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| I hope to never fail, to never fall [PV Alec] | |
| Auteur | Message |
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CITATION DU PERSONNAGE : C'est cool d'avoir un mec sensationnellement beau et intelligent comme jumeau.
MESSAGES : 216 DATE D'INSCRIPTION : 27/06/2017
Niveau du personnage Point RP: (116/100) Point Membre: (134/100) Niveau: 6 - AffirméCyan Soul Admin | Sorcier noir de Rosenrot || Twins | Sujet: I hope to never fail, to never fall [PV Alec] Mer 11 Aoû 2021 - 20:29 | |
| "I hope to never fail, to never fall"
J’ai potentiellement un peu trop cru que ça allait le faire. J’ai suivi mon adage « ça passe ou ça casse » et comme c’est toujours passé jusqu’à présent, je m’attendais pas à ce que ça casse cette fois. J’ai perdu tous les collègues, j’pense, je sais pas j’ai juste cherché à sauver ma peau et il y avait trop d’ennemis devant alors j’ai soufflé tout ce qui s’y trouvait, alliés inclus.
Et maintenant, je suis en train de. Décéder. Sur. Le. Goudron. D’un pays que j’affectionne pas plus que ça. La France ouh la mucha gracias, ah non, je t’aime, moulin rouge, pain baguette, tour Eiffel. Haha, je rigole, je sais parler français. Mais sécher sur le bitume là, à des milliers de kilomètres de là où crèche Rhyan, ça me gave. Ça me gave profond. J’crache le sang qui s’agglutine dans ma bouche pour pas risquer l’étouffement et dingue de voir à quel point y’a juste qu’une immense sensation d’inachevé dans ma vie. Que même complètement au bout de ma vie, littéralement, j’ai juste la rage, la haine mais pas de peur. Pas du tout de peur de clamser. C’est peut-être à force de tutoyer la mort que je suis devenu complètement opaque à cette crainte partagée par près de 98 % de la population ou plus.
Ma main passe pour essuyer ma bouche alors que c’est inutile, vraiment, j’suis déjà tâché de mon sang et de celui des autres, y’a aucune classe à avoir, aucune gêne à avoir. Je serre les dents parce qu’il est absolument hors de question que je lâche un cri. C’est aux portes des limbes que j’suis le plus Soul, le plus fidèle à ce « ferme ta gueule, t’es un sorcier noir ». J’oserai pas m’avouer que si mes pas continuent à me porter alors que clairement y’a plus rien pour faire avancer ce corps, c’est parce que je veux sauver mes miches. Y’a une petite ville dans le coin, j’ai pas pris le temps de checker le nom ni les choses à visiter à l’intérieur, pas sûre qu’ils m’acceptent de toute manière, vu la tronche que je tire.
Ptin, ces connards m’ont complètement explosé la zone du bas-ventre. Si j’continue à perdre du sang comme ça… Je ferme les yeux et ça sent que ça pue comme jamais. Je presse la zone comme je peux, prie pour que parmi toutes les blessures y’en ai pas une qui ait atteint une artère, mais c’est bon, c’est fait, je vais vraiment clamser. Est-ce que me rendre maintenant aux exorcistes ça pourrait les motiver à me maintenir en vie ? … Que dalle. J’en ai tué beaucoup trop des leurs. Ils tireront une balle dans la tête et diront oups à leurs supérieurs « il était déjà comme ça » ou « il a préféré se tuer ». On est tous égaux face à la violence, face à la vengeance. J’ose pas imaginer ce qui arriverait si on me demandait de ramener vivant un gars ou une nana qui aurait tué Rhyan ou Olive. Je péterai un câble, je lui ôterai ses tripes et le maintenant conscient aussi longtemps que possible. J’appellerai un guérisseur pour qu’il le soigne et je recommencerai jusqu’à ce qu’il en oublie jusqu’à son nom.
Mon corps s’écroule contre le premier mur du village et je crache ma vie. J’ai même plus assez de forces pour lui dire à ma princesse requin que j’suis mort, ça y est, qu’il faudra qu’elle gère tout ça toute seule. Que je l’aime et que je la remercie d’avoir été là aussi longtemps. Qu’elle me manquera dans l’au-delà.
Je retrouve une force insoupçonnée et me relève mais la tête tourne, des lambeaux de moi partent sur mes pas qui ne savent même plus où ils vont. J’sais pas si je suis poursuivi. Je pense que si, j’ai pas pu tuer tout le monde et il y aura sans doute des renforts. Orpheo c’est pas les humains noirs, ils savent qu’on est censé avoir fait un traité de paix , ils me laisseront pas filer comme ça. Mais qu’est-ce que je leur dirai ? Que j’ai agi en solo, que j’suis un Soul, je leur cracherai à la figure qu’il suffit pas d’un bout de papier pour nous museler, que les ouvriers sont pensants, qu’ils vivent pas pour faire qu’obéir à la reine. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit de raconter dans le cas où « ça tournerait mal ». Tout le monde sait parfaitement que la reine reste la reine, même à moitié absente. Peut-être que l’ordre venait pas directement d’elle, peut-être qu’il y en a qui tirent des trucs dans un coin mais y’a bien eu un ordre de mission. Mais tout le monde est mort.
Je sens ma respiration s’accélérer fortement et serre fortement l’une de mes blessures. Y’a que la douleur qui maintienne ma tête hors de l’eau. Il est tout à fait hors de question que je finisse tout ici, à peu près entre nulle part et nulle part. Je tourne à un angle et y’aura certainement du monde mais ça n’a pas d’importance, c’est plus dans la route principale, ces chiens pourront pas m’apprécier pisser le sang sans faire un petit effort et bouger leurs culs jusqu’ici. Je sens ma tête qui part en arrière mais c’est un nop, un vrai nop qui me retient encore. Je peux pas tomber dans les pommes. J’ai zéro énergie mais je tente quand même, je trace une rune de guérison mais c’est une voiture sans essence. Y’a la forme mais pas la puissance pour la faire fonctionner.
Je m’écroule sur le sol et relève une partie de mon corps. Cette fois, je crache une petite mare de sang.
