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MESSAGES : 271 DATE D'INSCRIPTION : 20/05/2012
Niveau du personnage Point RP: (132/200) Point Membre: (60/200) Niveau: 7 - ConfirméSimje Voniestosiwjski Solitaire | Patpatpatpatpatpat | Sujet: Re: Devuélvemelo Lun 21 Oct 2024 - 19:15 | |
| Évidemment que je l’ai gardé, son cadeau débile qui trône à un endroit qui nécessite que je le croise tous les jours. Je ne garde rien, ni les cartes d’anniversaires, ni les décorations superflues, ni les dessins vraiment très laids de mes nièces vraiment très mignonnes. J’hésite à lui répondre que oui, parce que c’était pratique d’être protégé — mais protégé de quoi désormais ?
De lui ?
Je ferme les yeux une seconde et presse aussi fort que je peux mes paupières sur mes globes oculaires. J’espère sincèrement qu’il n’est pas dans ma tête, ce coup de couteau est un coup de couteau inutile. Il me traite d’irremplaçable et je ne sais plus quoi penser. Je n’aimerais franchement pas être dans sa tête, je n’aimerais pas avoir accès à plus je crois, tout me fait peur désormais.
— Some things are better left unsaid.
Non ? N’aurais-je pas dû me taire ? On semble mus tous les deux par des élans brutaux qui ne surgissent que de temps à autre, à chaque drame de nos vies respectives. Quoi que. Il n’était pas là quand j’ai plaqué l’arme à feu contre l’oreille rose de la louve. Putain. Notre relation est effrayante et je soupire en ajoutant :
— Un pas en avant, trois pas en arrière, n’est-ce pas ?
Dehors, les élèves se massent finalement dehors après leur dernier cours de la journée. Il fait beau, le soleil est rasant. Si je pouvais refaire ma vie, je changerai tout, du début à la maintenant, je trainerai plus avec des locaux que je peux voir souvent, bonus pour eux si je comprends actuellement en direct ce qu’ils essaient de faire comprendre.
— Tu te rappelles quand je flirtais du côté des méchants et que tu as essayé de venir me chercher aux états-unis ?
Je plaque la main sur le bureau et ouvre une valve à l’intérieur de moi, celle qui ne sert plus qu’à garder en cage cette émotion qui flirte avec la rage : l’amertume. L’onde de choc balaie le bureau et tous les papiers s’envolent. Je suis devenu doué, non ? Même si j’ai immédiatement envie de tous les rattraper en panique et de les ranger comme ils l’étaient, d’une manière propre et soignée, organisée, cutesy et demure, je m’en empêche et finis par déclarer :
— Et bien laisse moi t’annoncer, très cher Allen, que tu ne flirtes pas, mais tu couches avec les méchants, et qu’il serait temps de faire des choix.
Je me racle la gorge.
— Cohérents, du moins. Parce que les choses ne vont pas tarder à devenir moches, après ces nouvelles réformes, et qu’il va savoir si tu te tiens du côté de ceux qui s’enfuient à Vichy et prient pour le mieux ou non.
N’est-on pas allés à Auschwitz après tout ?
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| | | LOCALISATION : Canada MESSAGES : 778 DATE D'INSCRIPTION : 19/10/2012
Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (162/200) Niveau: 7 - ConfirméAllen Kristiansen Admin || Nounours ennemi des épinards || Directeur Orpheo Canada | Sujet: Re: Devuélvemelo Mar 22 Oct 2024 - 14:26 | |
| Des balles de ping -pong sur une table. Des échanges posés les uns après les autres comme un match bien préparé. Mais pour faire gagner qui ? Et avec quel enjeu ? À l’entendre me répondre qu’il ne compte pas entrer dans ma tête, qu’au final nos retrouvailles ne sont destinées qu’à nous éloigner encore davantage l’un de l’autre, je me figure de cette impasse dans laquelle nous nous sommes nous-mêmes rendus, en cœur. En accord parfait.
