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EMPLOIS/LOISIRS : S'entraîner. LOCALISATION : Dans les airs... CITATION DU PERSONNAGE : વેશ્યા
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Miaou, miaw, myaw. Jeu 18 Mar 2021 - 12:48 | |
| — Est-ce que vous êtes sujet au PTSD ? — Non.
J’arrime mes yeux aux siens, franc. C’est à ça qu’on joue le plus avec les camarades de l’unité qui s’est déployée en Russie, dans les steppes du nord. Balader les psys d’Orpheo, s’échanger des runes plus discrètes que les autres, les graver sous les aisselles, parmi les poils (même si ça fait un mal de chien, au bord des glandes de sudation là, c’est une horreur).
— Des cauchemars ? — Parfois. — Souvent ? — Non. — Des insomnies ? — Jamais.
Je songe au loup qui prend les rênes quand la lune me force à garder les yeux ouverts et je souris, détendu. Elle doit lire dans mon esprit les images qui s’impriment.
— Vous mutez souvent, la nuit ? — Surtout quand j’ai faim, je réponds comme une excuse.
J’ai des odeurs de fourrure tâchées de sang qui m’effleurent et c’est son tour de sourire.
— Okay, dit-elle, monsieur l’habitué. Vous pouvez rentrer ; vous pouvez aller à l’orphelinat aussi.
*
Quand j’y reviens, c’est la première fois depuis l’attaque en temps que simple touriste. Pas pour sécuriser, pas pour aider, pas pour apporter un gosse complètement paumé. Force est de constater que si j’y reconnais vaguement des choses, le loup, lui, sait à quel point rien n’est pareil. Les odeurs, les chemins habituels sur laquelle l’herbe poussait plus, les grincements, les volets, le perron. Y’a rien qui va.
J’m’oblige à avancccccer, maaarcher, j’me force comme si une barrière invisible m’en empêchait et que je devais forcer, pas à après pas, pour fouler l’herbe. Juin dans toute sa splendeur pourtant, l’odeur chaude sur le gazon, les abeilles, les t-shirts et les sandales.
Et surtout :
— Myyyyyyyyyaw !
Elle je la connais. Et sur le champ, je mute en chat, sans prévenir comme ça, l’excitation et l’enthousiasme rompent le gloomy gloomy dans lequel je trainais, et je re-miaule à la mort pour faire bonne mesure myaaaaaaaaaaw. J’suis vraiment suppeeeeerrr content, l’humain se débat dans le chat, vas-y là, au panier la magie, enfin, on est exorciste ici ou bien ?
J’ai la décence de redevenir humain après une poignée de secondes — et celle de porter les bandes de métamorphe. Certes, j’suis quand même à moitié nu, mais pas de parties génitales à exhiber aux enfants.
J’sais même plus vraiment qui enseigne encore ici, qui donc a le courage de bosser là, encore, toujours. Autant, plus personne ne va me reconnaître et je vais passer pour un grand malade mental torse-nu sur la pelouse à piauter comme un môme qu’il a revu sa copine d’orphelinat. Mais j’en ai rien à foutre, il fait beau, juin fait honneur à l’écosse pour une fois, (j’ai faim) et Myaw est rentrée.
Visiblement en un seul morceau.
J’prends une grande inspiration ; j’aurais voulu me dire, ça fait du bien de rentrer à la maison, mais la maison, quelqu’un l’a brisée. Heureusement que d'autres s'échinent à la reconstruire, replanter, réélever. Si quelqu'un re-détruit ici, ça voudra dire que ça aura compté pour une autre génération. _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (108/300) Point Membre: (78/300) Niveau: 5 - Espoir de la MagieMyaw Nienta Admin | Adolescente ~ Little Princess | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Jeu 18 Mar 2021 - 13:48 | |
| La jeune femme regardait la fontaine. De plus en plus, l’eau devenait essentielle dans sa vie. Ça lui permettait de fuir les cauchemars, les autres dans lesquels elle glissait toujours par inadvertance, les siens marqués toujours et encore par l’image imperméable de Redwan Soul. Il y avait de ces terreurs qui ne la quitterait plus jamais, mais qui trouvait leur apaisement dans les reflets flous de son élément. Assise sur le rebord du bassin, ses pieds nus glissés dans l’eau, elle essayait de créer des animaux translucide, petite procession joyeuse qui jaillissait quelques secondes, parfois quelques minutes avant de retourner à leur état naturel. Elle n’ignorait pas que les plus jeunes adoraient la voir créer toutes sortes de formes avec son pouvoir et, souvent lorsqu’elle avait un moment, elle essayait de se perfectionner un peu plus pour leur proposer des choses toujours plus complexes, toujours plus belles.
Le soleil de juin tapait fort contre son dos. Les vacances étaient enfin arrivées et l’adolescente passerait bientôt quelques jours chez son oncle Edwin. L’été s’annonçait léger avant sa rentrée en terminale, puis l’université, la vie, la complexité du monde adulte. Mais ce n’était pas encore pour tout de suite. D’abord c’était l’innocence, le soleil, et les formes translucides qui dansaient sous ses doigts. Mais un cri vint rompre sa concentration et les animaux se libérèrent dans le bassin.
– Myyyyyyyyyaw !
Cette voix, elle croyait bien la reconnaître, mais lorsqu’elle se retourna, elle ne vit qu’un chat en train de courir vers lui. Elle sourit cependant, ce rappelant de ce pelage, de ces yeux même. Ça faisait longtemps, mais c’était enfouit doucement en elle et ça ressurgissait, comme un beau souvenir. Puis le félin devint homme et Ian se retrouva devant elle, presque nu, avec uniquement des bandes de métamorphe. La petite fille qui vivait toujours en Myaw voulut ignorer cela et courir le serrer dans ses bras, mais la femme qu’elle était en train de devenir fut rappelée par ses hormones. Elle n’était plus une enfant et la nudité lui faisait vivre d’autres choses à présent. Elle avait le rouge aux joues et une certaine timidité qui la poussa à simplement s’avancer calmement, ses pieds mouillés sur l’herbe fraîche, faisant attention à ne pas couler son regard sur le corps musclé du jeune homme. Un corps qu’elle connaissait et qu’elle avait vu évoluer, comme des dizaines d’autres corps à l’orphelinat, modèles souvent similaires si ce n’était dans les dessins des cicatrices, comme la longue trace blanche qui courait sur sa cuisse. Un corps pourtant, qu’elle regardait désormais avec pudeur, comme si quelque chose s’était brisé ou, mieux, ouvert, depuis ce jour avec Ange sur l’île.
– Nounou !
La pudeur de l’adolescente, oui, mais la joie sincère et les étoiles dans les yeux de revoir cet ami, ce grand frère presque dans l’immense famille du Mystery Orphanage. Il y avait dans le sillage de Ian toute son enfance, les histoires qui se murmuraient, avant que tout ne s’effondre et qu’elle ne doive tout reconstruire. C’était une odeur du passé qui se mêlait à l’été dans une douce nostalgie qui prenait son cœur. _________________« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. » Color violet |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Jeu 18 Mar 2021 - 15:19 | |
| Elle s’approche de moi et c’est seulement alors que je remarque à quel point elle a… poussé. Comme une plante, un peu. Des jolies feuilles — mais pas beaucoup. Je vois la retenue de son corps tout fin, regarde presque en filigrane les sorciers noirs sous sa peau. Et vous savez quoi ? Ce n’est pas grave. C’est toujours Myaw, et rien ne compte plus que ça. Elle est là — et pas eux. Je les espère décédés dans un caniveau, mais ça ne change rien.
Elle apprend le bien et l’amitié et la famille ici, loin d’eux ; eux qui ont perdu. Je retiens a little smirk on my face et comble la distance entre nous deux plus vite qu’elle pour la serrer dans mes bras.
– Nounou !
Mon corps atteint celui de Myaw, je passe mes bras sous les siens pour la serrer aussi fort que je peux contre moi. Les mutations grattent à la porte mais tiens tout le monde en respect. Elle est tellement différente, et je m’entends dire :
— Ben alors, t’as vraiment trop changé !
Je me recule, l’admire. L’admire pour de vrai, avec ce regard qui embrasse et qui essaie de tout voir, de tout imprimer, de comprendre et de retenir, surtout. De pas oublier, parce que vous savez, c’est une des pires choses ça. L’oublie. Ceux qui sont morts ici, j’en garde un nom, parfois des pouvoirs, souvent j’sais que c’était lui qui a avait telle odeur, dans la 3B, et puis c’est tout. Ça ne va pas rester.
— T’es tellement belle, Myaw !
J’hallucine un peu. Mais elle est taillée sans aucune surprise comme ceux qui ont pas beaucoup mangé et beaucoup subi, et puis après, qui ont lancé, couru, frappé, couru, sauté, tiré, couru, sauté, tapé, couru, couru, couru. L’orphelinat, quoi. Producteur premier de corps secs, musclés, encore vierges de cicatrices pour la plupart mais pas de lourds passés. Chacun se trimbale avec ses petites chaines, les customises. Sans jamais les briser.
— Il y a qui qui enseigne encore ici ?
Je passe une main dans mes cheveux, gêné. Je remarque (enfin?) ses joues rouges, et j’me dis que ouais, elle doit pas non plus énormément se souvenir de comment on était amis, parce qu’elle était super jeunes et qu’elle a dû tellement changer depuis. Mais j’y peux rien, la famille pour la famille. Trop sacré.