« Haha. »
Y’a rien de plus qu’un rire qui s’échappe de moi. C’est mort. Complètement mort. La faucheuse va venir me pick sous peu. J’suis deg’ d’être tout seul, je peux me le dire, je me sens seul, y’a personne pour me tenir la main, me dire de m’accrocher. Les exorcistes vont débarquer et je serai canné. Ci-gît Cyan Soul, un peu quelqu’un mais surtout personne. Comme son pouvoir, du vent. _________________DC De Ren TakahataCOLOR: skyblue |
| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: I hope to never fail, to never fall [PV Alec] Dim 15 Aoû 2021 - 21:19 | |
| Il avait trop tiré sur ses pouvoirs et il le savait. La veille avait été cauchemardesque. Un accident magique vers la frontière avec l'Allemagne et les téléporteurs avaient enchaîné toute la journée pour ramener les nombreux blessés. Vu le nombre d'innocents, il avait également fallu jongler avec Orpheo et leurs maquilleurs. Et c'était sans compter les nombreux départs des guérisseurs en vacances en plein mois d'août... Il y avait eu les morts qu'il fallait annoncer aux familles, il y avait eu les blessés qu'il fallait sauver. Et Alec n'avait pas arrêté. Pas de pause, pas de café, même pas de sucre pour reprendre un peu d'énergie. Il s'était laissé vider, laissé drainer, jusqu'à ce que, en pleine opération, il voie tout tourner et s'évanouisse. C'était un apprenti qui, au pied levé, avait dû reprendre les choses en main pendant que le guérisseur gisait, à moitié conscient de toutes les lumières au-dessus de sa tête.
- Ca ne va pas, Alec. Ta fiche de personnel dit que tu es là depuis plus de 24 heures. 24 heures sans pause ! C'est dangereux, et pas seulement pour toi. Je sais que tu veux sauver tout le monde, mais pour ça il faut déjà te sauver toi-même. Alors rentre chez toi, dors, et je ne veux pas te voir revenir avant la semaine prochaine.
Sa sous-cheffe avait été intransigeante. Interdiction de remettre les pieds à l'IBMM avant lundi. Probablement que, si Alec avait eu un peu plus de force, il aurait protesté de ce congé improvisé. Mais il n'avait plus l'énergie, à peine la capacité d'appeler un taxi pour rentrer chez lui et s'étaler dans son canapé - même monter retrouver son lit à l'étage était hors de sa portée.
Le matin, il se réveilla avec moins d'étoiles qui tournaient dans sa tête. Il se fit couler un long café qu'il noya dans du sucre, puis descendit à la boulangerie proche de chez lui pour ramener des croissants et du pain sur lequel il étala une généreuse couche de confiture. Peu à peu, l'énergie lui revenait et il hésita à appeler l'IBMM pour leur dire que c'était bon, qu'il allait mieux et qu'il reviendrait l'après-midi même. Mais il se rappela, le téléphone déjà déverrouillé dans la main, le ton de sa sous-cheffe et comprit qu'elle ne le laisserait pas revenir ainsi. Gris miaula et Alec soupira en rajoutant des croquettes dans le bol du chat. Que pourrait-il faire de ces vacances improvisées ? Sam devait venir à Strasbourg, mais pas avant le weekend. Ca lui laissait beaucoup de temps libre d'ici-là. Le sorcier se tira un nouveau café avant de se poser pour lire un livre que lui avait un jour recommandé Sylvester - plusieurs années auparavant, mais il n'avait pas eu le temps de se poser avant. Mais les mots défilaient sous ses yeux sans trouver de forme ou de sens. Alec avait besoin de plus, il avait besoin de bouger.
Agacé, il finit par balancer le livre et enfiler un T-shirt et un short de cycliste. Il y avait, autour de Strasbourg, plusieurs petites villes et villages dont lui parlaient souvent ses collègues, mais qu'il n'avait jamais eu le temps de visiter. Le moment était peut-être venu, après tout. Alec glissa une gourde sur son vélo, puis se laissa aller, à coup de pédale, sans plan précis en tête. Il avait toute la journée devant lui, rien de prévu. Peut-être en profiterait-il pour s'arrêter dans un restaurant, écrire une carte postale à Alice et Olivier, faire quelques courses dans une ferme. Sa sous-cheffe avait raison : il avait besoin de prendre du recul loin de l'IBMM, de reposer un peu sa tête et sa magie. Le sorcier n'était pas sourd et il savait ce qui se disait autour de lui. Pourquoi se ruinait-il la santé à vouloir sauver toujours plus, encore plus. Peut-être parce que les autres, il n'avait pas pu le sauver. Sa mère, son père, Nina, sa belle-mère, Remy... Peut-être parce qu'il ne voulait pas que d'autre ait à vivre ce que lui avait vécu. Après tout, tout le monde avait une famille, des amis, des gens qui comptaient. Même les sorciers et les humains noirs.
Alec sortit de la ville et continua à silloner la campagne sur le chant des oiseaux. Cependant, au détour d'un virage, ce ne fut pas face à une cigogne ou une mésange qu'il fit face, mais à un homme au corps explosé et au sang partout. Le guérisseur ne réfléchit pas et sauta de sa bicyclette pour se préparer sur le presque cadavre ambulant, la magie déjà prête au bout de ses doigts. C'était peut-être un innocent, sûrement même au milieu de nulle part, mais sauver une vie valait bien un petit coup de nettoyage par un maquilleur. Néanmoins, dès que ses mains effleurèrent le corps, Alec remarqua deux choses : première, l'homme avait une rune tracée sur lui et n'était donc pas innocent ; deuxièmement, et c'était bien plus inquiétant, le blessé avait perdu une importante quantité de sang. Trop, sans doute trop. La magie d'Alec pouvait soigner, elle pouvait recoudre, elle pouvait aller fouiller loin. Elle ne pouvait pas recréer le sang. Il aurait fallu apporter un téléporteur pour que l'homme se retrouve le plus rapidement possible dans un IBMM avec une transfusion d'O nég dans les veines. Alec plaqua ses mains déjà pleine de sang, par réflex, sur son short. Evidemment, il avait fallu qu'il ne prenne pas son téléphone pour se détacher entièrement de son métier.
