’a apporté cette année (malgré le meurtre, ce qui pose des cas de conscience que je repousse à la vieillesse ou la mort) m’ont fait reprendre en tonicité, poids, puissance. Plus de cran, moins de haine.

Je viens, donc, dans la nuit. Elle s’allume une clope qui la pénètre avec la délicatesse que l’homme prend lorsqu’il reste plus de mille nuits.

J’attends. Petit pion n’a rien à dire, petit pion s’est déplacé sur les cases souhaitées. Mangé, mangera, je ne sais pas. J’ai peur, une peur viscérale et irraisonnable que Cyan débarque d’une ruelle. Qu’il se pointe avec sa nonchalance de panthère qui sait que d’un coup de croc, elle peut faire éclater le crâne d’un crocodile. Ni dans son élément, ni face à une proie, il sait tout de même saisir sa chance. Je suis terrifiée à l’idée qu’il arrive, et qu’elle l’oblige à me descendre.

Ou pire.

Qu’il le fasse sans ciller, calmement, avec la détermination de ceux qui sont à leur place. Et sa place, je le sais bien, n’est pas à côté de moi.

Mais selon qui, mh ?
Selon l’univers, les lois qui nous dépassent ? Nos races, Anja ?


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Dernière édition par Rhyan L. James le Mar 13 Aoû 2019 - 19:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyLun 12 Aoû 2019 - 22:55

Anja aurait-elle été différente si elle avait été un homme ? Peut-être que Diego aurait eu plus de respect pour son petit-fils. Peut-être qu’elle ne serait pas tombée amoureuse d’un Soul. Peut-être que son père serait resté s’il avait eu un fils. Mais il en avait eu un, et Jack non plus n’avait pas grandi avec un père.
Elle aurait sans doute eu plus de force, mais du coup elle n’aurait pas autant compensé avec la précision de ses coups et le travail. Des heures de sueur et de sang à s’exercer. Des heures à se battre. À tuer.
Alors certes, elle n’aurait pas eu à faire autant ses preuves que lorsqu’elle était arrivée à Rosenrot. Vieux cons de sorciers noirs, tout sauf progressistes. Le combat aurait moins vibré dans ses veines. Et pourtant, Anja en est persuadée, elle aurait tué pareillement.
De sang froid, sans hésitation.
Et dans une ruelle sombre, quand un cadavre voit son sang se dérouler hors de son corps, il s’en fiche bien de savoir s’il a en face de lui un meurtrier ou une meurtrière. Tout ce qu’il voit, c’est la mort.

[...]

Les volutes, légères, s’envolaient, grisée, dans la nuit. C’est terrible, mais plus je m’enfonce sur les chemins du pouvoir, plus l’addiction me grille les doigts. Je deviens pareille à ton oncle, ce déchet de l’espèce humaine. Pas un des Soul, non, je te parle cette fois-ci de mon frère, ou plutôt mon demi-frère. Une espèce de monstruosité, alcoolique et dont le cerveau a été dévoré par ses vices. Ou par le sang humain qui coule dans ses veines ; c’est encore un mystère pour la science de savoir ce qui a bien pu entamer son intelligence.
Ça fait des années que je n’ai pas eu de nouvelle de lui d’ailleurs. Peut-être qu’il est mort, enterré des pieds sous-terre, à côté du cercueil de notre géniteur, la seule chose que nous ayons en commun. Qu’importe.

Rhyan me rejoignit, comme un pâle fantôme, timide, mais qui s’accroche. La curiosité encore ? Où avait-t-elle compris qu’un papillon de nuit ne peut rien contre la toile collante de l’araignée ? Malgré l’été, la nuit est fraîche et je resserai la veste en cuir qui protégeait mes épaules.
Enfin, la clope au bec et le cuir sur le dos, j’avançai dans la nuit, me doutant que Rhyan, étrange mélange de mon enfance, mon innocence, celle que j’aurais pu être et que pourtant je ne serais jamais, Rhyan donc, me suivrait.
Quelques rues à peine, dédalle londonien qui pourtant ne m’effrayait pas. J’avais trop étudier les cartes, les stratégies de fuite, au cas où l’exorciste n’était pas arrivée seule, si elle avait tenté de sous-tendre un piège à la Orpheo sur mon propre piège. Et puis, lorsqu’on a toujours vécu dans l’ombre, on sait apprendre à prendre les petites ruelles, sombres, parfaite pour tuer, dissimuler des corps, déchirer des cœurs. Toi aussi tu dois connaître ça, ma fille.

Le nuage de fumée de ma cigarette nous suivit jusqu’à notre destination, une galerie d’art en plein vernissage. Encore un lieu public, mais sans aucun de mes soldats. Aucun sorcier, par ailleurs. Difficile pour moi de la tuer. Difficile pour elle également de s’attaquer à moi. Donnant-donnant, stratégie à part égale.
Enfin égalité en suspens instable puisqu’il était déjà trop tard pour elle. Les épines de la rose rouge s’étaient déjà accrochées au corps de cette humaine, prêtes à la dévorer. Impossible pour elle de s’extraire, elle aurait beau fuir, Rosenrot finit toujours par retrouver.
Souviens-t-en, Elaïa. Pas d’échappée possible. Qu’une maigre fuite sans espoir. Une course à la fin inébranlable.

Je pénétrai dans la galerie, la chaleur et le bruit du champagne. Les œuvres s’étalaient sur les murs, telles des coquelicots écarlantes, gonflont sur le blanc épais des murs. Des peintures aux couleurs explosives, un style librement repris du surréalisme. Une petite artiste allemande, peu connue et qui pourtant mériterait de l’être plus.
Cheffe le jour, amatrice d’art la nuit. Double personnalité plus vibrante que celle de Batman. Plus obscure, également.

- J’aime la manière dont il utilise toujours le rouge, comme un éclat, un reflet.

Mes yeux parcouruent un instant la toile colorée, retenant les détails, la justesse des traits et la folie de l’artiste. Oui, c’était sans doute ça qui me plaisait autant chez cette femme ; la délicatesse de ses tourments. Puis mes yeux se détachèrent de l’œuvre pour venir se poser sur ma proie, sur l’insecte apeuré qui papillonait dans la lumière. Qui battait des ailes autant que du cœur.

- Il y a du cyan qui revient aussi. Partout, tout le temps.

Allez petit cœur. Bats plus vite encore.

[...]


