Les cours de musique || Renouchoupinou d'amour.

Les cours de musique

Miyaki with Ren

« Je m'y refuse. Je ne ferai plus cours avec ce professeur Il est incompétent, en plus d'être un laideron. Maman a fait exprès de l'engager pour être sûr qu'il ne va pas me tourner autour comme un chien en chaleur. Ce n'est pas ma faute si j'attire les hommes comme un aimant. Alors qu'elle ne m'interdit pas de me faire plaisir. Juste pour une fois. Je ne vais pas tromper Ren. Les professeur ça restent professionnels. Même si le beau Hermano me tourne autour.. en me draguant avec son bel accent italien.. Ah qu'est-ce que j'aimerai vivre en Italie. Ah j'ai une idée ! Ça va le mettre dans tous ses états mais tant pis. Il aura bien chercher à me réprimander sans arrêt. Je ne suis pas sa fille non mais oh ! Alors essayons cela et voyons ce que ça donne..

Je compose les numéros du bureau du professeur. Ou plutôt Monsieur « casse-couille » comme je l'appelle pour l'emmerder. C'est une façon pour moi de me venger de ses sauts d'humeurs. Ou simplement du fait qu'il s'acharne sur moi comme un moustique. Est-ce que j'ai une tête à ressembler à un insecte ? Non je ne crois pas, donc qu'il n'avise pas à me taper sur le système. Ça m'insupporte. Au pire, je lui sortirai « Comment osez-vous me parler comme ça ?! Je suis la femme de Ren Takahata » pas sur qu'il connaît leur fils, mais bon ça sera déjà ça. L'entreprise de cosmétique est très connue alors j'espère que ça marchera.. Ah ça sonne ! Que le jeu commence... »

_ Bonjour Monsieur.. saluais-je en toussotant. Je vous appelle pour vous prévenir que je ne pourrai pas suivre les cours, aujourd'hui ! J'en suis navré ! Toussais-je une nouvelle fois, en y mettant du cœur.
_ COMMENT CA ? Tu ne viendras pas en cours, Mlle Yuuji ! Hurle-t-il furieux contre moi. Il est HORS DE QUESTION que tu rates une nouvelle fois les cours ! Je viendrai chez toi, tout de même... pour voir si tu es vraiment malade ! Avertit-il d'un ton sévère.
_ Mais monsieur.. j'ai la grippe ! Je vous assure, que ce n'est pas nécessaire que vous venez chez moi.. Vous risquez d'être malade à votre tour, et ça serait vraiment dommage ! Toussais-je en parlant d'un ton dramatique.
_ Dans ce cas... uniquement dans ce cas, nous reprendrons les cours la semaine prochaine ! J'espère que vous jouez aussi bien la comédie devant votre mère ! Car je vais lui en dire un mots à votre retour.. signale-t-il.

« Il me saoule. Je raccroche sans même dire « au revoir. » Non mais pour qui il se prend celui là. Avec son air de faux bourge à me dire « J'espère que vous jouez aussi bien la comédie devant votre mère ! » Pauvre con ! Je te virerai avant même que tu en parles à ma mère. Ahah ! Oui un simple jeu de scène et c'est dans la poche. Tu ne sais pas à qui tu as à faire mon grand. Peut-être qu'un vieux comme toi a plus d'expériences que moi.. mais j'ai des atouts dans mon sac que tu n'as pas.. dommage pour toi. Moi je connais quelqu'un qui serait d'accord pour me donner des cours.. Ahah ! Et tu sais quoi, il est plus doué que toi ! Mille fois plus doué que toi.

D'ailleurs, je vais le voir de suite. Je vais faire doucement pour ne pas réveiller ma princesse tout de même. Je suis encore en pyjama en plus. Enfin nuisette plutôt. Il est ou mon chéri que j'aime fort. Non ce n'est pas pour demander quelque chose. Quoi que je dis ça normalement pour avoir quelque chose, mais là c'est la vérité. Ah il est dans la cuisine. J'espère qu'il voudra.. sinon adieux mes concerts ma mère va me tuer. Même me couper en morceaux si elle est d'humeur massacrante. Alors il n'y a pas d'autre solution que de demander à ce magnifique professeur de musique s'il peut le remplacer le temps d'une journée, ou pour toujours.. s'il veut. Ahah ! »

_ Darling, j'ai une toute petite faveur à te demander... C'est presque rien, mais ma mère tient vraiment à ce que j'ai ces cours vue que sans ça je ne pourrai plus faire de concertos ! Alors.. ONEGAI, enseigne moi tout ce que tu sais ! Suppliais-je en faisant des yeux doux de chatons abattus.

« J'espère que ça va marcher, sinon je vais devoir arrêter la musique, une bonne fois pour toute. Mais il faut que je me justifie. Même s'il va se demander pourquoi l'enseignant a décidé de ne plus m'enseigner. J'inventerai. C'est la seule échappatoire. Donc il faut que ça marche. Je lui fais confiance, j'en suis qu'il n'en verra aucun inconvénient à enseigner à sa chérie. Puis Ayumi pourra voir son papa à l’œuvre. C'est chou non ? J'en suis sur qu'elle va l'applaudir. En même temps, son papa s'est le meilleur. Et le plus fabuleux des amants ! »

_ Mon enseignant ne veut plus m'enseigner ! Ou du moins, ma mère l'a vue commettre un acte impardonnable ! Donc elle m'a demandée de trouver un nouvel enseignant, aux moins pour aujourd'hui ! Expliquais-je plus clairement.

Crois-tu que je fasse une différence,
quand la musique s'installe entre nous?

Tôt, il est vraiment trop tôt. En temps normal, je ne sortirai pas cette phrase. Mais là, là je vénère les matinées sans cours. Moi et mon habitude de me lever tôt, on ne s'entend plus depuis la naissance de la petite. J'ai opté pour dire bonjour à Monsieur Lève tard, et je lui suis curieusement fidèle. Alors lève tôt me boude depuis un certain temps et se venge en me rendant encore plus flemmard que je ne le suis le matin. Ça, c'est la version officielle. Officieusement, Ayumi est un vrai petit diable, et elle ne fait pour ainsi dire, pas ses nuits. Même pas du tout. On a beau rouler entre Miyu, l'infirmière et moi, pas moyen de pioncer plus d'une heure d'affilée avant de prendre la relève. Et entre temps, il y a les cris. Donc c'est nuit blanche tous les soirs. Je vous le dis, un jour, j'irai dormir dans un hôtel. C'est à se demander comment Ayumi fait pour ne pas être fatiguée à force de hurler. Et puis ça a de la voix déjà à cet âge. Je croyais pas ça aussi... aigu. Enfin, maintenant je pense pouvoir reconnaître ma fille rien qu'à sa voix. C'est déjà une chose.

Tout ça pour en revenir au sujet du jour. J'ai la flemme de me lever. Ma tête se tourne mollement vers l'alarme. Bientôt onze heures. Tuez-moi que je dorme pour de bon. Pourquoi Ayumi elle s'amuse pas à crier la journée plutôt que la nuit. Tu sais, papa il est fatigué. Il doit bosser. Tiens, bosser... oui c'est vrai ça. C'est tellement marrant quand j'y pense. Puisque j'ai du temps à utiliser quand je ne dors pas, je corrige des copies. Ça contribue à me claquer littéralement en deux secondes quand c'est fait à trois heures du matin. Résultat, je dors comme un mort et Ayumi a plus de mal à me réveiller, quand ce n'est pas Miyu qui me secoue dans tous les sens pour faire la relève. Un gosse, c'est fatiguant. En tout cas, j'ai beau utiliser des techniques de plus en plus variées pour arriver à dormir, j'en ressors toujours exténué. Je soupire d'un air las avant de me décider à me lever. Lève tôt me boude décidément beaucoup. Je me douche, m'habille, ne me maquille pas puisque je n'ai pas l'intention de sortir et descend me préparer un brunch, parce qu'à cette heure-ci je n'appelle plus premier repas un petit déjeuner.

Du haut de l'escalier j'entends la voix de Miyaki. Je tourne machinalement ma tête vers elle, pendant que des œufs trônent sur la poêle. Oui j'aime les œufs au plat. Ça vous étonne ? Non, en fait, vous m'imaginez manger des sardines. Vous voulez que je mange des sardines ? J'ai des sardines dans mon frigo. Donc je vais manger mes sardines. Mais d'abord j'écoute d'un oreille attentive les mots de mon ange.

_ Darling, j'ai une toute petite faveur à te demander... C'est presque rien, mais ma mère tient vraiment à ce que j'ai ces cours vue que sans ça je ne pourrai plus faire de concertos ! Alors.. ONEGAI, enseigne moi tout ce que tu sais !

Je reste un instant en suspense. Je l'observe de haut en bas, avec des yeux de merlan fris. Lui apprendre tout ce que je sais ? Ce n'est pas comme si je bossais sur la musique depuis tout jeune. Je ne peux pas lui apprendre à devenir prof, puisque c'est devenu un réflexe pour moi. Lui enseigner la musique, je peux, mais je ne peux pas lui apprendre tout ce que je sais. Il nous faudrait plusieurs semaines. Peut-être plusieurs mois même. En vérité, je n'en ai aucune idée. Enfin passé ça, qu'est-ce qu'il est arrivé à son autre prof ? Je m'étonne. Je regarde les sardines. Plus tard en fait. Je continue à m'occuper de mes œufs, patientant jusqu'à entendre l'explication de la voix de Miyu. Qu'est-ce qu'elle va encore m'inventer ?

_ Mon enseignant ne veut plus m'enseigner ! Ou du moins, ma mère l'a vue commettre un acte impardonnable ! Donc elle m'a demandée de trouver un nouvel enseignant, aux moins pour aujourd'hui !

La vérité ou le mensonge, cette explication me suffit pour accepter son offre. Personne ne touche à Miyu. Y'a que moi qui ai le droit. Moi et... Katsu si j'ai envie de rire. Après tout, tant qu'à être jumeau, autant en profiter. Je souris un peu. Puis me décide à répondre.

-Ça passe pour aujourd'hui, de toute façon j'ai la journée de libre. Je mange et je suis à toi. Monte là-haut en attendant.

Je me dépêche de tout préparer et tout avaler, je fais la vaisselle et je monte à l'étage. Si Miyaki ne m'a jamais eu en professeur, je pense qu'elle se fera une idée assez rapidement. Je suis assez dur, et certainement encore plus dur lorsqu'il s'agit d'un cours particulier. La musique ça ne s'improvise pas comme ça. Je m'assoie sur une chaise et croise mes pieds.

-Alors, Miyaki, on passe directement à la pratique ou tu connais ton solfège par cœur ?

Je lève un sourcil amusé.

Attention ça va faire mal!