Entièrement, hein ? À croire que ça le suivrait partout, toujours, de devoir réparer les poupées cassées. Alors il appuya ses mains sur l'inconnu, refusant d'écouter la voix de sa sous-cheffe dans sa tête Tu en fais trop, Alec, ça finira par te tuer. Et que dira alors Sam ? |
| | | CITATION DU PERSONNAGE : C'est cool d'avoir un mec sensationnellement beau et intelligent comme jumeau.
MESSAGES : 216 DATE D'INSCRIPTION : 27/06/2017
Niveau du personnage Point RP: (116/100) Point Membre: (134/100) Niveau: 6 - AffirméCyan Soul Admin | Sorcier noir de Rosenrot || Twins | Sujet: Re: I hope to never fail, to never fall [PV Alec] Dim 5 Sep 2021 - 11:38 | |
| "I hope to never fail, to never fall"
Probablement que j'aurais pas dû me lever ce matin. Être dans mon lit aux côtés de Rhyan plutôt que là, à pisser le sang sur le bitume, crachant mes poumons et manquant de laisser sortir le reste de mes organes. Ma vie. J'ai bien conscience d'être concrètement le seul à m'en être sorti, de m'être servi de mes collègues comme de boucliers humains mais pendant la guerre, c'est la loi du plus fort qui s'applique. À plus forte raison lorsque l'on est à Rosenrot.
Je constate, démuni, le voile blanchâtre recouvrir ma vue et même si le rire manque de m'étouffer, il n'est rien de plus qu'un réflexe, une nervosité face à la mort qui m'attend. Pourtant, je ne vois pas défiler devant moi les bribes de souvenirs, la mémoire fouiller dans les tréfonds de mon être les rares moments de joies qui ont ponctué mon existence. Peut-être bien que tout ça c'est qu'un gros mensonge. Après tout, qui s'est réveillé à quelques secondes de la mort pour constater qu'une réelle rétrospective de sa vie s'est enclenchée ? Ce ne sont rien que des élucubrations de scientifiques discutant autour d'un café face aux réactions neuronales d'un vieillard sur son lit d'hôpital. Ou peut-être que même ça, c'est trop demander à mon cerveau, p't'être bien que je suis cané et que je ne le sais pas encore, ou que j'erre déjà, fantôme de ma condition, vers ces êtres à la peau chaude et aux joues rebondies. Quelle drôle de poltergeist je ferais.
Un bruit strident résonne dans mes oreilles sans jamais s'arrêter, comme si l'on coupait un nerf, puis deux, puis trois. Je serre les dents, soulagé malgré moi d'être encore suffisamment conscient pour ressentir la douleur. Mais alors, alors que je songe à préparer un testament de dernière minute, à enclencher une téléportation chez le pasteur du coin et tout léguer à mon jumeau et à Rhyan aussi, j'aperçois quelqu'un tomber de vélo. Ou presque. Dire qu'il s'étale près de ma personne n'est pas si éloigné de la vérité. Il semble anormalement concerné par ma situation et cela parvient à me sidérer autant sinon plus que mon état actuel. J'ai tendance à oublier que pour le commun des mortels, gire par terre n'est pas si commun. Tentera-t-on de m'amener dans un hôpital ? Je serais décédé bien avant. Encore faudrait-il, de même, que l'on parvienne à m'approcher. L'autre n'hésite pourtant nullement à s'accroupir et apposer ses mains sur mes blessures. Mes yeux s'agrandissent lorsque la lumière apparaît entre ses doigts. Un guérisseur. Un guérisseur qui soigne le premier venu, sans rien connaître de son passé, de qui il est, de... Je plisse les yeux, tâchant dans son regard d'y déceler une pointe noire, des traits familiers, n'importe quoi qui puisse me faire comprendre qu'il est des nôtres, mais rien. Rien de plus qu'un air impliqué. Beaucoup, beaucoup trop impliqué pour un inconnu.
Dans une expression contrastée, j'accueille l'étrange sensation de réparation des chairs s'opérer par cet intermédiaire extérieur. Sent-il que malgré tous ses efforts, la potentialité de mon décès est loin d'être écartée ? J'inspire profondément et le peu de sang qui remonte à mon cerveau me fait l'effet d'un shot. Je suis en anémie. Enfin, anémie... Le mot me paraît bien faible. Même avec un corps parfaitement réparé, rien n'est joué. Je devrais pourtant me satisfaire de ceci. Sitôt la possibilité de récupérer la position assise acquise, je m'exécute et me maintient le ventre à défaut de ne pouvoir poser mes mains sur tout mon corps. Les mots veulent sortir mais ma gorge est paradoxalement très sèche. Je tente malgré tout, dans un râle rauque :
« Ça vous prend souvent de sauver les gens comme ça ? »
Accourir pour sauver la veuve et l'orphelin du monde magique... Je ne connais pas grand monde capable de le faire sans aucune arrière-pensée. Il doit s'agir d'un membre d'un IBMM. Ou d'un utopiste d'Orpheo. Ou d'une taupe. Ou d'un idiot, tout simplement. Lorsque l'on est élevé comme moi, à tuer, il est tout à fait improbable de songer que des gens puissent être élevés dans le but de soigner, ou pire, totalement emplis de bonté d’âme. Serions-nous les deux faces d'une pièce, le yin et le yang de l'espèce humaine. Le bien et le mal.