Homme ou femme, après tout, cela importait peu. C’était le sang qui primait, le sang qui puait, qui hurlait au reste du monde les pattes crochues, les yeux vengeurs, la toile collante.
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyMar 13 Aoû 2019 - 19:04


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Je la suis dans les ruelles morbides d’Angleterre. Enfin, morbides. L’ombre d’Anja planant sur moi me fait ressembler à une moribonde. Pourtant en public, à moins d’un coup parfait et fatal, elle ne peut pas réussir à me tuer sans dégâts ; je suppose qu’elle le sait.

Tout comme je sais le peut de pouvoir que je possède au sein de mon organisation. Je ne demande, si je m’enfuie, si les noirs partiront à ma poursuite par pure fierté de ne laisser s’échapper personne. Parce qu’à la vérité ils sont en train de perdre et sont en surnombre.

Elle me fait entrer dans une galerie en plein vernissage. Je m’intéresse à l’art sans porter le domaine au rang de passion, aussi regardé-je sans broncher les peintures. Les conversations sont d’ores et déjà un peu plus bruyantes que nécessaires ; les alcoolisés n’ont pas l’air de faire partie de son troupeau. Mais aucun doute que le gars là-bas, un verre à la main, ou la petite du fond peuvent porter des armes et des pouvoirs destructeurs.
Met-elle vraiment autant d’application à suivre une humaine, à piéger la copine d’un de ses gars ? Sont-ils si peu dans le besoin, pour mobiliser autant de têtes pour si peu ?

Ou ne respecte-t-elle le besoins de personne, mobilisant en permanence toutes ses troupes pour un oui ou pour un non ?

J’avoue avoir romancé Anja pendant un moment, arquant ses sourcils d’un romantisme que je suis loin de retrouver à présent. Avec sa clope, ses grands airs et sa façon de parler, de se tenir et d’être si sûre et si précaire, elle a simplement l’air d’un tyran.

Je n’ai jamais rencontré Dorian Cross. Nawel m’a dit qu’il avait l’air d’un fou.

- J’aime la manière dont il utilise toujours le rouge, comme un éclat, un reflet.

Elle semble sincèrement apprécier le travail de.. de il ? N’était-ce pas une meuf qui expose là, maintenant ? Je ne fais pas la remarque pourtant. L’insolence est de mise lorsque l’on est dans un rapport de force, quand on veut quelque chose de quelqu’un.

Ce que je veux d’Anja, elle me le donnera seule.

- Il y a du cyan qui revient aussi. Partout, tout le temps.

Je ne suis pas une souris apeurée par un chat, elle doit se tromper de cible. Un léger sourire s’enfuit sur mes lèvres.

- Je sais que tu sais.

Ce n’est pas la peine de tourner autour du pot et je me donne le luxe d’admirer une toile, presque dos à elle. Poignarde-moi, Anja. Essaie.
Je fuis très bien.

Mais pas Cyan. J’aurais dû détaler à la banque ce jour-là. À la place, j’ai éclaté en morceaux. Et pourtant, malgré les heures décernées à me retrouver, j’ai l’impression que quelques morceaux de moi sont toujours perdus.

Je me retourne vers elle, toute petite humaine aux petits mots, aux petites envies, aux petites décisions qui pourtant m’ont menées là où j’ai envie d’être. Sans pouvoir ni prétention, sans loyauté ni royaume.

- Je sais que tu sais, parce que c’est pour ça que je suis là.

Allez, dis-moi ce que tu veux, ce que tu désires vraiment. Dis moi les choses à l’intérieur de toi qui te font penser que je peux t’aider, d’une façon où d’une autre, à atteindre ce que tu souhaites vraiment. Parce qu’il y a bien quelque chose pour toi, out there, ugh ?
Plus de pouvoir ?
Plus d’amour ?
Du bonheur ?
La guerre ?
Un meilleur monde ?
Moins d’humains ?

Et pour des soldats, Anja, tu veux quoi ? Du bonheur ? De la loyauté ? La même souffrance imposée, encore et encore à ceux qui s’éloignent de toi ? Y a-t-il des règles qui disent de ne pas baiser l’ennemi ?

Sait-elle, au moins, que Cyan n’a jamais trahi, jamais parlé, jamais rien donné sur personne mais m’a un jour sauvée ? Sait-elle ce que ça fait de mourir à l’arrière d’un voiture avec à l’avant, l’ennemi qu’on doit tuer, tout pareil que nous, anxieux et délaissé, qui dit meurs pas, meurs pas maintenant Rhyan c’est pas le moment ?

Si je retiens au moins quelque chose de mon père, c’est que les tyrans, une fois sur le trône, savent tout mais n’apprennent jamais plus.


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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyMar 13 Aoû 2019 - 22:30

La plume glisse sur la feuille. Même l’écriture est contrôlée ; droite, rapide, appuyée. Que dirait un graphologue en l’apercevant ? Percevrait-il la violence, la monstruosité, ce besoin incessant de tout diriger, de tout savoir ? Verrait-il les failles qui se craquellent sous l’air froid de la reine ?
Ou tomberait-il dans le panneau comme tous les autres ?

[...]

Je guettai la réaction de Rhyan à ma dernière phrase. Son visage trahirait-il la surprise ? La peur ? Elle devait pourtant se douter, non. Quelle autre raison aurais-je de venir la rencontrer en personne ?
Un sourire fugace s’envola sur ses lèvres.

- Je sais que tu sais.

Au moins à présent c’était clair. La raison de notre présence dans ces lieux, ce rendez-vous improbable, cette toile que je tissais lentement autour de l’exorciste. Autant de fils de marionnettes à manipuler avec précaution si je ne désirais pas qu’ils se rompent.
Elle se détourna, m’offrant son dos tel une cible hurlante. Elle devait pourtant se douter que je ne la tuerais pas là, pas maintenant. Et que, même si je décidais de mettre sa tête à prix, je ne m’abaisserais sans doute pas à faire le sale boulot. Pas après ce qui s’était passé avec Ange. Je devais apprendre à rester à ma place dans les combats, comme - et cela me dégoûte un peu de l’évoquer ici - Dorian Cross. Pas dans les viols qu’il fait subir à des humaines et des mêlées ; je ne comprends pas comment il peut s’abaisser à se mélanger avec ces créatures inférieures. Mais je dois apprendre de sa capacité à rester protéger. Je suis la tête, pas le cœur.
Fougueuse, impétueuse, curieuse surtout. Comme Rhyan en face de moi. Face à combien d’araignée m’étais-je déjà retrouvée durant ma vie ?

- Je sais que tu sais, parce que c’est pour ça que je suis là.

