Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...

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 Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...

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Myaw Nienta
Myaw Nienta
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MessageSujet: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyMar 8 Mai 2012 - 21:26

Le temps se joue de nous comme une pendule sans aiguille. Il avance, recule, se souvient et anticipe. Qui peut vraiment savoir ce qu'est le temps ? Qui peut nous dire avec certitude sa définition ? La gravitation accélère le vieillissement, accélère le mouvement des montres. Plus l'on est proche du noyau terrestre, plus les tic-tac se répètent. Tic, tac, tic, tac, tic, tac,... Un peu comme les battements de coeur d'un être inerte. Ils ont leur propre vie, leur propre poids. Ils font de nous ce qu'ils veulent. En quelle année sommes-nous ? Qui peut seulement prétendre le savoir ? Si nous vivons le présent, nous somme en 2012. Mais l'on peut aussi décider de se souvenir du passé et retourner en 1995. Ou simplement défier le futur pour écrire notre histoire en 2021... On peut tout faire. Ou plutôt le temps peut tout faire de nous...

Ce que pourrait être notre histoire.
Loin des nuit d'un seul soir.
Commence à donner son sens.
Aux cendres du passé qui s'envolent.

Nous sommes en mai 2021. Le samedi 8 mai 2021 pour être précise. Il fait étonnamment chaud pour la saison, surtout dans un endroit comme l'Ecosse. Ce matin le soleil est venu darder ses rayons brûlant jusque dans mes cheveux, traînant un sourire sur mes lèvres et me faisant lever d'un bond. Aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été comme ça ; à redouter les nuits et à fuir mon lit le plus vite possible. Je m'endors tard, je me réveille tôt. Pour éviter les cauchemars et les rêves. Je me souviens qu'enfant je n'arrivais jamais à y faire face, je glissais dans le monde des autres, m'enfonçant dans leur tête, tombant au milieu de leur désirs et de leur peurs cachés. Ça me blessait, ça hurlait, ce n'était pas moi, ça heurtait. En grandissant j'ai appris à créer mon propre Univers, à réussir l'exploit de m'isoler. Pour ce qui, pour la plupart des gens, est naturel, chez moi demande un véritable effort. J'ai dû apprendre à rêver de moi-même. Apprendre à créer mon identité nocturne. Apprendre à vivre en dormant. C'est venu petit à petit, c'est loin d'être parfait, ça ne m'empêche pas de tomber et ça me fatigue psychologiquement. Souvent je dors chez les autres, parfois j'arrive à m'isoler.

À créer une pièce.
Blanche.
À étouffer.
Mais qui m'appartient.

Mais je n'ai pas envie de parler de mon pouvoir aujourd'hui. Aujourd'hui il fait beau, le soleil s'attarde sur le sol et je préfère de loin choisir un livre à la bibliothèque et me poser sur la terrasse pour le lire que de penser à la nuit bouillante - je vous arrête tout de suite, aucun beau mâle n'a partagé mes draps, la chaleur ne vient que de la sueur dû au cauchemar particulièrement horrifiant auquel j'ai dû faire face -. J'enfile un short rouge, un tshirt multicolore et pose un bandeau façon hippie sur mes boucles châtains. Un sourire au miroir et je renonce à tout maquillage... Le plus beau maquillage d'une femme est son sourire. Je ne prends pas la peine d'enfiler mes chaussures et cours jusqu'à la bibliothèque, comme l'enfant que je ne suis plus vraiment. Durant ma course je croise les jumeaux Kido accompagnés de Salim qui me sautent dessus pour me faire un câlin. Je les serre un instant contre moi, jalousant presque leur 8 et 9 ans et leur regards d'enfants. Puis j'entends Taki arriver et aussitôt Hana et Jace foncent vers leur père, renforçant ma joie devant cette heureuse famille.

- Salim, papa nous offre une glace, tu viens avec nous ? demande la mini Kido.

C'est drôle comme la manière de parler de Hana ressemble à celle de sa maman. Salim pose un dernier bisou sur ma joue avant d'aller rejoindre ses compagnons de jeux et de me laisser à mes occupations. Je continue donc mon chemin jusqu'à la bibliothèque, salue d'un geste les deux élèves que je croise sur mon chemin et me dirige directement vers la lettre B. Les livres sont classés par auteur et je ne peux donc m'empêcher de sourire en croisant la silhouette en cuir familière des Fleurs de Mal, mais je le repousse d'un clin d'oeil, ma main glissant un peu plus loin, jusqu'à un hauteur découvert bien des années plus tôt... Pierre Bottero. Zouck se faufile sous mes doigts et, avant même de comprendre comment, je ressors, le livre contre moi et sautillant joyeusement jusqu'à la terrasse.

« Elle arrive à ma hauteur et je m'assois, non, je m'effondre sur un banc, incapable de supporter la vision de sa fragilité.
De sa beauté.
Oiseau moribond, elle est plus proche de l'envol que je ne l'ai jamais été et j'ai mal.
Déchirure.
Blessure jamais refermée.
La fille est passée. Elle arpente, au-delà des mots, une route sombre dont elle atteindra bientôt l'extrémité... Mon coeur se calme, ma respiration s'apaise.
Je m'adosse au banc et je ferme les yeux.
Souvenirs... »


Bien vite je suis emportée par les mots, me laissant voler comme les oiseaux entre les phrases magiques de cet auteur aux pouvoir de magicien. Mes yeux dévorent les pages, alors que je suis tranquillement assise en tailleur sur le bois, le dos appuyé contre le bâtiment. Le soleil quand à lui s'amuse avec mes cheveux, je le laisse faire, quelle raison aurais-je de l'empêcher de jouer ? Mes doigts s'amusent à caresser les pages, les tournant presque trop vite, tant l'appréhension du récit m'envahit. Je sais pourtant déjà ce qu'il va se passer pour n'avoir que trop lu ce livre. Je connais la chute des oiseaux, les ailes coupées, le vent qui arrache le temps. Je sais tout ça et pourtant c'est comme si je le redécouvrais, un peu mieux à chaque fois. J'ai mal, je frissonne de plaisir, je suis en parfaite contradiction avec le bonheur et la douleur qui me boursouflent de toute part. Mes yeux n'en finisse plus de bourdonner et, lorsque la dernière page est tournée, lorsque le dernier mot est enregistré, je réalise que les larmes se sont bien amusées à couler.

C'est fou comme parfois.
Avoir mal.
Ça nous fait.
Un bien de fou.

Je repose le livre à côté de moi, fixant des yeux l'horizon, un peu perdue dans mes pensées. Devant moi j'entends les cris de quelques enfants qui jouent, dans moi j'entends les mots de Bottero qui résonnent. À moitié dans son monde à moitié dans le votre. Je ne sais plus vraiment qui je suis, comme cela m'arrive bien souvent. Je suppose que cela est le privilège des mes 16 ans et de cette période de construction que l'on appelle l'adolescence. Je tremble un peu, ayant l'impression que tout mon édifice va s'écrouler, avant de me raccrocher in extremis aux branches de mon sourire. Je secoue la tête, effaçant l'illusion de mes bêtises avant de fermer les yeux et de dresser mon visage en offrande au soleil.

« - Je connais le chemin sur lequel tu t'engages. Trompeur et dangereux, il te fait miroiter des choses qui sont fausses. Il faut que tu réagisses, Zouck. Maintenant ! La porte que tu aperçois au bout de ce chemin ne t'offrira pas la légèreté de la danseuse parfaite. Cette porte, c'est la Mort ! »

Je ne sais pas exactement combien de temps s'est écoulé depuis que j'ai fermé les yeux. Trente secondes ? Dix minutes ? Une heure ? Mais toujours est-il que lorsque je les rouvre, c'est parce qu'une ombre me gâche ma lumière et que je suis bien décidée à lui demander de me laisser bronzer. Sauf que voilà, l'ombre au-dessus de moi est bien plus importante que le soleil. Des milliers de fois. Elle a l'odeur de l'enfance, la couleur du prince charmant et l'avenir des contes pour enfant. On peut dire que c'est un ange, preuve qu'il n'a pas volé son prénom ; Ange. Alors d'un bond je me relève, m'accrochant à son cou, m'accrochant à mes souvenirs.

- Mon prince pégasien !

On dirait une enfant, mais n'est-ce pas un peu ce que je suis face à lui ? Il a 28 ans, je le sais parfaitement, je lui ai envoyé une carte pour son dernier anniversaire. Il a 28 ans, il a toujours ce même air joyeux sur le visage, ce même reflet déterminé au fond des yeux et ce même petit quelque chose qui le fait briller plus que quiconque sur Terre. Il a 28 ans, mais depuis combien de temps ne l'ai-je pas vu ? Il a quitté l'orphelinat, il a suivit sa route et moi j'ai juste un peu grandis. Je parcours le chemin qu'il a parcouru dans sa jeunesse, je découvre les premiers rêves et déceptions d'adulte. Je pare de ma folie le monde noir qu'on m'envoie, sans pourtant réussir à m'aveugler. Je souffre un peu, je ris beaucoup, il me manque toujours. Ça fait longtemps que je ne l'ai plus vu, ça fait longtemps qu'Ange me manque...
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Ange H. Rejes
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyMar 3 Juil 2012 - 22:21

Ah, m'asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi, et regarder les gens tant qu'y'en a...

La lumière filtrait à travers les volets de la chambre qu'Ange avait loué au Lonely Ghost. Il passa le dos de sa main contre ses yeux et soupira. Des vacances. En pleine, nuit, hier à Little Angleton, il était revenu. Il passé les derniers mois à vagabonder en Asie. Le retour au pays lui avait fait un bien fou. Il avait l'impression de s'étouffer à vouloir respirer l'air de son enfance au maximum. Le jeune homme sourit pour se donner du courage. Il fallait maintenant se lever, aller petit déjeuner et revenir. Revenir au Mystery Orphanage. Un noeud de bonheur et d'apréhension se formait dans son ventre. Il aurait aimé rester dans son lit, oublier le passé, le présent et le futur, juste pour passer d'un monde à l'autre. Mais il savait que se laisser aller ainsi, c'était mauvais. Du courage, Ange.

Il posa ses deux pieds tremblants sur le parquet grinçant de la chambre, et ouvrit la fenêtre et les volets avec souplesse et délicatesse, presque grâce, comme si c'était important pour la journée à venir. Un moyen de mieux voir le soleil. L'exorciste prit une grande bouffée d'air. Il sentait toutes les cicatrices qu'il avait gagné ces dix dernières années tirer, bruler, s'ouvrir au vent et lui rapeller son vécu. Dix ans. Dix ans depuis ses dix-huit ans, fêtés avec Sheryl, seul, loin de la grande fête de départ du Mystery qu'il aurait pu imaginer avant. Dix ans. Dix ans depuis la naissance des jumeaux Kido. Neuf ans depuis le retour de Luka et la naissance de Maël. Huit ans depuis celle de Salim et le début de son apprentissage avec Nathaniel Grey. Sept ans depuis l'obtention de son statut d'exorciste. Six ans depuis sa rupture avec Logan. Cinq ans depuis son voyage aux Etats Unis. Quatre ans depuis son errance avec Luka et Louis à travers la Norvège. Trois ans depuis sa dure année de combat contre Rosenrot à Berlin. Deux ans depuis le début de son voyage à travers l'Asie. Un an depuis qu'il avait décidé de revenir. Il n'arrivait pas à croire qu'il avait déjà vécu vingt-huit ans. Il faisait moins. Normal, pour un mêlé. Il se sentait à la fois vieux et plein de vie. Il ferma les yeux, les rouvrit et se dirigea vers la salle de bain.

Ange eut l'impression de redécouvrir son corps fin et musclé au contact de l'eau. Il ne comprenait pas cette sorte de renaissance mais la laissait venir, impuissant, de toute façon.
Après s'être habillé d'un simple t-shirt noire portant l'inscription "ASP" en blanc, ainsi que d'un jean et de ses doc martens. Il portait diverses bagues ainsi qu'un bracelet en cuir noir que lui avait offert Luka.
Il s'assit à une table en terrasse du Lonely Ghost afin de profiter au soleil du goût retrouvé du café, des oeufs brouillés, du bacon et des céréales. La vitrine de l'épicerie de Mr. Khayman relusait au coin de son oeil. Il devait bien avoir la cinquantaine à présent. Mais Ange était sur qu'il était toujours aussi charmeur et dynamique.
Quelques amis du lycée qui passaient là, parmi ceux qui n'avaient pas définitivement quitté le village vinrent l'aborder. Ils lui demandèrent de ses nouvelles, lui parlèrent de leurs études, de leurs copines, de la grossesse de certaines, d'un mariage imminent. Katia et Mac. Serait-il là ? Peut-être, oui. Ces deux là n'avaient jamais fait partie de leurs amis proches mais il lui serait agréable de revoir ces visages familiers, ils n'étaient pas de mauvais bougres.
Il resta ensuite seul un moment, tiré de sa rêverie par le bruit de son bol et de son assiette qu'on débarassait. Il se précipita alors dans sa chambre, attrappa sa sacoche, dit au revoir au patron et prit le chemin des champs afin de se rendre à l'orphelinat.

Les hautes herbes et les blés encore vers le grattaient toujours, mais ils lui arrivaient à présent à la taille. Il se souvint des cache cache avec Luka lorsqu'ils étaient enfants et de leurs courses sous forme de félins à l'adolescence. Il sourit, il avait des tas de chansons dans la tête et arriva sans s'en rendre vraiment compte. Il fit tournoyer le petit Salim dans ses bras, ses parents le prirent dans les leurs. Il croisa également le couple Kido, et alla rendre visite à Pandora qui pleura en le berçant. Il vit également Ren, à qui il parla gravement, qui comprit tout dans ses yeux, et Ange embrassa sa petite fille, Ayumi, sur la joue. Elle ressemblait à une petite princesse. Comme sa maman. Mais surtout, surtout comme...

Un parfum de framboise, de fraise, de pages de livre, de rochers humides, et d'herbe lui revint en mémoire comme une gifle. Comme une caresse. Myaw. Elle avait douze ans la dernière fois qu'il l'avait vue. Ou peut-être treize ? C'était encore une enfant. L'envie de la revoir, sa princesse, son unique princesse, une perle, une larme dans un univers géant. Il erra dans le jardin jusqu'à atteindre la terrasse. Elle était là. C'était une vraie princesse. Avec de longs cheveux chatains qui lui tombaient jusqu'aux creux des reins. Des reins. La petite fille avait pris des formes. Ce n'était plus un petit torse plat qui se soulevait, mais une vraie poitrine, qui la rendait encore plus belle, plus femme. Elle n'avait que seize ans pourtant. Pourtant c'était une femme. Il sourit. Un ouvrage était posé à ses cotés, elle ressemblait à une apparition. Ange s'approcha d'elle, attendit qu'elle le remarque. Ses yeux étaient fermés, sa peau laiteuse. Il voulait la prendre dans ses bras. Il n'attendit pas longtemps. Ses yeux s'ouvrirent à peine, s'illuminèrent. Elle avait compris. Elle lui sauta dans les bras. Son Prince Pégasien. Ange poussa un soupir de soulagement. Il était toujours son Prince Pégasien. Il plongea une main dans ses longs cheveux, l'autre autour de son dos. Une femme. Le jeune homme eut soudain peur. Cette petite fille était devenue une femme si rapidement. Et lui ?

Il n'eut qu'à la regarder dans les yeux pour que le choc et la peur passent. Ils n'avaient pas changés et ne changeraient jamais. Peut-être paraissaient-ils légèrement moins grands car le visage s'était affiné ? Moins ronds surement. Ca ne changeait rien à leur éclat, à leur couleur. Il se surprit à vouloir embrasser ses lèvres, ses lèvres de framboise. Il cligna des yeux. Stop. Elle a seize ans. Tu en as vingt-huit. C'est mieux. Quelque chose le pinça dans son ventre. Ange la fit tourner dans ses bras puis la fit se rasseoir. Il oublia et s'assit à ses cotés, la détaillant, voulant de nouveau des rires, des sourires de sa princesse. Rien n'avait été brisé. Ils n'avaient qu'à étoffer, broder des étoiles tout autour d'eux pour continuer leur histoire.


-Comment vas-tu, Princesse ? Tu m'as manqué tu sais.