Comme pour me punir d'avoir à comparer en noir et blanc sans saisir les nuances de gris, un nouveau jet de sang s'échappe de ma bouche. Alors, le samaritain, tu les répares ces hémorragies internes ou t'attends que je me vide du peu de sang qu'il me reste ? À y réfléchir, c'est tout aussi bien parfois de dire "j'ai essayé mais il est mort quand même" plutôt que d'avoir à se traîner un poids -presque- mort le restant de ses jours, paraplégique, légume ou que sais-je. Pourtant, dans un coin de ma tête, l'esprit de survie me hurle de me la fermer, d'accepter les soins dans le plus grand des calmes et de me barrer fissa. Oui, parce que tous ces gars qui me poursuivent, je ne les ai pas oubliés. Ils pourraient rappliquer d'une seconde à l'autre, leur tête apparaissant dans le coin de la rue, écartant le soigneur pour me tuer une bonne fois pour toute, enfin, dans un cri de libération. Ah, quelle panacée est-ce, la vengeance. Des yeux gorgés de sang. Un sourire éclatant dans une espèce de subjugation et jubilation. Dingue comme cette émotion n’échappe à personne. Peut-être même pas à ce grand ange venu m’apporter son secours. Mon esprit emprunte un circuit de réflexion presque automatique. Peut-être est-il temps de tester les limites de cet homme et de plonger mes doigts dans les interstices de son caractère. Enfin, du peu que j’ai pu voir. Je reprends la parole et j’aimerais avoir un porte-voix actuellement, car chaque son s’échappant ma gorge me semble être un oursin se frayant un passage dans ma trachée.
« Vous devriez partir. Je suis pourchassé et ils finiront sans aucun doute ce qu’ils ont commencé. »
Alors, dans cette situation, est-il préférable de m’écouter et s’enfuir ou de me défendre, sans même savoir qui je suis, sans même comprendre que le sang sur mes doigts n’appartient pas qu’à moi, que ces doigts se sont refermés sur bon nombre de gorges, que mes oreilles se sont habituées au râle d’agonie, ou au silence, tout simplement. Sauver un meurtrier pour soigner le monde entier, n’est-ce pas déroger à ses valeurs ?
Quoiqu’il en soit, je ne compte finalement pas mourir ici. Dans l’immédiat, j’ai besoin d’une perfusion mais ça pousse pas dans les pommiers. Et puis… à l’instant où je songe à me diriger vers l’hôpital le plus proche pour aller voler en catimini – ce qui est tout à fait idiot considérant la dose de sang que je trimballe sur moi – j’entends des bruits un peu plus loin. Là d’où je viens. Pas de doute possible, ils sont trois, ils ont l’air en plutôt bon état mais je devine qu’il ne s’agit que de runes d’illusions. Même en pleine chasse aux sorciers noirs, Orpheo essaye de ne pas faire de vagues, de ne pas affoler les gens dans la rue. Mais c’est raté les gars, j’suis en plein milieu d’une rue et si y’a toujours personne dehors, c’est possible qu’ils soient tous à leurs fenêtres et qu’il y en ait eu un ou deux qui aient appelés la police. Ou peu importe l’instance s’occupant des grands blessés. Ah…
« Ah voilà, j’suis mort. Ils sont là. »
Y’a toujours la possibilité d’utiliser ce gars random comme bouclier au cas où ça tourne mal mais j’aimerais éviter si possible. Il a bien trop de valeur pour ça. Et les exorcistes qui s’approchent à pas lents. Est-ce qu’ils pensent que mon sauveur est un innocent venu constater les dégâts ? Est-ce qu’ils se connaissent ? Faites qu’ils ne se connaissent pas. _________________DC De Ren TakahataCOLOR: skyblue |
| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: I hope to never fail, to never fall [PV Alec] Lun 13 Sep 2021 - 12:59 | |
| Ça pissait le sang. Une odeur familière et qui pourtant hantait ses souvenirs les plus sombres, mais également beaucoup de souvenirs joyeux. L'hémoglobine le suivait partout, dans son quotidien. Il était sur les tables d'opération, dans les maternités, sous le coude de ce gamin qui s'était étalé dans un des couloirs de l'IBMM. Il était dans des moments positifs, d'autres terribles et même parfois dans une neutralité noble. L'odeur, la couleur, la chaleur du liquide qui coulait entre ses doigts, tout ça, Alec avait appris à s'en détacher. Ce n'était plus qu'un fluide, des données, quelque chose que son pouvoir essayait de combler. Mais ça ne suffirait pas. Même si l'autre baignait dans la magie, même s'il acceptait mieux la guérison qu'un non doué et qu'il était plus résistant de par son statut, ça ne suffirait pas. Il lui fallait un hôpital, une transfusion, une opération pour guérir toutes ces hémorragies internes. Le pouvoir d'Alec ne pouvait pas combler les trous béants sous la poitrine, les plus dangereux. Il pouvait tout juste créer une illusions, hachurer un peu de vide comme les crayons de couleur d'un enfant. Offrir – il l'espérait – le temps nécessaire pour se rendre dans le premier hôpital venu et faire à l'inconnu une transfusion. L'autre se releva, bousculant sans doute des organes sur son passage. En temps normal, Alec lui dirait de rester allongé pour ne pas risquer d'empirer son état, mais la situation n'avait rien de normale et il devrait bien se relever pour aller dans un hôpital…
– Ça vous prend souvent de sauver les gens comme ça ?
La réponse d'Alec fusa, sans qu'il en ait vraiment conscience.
– C'est mon métier.
Et c'était vrai, mais pas seulement. C'était bien plus que cela, bien plus qu'un simple serment d'Hippocrate. Ça coulait dans ses veines – contrairement au sang de l'autre qui fuyait plutôt ses veines –, c'était une partie inhérente de lui, qui l'avait toujours nourri, toujours défini. C'était une part de lui et il ne pouvait pas l'expliquer. Comme se battre était une part de Sylvester, fouiller les souvenirs des gens une part de Sam. Le poids des pouvoirs.
Le blessé se mit à tousser et une masse de sang gluant tacha le bitume. Des gouttes entre le rouge et le noir, encore plus de sang qui fuyait. Alec renforça un peu sa magie, mais les deux hommes devaient bouger au plus vite s'il ne voulait pas rentrer avec un cadavre entre les bras. Un cadavre sans nom, un visage blessé, un corps dévasté… Qu'est-ce qui pouvait bien être arrivé à cet homme ? Et trouveraient-ils seulement des papiers d'identité sur lui ? Quelque chose soufflait au guérisseur que ça ne serait pas le cas. Il y avait dans son comportement une aura sombre, alourdie par des secrets qu'il n'avait pas forcément envie de découvrir. L'homme soignait des blessures, bien plus que des individus. C'était à ça qu'il s'était toujours rattaché, pour ne pas se dire que, quand ses mains se tachaient de sang, ça sauvait parfois des mains qui l'étaient également. Mais d'un sang que ses patients avaient eux-même fait couler, longues lames effilées qui tranchaient le cou de victimes qui elles, ne pourraient jamais être sauvées. On ne peut pas sauver tout le monde, Alec. Alors il avait appris à ne plus trop réfléchir dans ces moments-là.
