Il était le seul au monde à être capable de la convaincre de le suivre dans une randonnée. – en même temps il était peut-être le seul être au monde assez ambitieux pour lui proposer ce genre de programme plutôt que de s’affaler devant un documentaire en fumant. Carla a les poumons en feu, les doigts glacés, l’envie de s’étaler par terre pour ne plus jamais se relever. Et le chemin, la boue, le reflet de l’eau trop glissante sous les rayons du soleil, rien de tout ça n’avait meilleure allure que celle qui crapahutait difficilement. Louis, en revanche, était dans son élément. Sérieusement, comment faisait-il pour toujours rester aussi beau dans la grisaille et la boue ? Peut-être était-ce la joie qui dansait sur son visage. Une joie qui, malgré les bourrasques, réchauffait sincèrement le cœur de l’humaine ; si elle n’appréciait pas vraiment la balade qui s’était substituée au plan spa et câlins, elle était heureuse de le voir heureux. Et simplement de pouvoir passer du temps avec lui. Car malgré la fin de la guerre, son amoureux travaille sans relâche et leurs horaires s’accordent à se désaccorder. Alors la simple présence de celui qu’elle a attendu plusieurs années dans un village fantôme, suffit à panser la douleur de ses poumons qui hésitent à s’arracher de sa poitrine.
Lorsqu’il s’approche, Louis a l’odeur du sel. Carla se doute que, si elle goûte à sa bouche. elle trouvera l’écume de la mer des Hébrides dentelée sur ses lèvres.
– Va falloir… revoir… ta définition… de vacances.
Elle s’essouffle entre chaque syllabe, peine à garder son cap. Et pourtant, dans ses yeux, aucune colère. Juste l’amour infini qu’elle ressent pour celui qui partage chacun de ses soupirs, chacun de ses rêves.
_________________Ton coeur et mon coeur à l'unisson. Color nutella