Sa voix n'était que vérité. Maintenant son visage et son attention lui appartenaient tout entiers, il voulait passer cet après midi avec Myaw, la redécouvrir, rire. Revoir son sourire. Un sourire d'enfant avec des lèvres d'adolescente. Elle était si belle qu'il aurait pu en pleurer.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyJeu 5 Juil 2012 - 15:06

« Mais un désir d'adulte,
Brûlait nos coeurs d'enfants.
L'amour en une nuit,
Emancipa nos coeurs »

Il est là. Enfin. Ça fait tellement longtemps que j'attends ce moment que mon coeur n'en peut plus de palpiter. C'est presque plus fort que la fin d'un conte de fée, quand le prince embrasse sa belle, quand les méchants se meurent et que les gentils peuvent vivre leur bonheur. J'ai envie de ne plus le lâcher, de monter sur son dos comme quand j'étais petite, de lui demander de me raconter mille et une histoire. J'ai envie de rire avec lui, m'endormir sur le son de sa voix, sautiller auprès d'un Ange en train de sourire. Le plus beau sourire du monde ; celui de mon prince pégasien. J'ai envie de tout ça, mais pourtant quelque chose me retient. Les années qui sont passées, la conscience de ne plus être une enfant surpuissante qui peut tout se permettre ? Avant c'était facile de dire. De promettre. On aura dix enfants Ange. On se mariera. Je t'aime et je n'aimerai jamais que toi. C'était facile parce que je ne voyais pas l'âge. Les différences, le temps qui nous séparait. Je croyais encore qu'il suffisait d'un simple câlin pour avoir un bébé ; c'était ce que Titi m'avait dit. Je sais maintenant qu'il faut plus. J'ai appris que l'amour n'était pas que des mots, qu'il pouvait blesser, heurter, tuer un coeur. Et je crois que j'ai peur de tout ce temps qui a passé. Quelque part, nous n'avons pas changé, nous avons toujours nos âmes d'enfants et nos yeux rieurs. Mais pourtant il a 28 ans et moi 16. Tout un monde nous sépare. Et les "je t'aime" n'ont plus rien d'enfantin.

-Comment vas-tu, Princesse ? Tu m'as manqué tu sais.

Assise contre lui, je me serre un peu plus, posant ma tête contre son torse, attentive à chacune de ses respirations, comme pour me prouver que c'est vraiment lui, qu'il est vraiment là. Je crois que j'ai un peu peur que tout ne soit en fait qu'un rêve et que, d'un coup, tout s'écroule. Il m'a manqué, il m'a tellement manqué... J'ai envie de m'accrocher à lui, de me glisser tout près, encore plus près, de le voir pencher la tête vers la mienne, de sentir ses lèvres contre les miennes, le temps d'un instant, le temps d'un baiser... Stupide ! Voyons Myaw, il a 28 ans. Et toi 16. Arrête maintenant, tout ça est stupide... Il doit avoir eu d'autres femmes dans sa vie, des tonnes de femmes. Et peut-être même des hommes, qu'importe ? Il n'est plus à moi comme avant, je n'ai plus l'exclusivité. Je suis sa princesse, une princesse délavée qui ne peut pas vraiment grandir, une enfant souriante qui n'a pas la bonne place dans le coeur du prince charmant... Il doit en aimer une autre. Plus belle, plus vieille, plus expérimentée. Ce n'est pas les baisers échangés par blague sous un gui, les baisers forcés par jeu aux actions-vérités ou ceux timide offerts par l'adolescence qui vont me faire grandir. On a douze ans d'écart. Douze ans ce n'est pourtant rien quand on sait que la Terre a plusieurs milliard d'années. Et pourtant douze ans c'est tout. Douze ans c'est trop. Qui suis-je encore pour lui ?

Une enfant.
Qui pleure.
Au fond d'une grotte.
Rien qu'une enfant.

Comment je vais ? Je vais bien, je crois. Je vais bien à part que tout se bouscule, tout se chamaille dans ma tête et dans mon coeur. Qui suis-je pour lui et qui est-il pour moi. Il sera toujours mon prince pégasien, ça c'est sûr. Mais si je veux plus ? Si je veux qu'il devienne vraiment le père de mes enfants ? Est-ce que j'ai seulement le droit de penser à ça ou n'est-ce rien d'autre qu'un complexe d'Œdipe en retard ? Comme une bombe capable d'exploser d'un moment à l'autre. Et généralement les bombes, ça fait mal. Ça bouscule tout. Ça éclabousse tout. Si je lui dis "je t'aime", comment va-t-il le prendre ? Va-t-il rire ? Sourire ? Et moi même, suis-je bien sûre de ce que ce "je t'aime" représente ? Je n'en sais rien... Je n'ai que 16 ans, qu'est-ce que le monde quand on a 16 ans ? On devait avoir dix enfants ensemble, mais pour le moment moi je ne désire qu'une nuit avec lui. Pour faire l'amour ? Je n'en sais rien. J'ai juste envie d'être avec lui, juste tout les deux contre le monde entier, affrontant la nuit et les cauchemars. J'ai juste envie de lui. Je suis une idiote.

- Toi aussi tu m'as manqué. Mais je vais bien.

Menteuse. Menteuse, menteuse, menteuse ! C'est mal de mentir. Je ne vais pas si bien que ça, parce que je ne comprends pas tout ce qui se passe en moi. Pourquoi mon coeur bat comme ça ? Pourquoi mon ventre se tord dans tous les sens. Ça ne devrait pas faire tout ça, je n'ai pas le droit de... désirer Ange. Il me voit comme une enfant, une petite fille. Ça a toujours été comme ça et ça le sera toujours. Même si maintenant je suis majeure ? Même si mes courbes se sont dessinées, ma bouille d'enfant effacée ? Oui, non, peut-être. Pourra-t-il un jour me voir comme autre chose qu'une gamine à qui on lit des histoires ? Je n'ai plus envie d'être une princesse, j'ai envie d'être une reine. Sa reine. Je ne pensais pas que le revoir me ferait ça, pour dire vrai je n'avais même pas imaginé notre rencontre. Je savais que ça serait quelque chose d'inattendu ; Ange a toujours eu un don pour arriver là où on ne s'y attend pas, quand on ne s'y attend pas. Je savais que ça serait magique. Mais pas à ce point...

Menteuse amoureuse.
Il faut que tu apprennes.
Que le désir aussi peut faire mal.
Et que tout peut tomber.

- J'ai peur Ange.

Peur que tu partes, peur de tomber amoureuse, peur de te désirer, peur que tu me repousses, peur de n'être rien d'autre qu'une petite princesse haute comme trois pommes. Mais ça je n'arriverai pas à te le dire, vois-tu ? Parce que de nouveau j'ai peur. Peur que tu te ries de moi, peur que tu te moques, même gentiment. Tu es gentil Ange, je sais que tu ne ferais pas de mal à une mouche, mais je me sentirais repoussée quand même. Et ça ferait mal, plus que tout. Tu es un peu le rêve de mon enfance. Un rêve qui s'est mué en désir au cours de mon adolescence... Mais tu es adulte et moi pas. Tu as visité le monde et pas moi. Il y a tant de différence entre nous que j'ai peur que plus rien ne soit comme avant. Faux, je sais que plus rien n'est comme avant. Parce que je n'ose plus te dire je t'aime, parce que je doute de mon savoir, parce que je ne suis plus l'enfant que tous aimaient. J'ai changé et toi aussi. On a vieillit, différemment, loin l'un de l'autre. On a été oppressés par des vies qui n'ont rien en commun, des destins qui ne se croisent même pas... Je suis ton passé Ange. Ton adolescence, des souvenirs, des rires. Mais ce n'est pas dans le passé que l'on vit, c'est dans le présent. Et dans le présent j'ai 16 ans et toi 28. Douze ans de différence... Douze ans et une nuit. Une nuit que je désire. Pourquoi ? C'est stupide...

C'est comme le vers amoureux d'une étoile.
C'est stupide.
Parce que je n'ai pas le droit de t'aime.
Je n'ai pas le droit de te désirer...
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Ange H. Rejes
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyLun 9 Juil 2012 - 23:03

Te parler du bon temps, qui est mort et je m'en fous, te dire que les méchants c'est pas nous.

Une fois sur le banc, Myaw était serrée tout contre Ange, comme lors de cette première rencontre, dans la caverne. C'était encore malgré tout un tout petit corps serré contre le sien, de longs cheveux soyeux caressant ses bras nus. Sauf que ce corps avait maintenant des seins, des yeux dont la lueur avait changé, sans pour autant perdre cet éclat merveilleux. Elle avait conscience qu'il était non seulement un prince, mais aussi un homme, non ? Enfin après tout elle n'avait que seize ans, et chaque adolescent à sa propre sensibilité quant à l'amour, à la sensualité, à la maturité. Il voulait découvrir Myaw adolescente. Comme un livre passionnant et infini. Il sourit, juste comme ça, pour sourire, tandis qu'elle lui disait d'un ton mal assuré qu'elle allait bien, et qu'il lui avait manqué.

Ange posa à son tour sa tête sur la sienne et prit la petite main blanche dans la sienne. Plus grande que neuf ans auparavant, mais toujours plus petite et plus fine que la sienne. Une main féminine. Il la serra tout doucement, respirant le plus calmement possible, essayant de savourer au mieux ce moment.


-Tu m'as manqué aussi, ma belle, belle princesse, déclara-t-il d'un ton rêveur.

C'était vrai que Myaw était belle. Cela se voyait déjà sur son visage lorsqu'elle avait cinq ans. Ce devait être une belle femme, la mère de Myaw. Il aurait bien aimé la rencontrer. Juste pour lui montrer à quel point il tenait à sa fille, à quel point sa présence était une fleur, une lumière, une étoile. Et son père ? Qui était son père ? Il espérait que c'était un homme bien. Tout comme il l'avait espéré malgré tout pour son propre père. Bien qu'il aie tué sa mère, il lui avait laissé une lettre. Touchante. Alors il ne pouvait se résoudre à haïr Antonio Rejes.
Alors qu'il pensait à son père, la petite voix de Myaw, qui avait muri, pourtant, lui déclara qu'elle avait peur. L'angoisse vint aussitôt s'installer sur les traits d'Ange. "Peur de quoi mon amour ?" pensa-t-il. Pourquoi mon amour ? Peut-être parce que ce surnom représentait ce qu'il désirait ardemment lui donner, montrait tout ce qu'elle représentait pour lui ? Pourquoi Myaw ? Pourquoi celle qui était autrefois une petite fille sous la pluie allumait-elle un tel brasier dans son ventre ? Il passa une main dans ses cheveux puis prit son visage entre ses mains pour lui demander, l'inquiétude perçant légèrement dans sa voix :


-De quoi as-tu peur ma princesse marchombre ?


Marchombre. Si elle avait vécu en Gwendalavir, elle aurait pu être marchombre, tout en finesse et en secrets. Elle aurait pu être dessinatrice, pleine d'imagination et d'objets fantastiques. Elle aurait pu être rêveuse, pour soigner ses blessures. Myaw était tout simplement magique, et pas simplement par ses lectures de rêves et son contrôle de l'eau. Mais aussi et surtout car elle lui donnait envie de passer sa vie entière avec elle. D'avoir peut-être les dix enfants dont elle parlait si souvent, enfant. De la voir dans une magnifique robe blanche, dans quelques années...Pourquoi pensait-il à ça ? Sa princesse avait peur, et il ne devait pas rêver d'elle ainsi. Au lieu de fantasmer tel l'homme qu'il était, il devait l'écouter. Le pire était qu'il en avait envie. Il en avait tellement envie. De chasser, d'un soupir, d'un mot, tout ce qui pourrait bien effrayer sa belle Myaw. Belle. Adorable. Lumineuse. Il ferait tout pour elle. Il pourrait mourir pour elle. C'était cliché, c'était niais. Mais c'était comme ça qu'il se sentait.

Pourquoi ?
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyVen 27 Juil 2012 - 6:28

« Je te laisserai entrer dans mes rêves,
Si je peux entrer dans les tiens. »


Quand Ange n’est pas là, je doute, j’hésite, j’ai peur. Quand il est là aussi je doute, j’hésite, j’ai peur, mais c’est différent. C’est différent parce que même si mes sentiments sont sur la corde rêche, j’ai quelqu’un à qui me raccrocher, une main qui me soutient. Il lui suffit d’être là pour que je sois apaisée, que je pose ma tête contre lui et que j’aie l’impression de pouvoir dormir là, sans risque. C’est comme s’il comblait un vide en moi, un vide béant né de la mort de ma mère et que je croyais incapable d’être réparé. J’avais tort, quand Ange est là, le vide n’est plus. Quand il prend ma main dans la sienne, je ne peux m’empêcher de fixer nos doigts serrés les uns contre les autres. Ma main est plus petite ; elle l’a toujours été. Sauf que cette fois c’est différent, parce que ce n’est plus une main d’enfant. Elle ne grandira pas plus, elle ne pourra jamais dépasser celle d’Ange, mais c’est une main que j’ai envie de laisser dans celle de mon prince Pégasien, non pas comme une enfant tient la main d’un adolescent, mais comme une femme tient celle d’un homme. Pourquoi est-ce que je ressens tout ça ? Et pourquoi ai-je l’impression d’être coupable de tous ces sentiments ? N’ai-je vraiment pas le droit d’aimer Ange ? Et pourquoi, et pourquoi…

-Tu m'as manqué aussi, ma belle, belle princesse.

Belle, belle… peut-être pas si belle que ça. Pas assez belle pour trôner dans le cœur de mon prince, ou en tout cas pas à la bonne place. Pourquoi ne puis-je pas simplement lui dire ce que j’ai sur le cœur ? Que j’ai envie de ses lèvres sur les miennes, de sa main dans mes cheveux, de son corps contre le mien, tout près, frissonnant au moindre mouvement. Petite j’avais affirmé à tonton Edwin qu’un jour j’irai manger des étoiles avec Ange. J’ai toujours envie de ça, sauf qu’après nous irions faire l’amour sur la Lune. Juste lui et moi, cachés par l’obscurité de la nuit ou alors sur la face illuminée par le Soleil, bien visible de tous. Je m’en fiche, je m’en fous. Je veux juste être avec mon prince. Que ce soit au milieu du monde ou au milieu de nous. Pendant une seconde je me dis que tous mes rêves pourraient devenir réalité. Puis je me rends compte à quel point je raisonne encore comme une gamine et comme tout cela n’a aucun sens… Rien n’a de sens. Pourquoi Ange m’aimerait-il comme je veux qu’il m’aime. Certes, il m’aime. Mais il m’aime comme une princesse, un sourire, un rayon de soleil. Pas comme une femme. Et pourtant…

Pourtant je suis une femme en devenir.
Avec des désirs.
Qui me brûlent.
Me consument.

Mon visage entre les mains de mon prince. Entre ses mains. Il s’inquiète pour moi, nos cœurs ont peur à l’unisson. À ce moment je pourrais presque m’approcher, m’accrocher à ses lèvres, lui montrer mes peurs et tous mes sentiments. De l’amour ? Oui, je crois que c’est ça… Je ne sais pas trop, je pense m’être perdue dans une mer incontrôlable que je ne connais pas. Je n’arrive plus à savoir ce dont j’ai vraiment envie et ce que ça signifie vraiment. De toute façon, qui peut prétendre à 16 ans connaître l’amour ? Pas moi en tout cas. Je crois surtout que c’est le désir qui me brûle le cœur, qui me brûle les ailes. Ces ailes que je n’ai jamais eues et que je n’aurais jamais. Certains peuvent s’envoler, moi je suis clouée à mes chaînes. Les chaînes de la peur de l’inconnu, de la peur du non-retour. Je n’ai pas le courage de m’aventurer bien loin du Mystery Orphanage et je n’ai pas non plus le courage d’avouer à Ange mes sentiments. Sentiments que je ne comprends même pas. Tout est flou dans ma tête, même les mots n’ont plus aucun sens. Tout tourne, ça ne veut rien dire, je ne comprends pas. Qui parle ? Que veut-il dire ? Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce que l’amour ?

Qu’est-ce que l’amour ?
Quelque chose qui se mange ?
Quelque chose qui se boit ?
Quelque chose que l’on berce ?

-De quoi as-tu peur ma princesse marchombre ?

