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MESSAGES : 158 DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018
Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: Tanzen wir ! Ven 19 Mar 2021 - 9:52 | |
| Je sais bien que je lui lâche ça comme ça, au beau milieu de la nuit. Il doit se demander parfois, pourquoi. Qu’est-ce qu’il se passe pour que la nuit je me réveille pour une grande tirade, c’est quoi mon problème au juste pour que j’me sente obligée d’aligner tous ces mots, quand son crâne doit être à présent un véritable bocal à poisson.
Je sens ses doigts dans ma main, et je sais que je n’aurais pas de réponse. Ni de discussion. Si ce soir il s’est traité de connard pour m’avoir traitée comme un service et non comme un humain, il ne battra pas en brèche cette faille. Je serre ses doigts, pas très patiente mais acculée.
– Je t’aime aussi.
Il m’attire à lui et je me laisse aller, son corps comme un refuge, un navire dans la tempête. Pas toujours celui que je voudrais, pas toujours le plus confortable ; d’immenses vagues balaient parfois le point pour me noyer, inondent les cales. Mais tant pis.
– Et j’aimerais qu’il n’y ait pas ce bouclier pour que tu puisses voir en moi à quel point je te trouve extraordinaire et forte.
Le sentiment qu’il esquive la conversation passe un moment par son esprit, très vite repoussé par celui de la compréhension. Il ne se rend pas compte ; il veut juste garder ça. Forte et extraordinaire. Les mots restent des mots pour la jeune femme qui se dit, mais, mais, mais enfin Alec, ça ne t’empêche pas de ne pas me vouloir par peur d’être le mouton noir. Forte, super, mais…. mais…. je ferme les yeux. Pourquoi me torturer ? Pourquoi essayer d’obtenir de lui ce qu’il n’a même pas conscience d’avoir ; ce qu’il n’a peut-être même pas. Mais je resonge à ses mots, j’aimerais.
J’aimerais qu’il n’y ait pas ce bouclier.
C’est idiot, déjà, parce que je ne verrais sûrement pas ça avec son bouclier, mais je me rapproche subitement, brûlée par ma propre magie. Autant de doigts et de tentacules qui voudraient s’immiscer dans ce qui lui a été interdit pendant des années. Je viens m’asseoir entre ses jambes pour l’enlacer. Face à lui, les jambes autour de son dos et mes bras autour de son cou, je souffle à son oreille :
— Alors fais moi de la place.
Elle est tellement persuadée que c’est possible que ça ne lui effleure même pas l’esprit qu’elle puisse échouer. Véhémente Sam, adolescente, Sam. Elle a attend des niveaux que Cormag, même s’il ne l’avouera pas, ne soupçonnaient pas, et se glisse dans son pouvoir toujours plus de force, de détail. Véritable tsunami qui peut ramener à la surface le pire et éteindre le meilleur ; inverser la tendance en gommant les traumatisme et les échardes restantes. Effacer ce qu’on n’a plus vraiment conscience de garder, de toute façon. Ou faire une plongée en eaux troubles, tout regarder sans déplacer le moindre verre. Le chien fou qu’était sa magie est devenu un serpent silencieux, intelligent, fin. Mais qu’as-tu à montrer, Alec ? N’as-tu donc vraiment aucun secret ? Ne voudrais-tu rien protéger des yeux bleus de Sam, de la loyauté de Sam, de la famille de Sam ?
De l’avidité, de Sam ? |
| | | MESSAGES : 154 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: Tanzen wir ! Ven 19 Mar 2021 - 13:36 | |
| Alec avait dit ça sans penser aux secret des autres. Sans penser au mot C-O-N-F-I-D-E-N-T-I-A-L-T-É que lui martelait Sylvester, mais aussi Ian dans les missions qu’il avait effectué pour eux. Sans penser à la petite fille de la plage, la fragile nuit d’amour de Green avec la cheffe de Rosenrot. Tout ça, ce n’était pas ses secrets après tout, et il était lassé de tout garder pour les autres. Surtout après cette nuit, après ce cauchemar, après Sam en train de vomi sur le trottoir parce que Green, Green, Green. Qu’il aille au diable celui-là. Si elle apprenait pour sa fille, c’était ainsi. Alec en avait juste marre de ce bouclier, de cette défense autour de lui qu’il n’avait jamais décidée et qui pourtant restait collée à sa peau en permanence.