Alors ! Des profs restants ? Vivants ? Jon ? Nérys ? Pandora ne sera pas là, j’le sais, et ça me brise un peu le coeur mais si je sais pas si j’aurais eu le culot d’aller lui dire bonjour. J’ai rien faire de foncièrement mauvais mais on se refait pas, elle était toujours en train de me faire la morale parce que je faisais n’impooooorte quoi. Et elle avait raison ! Donc voilà. Puis pas de Takeji non plus. Mais j’enterre ça plus loin ; je le revois plus jamais, un peu. Plus d’Hayley, de Framboise, de Louis. Triste hein ?
Triste, mais ça coupe pas la joie du retour de Myaw depuis les morts, les presque abandonnés si y’avait pas eu Ange pour aller leur péter l’nez. _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (108/300) Point Membre: (78/300) Niveau: 5 - Espoir de la MagieMyaw Nienta Admin | Adolescente ~ Little Princess | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Jeu 18 Mar 2021 - 16:18 | |
| Ian avança vers elle pour la serrer dans ses bras et seulement alors elle prit conscience qu’elle avait grandi. Avant, il était obligé de se baisser pour l’attraper, il passait dans les couloirs et lui ébouriffait les cheveux, ou il acceptait parfois de jouer à cache-cache avec elle et elle se glissait dans des endroits où il devait se plier en deux pour l’atteindre alors que le rire lui chatouillait les côtes. Désormais, Myaw était presque aussi grande que lui, il avait à peine quelques centimètres de plus qui la surplombait, comme un rappel du passé, de ces moments où il l’attrapait et la portait sur son dos pour faire la course avec les autres autour du château. L’adolescent était devenu adulte et c’était elle qui avait pris ce rôle, jouant avec les plus jeunes qui la regardait, impressionnés.
– Bah alors, t’as vraiment trop changé !
Il recula d’un pas, comme pour l’observer, et elle passa une main, gênée, dans ses longs cheveux. Son corps s’était allongé, depuis les repas copieux chez Kurt et Edwin, ses formes s’étaient façonnées et avec la reprise des arts martiaux, des muscles avait même commencé à se greffer sur ses bras qui restaient encore fins et noueux malgré tout.
– T’es tellement belle, Myaw !
Elle rougit un peu plus fort, conscient également de ses failles, des cicatrices qui s’étalait sous sa robe légère, les marques de Redwan, ancré à tout jamais dans sa peau. Son ancien maître avait réussi son plan, sadique, elle savait qu’elle ne pourrait jamais l’oublier alors que lui ne devait même pas se rappeler de son existence.
– Toi aussi Nounou. Tu m’as manqué.
Aucune ambiguïté dans ces mots, simplement un constat. Son visage avait gagné en maturité, en finesse, même ses yeux paraissaient plus mûrs, et ça lui allait bien. Elle se demanda ce qu’il avait pu traverser toutes ces années, mais ça ne se demandait pas. La guerre ne se demandait jamais aux autres, parce que souvent il était trop douloureux d’en parler. Mais d’autres questions lui venaient tout de même. Était-il avec quelqu’un ? À l’époque il traînait beaucoup avec Autumn et elle se demanda s’ils étaient toujours ensemble, si l’amour pouvait permettre de vaincre toutes les épreuves, même celle de la guerre. Ou peut-être que c’était justement l’amour qui gardait les gens en vie ?
– Il y a qui qui enseigne ici ?
Ancrer les souvenirs.
– Nerys a repris la direction. Jon est revenu et Shybaï aussi. Titi pas de temps en temps... Takeji, pardon.
Il fallait peut-être qu’elle arrête avec les surnoms de gamin. Surtout que Ren lui, n’était pas revenu. Et que Titi sans Rominet, ça n’avait plus vraiment de sens.
– Mais il y a surtout beaucoup de nouveaux. Beaucoup de nouveaux orphelins aussi. Tout le monde est sympa, mais…
…mais ce n’était plus pareil qu’avant. Elle ne termina cependant pas sa phrase, ne voulant pas repasser un passé qui était derrière eux. Clairement, à l’orphelinat, il y avait ceux d’avant et ceux d’après, et l’insouciance n’était pas la même. Ce terrible nuit noire à l’orphelinat, ils avaient tout vécu, trop intensément, trop de sang partout et ça, c’était des images qui resteraient gravés dans leur rétine. Même pas besoin de cicatrices pour s’en souvenir. _________________« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. » Color violet |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Ven 19 Mar 2021 - 12:20 | |
| Elle rougit encore plus, et je me dis que je peux envoyer au diable toute la proximité qu’on avait, et que je suis réellement un gros con de penser que rien n’a changé si ce n’est moi, que le Mystery est invincible, que Myaw est toujours Mimi.
Elle n’a rien de la Mimi que j’ai connu, et il serait un peu temps pour moi de l’intégrer. J’ai un soupir qui se coince dans ma gorge alors qu’elle me dit :
– Toi aussi Nounou. Tu m’as manqué.
Mais que disent ces années où on n’a pas été là ? Et dire qu’elle revivra sûrement l’horreur et puis l’enfer, tout plein de fois, les bureaux peut-être, le terrain, au moins une fois, sûrement. Triste de constater que même ceux qui se cachent derrière les papiers et les rapports ont eu aussi leur petit enfer personnel, les chiffres et les cadavres et les coups de fils et les décisions. Simje détestait ça, je sais bien.
– Nerys a repris la direction. Jon est revenu et Shybaï aussi. Titi pas de temps en temps... Takeji, pardon.
J’ai absolument jamais été proche de Nerys, côtoyée de loin, crainte. Elle me dérange et j’ai absolument aucune raison pour ça, sorte de marque qu’elle porte sur elle qui convient pas au loup, au gamin que j’étais et puis sûrement au reste. Jon par contre était torturé mais délicat, y’avait un truc de très brut chez lui, de mal achalandé en dedans que j’aimais bien. Mais à nouveau, si j’vais saluer des gens, il me diront quoi ? Coucou Ian ? Ça roule ? Mh.
p u t a i n
Je hoche la tête, j’aimerais bien revoir Takeji et aller chiller avec Shybaï, comme un adulte maintenant.
– Mais il y a surtout beaucoup de nouveaux. Beaucoup de nouveaux orphelins aussi. Tout le monde est sympa, mais…
Mon coeur se serre. Ben ouais. Mais. Est-ce que sa vie se résumera quand même à ça, même à la fin ? Qu’elle pourra jamais purger tout ça ?
— Ouais.
Je m’étire, un peu gauche et mal à l’aise.
— Comment est-ce que ça pourrait suffire, des gens sympas et des jolies fleurs ?
Je désigne le Mystery Orphanage. Vieux et branlant, mais solide. Un phare contre la tempête, lavé par les vagues, salé, complètement amoché mais jamais détruit. Honnêtement, j’ai jamais autant haï une sale bâtisse de ma vie, un endroit pour être prisonnier, j’avais pas trop compris que les gens restaient, genre, j’me disais mais, mais ils sont payés pour être là en fait, on les paie pour s’occuper de moi, ils le font pas parce qu’ils le veulent. J’avais pas compris qu’on dédie pas 40h à des mômes sans y mettre, sans y perdre un peu de son âme. On dédie pas sa vie à Orpheo si on n’y croit pas un minimum, si on veut sauver personne.
— Mais c’est déjà pas mal, non ?
J’veux dire, c’est déjà quelque chose. Et souvent les orphelins, ils ont rien. Rien du tout. Alors c’est pas toujours assez, mais c’est mieux que rien. _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (108/300) Point Membre: (78/300) Niveau: 5 - Espoir de la MagieMyaw Nienta Admin | Adolescente ~ Little Princess | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Ven 19 Mar 2021 - 13:04 | |
| À 16 ans, presque 17, qu’est-ce qui pouvait bien définir le contour des êtres ? Qu’est-ce qui faisait qu’elle était elle, Myaw Nienta, et pas une autre ? Est-ce que c’était son statut d’orpheline, la perte de sa mère ? Ou bien les souvenirs, beaucoup trop nombreux, bien plus que ceux de l’enfance, de Redwan en train de la torturer ? Ou son présent peut-être, les rires avec les enfants, les cauchemars dans la nuit et puis l’amour, celui qui semblait pouvoir tout vaincre à son âge… Ange. Ange avec qui elle découvrait son corps, le plaisir, le désir. Tordre l’amour pour le faire rentrer dans la sexualité, souffle différent de celui de l’enfance, leurs escapades dans les champs pour s’oublier. Il y avait des choses laides dans sa vie et d’autres, infiniment plus belles. Et plus complexes.
– Ouais.
Mais comment expliquer tout cela à quelqu’un ? Même à sa psy, à qui elle avait beaucoup parlé de beaucoup de choses, c’était trop dur de tout dire. Il y avait des choses qui restaient en elle, des petits morceaux ancrés, des secrets, des pensées, parfois sales même. La pièce de sa vie jouée sur fond du Mystery Orphanage.
– Comment est-ce que ça pourrait suffire, des gens sympas et des jolies fleurs ?