J’ai envie de lui dire « je t’aime », je brûle de lui dire « je t’aime ». Mais je n’y arrive pas. Ce qui avant me semblait si facile ressemble à présent à une gigantesque montagne. Infranchissable. Et mon cœur a beau crier de l’autre côté de la montagne, personne ne l’entend. Ne reste que le silence. Et les mots s’amassent sur mon cœur pour former une échelle et battre la montagne. Mais ils n’y arrivent pas car la seule chose qui s’abat c’est mon cœur. Il tombe. Il tombe depuis ma poitrine jusque dans mes pieds. Jusque dans mon petit orteil. Le droit. Parce que le gauche est déjà occupé par mon courage. Et je me sens bête, stupide, nulle, parce qu’aucun mot n’arrive à franchir mes lèvres. Ils sont enfermés trop loin, si loin que je ne suis même pas sûre de me souvenir encore comment parler. C’est idiot comme sensation. Il faut que je m’en débarrasse sinon Ange va penser que je suis une idiote. Une idiote muette. Il faut que je parle.

- J’ai peur de moi-même.

Oh, quelle réponse ! Bravo Myaw, c’était très constructif et intéressant. Ceci était la minute intelligence de la journée. La bêtise peut aller se rhabiller, tout va bien pour moi j’ai juste peur de moi-même. Ce qui ne veut absolument rien dire. J’ai très envie de creuser un grand trou, très profond, et de me cacher au fond. Mais d’un autre côté je ne peux pas m’imaginer m’éloigner d’Ange. C’est quoi cette bataille de sentiment en moi ? C’est comme si une guerre résonnait dans mes entrailles. Et ça ne raisonne absolument pas mon cœur par ailleurs. Pourquoi d’ailleurs parle-t-on de cœur alors que l’amour est chimique et se déroule dans notre cerveau ? C’est idiot, le cœur sert juste à pomper notre sang et accessoirement nous maintenir en vie. Mais ce n’est pas lui qui dirige nos sentiments. C’est ce cerveau qui chez moi semble marcher à l’envers. J’aimerais bien dire quelque chose d’un peu plus intelligent à Ange… Mais j’ai l’impression que mes lèvres sont une barrières dont seules les lèvres de mon prince pégasien possèdent la clé. C’est idiot comme métaphore. Je vais réussir à parler et à dire quelque chose d’un peu plus intelligent.

- J’ai peur de moi-même parce que je ne comprends pas ce que je ressens. J’ai juste envie de…

T’embrasser.
T’emmener sur la Lune.
T’entendre rire avec le matin.
T’aimer plus fort que la nuit.

Mais je suis incapable de finir mes phrases comme je suis incapable de les mettre en action. Je ne vais pas t’embrasser Ange. Pas que j’en aie pas envie. Juste que j’ai peur de tout briser, de tout casser entre nous. Et ça c’est bien la dernière chose que je désire. Voir tout tomber. Je t’aime Ange. Je ne suis pas sûre de t’aimer comme une femme peut aimer un homme, j’hésite sur ce sentiment là parce que je ne suis pas sûre de tout comprendre. Mais ce dont je suis sûre, c’est que je t’aime comme une princesse aime son prince. Et je n’ai envie de perdre ça. Je n’ai pas envie de perdre mon enfance…
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyVen 19 Oct 2012 - 14:54

Allez, les oiseaux de mon corps, fermez vos becs à passion, les accidents d'amour à la pelle ne m'ont pas toujours donné raison...

Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait son visage entre ses mains. Ce joli visage doux, à la peau parfaite, dans ses mains calleuses d'exorciste. Les lames, les coups de poing...Il les sentait vieilles ses mains...Et pourtant, elles en avaient encore pour bien 150 ans de travail ces mains. Si seulement elles pouvaient aussi caresser un visage, des formes, des cheveux, une poitrine, pendant 150 ans encore...Et puis porter un petit enfant, un nourrisson. Tenir sa main ensuite. Comme il voulait tenir la main de Myaw maintenant. Mais pourquoi Myaw ? Étais-ce possible que ces sentiments aient évolué d'une protection, d'un amour bienveillant d'un adolescent pour une enfant à un désir, le désir charnel, et celui de partager sa vie avec une femme ? Cette femme. Presque une femme. Qu'est-ce qu'elle était belle. Depuis qu'il était parti du Mystery, il avait aimé recevoir ses lettres, il aimait sa plume, ses mots dans l'encre, la manière dont elle lui parlait. Mais jusqu'à présent, il ne s'était jamais rendu compte que tout cela pouvait aller si loin. Qu'au regard de la loi écossaise, après tout, Myaw était majeure. Et que dans deux ans, elle aurait la majorité Suisse, qui était restée sa première nationalité. Et lui, il aurait trente ans. C'était même pas la moitié de sa vie, c'était une infime partie, et pourtant, c'était encore une raison de se sentir vieux. Il en aurait pleuré. Il aurait aimé avoir seize ans, lui aussi, maintenant. Pour avoir passé toute son enfance avec elle au Mystery, et l'embrasser, maintenant.

Sa voix lui parvint pour lui sortir de ses pensées. D'elle même. Une inquiétude s'empara d'Ange. Se passait-il quelque chose qui pouvait l'affecter, et dont il n'avait pas connaissance ? Quelque chose se noua dans son ventre. Il eut envie de caresser sa joue pour la rassurer. Il ne ne fit pas. Il ne bougea pas. Il avait envie de l'embrasser, mais la peur qu'elle le haïsse était bien pire. Et avant tout, il devait savoir ce qui se passait pour que sa princesse aie l'air si mélancolique :



-De toi ? Comment peux-tu avoir peur de toi, Myaw ?


C'était bien au delà de son imagination. Il ne pouvait pas voir de mal en Myaw. Évidemment, il se doutait bien qu'elle avait fait des conneries comme tous les ados de son âge, mais ce n'était pas mal à proprement parler. Myaw avait toujours cette pureté infinie en elle, cette beauté qu'il voyait dans ses lettres et sur son visage, ce rire qu'il voulait entendre, ces rêves si merveilleux qu'il avait partagés avec elle certaines nuits, quand elle était enfant. Mais après tout, l'adolescence est le temps des questions, c'est comme être paumé en soi même. Alors si on a peur de tout, pourquoi pas de soi ? S'il avait été objectif au temps de sa quête pour Luka, il aurait réalisé qu'il était assez effrayant. Il avait tout de même réussi à se battre avec Jonathan Taylor...Et cela avait été essentiel. Pour lui et son chemin.

Son cœur se mit à battre violemment lorsqu'elle se mit à se parler de ce qu'elle ressentait. C'était un espoir fou. L'espoir idiot d'un amoureux qui parle et qui cherche à tout prix un indice, quelque chose qui peut-être le libérera de cette attente, quelque chose qui lui dira qu'il n'est pas seul dans ses sentiments. Mais que peut attendre une jeune fille de seize ans d'un homme de vingt-huit ans ? Elle ne parlait surement pas de ça, bien sur. La gorge nouée, il la regarda tout de même dans les yeux, et lui demanda d'une toute petite voix, qui n'arrivait presque pas à sortir :


-Ce que tu ressens par rapport à quoi ?

Il avait l'impression d'être un idiot, un gamin, et il se détestait. Tout son corps était tendu, et brulant de gêne et d'impatiente. Il avait envie de s'enterrer vivant, et à la fois, il voulait absolument entendre ce qu'elle avait à dire. Même s'il y avait très peu de chance, une chance infime qu'elle lui dise ce qu'il voulait entendre. On a pas toujours de la chance dans la vie.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptySam 20 Oct 2012 - 16:42

« - J'irai où tu voudras. Je te suivrai partout, même dans les étoiles... Je veux juste que tu saches que vivre sans toi m'est impossible. Alors je t'en supplis ne meurs plus, parce que sinon, moi, je vais mourir pour de bon... Parce que la vie sans toi n'a pas de goût, pas de sens... Parce que sans tes yeux, je suis aveugle. Sans tes mots je me perds. Parce que sans toi mon âme est nue. Sans toi je ne suis rien...
Parce que... je t'aime... »

Quand j'étais petite, c'étaient eux mon Univers. Les grands. Les adolescents. Ange, Luka, Hayley, Louis, Ian, Autumn,... Je ne m'ennuyais jamais avec eux. Ils ne me lassaient pas avec leurs jeux comme les autres enfants de mon âge et ils m'écoutaient, contrairement aux adultes. Ils étaient dans cet âge juste, pas tout à fait adulte, mais plus tout à fait enfant. Cet âge qui m'impressionnait, qui les faisait briller, qui les rendait si passionnant. Et moi j'étais juste un moustique attiré par la lumière. Je ne rêvais que d'une chose, c'était d'être comme eux. Je ne voyais pas en quoi le problème d'âge pouvait être un problème entre nous ; jamais ils ne m'ont assommée de "tu es trop jeune pour ça" ou "tu comprendras plus tard". Jamais. Alors c'était un peu comme si j'étais entrée dans leur groupe. Avec eux j'avais l'impression d'avoir cette place que je n'avais jamais trouvée depuis la mort de ma maman. J'étais bien et j'en suis venue à oublier qu'ils n'étaient pas comme moi. Que eux, ils étaient presque adulte. Plus des enfants.

Et un jour ils sont partis.
Un à un.
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que moi.
Seule.

Le départ le plus dur fut bien sûr celui d'Ange et Luka. Deux d'un coup. Les premiers en plus. Et pas n'importe qui... Puis Hayley a suivit, même si elle habitait toujours à Little Angleton, ce n'était plus Mystery. Louis, Ian, Autumn,... Tous les autres. Une nouvelle génération arrivait au Mystery alors que mes amis partaient. Peu à peu c'est nous qui avons grandit, c'est nous qui sommes devenus les adolescent, pas vraiment adulte et plus vraiment enfant. Mais je n'arrivais pas à retrouver la même symbiose avec les gens de mon âge que j'avais eu quand j'étais enfant. Ce n'était plus vraiment la même chose. Bien sûr, j'étais heureuse, j'avais des amis, j'avais du bonheur à revendre. Je ne vais pas me plaindre de ma vie. Mais, quelque part, au fond de mon coeur, je savais qu'il me manquait quelque chose. Et ça, c'était douloureux. Car peu à peu je me suis rendue compte que je n'étais pas née au bon moment. J'aurais dû être comme eux. J'aurais dû grandir avec eux. Sauter de la falaise avec eux. Découvrir les joies et les malheurs de l'adolescence avec eux. Partir en même temps qu'eux. Mais j'étais en retard. Parce que pendant qu'eux découvraient la vie loin de l'orphelinat, moi j'étais clouée par mon enfance.

L'âge est une chose bien cruelle.
Le temps aussi.
Car on a beau faire ce qu'on veut.
Rien ne peut les arrêter.

Et maintenant je me retrouve à 16 ans, assise avec Ange, mon visage dans ses mains. Un visage qui me donne l'impression de ne jamais vouloir se détacher des dernières traces fragiles de l'enfance alors que ses mains à lui sont forte, calleuse, vivante. Ce sont des mains d'hommes, des mains qui ont combattu, qui ont sans doute tué, qui ont vécu. Et moi alors, qui suis-je du haut de mes misérable seize ans ? Je n'ai jamais tué personne, je ne me suis jamais battu contre quelqu'un, je n'ai jamais pu explorer le corps d'un homme de mes mains. Je me sens si petite, encore plus que lorsque j'étais enfant. Comme si je n'avais jamais vécu, comme si je venais à peine de naître. Je me sens vide par rapport à mon prince, par rapport à mon roi. Comme une pathétique esclave amoureuse de son seigneur. J'ai l'impression que rien que le fait d'imaginer mes lèvres contre les siennes est mal, terriblement mal... Je n'ai pas le droit, je ne veux pas le perdre.

-De toi ? Comment peux-tu avoir peur de toi, Myaw ?

C'est comme si j'étais sale de l'intérieur. Sale de sentiments que je n'ai pas le droit d'éprouver. Comment ai-je le droit d'aimer cet homme ? Et surtout, surtout, comment pourrait-il m'aimer lui en retour ? Il a douze ans de plus. Pas seulement sur son corps, dans les blessures et les traces laissées par la vie, mais aussi dans son comportement, dans sa psychologie, dans sa mentalité. Une fois déjà j'ai oublié que je n'étais pas comme eux, comme ces chers adolescents de mon enfance et je ne peux pas me permettre cette erreur une seconde fois. J'ai déjà eu assez mal une fois, je ne veux pas souffrir encore, je ne veux pas être détruite. Mais pourtant... pourtant j'ai l'impression que si je garde tout ça au fond de moi, je serai encore plus souillée, encore plus blessée. J'éprouve comme une irrésistible envie de tout lui révéler, de tout lui dire. Parce que je suis incapable de mentir à Ange, incapable de lui cacher quelque chose. Mais en ai-je le droit ? Ne va-t-il pas me détester ? M'éviter ?

-Ce que tu ressens par rapport à quoi ?

Je le regarde sans rien dire, le coeur battant à toute vitesse. Prêt à exploser. Prêt à m'imploser. Et j'ai le choix. Le choix de me taire, de ne rien dire, de lancer une plaisanterie et un rire, retourner la conversation et tâcher d'enterrer cette histoire pour toujours. De jeter mon coeur à la poubelle. Ou alors je peux aussi tout lui dire. Prendre le risque de me faire jeter. D'étaler mes sentiments. Puis de glisser dessus parce que je ne sais pas patiner sur l'amour. De suicider mon coeur.

« On a toujours le choix Ewilan, il suffit de faire le bon. »

J'ai le choix et pourtant j'ai l'impression qu'aucun des deux n'est le bon. Ne rien dire c'est mourir à petit feu. Tout dire c'est mourir tout de suite. Dans les deux cas c'est souffrir. Mais ne rien dire c'est surtout m'étouffer, suffoquer, m'étrangler avec mon coeur. Et d'un coup, tout explose en moi, comme si c'était une évidence. Je ne peux pas rester avec ça, c'est impossible. Il faut que je lui dise, il faut qu'il le sache. Même si ça casse tout, j'en ai besoin. C'est ça ou mourir. Mourir pour de vrai. Les larmes viennent briser ma vue. Ce qui s'est passé en moi était tellement fort que je ne les ai même pas sentie monter jusqu'à mes yeux. Le choix s'est effacé pour laisser place à l'obligation de tout lui dire. Et d'un coup je me lève, je me détache de lui. Comme si, parce que j'étais debout, cela allait tout arranger. Cela allait me rendre plus forte. Mais c'est un mauvais calcul, parce qu'à peine détachée de ses bras j'ai déjà la nausée. Alors je lui balance tout. Vite, le plus vite possible. Pour que ça passe. Pour pas que ça casse. Et pour que je puisse retomber dans ses bras à défaut de tomber amoureuse.

- À toi. À toi Ange. Parce que quand je te vois là, devant moi, j'ai le coeur qui chavire, j'ai l'estomac qui explose, j'ai tout qui se brouille. J'ai mal et pourtant je me sens bien. Tu provoques en moi une omelette de sentiments tous plus contradictoires les uns que les autres. Je t'aime Ange. Et je me déteste de t'aimer. Tu te souviens quand j'étais enfant ? Quand je te disais que tu étais mon prince, qu'on aurait dix enfants, qu'on vivrait dans un château ? Que tu étais mon amoureux... Tu es toujours mon amoureux Ange. Sauf que ces mots là n'ont plus le même poids, sauf que j'ai perdu l'innocence de l'enfance qui me permettait de te les dire sans craindre que tu me repousses. Ça me déchire le coeur parce que j'ai peur que ça ne soit pas réciproque, parce que je sais que ce n'est pas réciproque. Douze ans de différence. C'est rien et c'est tout. C'est trop. Je sais que tu ne peux pas m'aimer, je sais que pour toi je suis juste une princesse, ta princesse, mais pas celle qui te volera ton coeur. Je sais que tu en as aimé d'autres, que tu en aimes sûrement une autre... Alors que moi je n'ai jamais aimé que toi... Toi que je n'ai pas le droit d'aimer.

J'ai mal. Mais c'est un mal qui me fait du bien, qui me vide, qui me nettoie, me purifie. Tout mon corps tremble d'épuisement, comme si je venais de courir un marathon. Alors je m'écroule, je m'écroule dans ses bras et je croule sous les larmes. Ma tête vient se glisser contre son cou, mes larmes viennent s'échouer contre sa peau. Je n'ose plus relever la tête, je n'ose plus affronter son regard. Je suis juste là, dans les bras de mon prince, dans les bras de la personne dont l'amour m'importe le plus sur Terre. J'ai peur et je suis nue. Nue de tous mes sentiments.
Je meurs dans ses bras.
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When you gonna realise, it was just that the time was wrong ?