Au moins cette humaine n’était pas complètement stupide. Elle verrait sans doute son intérêt à travailler avec Rosenrot. Sauf si son éthique prenait le pas sur son amour et sa propre vie. On ne peut jamais être sûr avec les gens d’Orpheo... Ils peuvent rester bloquer des heures avant d’attaquer sous peur de tuer les mauvaises personnes, les mauvais enfants. Un point intéressant qu’on avait souvent utiliser contre eux. Une faiblesse même. Celle-là même qui leur avait fait perdre la guerre pendant des années.
Mais l’éthique était en train de faiblir, même au sein d’Orpheo. D’après nos informations, le dirigeant de Berlin rejetait toute réflexion pour tuer d’abord et poser les questions après. Je ne comptais plus les soldats perdus à cause de lui... Plus que jamais la domination noire était en périle et nous avions besoin d’indication au sein même de leur organisation.
Est-ce que cela suffirait ? Qui sait. Peut-être pas, sans doute pas. La cause n’était pour autant pas perdue, elle ne le serait jamais. Rosenrot avait été écrasé après la seconde guerre mondiale, démantelé, démembré. La guerre froide n’avait fait qu’accentuer la mort lente de l’organisation. Et pourtant, des cendres encore chaudes, nous étions renés.
Tel un phénix qui, toujours, se relève.

- Penses-tu que lui serait venu si la situation inverse s’était présentée ?

Cyan aimait-il assez Rhyan pour se pointer à un rendez-vous organisé par Orpheo ? Aurait-il fui devant les yeux revolvers des instances ennemies ? Ou les aurait-il affronter, le menton levé, prêt à trahir son propre clan pour les beaux yeux bleus de celle qui partageait ses nuits ?
Le fils Soul avait-il déjà réfléchi un jour aux conséquences de ses actes ? Lorsque ses lèvres ripaient contre celles de cette humaine, que sa peau râclait contre la sienne, que sa main se glissait dans sa culotte... Combien faut-il aimer pour prendre ces risques ? Et combien faut-il aimer, encore plus, pour trahir les siens et laisser un piège se refermer sur soi, en toute connaissance de cause ?

Green m’aimerait-il assez pour tout trahir, renverser, balayer d’un signe de la main tout ce en quoi il croit ? Je ne savais pas. Je ne savais même pas dire si moi j’en étais capable. Mais, là n’était pas le problème. En tout cas pas maintenant, pas encore.
Le problème c’était Cyan et Rhyan, une romance interdite et pire encore que celle de Roméo et Juliette. Car pas de fin romantique à coup de poison et de rosier grimpant. Juste des lames qui se perdent et des larmes qui ne couleraient pas.

[...]


Les boucles nerveuses trahissent pourtant quelque chose de plus. Un danger, un ressenti, une peur caverneuse au sein du cœur d’un tyran.
Peur de perdre ? La guerre, sa fille, l’amour...
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyMer 14 Aoû 2019 - 9:17


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Elle ne semble pas décidée à me demander quoi que ce soit, pour le moment. Son corps prend tout l’espace, les regards trainent sur elle et s’y accrochent, puis se détournent.

Peut être est-elle en train de penser à toute allure comment amener la chose ; sûrement qu’elle a déjà tout prévu. Un timing, des mots, une intonation. Le temps commence à se faire long.

J’ai envie de voir la grêle tomber, dehors. J’étouffe le sursaut de pouvoir comme on chuterait une flamme de lanterne.

- Penses-tu que lui serait venu si la situation inverse s’était présentée ?

J’ai envie d’éclater de rire à son nez. De lui envoyer des petits éclats de Rhyan au visage, les yeux en amande de rire d’un coup. Mais j’étouffe aussi ce sentiment, comme il est venu. Qui croit-elle être ? Penses-t-elle pouvoir me faire douter de ce que je ressens pour lui ? Ou souhaite-t-elle jouer sur ma confiance en ses sentiments ? Je n’ai pas besoin d’un amour éternel, immense ou fidèle. J’ai besoin de bras qui s’ouvrent et qui jamais ne me rejettent, j’ai besoin de fun, de plages, des paysages, de rires. J’ai besoin de pouvoir lui mettre sa pâtée à Mario Kart, j’ai besoin de sexe, de quelqu’un qui veille sur mon dos quand je m’endors.

Je n’ai pas besoin de preuves, de grands gestes, de mots. L’assurance tranquille de la relation me convient parfaitement, aussi parfaitement que mon savoir sur notre fin. J’en paierai sûrement de ma vie — comment imaginer Cyan Soul tué par Orpheo ? Aussi forte que soit mon organisation, si on avait pu tuer les Soul, personne ne s’en serait privé. Surtout pas après l’attaque de l’orphelinat.
Alors voilà, je vais sûrement mourir. Mais peut-être pas, et c’est dans cette possibilité amère que se tient notre relation, vacillante mais brûlante.

Je hausse les épaules.

- Je ne sais pas.

Mais honnêtement, Cyan Soul est à la fois quelqu’un de curieux et de blasé. Qu’il aille voir Orpheo pour en savoir plus ne m’étonnerait pas outre mesure. Je suis motivée par la peur.
Je ne sais pas ce qui lui, le fait avancer.

- J’espère que non, il ne serait pas venu.

Je sonne comme quelqu’un de détaché mais personne ne s’y méprendra. J’espère qu’il n’y foute pas les pieds comme sûrement il aurait souhaité que je n’y aille pas.
Mais ça aussi, je ne le sais pas.
Sauf que Orpheo n’est pas Rosenrot. Si je ne m’étais pas pointée, Anja aurait pu le forcer à m’égorger (ou il l’aurait fait de bon coeur, je ne sais pas encore où pèse sa loyauté, son coeur, sa logique ou sa raison ?) ou bien aurait-elle simplement envoyé des gens après moi.
Si les situations avaient été inversées, personne ne m’aurait poussée à lui caler une balle entre les deux yeux.

Je ne sais toujours pas si je ne finirai pas par le faire. Ian m’a parlé de Myaw.
Ian m’a parlé de Myaw après avoir vu Cyan.
Cyan n’a pas tué Ian, Ian n’a pas tué Cyan.

La toile entre les deux camps a toujours été trouée, mais depuis qu’elle se désintègre, il est compliqué de discerner les failles des uns, les manquements des autres de l’humanité qui lie tout le monde. Ian, mêlé, est une horreur sur pattes pour Rosenrot, Cyan aurait dû l’abattre comme on écrase un moustique qui se pose sur notre bras.

Je fronce le nez.