Miyaki with Ren

La confiance est le mots « roi » dans un couple. Apparemment là ce n'est pas le cas. Il est comme mon ancien professeur.. il me croit capable de tout et de n'importe quoi. Je ne suis pas une ignoble personne. Certes, je suis une bourge avec un sacré caractère.. mais ça ne fait pas de moi un monstre. Peut-être qu'il préfère que je lui dise qu'il est possible que le professeur est déjà regardé dans mon décolleté. Je ne suis pas sur qu'il en soit ravis. Ou même je crois plutôt qui va convaincre ma mère de le virer. Moi la seule chose que je peux faire, c'est essayée de le convaincre à ne pas s'approcher de moi à plus de vingt mètres. Je sais, je n'oublie pas que c'est un téléporteur.. Je maudits ce pouvoir ! Je le haïs.. Car qui vient me lever à six heures du matin pour réviser mes solfèges ? Lui. Qui me hurle dessus comme si j'étais son souffre douleur ? Lui. Qui adore me dévorer des yeux comme si j'étais un objet sexuel ? Lui. Alors non, il est hors de question qui me donne des cours ou qui s'approche de moi. Puis vous vous demandez sûrement pourquoi le chat ne mange pas ses sardines aujourd'hui ? Il fait son végétarien ! Il en mangera tout à l'heure. Okey, je monte dans ce cas.. mais avant que j'exécute ces ordres, il faut tout de même qu'il sache la vérité :

_ Ça passe pour aujourd'hui, de toute façon j'ai la journée de libre. Je mange et je suis à toi. Monte là-haut en attendant.
_ Entendu professeur ! Si je peux me permettre.. L'ancien enseignant avait osé regarder dans mon décolleté ! C'est un vieux croûton !

J'en ai largement trop dit. Je file donc à la vitesse de la lumière pour ne pas me faire réprimander pour ce que je viens de dire. Ou pire, entendre les hurlements furieux de mon chéri. Bref, à présent que je suis au premier, je vais m'exercer sur quelques chansons.. Alors qu'est-ce que je pourrai bien chanter. On va dire, qu'il en faut une de chaque langue que je pratique pour ne pas que je perds la main.. Alors en français, celle qui me vient à l'esprit est « Je l'aime à mourir » de Francis Cabrel. Le chanteur que ma mère idolâtre depuis des années. Une très belle chanson pour débuter. Dommage qu'il n'y a pas la guitare qui m'accompagne ça aurait donnée meilleur rendu. Ah j'ai une idée, je vais faire la reprise de Shakira, ça me fera des révisions de mon ancien espagnol et du français en même temps. Yeah ! Bon je m'y lance dans ce cas :

_ Conoce bien cada guerra cada herida cada ser. Conoce bien cada guerra de la vida. Y del amor también.

Je maîtrise assez bien mon espagnol malgré mon accent qui part un peu en français par moment. Je crois que je devrai reprendre mes cours d'espagnol au cas ou si ma mère veut revenir en Espagne pour les vacances. J'ai tellement de chose à faire que je ne sais plus ou j'en suis avec tout ça. Mais je vais essayée de jouer la chanson au piano pour l'accompagnement ça donnera mieux avec le chant. Je m'installe et me remet à chanter en pianotant les touches du piano en même temps. J'en suis déjà à la moitié de la chanson. C'est qu'elle est vraiment courte mine de rien. Elle est tellement belle que je n'en tiens même pas compte. A vrai dire, j'y met tout mon cœur. Car pour moi c'est comme si je chantai cette chanson à Ren. C'est beau l'amour non. Je crois même sans m'en rendre compte, j'ai remplacé « elle » par « il ». Aie aie, heureusement qu'il n'est pas là pour l'entendre sinon c'est la honte. Vue que je parle trop vite, il est déjà là.. et même si je continue de chanter, j'entends tout de même ce qu'il vient de me dire... Je hoche simplement la tête quand il m'adresse la parole.. Gomen, je suis prise entre mon amour de Francis Cabrel et la chanson qui involontairement t'est destiné :

_ Alors, Miyaki, on passe directement à la pratique ou tu connais ton solfège par cœur ?
_ Elle a dû faire toutes les guerres pour être si forte aujourd'hui. Elle a dû faire toutes les guerres de la vie, de l'amour aussi...

Ouf je me suis reprise. La chanson est finie. A présent, je peux reprendre la parole normalement et embrasser mon professeur avant qu'il me dit « On n'embrasse pas son professeur, Miyaki ! ». Ce qui est vraiment dommage, car j'aurai profité de ce moment pour le charmer en chantant. Vous voyez comme les sirènes.. elles charment les pirates avec leur chant céleste. Moi j'ai envie de faire de même par moment. Pour ne pas qu'il regarde ailleurs et qu'il ne voit que moi. Oui je suis jalouse mais j'ai bien le droit non ? Ren est une sorte de « cupidon », et ce genre de garçon font fantasmer les filles...

_ Pour répondre à ce que tu as dis récemment.. Je connais mon solfège par cœur, hélas Monsieur « Téléporteur » me lève tous les matins pour me le faire réviser ! Donc si je ne le connais pas.. Il va me tuer ! On se lance dans la pratique.. J'espère que tu n'es pas aussi stricte et sévère que lui.. sinon je meurs, et la réanimation sera impossible !

PAPA,
Professeur en Alternance de Paternité Avancée.

Avant que je ne commence à manger après avoir accepté la proposition de Miyu, cette dernière m'envoie du haut des escaliers quelques mots. Si la début de la phrase a le don de me faire bouillir sur place, la fin m'arrache un sourire doublé d'un micro rire. Parler de croûton en parlant de quelqu'un, j'ai toujours trouvé ça très original. Vous imaginez vous, un croûton, une chose même pas identifiée comme étant du pain, se balader valise en main, salué par les gens « bonjour croûton, bien mangé ce matin ? » ? Moi non, et franchement, ça me tire des sourires à chaque fois qu'on utilise cette expression. Particulièrement celle-ci d'ailleurs. Sans doute parce qu'elle reflète bien certains vieux en état de décrépitude avancée, qui râle à chaque coin de rue. Ceux-là, ils faut les mettre dans un bon bain chaud pour qu'il se calment. Les croûtons c'est pareil. Au début ils sont tout dur -et on peut même les acheter au rayon surgelés en plus- et lorsqu'on les met dans la soupe, ils se ramollissent. Bref, blague à part, ça me donne envie de manger de la soupe. Avant de commencer le cours, je vais lui demander si ça l'intéresse une soupe pour ce soir. Ayumi va rater quelque chose. Quand je me met à faire d la soupe, ça donne un truc merveilleux, parce que la soupe c'est merveilleux par définition. Vous savez, dans la soupe, on met ce que j'appelle des déchets. Restes du pot au feu de samedi ? Soupe. Restes de pattes ? Avec la soupe en pot de feu du samedi. On peut tellement tout mettre dans une soupe... à condition d'avoir un bon mixeur. Vous croyez que je fais jamais la cuisine ? Détrompez-vous, j'ai juste des super bons appareils qui m'évitent de trop me salir les mains. Bref, mangeons ce repas et montons là-haut.

Alors, alors, voyons voir comment se débrouille ma chère petite copine en musique. Sévère, je ne promets rien. En connaissance de cause, je vais sans doute être moins intransigeant puisqu'il s'agit de ma copine, ou bien je vais me déchaîner comme à mon habitude par cause justement de... cette habitude. Ça va dépendre de mon humeur. S'il se trouve que Miyu est une... tiens oui d'ailleurs, je ne sais même pas de quel instrument elle joue... enfin bon, si elle est une bonne musicienne, je n'aurai pas besoin de la reprendre à plusieurs reprises. En revanche, si le niveau est bien moindre que le niveau que je lui donne, ça risque d'être moins sympa tout d'un coup. Dans tout les cas, je devrais ménager et mes efforts, et les siens. En tout cas, en tout cas qu'elle chante ça ne me gêne pas. Ce qui me gêne, c'est que je ne sais pas si elle m'écoute. Bref, je pose ma question avant de l'oublier, même si elle totalement hors contexte.

-On mange de la soupe ce soir ? J'ai une furieuse envie de soupe.

Okey Ren, là, tu peux aller te pendre. Je fixe un instant Miyaki qui a l'air de me regarder comme si j'étais un allumé. Ça m'aide beaucoup à être de bonne humeur. Alors, je finis par rire tranquillement avant d'ajouter :

-Oui bon, la parenthèse est fermée, revenons-en au cours.
_ Pour répondre à ce que tu as dis récemment.. Je connais mon solfège par cœur, hélas Monsieur « Téléporteur » me lève tous les matins pour me le faire réviser ! Donc si je ne le connais pas.. Il va me tuer ! On se lance dans la pratique.. J'espère que tu n'es pas aussi stricte et sévère que lui.. sinon je meurs, et la réanimation sera impossible !

J'acquiesce encore un peu hilare. Je ne serais pas aussi sévère que lui, ou tout du moins c'est à toi de m'en empêcher. Je ne sais vraiment pas ce que ça donnera. Je viens près d'elle et l'embrasse un instant. Puis, je recule un peu et l'observe sur le siège du piano. J'en déduis qu'elle joue du piano, mais je préfère tout de même demander.

-Ma sévérité tiendra compte de ton niveau. Mais tu as un point que les autres n'ont pas. Considère ça comme un avantage. Bon, bon, tu t'entraînes au piano, ou bien tu joues d'un autre instrument ? Tu as besoin d'un accompagnement ?

Oui, parce que mon métier c'est avant tout prof. Et un prof, ça sait faire plusieurs choses à la fois. Autrement dit jouer et corriger. Je ne me prends pas non plus pour un fou. Je sais déchiffrer une partition en raison de mes années de musique, mais je suis à même de faire moi aussi des fautes dans le déchiffrage. C'est humain après tout. Alors qu'elle fasse preuve elle aussi d'indulgence, bien que je n'en doute pas. Enfin, avant de me concentrer sur ce fameux accompagnement, il faut déjà qu'il soit existant, car sinon ça veut dire que je me casse la tête pour un rien. Ce qui est une habitude pour moi en ce moment. J'y pense... mais Ayumi est dans la pièce juste à côté et -oh miracle- elle dort. J'espère qu'on ne va pas la réveiller tout de même. Je croise les doigts, parce que si prof de musique est mon boulot et une habitude, il en est par ailleurs tout autre pour papa.