Je suis vieux. Je me sens immensément vieux. Est-ce que je dois encore vivre jusqu'à plus de deux-cent ans ? Je ne veux plus vieillir. Je veux rester près d'elle, je ne veux pas qu'on nous juge. Même si mon visage ne changera pas, j'ai peur. J'ai peur d'être tellement plus vieux que nous que cela nous sépare. Je t'aime.
Il pensait à toute vitesse, il avait son visage entre ses mains. Et elle lui parlait. Elle disait des choses qu'il n'aurais jamais pu imaginer. Tout simplement parce que c'était Myaw. Il n'aurait pas pu deviner. Il n'aurait pas pu savoir. Mais quoi ? De quoi pouvait-il se plaindre. Elle l'aime. Elle l'a aimé petite fille et c'est toujours une princesse, appelée à être une Reine. Mais avait-il le droit ? Le droit de lui prendre sa jeunesse, alors qu'elle pouvait avoir tant de garçons de son âge, rien qu'avec son rire, son visage, ses mots si beaux, originaux, pleins d'enfance et de sagesse. Comment ces mots pouvaient-ils lui être destinés ? Il n'avait rien, rien de tout ça. Il était seulement un jeune exorciste, un peu con, un peu normal, trop banal. Il se sentait usé. Alors qu'elle était toute neuve, et qu'elle le resterait, si lumineuse, si légère. Il en était sur, même lorsqu'elle serait aussi vieille que Pandora. Il le savait.

Qu'est-ce qu'il pouvait l'aimer. Elle aussi disait-elle ? Et pourtant, elle pleurait. Que disait-elle ? Qu'elle n'avait pas le droit ? Qu'il en aimait une autre. Sa gorge se noua douloureusement. Ses larmes descendirent à leur tour, une cascade. Il posa son front contre le sien. Il avait l'impression d'être immensément grand, qu'elle était si fragile. Pourquoi, pourquoi valorisait-elle autant cet abruti qu'il était ? Il ne méritait pas ça. Ses lèvres mouillées par les larmes tremblaient, il se sentait si stupide. Il voulait répondre. Il n'y arrivait pas. Que faire. Il l'aimait. Mais elle ne devait pas. Elle ne devait pas se gâcher pour lui. Il n'en valait pas la peine. Il voulait saisir le bonheur, mais il ne voulait pas lui prendre le sien.

-Je t'aime, Myaw. Mais je ne te mérite pas. Tu as parfaitement le droit de m'aimer, tu sais. Simplement, tu es si jolie, si jeune et si merveilleuse, tu mérites bien mieux qu'un exorciste presque trentenaire. Tu mérites tellement mieux que moi. Tu sais je suis encore un enfant, et tout au fond de ma tête j'ai voulu encore croire qu'on aurait dix enfants un jour, et qu'on vivrait, heureux, dans un château, peut-être. J'suis un gamin et je crois au bonheur. A l'amour. Tu dis que tu m'aimes, mais ça te passera surement. Tu verras, que je ne suis pas parfait, et tu me diras, que l'amour, ça n'existe pas. Je voudrais tellement t'avoir, mais je préfèrerais cent fois que tu sois heureuse avec quelqu'un de mieux, de plus terre à terre, de moins naïf que moi. Mais sois sure d'une chose. Je t'aime. Je serais toujours là pour toi.

Il souffrait. Il espérait qu'elle lui dirait qu'elle s'en fichait, que ce qu'il avait dit était faux, mais il lui fallait arrêter d'être un enfant. Luka, Carla, Louis, Hayley, ils en étaient la preuve vivante, ils essayaient de le lui faire remarquer. Tous les ados fument, Ange. Tous les ados finissent bourrés, Ange. Et ils se protègent, il n'y a plus que le sexe, l'habitude, la tendresse. L'amour, c'est pas comme tu te l'imagines, Ange. Même ton prénom est utopique. Tu finiras comme ta mère. Fou. Tu ne mérites pas l'amour de cette enfant. Ce que tu as fait, c'est mal. Il voulait cette femme. Mais il voulait aussi son bonheur. Qu'est-ce qui importait le plus ? Elle. L'avoir. Non. Pas d'égoïsme. Son bonheur. Mais si je veux son bonheur avec moi ? C'est fini, c'est fini. Arrête de rêver, tu n'es plus un enfant. On grandit tous, sauf toi. Sauf toi, Ange. Arrête de pleurer. Tu l'aimes, d'accord, mais seuls les faibles aiment. Seuls les faibles pleurent. Les vrais gens, ils cachent. Ils ne veulent pas, surtout pas être comme toi. Tant qu'il n'y a pas d'amour, tout vas bien. Si tu souffres, c'est à cause de cet éclat d'enfance que tu traines encore dans ton cœur, aveuglé, comme le petit Kay par la Reine des Neiges. Ange, tu n'es pas, un ange. Jamais tu ne rendra les autres aussi heureux que tu le veux, jamais tu ne seras aussi heureux qu'on le dit dans les contes. La vie est grise.
J'ai envie de mourir avec toi. Dans tes bras. Même si je préfèrerai que tu vives. Je suis un putain de sale égoïste.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyJeu 3 Jan 2013 - 1:04

« - Putain mais ça peut pas se finir comme ça ; c’est tellement débile. Vous vous aimez tous les deux... Tu l’aimes ou pas ?
- Oui, mais j’ai peur...
- Peur de quoi ?
- Peur qu’il veuille plus me voir, peur de ses émotions que je contrôle pas, peur d’avoir mal.
- Tu crois pas que c’est déjà un peu tard pour ça ? »

Au fond, j’aurais aimé être comme mon amie Julie. Elle elle prenait la vie comme elle venait, les mecs comme ils se présentaient et ça ne durait jamais longtemps. Elle fumait, buvait, se droguait et couchait avec n’importe qui. C’était mal, mais ça m’avait toujours impressionnée. Sa vie semblait tellement plus simple que la mienne, elle avait l’air de tellement moins souffrir de ses sentiments. Julie ne se serait pas retrouver dans une situation pareil, elle. Julie avait déjà couché avec des hommes de trente ans, sans pour autant qu’il y ait de conséquences. Julie se fichait de l’avis des autres et pour tout dire, Julie n’avait pas non plus beaucoup d’amis. Mais des amants, beaucoup d’amant et pas assez de place dans son cœur pour l’amour. Ça peut paraître triste, mais au moins Julie ne se retrouverait jamais dans pareille situation. À pleurer, à souffrir dans les bras de l’homme qu’elle aime, dans les bras de l’homme que j’aime. J’ai peur qu’il me repousse, qu’il m’oublie. J’ai peur qu’il ne me dise qu’il ne m’aime pas. Pourquoi est-ce si dur d’ouvrir son cœur ?

-Je t'aime, Myaw. Mais je ne te mérite pas. Tu as parfaitement le droit de m'aimer, tu sais. Simplement, tu es si jolie, si jeune et si merveilleuse, tu mérites bien mieux qu'un exorciste presque trentenaire. Tu mérites tellement mieux que moi. Tu sais je suis encore un enfant, et tout au fond de ma tête j'ai voulu encore croire qu'on aurait dix enfants un jour, et qu'on vivrait, heureux, dans un château, peut-être. J'suis un gamin et je crois au bonheur. A l'amour. Tu dis que tu m'aimes, mais ça te passera surement. Tu verras, que je ne suis pas parfait, et tu me diras, que l'amour, ça n'existe pas. Je voudrais tellement t'avoir, mais je préfèrerais cent fois que tu sois heureuse avec quelqu'un de mieux, de plus terre à terre, de moins naïf que moi. Mais sois sure d'une chose. Je t'aime. Je serais toujours là pour toi.

Ange m’aime. Ange m’aime, mais il ne veut pas qu’on soit ensemble. Comment peut-il dire ça, comment peut-il croire que mon amour pour lui passera ? Ça fait dix ans que je l’aime. Dix ans que j’éclate de rire rien qu’en entendant son prénom, que la tristesse disparaît lorsque je l’aperçois. Dix ans que j’ai peur lorsque je le vois disparaître au coin d’une rue, peur qu’un fantôme le tue et qu’il ne revienne jamais. Peut-être que certains de mes rêves sont moins fort, délavés. Je ne suis plus sûre de vouloir dix enfants, ni d’avoir envie de vivre dans un château. En fait, je m’en fiche de tout ça. Je pourrais bien vivre dans des poubelles du moment qu’Ange est à mes côtés. Il était naïf, il était gamin, il était heureux ? Et alors, quelle importance ? Moi aussi je passe ma vie dans un monde que bien peu peuvent comprendre. J’ai perpétuellement un sourire sur les lèvres, je ris pour un rien, je fuis l’alcool et la fumée et je pleure de joie à la fin des contes de fée. Je m’envole dans les livres, je crois toujours qu’un jour je pourrais décoller comme un oiseau, je suis persuadée que chacun à un cœur bon, quelque part au fond de soit, même les sorciers noirs les plus ignobles. Ne suis-je pas naïve ? Ne suis-je pas gamine ? Ne suis-je pas heureuse ? Je suis tout ça et lui aussi, ensemble nous pourrions vivre en utopistes. On a des pouvoirs, on ne pourra jamais être comme les gens normaux, alors pourquoi chercher à leur ressembler ? Pourquoi arrêter de rêver ?

Je sais mieux que personne,
À quel point les rêves,
Sont vibrants de vérités,
Sont vibrants de bonheur.

- Je pourrais te dire la même chose. Je pourrais te dire que tu es tellement beau, tellement fort, tellement plus mature et que tu n’as rien à faire avec une gamine de 16 ans. Je pourrais te dire que moi aussi je suis qu’une enfant et mieux que personne je crois à l’amour, au conte de fée, au beau prince sur son cheval blanc. Je pourrais te dire que toi aussi tu t’apercevras de mes défauts et je peux t’assurer qu’ils sont nombreux. Et alors, est-ce que tu cesseras de m’aimer ? Moi pas. Parce que ce n’est pas ta perfection que j’aime, Ange, mais toi, tout entier, avec tes qualités, tes défauts et ton idéalisme. Qui te dit qu’un autre me rendra plus heureuse ? Je m’en fous des autres, c’est toi que j’aime, maintenant et depuis longtemps. Bien sûr que je ne peux pas promettre de t’aimer toujours, bien sûr que je n’ai aucune certitude face à cet amour que je connais à peine. Et alors ? On a des pouvoirs Ange, on affronte de dangereux fantômes et des sorciers noirs à moitié fous. On ne sait même pas si demain on sera encore en vie. Et je m’en fiche de demain. Je veux vivre dans le présent, t’aimer maintenant et ne pas penser à demain. Je n’ai jamais pu rêver en dormant à cause de mes pouvoirs. Alors laisse-moi rêver la réalité dans tes bras.

Pour lui dire tout ça, j’ai relevé la tête histoire de le fixer droit dans les yeux. Et j’ai bien vu les larmes qui coulaient, les larmes sur ses joues. Je commence à trouver le monde absurde. Il m’aime et je l’aime, non ? Alors pourquoi ne sommes-nous pas ensemble ? À cause des autres, de la société ? Le rêveur que je connais n’est pas du genre à se préoccuper de l’avis des gens. On s’en fout d’eux, honnêtement, on s’en fout. J’ai plus envie de pleurer là, j’ai juste envie de me pencher vers lui et de l’embrasser. Je regarde autour de moi ; tout est calme. Il n’y a absolument personne. Alors je pose ma main sur la joue d’Ange pour essuyer les larmes collées à sa peau. Puis, doucement, en me persuadant qu’il m’aime et que donc il ne va pas me repousser, je me rapproche de ses lèvres et je finis par l’embrasser.

C’est juste un baiser.
Mais ça compte tellement pour moi.
Car c’est un baiser.
Au goût de châteaux, de princesses et de rêves.

Tu as dis que tu m’aimais, que je suis jolie et que tu crois à l’amour. Tu as dis que tu serais toujours là pour moi. Alors fais le. Soit présent dans ma vie. Rends moi mon baiser et ne me repousse pas. On dit que la tristesse forge le caractère, que c’est ça qui nous fait grandir. Mais moi je n’ai pas envie d’être triste parce que tu m’aurais repoussé. Qu’importe mon âge, qu’importe le tien. Au fond, toi et moi ne sommes que des enfants.
Rêveurs et insouciants.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyMer 16 Jan 2013 - 17:59

Juliet, I'd do the stars with you, any time

Mature. Qu'est-ce que c'était ? Elle avait bien seize ans, et lui vingt-huit, c'est à dire bientôt trente, et il se sentait ridicule face à ses mots. Tout ce qu'elle disait était empreint d'une sagesse incommensurable, ç’avait toujours été ainsi. Même enfant, elle savait. Tant de choses. Cette merveilleuse capacité s'était accrue avec le temps. Et Ange admirait, buvait ces mots. Il sourit, doucement. Elle arrivait presque à se sentir rassuré de ce qu'elle lui disait. Il arrivait presque à se dire que tout irait bien. Mais qu'allait dire Pandora, si elle le savait ? Et Nérys ? Il se fichait bien de ses amis, il ne pouvait pas les perdre, ils avaient trop traversé. Mais comme tout enfant, il avait peur de décevoir ses parents. Il avait peur de faire une erreur. Il avait peur de l'homme qu'il était. Ses larmes séchaient sur ses joues. Ses mains étaient toujours sur celles de Myaw. Myaw. Il n'osait même plus la regarder. Il avait peur que ses yeux se brulent à sa beauté, à l'intelligence et à l'amour qui se trouvaient dans ses yeux. Il avait la bouche sèche, mais il voulait répondre à ses mots. Il ouvrit la bouche, puis la referme, essaya de rassembler ses forces et sa salive et finit par dire :

-Je ne suis pas mature. Regarde moi. Je te voudrais pour toute ma vie. Je t'aime. J'admire tellement tes mots. Myaw, tu es si jolie et pure, tes yeux brillent de vivacité, et je me sens tellement vieux. Si tu savais. Je ne sais même plus quoi te dire de peur de paraitre idiot. Que tu m'aimes, ça me semble tellement improbable. Je veux rêver aussi, tu sais. Mais j'ai tellement peur de mes erreurs, j'ai peur de mal faire, et tu ne mérites que le meilleur. Je t'aime.


Il voulait y croire. Il croyait de toutes ses forces à son amour pour elle, il savait qu'il l'aimait, et il savait cet amour fort. Il voulait simplement croire qu'elle pourrait l'aimer, elle aussi, autant que lui, au moins. Il voulait croire qu'ils seraient assez fort à deux. Il ne pleurait plus, et elle avait ses yeux plantés dans les siens. Et tout à coup, il se sentit un enfant. Tout à coup, elle l'embrassa. Elle. L'adolescente de seize ans, alors qu'il en avait vingt-huit, et qu'il avait embrassé des femmes. Et des hommes. Mais il ne pensaient pas à eux en cet instant. Car ce baiser était le plus beau de tous, noyé de quelques larmes, il était magnifique. Il brulait son ventre, tandis qu'il osait parcourir le visage de Myaw de ses doigts. Et que ses lèvres caressaient les siennes. Il avait fermé les yeux. Il n'y avait plus qu'elle, et le bonheur. Et au final, ce n'était peut-être qu'une seule et même chose. Il avait toujours peur, mais il avait décidé d'être courageux. Ou lâche. Il disait oui à l'amour qui le rongeait, mais si tout se passait mal ? Si Myaw souffrait par sa faute. Il ne voulait pas y penser. Mais cela restait dans un coin de sa tête, lancinant. Il embrassa son cou et la serra, fort, dans ses bras. Il voulait rester figé avec elle, dans ce bonheur, sous le chant des oiseaux, dans l'herbe verte de leur Écosse. Il espérait de tout son corps qu'elle pouvait sentir à travers leurs deux corps étreints, à quel point il l'aimait.

Et pourtant il la lâcha, pour reprendre sa main aussitôt, et marcher avec elle vers la plage.


