Jeudi 22 avril [NC -18]

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 Jeudi 22 avril [NC -18]

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Exorciste | Agent de la Police Magique
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Nawel Meish
Nawel Meish
Exorciste | Agent de la Police Magique
MessageSujet: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyDim 21 Fév 2021 - 22:24

(Jeudi 22 avril)

— Je vais te dire un truc, Sloane. Ça va être important, okay ?

Je la vois grimacer face à son vrai nom et j’en ai rien à foutre. Aussi simple que ça. Je prends une gorgée de perrier au gingembre. Sobre depuis dix jours, j’essaie de ne garder les excès qu’à des moments utiles ou sociaux : quand je suis au fond du trou et déterminée à creuser plus profond encore ou quand je suis avec les copains.

Elle hoche la tête ; brave petite.

— C’est un jeu si tu décides que ça en est un. C’est grave, si tu décides que ça l’est. C’est pas grave si toi t’as décidé que c’était pas grave. J’suis parfois ébranlée de voir qu’il pleut, parce que j’en ai plein le cul de la flotte, parce que j’avais TRÈS envie de mettre des chaussures en toile, et que c’était une envie honnête et voilà. Et parfois, j’en ai rien à foutre, on est sur le terrain, trois innocents se font canarder et j’y pense plus dès un talon dans le métro.

Elle tire une moue genre « et encore les adultes qui m’expliquent la vie, supeeeeeer » mais me laisse continuer.

— Si ce gars est important pour toi, vas-y. Et si tu te fais repousser comme de la merde, tout le monde s’en branle. Tu seras la seule à le savoir et tu pourras en faire ce que tu veux. Soit le raconter à tes potes et te coller la mine de ta vie, soit le garder pour toi et le foutre sous le tapis, soit te dire ah! j’le savais! T’es humiliée si tu décides que tu l’es.

Le goulot de la bière va à ses lèvres alors qu’elle détourne le regard mais je sais bien qu’elle écoute.

— T’sais, j’ai couché avec tellement de gens que j’me souviens même pas de… de tous. Vraiment, la dernière fois, j’ai essayé d’y penser chronologiquement, j’ai fouillé dans les chansons que j’avais écrite et les carnets et les brouillons et même mes notes de tel, y’en a plein j’en gardais vaguement un fait, parfois un prénom et voilà.

Elle sourit.

— Et j’ai une sale réputation, littéralement, sale, parce qu’ils pensent qu’ils valent mieux que moi. Que le sexe, c’est sale, que se droguer et baiser ça peut pas être consciemment la vie que j’ai choisi. Dois y avoir un gros malheur, un truc affreux.

Moi aussi, je souris.

— Alors que bah, la vie c’est pas rose mais la vie c’est la vie. T’sais, c’est comme hier, quand tu t’es entraînée à me changer des souvenirs et t’as dit que c’était pas un jeu, nianiania c’était un truc sérieux le passé. Ben peut être pas en fait. Peut-être pas, Sam. C’est sérieux si tu le veux. Regarde, les sorciers noirs ont trouvé ça hyper drôle de repeindre les murs de l’orphelinat avec le sang des pensionnaires, ironique, cynique, ha, ha, haha. Super. Bon, ben on pourra pas nier que c’était fun pour eux, on a juste pas le même humour.

Ses grands yeux bleus sont écarquillés, elle fait timide dans l’appartement, posée — ce que je ne suis pas.

— Mais tu vois, je tiens fort, mais alors, ffffort à la famille que je me suis choisie et ça, ça me rend super heureuse, et j’adore sortir, et j’suis curieuse d’autres peaux, d’autres bouches et langues et chattes et expérience et tout ça. Et voilà, c’est ça que je veux. Et tu vois, au taf, y’a plein de gens malheureux qui disent ouais, moi, le travail ça me rend malheureux parce que je m’appartiens pas pendant 7h par jour. C’est pas vrai, ils s’appartiennent jamais, et qu’un tout petit peu parce qu’ils se regardent vivre et se jugent.

Je sirote la boisson qui pique.

— Moi aussi je juge très sûrement mais j’essaie surtout de faire ce que je veux sans faire de mal à personne. Et ton gars, il survira à un peu de rendre dedans de ta part. Il devrait pas faire un burn out de too much sex appeal. Alors si tu veux l’capter, tu vas chez lui, à son taf, à sa salle de sport, tu colles le legging le plus moulant que t’aies en ta possession et tu vas faire du tapis roulant devant lui.

Elle se lève, il est tard, je sais qu’elle est un peu ivre.

— T’as conscience de la situation, je demande quand même ?

Elle me fait l’élégance de hocher la tête après avoir sérieusement réfléchi. Tu n’es pas sobre, à Strasbourg, seule, après avoir crashé chez moi trois jours, avoir beaucoup vu tes potes et beaucoup profité. Même si elle a pas voulu dire ce que ça voulait dire, profiter.

— T’es sûre pour Logan ? Tu veux pas changer un ptit souvenir en douce, comme ça, en passant ?
— Le consentement, meuf. Le consentement.

Je lui fais un clin d’oeil, elle me taxe un paquet de clopes, je l’entends se casser dans l’escalier en appelant un pote. Jamais seule, toujours un vocal à écouter, un coup de fil à passer, un snap, une danse à apprendre pour se filmer avec une copine.
Trop belle.

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darkgoldenrod
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Apprentie Exorciste
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Sam Carver
Sam Carver
Apprentie Exorciste
MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyDim 21 Fév 2021 - 22:25

Je sors de chez Nawel la tête prête à exploser. Les vacances d’avril ont ravagé ma vie, j’ai l’impression que tout est sans dessus dessous et que c’est le bordel. Un bordel d’une intensité, nianiania, toute adolescente, avant dit Nawel en souriant. Ta mère.

Lucas m’a embrassée, Maud l’a vu, on était en boite, c’était juste pour rire, et j’ai embrassé Maud du coup, pour dire regardez comme on est quittes, mais Lucas avait le seum parce que Maud l’avait fait pour de vrai avec moi, et j’avais été balayé par ses trucs à elle, la fois où Lucas l’avait giflée, et ça m’a choquée, et je voulais plus rien avoir à faire avec eux, et après j’ai traîné avec les gens magiques, ceux qui sortent tout juste de leur apprentissage et qui ont vingt ans, et c’était très cool, et y’avait une soirée techno et j’avais pas voulu embrasser le gars qui m’avait ramenée dans la bande, et il m’a dit ça sert à quoi que tu sois là alors, et j’ai cru mourir du dedans, un volcan inversé, et j’ai atterri chez Nawel, un beau jour à midi, parce qu’elle m’avait dit que je pouvais anytiiiime et qu’elle avait des petits tafs pour moi si je voulais. C’était des trucs archi basiques (lui faire sa paperasse mostly) mais c’était super cool d’avoir quelqu’un de normal avec soi.