En permanence, vraiment ? Il se souvenait de Ian lui demandant s’il pouvait le manipuler, l’annuler, et se revoyait en train de répondre que l’alcool ou les émotions trop fortes pouvaient le fendiller, un peu. Mais est si ce n’était pas ça ? Et si l’alcool et les émotions ne changeaient rien face à sa magie, mais que tout résidait ailleurs, chez quelqu’un d’autre, comme une clé à son naufrage ? Sam.
La jeune femme se glissa entre ses jambes, face à lui, ses bras derrière sa nuque et son souffle chaud contre son oreille. Immédiatement, il eut envie d’elle, le genre d’envie qu’elle provoquait et qu’il n’arrivait pas à réfréner, le genre de chose qui ne se produisait qu’avec elle, toujours avec elle. Mais il retint sa respiration pour couper son désir, parce que ce n’était pas le moment, parce que sa tête lui faisait mal et qu’il n’était de toute façon même pas sûr d’être en capacité de bander.
– Alors fais-moi de la place.
De la place dans son esprit, mais aussi peut-être de la place dans sa vie ? Il ne voulait plus la cacher ou l’ignorer. Il voulait qu’elle vienne bruncher le dimanche avec ses amis, il voulait danser en boîte avec ses potes de la fac, il voulait s’en foutre du regard des autres, de la barrière de l’âge, du décalage entre eux. Quel décalage ? C’était l’amour, n’était-ce pas censé tout surmonter ? Alec appuya son front contre celui de Sam. Il ne savait pas comment faire tomber le bouclier, il ne savait pas sa forme, ses contours, sa couleur. Et pourtant, pas une seule seconde il ne doutait que le pouvoir de Sam pouvait l’atteindre. Leur corps et leur désir l’un pour l’autre étaient une telle évidence, alors pourquoi pas leur magie ? Pourquoi ne pourraient-ils pas s’imbriquer l’un dans l’autre, parfaitement, comme tout le reste ?
Il ferma les yeux, sachant qu’elle parviendrait à tout briser. Peut-être que si les restes d’alcool et de drogues ne frappaient pas aussi fort dans sa tête, il aurait eu peur de ce moment. Peut-être qu’il se serait défilé, qu’il se serait dit que quand même, ce n’était pas juste pour l’enfant de la plage. Mais là, tout ce à quoi il était capable de penser, c’était à quel point Sam était belle contre lui, et comme il la voulait dans sa vie. Et pas seulement dans son lit. Il la voulait partout, dans la nuit comme dans le jour, dans son corps comme dans sa tête.
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| | | MESSAGES : 158 DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018
Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: Tanzen wir ! Lun 22 Mar 2021 - 15:33 | |
| Je tends mon pouvoir de toutes mes forces, de toute mon expérience, de toute ma volonté. Concentrée à l’extrême, parfaitement présente, ici, là, contre sa peau nue et contre son bouclier plein de fêlures que j’imagine ouvrir, me glisser dedans, n’être plus Sam mais de l’eau qui suinterait, de l’air, molécule par molécule, qui passerait par là.
Et parce que je ne suis plus Sam quand j’entre, contrairement à d’habtidue
un noeud papillon autour du cou, du vernis sous les doigts, c’est lisse, c’est un ventre rond que tu vois et que tu regarde et qui te rend, te rend, te rend, je ne sais pas ;
Grouille Rem’ ! On se casse d’ici.
du sang qui part pas sous les ongles
j’ouvre grand les yeux face au visage encore presque adolescent de Remy, puis carrément très jeune, alors qu’elle serre plus fort ma main, il fait froid ou j’ai froid, j’ai froid vraiment froid,
du sang dans l’évier
De la glace au chocolat, complètement misérable, j’ai froid, je pleure, rien ne va et l’impression que rien n’y va jamais prend un goût de crème glacée. J’ai l’impression de voir des yeux dans une glace de taxi.
— Adelman ?
Qu'est-ce que je suis sans toi ? Qu'est-ce que je deviendrais ?
et je m’entends dire à voix haute, du fin fond de moi, « ils ne sont pas amoureux de toi, eux, jj-j-j » je serre les dents pour la fermer mais me fait happer pour un deuxième tour « tirons-nous d’ici » et Remy, en larmes, un goût de sel sur ma langue à moi et puis Alec qui dit en boucle, dans des tas de salles, face à des tas de visages, « secret professionnel », tellement de visages différent.
du sang dans le lavabo Banquise
« je m’appelle Alec Meyer, et je suis votre médecin aujourd’hui »
les doigts sur la hanche de Remy, la bouche de Remy, Harry.