Penses-tu que sans la peur qui leur tord les viscères, tes soldats viendraient pour toi Anja ? Sans la folie meurtrière, sans la rage, sans la haine, sans la loyauté ils se déplaceraient ? Penses-tu qu’ils viendraient avec la conscience tranquille, les épaules basses et relâchées de ceux qui croient dur comme fer au bien ? Qui luttent par amour de la paix et du calme, qui plongent des larmes dans des coeurs pour leurs idéaux forgés dans l’altruisme ?

Je songe une seconde à Allen qui fait toujours de son mieux. Débordé, cerné, amical. Il démêle les noeuds des autres et porte sur son dos des problèmes nationaux. Mais qu’est-ce que tu ferais, toi, Anja, pour les autres ?

Mais je me tais, bien sûr que je me tais. Je me tais parce qu’à nouveau, je ne suis ni la souris ni le chat, je suis le fantôme qui les observe.
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyMer 14 Aoû 2019 - 22:11

À quel point Green aime-t-il Anja ? Sous la passion, les corps qui se cherchent dans le noir, qui veulent se bouffer, tester les limites, étouffer. Au début, tout cela n’était qu’un jeu, un stupide jeu qui avait dévié, enflé et empiré. Et les voilà, tombés l’un vers l’autre, une gosse avec leur sang, leur âme, qui grandit entre eux deux.
À quel point l’aimait-il ? Donnerait-il son sang pour elle ? Sa vie, ses veines ? Donnerait-il sa sœur, son frère, ses espoirs et ses peurs ?

[...]

Je regardai Rhyan alors que dans ses yeux se reflétaient ma propre interrogation. Cyan aurait-il été assez stupide pour tomber sous le joug d’Orpheo ? Aurait-il planté son regard dans celui moralisateur de Pandora Mystery ou Selena Deslilas ? Si Rosenrot avait découvert l’existence de la relation entre ces deux imbéciles, nul doute que nos ennemis risquaient eux aussi de tout savoir... Il faudrait remédier à ça.
Elle haussa les épaules.

- Je ne sais pas.

J’imaginai alors mon soldat, tomber dans le piège de nos ennemis, dévoiler des informations cruciales sur l’organisation. L’avait-il déjà fait ? Avait-il murmuré, sur l’oreiller, dans le creux de l’oreille de Rhyan, nos plan, nos avancées ? Avaient-ils ensemble créé une cabane avec leurs couvertures, pour tout se dire, un non-lieu où tous les secrets peuvent être révéler ?

- J’espère que non, il ne serait pas venu.

Je dus me retenir de lever les yeux au ciel. Décidément, elle était mordue, dingue du fils Soul. Aimeras-tu un jour comme Rhyan aime aujourd’hui, Elaïa ? Je pense que c’est la plus grande peur de chaque parent. Voir son enfant, celui pour qui on pourrait tout brûler, voir la chair de sa chair tomber amoureuse et devenir prête à sacrifier le monde sous le prétexte du cœur. Seras-tu capable, toi ma fille, de te tirer une balle dans la gorge pour quelqu’un d’autre ? De sentir le plomb traverser la peau, s’enfoncer et déchirer les veines pour venir se teinter de sang. La lourdeur de la mort au fond de la tête, la pesanteur de l’amour qui s’enfonce, douloureusement, dans le cœur.

Jusqu’où, jusqu’où, jusqu’où ?
Toi pour un autre ?
Moi pour Green ?
Rhyan pour Cyan ?
C’était sans doute le bon moment pour voir ce qu’elle était prête à faire pour son amant. Refermer la toile tissée autour de ses membres afin de l’immobiliser. Jusqu’à quel point se débattrait-elle ? C’était sans doute le moment, et pourtant, j’aimais prendre mon temps. Faire monter l’odeur de la peur jusqu’à mes narines, saliver devant le plat qui se préparait sous mes yeux.

- Tu serais prête à le quitter ? Si je te laissais le choix, tu serais prête à ne plus jamais le revoir ?

Une porte de sortie ? Bien sûr que non, je n’en avais pas les moyens Je voulais juste tester les limites, titiller l’amour et observer un possible espoir briller dans ses yeux. Manipuler le jeu pour la forcer à poser ses cartes, face visible.
Rhyan aimait-elle assez Cyan pour rester ou choisirait-elle la première fuite possible ?

[...]


Et Anja, à quel point aimait-elle Green ?
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyMer 14 Aoû 2019 - 22:44


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J’me demande quand même si ça va durer longtemps, ce manège. Le tyran s’ennuie-t-il parfois au sommet de sa tour d’ivoire ? Raiponce sans personne à qui jeter sa chevelure blonde. J’ai su le pouvoir d’être seul un jour, ne pas dépendre des autres. J’ai su aussi la chaleur d’un foyer et les bras des enfants.

Je ne sais pas ce qui est le mieux, à vrai dire. Tout ce qui est donné peut être repris sur un coup de tête, comme ça, un rafale et c’est envolé, plus rien.

Plus personne à qui dire papa,
plus personne à qui dire quoi que ce soit.

Sait-elle la douceur d’une main qui s’épanouit sur la joue comme une rose, s’ouvrant avec la lenteur qui sied à la délicatesse avant que les lèvres ne s’écrasent chastement sur la bouche ?

Peut-être sait-elle le sexe, après tout. Je n’en sais rien. Peut-être que quelqu’un la pénètre de ses doigts en face d’un miroir, un pouce sur le clitoris en lui murmurant « regarde-toi jouir, Anja. »
Mais je ne crois pas.
Je crois qu’elle jouit de la souffrance et du contrôle des autres, du contrôle de tout. Elle mourra d’une balle dans le crâne où agonisait dans sa pisse comme Staline.

Lynchée comme Kadafi.

Ça ne change rien. Elle mourra comme tous les autres.

- Tu serais prête à le quitter ? Si je te laissais le choix, tu serais prête à ne plus jamais le revoir ?

Mon nez se fronce un peu contre ma volonté. Nous jouons un jeu que je ne comprends définitivement pas, visiblement.

- En échange de quoi ?

Je passe une langue humide sur mes lèvres nues. Les toiles ne m’intéressent plus. Et elle se trompe sincèrement si elle pense que je ne le quitterais pas pour sauver ma peau. Puisqu’on est amenés à se croiser. On est amenés à se retrouver dans les mêmes pays dans les camps opposés.

On est amenés à être plus discrets, maintenant, surtout. Nous avons été imprudents et nous le savons tous les deux.
Mais peut-être m’a-t-il trahie.

J’avale la grosseur dans ma gorge en essayant de trouver de la sérénité dans l’air ambiant. Elle n’a pas l’air de jouer sur ce tableau-là, sûrement qu’elle l’a su par elle-même, grâce à d’autres.
D’autres ont trahi Cyan ?