Autant normal que Nawel puisse l’être.

C’était cool d’expérimenter tout ça, j’étais allée en bar gay avec Bart et Martin, et c’était cool, j’ai parlé à un gars, Sasha, et il voulait juste causer, et ça m’a fait du bien, comme quoi j’avais pas que du sexe à offrir, un corps, une bouche, une possibilité, comme quoi j’existais un peu au delà de ça, puis Maud m’a renvoyé un message, m’a dit que c’était toujours tout plus compliqué que ça, qu’une gifle s’était qu’une gifle, et qu’elle voulait bien tendre l’autre joue et que je devrais pas la juger pour ça.

Mais c’était pas le problème principal.

Le problème principal, c’était Alec, parce qu’il était sorti de ma tête — et je m’en voulais, parce que lui aussi avait sûrement plus que du sexe à offrir, en vrai, très sûrement que oui, mais c’était que en ces termes que je pensais à lui, et j’y pensais, beaucoup.

J’avais couché avec un autre gars entre temps, et vraiment, ça avait été……. bah, voilà. J’aurais dû lui dire, vas-y, je te donne la permission de te branler dans mon corps, et ça aurait été pareil, et j’avais eu envie de pleurer d’avoir fait ce choix débile et j’avais tout déballé à Nawel.

Et Nawel m’avait tout déballé à son tour.

Elle resserre sa queue de cheval dans un geste assuré. De trainer avec ceux de vingt ans lui a réappris certains codes : comment draguer un gars, une meuf, comment être vue, comment disparaître, de quoi et de qui se méfier. Ses airpods sont vides et elle démêle avec un agacement lié à son ivresse la vieille paire filaire qui lui reste. Elle lâche même un juron, ce qui ne lui ressemble pas ; traîner avec Nawel, ça tâche. Comme dit elle-même la concernée.

Elle mastique son coeur dans sa bouche : elle a peur d’être rejetée. Elle s’est dit, pile ou face, je vais pas tenter d’aller chez lui, parce que c’est intrusif. J’me coule dans l’iBMM et tape à son bureau. Si il est là, parce qu’il est tard, je lui propose d’aller danser. Et là où elle veut l’emmener danser, y’a Bartolomiej et Martin, ses gars sûrs. Elle aurait pas dû parler mais elle leur a totalement dit la vérité quand ils ont dormi à trois chez la mère de Martin, parce que ça la rassurait que y’ait « une mademoiselle pour une fois avec ces garçons ». Terrible.

Mais ils ont dit qu’ils feraient genre de rien si elle arrivait accompagnée, et que ils feraient la fête (encore) avec elle si elle arrivait seule.

Franchement, si il dit oui, c’est cool, et si il dit mange tes morts, c’est cool aussi, les gars sont beaucoup trop cool. J’comprends Nawel et la famille qu’elle s’est choisie.

Ma carte ne passe pas à l’IBMM alors que j’y suis allée au moins trois fois cette semaine. Je sonne à l’accueil, MORTIFIÉE mais déter. Ils me disent un truc genre « ui ? » je dis « c’est Sloane Carver, la pupille de Cormag » et j’ai pas le temps de dire que j’ai oublié mes papiers dans la salle qui m’a été prêtée (ce qui est vrai j’avais TOUT PRÉVU, quel bel alibi) que ça s’ouvre. On ne demande rien à l’entrée, on me fait des jolis sourires polis. Je trace dans la-dite pièce où mes affaires ne sont plus.

Ce qui est con, parce que j’ai mes faux papiers en poche (ceux qui disent que j’ai vingt piges) mais les vrais… les vrais… purée.
Mais bon.
Voilà.
Tant pis.

Je trace discrètement et ne croise personne, lisse mes cheveux pour la milière fois. Robe moulante comme jamais mais pull jumper crop top par dessus, baskets mais talons dans le sac. Mon corps scande, du, cul, du, cul, du, cul, j’vous juste c’est comme ça, et j’essaie d’étouffer ça en ouvrant la porte et lâchant très sereinement.

— Hey. On va danser ?

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Alec Meyer
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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyDim 21 Fév 2021 - 23:20

Ce qu’Alec aimait dans son métier, en dehors de la dimension de sauver des vies et de soulager des douleurs, c’était la diversité. Les jours se succédaient, mais ne se ressemblaient pas et il y avait toujours autant de travail. Des gens malades, des gens qui se blessaient et, évidemment, toujours des bagarres entre sorciers noirs et Orpheo. Ça donnait des plaies béantes, des brûlures intenses et beaucoup de blessures magiques à soigner. De quoi s’immiscer entièrement dans le travail et oublier tout le reste. Et, l’avantage supplémentaire d’être directeur général de l’IBMM de Strasbourg était que personne ne venait lui parler de ses trop nombreuses heures supplémentaires. Tout pour passer le moins de temps chez lui et, surtout, le moins de temps possible à dormir.
Lorsqu’il fermait les yeux, des visages défilaient sur des corps nus. Deux visages en particulier, Sam et Remy. Il pensait que l’image de son ancienne meilleure amie avait finalement réussi à déserter ses cauchemars, mais apparemment l’arrivée de Sam – Sam qui était toujours autant mineure – dans sa vie avait tout remué en lui.
Et désormais ses cauchemars se mêlaient à son immoralité de fantasmer sur une gosse de 17 ans alors qu’il en avait 36.

Quand la tension devenait trop fort, qu’il n’arrivait plus à la soulager lui-même, il sortait pour rencontrer d’autres corps, d’autres lèvres. Mais il n’arrivait jamais à aller jusqu’au bout. Quelque chose était noué en lui. Même quand il était clair que la femme avec laquelle il avait passé la soirée avait bien plus que la trentaine, même quand il revoyait ses anciennes amantes, ses anciennes amies… C’était éminemment frustrant, parce que ça ne lui était jamais arrivé ce genre de choses. Bon, peut-être de temps en temps, mais très rarement.
Et depuis un peu plus d’un mois c’était à chaque fois. Avec chaque corps. La seule manière qu’il trouvait de bander, c’était d’imaginer les yeux trop bleus de Sam sur le visage de son la femme en face de lui. Mais ça ne durait jamais assez longtemps.

Alors le travail. Il était encore tôt et il y avait toujours à faire à l’IBMM, comme le confirmait la pile de dossier en face de lui. Pas le plus fun, mais une bonne manière de penser à autre chose et de ne pas se retrouver à se branler, tristement, dans ses toilettes.
Il était tellement enfoncé dans les mots et les nombres sur les papiers qu’il entendit à peine la porte s’ouvrir et ne leva même pas la tête, imaginant que ça devait être sa secrétaire qui lui annonçait qu’elle rentrait.