Elle tourna la tête vers l’endroit où ils avaient grandi, appris, aimé. Cette famille qu’il fallait se recréer quand tout le reste s’écroulait et disparaissait dans les tornades.
– Mais c’est déjà pas mal, non ?
Myaw sourit à la grande bâtisse, à son passé comme son présent. Son futur également ?
– C’est déjà beaucoup.
C’était un lieu où dormir, où vivre, où aimer. Un lieu où Redwan ne la trouverait pas. Après toutes ces années d’esclavage, le Mystery c’était le confort, c’était le refuge contre toutes les batailles.
– Edwin m’a proposé de rester chez lui après la reprise du Mystery, mais… mais je préfère ici. C’est la maison. Même après tout ce qu’il s’est passé à l’intérieur, ça reste la maison.
Une maison pour des centaines et des centaines d’enfants. Combien d’orphelins avaient vu passer cette baraque, de petits pas qui courait sur les parquets grinçant, de doigts collants sur les murs, de rires sous son toit ? Bien plus que tout ce que les sorciers noirs avaient apporté. Le Mystery Orphanage les avaient d’abord abrité eux et Croix et Rosenrot pouvait bien tout essayé, les souvenirs ne disparaissaient pas. C’était leur foyer ici, et il n’y avait nulle part ailleurs où Myaw ait envie d’être.
Puis, soudain, la jeune femme attrapa la main de Ian pour le mener vers la fontaine. Comme si elle redevenait l’enfant fière de montrer un dessin ou une chorégraphie aux plus grands. Elle les installa au bord du bassin, puis se concentra pour faire bouger l’eau.
– Regarde.
Et sous le soleil qui venait se réfracter dans la transparence du liquide, émergea un bâtiment, copie floue mais conforme de celui dans leur dos. Le Mystery Orphanage sous leur yeux, la maison dans le cœur.
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Lun 22 Mar 2021 - 9:45 | |
| – C’est déjà beaucoup.
Je hume l’air. Même l’odeur a changé ; incroyable que c’est un détail important, l’odeur. Exactement comme un endroit que l’on visite, des plus marquants et d’autres, futiles, qui frisent notre conscience sans jamais nous percuter pleinement. J’me souviens de l’odeur sur le tarmac en pologne, la piste encore chaude.
– Edwin m’a proposé de rester chez lui après la reprise du Mystery, mais… mais je préfère ici. C’est la maison. Même après tout ce qu’il s’est passé à l’intérieur, ça reste la maison.
Alors, ça tient à quoi une maison ? Elle n’a pas pu retrouver sa chambre, elle n’a pas pu retrouver ses amis — beaucoup sont morts ou ont vidé les lieux, bien sûr. Les professeurs sont quasiment tous différents à ce que j’ai l’air de comprendre. Alors quoi, une bâtisse ? Des horaires, un mode de fonctionnement ? Le fait de ne pas avoir des adultes en charge.
Mais je note pour Edwin, je ne sais pas comment ils sont liés, mais okay. Très bien.
Elle se saisit subitement de ma main et ses émotions courent sur ma peau. J’ai arrêter de fouiller ou de mettre des mots dessus, pour que ça soit moins intellectualisé, moins intrusif aussi. Des vagues déferlent dans mes capteurs empathes, et je me réjouis de savoir que ça va même si au fond, peut-être, dans un coin ou un angle, ça pourrit.
Comme nous tous après tout, comme nous tous.
On s’approche de la fontaine. Est-ce qu’ils s’en souviennent, quand pour l’anniversaire des gens, on les foutait dans la fontaine, on les farinait après autant qu’on pouvait, et après on entendait « MONSIEUR COLEY » et monsieur Coley se faisait later parce qu’on souille pas l’eau de la fontaine, enfin ! et puis après, on disait plus enfin, on disait, merde ! puis ça échappait aux profs, parfois, sous mes yeux ébahis : PUTAIN IAN ! Et l’pire, c’est que je faisais pas exprès, j’faisais et aaaprèèèès je réalisais que y’aurait pas fallu faire.
Y’aurait pas fallu être à des milliers de kilomètres de l’orphelinat lors de l’attaque non plus.
Par exemple.
– Regarde.
Elle fait jaillir l’eau de la fontaine, puis forme le bâtiment. Le bâtiment comme il a toujours été, solide dans cette eau éphémère. Ça m’a toujours fasciné, les élémentaristes, je savais pas qu’elle maitrisait ça si bien.
Je souris.
— Incroyable. Tu t’souviens quand on avait fariné Hayley avec Ange, et qu’on avait été turbo-punis ?
J’aimerais arrêter de faire danser le passé comme un marionnettiste, mais j’y arrive pas. J’y arrive jamais. Peut-être que j'aurais besoin d'aide pour apprendre à ne plus tirer les fils, ou les couper, mais j'suis emmêlé au milieu depuis si longtemps que j'ai l'impression que les ciseaux entreraient dans ma chair, aussi, si je tentais. Juste, si j'essayais. Que je couperais les autres et que j'oublierais, comme j'avais oublié que Myaw savait faire danser l'eau et y refléter son coeur de princesse ébréchée ? _________________darkslategreyg o n e |
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| Le soleil venait traverser la reproduction translucide et miniature du Mystery Orphanage, se transformant en arc-en-ciel qui éclaboussait l’herbe près de la fontaine. La jeune femme maintenant la sculpture d’eau quelques centimètres au-dessus de la surface, le bout de ses doigts bougeant doucement, comme si des dizaines de fils transparents y étaient attachés, marionnettiste plutôt qu’élémentariste.
– Incroyable. Tu t’souviens quand on avait fariné Hayley avec Ange et qu’on avait été turbo-punis ?
Myaw relâcha son attention et toute l’eau retomba, les arrosant légèrement au passage.
– Takeji vous avait passé un savon, alors que lui-même avait de la peine à se retenir de rire.
Elle revoyait très clairement la scène, comme si le souvenir datait de la veille. Même jardin, même chaleur, tellement plus de rires familiers autour d’elle. C’était un temps différent, un passé nostalgique, celui de l’enfance. Il avait un goût et une odeur particulière, qu’elle savait qu’elle ne pourrait plus retrouver ailleurs, madeleine de Proust flétrie sous le goût du sang de l’attaque du Mystery Orphanage. L’enfance était morte et il n’en restait que des souvenirs, mais le présent et le futur se construisaient et c’était sur cela que Myaw avait envie de se focaliser. C’était son tour de sauter de la falaise comme les grands le faisaient avant elle, son tour de traîner aux ruines le soir, son tour de tomber amoureuse. Tomber amoureuse… Ian avait évoqué Ange et à cette pensée, son estomac s’était légèrement tordu. Un mois auparavant, elle avait goûté sa chair, sa douceur sur cette île perdue, dans un moment qui s’égarait hors du temps. Elle n’avait rien raconté à personne, n’osant même pas aborder le sujet avec ses meilleurs amis. Elle l’aurait peut-être fait, si avec son prince pégasien ça n’avait pas été aussi fort, si l’amour ne s’était pas incrusté, encore plus profondément entre ses côtes. S’il n’avait été qu’un coup d’un soir, un truc dont elle aurait pu se vanter pendant leur expédition aux ruines « …et moi, et moi, et moi, j’ai couché avec un mec de presque trente ans », tout aurait sans doute été différent. Mais là c’était tellement plus fort, tellement plus vibrant dans ses veines, qu’elle n’avait pas envie d’entendre l’avis de ses amis, leur mine réprobatrice lui disant d’arrêter de rêver, que jamais quelqu’un comme Ange ne pourrait s’intéresser à elle pour autre chose que du sexe. Ils n’auraient pas compris. Personne ne le pouvait.
– Tu étais amoureux, quand tu avais mon âge ?
Les mots étaient sortis tout seul, sans être liés aux précédents sujets, et Myaw sentit ses joues chauffer une fois de plus. Elle avait déjà parlé d’amour avec les plus grand, même avec Ian, mais elle était alors enfant, avec des certitudes faites de paillettes et de contes de fée. La petite fille clamait haut et fort qu’un jour elle se marierait avec Ange et qu’ils auraient un château assez grand pour contenir leurs dix enfants. Depuis elle avait grandi, été torturée, vu la mort de trop près. Pourtant, les paillettes étaient toujours collées sur le conte de fée, avec un amour tout aussi grand, simplement moins enfant, pour Ange. Rien n’avait changé et, pourtant, tout était différent. _________________« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. » Color violet |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Lun 22 Mar 2021 - 14:42 | |
| L’eau retombe, me mouille, je rentre le ventre en aspirant de l’air entre mes dents serrées. C’est super froid, sérieux ! Je passe mes mains sur mes abdos pour pseudo sécher l’eau.
– Takeji vous avait passé un savon, alors que lui-même avait de la peine à se retenir de rire.
Je hoche la tête ; toujours a faire genre de pas rigoler celui-là alors que c’est le premier des guignols. Même si maintenant, il doit carrément moins être reckless avec ses enfants, le fait qu’il ait failli crever, tout ça. Ça doit mettre du plomb dans la cervelle, comme autant de balles dans le crâne pour faire rentrer le poids des responsabilités et de la perte. Tout ce qu’on gagne en choisissant ce chemin, et tout ce qu’on perd.