Ce serait plus problématique, ça, déjà.
Mais Cyan fait partie de la famille la plus emblématique et la plus puissante de Rosenrot. Sûr qu’en se donnant les moyens nous pourrions redevenir invisibles.

- Cyan ne trahit pas. Il baise l’ennemi, certes, il ne lui parle pas pour autant. Alors pourquoi le quitter ? Pourquoi enlever à un soldat vingt minutes de répit ? Par plaisir ? Par nécessité ? Pour ma race ? Mon organisation ?

Et puis, quitter, c’est un bien grand mot. Pour quitter quelqu’un il faut avoir été avec, lui avoir appartenu. Je suis certaine que si Cyan disparaissait subitement, je ne le chercherais pas. Il est grand, s’il ne veut plus me voir, il ne me doit pas d’explication. Il me doit la paix.
J’ai envie de lui dire, pourquoi se priver d’une si bonne partie de jambes en l’air, maintenant qu’on se connait si bien, mh ? As-tu déjà imaginé, Anja, la langue d’un Soul entre tes jambes, les cheveux sur tes cuisses, ta main sur une musculature que tu as voulue, désiré ?
Je souffle, j'essaie de me taire et je dis :

- Je ne mourrais pas pour une relation, aussi charnelle qu'elle soit. Aussi importante qu'elle puisse paraître aux yeux des autres. Mais peut-on réellement tout contrôler, Anja ? Alors que tu es ici à me parler, sûrement que d'autres choses sont en train de t'échapper, quelque part ailleurs. Les désirs de tes loyaux sont-ils si importants pour que tu en prennes un cas personnel ?

Je joue avec le feu ; tant pis. On ne peut pas avoir la peau épaisse sans se brûler un peu.
Qu'elle me gifle si elle le souhaite, je n'arrête pas d'imaginer la solitude de sa position.
Le tyran peut-il se permettre de baiser ses soldats, de la fantasmer, de mûrir un désir qui peut être assouvi par quelques ordres ?
Reste-t-il quelque chose de sincère lorsque l’on impose l’ordre par la violence et la peur ? Reste-t-il des relations saines, sincères, honnêtes, viables ? Ne te détestent-ils pas tous un peu de te voir au sommet à leur piétiner l’échine et leur faire courber le dos ?
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Dernière édition par Rhyan L. James le Jeu 15 Aoû 2019 - 19:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyMer 14 Aoû 2019 - 23:37

Dans la pénombre de ce début de soirée, la lampe de bureau diffuse un halo doré dans la pièce sombre. Sous la lumière, les longs cheveux brillents, encadrant la peau blanche, translucide. À la regarder ainsi, Anja a presque l’air tendre. Conversation épistolaire, on l’imagine volontiers amoureuse ou amie à écrire à celui ou celle qui aurait un bout de son cœur.
Pourtant le cœur d’une reine ne se partage pas.

[...]

Fut-elle déstabilisée ? Difficile à dire. Son nez se fronça à peine, comme si elle ne comprenait pas vraiment ma question.

- En échange de quoi ?

En échange de rien. Ou de beaucoup, peut-être, selon les points de vue. Du sacrifice de l’amour, de la chair qui souffle sur la chair, des corps effrenés qui se cherchent et se chevauchent, du besoin de retrouver le même sourire en poussant la porte de chez soi.
Rhyan n’a-t-elle jamais imaginé une vie loin de tout ça ? De la magie, de Rosenrot et d’Orpheo ? Juste elle et Cyan, Un cottage à la campagne, un putain de chien dans l’herbe et le même réveil, chaque matin, jusqu’à ce qu’elle découvre un vieil homme dans son lit et une grand-mère dans le miroir. Forcément que oui. Même moi je l’ai déjà vu cette maison. Et la balnçoire dans le jardin, sur laquelle rit une fillette aux cheveux blonds et avec les yeux de son père.
De ton père.

- Cyan ne trahit pas. Il baise l’ennemi, certes, il ne lui parle pas pour autant. Alors pourquoi le quitter ? Pourquoi enlever à un soldat vingt minutes de répit ? Par plaisir ? Par nécessité ? Pour ma race ? Mon organisation ?

Un sourire échancra mes lèvres. Elle devait me haïr. À ses yeux, j’étais la tyrannie incarnée, la dictatrice qui ordonne à ses chiens sans se plier un instant à les écouter aboyer.
Suis-je si terrible que ça ? Qu’en penses-tu, toi, Elaïa, qui suit mes lettres à travers ces lettres éparses ?
Je ne suis pas comme Dorian Cross, ça j’en suis persuadée. Dorian terrorise, les gens le suivent par peur de se faire écarteler sur la place public. Je me crois plus douce. Vectrice d’idéaux communs, dirigeante respectée. Même Allen, malgré mon genre et ma jeunesse, se plie devant moi. J’incarne la tête du phénix, plus brillante encore que ces prédecesseurs. Certainement pas aimée, mais respectée.
Bien sûr parfois je dois faire peur. Tuer, menacer. Personne ne peut quitter l’organisation. C’est pour la vie ou c’est la mort. Mais je ne crois pas que mes soldats me craignent pour ça. Au contraire, c’est aussi ainsi qu’on gagne le respect. Les décisions sont difficiles à prendre, mais si ce n’est pas moi, ça serait quelqu’un d’autre.
Et peut-être que ça serait pire. Ou pas. Comment savoir ?

- Je ne mourrais pas pour une relation, aussi charnelle qu’elle soit. Aussi important qu’elle puisse paraître aux yeux des autres. Mais peut-on réellement tout contrôler Anja ? Alors que tu es ici à me parler, sûrement que d’autres choses sont en train de t’échapper, quelque part ailleurs. Les désirs de tes loyaux sont-ils si important pour que tu en prennes un cas personnel ?

Effrontée Rhyan. Du haut de son souffle court, de ses yeux révoltés, de son éthique si orphéenne, elle croyait jouer avec le feu.
Elle était loin, tellement loin du jeu.

- Si c’est vraiment ce que tu penses, c’est que tu n’as rien compris.

Je me tournai vers une toile, une photo en noir et blanc sur lequel le rouge et le doré de la peintre étaient venus s’entremêler. Sous l’or et le sang, deux enfants décorent les trottoirs du bout de leur craie et de leur sourire.

- Que penses-tu de celle-là ? Je pense l’acheter.

D’un geste de la main, je désignai la toile au galeriste qui hocha aussitôt la tête. J’étais connue ici. Mécène de l’ombre, il fallait bien ça pour décorer les murs des quartiers de Rosenrot. Là où je mettais mon amour de l’art, à défaut d’oser décore les murs de la maison que je partageais avec ton père. Comme si y apposer ma passion, c’était graver une relation que moi-même je ne comprenais pas.