– Hey. On va danser ?

Ok. Il connaissait cette voix pour l’avoir trop entendu murmurer son prénom dans ses fantasmes. Sam, en robe extrêmement courte et avec un pull dessus qui ne cachait absolument pas la longueur enivrante de ses jambes.

– Hey.

C’était comme si son cauchemar était devenu réalité. Elle était beaucoup trop sexy, beaucoup trop tentante et venait de lui balancer, comme si tout ce qui c’était passé entre eux n’était jamais arrivé, comme si leur dernière conversation n’avait pas existé, qu’elle voulait aller danser avec lui. Pire idée, du monde.

– Ok pour danser.

Pire idée du monde donc, à laquelle il venait de dire oui. Mais que pouvait-il bien se passer dans son cerveau, à quel moment était-il devenu aussi bête ?
Il laissa sa blouse sur sa chaise et attrapa sa veste qu’il mit sur ses épaules, essayant d’éviter le regard de la jeune femme qui semblait l’ensorceler. Arrivé à sa hauteur, il ajouta :

– Juste pour danser.

Comme si ça pouvait être juste pour danser. Comme s’il avait vraiment envie de danser d’ailleurs, et non pas de s’enfermer avec elle dans son bureau et de la prendre sans attendre sur la moquette.

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Apprentie Exorciste
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Sam Carver
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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyDim 21 Fév 2021 - 23:54

Les secondes deviennent des minutes. C’est sûr, le temps s’est dilaté, et je suis coincée au moment exact où il lève les yeux pour me voir et ouvre la bouche pour répondre. J’ai pour preuve tout ce que j’ai le temps de penser avant qu’il ne puisse émettre le moindre son (ce n’est absolument pas une quantité de pensée raisonnable, m’voyez).

— Hey.

Okay c’est pas du tout une réponse ça. Elle ne relâche pas son attention, le souffle court mais maîtrisé. Au moins, il ne lui a pas jeté sa pile de dossiers à la face. Hors de question de dire le moindre mot sur ce qu’il s’est passé avant, toutes les histoires, là. Elle frissonne, crispée à l’idée d’un rejet, comme quelqu’un contractant son muscle pour s’apprêter à encaisser l’impact.

Impact qui ne vient pas, au demeurant, puis qu’il dit.

— Ok pour danser.

Il ne pose pas de questions.
J’étais sûre qu’il serait au travail, alors qu’honnêtement, il est vraiment tard. C’est pas normal d’être au bureau tard. Heureusement que je ne capte rien de lui, je suis sûre que son placard à cadavres est plein, mais plein…

Il se lève ; il me rend quasiment vingt centimètres. J’fais quoi, cinquante kilos pour un mètre soixante cinq ? Il doit frôler le mètre quatre-vingt-cinq pour ah, vraiment plus de soixante dix kilos. Je suis obligée de lever la tête pour le voir alors qu’il met sa veste. Fou comme le dernier souvenir de la boîte est vif, là, tout d’un coup. Je déglutis mais lui tourne le dos.

— Juste pour danser, il rajoute.

Haha !
C'est dommage en vrai.
Hahaha. Une pointe d’inquiétude dans sa voix (oh vraiment, en vrai, je comprends. En vrai de vrai, là, je comprends, la dernière fois qu’on s’est vus, c’était.. c’était… enfin voilà.). Je hausse un sourcil en secouant la tête :

— Mais qui a parlé de plus, voyons ?

Ça va, j’ai compris, je suis MINEURE, une ENFANT. J’espérais avoir mal compris, ceci dit, mais je me glisse tout de même dans les couloirs bureaucratiques et médicaux sans bruit. J’ai l’impression de maîtriser la situation, bien plus que la dernière fois. J’ai proposé, il me suit. Je sais où on va, je l’entraîne, je connais la club, j’ai mes faux papiers.

Bon, je suis ivre et pas lui (l’a-t-il remarqué ?) mais avec les litres ingérés sur ce dernier mois, réellement, je pourrais presque faire une compétition avec Nawel. Presque. Dans quelques années.
J’attends ma majorité pour me droguer, ou un peu après. Une sombre histoire de cerveau en développement qu’elle m’a collé dans le crâne et que j’arrive plus à me faire sortir de là.
Ou la majorité US.
Ou la trentaine.
Après, quoi.

Elle fait tout pour penser à toute allure et déverser l’énergie électrique qui lui scie le corps. Presque littéralement. Elle se sent échauffée à bloc, hyper consciente d’Alec qui marche à côté d’elle. Comment son dos roule, son air je suis là mais j’y suis pas vraiment, ses mains, ses mains, ses mains.

Ses mains, ses mains
, ses mains.

Le Uber nous attend dehors. L’application de la liberté un peu, right ?

— À La belle, ça te va ? C… La belle électrique*.

J’ai failli dire c’est pas loin de chez toi, haha, mais je veux pas paraître lourde, c’était un vrai argument de base genre, hey, même amoché tu pourras rentrer chez toi à pieds sans mourir, cool non ? Même si je suppose qu’il ne craint pas le prix des taxis, vu le whisky…

Bref.

Je dis pas non plus que j'ai des potes là-bas ; qui aurait envie de faire la fête avec une meute de lycéens ? De petits jeunots ? Même pour danser ?
Sûrement pas lui, avec mon âge sous le nez aussi... de manière aussi ostentatoire.

La berline traverse Strasbourg sans bruit. Surchauffée.

Elle disait quoi, Nawel ? Qu’il survivrait ?

J’enlève mon pull en le regardant droit dans les yeux.

Chacun sa danse, Alec. Chacun sa danse.


(*ouais c'est à Gre je m'en fou j'adore ce nom)

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Alec Meyer
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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 0:30

Qu’est-ce qu’il faisait ? À quel moment ça avait coincé dans sa tête pour dire oui après tout ce qui s’était passé. Après l’humiliation cuisante que lui avait faire subir Cormag, après le poids de la culpabilité énorme qui s’était abattu sur ses épaules en apprenant que Sam était mineure, et après toutes ces images d’elle dans sa tête. Comme si passé la soirée avec elle dans une boîte de nuit où il finirait très certainement ivre pouvait décemment être une bonne idée et faire arrêter le film érotique avec le visage de Sam qu’il se projetait dans sa tête.
Quel con.

– Mais qui a parlé de plus, voyons ?