« Mon pauvre amour, j'ai ignoré tes propos.. J'en suis navrée. Ce n'était pas mon intention. Je te le jure. Seulement je n'avais pas très envie de me stopper en plein élan. Tu dois savoir de quoi je parle, toi qui est enseignant, non ?! Je m'empêche de sortir un quelque son de mes lèvres pour ne pas que tu le prennes mal. Puis à mon avis, quoique tu fasses cela me plaira. Donc tu n'as même pas besoin de me poser la question. Puis si tu as envie de soupe, ne te prives pas pour moi. Je ne suis pas une fille difficile en nourriture. Je me contente de ce que j'ai même si la plupart du temps c'est plus que la normale. Cependant, je mange très peu après la naissance d'Ayumi. J'essaye de reprendre ma taille initiale, mais je ne dis jamais non à une bonne soupe faite maison.. surtout si c'est toi qui la fait. »

_ « On mange de la soupe ce soir ? J'ai une furieuse envie de soupe. »

« Mange, mange mon ange, ne m'attend pas va ! Mais bon ça me rassure aussi que tu ne le prennes pas mal.. sinon je m'en serais en voulu. Il faut mieux rire qu'en pleurer non ? Ah non là tu te serais mis en colère, sûrement.. la première fois contre moi, en plus ! Mine de rien ça fait peur tout ça.. Pensons à autre chose ! Revenons au cours justement, j'ai répondu à ce que tu viens de me dire.. Par pitié faite qu'il ne se téléporte pas ici, ce vieux croûton. Déjà qu'il fait assez peur comme cela au téléphone en vrai c'est « Dracula » avec quelques années en plus.. Amen ! Si je me trompe dans mon solfège.. Il entendra même de loin.. c'est dangereux ! Donc il ne faut surtout pas que je me trompe. »

_ « Oui bon, la parenthèse est fermée, revenons-en au cours. »
_ « Mmmh.. désolé pour tout à l'heure, mon amour ! » m'excusais-je en faisant la moue.

« Pour le soit disant « vent » que je t'ai lancée sans le vouloir. Je n'ai simplement pas voulu m'interrompre dans ma chanson. Ce n'est pas contre toi. D'ailleurs je ne vois pas pourquoi je t'en voudrais.. tu es tellement parfait, mon amour. Je t'aime ! Je suis ravi de voir que tu ne l'as pas mal pris.. Je réponds donc à ton doux baiser, assez court.. si je peux me le permettre. Dommage, j'en aurais bien en profité. Ne dérivons pas dans des sujets inutiles alors que nous sommes en plein cours de musique avec M. Takahata. Ahah ça me fait encore étrange de l'appeler par son nom de famille.. J'ai tellement l'habitude de l'appeler « mon chéri », « mon amour », « mon ange » ou « Ren » tout simplement.. que le simple fait de le nommer en tant qu'enseignant me fait penser à une relation étroite.. J'ai horreur de ça ! »

_ « Ma sévérité tiendra compte de ton niveau. Mais tu as un point que les autres n'ont pas. Considère ça comme un avantage. Bon, bon, tu t'entraînes au piano, ou bien tu joues d'un autre instrument ? Tu as besoin d'un accompagnement ? »
_ « Je vois, M. ! Oh, Pourrais-je en profiter de cet avantage ? » demandais-je d'un ton aguicheur. « Je joue du piano depuis l'âge de 2 ans, Monsieur ! Et si possible, j'aimerais avoir votre aide pour jouer une chanson.. » informais-je avant de mettre mon doigt sur mes lèvres, réfléchissant à la chanson que je vais choisir.. « Ca sera « P!nk - Please Don't Leave Me » connaissez-vous cette chanson, Monsieur ? Ou dois-je vous donnez la note pour vous montrez comment la jouer ? » questionnais-je innocemment.

« C'est bizarre, c'est comme si je retournais au collège... Je me revois encore petite fille en train de travailler à mon école pour devenir plus tard une artiste. Toutes ses marques du passé... Ah sans oublier les formalités à respecter : le vouvoiement, lever le doigt pour adresser la parole à l'enseignant, s'adresser toujours à l'enseignant en disant « Monsieur » ou bien « Madame » que des souvenirs.. c'est étrange de les réutiliser.. surtout avec toi. Tu dois me trouver étrange de sourire comme ça juste parce que tu m'enseignes la musique.. ce que tu fais tous les jours, 24h/24. Mais bon pour moi c'est un retour aux sources.. avec les autres enseignants c'est différent. Je me comporte comme.. une femme ou bien une enfant capricieuse parce que je trouve un défaut dans chaque enseignant.. ou peut être.. c'est parce que je veux que ça soit toi qui m'enseigne donc je fais en sorte de virer tous les enseignants qui s'offrent à nous. »

On commence?
ou on attend le déluge? ça m'gêne pas.

Mon passage sur la soupe terminé, je soupire. Oui je soupire. Et si vous vous posez la question de la signification de ce geste, c'est parce que je trouve que ma vie est chargée. Qu'humainement, je ne devrais pas pouvoir faire autant de choses. La plupart sont des loisirs que je pourrais abandonner. Mon travail de professeur est compris dedans. Je pourrais vivre à mon solde sans aucun problème. Avec Miyaki à mes côtés en plus, ça ne devrait vraiment pas poser de problème. D'ailleurs, avec le problème de ma mère, je vais devoir revenir au Japon pendant un certain temps. Mystery va finir par vouloir engager un nouveau prof de métamorphose. Je suis souvent absent, mais quand j'assure mes cours je ne fais pas semblant. Je pense que c'est probablement ça qui l'empêche de me virer. La passion du métier. Bref. Il faut donc que je me rende au Japon pour une conférence de presse. Vous vous demandez pourquoi ? Quand il y a une succession de cette importance, il y a forcément des journalistes. Et donc je dois m'y rendre et donner officiellement la direction de l'entreprise à mon père. Parce que techniquement, c'est moi qui suis héritier de l'entreprise. Et non mon père. Alors je soupire. C'est vraiment pas le moment de penser à ça. C'est pas non plus le moment de partir. Miyu et Ayumi ont besoin de moi. Surtout la petite dernière d'ailleurs. Hrm. J'ai rien dit.

_ « Mmmh.. désolé pour tout à l'heure, mon amour ! »

De quoi ? Pour la soupe ? Je devrais t'en vouloir parce que tu m'as pas répondu ? C'était juste une pensée dite à voix haute. Je me fiche que tu y répondes ou non. De toute façon, on est obligé d'aimer la soupe. Et puis, si je te la fait avec amour, y'a pas de raison que tu refuses, non ? De toute façon, pas le choix, ce soir je fais la cuisine et on mange de la soupe. Enfin, on boit de la soupe. Bref. On s'en fiche, c'est pas un cours qu'elle voulait ? Alors cours. Dur dur de se mettre en mode prof avec sa copine. C'est psychiquement pas faisable mais moralement possible. Bref. Je me plante devant Miyaki et lui arrache un baiser. Bon, c'est le dernier jusqu'à ce qu'on ai terminé. J'espère en tout cas, sinon je ne vais pas pourvoir me concentrer. Et je déteste quand on me déconcentre quand je bosse.

_ « Je vois, M. ! Oh, Pourrais-je en profiter de cet avantage ? Je joue du piano depuis l'âge de 2 ans, Monsieur ! Et si possible, j'aimerais avoir votre aide pour jouer une chanson.. Ca sera « P!nk - Please Don't Leave Me » connaissez-vous cette chanson, Monsieur ? Ou dois-je vous donnez la note pour vous montrez comment la jouer ?

Je me mets à rire face à son ton de voix. Pink ? Ouais, ça devrait le faire. Je l'ai jamais joué, mais j'ai la mélodie en tête. Je fais une petite moue dépitée. Je ne m'improvise pas des dons de musiciens. Sans partition, je ne peux pas jouer un morceau que je ne connais que très peu. Je peux très bien trouver le morceau sur internet. Je serai beaucoup plus à l'aise. Je ne suis pas réticent. Je n'aime pas décevoir, surtout dans un métier que j'exerce en temps normal. Je ne note pas quand elle parle de vouloir profiter de l'avantage. Je me contente de sourire en coin, le plus discrètement possible. Oh et puis, si je vais le noter. Et même y répondre. Je m'approche à quelques millimètres de son visage et lui offre un sourire charmeur :

-Nous verrons l'avantage après le cours.

Et je me retire sans l'avoir embrassé. Parce que je suis pas maso, mais j'aime bien faire languir les gens, surtout quand il s'agit de Miyu. Elle est trop habituée à vivre dans le luxe, alors si je ne l'oblige pas à faire quelques petits sacrifices elle ne grandira jamais. En tout cas, je trouve que le fait d'être devenu mère l'a beaucoup changée. En bien. Ce n'est plus une petite fille mais une vraie adulte. Et j'avoue que je la préfère ainsi. Bref. Nous disions donc. Oui j'ai besoin de cette partition. Absolument. Ma fierté de musicien en dépend.

-Tu as la partition ? Je la cherche sur Internet sinon. Je ne veux pas me risquer à jouer une chanson à sa simple mélodie.

Ouais, et en parlant de partition, va falloir que je range le bordel accumulé au fond de la salle... parce que j'ai finir par plus me repérer. Et quand je perdrais une partition je pourrais m'en prendre qu'à moi-même. Enfin bon. J'ai un truc à rajouter avant qu'on se mette à chercher cette partition :

-Ah, et arrête de me vouvoyer, sinon plus de bisous jusqu'à nouvel ordre.

Et je ris. Je me demande vraiment si on va pouvoir jouer un jour. En tout cas, l'ordi est allumé alors je ne perds rien à chercher.