Mais là n’était pas le sujet. Après cet échange muet avec le vendeur, je me retournai vers Rhyan et observai sa jeunesse. Sa naïveté.

- Je n’ai pas l’intention d’interrompre ta relation avec Cyan. Je sais qu’il ne dira jamais rien sur Rosenrot. Pas pour moi, comme tu semble l’insinuer, mais pour Olive. Il est une raison suffisante pour se taire. Mais toi. Quelle est ta raison pour ne pas glisser quelques mots sur Orpheo entre deux déclarations ?

Mes yeux la fixai sans défaillir, signe que les négociations étaient ouvertes. Rhyan et moi avion presque le même âge, mais je pense pouvoir dire sans trop me tromper que j’ai bien plus d’expérience qu’elle dans ce domaine.

- Tu as raison, je ne peux pas tout maîtriser. Et l’idée qu’un de mes soldats puisse coucher avec une personne de ta race me dégoûte. Pourtant, je pense qu’on peut tourner cette relation pour qu’elle soit avantageuse pour tout le monde.

Si Rhyan avait été sorcière, peut-être que j’aurais essayé de la retourner contre son camps et de l’intégrer à Rosenrot. Mais elle était humaine et cela aurait dû lui faire mériter une mort simple et expéditive, en temps normal. Mais nous n’étions pas en temps normal, et je devais m’abaisser à cotoyer les bas fonds pour essayer de remonter à la surface.
Rhyan pouvait vivre. Mais à quel prix ?

[...]

Et qu’est-ce qu’un cœur de toute façon ? Un bout de viande se flétrissant dans une poitrine, battant quelques temps avant d’expier comme tout le reste. Un simple organe musculaire qui maintient en vie des être éphémères et pâles.
Et pourtant, sans cœur, plus de tête.
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyJeu 15 Aoû 2019 - 19:54


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Elle ne me frappe pas.
C’est cool. À la place elle dit :

- Si c’est vraiment ce que tu penses, c’est que tu n’as rien compris.

Forcément, que je ne comprends rien, puisqu’elle ne m’explique absolument rien. L’équitation n’est pas dure à résoudre : x = R.
R comme rien, comme je comprends R, comme il faut commencer à avancer tes pions, cheffe de Rosenrot, où le plateau va finir par voler en éclats.

- Que penses-tu de celle-là ? Je pense l’acheter.

Je n’ai pas le temps de répondre qu’elle fait un petit signe à un gars tout aussi petit qui trottine ailleurs. Le jeu commence à être long comme une partie de ouija où l’appelé ne se pointerait pas.

Le silence ne nous est pas permis, aussi reprend-elle :

- Je n’ai pas l’intention d’interrompre ta relation avec Cyan. Je sais qu’il ne dira jamais rien sur Rosenrot. pas pour moi, comme tu sembles l’insinuer, mais pour Olive.

Au moins n’est-elle pas idiote. Mais un peu prétentieuse. Je ne sais pas si Cyan les suivra dans leur descente aux enfers si cette dernière se produit. Je ne sais pas si les Soul ne quitteront pas le navire avant cela.
Mais d’ailleurs, si Anja meurt, qui reprend la barre ?

- Il est une raison suffisante pour se taire. mais toi. Quelle est ta raison pour ne pas glisser quelques mots sur Orpheo ente deux déclarations ?

Je reste quelques secondes, interdite, face à ses yeux.
Je baisse le regard. Sans honte, d’ailleurs, parce que j’ai envie de mi-rire, mi-grouter, mi-m’enfuir. C’est compliqué à gérer, un tel bouillon. J’aimerais partir.

- Tu as raison, je ne peux pas tout maîtriser. Et l’idée qu’un de mes soldats puisse coucher avec une personne de ta race me dégoûte.

Au moins c’est clair.

- Pourtant, je pense qu’on peut tourner cette relation pour qu’elle soit avantageuse pour tout le monde.

Je bats des paupières comme une vache à la sortie de l’étable.
Elle ne comprend pas que je veux juste vivre, moi, dans cet histoire ? Que la ligne entre le bien est le mal n'est pas ténue mais disparue ?
J'me demande si Cyan me laisserait trahir pour lui. C'est un responsabilité, un engagement, un quelque chose de solide mais de crade, salissant, souillant, même. Je ne sais pas s'il m'aime malgré ma race, je ne sais pas s'il m'aime, je ne sais pas.
Ce que je sais, c'est que je ne compte pas mourir.

- Parce que mon but et de vivre, et vous exterminez ma race ? Alors, donnant-donnant, peut-être pendant un petit — très court temps, mais après, si vous reprenez le dessus, les noirs et les autres, vous recommencerez à cramer humains et mêlés.

J’ai envie de lui dire : et, haha, tu penses que Cyan ne trahit pas, mais vlà-t-y pas que Ian est encore là, bien debout sur ses deux pieds. Mais Ian est puissant, fort fort même, et peut-être que Cyan ne s’est pas senti de se frotter à quelqu’un d’aussi déterminé.
Mais bien sûr que je ne peux pas vendre la mèche. Je déteste savoir trop de choses sur trop de gens tout autant que j’adore ça.

Bref.

- J’ai sauvé la peau de ton soldat, une fois. Ça devrait peser dans la balance, ça, l’entretien et la survie d’une arme de qualité ?

Okay, cette blague est peut-être malvenue.
Bien sûr que je me joue de ses mots ; elle parle soldat alors que je cause objet. Je cause objet quand je vois la cicatrice de Cyan sous la douche, celle que je sais toucher à travers le tissu rien qu’à l’absence qui se creuse dans ses yeux et la légère latence qui dit : si tu triture je t’éviscère petite vipère. `

- Les sorciers d’Orpheo se battent peut-être pour une certaine vision du monde, le bien, le mal, tout ça, mais moi je me bats juste pour avoir le droit d’exister.

Cheap, cet entretien, quand même.

- Arrêtez de tuer mêlés et humains et on pourra s’arranger. J’pourrais glisser quelques points névralgiques à Cyan sur l’oreiller.

J’ai envie d’être vulgaire (parce que ma phrase est a double sens quand même), d’ajouter si j’ai pas la bouche trop pleine, puisqu’on cause sale, là, on parle de petits procédés mignons qui ont pourtant des effets papillon. Elle se cache et se pavane derrière son statut et sa prestance, alors que je m’évente avec ma peur panique de perdre quelque chose auquel je tiens. Mais puisqu’elle ne veut pas que ça s’arrête, puis qu’elle ne répond pas à mes questions, pourquoi jouer à la petite dame de qualité ?
Pourquoi est-ce que j’arrêterai de voir Cyan ? Mh ? En échange de quoi, en échange de rien ?