-Viens, dit-il doucement

Il voulait marcher avec elle, profiter de l'avoir, pour lui, profiter qu'elle l'aime, et qu'il soient heureux. Car le bonheur, autant que l'amour, fait tout pour fuir, et il le savait. Et pourtant, il rêvait. Il rêvait encore et encore que le bonheur finisse par se plaire en sa compagnie, si possible qu'il se prenne d'affection pour ce couple atypique, et qu'il vive avec eux, pour toujours. De s'aimer, de voyager, d'avoir des enfants, de les voir grandir. Il sourit tristement de ses enfantillages. Il marchait, et plus il marchait, plus il avait envie de voler cette fin de journée, cette nuit et les jours suivants, pour les vivre avec Myaw, pour explorer leur amour. Pour arriver à réaliser qu'elle l'aimait. Il avait envie prendre ses yeux dans les siens et de lui dire "viens, on cours, et personne ne pourra nous rattraper". Mais il attendait. Attendait de revoir un peu son enfance, attendait de comprendre ce qu'elle aimerait le plus, ce qui la rendrait heureuse. Il ne voulait pas être égoïste. Il avait si peur.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyMar 12 Mar 2013 - 21:25

« This is how life should be.
We'd be just you and me,
I would look in your eyes
And notice the sunrise
In that orange building
Where we were studying. »

Je crois qu'il me faut arrêter de croire que trop de bonheur est impossible. Il n'y a pas de compteur, de calculette, de caisse pour ces choses là. Ça ne s'achète pas, ça ne s'accumule pas en dette. Il faut juste essayer d'en profiter tant qu'il est encore possible. Personne ne viendra vous demandez des comptes le jour de votre mort. "Hey, toi là ! Paraît que t'as été trop heureux dans ta vie. Voyons voir... Un beau mariage, un bon job, de gentils enfants et des amis formidables. Va falloir équilibrer tout ça maintenant... Dis bonjour au malheur mon gars, dans ta prochaine vie tu n'auras absolument aucune chance". Non, tout ça n'existe pas. La chance vous la devez à vous, à vos choix et à ce que vous faites face aux opportunités. Et moi actuellement j'ai une immense opportunité devant moi. Elle brille tellement que ça en fait mal de bonheur ! Ange. Je veux juste consumer notre bonheur ensemble, tous les deux, jusqu'à ce qu'il y en ait plus. Et quand il y en aura plus, on en créera à nouveau. Parce que c'est ça nos véritables pouvoirs au fond. Pas se métamorphoser. Pas lire les rêves. Mais créer du bonheur. Et de l'amour.

-Je ne suis pas mature. Regarde moi. Je te voudrais pour toute ma vie. Je t'aime. J'admire tellement tes mots. Myaw, tu es si jolie et pure, tes yeux brillent de vivacité, et je me sens tellement vieux. Si tu savais. Je ne sais même plus quoi te dire de peur de paraitre idiot. Que tu m'aimes, ça me semble tellement improbable. Je veux rêver aussi, tu sais. Mais j'ai tellement peur de mes erreurs, j'ai peur de mal faire, et tu ne mérites que le meilleur. Je t'aime.

Je t'aime. Trois mots suffisent pour faire exploser mon coeur. C'est ça le plus important, la seule chose qu'il me faille savoir. Le reste, tout ça je m'en fous. Tes peurs Ange, on les soignera. Des erreurs, on en fera tout les deux. Des rêves aussi. Je mérite le meilleur, mais le meilleur c'est toi. Tes bras. Tes lèvres. Je ne veux rien d'autres que toi, moi et nos dix enfants. Viens avec moi construire des châteaux, emmène moi dans tes histoires colorées, attrape ma main et laissons-nous rêver. Tu es plus vieux que moi, et alors ? Depuis quand l'amour devait s'accorder sur les âges des gens ? Tu abandonnerais toi la personne que tu aimes ? La personne qui compte le plus au monde à tes yeux ? Tu sais Ange, les gens ne croient plus au coup de foudre, ils ne croient plus à l'âme soeur, à l'amour ou au bonheur. Ils ne croient plus en rien, ils ne savent plus rien. Ils attendent juste de mourir de la façon la moins ridicule possible. Ils ne se rendent pas compte que c'est justement comme ça qu'ils se rendent ridicules et idiots. Je ne les laisserai pas cracher sur notre bonheur. Je t'aime et je ne vois du bonheur nul part ailleurs qu'avec toi. Ta plus grande erreur, celle qui en tout cas me ferait le plus de mal, serait de m'abandonner.

Prends mes lèvres.
Prends mon coeur.
Et prends moi enfin.
Toute entière sur ton corps.

Je frissonne sous le contact de ses lèvres. Peut-on mourir d'amour pour quelqu'un ? Peut-on ressentir un tel brasier au fond de son estomac que ça dévore tout, consume intégralement votre coeur ? J'ai des fourmis dans le ventre et des tâches dans les yeux. J'ai embrassé Ange. J'AI EMBRASSÉ ANGE ! Est-ce que c'est normal ce mélange bizarre au fond de moi ? Cette joie et cette douleur, ce bonheur teinté de peur, cette appréhension joyeuse ? Pour peu je pourrais croire que tout ceci n'est qu'un rêve et que je me réveillerai bientôt. Mais c'est bien le seul avantage avec mon pouvoir ; je suis incapable de rêver totalement par moi même et je sens tout de suite la différence entre le monde des rêves et la réalité. Et il n'y a rien de plus réel que les bras d'Anga autour de moi, ses lèvres dans mon cou, son torse contre ma poitrine.
Entend-il mon coeur qui bat si fort ?

- Tu te souviens de la première histoire que tu m'as raconté, dans notre grotte ? Celle de la petite fille qui épousait le prince des oiseaux. Tu te souviens de la promesse que tu m'as fait ce jour là ? Qu'un jour tu m'aiderais à voler. Ausfliegen wir zusammen. Bitte.

Deux bonheurs.
Valent mieux qu'un.
Nous ensemble.
C'est mieux que moi sans toi.

-Viens.

Mes doigts s'entrelacent naturellement entre les siens, comme s'il n'y avait jamais eu meilleure place que celle ci. Je le suis, je trottine, je sautille. J'ai envie d'arracher mon bandeau et de courir en laissant le vent arracher mes cheveux, d'arriver à la mer et de me baigner nue dans l'eau glaciale avant de me laisser sécher sur le sable brûlant. J'ai envie de laisser le soleil couler dans la mer, distillant ses couleurs dans les reflets des nuages, cédant sa place à la Lune et mourant encore une fois, comme il meurt chaque jour depuis la nuit des temps. J'ai envie de me blottir contre Ange, de rire avec lui, de l'écouter me raconter des histoires dans lui seul à le secret et l'embrasser entre deux sourire. J'ai envie de lui dire que je l'aime. Et que la vie soit simple.

« And that's why birds do it,
Bees do it,
Even educated fleas do it,
Let's do it,
Let's fall in love. »
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Ach, die Ewigkeit scheint mit dir klein, will für immer, will für immer bei dir sein, bei dir sein.


Ange avait déjà embrassé des femmes. Et quelques hommes, aussi. Mais ce baiser là contenait autre chose. Une force mystique, quelque chose d'ultime. Comme si leur première rencontre avait été crée pour arriver à ce baiser. Et à une explosion d'émotions merveilleuses, quelque chose d'unique, le plus grand amour du monde. Il avait l'impression que la jeune fille vibrait des mêmes sentiments que lui, tout contre son corps. Une pensée lui vint tout à coup, dénuée de doutes. Leurs sentiments étaient tellement similaires en cet instant, qu'il ne formait qu'une seule entité. Une entité duale, une entité d'amour. Quelque chose d'aussi niais et beau qu'un film d'animation Disney, mais quelque chose d'encore plus puissant, quelque chose de réel. Le jeune homme se sentait comme au centre de tout, entouré du vent, qui les appelait, qui leur criait qu'ils étaient libres. L'esprit d'Ange bascula un instant vers celui de Myaw, par erreur, un léger dérapage. Et il vit qu'elle l'aimait. Ou du moins, qu'elle le pensait. Il espérait que cette pensée durerait toujours. Il la regardait dans les yeux, ses magnifiques yeux à la fois bruns et verts, si lumineux, brillants d'une innocence d'adolescente, une adolescente prête à dévorer le monde entier. Et il voulait faire partie de ce monde. Il voulait être dévoré, happé par ce petit bout de femme, qui avait tant grandi, et qui, à présent, faisait bruler en lui l'envie de l'aimer toute sa vie. Oui, toute sa vie. Il se foutait de ce que pourrait penser le sens commun de cette affirmation, au fond de son être brulait comme un feu qui ne se consumerait jamais entièrement. Il avait envie d'y croire. Il allait y croire et rendre cela réel. Une vague de réalisme l'angoissa un instant, lui faisant remarquer, acide, qu'il devenait complètement idiot, que ça pouvait parfaitement ne pas marcher, qu'elle n'avait que seize ans, qu'elle aurait surement envie d'aller voir ailleurs, un jour. Il eut envie de pleurer à cette pensée. Il voulait qu'elle soit avec lui, pour toujours. Qu'elle n'aime personne d'autre. Il ne voulait l'imaginer un jour avec un adolescent de son âge, non, pas d'autre homme. Ni de femme. Il suppliait une entité supérieure en laquelle il doutait de croire de leur permettre de s'aimer réciproquement, jusqu'à ce qu'ils aient au moins deux cent ans. Il avait le sentiment d'être un petit garçon, en demandant cela. Il aurait pleuré de sa bêtise et de son bonheur. Mais il ne voulait que le sourire de Myaw. Que son bonheur. Il l'écouta avec passion lui rappeler leur première rencontre. Oui, il avait dit qu'elle volerait. Encore aujourd'hui, il ne savait pas s'il était capable de porter une adolescente de seize ans avec des serres de chouette, mais il voulait essayer. Il voulait essayer de la faire voler.

-Une promesse est une promesse, dit-il doucement, l'entrainant par la main vers un endroit plus tranquille.

Il marcha de plus en plus vite, pour se mettre à courir. Il avait une idée. Il avait beaucoup progressé depuis la fin de son entrainement avec Nathaniel, il était peut-être capable de faire cela. Il devait en être capable, afin de réaliser un rêve, un rêve d'enfant. Un rêve de prince et de princesse. Un rêve de pégase. Ils arrivèrent dans la forêt, il finit par lâcher la main de Myaw, et il lui adressa un sourire mystérieux. Il tourna les talons, et alla se cacher derrière des arbres, plus loin. Là, il retira tous ses vêtements et accessoires, et se retrouva nu. Il prit une grande inspiration et se concentra. Ferma les yeux. Il pensa au magnifique cheval pure race espagnole qu'il pouvait devenir, gris et blanc, ainsi qu'à la chouette effraie. Mais surtout, à ses grandes ailes blanches et dorées. Ange sentit l'énergie magique couler en lui, il entreprit de la catalyser de toutes ses forces afin de fusionner ses deux formes de la manière dont il le désirait. Il se sentait bouillant, plein de volonté, il voulait tellement y arriver. Et des ailes lui poussèrent dans le dos, tandis que ses pieds devenaient des sabots. Que ses cheveux se changeaient en une crinière soyeuse. Il hennit à cause de l'effort qu'il avait du produire, ouvrit les yeux et trotta vers l'endroit où il avait laissé Myaw. Il en était persuadé, il avait réussi, il était devenu un magnifique pégase blanc et gris, aux ailes immaculées parsemées de doré. Il releva la tête avec fierté devant la jeune fille qu'il aimait, et se délecta d'avance de l'éclat de ses yeux lorsqu'elle réaliserait. Il fit un mouvement de son encolure afin de l'inviter à monter sur son dos. Il arriverait à voler, à porter ce corps équin qui n'avait pas été créé pour cela dans les airs, pour entendre le rire, sentir la joie immense de Myaw qui serait sur son dos. Qu'elle soit de nouveau en cet instant cette petite fille qui rêvait tant de voler, qu'il avait rencontré, dans une grotte, sous la pluie, il y avait de cela des années, oui, plus de dix ans. Et maintenant, il l'aimait. D'un amour d'adulte envers un autre adulte, qui rêvait de projets merveilleux, avec elle. Qui rêvait aussi bien de son corps que de ses mots, de son visage émerveillé aussi bien que de ses formes. Myaw avait quelque chose d'absolu. Peut-être l'avait-il senti dès le premier jour, après tout, il s'était senti tellement touché par cette petite fille qui se protégeait de la pluie, d'un coup...Elle l'avait emporté. Il ne voulait pas revenir.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyJeu 6 Juin 2013 - 22:08

« One day baby we’ll be old
Oh baby we’ll be old
And think about all the stories that we could have told »

Toutes les petites filles croient au prince charmant. Qui n’a jamais vu Blanche-Neige ou Cendrillon ? Jamais rêvé de tomber sur un prince et son cheval blanc au détour d’une route. Et puis, peu à peu on grandit. Les adultes jettent les cassettes vidéo et nous tournent la tête avec leur mensonge. « Voyons Myaw, que tu es bête ! Les princes charmants, l’amour ça n’existe pas. ». On grandit et on perd de vue tous nos rêves, on oublie cette sensation de folie dans notre ventre quand on s’allongeait dans l’herbe en fermant les yeux et en imaginant l’homme parfait. On se persuade que les âmes sœurs, les vrais baisers de cinéma, tout ça c’est de la connerie. Tout ce qui est vrai, c’est le sexe est l’envie de procréer. On naît humain, on passe son enfance à s’habituer à cette enveloppe, puis passer cette époque bénie, la vérité nous tombe dessus : nous ne sommes que des animaux. Il nous faut nous reproduire, voilà, c’est ça aimer. Oubliées toutes ces bêtises de gamine.

Un jour,
Le prince charmant ne viendra pas,
Un jour,
Il ne t’aimera pas.

Mais moi je n’ai jamais cessé d’y croire. Malgré les histoires racontées par mes copines, malgré les couples que j’ai vu autour de toi se déchirer, s’entretuer, se jeter des infâmies à la figure telles que « De toute façon je ne t’ai jamais aimé ! ». On m’a souvent demandé de grandir un peu plus dans ma tête, d’arrêter de dessiner des châteaux sur mes feuilles de cours. « On fait ça quand on a 7 ans Myaw, pas à 16 ! ». Combien de fois n’ai-je pas entendu mes amis me traiter de gamine, de Peter Pan ? Moi, j’avais juste envie de leur dire que des tas de gens ne croient pas non plus en la magie. Est-ce pour autant qu’elle n’existe pas ? Ouvrez les yeux, arrêtez d’être stupide. J’ai le droit de croire en l’amour. Je sais qu’il existe, je le sais parce que le jour où j’ai rencontré Ange mon cœur a battu différemment. C’était écrit, tout ça était écrit. Le jour de notre rencontre, j’ai vu l’amour dans les yeux de mon prince pégasien. Alors oui, peut-être que j’étais trop petite à l’époque pour comprendre ce que cela signifiait, mais depuis j’ai toujours gardé espoir. C’était gravé en moi. Les âmes sœurs, l’amour, le prince charmant, vous avez le droit de ne pas y croire, de prétendre que c’est bien trop « féérique » pour vos esprits rationnels. Mais moi je sais que j’ai raison.

Et cette fois-ci.
Personne ne pourra prétendre le contraire.
Car cette fois-ci.
J’ai gagné.

La preuve, je l’ai devant les yeux. À chacun son prince charmant et son conte de fée. Et ne prétendez pas que je suis une exceptions. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que le monde est rempli de couples d’exception. Tous les princes sont différents, mais chacun s’accordent à une seule autre personne, comme deux faibles lumières dans la nuit qui s’attirent l’une et l’autre. Ne faites pas les sots et observez un peu ! Shy et Titi. Nérys et Jon. Nounou et Auty. Rominet et Miya. Tonton Kurt et tonton Edwin. Et même, des humains innocents comme l’épicier du village et la gérante du cinéma. L’amour n’a pas seulement lieu là où il y a de la magie, l’amour est une magie en soit. C’est comme les fées de Peter Pan, il ne faut jamais arrêter d’y croire. Car si tôt que quelqu’un, n’importe qui, n’importe où dans le monde, prétend à voix haute ne plus y croire, c’est affaiblir la lumière de l’amour un peu plus. L’amour a été créer par l’homme et c’est sans doute la plus belle chose qu’il n’ait jamais faite. Et l’étincelle au fond des yeux d’Ange en ce moment me le prouve.