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« Parce que les meilleurs moments sont ceux que je passe avec toi ♥ »

_ « Nous verrons l'avantage après le cours. »

« Si j'ai bien appris une chose avec toi, c'est la patience. Tu t'amuses constamment à me frustrer avec tes baisers, tes regards charmeurs, … Je me demande combien de temps pourrais-je attendre pour toi ? Pas trop longtemps, j'espère. Car mêmes quelques heures me semblent une éternité loin de toi. On dit souvent que l'amour rend aveugle et sourd.. que seule la voie du cœur compte à nos yeux. La seule voix que j'entends en ce moment c'est la tienne.. uniquement la tienne. Tu aurais pu devenir un artiste célèbre, voyager dans le monde entier, ou même faire des tournées mais tu as préféré rester discret sur ta vie pour te préserver.. et garder ton don pour l'apprendre à des enfants. Je sais que tu ne vois pas la chose de ce côté, mais pour moi c'est quand même quelque chose d'énorme que tu offres à ces enfants.. une chance de pouvoir rêver et de réaliser plus tard, leur rêve. J'en suis sûr qu'un jour, ils te remercieront pour ce que tu as fais pour eux. »

_ « Arrête de me frustrer ! Je ne supportes pas ça ! »

« Les frustrations sont de mauvaises choses, car ça te déstabilise une fois que tu y as goutté. Sincèrement je déteste ça. En plein concert ça m'est arrivée et je vous promets que j'ai failli commettre l'impardonnable.. De ce fait, je ne supporte pas d'attendre. Il faut dire qu'être née dans une famille riche n'arrange pas les choses. J'ai toujours eu ce que je voulais depuis que je suis petite histoire de combler leurs absences.. Mes parents n'ont pratiquement jamais été là pour moi. Certes ma mère était souvent présente.. mais elle n'a rien fais lorsque mon père me brutalisait puis elle partait souvent à l'étranger pour des concerts ou tournées, donc j'étais souvent accompagnée de nounous et baby-sisters, jusqu'à un certain âge. Je n'ai jamais connu ce que c'est d'avoir une vraie famille. C'est une des principales raisons qui m'ont fait me lancer dans la musique. J'y ai découvert une passion mais aussi un loisir celui de composer des mélodies qui reflètent mes sentiments. Je n'oublie pas aussi les animaux de compagnie, ceux qui je ne serais pas là aujourd'hui.. Quand on y repense par moment, on se dit que la vie a beaucoup trop d’inconvénient et peu davantage. Si tout pouvait être plus facile comme les contes de fées avec une fin « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. » sans avoir à ce soucier de l'avenir et de la ténacité du couple cela aurait été d'une grande aide.. mais la vie n'est pas toujours comme on l'aurait voulu, sinon ça aurait été trop facile ! »

- « Tu as la partition ? Je la cherche sur Internet sinon. Je ne veux pas me risquer à jouer une chanson à sa simple mélodie. »

« La partition de P!nk est assez complexe vu le nombre de notes dont elle est composée. Cependant cela ne m'a pas empêcher de la prendre. J'ai toujours eu une fâcheuse habitude d'apprendre des partitions qui n'étaient pas de mon niveau pour mieux m'exercer le soir et me perfectionner. Ma famille appelle ça du suicide vu la difficulté de la chanson, mais je me moque un peu de leur avis.. ça m'a toujours aidé à progresser, donc je ne vais pas m'arrêter maintenant. Ils n'ont rien à dire, car quand j'ai la possibilité.. je m'exerce toujours avec quelque chose d'assez simple comme « Mulan – Ma réflexion ». Je me suis toujours comparée à cette mélodie, donc ça me permet de mettre un barème assez haut dans ma note. Peut-être que je devrais m’entraîner avec cette chanson avant de jouer celle de P!nk. Si tu vois la moindre imperfection, n'hésite à me le dire. Car c'est la mélodie que je m'identifie le plus.. elle a une certaine valeur à mes yeux que je ne voudrais pas perdre ! »

_ « Inutile, j'ai un classeur exprès avec les partitions.. » expliquais-je avant de m'abaisser pour prendre mon classeur et lui tendre en souriant. « Puis tu sais, l'erreur est humaine.. Je n'en tiendrais pas compte ! » répliquais-je par la suite avec un magnifique sourire. « Oh faite, je m’exerçais sur une chanson seule avant de jouer celle-ci ! » annonçais-je avant de prendre les paroles au cas ou une perte de mots viendrait s'introduire pendant la chanson.

« A présent, me voilà en train de pianoter la partition de Mulan, gardant les yeux clos. Avoir les yeux clos me permet de faire un vide dans mon esprit, tout en visualisant la scène pour mieux me mettre dans le rôle du personnage. Une méthode que mon ancien enseignant m'a apprise avant de partir à la retraite. Ce qui est dommage car son enseignement était distrayant et très instructif, mais bon y a un âge à tout. Cependant j'espère que ne faire aucune fausse note au cours de la chanson. Je n'aime pas m’interrompre lors d'une chanson à cause d'une erreur de partition ou vocale. Alors faisons en sorte que ça ne se produise pas. Quelques secondes après je laisse place au chant en y mettant tout mon cœur. Cette chanson va t'apprendre bien plus de chose sur moi que ce que les gens pourront te dire à mon sujet. Chaque ligne de cette chanson a une symbolisation particulière... J'ai su décrypter à ma manière cette mélodie pour en faire la mienne.. »

- « Ah, et arrête de me vouvoyer, sinon plus de bisous jusqu'à nouvel ordre. »

« C'est de l'injustice, car dans tous les établissements scolaires y a un règlement à appliquer et les formalités a adopter. Cependant c'est vrai que mettre soudainement de l'écart entre nous ne va pas arranger les choses, mais il n'était pas obligé de marchander avec les bisous.. c'est quelque chose d'invendable.. ça se donne qu'avec amour ! Takeji aurait été sûrement d'accord avec moi.. S'il me cherche dans ce cas, il va vite me trouver. Car il va savoir que marchander sur les affections d'amoureux, ça ne se marchande pas avec moi . A moins d'avoir une bonne condition ! »

_ « C'est de l'injustice, Monsieur.. On ne marchande pas avec ses élèves ! » boudais-je en faisant une mine triste.

Les cours de musique,
c'est de l'art en famille...

Je me détache de son emprise. Elle est mignonne. Si j'étais resté cinq secondes de plus devant son beau visage, je n'aurai pas résisté à l'envie de l'embrasser. Alors je me suis retenu et je n'ai pas poussé mes barrières mentales trop loin. Comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas maso. Je pense qu'on a compris.

_ « Arrête de me frustrer ! Je ne supportes pas ça ! »

Je lui souris, fier de moi. Je n'ai pas de quoi. Mais j'aime juste la chambrer, lui donner un peu plus envie de m'embrasser. Tout en refusant catégoriquement. La frustration fait place progressivement à la colère. Mais je n'attends pas jusque là. J'ai dit qu'on allait attendre après le cours. Elle pensera à autre chose et hop, dès la fin, je ne pourrais pas m'empêcher de l'embrasser. Mais ce sera tout, parce que... j'en ai décidé ainsi. Je farfouille ma main dans ses cheveux, conscient qu'elle n'aime pas ça. Personne n'aime ça de toute façon. Qui aime se faire décoiffer? Qui? Pas moi en tout cas. Certainement pas. Ce qui compte avant tout c'est le physique. Bon, je ne veux pas non plus d'un idiot à mes côtés, mais au moins je me place du côté de ceux qui pensent que perdre un peu de beauté est très grave. Bon, en même temps c'est pas comme si vous aviez un prof masculin qui se maquillait en face de vous et qui n'hésite pas à mettre de longues bottines très féminines, n'est-ce pas?

Bref, revenons-en à cette fichue partition. Je ne peux pas jouer sans. C'est impossible. Je suis prof mais pas compositeur. Et je n'ai pas l'intention de le devenir. Surtout en raison du travail qu'il faut fournir et du peu de temps que j'ai à m'accorder. Ayumi crie. Tout le temps. Elle a de la voix cette fille. Je suis sûr qu'elle fera une très bonne chanteuse plus tard. En attendant, elle me déchire les tympans et m'empêche de dormir. Et même si je conçois tout à fait qu'elle souhaite parfaire ses talents au chant, j'aimerai qu'elle fasse des pauses de temps en temps. Et surtout, qu'elle chante juste. Parce que mes pauvres oreilles n'aiment pas trop la dissonance.

_ « Inutile, j'ai un classeur exprès avec les partitions.. Puis tu sais, l'erreur est humaine.. Je n'en tiendrais pas compte ! Oh faite, je m’exerçais sur une chanson seule avant de jouer celle-ci ! »

Elle me tend son classeur en souriant. Je m'assoie alors à ses côtés et cherche la partition correspondante. Bon. C'est assez dur, mais je devrais pouvoir faire quelque chose de potable. Je ne préviens pas les éventuelles fautes de notes ou les gros blancs, mais je promets de faire de mon mieux. La mélodie à la main droite est simple. La main gauche est un peu plus compliqué. Au pire, je pourrais toujours continuer à l'accompagner pour lui éviter de perdre le fil. J'ai horreur qu'on me coupe, alors j'essaye d'appliquer mon horreur aux autres. Alors je fais du mieux que je peux.

Elle commence à pianoter quelques notes. Une mélodie. Je ne la connais pas, mais il est clair qu'elle la connaît par cœur. Je l'écoute sans rien dire, attendant qu'elle se décide à terminer sa musique. Bon, pour l'instant, je dois avouer que je ne sers strictement à rien sinon à fixer le piano. Si elle n'a pas besoin de moi... je peux partir quoi. C'est pas comme si j'avais du pain sur la planche ou simplement envie de me reposer. Mais qu'importe. Je patiente, jusqu'à ce qu'elle parle :

« C'est de l'injustice, Monsieur.. On ne marchande pas avec ses élèves ! »

Tu es mon élève pour quelques minutes ou heures, après tu es ma copine. Et puis, je suis très méchant avec mes élèves. Très sévère. Alors je marchande aussi. C'est dans mon habitude. Et les élèves aussi y sont habitués. Je ne suis pas pervers pour autant, sachez-le. Enfin bon. Je pose mon index sur sa bouche avant de lui murmurer tendrement :

-Je suis ton professeur, tu fais ce que je te dis. On verra après si tu veux te venger.

Ouais, mais pour l'instant, on fait du cours et rien que du cours. Un point c'est tout. Je lui demande de me laisser la place. Je commence à tenter quelques notes, avant de me lancer dans le morceau en lui-même. Bon, c'était plus dur que je pensais. Mais c'est tout de même passable. J'ai quelques années derrière moi, tout de même. Je regarde Miyaki et lui lance :

-Je te suis.

Ouais, parce que c'est pas à moi de commencer.

Amante ou Élève ?
Lequel des deux choisir ?
Là est le dilemme sacré de l'amour.

Si tu devais choisir entre les deux, lequel tu choisirais ? Ton cœur te guidera-t-il ? Ou écouteras-tu ta raison ? Autant être honnête avec ce qu'on ressent que rester indifférent et se mentir à soi-même. La réponse est le déclencheur de la manivelle de la boite à bijou qui renferme tous mes secrets. Le choix peut t'indiquer la bonne direction ou la mauvaise. Il n'y aucun manuel pour nous apprendre comment doit-on manipuler avec précaution, une tel œuvre.. Le temps lui t'en apprends bien plus !

Je suis ton professeur, tu fais ce que je te dis. On verra après si tu veux te venger.

D'accord, monsieur ! Il n'y a pas de « on verra » c'est sur..

Les « on verra » signifie la plupart du temps un « non ». Celui-ci indique son inverse. Impossible que je te laisse en vie après ça. Ta punition va être tel que tu vas le ressentir comme un poignard dans le cœur. Peut-être pas dans le sens que tu t'y attends, mais je ne dirais rien sur sa signification ou du sort que je te réserve. Tu attendras tout comme moi que le cours se termine. L'élève est attentive et joueuse et la mère est impatiente et manipulatrice.. Elle peut très bien te surprendre comme te décevoir, mais ce qu'elle te réserve n'a pas d'importance, car toi seul peut juger de ce qui est bien et mal.