Tu monnayes du vide Anja. Tu monnayes du rien.
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Dernière édition par Rhyan L. James le Mar 20 Aoû 2019 - 10:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptySam 17 Aoû 2019 - 13:22

Les araignées, quelles qu’elles soient - petite, grosse, poilue, grands yeux, croix sur l’abdomen... - font partie de l’ordre des araneae et de la classe des arachnides. Une joyeuse famille d’animaux tous plus charmant et fréquentables les uns que les autres - araignée, donc, mais aussi scorpion ou acarien. Ils ont en commun - en plus de huit pattes - un certain amour pour les insectes. Dans leur assiette.
Anja, un peu comme une araignée, voyait les humains comme une sous-race, un dîner à déguster accompagné d’un peu de vin rouge sang. Langue qui glisse et salive en imaginant la douceur du gras qui fond sous la dent.

[...]

Je commençais à m’ennuyer ferme. Si j’avais vu en Rhyan, au début, un pâle reflet humain de ce que j’aurais pu être, désormais elle n’était plus qu’ennui et désintérêt. Incapable de suivre, de se défendre un peu. Je me dis que j’aurais dû envoyer quelqu’un d’autre faire le job.
Elle battit des paupières, l’air vaguement perdue. Elle me faisait pitié, en fait. Elle ne devait pas tenir à la vie tant que ça.

- Parce que mon but est de vivre, et vous exterminer ma race ? Alors, donnant-donnant, peut-être pendant un petit - très court temps, mais après, si vous reprenez le dessus, les noirs et les autres, vous recommencerez à cramer humains et mêlés.

Décidément. Je me demandais quelle formation Orpheo offrait à ses membres. Rosenrot n’a jamais brûlé d’humains. Ils sont une force de travail bien trop précieuse. À vrai dire, même du côté des mêlés, ça fait longtemps qu’on se passe des brasiers. On a trouvé bien plus efficace avec les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale. Et puis ça pue, un corps qui brûle. Désormais, on préfère une bonne lame bien taillée entre deux côtes. Pour les mêlés. Les humains eux, peuvent vivre à notre service, il serait dommage de les brûler.
Quoique, sur le moment, j’eus presque envie de déroger à cette règle et de verser un bidon d’essence sur une certaine chevelure blonde...

- Les sorciers d’Orpheo se battent peut-être pour une certaine vision du monde, le bien, le mal, tout ça, mais moi je me bats juste pour avoir le droit d’exister.

Je dus me retenir de lever les yeux au ciel. Voilà que Madame se mettait à la philosophie. On était où là, dans une cours de récréation ?

- Arrêtez de tuer mêlés et humains et on pourra s’arranger. J’pourrais glisser quelques points névralgiques à Cyan sur l’oreiller.

Elle était si naïve. À l’entendre on pourrait croire que nous sommes les seuls grands méchants, que le monde brûle à cause de nous et que la guerre a commencé il y a six ans, à la prise du Mystery Orphanage.
Douce enfant...
L’histoire est bien plus complexe que cela. Elle va beaucoup plus loin que le concept manichéen de bien et de mal. Peut-être que les bas fonds d’Orpheo, les petits nouveaux encore bleus, croient à tout ça, mais ce sont bien les seuls. Les autres se battent pour une histoire qui date de plusieurs siècles.
La guerre entre sorciers et humains.

- Avant de me parler des notions de bien et de mal chez Orpheo, va fouiller dans ses fondements, quand les humains rejetaient les sorciers et les brûlaient sur des bûchers.

Les mots sifflèrent à son oreille, langue de vipère. Je m’étais lassée et j’avais envie d’en finir avec cette histoire. Mon pouvoir laissa une lame filer le long de ma cheville, discret éclats terne qui effleura le sol avant de remonter le long du dos de Rhyan, suivant son échine sans la toucher. Pendant toute l’action, mes yeux ne quittèrent pas ceux de l’humaine.

- Je n’ai pas l’habitude qu’on me refuse des choses. Tu veux du donnant-donnant ? C’est ta vie que je te laisse, petite sotte. Cette existence si précieuse qui est la tienne.

La lame enfin avait atteint son but et alla chatouiller le haut de l’exorciste, trouant le tissu pour caresser la peau. À la hauteur du cœur.
Si je perçais un trou, le sang coulerait à flot. Ainsi que la vie.

- Tu sais pas dans quel merdier t’as foutu les pieds.

Je tendis la main gauche, la lame affamée quittant la peau de Rhyan pour rentrer jusqu’à moi, se glisser le long de mon poignet et remontant dans ma manche, disparaissant comme elle était apparue.


[...]


Mais personne n’aime les araignées. Elles ont pourtant cette capacité à purifier le monde en attrapant dans leur toile les moustiques nuisibles qui ne savent rien faire d’autre que transmettre des maladies. Et pourtant on les chasse, on les tue, on les balance dans les toilettes.
Les sorciers noirs aussi, le monde aimerait bien les envoyer ailleurs à coup de chasse d’eau.
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyMar 20 Aoû 2019 - 10:51


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Elle n’attend pas et me jette ses mots pressés à la tête. J’avais, je crois, en tête quelques tyrans et dictateurs qui n’étaient pas impulsifs mais mûrs et réfléchis. Je n’avais pas prévu une galerie d’art. Je n’avais pas prévu une spontanéité, qui, loin d’être désarmant me laissait au contraire une chance plus large que nécessaire.

Je compte les secondes comme avec Shybaï qui me disait de me concentrer, je me pose, je sens le vent tourner.

Dehors, une lumière sans chaleur traverse les persiennes.

- Avant de me parler des notions de bien et de mal chez Orpheo, va fouiller dans ses fondements, quand les humains rejetaient les sorciers et les brûlaient sur des bûchers.

Elle suinte. Je sens le danger qui s’enroule autour de moi, claquant, matière noire ébouriffée qui suivait Cyan quand il est rentré dans la banque. La même chose qui susurre à ton oreille des mots doux de violence.

Les humains brûlaient les sorciers, je le sais, je fais partie de ce troupeau là qui depuis s’est bien assagit. Elle se sert de mes ancêtres contre moi ? C’est comme dire : ton arrière arrière grand-père a tué mon arrière arrière grand-père alors maintenant, tu vas devoir expier tes tords génétiques.