Absolument tout son corps, et ses pensées, et ses rêves du mois précédent. Mais sérieux, comment était-il possible qu’il ne puisse pas se détacher d’elle alors qu’il était certain que, si elle n’avait pas été mineure, il l’aurait tout simplement oubliée. C’était bien parti pour, d’ailleurs, avant cette fameuse scène à l’IBMM.
Mais il fallait croire que ce qui les pensées qui le dégoûtaient dans sa tête étaient justement la chose qui l’attirait vers Sam.
Et puis elle avait bu. Elle sentait l’alcool et ses yeux – toujours ses yeux beaucoup trop bleus – pétillaient bien trop fort. Même si, au final, il ne l’avait pas vu tant de fois que ça – en vrai, parce que dans ses rêves ça éclatait tous les scores –, il connaissait assez les gens ivres pour remarquer cela.
Est-ce que, réellement, ça pouvait bien tourner ?

Ils marchèrent dans les couloirs de l’IBMM, Alec prenant garde de maintenir une certaine distance entre lui et la jeune femme. Les lieux sont relativement vides, mais il n’a tout de même pas envie d’entendre jaser dans son dos pendant des mois… Et en même temps, il aimerait pouvoir attraper sa main, comme dans ce bar la première fois. Attraper sa main et l’emmener dans un lit, n’importe lequel, juste tous les deux.
Il n’existait vraiment aucun bouton pour arrêter ses pensées ?
Ils montèrent dans un Uber. Une fois de plus, c’était elle qui l’avait commandé et donc elle qui le payait. Alec trouvait ça mignon, même si ça le déstabilisait beaucoup. Il se demandait s’il devait lui offrir un verre pour la remercier, et d’un autre côté, ça lui paraissait la pire des idées.
Et puis bon, la protégée de Cormag devait gagner bien assez d’argent de poche vu la thune du bonhomme.

– À La belle, ça te va ? C… La belle électrique.

Il hocha la tête, tout lui allait. Il espérait simplement ne pas croiser trop de personne travaillant à l’IBMM, mais se disait qu’avec l’ivresse, la moiteur de l’endroit et la nuit qui envahissait tout… Et puis ils n’y allaient que pour danser, non ?
À côté d’elle, il la sentit bouger et coula un regard vers son corps. Son corps qui avait perdu son pull et dévoilé le haut d’une robe particulièrement moulante. Sam avait l’air de tout sauf d’une gamine de 17 ans.
Il déglutit.

– Tu es superbe.

Il se demande si, depuis leur aventure ensemble, elle avait vu d’autres hommes, connu d’autres corps. Si ce qu’ils avaient vécu ensemble avait réveillé quelque chose ensemble et, surtout, si un autre que lui avait réussi à la faire jouir.
Virilité stupide.

– Sam, je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée tout ça.

C’était vraiment le bon moment pour y penser. Dans le Uber pour la boîte. Alors qu’il aurait pu simplement prétexter trop d’urgences à régler et la renvoyer dans les jupes de Cormag quelques instants auparavant. Histoire de terminer sa soirée en tête à tête avec ses dossiers et une bonne dose de frustration.
Mais ça brûlait trop fort dans son ventre et, sans qu’il comprenne pourquoi et comme pour corroborer ses paroles, il se propulsa contre elle, glissa une main sous sa nuque et l’embrassa à l’arrière du Uber.
Meilleure idée, du siècle.
Cette fois-ci, il n’avait pas demandé la permission, il n’avait pas attendu le bon moment, ni l’ivresse pour le faire. Il l’avait juste fait, parce que ça criait trop fort dans ses entrailles. Le guérisseur espérait simplement qu’elle le repousse si elle n’en avait pas envie et, surtout surtout, que la bête ne hurle pas trop fort en lui pour qu’il puisse l’entendre.

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Sam Carver
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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 11:23

Il la regarde exactement comme elle le veut, comme elle le souhaite, le désire. Pourtant ses mots disent le contraire ; elle connait bien la chanson. Ce qu’on devrait faire mais ce qu’on ne veut pas, ce qu’on ne devrait pas faire en ayant pourtant tant de désir… Elle l’observe la déshabiller des yeux sans savoir l’issue de ce moment. Les chaînes de ses valeurs sont-elles si solides que ça ?

— Tu es superbe.

Elle ancre son regard dehors, par la fenêtre, là où il n’est pas. Elle n’en a rien à foutre qu’il commente son corps, ses choix de fringues, ses cheveux, le tissu moulant sur sa petite poitrine, ses hanches, ses jambes. Elle se fiche des mots à vrai dire.

– Sam, je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée tout ça.

Le fait qu’il utilise mon prénom me fait soupirer ; va-t-il à nouveau me prendre de haut ? Je ne peux pas prétendre ne rien chercher, mais il est dans cette voiture avec moi et je ne l’ai pas forcé. Il aurait pu dire non, il peut encore sortir de cette voiture. Je m’apprête à lever le bras pour faire signe au chauffeur, arrêtez vous deux minutes, je vous paierai le en plus, le temps de descendre, de dire à Alec, ben, rentre alors, moi j’y vais quand même, fumer une clope dans le vent glacial de Strasbourg pour éventer son désir et puis voilà.

Mais c’est pas du tout ce qu’il se passe. Subitement il est sur moi, il m’attire à lui, son odeur m’englobe en entier et son désir aussi, rien à voir avec la magie, tout avec le langage que m’offre son corps. Ses lèvres sont pressantes contre les miennes, j’ouvre la bouche pour sentir sa langue, des soubresauts pleins le bas-ventre.

Je sais de quoi j’ai l’air, à l’arrière d’une berline, à chauffer un gars qui à sûrement l’air de l’archétype du gars marié, plus âgé, je n’ose pas regarder dans le retro l’oeil du chauffeur. J’adorerais en avoir rien à foutre mais ce n’est pas le cas.

Et puis j’ai plus vraiment envie d’aller en boîte, n’est-ce pas ?

Ah ! Autant pour celle qui croyait tout contrôler. Elle hésite à le repousser, lui dire, mais enfin, Alec, on avait dit juste danser, et puis, lui offrir un regard en dessous en remontant sa robe ostentatoirement, mais elle se dit qu’elle joue déjà avec le feu, le repousser et dire non alors qu’elle veut dire oui, ça lui semble jouer trop dur sur la corde raide de sa non-majorité.

Tout se bouscule, on arrive devant La Belle.
Je suis trempée, déjà.
J’ai plus envie d’aller danser.
J’ai pas non plus envie d’aller faire genre, de m’effleurer des inconnus. J’ai pas envie de perdre patience et de l’entraîner dans des toilettes crades.