Dés les premières notes, le jeu est lancé. Comment va réagir l'homme et l'enseignant sur le comportement de son élève préférée. Nous le saurons uniquement que le guitariste indique le départ à suivre.. Un sourire amusé vient alors se loger sur mes lèvres, voyant la difficulté de l'enseignant a jouer cette partition. Je me lève alors du fauteuil pour m'adosser contre le piano, en me positionnant face à toi. Puis je commence à chanter le début de la chanson, en faisant des mimiques comme si je m'adressais à toi. Cela donne plus d'émotion dans la chanson et on y trouve par moment une tonalité époustouflante. Un de mes récents apprentissages avec mes nombreux enseignants.. « fait comme si tu faisais passer un message dans la chanson. » « Joue là avec tes tripes comme si elle était destinée à quelqu'un.. » alors si vous voyez une larme par moment, c'est que le message est passé et que mes sentiments ont fait la surface. Cela m'arrive quand je me donne trop dans la chanson.. Il y a des choses qui remontent à la surface et qui nous font mal.

Mon piège commence à s'ouvrir peu à peu. Je m'approche de lui, en approchant mes lèvres des siennes et caressant quelques parties de son corps par moment. Tout cela en restant concentrait sur la chanson, bien sur. Des petits clins d’œils, des regards charmeurs, passage de la langue sur mes lèvres, mordillement, des choses comme ça qui feront réagir l'enseignant ou dois-je dire l'amant. Je l'observe en souriant amusé, car ça m'amuse énormément de jouer avec ses nerfs et sa frustration tout le long d'une chanson qui va durer 5 minutes. Bon courage professeur !

En dehors de la chanson quand il n'y a uniquement que les instruments, je viens loger mes lèvres aux creux de son oreille et vient lui murmurer ces quelques mots :

Vous êtes adorables, monsieur quand vous êtes frustrer...

C'est pas parce qu'on est en cours,
que tu peux faire ce que tu veux.

Pour une élève, Miyaki est bien frustrante. Vous savez, la musique c’est un peu mon jardin d’Eden. Ceux qui parviennent à le comprendre s’entendent en général très bien avec moi. Les autres… les autres sont ceux avec qui j’ai le plus de mal. La musique c’est un peu aussi ma vie et ma passion. J’aime la métamorphose et le japonais mais ce n’est pas la même chose. J’ai moins de plaisir. La métamorphose, c’est quelque chose que je tire de moi et le japonais est ma langue natale. Je ne l’ai pas apprise à proprement parler. Alors que la musique j’ai appris à l’apprécier, à écouter ses sons et ses mélodies, le choix unique de deux instruments ou d’un orchestre philharmonique. C’est beau. Tout ça pour dire que la jeune élève revêche avec moi n’a pas l’air d’avoir l’habitude de faire face à mon genre de professeur. Mais je vais rapidement mettre les choses au clair. D’accord j’ai un peu commencé à la narguer. Mais je suis le professeur, alors techniquement j’ai plein pouvoir pendant une heure pleine. Alors elle se satisfera de ça bien assez tôt. Non mais.

« D'accord, monsieur ! Il n'y a pas de « on verra » c'est sur.. »

Oui oui, donc on verra quand même. C’est moi qui décide, je l’ai déjà dit. Enfin bref, nous commençons cette fameuse chanson qui commençait à se faire attendre. Dès lors, je sens le coup foireux arriver. Et je ne me trompe pas. Elle commence à chanter. Bon d’accord, elle chante très bien. J’ai rien à dire pendant les premières notes. Hey quoi ! je vous ai dit que j’étais un prof très sévère. Pour moi, le parfait n’existe pas. Et c’est ça qui force les gens à se surpasser. Etre parfait ne rime à rien. Même le meilleur des musiciens n’est pas à l’abri d’une fausse note. Quand bien même sa vie serait vouée à la musique. Moi-même, je me permets de faire des remarques aux autres. Mais je me les fait aussi moi-même. Peu importe. Sans avoir à détourner les yeux de la partition –je n’en ai de toute façon pas l’intention- je sens que le morceau est un peu délaissé au profit d’une apparente blague visant à me faire réagir. A me frustrer en quelque sorte. Je reconnais le stratagème, et il aurait d’ailleurs très bien pu marcher dans un autre contexte. Mais on s’attache ici à la musique, et je ne permets aucun débordement en ce qui concerne ceci. Miyu va devoir s’y faire.

« Vous êtes adorables, monsieur quand vous êtes frustrer... »

Je ne suis pas frustré, je suis énervé. C’est un cours, pas une salle de jeux. Et je m’emballerai bien. Mais puisque c’est Miyaki je vais tâcher de faire au plus rapide et au moins violent. Mon ton devient sec, un poil trop sec peut-être au moment où mes lèvres se décident à bouger, émettant un léger soupir.

-Miyaki… après tu feras ce que tu veux. Pour l’instant, j’aimerai que tu te concentres un peu.

Je la fixe un peu. Puis me détourne un peu. Enfin, je m’apprête à poursuivre le morceau lorsque subitement mes mains s’écrasent dans un son magnifiquement dissonant. J’entends d’ici les pleurs d’Ayumi. Non, ça va pas être possible si elles s’y mettent à deux. Dans un silence de plomb, je me lève, laisse la porte ouverte de la salle et me dirige à pas lents vers la chambre d’Ayumi pas si loin. J’ouvre alors la porte dont la pièce n’est que faiblement éclairée puis allume la lumière. Ayumi pleure. Cette gamine passe son temps à ça. J’ai jamais eu d’enfant, mais j’avais tout bon. Un gosse, ça mange, ça crotte, ça dort et ça pleure. Génial. C’est chiant. Surtout quand je m’amuse. Je me penche sur le lit et soupire. Qu’est-ce qu’elle me veut ? Pas de couche sale, ça sent rien. Elle me fixe et se tait instantanément. Quoi ?

Je sors de la chambre et Ayumi se remet à pleurer. Je fais la même mascarade trois fois de suite, jusqu’à comprendre que Ayumi veut me vori pour ne pas pleurer. En gros, ça signifie que je dois la prendre. Ce que je me décide rapidement à faire, étant donné le peu de temps que j’ai sur mon emploi du temps de la maison. Je reparais donc dans la salle, Ayumi dans les bras. Je n’ai même pas envie de m’expliquer alors j’installe la petite dans une chaise haute et me rassois sur le tabouret de piano. Bref. Où en étions-nous ?

Survivrez-vous dans l'incroyable univers d'alice aux pays des merveilles..

Il est un lieu à nul autre semblable. Certains prétendent que pour y survivre, il faut être aussi fou qu'un chapelier.. ce que par bonheur je suis.

êtes-vous déjà entrer dans la demeure de Cheshire ? Cet adorable chat noir à rayure bleu ciel. Mesquin. Vil. Farceur. Profiteur. Égoïste. Non ici il est bien différent de l'image qu'on lui donne. Cependant quelques traits sont repris exactement du personnage. Égoïste. Fainéant. Égocentrique. Joueur. Cela ne remplacera pas ses merveilleuses qualités qui font de lui, un chat extraordinaire. Si nous ne parlons que de ses défauts, c'est bien pour une raison. C'est parce qu'il est vu dans le film et l'animé comme un personnage redoutable pas autant que « la reine rouge », mais il n'est pas aussi aimable que le Chapelier. Ah le chapelier ! Ce savant fou qui aime poser des énigmes tel que « Pourquoi un corbeau ressemble t-il à un bureau ? » Personne n'a encore réussi à y répondre. Cependant supposons que je sois Alice. La Alice. Que se passerait-il ? A croire les rumeurs, je pourrais faire de ce monde, « un monde imaginaire ». M'en croyez-vous capable ?

A l'entrée de la porte du monde imaginaire. Vous prenez à gauche. Buvez une gorget de la boisson rétrécissante. Passer la porte. Et voyez ce que vous pouvez voir. Oui, vous ne rêvez pas. Cheshire donne des cours à Alice. Enfin à moi, plus exactement. Il s'est porté volontaire pour m'enseigner l'art de la musique. Quoi vous ne lui en croyez pas capable ? L'impossible peut être réaliser si on croit que c'est possible. Alors un chat qui enseigne à un humain « c'est possible ». Même si ce chat est un flemmard. Ah oui, je vous jure. Cependant ne jamais sous-estime la puissance de Cheshire. Au contraire de ce qu'on pourrait croire. Quelques défauts ou qualités se rajoutent à la liste. Stricte. Sévère. Sérieux. Indomptable. Ça fait froid dans le dos. Qui aurait pu croire que l'adorable chat aurait pu devenir si étroit, soudainement.

Cheshire ▬ « Miyaki… après tu feras ce que tu veux. Pour l’instant, j’aimerai que tu te concentres un peu. »

Alice ▬ « Je suis concentrée, nuance c'est toi qui me déconcentre ! »

Ne déformons pas les choses plus ce qu'elles le sont déjà. Dans le monde imaginaire tout n'est que rêve et illusion. Il suffit d'un peu d'imagination pour que cela se réalise. Alors si nous venons à déformer ce qui est construit, cela deviendrait une cacophonie. Les choses sont très bien comme elles sont. Tout est à sa place. L'ordre règne sur le désordre. Cependant un bruit vient déranger le silence chaotique de la pièce. Un hurlement. La futur génération du pays des merveilles vient alors à se réveiller et interrompre le cours. L'enfant étant roi dans ce monde imaginaire, Cheshire vient à son secours pour consoler ses pleures. Me laissant seule dans l'immensité de ce lieu. Je viens alors à me mettre à pianoter la partition de « Alice » de Avril Lavigne en chantonnant la mélodie.

Ici le temps s'écoule différemment. Les heures qu'on passe dans le monde imaginaire sont des jours, voir des mois dans le monde réel. Tout est différent dans ce monde. Les habitants. La végétation. Les animaux. L'univers. Tout ce qui se trouve ici n'est que votre imagination. Il vous suffit d'ouvrir les yeux pour que votre vie reprend ce qu'elle était. Le temps d'une chanson est la vie reprend son écoulement normale. Cheshire refait alors son apparition avec dans les bras l'adorable enfant du nom d'Ayumi. Aussi étrange que cela peut paraître, la vision du chat et l'enfant ne me laisse pas indifférente. Les yeux pleins de rêves, nageant entre rêves et réalité. Un large se dessina sur mes lèvres, presque aussi grand que celui de Cheshire dans l'animé, mais peut-être pas aussi stupide. L'enfant reprend alors sa place dans son trône royale et vient alors observer la scène.. Le cours peut à présent reprendre !