– Vous devriez partir. Je suis pourchassé et ils finiront sans aucun doute ce qu'ils ont commencé.
Ça tira simplement un sourire amer au sorcier, qui ne déplaça pas ses mains et sa magie pour autant. C'était ainsi que l'autre concevait le monde ? Pensait-il que, sur les champs de bataille, les médecins ne débarquaient qu'entre les tirs de fusil, valsant entre la mort, abandonnant les blessés derrière eux s'il y avait trop de risque ? Non, ils risquaient leur vie comme les autres et ils crevaient aussi dans la boue, le ciel rivé dans leurs yeux, à regarder le bleu devenir rougir, à regarder l'univers se brouiller et attendre la mort. C'était la différence pour eux, d'ailleurs ; ils ne pouvaient pas espérer que quelqu'un vienne les sauver, ils étaient les sauveurs. Qui pour sauver les guérisseurs ? Qui pour sauver Alec ?
– Merci pour la porte de sortie, mais moi aussi, je finis toujours ce que j'ai commencé.
Il pensa à Sam. Sans le vouloir, ça lui vint naturellement, il pensa à son visage un peu froissé dans les draps du matin, au bruit des canettes de coca qu'elle ouvrait, à ses questions sur la vie, comme si elle essayait de le sonder, lui dont elle ne parvenait pas à percer le cocon de ses souvenirs. Il pensa qu'il aimerait bien la revoir, qu'il aimerait que cette histoire ait une fin heureuse qu'il puisse lui raconter Ah tu sais pas, j'ai pris congé quelques jours et en allant faire du vélo je suis tombé sur un magique blessé, à croire que même quand je fuis le travail, c'est le travail qui me suit, mais tout va bien maintenant, il va bien et je vais bien. Rire et la prendre entre ses bras. Il ne savait pas définir leur relation, mais il savait qu'il avait envie de ça, du temps passé avec elle. Étrangement, il songea aussi à Gris. Alors que le chat passait la majorité de sa vie à l'éviter, à se déplacer dès qu'il tentait de le caresser, Alec se demanda si le félin l'attendait. S'il avait ce rituel le soir, de se demander quand rentrerait l'humain qui partageait son lieu de vie et le nourrissait. Si, malgré son air las, il n'était pas un peu attaché à lui. Il le retrouvait parfois dans son lit, alors qu'il se réveillait, les grands yeux jaunes qui ne demandait rien à personne en train de veiller sur son sommeil, comme un gardien de la paix. C'était un lien étrange, mais qui soudain parut précieux. Il espérait que, s'il lui arrivait quelque chose, Sam s'occuperait de Gris.
Comme un écho à ses pensées, les poursuivants du blessé débarquèrent. Trois hommes à l'allure presque aussi minable que l'autre, la peau décharnée, le sang suintant de leurs nombreuses blessures. Les yeux d'Alec ne virent pas les runes posées pour maintenir l'illusion que tout allait bien ; ils ne virent que les déchirures et les douleurs. Qui étaient-ils ? Il n'en savait rien, mais son regard se darda tout de même sur l'un deux, accrocha un visage, un souvenir… C'était un visage qu'il avait déjà vu, longtemps auparavant et qu'il associait étrangement à une forme de douleur. Comme toujours, le nom lui échappait, mais les souvenirs étaient là et le guérisseur se figea dessus, essayant de comprendre… Bourreau. C'était ça la douleur. C'était le pouvoir de l'autre, un pouvoir qui tordait les viscères. Quelque chose auquel le blessé ne résisterait pas. Alec serra les dents, se relevant, les mains écartées pour montrer qu'il ne portait aucune arme, il voulait juste calmer le jeu, leur dire que c'était terminé, leur victime était déjà à l'agonie, pourquoi s'acharner encore plus. Mais ceux d'en face n'écoutèrent pas et le bourreau aussi ouvrit les mains, mais pour attaquer, pour faire souffrir et…
– NON !
Alec cria, anticipant la souffrance. Pas la sienne, son bouclier le protégeait, mais celle du blessé, de l'homme qui n'avait que des espoirs pour survivre. Dressé entre les assaillants et la cible, il serra les dents, s'attendant à ce que la douleur le contourne, le traverse sans vraiment le percuter, soit repoussée par le bouclier sans qu'il ait besoin de faire quoi que ce soit puisqu'il ne maîtrisait rien. Ça existait et c'était tout. Mais cette fois-ci ce fut différent. Il n'entendit pas le cris d'agonie qui aurait dû arriver derrière lui et il sentit une pression. Pas une pression de la torture qu'aurait pu lui infliger le type en face, mais quelque chose d'autre, un peu comme quand il utilisait la guérison pour… pour… pour les autres ? Son bouclier s'était déployé, comme pour protéger le type derrière lui ? Alec ne comprit pas ce qui était en train de se passer, il réalisa simplement qu'il ne voulait pas voir l'autre type mourir, l'autre type souffrir. Alors il resta debout, droit, pendant que celui en face de lui fronçait les sourcils, accentuant une magie déjà à bout et qui se heurtait à un rocher trop haut. |
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MESSAGES : 216 DATE D'INSCRIPTION : 27/06/2017
Niveau du personnage Point RP: (116/100) Point Membre: (134/100) Niveau: 6 - AffirméCyan Soul Admin | Sorcier noir de Rosenrot || Twins | Sujet: Re: I hope to never fail, to never fall [PV Alec] Lun 13 Sep 2021 - 16:21 | |
| "I hope to never fail, to never fall"
Les vagues de chaleur et de fraîcheur se suivent, entraînant dans leur sillage toute une flopée de frissons désagréables. En levant péniblement la tête, c'est à peine si le souffle de la Mort me chatouille les oreilles, patientant paisiblement de voir s'achever mes dernières minutes. Mais je n'ai pas de pleurs, pas d'inquiétude. Juste une résolution. Celle de ne pas tomber. De ne pas leur laisser cette chance à ces connards d'exorcistes. Cette chance d'en finir avec moi. Parce qu'il n'y a plus seulement Olive dans mon équation des gens à protéger. Il y a... il y a tellement plus.