J’ai très envie de fumer, pour aérer l’instant, éloigner les blocs de tensions qui me rendent dingues. Mais pas envie de briser ça non plus, cette instant dur.
Je repousse Alec, tend deux billets au chauffeur en prenant bien garde de toucher sa main, floutant la soirée, ce qu’il vient de voir déjà, pulsant de sons blancs et de confusions, je veux qu’il oublie et qu’il s’en tape alors que j’intime :

— Roulez.

Ma magie me brûle littéralement le bout des doigts, mal maitrisée, sèche et électrique.

Mais avant qu’elle ne le réalise vraiment, elle est à califourchons sur Alec, la tête vibrante de puissance et de sexualité, une main pressée sur son jean juste à côté de sa virilité, sa bouche sur celle de l’autre.

Qu’il dise son adresse s’il sait ce qu’il veut, qu’il me repousse si ses valeurs le musellent. Mais elle rajoute tout de même, les lèvres à son oreille :

— C’est différent avec toi.

Pense aux autres, aux autres avec qui c'est pas toi, toi qui me fait déborder et éclater, toi qui me rend idiote et pleine de faux-semblants, moi nue, avec ou sans toi, toi qui voudrait lâcher l'affaire mais retient tout, en bloc, comme pour combler le vide acide qui te ronge.

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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 12:18

Une partie de son cerveau aimerait qu’elle le repousse, qu’elle lui dise que ce n’est pas raisonnable, qu’ils n’ont parlé que de danser, rien de plus, et surtout pas ça. Mais tout le reste de sa tête a peur que Sam le rejette, qu’elle lui dise non et qu’elle se fasse désirer. Le supporterait-il ? Sans doute pas. Sans doute alors qu’il n’irait pas danser, qu’il demanderait au chauffeur de la lâcher là en pleine rue, histoire de rentrer dans le froid avec l’espoir que l’air glacé du mois de février annihilerait un peu sa frustration.
Elle ne le repoussa pas. Leur langue s’accrochèrent furieusement et il sentit la chaleur de son corps tout contre le sien. Comment pouvait-elle avoir aussi chaud avec aussi peu d’habits sur elle ? En plein milieu de l’hiver ? Mais lui non plus n’avait pas moins chaud, il bouillonnait, avait envie de tellement plus, savait qu’il avait franchi la ligne de trop – mais n’était-ce déjà pas le cas au moment où il avait accepté de l’accompagner pour danser ? – et qu’il n’y avait plus de retour possible en arrière. Il n’oubliait pas sa jeunesse, ses 17 ans et l’immoralité de tout ce qu’ils étaient en train de faire, mais ça ne faisait que renforcer la rage en lui.
Il ne s’était jamais connu comme ça.
Et ça l’effrayait un peu, mais c’était incontrôlable.

La voiture ralentit et la jeune femme s’éloigna de lui. Son cœur se serra un peu dans sa poitrine. Il n’avait aucune envie de descendre, de devoir gérer les lumières saturées de la boîte, l’alcool sur la peau des autres, le jeu de la drague et de la séduction alors qu’il lui semblait qu’ils avaient tous les deux déjà dépassé ce point.
Mais Sam ne devait être arrivée au même raisonnement, car elle se pencha vers le conducteur, lui tendant deux billets et effleurant au passage la main de l’homme. Il reconnut la magie dans l’instant, il sut qu’il s’était passé quelque chose dans ce moment, mais quoi exactement ? Lui avait-elle intimé de respecter leur intimité ?
Il s’en fichait, il la voulait toute entière et n’en avait rien à faire du jugement d’un parfait inconnu qu’il ne reverrait jamais de sa vie. Pas à ce moment-là, pas alors que son corps était aussi tendu.

– Roulez.

Et Alec lui balança son adresse avec empressement, comme si le dire plus vite allait accélérer les choses, leur permettre de se téléporter chez lui.
Sam se positionna alors à califourchon sur lui, toute pudeur oubliée et le guérisseur fut alors certain qu’elle avait manipulé l’esprit du conducteur pour qu’il ne voie pas tout cela ou qu’il oublie la scène.
Sa main glissa contre son jeans, caressant son sexe à moitié tendu sous le tissu. Il passa ses grandes mains autour de sa taille – elle lui parut tellement frêle – avant d’en passer une sous sa robe, venant doucement frotter sa culotte déjà trempée.
Impossible de revenir en arrière.

– C’est différent avec toi.

Et c’était différent avec elle aussi. Il aurait aimé trouver les mots pour le lui dire, pour qu’elle sache que ce n’était pas un coup d’un soir juste comme ça, que c’était devenu plus et qu’il y avait cette férocité en lui qui rêvait d’elle.
Tout le plomb dans son estomac.
Mais la voiture était arrivée en bas de chez lui alors il tendit une main pour ouvrir la portière, retenant avec son bar Sam contre lui, n’avait plus envie de la lâcher. Comme si, si d’un coup il se retrouvait un peu trop loin d’elle, plus en contact de sa peau, il réaliserait qu’elle n’avait que 17 ans et arrêterait tout.
Il la porta jusque chez lui, oubliant le Uber et son chauffeur aussitôt qu’il eut claqué la porte derrière lui. Elle était légère dans ses bras, ses longues jambes serrées autour de lui, des jambes qu’il avait envie d’écarte pour mieux la pénétrer, toujours plus profondément. Pour fouiller sa poche et trouver les clés de chez lui, il n’eut d’autre choix que de la plaquer contre le bois, la retenant d’une main, ses lèvres toujours fermement accrochées aux siennes. Il eut l’impression que la clé mis des heures avant d’enfin glisser dans la serrure et de tourner, révélant son appartement.

Alec balança ses clés dans un coin au hasard, se dirigeant ensuite immédiatement sur son canapé sur lequel il renversa Sam. Pas le temps de grimper les escaliers ou de s’embarrasser de détail, c’était trop urgent dans son bas ventre. Il ôta sa veste, sa chemine et son jeans, se retrouvant en caleçon à se glisser aux côtés de la jeune femme, ses lèvres rattrapant immédiatement leur retard et sa main glissant dans sa culotte, s’imprégnant de l’humidité entre les cuisses de la jeune femme.

– J’ai pas arrêté de penser à toi.

C’était sorti tout seul, le répit de la bête.

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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 12:50

Tout tourbillonne autour de Sam qui ne sait plus vraiment où elle en est, la main de l’inconnu tout sur elle, bientôt dedans, ça allait à une allure qu’elle ne maîtrisait plus du tout, plus vraiment. Elle est portée jusqu’à l’appartement, ses jambes autour d’Alec sans plus le lâcher, sans plus respirer non plus, déboussolée par la violence de ses envies.