Je lui souris alors que je lui fais signe de me suivre pour aller récupérer mes fringues. Le chat les a laissées intactes — c’est de l’apprentissage que de ne pas muter loup ou poney immédiatement, mais c’est un apprentissage que j’ai du mal à déconstruire. Genre, je passe toujours par le chat. Si je suis bien chaud bien vénère, j’peux passer loup en un millième de seconde, mais impossible sans énormément de concentration pour devenir loutre par exemple.
Les lacunes et les failles.
– Tu étais amoureux, quand tu avais mon âge ? — Mmmh, je réponds, avant de regarder ailleurs.
L’amour, l’amour, l’amour. Je croyais être amoureux à son âge, mais faut dire que c’était un certain type d’amour. J’avais l’amour je-t’aime-plus-que-je-m’aime-moi-la-vie-vaut-le-coup—parce-que-t’es-là-+-du-sexe-pour-soulager-les-hormones. Mais y’avait aussi l’amour, en sourdine, celui pour Carla, totalement autodestructeur mais qui me soulageait en dedans, qui apaisait mes tripes genre, quelqu’un qui me voit et que je vois et qui comprend. Et y’avait eu l’amour total pour Bastet, l’absolution, la soumission et l’admiration complète. Tout lui était acquis.
Et mes amours avaient changées.
C’était devenu l’amour fidèle, l’amour loyal, l’amour je vais te sortir des chez toi, l’amour qui soutient, les mots qui peuvent jamais rattraper ce qu’on fait ou qu’on fait pas, l’amour galère, l’amour soucis, inquiétude, anxiété, l’amour-mort.
— Oui.
Tellement tellement amoureux des autres pour les rendre heureux et ne pas trainer avec moi, moi avec qui je m’ennuyais fort, si fort que le loup était lâché des jours durant.
— Oui, tellement tellement fort.
Je regarde Myaw, adolescente — femme, bientôt. Et ses désirs, alors ? Je me laisse dériver dans mon empathie et sent ce lien fort qu’elle tient à deux mains, secret ou précieux, si précieux qu’il ressemble à une bouée de sauvetage. Quelque chose dans le noir, j’espère qu’elle ne le brisera pas à force de s’en blanchir les phalanges dessus, qui sait. Le soleil sur ma peau est délicieux, l’été et les papillons, c’est ça que je sens en dedans, sans savoir si c’est moi ou elle, alors que je lui demande :
— Et toi alors ? Il y a qui, dans ton coeur ?
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Niveau du personnage Point RP: (108/300) Point Membre: (78/300) Niveau: 5 - Espoir de la MagieMyaw Nienta Admin | Adolescente ~ Little Princess | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Lun 22 Mar 2021 - 16:24 | |
| Ils marchèrent dans l’herbe, tous les deux pieds nus, pour que Ian puisse récupérer ses affaires. Plus jeune, Myaw ne comprenait pas ce besoin qu’avec les métamorphes de se changer en animal, tout le temps, comme si quelque chose de trop fort se déroulait en eux, presque incontrôlable. Puis, en devenant élémentariste, elle avait compris qu’il y avait certain pouvoir qui étaient incrustés trop fort en chacun et qu’il existait un besoin de les faire vivre. Lorsqu’elle était encore avec Redwan, jouer avec de l’eau était devenu sa thérapie contre la peur, son secret rien qu’à elle. Personne ne pouvait le lui enlever, son maître pouvait bien la frapper autant qu’il le désirait, ça n’appartenait qu’à elle. Et ça c’était greffé à son quotidien, aussi nécessaire que de respirer, suivant ses émotions. Et elle ne s’étonnait plus désormais lorsqu’elle voyait quelqu’un qui se transformait en animal d’un seul coup, subjugué par la magie.
– Mmmh.
Quelques semaines plus tôt, en allant manger avec Edwin, elle lui avait posé la même question. Son oncle avait rougit, renversé la salière qui s’était ouverte, déversant sur la table le contenu de son estomac de verre, puis il s’était lancé dans un dialogue en grommelant avec l’objet sous le sourire un peu gênée de Myaw qui priait pour qu’aucun innocent ne les entende. Elle n’avait ensuite plus osé reposer la question, de peur que l’exorciste s’en prenne au poivrier.
– Oui.
Elle se demanda de qui, de combien. Est-ce qu’il y avait eu d’autre personne qu’Autumn dans la vie de Nounou ? Avant elle, après elle, pendant même ? Est-ce que ça l’avait transpercé, comme ça la transperçait, à chaque fois qu’il l’apercevait au loin ? Est-ce qu’il pensait tout le temps à elle, en rougissant parfois d’imaginer son corps nu contre le sien, découvrant sous la douche – l’un des seuls lieux dans le Mystery Orphanage où il était possible d’avoir un peu d’intimité – son propre plaisir ?
– Oui, tellement tellement fort.
Alors c’était normal ? De découvrir l’amour et d’aimer aussi fort, aussi loin ? Est-ce que « ces conneries d’âmes sœurs » – selon l’expression de ses amis lorsqu’il la voyait dévorer des romans d’amour – existaient vraiment ? Tellement de questions en elle et si peu de réponses.
– Et toi alors ? Il y a qui, dans ton cœur ?
Elle glissa une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille, timidement.
– Personne… enfin, je veux dire, ce n’est pas quelqu’un que tu connais.
Myaw connaissait le don d’empathe de Ian, mais ignorait si celui-ci marchait aussi pour repérer les mensonges. Pouvait-il deviner que ses pensées toutes entières étaient tournées vers Ange ?
– Est-ce que tu crois qu’il est possible d’aimer une seule et même personne toute sa vie ?
Elle se mordit l’intérieur de la joue, inquiète de la réaction de l’homme. Peut-être qu’il se moquerait, comme ses amis, quand elle leur tenait des théories sur le grand amour, en prenant comme exemple Shybaï et Takeji, Nérys et Jonathan, ou même Pandora et la photo qu’il y avait avant, dans son ancien bureau. Les autres rigolaient, lui expliquant que tous ces gens-là aussi, avaient certainement dû aimer d’autres personnes, avoir d’autres conquêtes, d’autres expériences, d’autres crush même, qu’ils n’avaient peut-être pas concrétisés jusqu’au bout, mais qui ne les avaient pas empêchés de se branler en pensant à un autre. Myaw se demandait alors si Ange rêvait parfois d’autres bras, s’il repensait à ses anciennes histoires, s’il flirtait dans des bars pendant qu’elle était bien sagement, à l’orphelinat. C’était douloureux de grandir. Tout était plus simple quand elle était enfant et que le monde se limitait aux champs éternels qui bordaient le village et que tout tombait depuis la falaise.
– Pardon c’est… hmm… c’est un peu niais comme question. Enfin tu dois trouver ça bête.
Les relations de sa génération ne ressemblaient pas à celle des livres de la bibliothèque. Maintenant les gens se déclaraient leur flamme en s’envoyant des nudes et l’amour ne durait plus trois ans, mais trois messages laissés en vus sur Whatsapp… _________________« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. » Color violet |
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| – Personne… enfin, je veux dire, ce n’est pas quelqu’un que tu connais.
Je hausse un sourcil, la vague d’incertitudes qui me vient a un goût étrange pour Myaw — Myaw que je ne connais définitivement plus. Ça se transforme en une gêne en demi-teinte, que je laisse couler ; c’est le problème des empathes après tout. Tout n’est pas bon à dire, quuoi qu’on soit en train de recevoir. J’ai eu tendance toute mon adolescence à forcer le trait, dénoncer ce qu’ils ressentaient, les autres.
En n’en tirant qu’une brutale honnêteté, des mots pas assez matures décollés trop tôt, encore sanguinolent. Rien d’bon.
– Est-ce que tu crois qu’il est possible d’aimer une seule et même personne toute sa vie ?
Je détaille son visage pour essayer de comprendre.
— Qu’est-ce qui t’inquiète ?
Et voilà. Quand j’vous disais qu’avant je demandais et maintenant plus ? Ben, j’ai toujours du mal, en fait. Coupable, désolé.
— Ouais.
J’ai de l’aigreur sur la langue, mais je le dis quand même.
– Pardon c’est… hmm… c’est un peu niais comme question. Enfin tu dois trouver ça bête. — Non, non.
Pourquoi est-ce que je la trouverais niaise ? Parce qu’elle assume de dire tout haut ce qu’on a un jour pensé tout bas sous les étoiles ? Et comment je l’aime, et comment vivre sans elle ?
— On aime nos potes toute notre vie, notre fratrie visiblement, souvent. Je vois pas pourquoi c’est pas pareil avec les amoureux et les amoureuses. On attend trop l’un de l’autre et puis on a des mots magiques pour que ça s’arrête.
Ça me renvoie à tous les choix que j’ai fait et à ceux que je n’ai pas fait. Coucher avec Carla contre protéger Autumn. Le sourire s’est sauvé de ma face, rien n’a changé, les yeux rivés à la terre, la nuque chauffée par l’été.
— T’sais, faudra choisir ta difficulté. C’est dur d’aimer quelqu’un pour toujours, c’est dur de quitter les gens. C’est dur de s’entraîner, encore, encore, encore mais c’est dur d’être defensless quand le moment vient.