Si la dissociation avait été une chose commune chez moi, nul doute qu’elle se serait produite en cet instant. Un détachement de la situation, brutal, qui ne permet pas de mieux réfléchir mais de cesser de comprendre, comme un étranger à qui l’on parle dans une langue inconnue. Et toujours cette question du pourquoi toute cette presque excentricité qui me vrille les tympans. Il l’a dit lui-même, il faudra fermer la porte en sortant. Est-ce qu’il fait tout pour me jeter ou désire-t-il sincèrement que je m’en aille ? Le don retente une énième percée, entité presque indépendante, frustrée du manque d’attention. Je ne sais pas. Dois-je céder à la tentation ? Quitte à le voir faire trois pas en arrière, autant les limiter à deux pas et demi. Ou bien est-ce de moi dont il parle ? Celui qui recule toujours ?
— Tu te rappelles quand je flirtais du côté des méchants et que tu as essayé de venir me chercher aux états-unis ?
Il recentre sur une conversation que je n’ai pas vu arriver. Je m’en souviens bien, en effet. Ça me ramène aux moments d’il y a longtemps, à ces jours où il m’était possible de le voir sourire, à ces tacles qu’on se balançait mutuellement, sans méchanceté aucune, sans volonté de blesser. Quels cœurs ne saignent pas désormais ? Certainement pas le mien. Mais que faire ? On ne rembobine pas le passé comme une vulgaire cassette vidéo. Les pouvoirs eux-mêmes en sont incapables, signe qu’il y a bien au moins une chose immuable dans tout ce bordel sans nom qu’est la vie. Maintenant, maintenant on est tous les deux trop abîmés pour aller plus loin. J’ai envie de sortir de ma zone de confort pour m’autoriser toutes les choses que je me suis interdit, parce que j’en ai désespérément besoin aujourd’hui, mais ça ne marchera pas. Plus. Il fallait prendre le train à la gare. Rien ne sert de le regarder avec regret lorsqu’il l’a quitté.
Mais alors il souffle sur la pièce. Un ras de marée d’air qui soulève tout ce qui se trouve à proximité. J’ai la chance d’être fermement accroché au dossier de la chaise pour m’assurer un bon appui. Ma main vient protéger mon visage et je cherche à voir dans son visage ce qui a bien pu déclencher une telle colère ? Frustration ? Rage ? Il est toujours assis, les papiers en vrac et sa psychose maniaque qui ne dit rien. Où va-t-on ? Rien. Ne. Va. Plus.
— Et bien laisse moi t’annoncer, très cher Allen, que tu ne flirtes pas, mais tu couches avec les méchants, et qu’il serait temps de faire des choix.
Et il ajoute des trucs mais je n’écoute plus. Pardon ? Je veux dire. Pardon ? Poussé par quelque chose d’un peu plus gros qu’avant, le don passe sans prévenir les défenses de l’esprit en face. Rapide, précis, il décortique le cerveau opposé comme un chirurgien, assimile les pensées comme un miellat addictif et n’en ressort qu’une fois rassasié. Pourtant, rien de particulier. Pas de visage de femme, pas de nom, juste ses idées en vrac. Je réalise que c’est de lui dont il parle et ça me fatigue, ça me fatigue. Team premier et second degré s’observent et s’affrontent et je remercie le ciel d’avoir été béni d’un don pareil. La situation aurait été cocasse « Qui ? » « c’était métaphorique, Allen. » « Ah. » Ptdr. Sans doute cela aurait-il permis de détendre un peu l’atmosphère.
- La finalité est la même non ? Orpheo n’est plus ce qu’elle était. Dans ce genre de situation, les ennemis de mes ennemis sont mes amis, en partie.
Juste en partie. Pas sûr que les relations au troisième degré de Simje puissent avoir un quelconque sens commun avec moi. Des valeurs même approximativement proches des miennes. J’ai déjà essayé de l’en éloigner, je ne me battrais pas contre ça, il est adulte et conscient de ses propres combats. La question suivante me vient mais je prends peur à l’idée de la poser. Ça pourrait bien tout faire basculer, ça pourrait aller à l’encontre de ce dont j’ai besoin mais que je ne peux malgré moi imposer. Il faut aller de l’avant. J’inspire et lâche enfin le dossier de la chaise. Je regarde les papiers dispersés au sol, en ramasse certains pour les remettre sur le bord du bureau. Attends-là sans parler, un peu sombre, un peu hésitant, conscient que cette question vient à l’encontre de mon acharnement précédent.
- Est-ce qu'il existe un avenir pour nous deux ?