Il lui semble qu’en arrière plan joue cette chanson qu’elle détestait, son père qui fredonnait le couplet français, ça disait des trucs, De l'amour ou d'la haine, qui donc aura bon dos ?, J'ai donné ma main à l'Enfer, Serait-ce la bête, serait-ce la bête ou bien l’obsession ? et ça lui semble bien coller là, même si à l’époque elle n’avait pas compris les paroles, cette question entêtante, la bête ou l’obsession ?


Il se désappe en deux deux, je me débarasse de ma robe dans un coin, au diable les collants que je troue dans ma débauche. Il dit « J’ai pas arrêté de penser à toi. » et j’pense fort on n’a pas idée de donner tant de pouvoir à une gamine de dix-sept ans, de lui donner tant de confiance en son corps pour faire dérailler les principes, les vies et les gens. On n’a pas idée de lui faire réaliser ce qu’elle tient au creux de ses jambes, une chute de rein, des lèvres peintes.

Elle voudrait se débarasser de sa culotte et laisser rouler les choses — elle sait que c’est ce qui est attendu d’elle à cet instant. Que c’est pour ça qu’ils sont là, qu’elle est responsable de son arrivée, à moitié nue, sur ce canap, qu’elle a dit au chauffeur de rouler, mais subitement elle n’assume pas. Sa tête vrombit de tout ce qu’il se passe et ça va trop vite pour elle, tout simplement, gavée de fourmillements. Ça dérape et elle ne contrôle rien — et puis elle a bu, alors, elle voudrait juste une prise sur quelque chose, sur le monde, sur sa capacité à décider et à choisir mais aussi à, à maîtriser, à maintenir à distance à
ouais

Attend, souffle-t-elle, à bout de souffle contre sa bouche,


à avoir le choix
un souvenir tout dégueulasse se coule sur elle et elle se décolle d’Alec, une main fermement sur son torse.
Hors de question d’être fébrile, indécise. Mon coeur à 120 battements par minutes.
Hors de question d’avoir l’air brisable.
Ou de paraître mon âge.
[i]
Elle refuse de paraître faible ou fragile ou débordée ou humiliée et rattrape la situation.

Contrôler, contrôler, contrôler.

Elle l’assied, se laisse choir à genou entre ses jambes sans le quitter des yeux. Attrape le caleçon, iris contre iris, toujours subjuguée par le silence absolu qu’elle tire de l’homme. Elle prend sa verge d’une main, passe le pouce sur le gland, en embrasse juste le bout, fait courir sa langue dessus sans le prendre en bouche pour autant.

Comment savoir ce qu’on fait quand on ne l’a jamais fait ?

Elle a lu, beaucoup (Jouissance Club lui a fait ouvrir de grands yeux ronds), parlé, beaucoup, avec Maud, Nawel, Martin. Mais ça reste très différent avec le fait de le faire en vrai, le goût, l’odeur. Elle connaît bien l’histoire du gag réflexe et se force à mettre au placard tous les « et si » et de comment elle pourrait s’avérer être ridicule, fait durer le moment où elle ne titille que la partie la plus sensible avant de le prendre en bouche entièrement.

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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 13:24

Pas le temps pour les préliminaires, il avait trop envie de la pénétrer entièrement sur ce canapé, sans s’embarrasser des détails. Mais une voix l’arrêta en plein élan.

– Attend.

Il se demanda comme il eut la force de l’écouter, de ne pas faire la sourde oreille et d’utiliser ses muscles pour bloquer Sam. Et en même temps, ce fut de réaliser qu’il pouvait avoir de telles pensées qui le bloqua sur place. Ça allait vraiment trop loin, il devait reprendre le contrôle sur son corps.
Sam posa une main contre son torse et il obéit, reculant sur le canapé retenant la bête dans ses entrailles à bras-le-corps. Il ne pouvait pas laisser tout jaillir comme ça et salir de ses éclats coupant la jeunesse devant lui.
Jeunesse dont la beauté presque nue devant lui le faisait bander encore plus dur, tellement dur que ça lui faisait mal.

Elle l’assit, puis se posa devant lui, ses genoux contre le parquet, ses yeux emprisonnant les siens. Sa main caressa sa verge et il frissonna à ce simple contact, n’osant pas imaginer la suite. Sa bouche ensuite s’égara sur le gland, d’abord en légèreté avec le bout des lèvres, puis plus intensément avec sa langue contre les veines qui palpitaient.
Il eut envie de l’attraper, de la retourner sur le canapé et de la prendre en levrette.
Mais il ne bougea pas, attendant le moment où enfin elle le prit dans sa bouche, l’avalant sous ses grands yeux bleus, toujours aussi profonds. Alec se demanda si c’était la première fois qu’elle faisait ça, ça n’en avait pas vraiment l’air. Bien sûr il avait connu mieux, mais aussi pire – les dents, toujours les dents –, ce qui au fond ne voulait rien dire. Avec l’accès au porno et tous les conseils qu’on pouvait trouver en ligne, la libération de la parole… Et puis lui-même avait connu sa première pipe avant sa première baise, parce que ça se faisait, parce que c’était la classe de pouvoir s’en vanter au lycée après ça. Mais ses pensées se perdirent, happé par la seule certitude que lui, en tout cas, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas autant désirer quelqu’un.
Pour une fois, il eut la décence de ne même pas penser à Remy.

Les battements de son cœur s’intensifièrent un peu plus et il se concentra pour ne pas jouir trop vite, mais réalisa rapidement qu’il serait vite incapable de se retenir plus longtemps.

– Sam, Sam je…

Sa voix lui parut comme étrangère à sa bouche, tellement elle était saturée de désir.

– Sam, si tu continues je vais jouir.

Il n’avait pas envie de tout lâcher dans sa bouche sans savoir si elle était d’accord pour cela, ou de se retirer au dernier moment pour jouir sur son visage ou ses seins. Même si c’était très tentant, elle était jeune, ils n’en avaient jamais parlé et les cris de la bête dans son ventre ne parvenait pas à étouffer l’importance du consentement dans son esprit. Évidemment que l’idée qu’elle recueille son sperme dans sa bouche l’excitait terriblement – surtout compte tenu du climat qui régnait dans sa tête –, mais pas ainsi, pas d’une manière détournée.

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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 16:47

Elle se demanda ce qu’aurait pensé Sam de dix ans de tout ça. Elle aurait trouvé ça normal, peut-être. C’était avant qu’elle se reconstruise une vision du bien et du mal, de la normalité, du monde adulte aussi. La Sam de treize ans aurait peut-être été choquée.

Sûrement.