Alice ▬ « Je suis d'humeur changeante ! Que dirais-tu de jouer dans un registre plus familier.. Alice de Avril Lavigne ? »

Qui n'a jamais entendu parler d'Alice aux pays des merveilles. Dans un univers qui mélange magie et rêves. Là ou le désordre sème le chaos. Ou la méchante reine rouge, plus connu sous le nom « Coupez lui la tête! ». Elle dirige les cartes qui forment son armée de soldat aussi impitoyable et cruel qu'elle. Elle ne prend dans sa cour uniquement les personnes ayant une déformation physique. Comme son immense crâne. Mais il existe un monde plus paisible comme celui de Reine Blanche. Là ou tout n'est que neige et merveilles.. Cependant la couronne est remise en jeu sur un plateau de dame. Le mal contre le bien. Qui aura la couronne?

Alice : Miyaki
Le Chapelier : Takeji
Cheshire : Ren
Reine blanche : Angélica (mère de miyaki)

Le violoncelle,
tu m'as manqué...

Ayumi... franchement Ayumi aime bien m'embêter quand je travaille. Bon, j'avoue que pour une fois, c'est plus par plaisir que par obligation mais quand même quoi. Déjà Miyaki qui tente tant bien que mal de me déconcentrer -ce que je n'apprécie guère-, mais en plus si Ayumi y met du sien, ça ne va plus aller. Vous allez voir, je vais vous sortir du Bach, du Beethoven. Car si vous l'ignorez, lorsque je suis lancé dans un morceau classique je suis impossible à récupérer. La musique m'ensorcelle et je n'ai même plus l'impression de faire du piano. C'est comme si j'écoutais mes propres notes jouées par quelqu'un d'autre. C'est incroyable. Mais forcément, si je me fais déranger toutes les cinq secondes par des tentatives désespérées par Miyaki et une autre musique beaucoup moins mélodieuse d'Ayumi, ça ne va pas le faire. Je soupire profondément et installe Ayumi sur la chaise. Ouais, elle et encore jeune et ne tient pas assise. Je la couche et pose un pupitre renversé devant l'ouverture de la chaise pour l'empêcher de tomber. On dit que la musique apaise les bébés. Moi j'en sais rien c'est al première fois que je tente ça. Il est temps de voir si ça marche. Dès lors qu'elle m'a quittée des bras Ayumi s'est remise à crier. ah... c'est vraiment abominable. Pas de doute, elle a de la voix cette fille. En même temps elle n'est pas notre fille pour rien. Mais on va essayer de corriger la dissonance avec le temps.

« Je suis concentrée, nuance c'est toi qui me déconcentre ! »

Oui bien sûr, et moi je suis Cheshire d'Alice au Pays des Merveilles. Nan, franchement concentre-toi sinon je... sinon je t'aide plus à réviser. Mais avec Ayumi et sa nature très... extravertie, si on ne joue pas rapidement, la petite berceuse que je m'efforce de refaire au piano va se terminer et l'animal va encore brailler. Bonjour je suis Ren le poète et j'ai une gosse abominable. Il faut trouver quelque chose et vite. Bon j'ai épuisé la facilité déconcertante de « au Clair de la Lune », passons à un registre un peu plus... non, en fait c'est toujours aussi facile. Pour moi, un morceau qu'on peut jouer avec un unique doigt n'est pas un morceau... c'est... du bruit. Encore si la note change, ça peut passer mais quand c'est toujours le même son c'est... j'aime pas David Guetta. La dame qui semble être encore plus autre part que je ne la pensais se met alors à parler. J'ai l'impression qu'elle est parti vraiment loin en fait.

« Je suis d'humeur changeante ! Que dirais-tu de jouer dans un registre plus familier.. Alice de Avril Lavigne ? »

Alice ? Ah ! J'ai déjà vu ce clip. Personnellement, si l'image du piano dans le clip reste encré dans am mémoire, j'avoue que mes oreilles perçoivent vaguement la mélodie. Mais qu'importe, essayons tout de même. Du moment qu'on arrive à stopper ou empêcher les pleurs de Ayumi, ça me va. Mais.. mais j'ai une meilleure idée. Oui, ça fait longtemps que je n'ai pas touché au violoncelle. Et j'ai une bonne musique dans la tête. Elle est japonaise, mais ça ne devrait pas être un problème pour Miyaki. Je me lève et referme le clapet du piano. Non, je ne m'arrête pas. Au lieu de ça, je fixe avec amusement ma chère copine.

-Je te proposerai bien une musique japonaise. Tu connais Kanon Wakeshima ? J'adore ses solos au violoncelle et ça fait longtemps que je n'y ai pas touché. Lolitawork Libretto. C'est le nom de la chanson.

Et puis, je ne sais même pas si Miyaki sait que je joue du violoncelle. Ça risque de la surprendre. Mais j'aimerai bien reprendre un peu. Juste pour me faire plaisir, elle voudrait bien ? En plus il y a un peu de français. Ça devrait lui plaire. Je pense qu'elle l'a déjà écouté, elle est déjà passée plusieurs fois sur les chaînes de musique japonaise. Et puis ça permettrait de voir si elle se débrouille aussi en japonais chanté. Bien que ce soit plus facile de parler japonais en chantant qu'en temps normal. Mais je m'égare. Je me demande bien où il est, ce violoncelle. Je me dirige vers l'armoire où il y a pas mal de partitions. Et bingo, il n'a pas bougé. Sous clé par contre. Mais la clé doit être dans mon trousseau. Et voilà. Me revoilà avec mon violoncelle. Je laisse échapper quelques notes. Bon ça va j'ai pas trop perdu. Le son m'avait manqué.

Moi qui suis dans mon rêve.

Renou ▬ « Je te proposerai bien une musique japonaise. Tu connais Kanon Wakeshima ? J'adore ses solos au violoncelle et ça fait longtemps que je n'y ai pas touché. Lolitawork Libretto. C'est le nom de la chanson. »

Kanon Wakeshima. Poupée vivante. Lolita. Violoncelliste. Violoncelle. Violon. Angelica. Ma mère. Professeur. Cours. Ren. C'est une boucle infernale. Ça se répète et ça en finit jamais. Quel drôle de jeu que ma mémoire se met à jouer. Elle essaye perpétuellement à revenir sur quelque chose que je préfère ne pas y penser. Pourtant ça me revient sans arrêt.. et ça me fait peur. Même très peur. La complicité d'une mère et d'un gendre. C'est effrayant. Et peu de femme supporte ça. Je vais vous expliquer les raisons : 1. Indépendance 2. Amour fraternelle 3. Préférence. Beurk. Jetez-moi ça. Je ne veux pas que mon amour devienne ce genre de personne. J'en ai en horreur. Je ne préfère même pas y penser. Donc pensons à quelque chose d'autre. Quelque chose d'important. Les cours de musiques. D'ailleurs, mon amour voue une passion pour le violoncelle. Combien de chose me cache-t-il encore ? J'ai l'impression de ne pas le connaître. Ou seulement une très fine partie de sa personnalité. Comme si je découvrais petit à petit une autre personne. C'est passionnant. Je dois lui dire quelque chose justement à ce sujet.

Miyaki ▬ « Bien sur. »

« Quel autre secret, me caches-tu mon chaton ? »

« J'ai l'impression qu'on vient juste de se connaître.. C'est amusant ! »

Certaines de ses paroles font référence à mon passé. Réveille-moi. Aide-moi. Silence. Arrête. Si je dois définir une période de ma vie pour chacune de ses micro-phrases. Ça serait sûrement celles de mon enfance avec mon père. Donc je me sens en quelque sorte toucher par ses paroles. Même si je sais très bien que le sujet de la chanson ne parle pas de ça. Puis il me semble que la partie violoncelle est située au centre de la mélodie. J'aurais le temps de me remémorer les micro-phrases. Surtout celle en français. C'est un peu un mixte des deux langues. C'est malin de sa part d'y avoir y penser. Comme ça, ça me fait réviser mes deux langues maternelles. Voyons voir si je n'ai pas perdu la main dans l'une des deux langues. Sinon ma mère se fera un malin plaisir de me donner des cours de rattrapage de français, et de japonais. Enfin non pas le japonais, ça elle demande à mon oncle de s'en charger. Comme si je n'ai pas assez de chose à faire dans la journée. Je te hais maman. Je te hais, et je le pense du fond du cœur. Car à vouloir être parfaite, je préfère rester moi-même. Être ce que je ne suis pas, ce n'est pas moi. Et cela va après me retomber dessus par le biais de mon cher et tendre époux. Qui va se poser des questions et m'interroger comme un criminel. Qu'est-ce que c'est beau la vie quand on est milliardaire et que nos parents sont très strictes sur l'éducation pour que leur enfant soit PARFAIT ! Alors que la perfection n'existe pas.

Miyaki ▬ « Je commence quand tu veux, mon amour ! »

J'attends le signal. Le signal de départ. Pas le signal de l'horloge qui m'indique un quelconque événement. J'en profite pour l'instant de distraire Ayumi en lui communiquant des petites choses futiles pour enquiquiner son père et lui montrer à quel point elle aime bien avoir son père auprès d'elle. Ce qui me tire un rire des lèvres. Je ne peux pas m'empêcher de vouloir d'embêter mon amour. C'est plus fort que moi. Puis je crois que Ayumi tient ça de moi de toujours vouloir attirer l'attention du chat. C'est assez drôle, on dirait une mini reproduction de moi-même. Il me tarde de voir ce qu'elle deviendra quand elle grandira. Je vais bien rire. Je sais, il ne faut pas réveiller le chat qui dort. Surtout si ce chat est un gros flemmard qui passe sa journée dans sa tanière et qui n'aime pas trop qu'on le taquine. Qu'est-ce qu'il est adorable. Allez mon chéri, c'est à toi de nous montrer ce que tu es capable. Si tu fais une fausse note, ta fille t'en fera part en pleurant.

Rends-moi le temps passé...

Ça fait si longtemps que je n'y ai pas touché... j'ai l'impression de retomber en enfance. Il y a quelques années, j'avais un très bon niveau. C'était le seul instrument que ma mère pouvait tolérer. Guitare électrique ? Basse ? Elle ne considérait pas cela comme des instruments. En vérité, ma mère n'affectionnait pas particulièrement la musique. Elle se fournissait un alibi pour chaque pratique instrumentale. Au final, je n'ai pas fait un seul concert. Si on exclue les quelques fraudes. En effet, à cette époque j'avais de nombreux liens et je ne manquais pas de m'immiscer dans quelques petits concerts pour faire part de mes capacités. J'aimais vraiment ça. Mais la rumeur comme quoi « le fils de la grande succursale de cosmétiques fait de la musique ». J'étais loin d'être mauvais mais voilà, c'en fut terminé dès que les rumeurs effleurèrent les oreilles de ma mère. Mais ce temps est révolu. Maintenant, je fais absolument ce que je veux. Si je veux me lancer dans la musique, alors je suis libre de le faire. Et j'ai encore un certain temps avant de me décider.