C’est dur de tromper, c’est dur de guérir. J'connais personne qui se targue de trouver la vie facile, surtout pas les soldats. J'dis pas qu'on a le monopole de la souffrance et l'anxiété, mais quand je vois les autres au bureau tous les jours, j'me dis que si ils mouillaient un peu plus la chemise, avec un peu de chance, ils apprécieraient de pouvoir commander des gens au front, plutôt que d'y aller. J'ai ouï dire que ni Allen Kristiansen ni Simje Voniestosiwjski avaient trouvé ça épanouissant, comme ambiance. La mort.
— C’est dur d’avoir la lucidité de quitter les gens, le courage de dire qu’on doit les laisser ou qu’on veut changer pour pouvoir rester.
J’aimerais bien lui dire aller, c’est qui ? Mais j’veux pas tirer ça d’elle, qu’elle me le donne ou que j’en mesure l’absence. A-t-elle peur de moi ? De ma réaction ? De la sienne ? _________________darkslategreyg o n e |
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| – Qu’est-ce qui t’inquiète ?
Aux mots de Ian, Myaw se demanda ce que ça devait bien faire de vivre constamment avec les émotions des autres. À quel point ça polluait son propre espace mental, à quel point on pouvait se sentir dissocier de soi-même lorsque le cœur se remplissait de larmes ou de joie qui ne nous appartenait pas. Les empathes se sentaient-ils parfois démuni devant leur don, comme elle lorsqu’elle glissait dans les rêves qui ne lui appartenaient pas, incapable de décider d’en ressortir ou de se créer ses propres images ? Vivre dans une part des autres, à quel point est-ce que ça pouvait les pousser à s’oublier eux-même ?
– Ouais.
Comme un écho à sa question mentale. Mais Ian avait l’air de dire que l’on pouvait aimer une personne toute sa vie. Il n’avait pas ri, ne s’était pas moqué, ne lui avait pas demandé de grandir un peu.
– Non, non.
Ce n’était pas niais. En cet instant, Ian lui fit un peu penser à son professeur de mathématiques qui répétait constamment qu’il n’y avait pas de questions bêtes et que la bêtise était justement de ne pas les poser. Ce qui ne l’empêchait évidemment pas de ne jamais lui demander de lui expliquer la géométrie dans l’espace ou les probabilités, bien qu’elle n’y comprenne rien. Myaw n’aimait pas les maths. Elle préférait passer son temps à dessiner, ou à écrire des mots dans l’agenda de sa voisine de table.
– On aime nos potes toute notre vie, notre fratrie visiblement, souvent. Je vois pas pourquoi c’est pas pareil avec les amoureux et les amoureuse. On attend trop l’un de l’autre et puis on a des mots magiques pour que ça s’arrête.
Elle soupira, tout ça lui semblait bien compliqué et elle aurait aimé trouver une baquette magique pour redevenir l’enfant qui courait dans les champs en riant, poursuivie par les plus grands qui faisaient semblant de ne pas parvenir à l’attraper alors qu’ils étaient mille fois plus rapides qu’elle. La nostalgie, toujours la nostalgie. Et pour compenser cette tristesse mélancolique, s’accrocher au rocher du présent, au bonheur qui envahissait son ventre lorsque sa chair rencontrait celle d’Ange, lorsqu’il lui envoyait un message pour lui proposer de se retrouver au détour d’un chemin, l’adrénaline provoquée par leur romance secrète.
– T’sais, faudra choisir ta difficulté. C’est dur d’aimer quelqu’un pour toujours, c’est dur de quitter les gens. C’est dur de s’entraîner, encore, encore mais c’est dur d’être defensless quand le moment vient.
Petite fille cachée sous une table en train de trembler alors que le sang coulait tout autour d’elle.
– C’est dur d’avoir la lucidité de quitter les gens, le courage de dire qu’on doit les laisser ou qu’on veut changer pour pouvoir rester.
Ange et elle se poseraient-ils la question un jour ? Se rendraient-ils compte qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, qu’un gouffre béant les séparait, qu’il leur faudrait décider de sauter de l’autre côté ou de partir chacun de son côté ? Quelles concessions se dresseraient sur son chemin ? Pour l’instant, tout lui semblait tellement facile, tellement évident que ça la dévorait de l’intérieur. Tout, sauf le regard des autres.
– Les autres disent qu’il n’y a pas de grand amour sans grande souffrance.
Mais elle ne souffrait pas lorsque les bras d’Ange se refermaient sur elle.
– Chez les Soul, il y avait une esclave un peu plus âgée que moi et qui venait aussi du Mystery. Zoey… peut-être que tu vois qui c’était. Elle avait des yeux verts qui tiraient presque sur le jaune. Elle avait tout le temps peur aussi, et puis peu à peu, la peur s’est calmée pour faire place à l’amour.
Image gravée des deux yeux qui, comme des lumières dans la nuit, la fixait en souriant.
– Elle a commencé à aimer Redwan plus que sa propre vie. Elle disait qu’elle pourrait mourir pour lui, que lorsqu’il la torturait, ça la remplissait de bonheur, que chaque moment passé avec lui les rapprochait. Et puis un jour il l’a tuée. Je crois… je crois qu’il ne connaissait même pas son prénom alors que lui était tout pour elle.
Zoey avait aimé Redwan avec une intensité que Myaw n’avait jamais vu ailleurs, des sentiments malsains, mais qui devenaient bouleversant par leur force et par la sincérité avec laquelle elle les exprimait. C’était devenu beau, atrocement beau. Tellement, que les yeux jaunes souriaient encore lorsque la tête s’était détachée du corps.
– Moi je ne souffre pas, et rien ne me paraît difficile entre nous. Le reste du monde, oui, mais pas avec lui. Peut-être que c’est parce que ce n’est que le début. Ou peut-être alors que je suis bizarre.
Elle pencha la tête en arrière en fermant les yeux, afin de pouvoir regarder le soleil à travers ses paupières.
– Est-ce que l’amour ne compte pas, s’il n’est pas douloureux ? _________________« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. » Color violet |
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| – Les autres disent qu’il n’y a pas de grand amour sans grande souffrance.
Aaaaah, là là. J’ai immédiatement envie de lever les yeux au ciel, les autres, les autres, les autres ils disent. Oui mais les autres c’est pas toi, Myaw, et puis les autres ils vivront pas ce que toi tu vis. Mais la vague d’émotion qui vient lécher ses pieds m’en dissuade, et je la boucle pour continuer à l’écouter.
– Chez les Soul, il y avait une esclave un peu plus âgée que moi et qui venait aussi du Mystery. Zoey… peut-être que tu vois qui c’était. Elle avait des yeux verts qui tiraient presque sur le jaune. Elle avait tout le temps peur aussi, et puis peu à peu, la peur s’est calmée pour faire place à l’amour.
Je sais qui c’était mais, justement, je ne vois plus que c’était. De la peur pour remplacer l’amour. Je sais d’avance ce que j’ai envie de dire mais, parce que je ne suis là ni pour dire ce qu’il faut, ni pour faire la morale, ni pour l’ouvrir, en fait, j’écoute. J’écoute ce qu’elle déverse et j’accueille indifféremment ses émotions, sans trier.
Partager.
– Elle a commencé à aimer Redwan plus que sa propre vie. Elle disait qu’elle pourrait mourir pour lui, que lorsqu’il la torturait, ça la remplissait de bonheur, que chaque moment passé avec lui les rapprochait. Et puis un jour il l’a tuée. Je crois… je crois qu’il ne connaissait même pas son prénom alors que lui était tout pour elle.
C’est atroce. Atroce et dégueulasse. Le pire, quand j’imagine ça, c’est le quotidien qu’on finit par former. L’affection qu’on met quelque part quand même, dans un matelas qu’on aime bien, un couloir où on sait qu’il fait frais, on se construit des habitudes parce que c’est nécessaire à la survie. On s’adapte, on appréhende, on finit par trouver des éclats de cool dans l’enfer.
– Moi je ne souffre pas, et rien ne me paraît difficile entre nous. Le reste du monde, oui, mais pas avec lui. Peut-être que c’est parce que ce n’est que le début. Ou peut-être alors que je suis bizarre.
Son visage au soleil, je sens au travers elle la lumière jaune et la chaleur qui grille la peau. Moi aussi, j’aime trop ça. C’est plus vrai que tout le reste, plus réel.
– Est-ce que l’amour ne compte pas, s’il n’est pas douloureux ?
J’ai tellement pas de leçons à donner sur l’amour ! Tellement pas. Ni sur la vie, d’ailleurs, pour ce qu’il en est.
— Je crois que… l’amour ce n’est pas la dévotion, tu vois ? Parfois on croit que certaines choses en sont mais… c’est pas obligé de faire mal, j’crois.
Je réfléchi, les mots disent pas ce qu’il y a dans ma tête.
— Parfois on aime mal les gens, et ça les fait souffrir, mais si c’est voulu et dans ce but, c’est qu’on nourrissait pas d’amour en premier lieu. De l’envie, de la nécessité, de la dépendance, des tas d’choses mais de l’amour, ah ça… alors j’me dis que…
J’fais une pause. J’sais pas trop de quoi je parle. J’me rends compte que je dis « je » parce que c’est moi qui ait blessé dans l’histoire. Et j’ai pas peur de la réciproque. J’voulais pas parler de moi et j’m’entends être un connard.