Harry ?!
Elle te tend un café et te dit de prendre soin de toi, tu la baises et tu la respectes, une affection énorme qui perce la solitude les
Sans faire exprès je dérape, mon don dérape et je le sens se tendre pour tout changer de ce souvenir ; je rattrape à temps, seule ses yeux deviennent marron sur tous les plans, toutes les images, quelle étrange perte de contrôle.
Du sang ?
On se connaît mon pote ?
Banquise.
— Banquise ?
Continue de me raconter tes aventures à l’orphelinat ! la main sur la feuille, pas content, pas content de lui ou du reste.
Je suis Alec Meyer, je suis votre médecin.
Nina ?! Nina ! Il devait forcément y avoir une raison ? Pas Nina. Une compresse qui tremble.
Donut, tarte aux fraise, du sucre, du sucre dans le café, le café amer ou trop dosé ou trop clair, du sang sur la tasse. Direction l’évier, rincer ça, râcler ça.
Appartement sans vie, l’eau qui coule sur mes cheveux, du sang qui en sort. La main étonnée qui vient tâter le crâne, pas de blessure : le sang d’un autre.
Bonjour, Mr. Meyer, votre médecin aujourd’hui.
Harry et Nawel dans la même pièce, à se regarder en chien de faïence, un blond au milieu.
Du sang dans les plis du coude, la peau sèche et abimée.
Banquise.
Mon pote, mon pote, mon pote.
Du sang sur les chaussures en tissu, emprégnées.
La lame de Meyer qui s’enfonce dans les chairs comme dans du beurre, comme si je tenais la lame et je coupe l’étreinte net, me recule en poussant sur les talons sur le lit. Parce que je ne suis pas chez moi, ni dans mon lit, ni dans la pièce, plutôt que fuir pour retrouver du confort mental, une pression moins grande, je m’immobilise juste, inquiète, recollant petit à petit les morceaux de mon identité. Ça ne m’est absolument jamais arrivée de me désintégrer à ce point dans quelqu’un, de me fondre et de ne pas rester moi, chez eux. De ne pas retrouver ma main ou mes yeux quelque part, de devenir Alec.
Je ne me suis vue nulle part.
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| | | MESSAGES : 154 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: Tanzen wir ! Mar 23 Mar 2021 - 15:56 | |
| Il attendit. Il ne savait pas vraiment ce qu’il attendait. Est-ce que ça faisait mal ? Est-ce que ça piquait ? Ou au contraire ça lui procurerait une sensation de bien-être, une jouissance extrême d’être ainsi pénétré mentalement ? Y parviendrait-elle seulement ? Ça lui rappelait sa première fois, les maladresses et les doutes, l’envie de vouloir bien faire sans être certain de comment il fallait le faire. Mais en pire. Il n’existait pas de manuel étiqueté Guide pour recevoir le pouvoir de quelqu’un d’autre quand on a passé sa vie avec un bouclier collé à la peau, contrairement au sexe dont on parlait tout le temps, partout. Un sentiment de panique se nicha dans son estomac, de la panique mêlée à l’excitation de cette expérience nouvelle, de repousser ses propres barrières. Est-ce que ça aussi, elle le sentirait ?
Il eut l’impression d’attendre une éternité. La peau de Sam contre la sienne, des souvenirs qui tournaient dans sa tête. Le grillerait-elle en train de frapper un mur, frustré de son incapacité à la retenir chez lui, à trouver les bons mots, les bons gestes pour qu’elle puisse lui faire confiance ? Verrait-elle la souffrance qu’il avait ressenti un soir dans cette cuisine, quand les mots blessants sortaient tout seul de sa bouche, qu’il ne savait plus les retenir tout en voyant la douleur qu’il provoquait, à quel point ça lui avait fait mal de la blesser et à quel point il était ne savait pas comment arranger tout ça ? Ou, plus récemment, la jalousie qui lui avait crevé le cœur quand il l’avait vue embrasser un autre, l’horreur quand il avait compris que l’autre était Green, que peut-être elle voulait se venger et ce réflex débile qui l’avait poussé à embrasser Bleuann ? Toutes ces images qui dansaient sous ses paupières. Irait-elle plus loin, plus profondément dans son passé, avant que ses yeux bleus ne lui retournent le cerveau, nageant jusqu’à son enfance, son adolescence ? Rencontrerait-elle Nana, son père, le souvenir un peu daté de la photographie de sa mère sur la table de chevet de son grand-père ? L’envie qu’elle les aperçoive lui creva le cœur. Il ne pouvait pas organiser un repas, appeler sa sœur pour lui parler en long et en large de la jeune femme qu’il avait rencontrée, mais soudain il eut envie que Sam, elle au moins puisque c’était possible, puisse les découvrir à travers ses souvenirs. Savoir d’où il venait. Peut-être aussi qu’elle tomberait dans son quotidien, dans le sang dessiné sur ses mains, presque incrusté dans les rides creusées par le temps. Les centaines de vie sauvées. Les centaines de décès prononcés. Les jours heureux et ceux où il finissait en larmes dans son bureau ou dans les toilettes.