Je fronce les sourcils, pénible, pénible mort qui s'accroche à mes vêtements comme un chewing-gum, qu'à chaque pas posé, c'est un demi-mètre de plus dans la tombe. Non. NON ! D'aussi belle, apaisante et douce qu'elle soit, la mort ne m'emportera pas et sans doute cet homme participe-t-il au mouvement de ce nouvel état d'esprit. Mais je ne parviens pas à me concentrer sur son visage, ses traits sont trop flous, ma vie qui oscille sans se décider et qui emporte tantôt mon champ de vision dans un noir d'encre ou un blanc aveuglant ne me facilite pas la tâche. J'inspire, l'estomac au bord des lèvres et ces chiens d'Orpheo qui ne vont pas tarder à me retrouver, faible carcasse ambulante que l'on tue après avoir joué avec. J'avoue avoir été le premier à déclencher les paris.
– C'est mon métier.
Un médecin donc. Un inconnu des organisations, un neutre, un homme dont la mission n'est autre que de sauver, sauver, sauver, peu importe le camp, le passif, les erreurs des uns et des autres. Cette dévotion m'aurait impressionnée dans une autre situation. À défaut, ce n'est donc qu'un râle moqueur, quelque peu soulagé, qui s'extirpe de ma gorge. Me voilà bénéficiaire d'une rallonge de vie de quelques instants.
Jusqu'à ce que, tout du moins, je ne conseille à mon ange gardien du jour de s'enfuir avant d'être attrapé par de vilaines brebis à cornes. Capable de tuer un loup, voire deux. Voire encore davantage avec le bon équipement. Un grésillement dans mes tempes me fait perdre la moitié de sa réponse, mais la dernière résonne distinctement :
-... moi aussi, je finis toujours ce que j'ai commencé.
Cette fois-ci et malgré la douleur, je ne peux m'empêcher de répondre, reprenant mon souffle entre quatre mots. Je m'essuie la bouche du revers de la main, légèrement rasséréné par la fougue de l'autre individu et lance dans un demi-rire :
« Hahaha, j'vous aurai bien apprécié dans... dans d'autres circonstances. Merci au moins pour... »
Pour le p'tit échange bien sympa. Mon estomac décide de se retourner à cet instant précis et je détourne la tête pour vomir le peu de bile qui séjourne encore à l'intérieur. J'suis vraiment à deux doigts de passer l'arme à gauche, le froid qui mord ma peau commence à s'insuffler dans mes muscles et les raidir. Mais j'ai froid. T-Tant que j'ai froid, j'suis vivant.
Mais les exorcistes arrivent. Je les sens avant de les voir, mélange de chair et de sang qui coule comme une fontaine, les mains refermées en étau autour des hématomes, des mains qui soutiennent presque le corps, le cerveau, le mental, l'esprit. Je pense donc je suis n'a jamais été aussi vrai qu'aux portes des limbes. Ils s'approchent et j'espère secrètement que le médecin a assez de courage pour nous deux et pas seulement une belle gueule pour parler. Enfin, ses mains sont déjà dans le cambouis depuis une certain temps et les IBMM sont connus pour vivre sur le terrain. Je laisse échapper un soupir, puis deux, comme de simples expirations poussées à l'extrême. Mais alors que les individus s'approchent et que je me sens de nouveau faiblir maintenant que la magie du médecin n'opère plus, ce dernier se lève. Ça devient vraiment flou et j'me demande un instant si c'est dans ma tête ou dehors que j'entends crié le prénom de Rhyan. Rhy. Princesse requin. Et l'autre bout aussi, de nous, dans son ventre. Des espoirs qu'on a placé dedans, dans notre folie de jeunes parents. Peut-être devrais-je utiliser mes dernières forces pour dire au médecin de jouer le rôle d'intermédiaire pour elle. Que je l'aime. Que j'suis désolé. Que y'aura pas de réincarnation mais qu'au moins, si on élimine un des deux parents, pour le gosse y'aura plus à se poser la question de chez qui faire son éducation. Que j'espère qu'il ou elle aura ses yeux. Qu'j'espère, dans tout mon égoïsme de mort, qu'elle décidera quand même de le garder.
Les mots sont trop longs et s'échouent dans ma gorge sèche. Les siens, ou plutôt le sien, s'écrie dans cet environnement dont je commence à me détacher :
– NON !
Je détourne le regard et plisse les yeux. Il y a ces hommes et le médecin dos à moi, bras écartés. Je ne comprends pas, mais l'autre, l'exorciste, semble contrarié. Réfléchis, réfléchis. Mais c'est impossible. Je ne parviens pas à poser un constat strict sur mon état. Tantôt puis-je me lever. Tantôt pas. Plutôt tantôt pas. Mais il le faut. Mes muscles hurlent, les nerfs craquent comme des câbles trop tendus. Allez bordel. Allez !
« Mais tu joues à quoi, Peete ? - Je n'arrive pas à l'avoir. On dirait... »
Et l'un des exorcistes lève alors la tête sur Alec. Ils ont l'air de lui dire un truc, ou deux, ou j'sais pas trop, ça devient vraiment flou. J'ai comme la sensation de partir pour de bon pendant un instant. Un instant qui me paraît durer des années. Quelques mois ou quelques minutes. Ou quelques secondes.