— J’vois pas pourquoi ça devrait faire mal. Puis, souvent, quand mes potes ils avaient le coeur brisé, j’me disais soit, c’est des circonstances, soit, juste, on fait pas ça aux gens qu’on aime. C’est qu’on les aime pas, c’est pas vrai, ou alors c’est qu’on a plus aimé autre chose sur le moment. Soi-même, quelqu’un d’autre, ou quoi. Et parfois c’est ok, j’crois, genre, c’est ok de pas aimer les autres tous les jours, mais c’est pas ok d’être blessé par quelqu’un qui en avait l’intention.
J’souris.
— J’fais bien genre je sais de quoi je parle hein ? J’en sais rien, Myaw, j’en sais rien. Si il te rend heureuse, qui a le droit de te dire le contraire ?
Mais c’est dur de se rendre compte de ce qu’est le bonheur, de ce qu’on veut, et de ce qui est pas ok. Après avoir été torturée par Redwan si longtemps, comment peut-elle savoir ce qui est ok de ce qui ne l’est pas pour elle ? Comment ne pas la prendre pour une princesse à secourir ? Comment ne pas tomber dans les filets de la dépendance ?
J’ai mal au coeur.
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| Le soleil brûlait déjà un peu et elle réalisa qu’elle était capable de rester des heures ainsi, les pieds nus ancrés dans l’herbe terreuse et les rétines cachées sous les paupières brûlées. Des heures à ne rien fait, à simplement laisser la vie la traverser, sans forcément chercher à rattraper le temps. Elle avait l’impression de devoir faire ça, tout le temps, tout le temps. Courir après les minutes de son enfance, de son adolescence, qui lui avaient été volées. Emmagasiner le double de connaissances, d’expériences et de souvenirs que les autres pour remplir les endroits que Redwan avait vidé en elle. Mais ce que les autres ne comprenaient pas, c’est qu’elle ne vivait pas ce prétendu vide en elle. Son maître avait laissé sa marque partout, il avait égaré la terreur jusque dans ses veines, remplissant son crâne d’humiliations poisseuses. Alors certes, les mathématiques à l’école lui échappaient, elle se sentait en décalage des autres jeunes de son âge avec ses émotions issues des livres de sa jeunesse, mais vide, en tout cas pas.
– Je crois que… l’amour ce n’est pas la dévotion, tu vois ? Parfois on croit que certaines choses en sont mais… c’est pas obligé de faire mal, j’crois.
Elle rouvrit les yeux et tourna la tête vers lui pour le regarder, réalisant une fois de plus qu’elle faisait désormais presque sa taille, et l’écart qui les séparait de son enfance.
– Parfois on aime mal les gens, et ça les fait souffrir, mais si c’est coulu et dans ce but, c’est qu’on nourrissait pas d’amour en premier lieu. De l’envie, de la nécessité, de la dépendance, des tas d’choses mais de l’amour, ah ça… alors je me dis que…
Les grands de son enfances avaient cessé d’être grand depuis qu’elle avait atteint l’âge qu’ils avaient lorsqu’elle jouait avec eux à cache-cache, et elle prenait lentement conscience que la sagesse n’était pas gravée dans les années, qu’ils étaient tout autant perdu qu’elle et que, contrairement à ses croyances de gamine, les adultes ne savaient pas tout. Ils doutaient même encore plus que les enfants qui croyaient aux contes de fée.
– J’vois pas pourquoi ça devrait faire mal. Puis, souvent, quand mes potes ils avaient le cœur brisé, j’me disais soit, c’est des circonstances, soit, juste, on fait pas ça aux gens qu’on aime. C’est qu’on les aime pas, c’est pas vrai, ou alors c’est qu’on a plus aimé autre chose sur le moment. Soi-même, quelqu’un d’autre, ou quoi. Et parfois c’est ok, j’crois, genre c’est ok de pas aimer les autres tous les jours, mais c’est pas ok d’être blessé par quelqu’un qui en avait l’intention.
Où étaient les limites de l’amour ? Jusqu’où le sol pouvait-il la porter avant de se déliter sous ses pieds ?
– J’fais bien genre je sais de quoi je parle hein ? J’en sais rien, Myaw, j’en sais rien. Si il te rend heureuse, qui a le droit de te dire le contraire ?
Elle éclata de rire, retrouvant les accents de son ami James en cours de français, lorsqu’il passait des heures à disserter sur un bouquin qu’il n’avait pas lu avec la prof, fou de bonheur de réussir à l’avoir sur son propre terrain et d’interrompre ainsi le cours sans qu’elle ne se doute du subterfuge.
– Il me rend très heureuse.
Myaw glissa son bras sous celui de Ian, appuyant sa tête contre son épaule.
– C’est drôle, quand même, qu’on puisse être si sensibles à un cœur brisé. Après tout ce qu’on a traversé, ça ne devrait même plus nous atteindre.
Quel était le poids d’une peine d’amour face au sang des cadavres des gens avec qui ils avaient grandi qui tapissaient leur cauchemar ? Ou peut-être que c’était leur moyen de se rattacher à la vie, la nécessité de trouver l’humanité dans les sentiments.
– Tu as déjà fait du mal à quelqu’un que tu aimais ?
Elle rougit un peu sous la maladresse de la question, les mots décorés par les accents de l’enfance étant sortis un peu trop vite.
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| Elle éclate de rire et moi aussi, sans savoir pourquoi. La joie d’être empathe, et de se retrouver à pleurer dans le métro sans aucune autre raison qu’une tristesse semée là. Sa joie est communicative et je me retrouve à savourer cet instant, lâche et tranquille comme une corde à qui on aurait enfin laissé un peu de mou.
– Il me rend très heureuse.
Elle se colle à moi. Ravi de la proximité qu’elle m’accorde, je presse son bras, et lâchant :
— T’as vraiment trouvé le prince charmant.
Et je ne suis absolument pas moqueur. Après tout ce qu’elle a vécu, quelque part, elle se retrouve apaisé par un gars (que j’aurais aimé connaître. Est-ce que j’vais vraiment être obligé de traîner un mois entier à l’orphelinat pour voir à qui elle roule des pelles discrètement à la balançoire ? ugh ?). Alors elle est peut-être et sûrement tombée sur un gars bien.
– C’est drôle, quand même, qu’on puisse être si sensibles à un cœur brisé. Après tout ce qu’on a traversé, ça ne devrait même plus nous atteindre.
Pardonnez ?
— Tu trouves ça ridicule maintenant ?
Je me râcle la gorge, amusé. Où est passée la princesse en tutu rose pour qui y’avait que les histoires qui se bouclaient par « et ils vécurent heureux » qui comptent ? On disait pas beaucoup, dans mes souvenirs, et eurent beaucoup d’enfants à l’orphelinat. Les enfants, après, ils regardent leurs parents mourir et ils se retrouvent à l’orphelinat. On savait bien, nous, comment ça meurt facilement, un parent. En un claquement de doigts, plus rien.
Pouf !
Gone.
— J’trouve que c’est la seule chose un peu stylée qu’il nous reste. Et encore ! Faut que les planètes s’alignent un peu pour que la personne nous trouve pas trop…. ehm. Différent ?
Chelou.
— T’imagines ceux qui se marient avec des innocents pas au courant du secret ?
Vlà la schyzophrénie. J’espère que c’est pas un innocent, son amoureux à elle, mais j’ai bien dit marié. Alors bon, elle est pas mariée, et fricotter c’est définitivement pas une déclaration à vivre pour toujours et à jamais ensemble.
– Tu as déjà fait du mal à quelqu’un que tu aimais ?
Je me fige.
— Yup, je réponds, misérable. Ma voix est sortie pincée.
Est-ce que vraiment je dois raconter cette histoire à voix haute pour la rendre encore plus réelle ?
— J’ai trompé la fille que j’aime.
Avec une autre fille que j’aime. Tu captes le bordel un peu ? Les affaires de coeur… les affres du coeur, même.
— C’est pas ouf. Je conseille pas. 2/10, je dirais.
C'est le moment propice pour me trainer de ptit con, ou de dire ah ça non je comprends pas, ceux qui sont pas honnêtes, ceux qui disent pas la vérité, ceux qui se préfèrent eux, ceux qui savent pas être en charge d'eux-même. Mais comment expliquer que j'aurais pu tuer pour dormir dans des bras cette nuit là, et que même ça, ça ne m'a pas été accordé ? _________________darkslategreyg o n e |
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| Ian passa un bras autour d’elle et elle se fondit un peu plus dans ce contact, y retrouvant quelque chose de l’ordre de l’enfance, une douceur sacrée qui envahit son cœur.
– T’as vraiment trouvé le prince charmant.
Elle sourit dans le vide. S’il savait… Que c’était Ange, celui-là même qui avait toujours été son prince pégasien, le roi du château de son imaginaire. Quelque chose avait éclot dans son cœur d’enfant et n’était plus jamais reparti, jusqu’à ce moment qui n’appartenait qu’à eux, tous ces mots, cette magie, cette évidence qui les liait. C’était un peu niais. Et tellement intense.
– Tu trouves ça ridicule maintenant ?
