Viens Stefan, j'ai acheté ton jouet préféré.
Stefan, ton père est très fier de toi. Tu travailles bien à l'école.
Nous devons y aller, nous te laissons avec ta tante et ton cousin. Soit sage mon fils. Chérie, allons-y !

Une larme puis une autre coule sur le coin de mes yeux. Des souvenirs si joyeux, leurs visages si beaux et si expressifs. La dernière fois que je les ai vu : c'est un moment que je n'oublierai jamais. Ma mère qui m'embrasse encore et encore sans jamais vouloir me lâcher, comme si elle sentait que celle-ci ne reviendrai jamais. Je me relève. Je regarde aux alentours : Je suis sur le toit de l'orphelinat. Personne aux environs, j'ai le champ-libre pour laisser ma colère s'exprimer.

J'enlève ma veste et la jette quelques mètres plus loin. J'étire mes mains puis les fais tournoyer avant de faire de grands gestes, comme si je voulais envoyer quelque chose au loin. Un bruit sourd et très perçant fait alors son apparition, exactement le même que lorsqu'une bouteille éclate à cause d'une balle de plomb. Je refais encore et encore le même mouvement jusqu'à m’essouffler. Après quelques secondes, je continues de plus belle jusqu'à que l'inconscience me prenne. Je tombe alors au sol, de fatigue.

Quelques dizaines de minutes plus tard, je me relève et une personne est non loin de moi. Je n'arrive pas à distinguer réellement la distance de celle-ci. Est-ce un homme, une femme ? Est-elle un esprit ou un être de chaire et de sang ? Que faire ? ...

Bastet marchait le long de la route qui la mènerait à Mystery Orphanage. Elle avait été déclaré morte et faisait enfin son grand retour. La sorcière traînait légèrement les pieds mais elle se sentait bien, en forme. Elle avait dû prouver à Orpheo qu'elle était prête à retourner au travail, sans déraper cette fois-ci. La professeure d'hébreu et d'armes blanches se stoppa nette devant l'orphelinat, soupirant longuement. Elle voyait les enfants jaillirent dans la cour, la température se réchauffait avec l'été et la sorcière adorait ce mois ; juillet. Elle fit craquer avec énergie sa nuque, elle portait un mini-short en jean's avec un débardeur gris ouvert de quelques boutons sur son décolleté. Elle avait toujours cet air provocateur qu'elle ne perdrait pas de sitôt. Elle portait des chaussures compensées vert kaki. Ses ongles de pieds étaient peints en rouge, une couleur violente qui symbolisait aussi le désir. Bastet ne put s'empêcher de sourire quand elle vit des élèves se diriger vers elle.

- Professeure Ahila ! Vous êtes revenue !
- Je vous ai manqué les monstres ?

Les enfants hurlèrent de joie alors que Bastet ébouriffa leurs cheveux et qu'elle rentra dans l'orphelinat. Tout était calme, l'exorciste se dirigea donc au second étage où était les chambres des professeurs. Elle se glissa dans la sienne, rien n'avait changé, la sorcière posa ses affaires et se massa la nuque. Bastet se sentait fatigué, un peu déboussolé mais elle en avait eu marre de tourner en rond à l'hôpital. La femme adulte monta donc encore deux étages de plus pour arriver dans le grenier qu'elle traversa sans crainte. Les enfants aimaient bien se faire peur ici, mais elle, elle avait rarement peur, surtout dans ce genre d'endroit. Au fond elle en avait bien trop bavé... L’israélienne arriva sur le toit, se fut là qu'elle vit un homme faire de la magie. Difficile de dire quel était son pouvoir, mais comme la grosse voyeuse qu'elle était, elle observa. Tout cela lui arracha un sourire, il était bien foutu qui plus ait ! Elle le regarda tomber au sol puis se redresser et se retourner pour la voir. Et voila ! Prise en flagrant délit de matage...

- Bonjour, Bastet, je suis professeure ici et toi ?

Elle le tutoya, une autre marque de familiarité, non elle ne changerait pas de sitôt. Bien loin d'avoir peur, elle se mit à lui parler tout naturellement. Si elle commençait à se gêner, il trouverait cela bizarre. Qui plus ait Bastet n'était pas femme à se gêner. Elle était nettement plus forte et osée que cela. Bastet n'avait plus aucun contact avec personne depuis longtemps et son corps quémandait sa dose. Oui elle était carrément nymphomane sur les bords, de quoi en effrayer plus d'un ! C'était peut-être bien la vie qui l'avait faite ainsi, et Bastet n'était pas prête de changer de sitôt après tout. Elle s'approcha lentement du bel inconnu et posant sa main sur son épaule forte, elle frissonna de délice en sentant ces muscles de mâle.

- Joli travail, pour ton pouvoir.

Elle regarda les dégâts qu'il avait commis, c'était assez impressionnant en soit à observer. Bastet se demanda de quoi il était capable. Elle ne respectait pas l'espace privé des gens, et elle était très proche de Stefan, voir trop ? Qu'importe ! Elle avait besoin de chair fraîche. La prédatrice était de retour...