Une sensation me ramène pourtant brutalement dans l'action, comme cette espèce de main qui vous plonge dans l'inconscience lors d'une opération, mais à l'envers cette fois. C'est comme si l'on m'extrayait d'un profond sommeil, parfaitement conscient, parfaitement vivant. Trop vivant peut-être. Et puis, une douleur lancinante me prend dans le bras, comme si l'on marquait ma peau au fer. Sous le sang qui raye ma chair, j'aperçois les veines de mon avant-bras changer de couleur pour devenir noires, jusqu'à mon coude. Et comme une jauge que l'on désemplit, la couleur en partant du poignet s'efface progressivement. Sans même piger la moindre chose de ce qui m'arrive, je comprends inconsciemment que cette jauge en est véritablement une et que j'ai pas envie de la voir à zéro sans avoir été transfusé au préalable. Est-ce que je suis mort ? Non. C'est tout comme, je me sens léger, je réfléchis presque normalement, y'a qu'un espèce de brouillard qui obstrue ma vision.
Alors, je me relève. Je pisse totalement le sang mais les douleurs sont diffuses, comme reléguées au second plan. Mes jambes peinent à suivre alors je me rétame contre la barrière la plus proche mais j'suis à moitié debout, c'est déjà ça. Et j'envoie de la main une onde de choc droit sur les gugusses ennemis... avant de regretter mon geste, le souffle coupé, l'impression d'être aspiré de l'intérieur. Je crache mais rien ne sort. J'me sens vraiment cané mais j'suis vivant, p't'être j'sais pas j'ai genre du temps en rab d'une manière ou d'une autre et je regarde mon avant-bras encore et je constate effrayé qu'un tiers du truc noir a disparu. Pas utiliser les pouvoirs donc.
J'harponne l'épaule du médecin. Je sais pas trop à quoi je ressemble mais ça doit tenir de l'ordre du miracle pour moi d'être debout actuellement.
« Faut... Faut vraiment m'donner du sang là, les premiers soins et un peu plus genre. J'vais décéder comme jamais pour de vrai dans moins de dix minutes grosso merdo. »
Tant pis pour les autres. Ptin vraiment, j'espère tant pis pour les autres. Ils vont se relever, nan ? Ils vont bien. J't'assure ils vont bien. Sur l'échelle du décès, j'suis large avant eux, au pire ils ont fait un saut de 3-4m, c'était pas trop méchant, ça s'appelait de la légitime défense. Allez gros, j'me suis découvert un nouveau pouvoir mais ce s'rait con de mourir juste après.
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| | | MESSAGES : 155 DATE D'INSCRIPTION : 29/04/2013
Niveau du personnage Point RP: (123/100) Point Membre: (80/100) Niveau: 6 - AffirméAlec Meyer Admin | Dirigeant de l'IBMM de Strasbourg | Sujet: Re: I hope to never fail, to never fall [PV Alec] Ven 1 Oct 2021 - 16:38 | |
| La mort ne faisait plus peur, lorsqu'on la côtoyait quotidiennement. Ni la sienne, ni celle des autres. Mais les sentiments, eux, ne s'effaçaient pas aussi facilement, avec l'habitude. La plupart des visages de cadavre qu'Alec gardait en tête n'avait pas de nom. Dans l'immensité de ses souvenirs visuels, il y en avait cependant qui se dégageaient, qui criaient un peu plus fort les nuits de cauchemars. Son grand-père. Son père. Sa belle-mère. Et Nina, évidemment, il en revenait toujours à Nina, sa robe blanche froissée, l'éclat rouge qui trouait son corps, le visage de poupée encore si juvénile, si innocent, figé pour l'éternité dans les pensées de son grand frère. Des traits découpés au ciseau à ongle par les mains d'un horloger tant ils étaient précis, même dans la mort. Alec ne craignait pas la mort. Il savait que ça appartenait à la vie, que c'était ça qui la rendait aussi intense, aussi belle, aussi importante. Il craignait, en revanche, ceux qui mourraient seuls. Remy, le corps pendant au bout de la potence, lui jeté au loin, derrière tous les murs administratifs. Même pas d'heure de décès, même pas de cadavre, d'enterrement pour accepter la douleur et la peine. Il ne fallait pas laisser mourir les gens tout seul. Jamais. Alors il était bien décidé à ne pas le quitter, ce champ de bataille.
– Haha, j'vous aurais bien apprécié dans… dans d'autres circonstances. Merci au moins pour…
Les mots ne sortirent pas, remplacé par une bile puisant ses teintes sur toute une palette de couleur. Brun, vert, noir, rouge. Une palette qui tirait plutôt sur le morbide. Si Alec avait su lire l'avenir dans le vomi, sans doute qu'il n'aurait pas aimé voir ce qui se dessinait dans les crachats du blessé. Mais dans l'amas liquide, le guérisseur ne voyait rien d'autre qu'un homme qui souffrait et qu'il fallait sauver. Le syndrome du sauveur. Sauveur qui se retrouva mis à rude épreuve face aux trois poursuivant du l'homme qu'il tentait d'aider. Il aurait aimé avoir le temps de leur crier qu'il fallait arrêter, cesser ces jeux de gu-guerre. L'homme était déjà à terre et on ne poignardait pas un homme à terre… non ? Mais les règles d'honneur n'ont pas lieux d'être dans le monde magique. Il n'existe que la terreur, la douleur et la mort. Elle, encore une fois. Mais les mots lui manquait et il se contenta d'un cri qui lui arracha les tripes et qui, sans qu'il en ait conscience, déploya son bouclier, l'étendant jusqu'au blessé. Personne ne devait mourir aujourd'hui. Alec était en vacances, merde.
– Mais tu joues à quoi, Peete ? – Je n'arrive pas à l'avoir. On dirait…[/color]
Les ennemis – c'était ainsi qu'on parlait, à la guerre, les gens d'en face étaient des ennemis – levèrent la tête en direction d'Alec, l'observant d'un mauvais œil. Le guérisseur crispa les épaules ; dans quoi s'était-il encore embarqué ? De quel côté était-il ? Le bon ou le mauvais ? Enfin… si bon et mauvais il y avait, car tout ce qu'il voyait, c'était des êtres décharnés qui ne cherchaient qu'à se faire encore plus de mal, à étendre leur noirceur, leur violence, leur force. Il eut un relent de souvenir, celui de Green Soul et de la plage, de la gamine dans les flots, de l'autre, la fille du vent, qui débarquait pour le sauver. Un père qui voulait protéger sa fille. Les méchants avaient toutes les têtes du monde, les gentils aussi, parce qu'au fond, leur statut dépendait uniquement du point de vue. Pas certain que les gens de Croix voient Dorian Cross comme un monstre.