C’est comme si toute ma vie,
Je t’avais attendu,
Et qu’en retour,
Tu m’avais attendue.

Dans mon enfance, dans son adolescence, il y a eu une sorte de promesse scellée entre nous deux. Nos rêves de châteaux et d’enfants a créé cette complicité, cette assurance qu’un jour nous serions ensemble. Bien sûr, il a fallu du temps pour que tout cela se concrétise, parce que je n’étais qu’une enfant, parce que nous n’étions pas encore prêts. Mais, à sa manière, Ange m’a attendue. Je n’aurais jamais dû douté de nous, pardon mon amour… Mon amour. J’ai envie de crier ses mots dans ton cou, de les hurler au monde pour qu’ils comprennent tous combien je t’aime. Mon amour, j’ai été aveugle, pardonne moi d’avoir douté, d’avoir pu penser que l’amour perdrait. Mais j’ai été tant trahie par la magie que même l’amour, aussi beau soit-il, me fait parfois un peu peur. Je sais, ce n’est pas une excuse. Mais je t’aime tant. Laisse moi passer le reste de ma vie avec toi ou, à défaut de cette éternité, au moins cette nuit là.

-Une promesse est une promesse

Je suis Ange dans la forêt, courant sur ses pas, ayant presque de la peine à le suivre. C’est moi qui suis dans la force de l’âge, mais c’est encore lui le plus fort. Ça l’a toujours été. C’est mon pilier, mon épaule, mon prince pégasien. À un moment il me lâche la main et un terrible sentiment de solitude m’envahit alors. Vite remplacé par une seule et unique certitude : je ne serai plus jamais seule, Ange est présent jusque dans mes tripes, jusque dans mon cœur. Je l’attends alors, sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Où a-t-il bien pu aller ? L’impatience me troue l’estomac alors que soudain je vois un magnifique cheval gris, presque blanc, sortir de derrière un arbre. Ces yeux reflètent toujours la même folie, les mêmes rêves et je tends la main vers cet ange tombé du ciel. Et c’est alors que je les remarque, les grandes ailes blanches parsemées de poussière d’étoiles, comme si ce pégase passait sa vie dans la nuit. Je ne peux retenir un sanglot devant tant de beauté, tant de perfection. Il l’a fait. Mon prince pégasien. Il l’a fait pour moi, par amour pour moi. Je glisse mon visage dans sa crinière et respire l’odeur de fleur qu’il dégage pour appaiser mes larmes de bonheur. Puis je sèche mes joues avant de monter sur le dos de mon rêve. Pour avoir souvent chevauché les chevaux de l’écurie à crue, mon corps se penche automatiquement vers l’avant, mes mains entourant son cou large et ma bouche allant lui glisser quelques mots au creux de l’oreille.

- Allons décrocher les étoiles mon amour. J’ai promis à tonton Edwin de lui en rapporter une.

C’est l’histoire de deux êtres un peu particulier. Elle elle n’est princesse de rien du tout, si ce n’est du cœur d’un ange. Lui non plus n’est pas prince, il est encore mieux que ça ; il est prince pégasien. C’est l’histoire d’une petite fille et d’un adolescent un peu perdus, différents de tout les autres. Parce qu’ils croient trop en leur rêves. Des rêves énormes qu’ils ne perdent jamais de vue. On leur a pourtant dit aux deux que cela ne servait à rien de trop rêver et qu’il fallait se concentrer sur la réalité. Mais ils font la sourde oreille à tous ces rabats-joie. Qui a dit que les étoiles ça ne se mangeait pas ? Qui a dit que l’amour ça n’existait pas ? Qui a dit que l’homme n’était pas fait pour voler ? C’est l’histoire de deux être un peu extraordinaires qui comptent bien prouver au monde que rêves et réalité ne font qu’un. Les étoiles ont un goût de canelle, l’amour est une magie et les hommes sont faits pour être portés par des pégases.

« - Des étoiles Salim, répéta-t-elle. Des millions d'étoiles.

Du bout du doigt le garçon effleura sa joue. Il ne l'avait jamais touchée ainsi et, lorsqu'en réponse, les grands yeux violets se posèrent sur lui, une digue céda quelque part dans son coeur. Un bref frisson d'abord, puis une vague d'émotion qui balaya toute appréhension.
Il s'entendit lui parler, comme si personne d'autre n'avait été là pour l'entendre.

-Où tu veux,Camille, chuchota-t-il. J'irai où tu voudras. Je te suivrai partout, même dans les étoiles... »
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyJeu 20 Juin 2013 - 13:34

Komm und hilf mir fliegen, leih mir deine Flügel...

Le visage de Myaw s'était enfoui dans ses crins soyeux, les poils gris de son encolure s'humidifiaient peu à peu du liquide le plus précieux en ce monde. Les larmes de bonheur de la femme qu'il aimait. Étrange comme ces perles aqueuses pouvaient avoir tant de significations différentes. Dans d'autres circonstances, il aurait peut-être détesté les voir, il en aurait souffert, énormément. Mais en cet instant, c'était la plus belle chose qui puisse exister.

L'adolescente sauta lestement sur son dos, il la sentit presser ses jambes contre ses flancs, se pencher en avant, entourer son encolure de ses bras fins et lui murmurer une phrase d'enfant, avec des mots d'adultes, les deux mêlés avec tant de beauté, cela ne pouvait sortir que de ses lèvres rosées. Aller cueillir les étoiles.

Ange se lança au galop, prenant bien garde à ce que Myaw puisse suivre les mouvements puissants de son corps énorme, tout du moins, qui lui semblait énorme comparé à sa forme naturelle, et surtout, au corps de celle qu'il portait sur son dos. Il prit de la vitesse, commençant à battre de ses ailes immenses, ses ailes de chouettes agrandies pour arriver à s'envoler. Il arrivait vers la falaise, la falaise au dessus de laquelle il avait maintes fois sauté avec Louis, Luka, Hayley et Ian. Surtout ce jour, où il avait du prouver qu'il était un grand, la première fois qu'il avait sauté, et qu'il s'était retrouvé dans l'eau gelée et salée, qui lui piquait les yeux et rentrait par ses oreilles et son nez. C'était horrible, mais il s'était senti vivant, et grand. Très grand. Il aurait pu toucher les ciel avec ses amis. Aujourd'hui il allait le faire avec celle qu'il aimait.

Le moment était arrivé, il était tout au bord de la falaise, ses sabots décolèrent du sol, et il donna de grands coups d'ailes, espérant qu'elles arriveraient à le porter tout entier. Cinq cent kilos, ce n'était pas rien. Et pourtant, le vent passa sous les plumes, et les ailes le portèrent, et ils décollèrent, tous les deux, au dessus de la mer. Il était le plus beau pégase, le premier cheval ailé de l'univers, aimé par la plus magnifique, la plus vertueuse, la plus intelligente et la plus douce des princesses. Le soleil se couchait, il vola dans sa direction, comme s'ils pourraient un jour l'atteindre. La lumière rose et orangée les nimbaient, Ange si fichait qu'on puisse les apercevoir, les innocents ne se croiraient pas eux mêmes.

Il ne savait pas combien de temps il pourrait voler, mais il comptait bien le faire le plus longtemps possible. Il prit de la hauteur. Il savait bien qu'il ne pourraient pas ramener d'étoiles dans leurs mains, mais il pourrait en placer des milliers dans les yeux de Myaw, qui brilleraient de la lumière du bonheur. Ange espérait qu'elle pourrait tendre ses mains, et toucher le vent, toucher les étoiles, et toute la beauté de l'instant, de leur amour, et de sa magie qui les portaient. Il volait sous forme de cheval ailé, il n'arrivait presque pas à y croire, comme il avait eu peur de croire à l'amour de la jeune fille. Et pourtant c'était la réalité. Il ne savait pas vraiment comment tout cela avait pu se réaliser, mais il avait en tête un mélange de persévérance, de sourires, et d'inexplicable. Qui pouvait expliquer la magie ? Pas grand monde, en tout cas pas dans son intégralité. Des scientifiques sorciers et doués travaillaient dessus, mais ils ne savaient que la modifier, la rendre plus utile, ils ne connaissaient pas son origine. Peut-être était-ce mieux ainsi. Ange ne savait pas s'il voulait connaitre la raison de son amour pour Myaw. Il ne savait même pas si elle était exprimable. Pourquoi chercher plus loin, il était heureux après tout.

Le jeune pégase se demanda jusqu'où il pourrait emmener cette princesse ? Jusqu'à un château peut-être ? C'était la place d'une princesse, n'est-ce pas ? Il eut une idée. C'était une soirée magique. Cela devait continuer. On ne brise pas un conte de fées. Il vola alors, encore, au dessus de la mer, jusqu'aux iles au dessus de l'écosse, jusqu'à Hay, où, il savait, il y avait les ruines d'un château. La nuit était tombée et les étoiles brillaient d'un éclat surnaturel lorsqu'il se posa sur le sol battu par le vent et qu'il planta ses yeux dans ceux de Myaw. Lorsqu'il planta ses yeux dans les étoiles qu'ils étaient devenus. Le regard long et doux du cheval fut remplacé par son regard de garçon, d'homme de vingt-huit ans amoureux et nu, qui s'empressa de prendre la jeune fille dans ses bras, par amour, par besoin de serrer son corps contre le sien, par besoin de la protéger toujours. Il se fichait bien d'être nu et faible, tant qu'il pouvait poser ses lèvres sur les siennes, puis sur son cou. Oui il se foutait bien d'être nu et faible tant qu'elle l'aimait comme ça.


-Je t'aime. murmura-t-il encore une fois.

Tout son don de télépathe le lui répéta encore une fois, encore et encore, à l'infini, pour que son esprit en soit rempli, qu'elle en soit assurée. Il l'aimait. Et il avait rarement été aussi heureux. Il n'avait plus peur d'être rejeté. Il tremblait simplement de bonheur.
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« On a affaire à une rêveuse totalement déconnectée de la réalité, en sautant elle a du penser qu’elle s’envolerait. »


Les sabots de mon prince martèlent la terre mouillée de la forêt. Je serre Ange un peu plus fort contre moi, pas par peur, mais parce que j’ai envie de me fondre en lui, de me glisser dans ce corps de cheval sous moi, de devenir cet équidé. J’ai envie de ne faire plus qu’un avec l’homme que j’aime, qu’il glisse en moi pendant que je glisse en lui pour aller embrasser son cœur et me loger dans son esprit. Et alors que le vent vient gonfler les plumes de ses ailes, j’ai l’impression de réussir enfin à ce que nous ne fassions plus qu’un. La falaise est là, en face de nous, la mer se déchainant probablement à ses pieds. Elle est là comme elle l’a toujours été, à nous dominer de par sa hauteur, à nous effrayer alors que au bord du vide, on s’apprête à sauter pour faire comme les grands, pour devenir grand à notre tour. Elle est là, mais elle ne m’effraie pas, elle ne m’effrayera plus jamais. Parce que cette fois-ci je ne vais pas tomber, je ne vais pas basculer dans les flots houleux pour tenter de prouver au monde que je ne suis plus une enfant. Cette fois-ci lorsque les sabots d’Ange quittent le sol, ce n’est pas pour s’enfoncer dans l’eau, mais pour décoller encore plus haut, encore plus loin. Pour s’envoler.

Je vole.
Il vole.
Nous volons.
Oui, un nous à deux.

Je n’avais aucune idée de comment il était possible de nous faire décoller tout les deux avec ses fragiles ailes de chouette. Et pourtant, je ne m’étonnais pas ; je crois bien que plus rien ne pouvait m’étonner désormais. Je réalisais mon rêve d’enfant sur le dos d’Ange ; un Ange qui m’aimait et que j’aimais en retour. Mon cœur battait les timbales tellement il était heureux. J’avais envie que ce moment ne s’arrête jamais, que l’on puisse voler pour toujours, prendre refuge sur la Lune, manger des étoiles à la cannelle, boire des voies lactées. J’avais envie de pleurer à nouveau tellement j’étais heureuse. Mon prince pégasien… C’était un véritable ange, n’est-ce pas ? Mon ange gardien à moi… Un ange avec des ailes, un ange qui emmenait mon cœur dans les étoiles… Et ce de toutes les manières possibles. Je n’arrivais pas à croire qu’autant de belles choses puissent m’arriver en même temps. Mes cheveux volaient dans le vent sans que je comprenne ; pourquoi moi, pourquoi avais-je le droit à tant de bonheur ? Puis j’ai arrêté de réfléchir, je n’avais pas besoin de comprendre, tout ce que je savais c’est que j’étais infiniment heureuse et ça, c’était suffisant.

Au creux des étoiles.
Il y en a une un peu différente.
C’est mon cœur.
Le vois-tu ?

La mer défilait au dessous de nous, nous laissant à peine le temps de voir ses vagues se chevaucher les unes les autres. Était-ce nous qui avancions ou le monde qui reculait ? Un doute beau comme mon prince s’insinua dans mon esprit, suivit d’une certitude : nous n’allions plus au même rythme que le reste de l’Univers. Nous avions créé notre propre moment, hors du temps et de la vie. Plus rien ne pouvait nous atteindre. Et alors que nous volions toujours à la pêche aux étoiles du ciel, je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire. Un rire qui me prenait les tripes comme jamais, un rire d’une telle joie que j’ai bien cru un instant que les étoiles tressautait avec moi. C’est comme si, depuis la mort de ma maman, j’avais eu un poids énorme sur mes épaules qui m’empêchait de vraiment être heureuse. Jusqu’au jour où Ange est apparu dans ma vie, me proposant ses épaules pour m’aider à porter un bout de mon monde. Au début je m’étais acharnée à tout garder sur moi, à nous mentir à tout les deux, puis enfin, au bout de multiples années, j’avais accepté son aide. Et à présent je me sentais tellement plus légère, définitivement prête à défier les étoiles, je n’avais plus peur.

Telle une princesse.
Sauvée de son donjon.
Le dragon n’est plus.
Ne reste que le prince.

Les sabots d’Ange se finissent par se reposer délicatement sur la terre ferme. La nuit est tombée depuis bien longtemps, accompagnée de vent frappant le sol dur. Je redescends de son do et plante mes yeux dans ses grandes pupilles de cheval qui, peu à peu, rétrécirent pour se métamorphoser à nouveau en yeux humains. Ange. Mon prince. Il est là, devant moi, entièrement nu. Je regarde sa peau, ses bras, son corps. Il a baissé sa garde, il n’a plus aucune défense, il est juste tout simplement lui. Il pourrait me paraître faible, trop simple, mais pourtant ce n’est pas du tout l’impression que j’ai. Non, pour tout dire il ne m’a jamais semblé aussi fort et beau de toute sa vie.

-Je t'aime.

Une décharge électrique me traverse le cœur. Il ne m’a pas seulement dit ces trois mots, il les a enfouis tout au fond de moi, me remplissant de tout son amour. Je sens cette simple petite phrase vibrer dans la moindre partie de mon corps, me donnant des fourmis dans les membres. J’ai envie de le serrer contre moi, de me blottir dans ses bras musclés, de m’envelopper dans tout son amour. Je sens quelque chose de bizarre au fond de mon ventre, un mélange de bonheur, d’amour et de désir… Du désir ? Ce sentiment me surprend, surtout avec la violence avec laquelle il arrive, me mangeant les tripes, me dévorant l’esprit. Pour être honnête, cette idée m’étonne et m’effraie à la fois. Je ne sais pas ce dont j’ai vraiment envie. Enfin, d’un côté si ; l’objet de tous mes désirs est juste là devant moi, entièrement nu. Cependant, je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur, une sorte de honte mêlée à mon inexpérience. L’obstacle de l’âge se dresse une nouvelle fois entre nous, au même poids que ma virginité. J’ai peur d’avoir mal, j’ai peur qu’Ange se moque de moi, que je le dégoûte, qu’il ne veuille plus de moi. Peur de perdre son amour.

- Tu vas avoir froid.

Je passe mes bras autour de ses hanches et rien que ce contact me fait frissonner. J’aime le contact de sa peau sous mes doigts. J’ai peur, mais au milieu de mes doutes je vois tout de même une petite lumière ; je l’aime.
Et j’en suis sûre.


« Et si on faisait l'amour, tout nu ? »
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyLun 24 Juin 2013 - 16:30

Gehör mir ganz allein, ich will dein Alles sein.