D'ailleurs, il y a une étrange question que me traverse. Elle n'a à priori aucun rapport avec ce que j'ai pensé précédemment, mais elle me turlupine. Nous, les sorciers, mêlés et humains doués, vivons plus longtemps. Or, de puis que je suis retourné au Japon pour régler les problèmes de successions après l'accident de ma mère, j'ai repris en quelque sorte les rênes de l'entreprise. Bon, il faut dire que mon père est l'homme à qui revient tout les mérites. Mais je me suis engagé à poursuivre l'entreprise lorsque mes parents ne pourront plus être à même de pouvoir le faire. Je l'ai durement réalisé, et j'ai compris où était ma place. On en vient alors au problème. Dans un premier temps, je quitterai l’Écosse pour revenir au Japon. Je n'aurai plus de temps pour faire exorciste non plus. En clair, je quitterai totalement le monde magique pour revenir dans celui des « humains ». Ça c'est déjà un problème. Mais pour en revenir à ce problème d'âge, que vais-je bien pouvoir faire et dire pour expliquer mon vieillissement excessivement lent par rapport à la moyenne. Passé les cent ans, il va falloir inventer quelque chose, puisque je me retrouverai probablement devant d'autres journalistes, et ce, sans avoir pris une ride. Je veux bien croire que depuis le laser et la chirurgie esthétique, nous avons fait de gros progrès, mais nous ne sommes pas encore en possession de pouvoir allonger nos durées de vie. Et je n'ai pas l'intention de faire de la pub sur mes produits de beauté pour expliquer ma peau peu ridée. Je ne fais pas de publicité mensongère. En tout cas, j'ai le temps d'y penser.

« Bien sur. Quel autre secret, me caches-tu mon chaton ? J'ai l'impression qu'on vient juste de se connaître.. C'est amusant ! »

Plop. C'est l'onomatopée qui sied le mieux à ce que mon cerveau vient de faire. Comme une bulle qui se déchire. Je retombe brusquement sur mes deux pieds, et sur la terre ferme. Je pars de plus en plus loin quand je pense, en ce moment. C'est gênant. Je fixe un instant Miyaki sans comprendre avant de comprendre qu'elle faisait allusion à mon violoncelle. À vrai dire, je pense qu'il y a encore de nombreuses choses qu'elle ne connaît pas de moi. Je suis mystérieux par nature. Et j'aime bien le rester. Et puis, sans vouloir paraître mauvaise langue, on vient en quelque sorte de se connaître. C'est juste que tout s'est enchaîné à une vitesse folle. Ça doit faire un an et demi peut-être ? Au début, je l'aimais d'une profonde passion. Et puis, il y a eu le gosse. Je l'aime, mais ce n'est plus de la passion. C'est juste un amour et un profond respect. Rien de moins comme rien de plus.

-Je te cache bien plus de choses que tu sembles le penser. Mais je te rassure, j'applique le même traitement sur tout le monde. -Je m'approche alors à mon tour près de son oreille- Probablement un peu plus sur toi...

Je saisis l'archet et le tourne pour toucher le sommet de la tête de Miyaki avec la tête de la baguette. Miyaki m'annonce alors le moment où elle doit chanter. C'est à moi de commencer. Enfin, à un demi soupir près. J'acquiesce et commence la mélodie très aiguë au piano. J'ai bien la chanson dans la tête même si moi et le français, ça fait vingt mille.

Un, deux et trois.

Moi qui suis dans mon rêve part.2

Il y a des choses qui datent et qui pourtant restent toujours dans l'actualité. Je ne parle pas souvent de mon enfance à ma famille, ou à des proches.. J'ai tendance à cacher la plupart du temps des choses plus ou moins importantes sans vraiment m'en rendre compte. Cependant je n'aime pas me dévoiler, car tu as l'impression qu'après la personne te connaît par cœur, et qu'il ne pourra plus jamais te surprendre. Alors je me tais sur certain événement de mon passé que même ma mère ignore.. Je crois qu'elle sera surprise. Entre la danse classique qui devient du street danse, un mélange de danse classique et de la danse des rues. Ma période mauvaises filles profite des vacances de repos à la mer pour draguer les garçons, ects.. Elle risque de tomber dans les pommes. J'ai eu besoin de ses périodes là pour me libérer de certaines choses douloureuses. J'ai profité de la distance entre mes parents et moi pour m'échapper du cocon maternelle. Certes après je suis redevenu leur petite princesse, mais c'est pas grave.. j'ai découvert que je ne suis pas la gentille petite princesse docile qu'on croit. Je cache juste certaine partie de moi pour mieux surprendre mon adversaire.

Renou ▬ « Je te cache bien plus de choses que tu sembles le penser. Mais je te rassure, j'applique le même traitement sur tout le monde. Probablement un peu plus sur toi... »

S'il savait tout ce que je lui cache, il en resterait bouche bée. Je me suis toujours montrer comme les gens voulait me voir, mais jamais comme j'aurais voulu être. Parce que sinon ça choquerait certaines personnes et casserait l'image que ma mère a donné de moi. Je ne dis pas que j'aurais été une crapule, ou une délinquante.. Jamais ! Seulement je n'aurais pas été comme maintenant, voilà tout.

Miyaki ▬ « C'est injuste, car comment je saurais reconnaître la personne que j'aime.. »

Au fond, un homme reste le même. Ils sont tous à te murmurer quelque chose frustrant à l'oreille sans t'en dire davantage et le lendemain faisant mine de tout avoir oublier. D'ailleurs mon ancienne maison doit être toute poussiéreuse et hantée à cette heure là. J'imagine bien Lestat y faire un coup de balais et jouer le fantôme pour qu'aucune personne ne tente de vendre la maison.. d'ailleurs c'est bien triste. J'ai vécu dans cette demeure pour m'éloigner de mes parents, et vivre ma vie paisiblement.. Lestat m'a toujours accompagné vu que c'est comme un frère.. ma mère l'a adopté quand ses parents sont mort. Depuis il a du croire des choses horribles sur moi, que je l'ai abandonné, ou que je ne l'aime plus alors que ce n'est pas vrai.. simplement.. je fais ma vie, sans me soucier du passé.. mais je vais le voir demain, et lui présenter Ayumi et lui raconter tout dans les moindres détails et j'irais lui rendre visite plusieurs fois par semaine. Histoire de famille. J'espère que Ren comprendra.

Pour ne pas dire, mais mon amour joue à merveilles du violoncelle. On pourrait même fair un groupe ensemble. En faite non, lui ne veut pas se médiatisé, et moi je veux faire carrière solo comme ma mère. Cependant il me surprend... et dire que moi je n'ai toujours pas perdu mon français que je n'ai pas pratiqué depuis des années.. c'est ma langue maternelle, j'ai vécu en France depuis toute petite avant d'habiter au Japon avec ma mère pour les vacances et pour être prêt du travail de mon père. Ces mots représentent mon vécu en tant que petite fille. Quelques larmes coulent même de mes yeux sans m'en rendre compte. Les émotions du passé, j'ai tellement vécu d'horreur qu'un simple mots peut me renvoyer en arrière.. par contre je ne m'arrête pas.. Je veux chanter jusqu'au bout, ce n'est pas la première fois que je pleure en chantant.. je suis très émotive et la moindre émotion lors d'une chanson a habitude de me faire pleurer.. même si ce n'est pas très important.

J'aime les cours de musique,
surtout s'ils terminent comme ça.

Oui, je te cache probablement plus de choses que tu ne le penses. Et pour cause, j'ignore ce que je te cache. Mais c'est amusant de se découvrir toujours plus de secrets. La vie serait ennuyante sinon. Après tout, nous ne sommes ensemble que depuis un an et demi. J'ai l'impression que ça fait une éternité. Et nous risquons de vivre encore bien plus longtemps ensemble. En tant que sorciers, notre durée de vie est plus longue. Je me demande si ça change en fonction des races. Je n'espère pas. J'ai entendu dire que les sorciers étaient ceux qui vivaient le plus longtemps en général. Mais ce sont probablement des ragots. J'observe l'extérieur par la fenêtre. La vie est éphémère, c'est pour ça qu'il faut en profiter un maximum. Je centre progressivement mon regard sur Ayumi. Elle change d'expression si facilement. C'est amusant. On dirait qu'elle tient ça de moi. Et puis j'ai l'impression qu'elle grandit si vite. La voilà qui ouvre maintenant de grands yeux, prête à découvrir le monde. Elle a les yeux de sa mère. Avec ça, on peut vraiment se demander si je ne mets pas des lentilles de couleur. Je crois que j'ai eu un problème de mutation. Ma forme fusionnelle a trop déteint sur ma forme humaine. Au moins, la petite ne sera pas métamorphe. D'un côté, ça m'arrange. C'est difficile de paraître père et professeur en même temps. L'un déteint toujours sur l'autre. J'observe le violoncelle et commence quelques notes.

« C'est injuste, car comment je saurais reconnaître la personne que j'aime.. »

Je hausse un sourcil interrogateur. Elle saura me reconnaître. S'il y a bien une personne qui me ressemble c'est Katsu. Or, au niveau du caractère, ce n'est pas la même chose. J'ai ma propre personnalité. Tout comme tu as la tienne. Je pourrais te reconnaître parmi des dizaines de milliers de copies. Alors il n'y a pas de raison que ce ne soit pas réciproque. Ce n'est pas parce qu'elle ignore que je joue du violoncelle que ça changera beaucoup de choses dans sa vie. Et il faut s'y attendre de la part d'un homme musicien.

-Tu le sais déjà.

Bon, chantons. Enfin, c'est à toi de chanter. Je souris au coin des lèvres et commence à jouer. Le son du violoncelle me rend nostalgique. Je ferme même les yeux. Elle commence à chanter. Et elle chante très bien. Je suis professeur de musique, et je dois avouer qu'elle se débrouille très bien. J'aime beaucoup faire de la musique avec elle. La musique se termine sur mon soupir de contentement. La petite s'est rendormit. J'ouvre les yeux et lance doucement :

-Tu chantes vraiment très bien. Ta voix a envoûtée la petite. Elle dort comme un bébé. Et c'est le cas de le dire.