Elle haussa les épaules. Ce n’était pas vraiment les mots qu’elle avait utilisé. Étrange aurait été plus correct. Étrange de penser que les sorciers noirs pouvaient bousiller leur corps, leur tête, arracher leurs souvenirs et leurs amis, mais qu’après cela il était encore possible de ressentir des choses. De pleurer pour de vrai, de se sentir briser de l’intérieur. On ne s’habituait jamais vraiment à la tristesse. D’autres bras la faisait toujours glisser comme un manteau trop usé.
– J’trouve que c’est la seule chose un peu stylée qu’il nous reste. Et encore ! Faut que les planètes s’alignent un peu pour que la personne nous trouve pas trop… ehm. Différent ?
Puis un nouveau manteau trop lourd pour des épaules finissait par remplir le vide laissé. Parfois c’était les mêmes mains qui avaient retiré le précédent qui le remettait. Ça pouvait être un vêtement nouveau ou alors une habitude, trop souvent enfilée. Et, surtout, qui grattait.
– T’imagines ceux qui se marient avec des innocents pas au courant du secret ?
Myaw sourit, mais ne répondit pas, encore happée par ses pensées. Ça pouvait aussi être ses propres doigts qui crocheraient un jour à la fourrure du manteau pour le poser sur quelqu’un d’autre. Est-ce qu’un jour elle blesserait Ange ? Le torturerait, parce que ça serait plus facile, inévitable, pour ne pas se faire du mal à elle-même ?
– Yup.
La voix de Ian était un peu étrange. Un peu coupable. À quel point ça faisait mal de blesser ceux qu’on aimait ?
– J’ai trompé la fille que j’aime.
Elle tourna sa tête vers son ami, surprise une fois de plus de le trouver si jeune, si égal à elle, comme si les années qui les séparaient s’effaçaient. Personne n’avait de réponse apparemment, personne n’avait les plans pour construire le château parfait au fondation assez solides pour résister aux pires tempêtes. Alors comment ils faisaient ceux pour qui ça marchait ? Comment avaient fait Takeji et Shybaï ? Nérys et Jonathan ? Edwin et Kurt ? Quelles douleurs dissimulaient-ils aux yeux des autres ? La leur ? Celle de l’être aimé ?
– C’est pas ouf. Je conseille pas. 2/10, je dirais.
Est-ce qu’il s’en voulait ? Est-ce qu’il regrettait, non pas d’avoir blessé celle qu’il aimait, mais de l’acte en soi ? Avait-il pensé à la douleur que ça pouvait provoqué à ce moment-là ? Avait-il anticipé la peine ? Ou avait-il tout laissé glisser comme de l’eau ?
– Est-ce que tu l’aimes ? L’autre personne ?
Elle songea à Bleuann Soul. Celle qui avait été dans la tête, dans le corps, dans l’amour d’Ange avant elle. Sorcière, sorcière,… Peut-être qu’elle y serait encore si Ange n’avait pas découvert qu’elle était également celle qui l’avait enlevée… Accrochée à la noirceur d’une âme différente de la sienne alors qu’elle se perdrait encore dans des fictions.
– C’est pas aussi facile que dans les contes de fée, hein ?
À quel point Ange et Bleuann s’étaient-ils mutuellement déchiré ? Quelles étaient les traces laissées, les lambeaux de douleur encore accrochés aux os déchiquetés par l’explosion ?
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Jeu 1 Avr 2021 - 17:03 | |
| Elle s’égare et je suis le fil de ses émotions, bien conscient qu’elle n’est plus vraiment là, face à moi, mais dans les méandres de ce qui la définit. Je me laisse porter, apaisé par la sensation de flotter dans les succursales de sa conscience. Ses émotions sont complexes, toujours, et brodées de tas de pensées que je ne peux pas, et ne pourrait jamais saisir (pour le plus grand plaisir de ma santé mentale).
– Est-ce que tu l’aimes ? L’autre personne ?
Je grommelle de dépit, lourd de mauvais sang. Lourd. Qu’est-ce que ça change, au fond ? Est-ce que j’ai plus blessé Autumn parce que c’était Carla ? Est-ce qu’elle peut réellement plus, ou moins comprendre, parce qu’elle connait l’autre ? Est-ce qu’elle en veut à la traitresse blonde, ses yeux d’aubes d’hiver et de sable brûlé ? Contre les siens, glace enneigée saturée de pigments. Si différentes. Juste liées par ma bêtise.
Qu’est-ce que c’est beau !
On pourrait en faire des poèmes.
— Est-ce que ça change vraiment quelque chose ?
J’suis moins pire si je justifie mon coup par des sentiments, plutôt que du cul, des montagnes de solitude et d’absence, de corps esseulé qui n’en peut plus de se réchauffer seul ?
Un abruti reste un abruti, ça fait des explications, par des excuses.
— Si j’aime celle que j’ai niqué alors, pouce, hors jeu même, ça compte pas pour blesser l’autre ?
« oui mais je l’aime alors tu comprends ! » tu comprends quoi, au juste ? Je suis pas contre aller coucher ailleurs mais je suis contre mentir, garder cette pourriture en soit. J'ai fait exprès d'être vulgaire, parce qu'il s'agit de rien de mieux.
– C’est pas aussi facile que dans les contes de fée, hein ? — Ouais, je consens à lâcher.
Forcément que c’est pas aussi facile, mais comment dire à Myaw que je chéris cette douleur et que j’en suis reconnaissant ? Qu’elle m’attache au sol, me garde les pieds sur terre, me laisse vivant.
et ça me rappelle à un poème qu’un gars répète toujours par chez moi, un gars bizarre, savonné au rhum qui sait plus toujours ce qu’il dit et parfois, après avoir regardé la terre et tout ce qu’il y a dessus, et bien il dit
everything we touch break us a little that’s how we feel it
who wins when you love so carefully ?
mais je ne le répète pas à Myaw, je crois que je ne saurais pas le dire comme il le faut, faire en sorte que ça fasse du sens pour elle comme ça peut en faire pour moi.
— J’pourrais le rencontrer, un jour, tu crois, ton prince charmant ?
J'aimerais vraiment pouvoir les regarder ensemble, Myaw pleine d'étoiles et de mots doux, de cet amour qui semble la tirer vers le haut, ou la tirer quelque part du moins, loin de la boue et la poussière ambiante. Un gars bien ? J'espère que c'est un gars sûr, qu'ils pourront grandir tous les deux, vivre leur adolescente douce et méritée après ces horreurs. _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (108/300) Point Membre: (78/300) Niveau: 5 - Espoir de la MagieMyaw Nienta Admin | Adolescente ~ Little Princess | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Ven 2 Avr 2021 - 0:21 | |
| Le soleil brûlait les peaux et les cœurs. Dévoreur d’âmes, il remontait le long des bras, léchait les cous, s’attardait sur les nez. Myaw sentait la chaleur qui s’insérait en elle, trop loin, trop tard. Elle devinait les rougeurs le lendemain, les coups de soleil, plus certain encore que les coups d’amour.
– Est-ce que ça change vraiment quelque chose ?
Bleuann encore. Lorsqu’elle imaginait Ange dans les bras d’une autre, c’était toujours le souvenir de Bleuann qui teintait son esprit. Douloureuse torture mentale que cette idée. Parce qu’il l’avait aimée. Parce que les murs de son château avait parfois des reflets étranges.
– Si j’aime celle que j’ai niqué alors, pouce, hors-jeu même, ça compte pas pour blesser l’autre ?
Mais les jeux aussi avaient perdu le goût de l’enfance.
– Non. Peut-être bien que c’est pire, même. Que ça blesse plus fort, que ça dévore trop loin. Je ne sais pas, je découvre seulement le sexe après tout…
Elle rougit un peu, se sentant comme une enfant annonçant à son grand frère qu’elle n’était plus vierge.
–… mais je crois que c’est ça qui me ferait le plus mal. Pas l’acte, mais les sentiments.
L’adolescente soupira, le soleil se perdant dans son souffle. Elle se rendait compte de la naïveté de ses paroles sans être capable de vraiment les appréhender. C’était si nouveau pour elle. Si éloigné de ses lectures, de ses idées. C’était juste un instinct qui la guidait et qu’elle suivait, sans se retourner. Elle avait peur des blessures, peur qu’Ange parte sans elle une nouvelle fois, peur non pas de la solitude, mais du vide qu’il pouvait laisser en elle. À quel point ça faisait mal la rupture ? À quel point le cœur pouvait être rompu ?
– Ouais.
Pas de happy ending dans la vraie vie. Simplement le quotidien et les montagnes. Attraper la main de son prince pégasien pour les dépasser. Tout lui paraissait tellement facile aujourd’hui, et demain ? Lorsqu’il leur faudrait parler de leur relation à Pandora ? Lorsque les vraies questions se poseraient ? Les vraies disputes, les mots trop hauts, les maux nichés dans leur âme. Comment faisaient les gens pour survivre à tout cela ?
– J’pourrais le rencontrer, un jour, tu crois, ton prince charmant ?
Elle ferma les yeux, incapable de tenir plus longtemps.
– Tu le connais déjà, en fait. Je… je t’ai menti tout à l’heure.