Non je n'aurais pas froid. Je n'aurais pas froid avec toi. Le sourire d'Ange disait tout cela à la jeune fille aux yeux d'étoile qui se tenait devant elle, comme si elle n'avait pas peur de sa nudité, serrant son corps par les hanches contre le sien. Il passa une main sur sa joue, ramenant à la raison une de ses mèches de cheveux arrachée aux autres par le fort vent de l'île. Il souriait avec douceur, comme s'il avait attendu cet instant toute sa vie, et il l'embrassa. D'abord doucement, puis avec plus de passion, désirant de plus en plus ses lèvres, les voulant pour lui seul. Ses mains descendirent au creux des reins de Myaw, la serrant plus fort contre lui. Le froid brulant de mêlait à un désir qu'il n'aurait jamais cru ressentir pour l'adolescente, qu'il aurait aimé réprimer, mais c'était impossible. Elle lui avait dit l'aimer. Et moi aussi je t'aime, ma princesse, je t'aime.

Il aurait aimé qu'elle soit nue elle aussi, mais osait à peine la déshabiller. Il avait peur, de faire du mal à un joli et jeune corps comme celui-ci, le méritait-il plus qu'un jeune ado, de l'âge de sa princesse ? Il ne savait pas, et il avait peur de la réponse. Ses doigts hésitants se glissèrent sous le tissu de sa jolie robe d'été. Il embrassait à présent tout son visage, ses yeux, son nez, sa bouche, son front, son menton, et même son cou, et ses épaules, qu'il dégagea timidement. Avait-il réellement le droit de voir sa poitrine, et de la désirer ? Elle le voulait, elle n'était plus une enfant. Mais pas vraiment une adulte non plus. Après tout, elle était adulte aux yeux de la loi Écossaise. Elle avait seize ans. Mais il ne devait pas se trouver d'excuses. Il ne put s'empêcher à ce que pourrait bien dire Pandora Mystery si elle le savait. Que pourrait-elle dire ? Ils s'aimaient n'est-ce pas ? Oui, ils s'aimaient. Qui pouvait les juger ? Il avait peur. Peur qu'elle ait mal, peur qu'elle regrette.


-Myaw, dit-il, reprenant son souffle, je t'aime, et je te désire, je désire tes yeux et tes paroles aussi bien que ton corps. Mais toi ? Je ne dois pas faire d'erreur. Je ne veux que ton bonheur alors...Si tu ne veux pas, pas encore, ou pas du tout de ça, dis le moi.

Ange prit la tête de celle qu'il aimait dans sa main, et la posa contre son épaule nue. Il n'était pas un sauvage. Il avait des désirs, certes, mais il avait toujours sur se maitriser. Il attendrait une vie entière pour avoir la peau de Myaw contre la sienne, pourvu qu'elle soit heureuse de cela. Il embrassa de nouveau ses épaules nues, caressant sa cuisse à travers le tissu de sa robe. Il voulait qu'elle perçoive cette tendresse comme une preuve d'amour, chose si rare à présent. A présent la plupart des hommes caressaient les joues des femmes pour obtenir leurs corps, et uniquement leurs corps. Il n'avait rien contre les aventures d'un soir, lui aussi en avait eu, plus jeune. Mais il se sentait envahi, comme noyé sous le manque de sentiments des gens, des sorciers, des mêlés, des humains, qui vénéraient l'indifférence, le plaisir fugace, et l'indépendance. Mais pas pour une adolescence, pour toujours. Il savait ce que certains étaient prêts à faire pour obtenir les merveilles d'une femme pendant une nuit. Et il ne voulait pas que Myaw pense cela de lui. Il l'aimait, et son amour prenait également la forme d'un désir ardent. Simplement on dit traditionnellement qu'il ne faut pas aller trop vite, que les garçons ne pensent qu'à ça. Ange savait que ce qu'il avait entre les jambes pouvait lui dicter trop facilement sa conduite s'il se laissait faire. Mais il était au dessus de ça. L'amour, c'était ça, les chairs emmêlées, humides et chaudes, mais pas seulement. L'amour c'était aussi les rires, le sourire de cette jeune femme devant lui, ses yeux semblables aux étoiles, et ses mots, tout ce qu'elle pourrait lui dire, tout ce qu'ils pourraient faire ensemble, des voyages, des idioties, de la magie, de la cuisine, des roulades dans l'herbe. Tout ça, il voulait les partager avec Myaw, et cela même si pour le moment, il était doucement brulé par le désir, le désir de son corps, qui devait être magnifique. Mais il était déterminé, il ne l'aurait que lorsqu'elle en aurait décidé ainsi. Lui était prêt à lui offrir son corps dans ses moindres détails. Mais elle était plus jeune que lui, bien plus. Alors que dirait-elle ?
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Myaw Nienta
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyMar 13 Aoû 2013 - 14:35

« 1,2,3 I belong with you, you belong with me, you're my sweetheart,
I belong with you, you belong with me, you're my sweet. »
Mes lèvres tremblent. Pas par froid, non, c'est autre chose. Je sais que je n'aurai plus jamais froid à présent. Comment pourrais-je avec le brasier qui inonde mes tripes ? C'est autre chose qui fait trembler mes lèvres, c'est tous ces maux et ces mots que je souhaiterai cacher, enfouir en moi à tout jamais. Tous ces secrets que je n'ose pas dire, ces peurs que je n'ose pas affronter, ces vérités que je n'ose enfermer. J'ai peur, oui j'ai tellement peur et cela trouble mon cœur et mon esprit. Je doute de ce dont j'ai vraiment envie alors que pourtant je sens tout mon corps vibrer, réclamant les caresses de mon prince. Et, paradoxalement, mes lèvres tremblent de peur à l'idée d'affronter cette frontière définitive pour le monde des adultes. Suis-je réellement assez grande, assez mature ? Je le trouve si beau ainsi, nu devant moi, comme si sa beauté incendiaire ne brûlait les yeux. Je rêve de nos corps dénudés, serrés l'un contre l'autre dans le même lit. Car malgré toutes les peurs que j'ai, mon envie elle ne cesse de grandir irréprimable et nouvelle. C'est une inconnue pour moi, une inconnue avec laquelle je vais devoir apprendre à vivre.

Et ce brasier dans mon ventre.
Après tout ce que j'ai gagné.
Compense de loin.
Ce que je pourrais perdre.

Sauf Ange, lui je ne supporterai pas de le perdre. Combien de fois ai-je rêvé de me réveiller dans ses bras ? Combien de fois n’ai-je pas espéré qu’il soit là, m’attendant dans mon lit, une histoire dans la tête ? Mes amies rêvent toutes de rencontrer des stars, de coucher avec Ryan Gosling ou Robert Pattinson, mais moi pas. Moi, depuis que je suis assez grande pour savoir ce qu’engendre l’amour, je n’ai eu de cesse de m’imaginer qu’avec une celle et même personne. Ange. Toute mon adolescences, j’ai vu dans ma tête nos corps se fusionner, ses lèvres me caresser, sa peau se fondre contre la mienne. J’ai toujours jamais fantasmé sans vraiment espérer, parce que c’était Ange, parce qu’il avait 15 ans de plus que moi, parce que je pensais qu’il ne voyait en moi qu’une petite sœur un peu câline et rêveuse. Mais maintenant il est là, nu devant moi.

Paradoxe amoureux.
Le désir brûle ma chair.
Et la peur gèle mon estomac.
Est-ce ça l’amour ?

Je frissonne en sentant les doigts de mon prince pégasien glisser sous ma robe. J’ai l’impression de n’être rien d’autre qu’une enfant entre ses mains de géant. J’ai cette terrible envie de me laisser guider, de connaître autre chose. Tu n’es plus une enfant Myaw. Tu es grande maintenant. Grande alors que je n’ai que 16 ans ? Cela fait longtemps que le sang a coulé dans ma culotte, faisant de moi une femme prête à être mère. Mais est-ce que parce que mon corps est prêt que moi je le suis aussi ? Je ferme les yeux alors que les lèvres d’Ange tracent un chemin le long de mon visage. Comme c’est agréable de sentir son souffle sur ma peau. Les débats se bousculent dans ma tête alors que mon corps entier crie de désir.

-Myaw, je t'aime, et je te désire, je désire tes yeux et tes paroles aussi bien que ton corps. Mais toi ? Je ne dois pas faire d'erreur. Je ne veux que ton bonheur alors...Si tu ne veux pas, pas encore, ou pas du tout de ça, dis le moi.

La main de mon prince attire ma tête contre son épaule et je ne peux m’empêcher d’inspirer son parfum, comme pour m’imprégner de lui. Il y a tant de tendresse dans les paroles et les gestes d’Ange, tant d’amour, comment lui résister ? « Les hommes sont des étalons sauvages » m’a dit une fois une amie qui croyait tout savoir mieux que tout le monde, « à nous de les dresser ». Mais elle avait tort. Certes, les hommes sont des étalons, mais il n’appartient pas aux femmes de les dresser. Il faut les laisser venir, créer ce lien invisible, apprendre à parler à l’oreille des chevaux. Je sens que ce lien existe entre moi et l’homme que j’aime. Pour lui j’irai décrocher toutes les étoiles de toutes les galaxies de ce monde et des suivants. Pour lui je compterai les grains de sable de toute la terre, même ceux au plus profond des océans. Pour lui je me battrai contre des tigres féroces et des lions sanguinaires et je gagnerai pour pouvoir passer le rester de ma vie à ses côté. À lui je suis prête à lui offrir ma vie et ma confiance. Mon cœur. Et ma virginité.

- Nul besoin d’attrendre mon amour. Je te désire tout autant. Je n’ai plus aucun doute.

Je relève la tête pour embrasser ses lèvres avec toute la tendresse que je ressens dans mon cœur, puis je chasse les bretelles de ma robe le long de mes épaules, avant de la faire tomber délicatement par terre, la laissant glisser le long de mes hanches. À présent me voilà presque à égalité avec mon Ange, une simple culotte me séparant encore de la tenue d’Eve. Je sais ce que je veux à présent. Et j’en suis tellement sûre que je n’ai presque plus peur. La plus puissante des magies n’est-elle pas l’amour ? Alors comment l’amour pourrait-il me faire mal ? J’ai envie de ne former plus qu’un avec Ange, envie de m’abandonner entièrement à lui, de le connaître jusqu’au plus profond de son être. Envie qu’il me désire et envie de le désirer tellement fort que, lorsque les gens le verront au fond de nos yeux, ils nous prendront pour des fous. Le monde autour de nous peut bien mourir, cette île de notre amour, elle, est immortelle.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyJeu 15 Aoû 2013 - 19:28

Komm her, lass mich das Feuer sein, gehöre mir, mir ganz allein

Elle tremblait. De tous ses jolis membres blancs, de ses lèvres roses, roses et délicieuses. Ange passait distraitement ses mains sur ses bras, trop accaparé par la contemplation de son visage. Ses yeux yeux de couleur aigue-marine, comme le fond d'un lac magique, le lac de la forêt de Brocéliande, dont on lui avait raconté l'histoire quand il était petit. La dame du Lac, Viviane, Niniane, ou Nimu selon les versions, amoureuse de Merlin, l'avait enfermé dans son château au fond de ce lac si beau et clair. C'était peut-être ce que Myaw était en train de faire en ce moment. Elle le happait au plus profond de ses yeux pour ne plus jamais l'en laisser sortir. Et il en était heureux. Idiotement heureux. Merveilleusement heureux. Elle l'embrassa doucement. Puis elle recula et d'un mouvement souple, fit tomber sa légère robe d'été à terre, le soutien gorge partit avec. Et il put voir ses seins, son ventre, la courbe de ses hanches. Ange eut le souffle coupé.

Et ce qu'elle lui dit ne l'aida pas à le reprendre. Elle semblait si sure d'elle, bien qu'elle eût peut-être peur. Mais Myaw avait le regard plein de désir et de détermination. Le jeune homme se sentait déchiré, entre la peur de le regretter, et son amour, son propre désir. Il avança timidement une main vers son corps nu, et dessina le creux de ses hanches. Il frissonna. Ce contact était délicieux, mais tellement inattendu. Il n'avait jamais possédé de peau si douce, ni autant aimé une femme, ni un homme. Lui aussi, avait peur. Il passa son autre main dans sa nuque, emmêlant quelques mèches de cheveux, plaquant son front contre le sien. Une seule petite partie de lui voulait contrer tout ce désir et cet amour. La prudence, une prudence extrême. Mais s'ils s'aimaient après tout ? Il se sentait brûler de l'intérieur, déjà, sous l'influence de ce jeune corps presque nu contre le sien. Il commença à couvrir son visage de baiser, qui se firent de plus en plus passionnés. Sa main descendit sur sa poitrine, l'autre fit délicatement glisser sa culotte. Il l'entendit émettre un petit son mat en tombant sur le sol. Il n'y avait qu'un pas, il l'enlaça avec force, embrassant ses lèvres comme si elles étaient une nourriture, de l'air, quelque chose de vital. Puis il embrassa sa gorge, sa poitrine, et son sexe.

Essoufflé, il la prit de nouveau dans ses bras. Ses yeux croisèrent ceux de sa princesse. Une princesse qui devenait une reine.

-Je t'aime. Je t'aime et je ferais tout pour te rendre la plus heureuse, n'oublie jamais cela.

N'oublie jamais cela car j'ai peur de moi même, j'ai peur de ce que tu penseras de moi après cet instant, celui que j'ai tant rêvé, tant désiré.
Lentement, il l'emmena à terre, la couvrant de son grand corps blessé par les combats, les défaites, les déceptions et le chagrin. Il haletait, clignant des yeux. Il attrapa de nouveau son regard. La peur y demeurait, mais était dominée par le désir et son amour, cela se voyait. Il devait y croire, et faire confiance en la vie. Lui qui était si naïf, une fois de plus, après tout. Dans un dernier baiser, il effectua le mouvement qui lui sembla le plus difficile de son existence afin de ne littéralement faire plus qu'un, avec sa princesse. Unis pour la vie, heureux pour toujours disaient les contes de fées. Ils eurent beaucoup d'enfants, aussi. Personne ne le disait, mais cela impliquait ceci. L'amour impliquait les corps. Un aussi grand amour que le sien était inévitablement mêlé d'un immense désir.

Et peu importe si c'était la première fois pour elle, si elle n'y connaissait rien, ce que son corps ressentait à présent, était bien plus intense qu'avec quiconque avait pu lui offrir son corps, pour une nuit ou plus. Car ils s'aimaient, d'un amour intense et vrai. Ce qu'il avait pu observer avec admiration chez Mr et Mrs Kido, dans le regard fervent que jetait Pandora à la photo de son défunt mari dans son bureau, chez Jonathan et Nérys, chez les Takahata, les Who, tous ses gens qui lui avaient donné foi en les humains, les sorciers et les mêlés. On pouvait aimer beaucoup, et durablement. Il en était sur.
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Take my time today
It's not an easy game
Many sights to be seen if you say so
It's not easy baby
Crossing lines
Don't let me feel this way

Sentir la main de Ange suivre la forme échancrée de mes hanches est une choses merveilleuse. Ce que je ressens en ce moment, je ne l'ai jamais ressentit dans toute ma vie. Peut-être parce que c'est la première fois qu'un homme me touche ainsi, peut-être parce que je goûte en ce jour au désir charnel, peut-être parce que j'accède à la douceur et à la beauté du sexe. Peut-être. Ou alors peut-être parce que l'être en face de moi n'est pas un homme. C'est un prince pégasien, c'est le roi de mon coeur, c'est le voleur de tous mes soupirs. Ça peut paraître niais, stupide ou même gamin, mais quelque chose au fond de moi me souffle que personne d'autre au monde ne serait capable de me faire ressentir ça d'un simple frôlement de hanche. Oui, je sais, je sais exactement ce que vous allez me dire. Qui suis-je à 16 ans pour prétendre que cet homme à qui je m'apprête à offrir ma virginité est le seul capable de renverser ma tête à ce point ? Mais vous alors, qui êtes-vous, quel que soit votre âge, pour prétendre connaître l'amour alors que vous n'en avez sans doute jamais vu la véritable couleur ? Sinon, vous le sauriez. Vous auriez cette certitude en vous que, si l'amant tant désiré venait à disparaître, le monde cesserait de tourner et le soleil mourrait. Que, telle la reine Amidala, vous cesseriez de vivre alors même que toutes vos organes seraient parfaitement viables.