Si peu d’amour, si peu de tendresse, de douceur. Juste une envie, se soulager avec l’autre, se soulager du désir si impétueux qui lui roule dessus. Peut-être que l’aube lui apportera un sentiment de saleté, comme si elle avait été abîmée, décousue aux coutures.

— Sam, Sam je…

Elle sait ce qu’il vadire sans savoir dans quoi elle s’embarque. La voix tendue de l'homme qu'elle connait si peu lui paraît tout sauf maîtrisée, vulnérable.
Se sent-il aussi vulnérable qu'elle quand il lâche prise ?
Toutes les sensations lui semblaient étranges, pas familière, elle n’est définitivement pas à l’aise.
Hein.
Mais qui le serait avec un sexe dans sa bouche pour la première fois, finalement ?

— Sam, si tu continues je vais jouir.

Un noeud se tord dans son ventre, elle a mal aux maxillaires. Ça lui semble tout à fait irréel, ce qu'il se passe.
Elle voudrait s’arrêter ; elle voudrait continuer. L’idée du sperme dans sa bouche ne la fait pas rêver, l’idée d’avoir autant de pouvoir sur ce mec là beaucoup plus. Sans trop savoir pourquoi d’ailleurs, outre le fait d’être plutôt jolie, tout joue en sa défaveur, trop jeune, inexpérimentée, pupille de Cormag, c’est sa faute si ce dernier l’a humilié, et lui, il est plutôt riche, plutôt puissant, beau, musclé, prisé ?



Avec qui tu baises, Alec ? Quand t’as du temps et de l’envie, avec qui tu baises ?
Je me surprends à une pointe de jalousie, à vouloir avoir son désir en entier, pas ses câlins ou son quotidien mais ce sexe impétueux doit n'être qu'à nous, comme si j'avais besoin d'être spéciale.
Alors que je ne le suis pas.
Je continue, essaie de le prendre plus profondément, plus vite, les lèvres dures et serrées sur sa verge, la mâchoire grande ouverte jusqu’à ce qu’il vienne.

J’ai fait venir quelqu’un avec ma bouche.

Je sais que le cumul du désir, la tension et la frustration ont sûrement beaucoup plus à voir avec ça que réellement mon savoir-faire.

Aucune idée de comment je m’en suis retrouvée là. Je m’efforce à garder un visage neutre, regarde Alec, avale. J’sais pas si j’suis censée, j’sais pas en quoi c’est excitant (ça semble l’être pour eux, pourquoi, aucune idée) mais c’est des on-dits, et j’peux pas exactement me baser sur des choses empiriques.

Je me relève, les genoux sur le sol dur ont rougi. Je ne sais pas comment ça marche putain, je déteste être là à pas savoir, son désir à lui a terminé dans ma bouche, mais le mien, brûlant, lesté dans mon bas-ventre gronde, rôde, à peine apaisé par la prise de pouvoir. Je ne sais pas s’il peut jouir deux fois de suite ? C’est beaucoup ? C’est pas infini pour eux je crois.

Je sais pas.

J’enlève ma culotte, me détache les cheveux, marche pieds nus vers sa cuisine pour me rincer la bouche. Je lui roulerai bien une pelle avec lui-même sur ma langue mais pas sûre que ça soit très bien venu.

Quand j’aurais mieux compris les règles du jeu…

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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 18:21

Sam n’arrêta pas le manège de sa bouche sur sa verge. Il lui sembla même qu’elle accélérait le mouvement, mais peut-être n’était-ce qu’une projection se son propre désir et la vue de ses lèvres si rose, si rose, autour de son sexe dressé.
Il prit ses mouvements comme une forme de consentement – de toute façon il était bien incapable de se retenir plus longtemps – et lâcha tout. Son sexe, son corps, le cadre qui l’entourait. Un instant il se sentit déconnecté de la vie réelle dans un orgasme étonnamment puissant et pas simplement mécanique qui le laissa, un instant vidé, sur le canapé.
Il avait envie de sucre.
Comme dans toutes les situations qui exigeaient de lui qu’il se donne d’une manière ou d’une autre – la guérison, les larmes, le sexe –, l’envie de sucre s’insinua en lui. Si Remy avait été là, elle se serait certainement moquée de lui et de son avenir certain en tant que grand diabétique. Mais elle se serait également levée après l’avoir vidé pour piocher une glace dans son congélateur qu’elle serait venue partager avec lui, s’amusant parfois à faire tomber le liquide froid sur son corps encore bouillant.
Mais Remy n’était pas là. Sam était là.

Il la vit avaler le liquide blanc puis se relever, comme un peu perdu. Il aimerait l’attraper par la main, la prendre dans ses bras et l’embrasser, mais elle était déjà dans sa cuisine, ayant abandonnée sa culotte au passage et penchée au-dessus du lavabo, à boire de l’eau. Il se demanda si elle faisait ça à cause de lui – pensait-elle que ça le dégoûtait de goûter à ses lèvres après qu’elle ait avalé une partie de lui-même – et s’il devait lui dire que ce n’était pas nécessaire, que ça ne le dérangeait pas, que ce n’était pas la première fois, ni la plus extrême – il avait embrassé des langues qui avait léché des endroits bien plus aventureux de son anatomie. Mais ça aurait été sans doute maladroit et peut-être qu’elle ne faisait pas ça pour lui, mais qu’elle pensait à elle, que ça la dégoûtait d’avoir senti ce liquide poisseux dans sa gorge et qu’elle avait besoin de l’effacer avec un peu d’eau.

Alec poussa sur ses mains pour se relever, ses pieds surprit par la fraîcheur sur parquet et se dirigea vers la jeune femme, oubliant le congélateur pour se concentrer uniquement sur elle. Son bras droite entoura sa taille, sa large paume recouvrant presque entièrement son ventre, pendant que sa main gauche descendait entre les cuisses de la jeune femme, caressant son pubis avant de descendre, descendre, rencontrer la moiteur entre ses jambes et stimulant son clitoris, comme il l’avait vu faire pendant leur première nuit ensemble.
La bouche de l’homme se fraya un chemin entre les mèches brunes, cherchant une gorge à lécher. Il savait qu’il n’arriverait pas à rebander tout de suite – s’il avait encore eu vingt ans, peut-être, mais pas à trente-six, malgré la magie, malgré le sang de sorcier qui coulait dans ses veines –, mais il était hors de question qu’elle reste sur sa fin. Un peu parce qu’il pensait à elle et à la frustration de voir venir jouir l’autre sans parvenir à le faire.
Surtout parce qu’il n’avait pas envie de la voir se rhabiller et s’éclipser de chez lui aussi tôt.