[i]– Laissez nous faire et on ne vous condamnera pas. Nous sommes d'Orpheo et cet homme est à la solde de Rosenrot.
Alec grinça des dents. Au moins, à présent, il savait où se situaient les camps. Et de quel côté il avait échoué. Nul doute que Sam ne serait pas ravie de savoir que son amant fricotait avec ceux contre qui elle se battait. Ceux qui avaient déjà essayé de la tuer, elle. C'était idiot, ces jeux de guerre. Trop idiot pour qu'Alec y trouve un sens.
– Cet homme, quoi qu'il ait fait, ne mérite pas de mourir. Aidez moi à le ramener dans un IBMM, il n'ira nulle part dans cet état.
Le bourreau, celui qui semblait être le chef, fit un pas vers lui, l'air menaçant au bout de la lame qui était apparue comme par magie entre ses doigts. Ça fascinait toujours un peu Alec, d'ailleurs, cette dextérité des exorcistes. Sam avait ça aussi, un peu, quand rattrapait une canette de coca qui allait tomber, ou qu'elle faisait valser un stylo entre ses doigts, réfléchissant de l'autre côté d'un de ses livres de psycho. Sam. Ça aurait été pas mal qu'elle soit là pour les défendre d'ailleurs. Parce que si le bouclier magique d'Alec semblait enfin utile à quelqu'un d'autre que lui, il n'arrêtait toujours pas les armes et les coups. Cependant, il n'était pas certain non plus que la jeune pupille de Cormag se range du côté d'un type de Rosenrot, même avec Alec au plein milieu. Il se demanda vaguement s'il allait encore se pisser dessus dans cette bagarre, comme face à Green Soul, mais toutes les questions furent balayée par une soudaine onde de choc, qui balaya surtout les soldats en face. Ok. Donc. C'était ça, un sorcier de Rosenrot sur le terrain. Dangereux. Et il y avait désormais encore plus de victimes.
Alec se retourna à temps pour voir l'homme – l'inconnu, le sorcier, le méchant, comment l'appeler ? – debout et s'accrocher à lui, comme pour ne pas tomber. C'était con d'utiliser ses pouvoirs dans son état. Con, mais ceux en face avaient pas l'air commode et ça leur avait probablement sauvé la vie.
– Faut… Faut vraiment m'donner du sang là, les premiers soins et un peu plus genre. J'vais décéder comme jamais pour de vrai dans moins de dix minutes grosso merdo.
L'urgence dans la voix, mais également dans le sang qu'il semblait vouloir cracher par chaque pore. Alec avait plus le temps de réfléchir. Ni de s'étendre sur des longues discussions. Rapidement, il tâta l'homme devant lui – l'ennemi, donc –, en profita pour lui refiler une dose de magie, mais comprit rapidement qu'il n'avait pas de portable. Il aurait pu lui demander confirmation, mais dans son esprit qui allait trop vite pour qu'il saisisse ce que lui même était en train de faire, il lui paraissait logique qu'un soldat de Rosenrot n'emportait pas de portable sur lui en mission. Pour ne pas risquer de filer des info au camp adverse – et puis s'il en avait eu un, n'aurait-il pas demandé des renforts ? L'aidant à s'asseoir, il recula ensuite de quelques pas avant de se retourner et de courir vers les trois autres, à une bonne centaine de mètres. Le sprint de sa vie, à Alec, lui qui n'était pas vraiment sportif, à peine maintenu en forme par des balades à vélo. Rapidement, il se permit de checker le poul de chacun des trois exorcistes . Aucun mort à déplorer. Heureusement. Puis, palpant un premier, puis un deuxième homme, il finit par trouver un téléphone, attrapa la main de son propriétaire pour y plaquer son index dessus pour déverrouiller l'instrument. Les IBMM européens avaient une centrale d'alarme avec un numéro attribué qu'il était possible d'appeler. Ceux qui y travaillaient renvoyaient ensuite l'appel vers l'IBMM le plus proche ou le plus disponible et les choses suivaient ainsi leur cours. Grâce aux téléporteurs, il n'était pas rare pour Strasbourg d'opérer bien plus loin que l'Alsace. Mais ce système avait le défaut de prendre un peu de temps et, surtout, Alec ne voulait pas prendre le risque que ces gens se retrouvent ailleurs que dans son hôpital. Il contourna donc le système en appelant sa sous-directrice dont, par miracle, il s'était forcé à apprendre le numéro par coeur.
– Alec ! Alors ces vacances, comment ça… – Pas le temps de discuter. Il faut que tu m'envoies d'urgence quatre téléporteurs, je t'envoie par message les coordonnées GPS. Et prévois quatre salle d'opération, avec plusieurs poche de O neg.
Sans s'étendre plus longtemps, il raccrocha pour lui envoyer un message avec les fameuses coordonnées. À l'autre bout du fil, la femme, habituée aux urgences, ne paniqua pas et agit aussitôt. Quelques instants plus tard, quatre téléporteurs débarquaient, prêts à emporter chacun un blessé dans une salle d'op. Alors qu'ils emportaient les trois exorcistes d'Orpheo, Alec attrapa l'épaule de la dernière téléporteuse pour lui indiquer le blessé à une centaine de mètres et lui demander :
– Quand vous l'aurez ramené, revenez ici me chercher pour me mettre dans la même salle d'opération.
La femme hocha la tête avant de disparaître. Moins d'une minute plus tard, elle était de retour pour l'emporter avec elle. Arrivé sur place, il se désinfecta rapidement les mains. De l'autre côté de la vitre, son équipe était déjà en train d'installer une première perfusion. La journée promettait d'être encore longue. |
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