Tu es trop jeune pour aimer.
Mais tu n'es plus une enfant.
Et si une fois pour toute.
L'âge et le temps se taisaient ?

Ma respiration se fait plus pressante alors que je sens des doigts habiles faire tomber ma culotte sur le sol. Nos corps nus s'étreignent alors enfin, comme si ils s'étaient cherchés toute leur vie. Ce n'est pas juste une envie, c'est une évidence. Nos corps semblent être fait l'un pour l'autre. Comment expliquer sinon tout ce bonheur qui m'inonde ? Nos lèvres se cherchent, s'épousent, se chevauchent. Puis celle d'Ange commencent une lente descente à faire frissonner les plus prudes de ce monde. Mes mains quant à elles découvrent ses hanches, son ventre et son pénis, dressé de désir. Chacune de ses sensations nouvelles me font chavirer un peu plus. Le sang dans mes veines devient adrénaline pure et je me sens prête à toutes les guerres pour obtenir ce moment. Mais nous n'avons pas besoin de guerre, n'est-ce pas mon amour ? Nous avons l'amour, le désir, l'envie. Et assez de puissance pour, d'un claquement de doigt, éteindre toutes les étoiles du ciel. Ce que nous ne ferons pas, bien sûr, elles sont bien trop jolies et de toute façon nous voulons faire autre chose. Nous voulons faire l'amour, le créer à notre couleur, lui donner nos origines.

-Je t'aime. Je t'aime et je ferais tout pour te rendre la plus heureuse, n'oublie jamais cela.

J'effleure sa joue avec douceur. Rien ne peut plus faire battre mon coeur que ces quelques mots. Je suis dans les bras de mon prince et je sais qu'ici je ne risque plus rien. Venez donc avec vos lances et vos épées, essayez un peu de vous approchez avec vos yeux rouges et vils. Essayez seulement et vous serez aveuglé par tant d'amour. Ici, avec cet homme qui peuple mes pensées les plus secrètes, je sais que plus rien ne peut m'atteindre. Et je m'accroche à son cou alors qu'il me fait basculer sur le sol, et je m'accroche à son coeur alors que je le sens pénétrer en moi, son corps épousant parfaitement le mien, comme si on avait toujours été fait l'un pour l'autre. Et dans un éclair de magie, mon ventre se déchire, me faisant mourir de bonheur dans un éclair. Nos hanches se suivent dans un rythme à la fois doux et effrénés. Essoufflée. Effarée d'amour. Effondrée de bonheur.

Je pourrais mourir aujourd'hui.
En étant heureuse.
Mais pourquoi vouloir mourir ?
Alors que je peux vivre avec toi.

Ça me fait un peu mal, c'est évident parce que c'est la première fois. Ça me fait un peu mal mais, paradoxalement, ça me fait un bien de fou. De folle amoureuse. J'ai envie que les secondes deviennent éternité pour qu'Ange ne quitte plus jamais mon corps. On m'en avait parlé, on avait essayé de m'expliquer, mais comment aurais-je pu m'attendre à ça ? Je sens quelque chose au fond de mon ventre se déchirer. Est-ce l'enfance qui part se cacher ? Je suis grande à présent, plus que je ne l'ai jamais été.
Il est le bon. Celui qui a fait de moi une femme. Celui que j'aime.
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Ange H. Rejes
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Du bist was mich an Leben hält, du bist das Schönste auf der Welt

Ils n'étaient qu'un, par terre, dans l'herbe et les cailloux, ils ondulaient presque en silence, seuls le vent et les cris et gémissements épars de leur douleur venant le briser. Il tentait d'être doux mais fort, tenant sa nuque au creux de sa main, caressant sa poitrine et son ventre de l'autre, il voulait être un prince jusque dans la chair, d'elle une reine par le bonheur qu'il pouvait lui procurer. Tout était tendre et chaud, l'eau sur leurs corps, la peau de Myaw. Cet instant était éternel, il le savait, il resterait, jusqu'à la fin, dans le corps de la jeune femme, plein d'amour pour elle. Et pourtant arriva le moment où son corps n'en put plus de désir, et où la nature le força à se retirer. Il posa un baiser sur le front humide de l'adolescente, et s'étendit à ses cotés, frissonnant à cause du vent, serrant sa main, fort, pour s'unir encore à elle, encore.

La nuit était tombée, et ils étaient seuls, à coté d'un château en ruine, sur une ile écossaise. Quelle merveilleuse pensée. Ils étaient maitres en ce lieu, Roi et Reine, Princesse et Prince Pégasien. Leur amour rendait les pierres grises de la place forte plus lumineuses et féériques que celles d'un château de conte de fées. Même le ciel leur appartenait presque. Presque car le ciel et les étoiles sont libres, presque immuables et de toute éternité. En un sens, ils étaient presque similaires. Ce soir là, Ange et Myaw pouvaient prétendre briller de manière aussi belle et durable que les étoiles, ces petites pierres précieuses sucrées. Oui, les étoiles étaient sucrées, il en avait la certitude, en cet instant, elles avaient le goût de beurre, de crème fraiche et de fraise des bois, elles avaient le gout du diamant pur, et de la poussière d'étoile.

Tout cela ne lui paraissait même plus enfantin, tant ce qu'il ressentait était intense. Myaw, enfant, l'avait fait voyager en ses rêves, mais ce n'était qu’aujourd’hui qu'il pouvait en récupérer toute la saveur. Qu'il pouvait connaitre le goût des étoiles.

Doucement il roula sur le coté, observant avec passion le visage de la jeune femme. La jeune femme. Était-ce de sa faute si elle avait grandi ? Si elle était si belle ? Enfouissant son visage dans son cou, il l'entoura de ses bras de manière protectrice. Il l'aimait. Il espérait qu'elle était heureuse. Il frissonna de nouveau. Il commençait à faire froid. Ange serra sa princesse encore plus fort. Cela dura de longues et belles minutes, sous le regard des étoiles, le bruit du ressac sur la côte lui procurant un puissant sentiment de sérénité. Puis le vent devint trop fort, il se leva alors, avec un sourire, s'écarta de Myaw, et se changea en lion. Il allait bientôt arriver au bout de ses limites, mais il pourrait tenir cette forme pendant une ou deux heures, ce qui lui permettrai de réchauffer sa princesse.
Ange le lion se recoucha à ses cotés, frottant sa crinière contre sa peau nue, son museau contre son visage. Elle avait bien grandi, il ne pouvait plus à lui tout seul lui servir de canapé ou de couverture.


-Tu n'as pas trop froid ? demanda-t-il par télépathie, son seul moyen de communication sous cette forme.

Il se fichait de devoir héler un bateau, d'essayer de trouver une habitation d'un garde chasse ou autre, nu comme un ver. Ce qu'il voulait plus que tout, c'était que Myaw se sente bien. Que cette nuit ait été merveilleuse, en dépit de la douleur, ce passage obligé, qu'il avait été forcé de lui procurer pour assouvir leur désir mutuel. Après tout, ce n'était pas si grave non ? Il n'avait aucune idée de ce qu'on pouvait ressentir, en tant que femme, la première fois. Tout ce qu'il souhaitait alors fut que leur amour ait été assez grand pour rendre cette souffrance minime, ce sang sur ses cuisses léger et beau comme une rose qui éclot.

Ange regardait Myaw, toujours et encore, de ses grands yeux ambrés de lion, protecteur, amoureux. Une grosse bête maladroite épris d'une fée, d'une princesse. Que l'on choisisse une version ou une autre, leur histoire était toujours un conte de fées. Cette pensée apaisa l'animal, et le jeune homme qu'il était également.
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« I wanna take you somewhere so you know I care,
But it's so cold and I don't know where.
I brought you daffodils, in a pretty string,
But they won't flower like they did last spring. »

De deux, nous n'étions devenu plus qu'un. J'aurais pu avoir mal, mal de cette chose qui pénétre en moi, mal de ces cailloux dissimulés dans l'herbe sous moi, mais les seuls cris qui s'échappent de ma bouche sont des cris de bonheur. Je sens Ange en moi, je sens sa force et sa douceur, son ardeur à m'aimer, sa fureur à l'intérieur de moi. J'ai chaud malgré le froid, je gémis d'allégresse, je pleure de bonheur. Et je sens cette barrière, cette barrière terriblement fragile et qui pourtant paraît inaccessible, je la sens céder comme un barrage de plume. Je le sens se déchirer, se déchiqueté, puis s'envoler dans les airs, dispersé par le vent.

Éclair de magie,
Déchirure imperceptible,
Au coeur de la rose,
Naît l'orgasme.

J'ai Ange dans la peau, j'ai Ange dans le coeur, j'ai Ange dans le sexe. Je le sens m'envahir entièrement. Je sens mon corps frissonner, gémir, frémir. Je pensais pas que ça se passerait comme ça. Je pensais pas à cette chaleur qui m'envahirait. Je pensais pas qu'il était possible d'éprouver un sentiment pareil. Un sentiment que je suis en train de découvrir. Des papillons dans l'estomac. Des fourmis au bout des doigts. Des bourdons dans la tête. Alors c'est ça aimer quelqu'un ? L'aimer pour de vrai. Pas comme deux gamins d'une cours de récréation. Pas comme un amour de vacances. Pas comme des adultes qui prétendent se dire "oui" alors qu'ils pensent déjà à tromper la personne. Pas comme tout ça. Mais comme un véritable amour. Celui des contes de fée. Celui de mes espoirs. Celui des histoires de maman. Celui que les gens ont toujours prétendu qu'il n'existait que dans nos rêves.

Est-ce parce qu'ils me mentaient ?
Ou parce qu'ils ne savaient pas ?
Oui, je crois plutôt que c'est par ignorance.
Incapables de voir que le vrai amour existe.

Vient le moment où les deux corps doivent se séparer, mais l'amour reste toujours enfouis entre nous. Ce n'est pas parce que nos chairs ne sont plus unies dans un même orgasme que nous ne formons plus un. Nous somme toujours cette entité d'amour, cette force incommensurable, ce coeur allié contre tous. La main de mon prince se glisse dans la mienne, la serre, la caresse. Mes yeux sont fixés sur le ciel, ce ciel emplis d'étoiles au goût de réglisse et de nuage à l'odeur de barbe à papa. Je les observe décorer ce ciel qui a cueilli ma virginité. Je grave chaque détail, chaque petit point brillant, chaque brin de ciel. Je peins un tableau de ce ciel sur la toile de mon esprit. Un tableau du ciel de notre amour.

J'attraperai notre ciel.
Pour le glisser dans un mouchoir de poche.
Et si un jour tu es triste.
Tu pourras essuyer tes larmes avec de la poussière d'étoiles.

Les étoiles des fées. Voilà comment j'appellerais notre tableau. Je souris dans le noir alors que je sens la tête d'Ange glisser dans le creux de mon cou. Ses bras m'entourent et les comètes de mon cerveau explosent de bonheur. Je sens que le vent autour de nous, sans doute jaloux de notre bonheur, se renforce, essayant de nous arracher lui aussi quelques frisson. Mais je crois bien que mon corps est encore trop bouleversé pour se souvenir d'un sentiment aussi instinctif qu'est celui d'avoir froid. Mais peu à peu mon corps reprend ses droits et, à mesure que le vent se renforce, je commence moi aussi à frissonner. C'est alors que mon prince pégasien se lève, le reflet de la Lune m'offrant la vue délicieuse de sa perfection, avant de se métamorphoser en un lion doré et majestueux. Il se glisse contre moi, essayant de me réchauffer au mieux, et j'explose de rire en réalisant qu'il y a quelques années encore, l'enfant que j'étais n'aurais eu aucun mal à s'enliser dans sa chaleur. Mais j'ai grandit et ce n'est qu'une confirmation de plus de ma transformation en femme. Une femme qu'Ange aime. Pas juste une enfant.

-Tu n'as pas trop froid ?

La voix s'insinue en moi, exactement comme moi je me glissais parfois dans ses rêves pour le voir. Je me souviens qu'il arrivait même quelque fois que je pénètre ses rêves discrètement, sans me faire voir, juste pour l'observer. Ce petit secret me fait sourire, alors que ma main glisse dans la crinière du roi des animaux, démêlant doucement la chevelure dorée.

- Jamais avec toi.

Je ferme les yeux, ma tête se posant contre la chaleur de l'animale. Je n'ai pas envie de partir, plus jamais. J'ai envie de construire notre château sur cette île. De vivre d'amour et d'eau fraîche et d'apprendre à parler aux oiseaux. Nos amis viendront nous voir de temps en temps, s'échouant sur l'île de notre amour le temps d'une tasse de thé, oubliant leur soucis la seconde d'un moment. Sur ces ruines on reconstruira un château, sur cette île on construira notre famille.
Prends moi ici et maintenant, et ce pour l'éternité.
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Admin Fondateur | Les copains d'abord
EMPLOIS/LOISIRS : Néant et autres
LOCALISATION : Dans les méandres du grand Néant 8)
CITATION DU PERSONNAGE : On me pense. Je est un autre.

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DATE D'INSCRIPTION : 20/04/2010

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Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... Left_bar_bleue135/300Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... Empty_bar_bleue  (135/300)
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Ange H. Rejes
Ange H. Rejes
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... EmptyVen 8 Nov 2013 - 22:15

Quand tes visions nocturnes t'empêchent de rêver, et couvrent ton sommeil d'un voile  inachevé, je n'ai plus de mots assez durs pour te dire que je t'aime...

Elle était blottie contre lui, son joli corps de douce porcelaine contre ses poils rugueux de bête. Il frotta son museau contre ses cheveux et, nature féline prenant le dessus, il s'endormit, espérant qu'elle le prendrait, l’emmènerait dans ses rêves fabuleux, qui avaient certainement encore la couleur de l'enfance. Elle n'avait pas froid, disait-il, elle n'avait pas froid. Ils étaient simplement heureux. Amoureux. Heureux.

Il se réveilla humain, frissonnant. Et elle n'était pas partie. Elle était toujours bien là, au creux de ses bras au creux de son corps. Il la pressa doucement contre lui, et posa ses lèvres dans son cou, refermant les yeux, dégustant le moment, comme un bonbon, acide et délicieux. Ce réveil dans le froid, c'était un retour à la réalité, oui, il piquait un peu, mais la réalité de cette aube rose-rouge était tellement plus belle que celle du précédent matin...Il sentait sa peau contre la Terre, vibrante de possibilités, les cheveux de Myaw, si longs, comme un long lierre qui avait le pouvoir de l'engloutir, de parcourir son corps et de le happer. Ange était celui de cette petite fille, qui avait ravi son cœur d'adolescent, il y avait bien longtemps, bien qu'à l'époque il n'avait vu que l'enfant qui avait besoin de son attention et de sa protection. Il l'avait aimée dès le premier jour, mais cet amour avait grandi, il s'était modifié, adapté à l'âge de Myaw. Le centre de sa vie, à présent. Celle qui construirait avec lui.

Le jeune homme entendait les vagues, ce rythme qui l'avait toujours bercé, le rythme de son enfance. Il avait les yeux fermés, et avait l'impression de tout mieux percevoir, la nature, les vieilles pierres, la respiration tranquille de l'adolescente contre lui. Il pouvait presque comprendre la Terre. Le sens de la vie. Le sens de sa vie, tout du moins. Il était fait pour l'harmonie, il n'avait jamais aimé les choses trop compliquées, à se faire saigner, souffrir, tout en sachant pertinemment que le but visé était inatteignable ou ne lui pourvoirai jamais de bonheur. Il était simplement heureux de sentir toute la nature autour de lui, et n'être qu'un avec cet endroit, comme il était uni à Myaw. Il avait froid, les cailloux le blessaient, mais il était bien. Il était simplement content de la vie telle qu'elle était, et de ce qu'elle venait de lui offrir. Quelqu'un à chérir. Un amour à voir s'éveiller chaque matin, dans l'espoir de le voir ébouriffer ses plumes et les déployer de manière tout aussi majestueuse que le jour précédent.

Ange lâcha un léger soupir. Je t'aime Myaw. Et lorsque tu te réveilleras, je passerai la suite de notre histoire à tenter de te rendre heureuse. Oui, je suis ridicule. Oui, je t'aime.
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MessageSujet: Re: Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt...   Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas de la vieillesse qui prend, de l'enfance qui se meurt... Empty

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