Et puis il y avait Remy. Remy qui entachait un peu partout son passé. Remy qui, même quand elle n’était plus là y était encore. Combien de fois avait-il rêvé de pouvoir discuter avec son fantôme pour lui parler de la fille chouette, vraiment très chouette qu’il avait rencontrée. Il savait qu’elle serait heureuse pour lui. Évidemment que leur histoire avait bouleversé les étoiles, qu’ils s’étaient aimés fort, vraiment si fort, mais elle était avant tout sa meilleure amie et c’était ça, beaucoup, qu’il retenait. Le manque brûlant d’une oreille à qui se confier, de bras dans lesquels pleurer, de bières qu’ils ne pouvaient plus partager. Alors il ne pouvait imaginer son fantôme être différent de la Remy qu’il avait connue, celle qui se moquait de lui en souriant, mais qui était surtout toujours là pour l’encourager. Depuis la rencontre avec Sam, l’image qu’il avait d’elle en amant s’était lentement étiolée pour laisser place à une autre, mais l’amitié, elle, ne respectait aucune frontière, même pas celle imposée par la mort.
Et puis soudain, il se sentit un peu bousculé et il rouvrit alors les yeux, constatant que Sam s’était éloignée de lui, qu’elle avait rompu le contact entre eux. Alors c’était ça, son pouvoir ? Il n’avait rien senti, rien vu, juste la sensation de la peau de la jeune femme contre la sienne et l’exaltation de la savoir en lui.
– Est-ce que… Est-ce que ça a marché ?
Ou le bouclier avait-il tout enfermé en lui ? |
| | | MESSAGES : 158 DATE D'INSCRIPTION : 03/05/2018
Niveau du personnage Point RP: (104/100) Point Membre: (56/100) Niveau: 6 - AffirméSam Carver Apprentie Exorciste | Sujet: Re: Tanzen wir ! Mar 23 Mar 2021 - 17:05 | |
| Elle sait que quand elle rentrera, le silence prendra toute la place. Elle pourra mentir, se dire qu’elle aime ça. Elle tirera les ficelles de son cerveau pour créer les mensonges et, alors qu’elle se retrouve enfin seule, se convaincre qu’elle aime ça.
Ça ne sera absolument jamais le cas.
Je recule donc, rompt le contact, espère endiguer le flot qui va jusqu’à moi. Mais j’ai conscience que c’est pas fini, il reste quelque chose à dire, quelque chose à sortir.
Il me dit quelques mots que je n’entends pas. Ma magie ne m’est pas encore revenue, je ne comprends absolument pas pourquoi. C’est comme si j’avais laissé quelque chose là-bas, et que ça essayait de revenir. Je m’essuie la bouche, hagarde, avant d’attraper son visage entre mes mains.
Sa magie la ravage net, totalement incontrôlable. Elle a l’impression de boire la tasse, tousse dans la chambre, les poumons plein d’eau, plein de sel. Elle regarde, impuissante, Alec se pisser dessus quelque part sur une plage où elle n’est toujours pas. Les vagues sont hautes, violentes, prêtes à couler des choses et des relations.
Et puis.
Et puis ça ne fait aucun doute, Sam regarde Green Soul et Bleuann Soul en pleine crise, ça hurle mais elle ne comprend rien, ce n’est pas un langage qu’elle parle. Mais il y a un langage qu’elle parle subitement très bien. Une enfant dans un angle, un coin du rêve, une fêlure aux yeux de son père.
Et je comprends une sorte de truc atroce, comme si j’avais trouvé une bombe nucléaire, un truc pour faire péter des vies et trancher toutes les coutures, ravager d’un coup net des vies et une organisation. Green Soul partout ce soir, Green Soul partout dans ma vie, Green Soul sur mes lèvres, mes mains tremblent alors que je dis, la voix complètement cassée et inégale,
— t’as rencontré la fille d'un Soul.