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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 20:23

Il la rejoint, et elle n’a pas besoin de pouvoir pour comprendre que tout s’est déséquilibré. Son feu à brûlé, le combustible n’est que braises, encore chaudes, certes, mais alors qu’il s’approche, son feu à elle claque en frustration. Il la touche, de partout, mais elle aspire un peu d’air, essaie de se concentrer sur la sensation de sa pelote de nerf sous les doigts d’Alec. Elle meurt d’envie de jouir, de l’avoir, elle aussi, sa petite morte, mais subitement il fait vraiment trop chaud, elle a l’estomac dans la gorge, il fait chaud, vraiment chaud, elle se sent mal, ça va pas ouf, elle se sent perdre pied, les mains tremblantes accrochées au comptoir.

Je sais que la culotte au sol était une invitation, mais le sang qui m’étreint le visage est vicié, l’alcool dans mon estomac le brûle, je ne sais pas pourquoi, je me sens trop vue, pas à égalité, il me regarde trop.

Savoir offrir et recevoir.

Son corps s’emballe et elle voudrait haleter — mais ça serait avouer que ça va pas là, et quelle faiblesse, qui va mal alors qu’on essaie de la faire jouir, et pourtant, une pellicule recouvre son dos subitement gelé.

D’accord, me dis-je à moi même, d’accord. Ne pas se mettre soi-même aux oubliettes, endurer un malaise sans prix, sans victoire, sans intérêt. Je le repousse gentiment, avec toute la délicatesse que je peux accumuler au bout de mes doigts. Je détaille ses cuisses, le V qui invite le regard jusqu’à son sexe, ses abdominaux taillés dur, son cou, ses yeux.

J’ai l’impression de le connaître un peu, mais c’est dérisoire. Pas que ça soit important qu’il soit un ami ou non à cet instant.
J’peux pas.

Je secoue la tête sans le lâcher des yeux avec de me glisser dans l’ombre du salon qu’on n’a pas pris la peine d’allumer. Je sens mon clitoris palpiter du vide laissé mais c’est ok, le voile d’inquiétude se pose j’ai peur de vomir si je me mets à parler. J’ouvre juste mes paumes vers lui, doigts levés, l’air de dire, mollo mollo, tout va bien, je me resape, les collants sont morts, pas de collants donc, mais Avril sera clément avec moi, n’est-ce pas ?

Que dire maintenant ?

Désolée j’ai juste vraiment envie, non, non non, besoin de prendre l’air, de m’asseoir aussi. De fumer une clope avec mes pensées redevenues libres, sans faire genre de quoi que ce soit, laisser éclater ce bouclier que j’ai pas la force de traîner plus loin. Jouir seule sous ses yeux, debout, non, non non non.

Mais pourquoi dire je vais prendre l’air quand on n’est pas sûre de vouloir rerentrer ?

Dire la vérité, would it take away the sting for a minute ?
Mais quelle vérité ?

Je me coule dehors sans un mot, dommage qu’il soit pas, je sais pas, devin, pour comprendre que ça craint pas pour lui, j’ai juste, pas, pas, pas,… je sais pas. J’ai les joues cramoisies quand j’enfile mon pull, les joues échauffées, j’allume une clope alors que le froid et la nuit m’attrapent ensemble, me laissent descendre de dix étages d’un coup.

Voilà.

J’suis montée trop haut, je manquais d’air, Alec. J’vais y aller, Alec. T’es beaucoup pour moi, Alec. Trop pour moi, Alec. Laisse-moi dehors, Alec.

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MessageSujet: Re: Jeudi 22 avril [NC -18]   Jeudi 22 avril [NC -18] EmptyLun 22 Fév 2021 - 22:43

Quelque chose n’allait pas. Quelque chose n’allait pas et ça commença à taper dans le ventre, dans ses fêlures les plus profondes. Alec sentit le froid sur la peau de Sam, il la sentit trop tendue, pas la bonne tension, pas le bon moment. Incapable de se laisser aller complètement entre ses draps, de laisser ses jambes trembler sous sa peau.
Elle le repoussa et ce simple geste fut pour lui d’une violence terrible. Celle de décevoir, d’être rejeté, de ne pas être désiré alors qu’il l’avait désirée si fort pendant deux mois. Elle le perdait complètement Sam, omniprésente dans l’odeur du sexe et pourtant absente dans la vie. Elle le repoussa, secoua la tête et ses grands yeux bleus avant de disparaître dans la pénombre du salon, pour se rhabiller, pour le fuir, pour l’abandonner.
Et lui, tout nu dans cette cuisine. Tout nu, tout nu, il se sentait encore plus vulnérable que, quelques instants auparavant, alors qu’il jouissait sur le canapé.

Elle le repoussa, se rhabilla, puis se dirigea vers la porte, sans dire un mot, sans faux semblant ou fausses excuses, ses collants déchirés dans la main, ses jambes nues prêtes à affronter le froid d’avril. Il ne lui demanda pas si elle savait où rentrer, comment rentrer. Il était trop perdu comme ça, il ne savait plus quoi dire.
Elle l’avait repoussé.
Il regarda la porte se fermer derrière lui, puis ses clés qui avaient valsées par terre, sa boule de fringue sur le sol du salon, les coussins un peu renversés sur le canapé. Autant de preuves de son passage et pourtant un manque criant de traces. Toujours le même appartement, toujours le même vide, toujours le même creux dans sa poitrine.

Son poing alla se fracasser contre le mur de la cuisine. Violemment, presque sans un bruit entre la peau et les catelles froides, lui-même ne comprit pas son geste comme il ne comprenait plus son corps. Il resta un instant stupide, surpris, à observer son poing rougit par le sang, qui commençait déjà à saigner aux jointures. D’abord interdit de son geste, il ne reçut la vague de douleurs que quelques instants plus tard, quand elle pulsa sur l’os.
C’était complètement crétin comme geste, surtout qu’il ne pouvait pas se soigner lui-même ou demander à quelqu’un de le faire à sa place, toujours ce foutu bouclier. À moins qu’il s’alcoolise, puisque, apparemment, ça semblait marcher avec Sam.
Sam.
Ce fut à ce moment que les larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Il se retrouvait à sangloter, comme un con, nu comme un ver au milieu de sa cuisine. Des pleurs de rage, de solitude et de tristesse.
Il ouvrit le congélateur, attrapa un pot de glace au chocolat et une cuillère dans un tiroir, puis se laissa glisser par terre. Le sol était froid sous ses fesses. Chaque bouchée avait le goût de Remy. Chaque douleur avait l’odeur de Sam. Et dans l’obscurité de son appartement vide, toujours plus de chocolat autour de la bouche et de sanglots dans la gorge, il vit leur deux visages se mélanger, les yeux bleus de Sam et le sourire de Remy.

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