Je me lève et pose le violoncelle pour prendre la petite dans mes bras. D'un pas, je me dirige vers la sortie. Il faut la ramener dans sa chambre. On risque de parler un peu fort, et a risque de la réveiller. De plus, je ne tiens pas à faire la navette toutes les minutes alors je limite la casse. Laissons-là dormir. Je reviens l'instant d'après dans la salle de musique et fixe Miyaki. Je la fixe vraiment intensément. J'ai envie de l'embrasser là maintenant tout de suite. Elle a l'air tellement rayonnante. J'ai envie de lui demander pourquoi, mais je risque de passer pour un illuminé. Alors, simplement, je m'approche d'elle et l'embrasse de toute la passion dont je suis capable. Je ne justifie pas mon geste. De toute façon, quel mal y'a-t-il à exprimer son amour ? Aucun. Je suis fier d'avoir une copine pareille. Je suis heureux d'avoir un gosse avec elle même si ce n’est pas dans mes habitudes de dire ça. Alors, pour lui signifier ça avec des mots et des gestes, j'encadre son visage dans mes mains, l'embrasse une seconde fois et lui sourit d'un air immensément doux.

-Tu es vraiment le plus bel événement de toute ma vie. Je t'aime, ma chérie.

Pourquoi cet élan ? Je ne sais pas. Mais j'aime bien. Les femmes ont souvent besoin d'être rassurées. Je m'efforce de faire de mon mieux.

ren takahata ▬ « Tu chantes vraiment très bien. Ta voix a envoûtée la petite. Elle dort comme un bébé. Et c'est le cas de le dire. »

Je suis à la fois flattée et touchée par ce qui vient de dire, cependant je sais très bien qu'il ne faut pas que je me fasse des idées il y a encore beaucoup de choses qu'il faut que j'apprenne. C'est au bout de rude entraînements vocaux que je suis devenue ce que je suis à présent. J'en ai en bavé pour en arriver là. Les enseignants ont presque tout fait pour me faire comprendre le sens de la chanson et les émotions qu'on doit ressentir en chantant pour passer le message aux personnes.. Quand j'ai voulu devenir chanteuse, ça a été pour devenir comme ma mère et me libérer de ce qui me pèse dans le cœur. Maintenant, c'est aussi pour rendre les personnes heureuses, c'est de voir ma famille, les fans heureux qui me fait garder mon sourire naturel. Alors si je me bats au maximum pour garder ma première place et donner le meilleur de moi-même lors des chansons et clips que je ferais, je recevrais encore plus d'amour de mes fans que j'en ai reçu. D'ailleurs ça me fait penser que mon manager s'est arrangé pour que je passe dans un téléfilm très attendu pour jouer l'un des personnages les plus importants pour me faire plus connaître et me découvrir un rôle dans le cinéma. Je ne sais pas si c'est une bonne idée.. même si je ne sais pas encore de quoi parle le scénario, mais juste parler de film me fait penser à la scène de baiser et je ne peux pas embrasser un autre homme que celui que j'aime. Je devrai en parler à quelqu'un qui puisse me comprendre. Beaucoup de personne qui travaille pour moi disent que c'est la chance de me faire plus connaître et que si je ne peux pas passer dans ce film, il faut que je renonce à la célébrité, car une artiste peut tout faire et n'abandonne jamais quelque soit les circonstances...

miyaki a. yuuji ▬ « Merci, mais j'ai encore des progrès à faire.. Je dois encore apprendre à gérer mon souffle.. C'est épuisant, on me demande tellement de chose ces temps y.. mon manager veut que je joue l'un des personnages principales d'un film très attendu du public.. mais y a quelque chose qui me bloque ! »

Je ne sais pas comment en parler, il pourrait le prendre mal.. En même temps, c'est normal qui aimerait que sa femme lui trompe pour un vulgaire film. Moi-même j'ai du mal à accepter un baiser volé ou donné de Ren sur une autre personne comme l'autre fois avec le mariage de mon ami. Alors s'il dit non ce n'est pas grave, je comprendrais. Maintenant il faut que je réussis à lui en parler, mais il n'est plus là, donc je vais en profiter pour m'échauffer sur une des chansons niaises de l'animé « Kilari », d'ailleurs on m'a demandé de chanter une des chansons pour remplacer la chanteuse qui est soit disant malade. Je suis beaucoup demandée alors que ça fait à peine quelques mois que j'ai commencé la musique, on dirait que ma mère y est pour quelque chose..

Le revoilà, il est toujours aussi merveilleux. J'ai vraiment de la chance de l'avoir. Peu d'homme aurait accepté de garder un enfant surtout celui-ci n'aime pas les enfants et ne souhaite pas devenir père. Il s'en sort très bien en plus, il est vraiment parfait. Je l'aime tellement. C'est moi ou plus je parle, plus j'ai les yeux illuminées en dehors du fait que c'est naturel ou que c'est le bonheur d'être une femme comblée et heureuse. Je me fais peut-être des illusions, mais n'empêche ça me gène aucunement. J'ai vraiment de la chance de l'avoir. Si je peux remercier quelqu'un, c'est bien mon père. C'est la seule chose de bien dans laquelle il a été pour quelque chose. Merci Papa. Involontairement grâce à toi, je suis vraiment heureuse et j'ai retrouvé le sourire. Je prolonge son baiser qu'il me donne, en me rapprochant un peu plus de lui, ne pouvant m'empêcher de sourire lors de celui-ci. Je t'aime tellement. Je me répète, mais j'ai tellement envie de te le dire que je ne peux pas m'empêcher de me le répéter dans ma tête. Mon visage entre ses mains, un sourire presque incontrôlable et sincère vient s'afficher sur mes lèvres.. mais le sien à ce moment restera éternellement dans mon cœur. Un sourire immensément doux. Je n'ai plus envie de me décoller de ses lèvres, c'est fou. Il m'a envoûte, charmé..

ren takahata ▬ « Tu es vraiment le plus bel événement de toute ma vie. Je t'aime, ma chérie. »

Je suis vraiment trop sensible, des larmes se sont échappés de mes yeux involontairement. Comme dirait mon cousin, c'est stupide de pleurer quand on est heureux. Je lui accorde un point, je suis faible face à mes sentiments. Cependant je n'ai pas honte, j'en suis fière. Car je sais qu'il est partagé et que mon amour peut comprendre ce que je ressens en même temps. J'essuie du revers de ma main, les gouttelettes d'eaux qui se sont échappés de mes yeux et vient de nouveau lui voler un baiser qui durera aussi longtemps que nous aurons du souffle, ou peut-être pas, car finalement je le rompt aussi vite pour répondre à ce qu'il m'a dit..

miyaki a. yuuji ▬ « Je t'aime aussi, mon amour ! Jamais je ne te quitterais ! A vous deux, vous faites mon bonheur ! Je ne peux pas imaginer une minute ma vie sans vous ! »

C'était qu'un cours de musique,
mais vous vous attendiez à quoi?

Ayumi dort comme un loir sur l'espace de chaise improvisée. Elle est déjà partie loin dans ses rêves. Un endroit que je ne pourrais jamais atteindre. Un endroit qui n'appartient qu'aux rêves d'enfants. Et ces rêves sont tellement purs qu'étant adultes, on ne parvient plus à s'en souvenir. Ni de son existence passée avant l'âge de 6 ou 7 ans. J'annonce à Miyaki qu'elle a une très belle voix. Pour sûr, et je le pense au plus profond de moi-même. Elle chante très très bien, c'est assez rare de voir un voix comme la sienne aujourd'hui. Bon, il y a encore des choses à améliorer. Évidemment, il y a toujours besoin de s'améliorer. Mais le talent brut est déjà beaucoup poli. J'aimerai bien la voir chanter sur scène un jour. Je lui demanderai après. Pour l'instant je suis focalisée sur Ayumi. Et Miyaki me répond :

« Merci, mais j'ai encore des progrès à faire.. Je dois encore apprendre à gérer mon souffle.. C'est épuisant, on me demande tellement de chose ces temps y.. mon manager veut que je joue l'un des personnages principales d'un film très attendu du public.. mais y a quelque chose qui me bloque ! »

j'acquiesce doucement, recentrant mon visage sur celui de Miyaki. C'est vrai qu'elle a l'air essoufflée. Mais mieux vaut avoir des points à travailler que de chercher ces points en stagnant à un niveau. C'est un peu ainsi que je suis en piano et en clarinette. Je n'arrive plus à trouver mes défauts, et mon Dieu, je suis sûr d'en avoir encore beaucoup. Je lui souris tranquillement, avant de prendre Ayumi dans mes bras et de l'emmener dans la pièce d'à côté. N'allons pas faire trop de bruit pour l'instant, j'aimerai que la berceuse puisse durer un instant de plus.

J'observe la petite dormir dans son berceau avec un air de père attentif. Peu après, un sourire se dessine sur mon visage. Elle est beaucoup plus mignonne quand elle dort. Regardez cette petite bouille dont le corps tout entier se soulève sous ses respirations. On pourrait la briser si facilement. Un gosse est tellement minuscule. Tellement insignifiant aux yeux de beaucoup de monde. Et pourtant, il représente un gros trésor pour ses parents. Pour moi aussi, malgré moi. J'aime cette petite. En tant que père qui sait s'assumer. C'est une nouveauté. Je la fixe encore un instant de mes prunelles argentés, puis me détourne et referme la porte derrière moi, en prenant soin d'éteindre la lumière. La porte se referme doucement, sans à coups. Je ne veux pas la réveiller, après les multiples des efforts de notre part pour l'endormir.

Revenu dans la salle de musique, j'embrasse subitement mon amour, qui se met alors à pleurer. J'ai envie de me séparer d'elle un instant pour savoir ce qui la chagrine, mais cette dernière insiste pour prolonger le baiser. Je ne me fais pas attendre et obéit. Quelques instants plus tard, Miyaki décide enfin de m'observer en prononçant ces mots :

« Je t'aime aussi, mon amour ! Jamais je ne te quitterais ! A vous deux, vous faites mon bonheur ! Je ne peux pas imaginer une minute ma vie sans vous ! »

Je passe une main dans ses cheveux. E n'aurai pu penser qu'un jour que serai d'accord avec elle. Mais c'est pourtant bel et bien le cas. Ayumi est née de nous deux. Elle a rassemblée nos deux moitié en une. Et Miyu est l'aile qui me manque pour m'envoler. C'est niais, je sais. Mais que voulez-vous ? J'aime cette femme, et même si mes journées ne se passent pas autour de ce même personnage, il n'empêche que je pense tout le temps à elle, au bien être de ces deux individus qui sont pour moi une lumière. Un sourire s'échappe de mes lèvres, suivit d'une parole.

-Je pense en avoir fini pour aujourd'hui. Même si je ne pense pas avoir rempli mon superbe devoir d'enseignant. Par contre, en tant qu'amant, je peux t'offrir bien plus.

Un regard malicieux apparaît alors. Oui, bien plus. Je recommence à l'embrasser toujours plus fort, plus sensiblement. L'instant d'après, j'ouvre la porte et l'emmène jusqu'à la chambre. Mais à partir de là, ça appartient au domaine du privé.
Pas trop frustré, hein ?

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