Cette sale race ! Cette sale race du sale Soul, ce sorcier ! Ce putain de sorcier ou sa putain de soeur. Puis je réalise que maintenant que je l’ai dis à voix haute, Alec sait que je sais, et il saura que ça vient de moi si ça sort.
— mais t’as rien dit, si ?
Je renifle. Pourtant j’pleure pas là, si ?
— Sûr que t’as rien dit.
C’est une affirmation, j’le sens dans mes os qu’il fera jamais rien pour faire du mal au premier degré, qu’il laissera le reste du monde s’en charger. Épargner Adelman sauvait là, tuait des innocents plus tard. Ça, c’est Alec.
La chambre me semble subitement trop petite et trop grande à la fois, acculée à nouveau dans une situation que j’voudrais pas vivre, parce que je suis naïve, putain de petite naïve. Une gamine, finalement, par rapport à lui ; comme si j’avais jamais rien compris. Rien.
— Pourquoi ?
T’essaies de sauver tout le monde parce que t’as jamais réussi à sauver Remy ? Ni ta famille ? Ni ta soeur ? C’est un complexe aux racines plantées dans l’enfance, c’est ça ?
J’ai envie de vomir. |
| | | MESSAGES : 154 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: Tanzen wir ! Mer 24 Mar 2021 - 14:38 | |
| Elle ne semblait pas être tout à fait revenue à elle, comme si elle était bloquée, peut-être encore à l’intérieur de lui, ou que les images défilaient devant ses yeux. Il rêva alors d’inverser son propre don, que le bouclier devienne épée pour se faufiler, accompagner la magie de ceux qui l’entouraient. La suivre dans le film de sa propre vie, sentiment narcissique qui enflait en lui, revoir ces moments de joie, ceux où il ne savait pas encore ce qui lui arriverait. Mais soudain, Sam retrouva la réalité et les premiers mots qui lui échappèrent firent vaciller Alec.
– T’as rencontré la fille d’un Soul.
Son cœur fit un soubresaut dans sa poitrine alors qu’il revit la plage, la plage et une histoire qui appartenait à un autre. Ce n’était même pas lui qu’elle avait vu, même pas lui, mais Green Soul, comme un point d’ancrage absurde dans sa vie, lui qui n’avait jamais voulu être mêlé à aucun des deux camps.
– Mais t’as rien dit, si ?
Il se demanda jusqu’où le sable s’était infiltré en elle.
– Sûr que t’as rien dit.
Un goût de bile dans la bouche. Il n’arriva pas à identifier si la nausée venait de la soirée qu’ils avaient passée, de l’influence de la magie de Sam ou si c’était la marée verte qui remontait jusqu’à sa gorge.
– Pourquoi ?
Il croisa les bras sur sa poitrine, comme pour se protéger d’un froid qui ne venait pas. Elle avait creusé jusqu’à des pâtés de sable abandonnés et l’odeur du sel remontait dans ses poumons. Il réalisa alors qu’il avait failli à sa promesse, menti à Bleuann, qu’il avait été incapable de protéger le secret de la petite fille aux yeux de son père et au visage de sa mère. L’avait-elle vue, d’ailleurs ? Avait-elle deviné Anja dans les traits de l’enfant qui surgissait des vagues de sa mémoire ?
– Je suis neutre. On accepte que vous repreniez les noirs que vous nous amenez après que nous les ayons guéris, mais nous gardons pour nous les informations que nous obtenons.
Seulement la vérité ne reposait pas uniquement sur le secret professionnel. C’était un équilibre difficile à expliquer, un débat éternel aussi bien dans les IBMM que dans l’ordre Blaidd Ddrwg. Il y avait la neutralité et les humains dessous, ceux qui étaient incapables de ne pas prendre parti, gouvernés par leurs émotions.
– Et puis… elle n’a même pas dix ans. Elle n’a pas sa place dans votre guerre.
Il avait dit votre, comme si ce n’était pas sa guerre, pas son rôle. Et il le pensait un peu. Évidemment, Alec était heureux qu’Orpheo soit là pour défendre les humains innocents, pour empêcher le sang en dehors des champs de bataille. Mais le guérisseur était surtout trop idéaliste, peut-être trop naïf, pour voir d’autre issue à cette guerre que le chaos, et pour ne pas imaginer qu’il puisse y avoir d’autres solutions. Ils en revenaient toujours au même point. Une barrière qui se dressait entre eux, aussi palpable que leur amour, et tout autant tranchante. |
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