Et les images de leurs deux corps qui mouraient un peu plus l’un contre l’autre, de l’amour qui dévorait ses entrailles alors qu’elle découvrait des gestes et des caresses qu’elle ne se connaissait pas. Un prince qui l’avait sauvée, un prince auquel tout raccrocher. Une lance entre ses hanches, un bouclier qui se déchirait. Myaw secoua la tête et se détacha de Ian, quelques pas en équilibre sur les brins d’herbe, comme soudain éprise par la danse, des pas léger pour oublier les questions, oublier le rouge dans l’azur et les peurs qui boursoufflaient sa tête. Princesse au cœur vacillant dans le soleil, princesse éclatée dans le passé. Puis elle se tourna vers Ian et lâcha, comme essoufflée par les mouvement qui tournaient encore dans sa tête :
– C’est Ange.
Ça avait toujours été lui, après tout.
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Miaou, miaw, myaw. Ven 9 Avr 2021 - 9:43 | |
| J’me rappelle d’un prof qui disait toujours que la vie était plus simple que ce qu’on pensait, et moins grave. Qu’on avait juste des besoins, une liste de besoins qu’on devait combler et que c’était tout. On avait des tas de manière de combler ça, il fallait prendre soin de toutes les bases sans en faire passer une à la trappe et on était un humain relativement heureux et fonctionnel. Le cerveau humain était fait pour. Les gens mourraient, on en aurait d’autres pour amis. Pour amants.
Tout ça.
De l’extraordinaire de la résilience humaine, il disait.
J’le détestais de dédramatiser autant les choses, mais il avait pas tord au final. Il avait pas tord du tout. La vie c’était que ça.
– Non. Peut-être bien que c’est pire, même. Que ça blesse plus fort, que ça dévore trop loin. Je ne sais pas, je découvre seulement le sexe après tout…
J’ai aucune envie d’imaginer que Myaw, et sexe ça puisse aller ensemble ; pas envie non plus qu’elle soit honteuse de me l’annoncer comme ça. Je regarde son visage chauffer.
–… mais je crois que c’est ça qui me ferait le plus mal. Pas l’acte, mais les sentiments.
Je hausse les épaules.
— J’sais pas, on a pas mal été entraînés à voir toute la richesse de l’amour dans une seule et unique personne alors que c’est plus riche, plus complexe que ça. Genre…. pense à tous les types d’amour qu’il y a, et comment tu pourrais avoir toute cette palette avec une seule personne ? C’est pas possible. Donc tu vas le prendre ailleurs, mais… mais y’a que le sexe qui ne se partage pas, visiblement.
C’est chelou non ? Mis à part le sexe, j’ai aimé Carla plus qu’Autumn parfois, puis Autumn bien plus que Carla, puis des jours mon coeur n’en portait aucune, puis, m’voyez ?
– Tu le connais déjà, en fait. Je… je t’ai menti tout à l’heure. — Mmh ?
Je me cale bien au chaud dans ses prunelles. J’ai un peu peur qu’elle balance un nom et que j’en ai aucun souvenir, et que ça soit le malaise. Genre, mais si ! lui là ! mais si ! tu l’aidais pour faire ses mutations au début !
J’espère que c’est un métamorphe : c’est les meilleurs.
– C’est Ange.
aaaaaaaaaaaaaaaa. Je cligne des yeux, plusieurs fois. Le sang rush jusqu’à mes doigts et mes pieds, j’appuie ffffffort sur mes pouvoirs pour que rien n’éclate, ne déborde. J’appuie fort sur mon envie de hurler aussi et jugule l’accès de rage qui se coule dans mon bide, de rage et d’incompréhension.
On démêlera pourquoi je suis en colère plus tard. La réponse n’est pas parce que je suis con, merci. Je déglutis, et m’entend répondre.
— Ah ouais, Ange.
Parce que je suis abasourdi. ANGE. Non mais?… Myaw c’est ?… AH. Je me mords la lèvre inférieure, avant de me mettre à sourire, essayant de noyer tous les poissons gênants qui se fraient un passage en moi.
Je passe une main gênée dans ma nuque, mes cheveux clairs, ma peau, refait le tour de mon enveloppe corporelle. Ange quoi ! Putain, Ange, de mon âge, de ma génération, couche avec Myaw, avec Myaw, avec Myaw qu’on regardait gazouiller, haute comme un navet.
Ça me regarde pas en plus, j’ai rien à dire mais… mais.. ça dévoile quoi de mon ami, en vrai ? Ça dit quoi d-d-d-d-e leurs discussions de toutes les premières fois qu’il aura déjà faites et pas elle, lui voler des parts de naïveté et d’excitation adolescence, d’émerveillement aussi de tiens regarde Myaw je vais te montrer la vie ?
Je me mords la joue. Boucle la Ian, sois pas un abruti. Elle devra sûrement se défendre d’être assez grande pour lui le temps que ça durera, soit pas traumatisant.
— Ton chevalier blanc, c’est Ange.
Ah ben oui, le cliché, le gars plus âgé vient secourir la pauvre petite égarée.
— Désolé, j’ai juste du mal à l’intégrer mais… mais c’est cool, Myaw.
J’aimerais rajouter c’est un gars bien, mais je suis du-per.
— Si t’es heureuse avec lui alors j’suis heureux pour toi.
Mais y'a moy-moy-moy que je lui pète deux quenottes un jour, au lion. _________________darkslategreyg o n e |
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| Toutes ces années passées en tant qu'esclave, à se construire dans des tourbillons de haine, à se raccrocher au seul amour qu'elle connaissait enfant. Celui des contes de fée, du prince qui vient chercher la princesse en haut de sa tour. Un amour unique, fusionnel et plein de paillettes. C'était difficile, en sortant de tout ça, de réaliser que la vie c'était pas comme dans les histoires, que les princes pouvaient délaisser les princesses pour d'autres princes, que les princesses pouvaient d'ailleurs se libérer d'elle même et que les dragons avaient aussi un coeur. Et que même, parfois, les gens s'aimaient par trois, par cinq, par dix.
– J'sais pas, on a pas mal été entraînés à voir toute la richesse de l'amour dans une seule et unique personne alors que c'est plus riche, plus complexe que ça. Genre… pense à tous les types d'amour qu'il y a, et comment tu pourrais avoir toute cette palette avec une seule personne ? C'est pas possible. Donc tu vas le prendre ailleurs, mais… mais y'a que le sexe qui ne se partage pas, visiblement.
Elle tordit le bout de son nez pour mieux réfléchir aux mots de Ian.
– Peut-être que c'est pas juste une question de sexe, mais de confiance et de mensonges…
Mais Myaw avait l'air maligne à parler de mensonges alors qu'elle n'osait même pas raconter à son ami qui était son véritable prince. Elle aimait aussi Ian après tout, d'un amour différent et amical, mais pourquoi lui mentir ? Elle lâcha le tout, elle lui révéla ce secret qui pesait lourdement sur ses épaules, cette faucheuse miniature dans son coeur. Ce qu'elle n'avait même pas dit à ses amis du Mystery. Tout fut étalé sur l'herbe verte devant eux. Et tout d'abord, Ian ne réagit pas. Il cligna des paupières, comme abasourdi par la nouvelle, devenu aussi muet que la carpe au fond du jardin – les rumeurs disaient que c'était un métamorphe qui n'avait jamais réussi à retrouver sa forme humaine, mais ce n'était probablement qu'une rumeur. Le silence dura un peu trop longtemps et Myaw se demanda si elle devait le couper, dire quelque chose, les sortir de cette situation où elle les avait englués.
– Ah ouais, Ange.
Ce n'était pas vraiment la réaction à laquelle elle s'attendait et ça lui fit un peu de mal. Elle ne savait pas vraiment ce à quoi elle s'attendait, mais pas à ça. Pas au jugement implicite de ces trois mots, pas à cette déception qui pointait sous les pores du mêlé.
– Ton chevalier blanc, c'est Ange.
L'adolescente ne dit rien parce qu'elle ne savait plus quoi dire. Une de ses craintes était en train de se réaliser juste sous ses yeux ; ceux qu'elle aimait condamnait sa relation sans même chercher à la comprendre.
– Désolé, j'ai juste du mal à l'intégrer, mais… mais c'est cool, Myaw.
Ça sonnait faux dans ses mots et elle eut un petit sourire triste.
– Si t'es heureuse avec lui alors j'suis heureux pour toi.
Le soleil était toujours aussi éblouissant et étourdissant dans le ciel et elle passa ses mains sur ses yeux. Quelque chose s'était fendu et elle n'arrivait plus à croire Ian. Etrangement, la joie de le voir ici s'était tassée et elle avait l'impression d'étouffer. Elle aurait aimé que ce soit Ange à sa place, qu'il puisse la prendre dans ses bras, l'emporter dans leur grotte, s'envoler sur l'île de leur première fois.
– Je… Je viens de me rappeler que j'ai promis aux cuisines de les aider à faire les crêpes. Il faut que j'y aille !
Les mots se bousculaient dans sa bouche. Ce n'était qu'un demi-mensonge ; il y avait vraiment des crêpes prévues pour le goûter et on ne refusait jamais l'aide des orphelins. Elle n'avait simplement rien promis du tout, mais eut l'envie soudaine de s'échapper de cet endroit.
– On se voit plus tard, d'accord ?
L'adolescente serra brièvement Ian contre elle avant de courir en direction de l'orphelinat. L'ombre des cuisines l'avalant rapidement alors que, dans sa gorge, se bloquaient des sanglots qu'elle ne comprenait pas vraiment. _________________« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. » Color violet |
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