Le monde n’a rien à voir là-dedans. Il a toujours été corrompu, en guerre et souillé. Des gens y vivent, y meurent, deviennent poussière où apparaissent du néant. Il y en a qui font la fête quand d’autres s’emmurent dans leur chagrin. L’environnement joue, mais jamais autant que l’on voudrait y croire. C’est une histoire d’alchimie, de chemin de vie. En est-on arrivé à quelque chose d’autre ? À deux chemins parallèles incapable de se croiser ? _________________You didn't shoot for the moon just to hit the stars DC de Ren Takahatacolor = cornflowerblue |
| | | CITATION DU PERSONNAGE : Meow.
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Simje secoue la tête, hébété. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Il a envie de hurler mais tu fais partie des Conservateurs, tu travailles pour les Conservateurs, tu es payé par les Conservateurs qui croient en la torture et l’humiliation et le mal inhérent et au contrôle à l’écrasement des autres, au soft power à la propagande ! Tu résides chez eux, tu rames pour eux et c’est leur bâteau au final qui atteindra l’île en premier si tu continues comme ça ! Il ne hurle rien, évidemment alors qu’Allen ramasse les papiers. Il pourrait presque le voir grommeler dans sa barbe — bouder ? Ils se connaissent depuis si longtemps mais se connaissent si mal, personne ne semble cerner le fonctionnement de l’autre, résident à un état de conflit perpétuel. Ni leur vision du monde ni leurs valeurs ni leurs besoins semblent concorder et Simje s’apprête à enterrer la hache de guerre et prononcer quelque chose de poli quand Allen demande : Est-ce qu’il existe un avenir pour nous deux ? Et là, c’est évident : c’en est trop, lève les yeux au ciel, attrape les papiers devant lui et en tape la tranche pour les aligner entre eux et se lève en déclarant : Franchement tu me saoules.On a assez tourné en rond comme ça non ? Ça va là, c'est bon. Il se barre du bureau en constatant qu’une partie du personnel administratif attend l’issue de leur entrevue avec des yeux ronds comme des hiboux et qu’une poignée de ses étudiants l’attendent sur les marches.
_________________- Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ? - Oui mais c’était des méchants !You'll be loved but not by me. |
| | | LOCALISATION : Canada MESSAGES : 778 DATE D'INSCRIPTION : 19/10/2012
Niveau du personnage Point RP: (175/200) Point Membre: (162/200) Niveau: 7 - ConfirméAllen Kristiansen Admin || Nounours ennemi des épinards || Directeur Orpheo Canada | Sujet: Re: Devuélvemelo Ven 25 Oct 2024 - 23:20 | |
| Les mots sont prononcés comme pour prévoir la suite des opérations, une direction claire et précise dont j'aurais définitivement besoin. Je le regarde, les yeux clairs, cherchant à percer au-delà de ses pensées, loin, loin dans ce que les gens appellent parfois une âme. Il rassemble ses feuilles, se lève et m'envoie une nouvelle tatane au visage avant de quitter la pièce. Il n'y a rien de plus. Le temps s'écoule pendant quelques secondes. J'entends derrière moi, près de lui, des bruits de gens, des bruits de mouvements. Nous étions épiés il semblerait. Finalement, je baisse les yeux et laisse échapper un petit sourire peiné, un souffle brusque qui respire un fond de moquerie. Ok. Je l'ai cherché, je l'ai trouvé, je pensais être le seul à pouvoir m'enfuir mais il m'a devancé. Il n'empêche que la réponse n'est pas un "non" net. Ça me suffit pour l'heure. Espérons qu'au moins mes annotations lui serviront, à défaut d'être parvenu à lui faire signer lesdits papiers d'Orpheo. Rien n'a avancé, peut-être même les choses ont-elles reculé. Mais peu importe, le voir me suffit.
Dans un autre monde, dans une autre époque, dans cinq ou dix ans, peut-être plus tôt, les choses changeront. L'homme est fait pour être baigné d'espoir. Rien n'est jamais marqué dans le marbre.
Je range la chaise, inspire et quitte à mon tour le bureau. "Ferme la porte en sortant." _________________You didn't shoot for the moon just to hit the stars DC de Ren Takahatacolor = cornflowerblue |
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