La lame m’effleure, patiente. Je garde mes prunelles vrillées dans les siennes. Mes pieds me démangent. Je ne sais pas si je peux garder mon don en laisse bien longtemps quand mon coeur emballé me hurle de fuir. Chaque pulsation m’enjoint à me barrer.

- Je n’ai pas l’habitude qu’on me refuse des choses. Tu veux du donnant-donnant ? C’est ta vie que je te laisse, petite sotte. Cette existence si précieuse qui est la tienne.

La blonde me parle comme une princesse à qui, en effet, on ne refuserait rien. Celle qui claque des doigts pour avoir un verre sur une nappe de satin. La richesse, le sang, l’opulence, la mort. À nous la lumière, à eux les souterrains aux trésors rubis et aux lames souillées.

Petite sotte.

La lame est devant moi, je tremble, les poings serrés, si serrés qu’ils pourraient éclater, qu’ils devraient éclater, comme mes molaires.

- Tu sais pas dans quel merdier t’as foutu les pieds.

Elle est un ptit peu plus conne que ce que je pensais ; pense-t-elle pouvoir me coincer ?

La lame disparaît au moment où tout l’air contenu dans mes poumons est happé.

Je passe un étage.

L’impact me coupe net dans mon élan et je tousse, les rotules dans le cerveau. Aucun craquement n’a retenti si ce n’est de la peur qui se froisse dans ma gorge, mes poumons, poussière d’or précieuse qui fait monter l’adrénaline. Je suis dans les locaux de la galerie — bien sûr, ils ne peuvent pas toujours tout gardé exposé — et je deviens presque automatique, je fuis, je fuis, je fuis, je fuis comme un papillon de nuit ; j’esquive la main humaine qui cherche à m’écraser pour mieux me coller à l’ampoule.

Je pourlèche mes lèvres qui n’ont rien de celles d’une sorcières en passant de sous-sol en sous sol. Mes gencives ont le goût du sang et de Cyan.
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MessageSujet: Re: Araneae   Araneae EmptyVen 23 Aoû 2019 - 23:00

La fin de la lettre arrive et Anja se crispe. Elle aurait aimé une autre fin, une chute différente, ne pas avoir à laisser ainsi le point final l’humilier.
L’enfoncer un peu plus dans sa descente aux Enfers.

[...]

Et puis Rhyan disparut.
Bien sûr, je m’étais renseignée. Je savais pour ses pouvoirs, sa capacité à traverser les sols, les murs. J’aurais pu piéger l’endroit, les bloquer d’une rune ou balancer quelques soldats dans les étages du dessous.
Mais je n’avais rien fait de cela. J’avais bêtement pris ce risque, persuadée du haut de pied d’estale et de mon égocentrisme, qu’elle n’allait pas fuir. Qu’elle plierait l’échine en comprenant les risques qu’il lui encourrait de refuser mon offre.
Etait-ce vraiment une offre d’ailleurs ? Plutôt une menace déguisée. Sa vie en échange d’informations cruciales sur Orpheo. Comment aurait-elle pu refuser ? Et pourtant, en un claquement de doigt, elle avait disparu. Et je savais qu’il ne servait à rien de lui courir après, de la chercher pour lui planter une balle dans la nuque.
Elle pouvait toujours courir de toute manière, rien ni personne n’avait jamais échappé aux organisations noires, pas aux grandes Rosenrot et Croix.
Ni Rhyna, ni ma mère, ni mon père.

Dans un soupir agacé contre moi-même, je sortis un téléphone de ma poche, mes doigts pianotant sur le clavier tactile. Un message clair, concis, précis.

« Cyan Soul et Rhyan James. Apprenez à gardez vos chiens et redressez celui-là. -A. »

Et pourtant, au moment de sélectionner le destinataire, mes doigts hésitèrent, ripèrent, refusèrent d’appuyer sur la touche « envoyer ». Une faiblesse stupide et impropre à mon règne qui pourtant m’immobilisa. Une pensée fugace pour un être qui n’aurait pas dû se trouver là.
Green.
Que dirait ton père s’il apprenait que j’avais ainsi trahi son frère ? Brisé ses rêves d’un simple SMS. Ma tête était partagée, mes sens brouillés. Je lui avais pourtant laissé le choix à cette idiote. La possibilité d’accepter, de trahir un groupe auquel elle ne semblait même pas tenir pour continuer sa stupide aventure avec mon soldat. Quelques mots sur l’oreiller en échange de la vie sauve et de la virilité de Cyan se dressant entre ses cuisses sales. Tout aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde si elle avait accepté.
C’était elle, après tout, qui m’obligeait à la tuer.
Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher le regard brûlant de Green dans mes viscères.

D’un geste rageur, je balançai mon téléphone sous le regard étonné des quelques clients de la galerie. Mon pieds l’écrasa avec force, coupant tout élan vengeur - du moins pour le moment - envers Rhyan. Et voilà, encore une fois, ton père venait s’incruster dans le travail de la reine. S’il n’avait pas été là... nul doute que j’aurais envoyé ce message sans l’ombre d’une hésitation et que la tête de cette misérable aurait fini au bout d’un pique avant l’aurore.
Mais ton père s’était incrusté dans ma vie, brisant les défenses et ouvrant un cœur qui souhaitait pourtant rester fermé.

Tu vois ma fille, les défauts de l’amour ? Les faiblesses que cela crée ? L’histoire finit toujours par se répéter. Ma mère morte pour avoir fait un geste d’amour à mon égard. La vie de Rhyan en danger à cause de sa ridicule idyle avec Cyan Soul. Et désormais mes propres fialles, béantes, terriblement dangereuses qui éclatait en plein jour.
Percé à vif, cernée de tous côtés.
Je vais finir par crever Elaïa. Peut-être avant même tes premiers flirts, tes premières peine de cœur. Je vais finir écarteler par Orpheo ou par Croix, quelle différence ? Ils auront ma peau, ma fille. Ils l’auront parce que je suis tombée dans le seul piège qu’il fallait que j’évite.
Et que je n’arrive pas à en ressortir.

Ich liebe dich,

Deine Mutti


La fin de la lettre ou la fin des lettres ?
Si Anja écrit, ce n’est pas pour avoir une trace de son passé, ce n’est pas pour combler l’absence de sa fille. C’est pour qu’Elaïa ne grandisse pas totalement sans mère. Pour qu’elle ait une trace, un fantôme dans ces lignes.
Parce qu’il y a une choses dont Anja est certaine. C’est qu’elle ne survivra pas assez longtemps pour rencontrer sa fille. Alors il faut faire autrement, et il faut le faire vite.
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