La reine des citrouilles et le pot de fleur [PV Takeji]

J'ai descendu dans mon jardin, pour y cueillir du romarin...

Pandora était debout dans le potager du jardin de l'orphelinat, obervant d'un oeil vide les diverses plants récemment renouvellés par les enfants. Cette années, ils avaient planté des courgettes, du melon, des citrouilles et des potirons pour Halloween prochain, ainsi que des fraises, et des tomates. Les petits adoraient jardiner, sous les directives d'un professeur, ou encore de la cusinière. C'étaient Craig Mcferguson, l'apprenti de cette dernière, accompagné de Cédriss De Fressancourt qui avaient récemment encadré les enfants.
La vieille femme souris avec lassitude et mélancolie. Elle craignait évidemment que ces jours insouciants disparaissent pour toujours dans l'ombre d'une guerre inévitable, qui avait malheureusement éclaté. Elle voyait les sourires édentés des petits, les fous rires des ados...Et elle avait peur. Peur mais ne le montrait pas. Elle devait être forte, et se battre pour eux. Elle l'avait toujours été, sauf l'année qui avait suivie la mort de son mari. Alfred...Si seulement il avait été là. Elle se serait peut-être sentie moins seule, portant cet orphelinat sur ses vieilles épaules.
Evidemment elle ne pouvait ni ne voulait s'en plaindre. C'était son choix, ce qu'elle aimait, et ce pourquoi elle formait Nérys. Nérys qui était d'ailleurs d'une aide si précieuse, particulièrement dans ces moments difficiles.

Alors Pandora tenait, et savait qu'elle résisterait jusqu'à sa mort. Sa mort. Dans une quarantaine d'années, tout au plus, Nérys prendrait sa suite. Si personne ne mourait avant. Jimmy Hopricks était mort lui. Le fantôme de cet enfant planait sur sa conscience. D'autres suivraient si elle ne faisait pas tout pour contrer les sorciers noirs.

Une silhouette singulière passa dans l'herbe humide de rosée. Un sabre dépassant dans le dos, une coupe de cheveux extravagante et ses vêtements faits pour l'entrainement...Pandora reconnut Takeji Kido, professeur de sabre et de téléportation, qu'elle avait engagé il y avait maintenant plusieurs mois de cela. Elle était très satisfaite de son travail, et appréciait énormément sa bonne humeur toujours vivace. Il était très pédagogue et tous les enfants qui suivaient ses cours l'adoraient. La sorcière sourit. Il fallait qu'elle lui parle d'ailleurs. De choses plutôt légères étant donné la situation actuelle, mais elle ne manquerait pas de lui demander également s'il allait choisir de combattre. Même si, personellement, Pandora ne le voyait absolument pas trancher quelque chair que ce soit avec son sabre. Mais elle n'en dit mot. La vieille femme savait le jeune homme très doué et ne remettait absolument pas en question ses capacités et son serment envers Orpheo.

-Mr Kido ? Venez par ici je vous prie. dit-elle avec un sourire complice.

Elle savait qu'elle parlait de manière un peu désuète, mais ne pouvait s'en empêcher. Cela contribuait à sa crédibilité de directrice. Elle avait toujours été comme ça, et à cent soixante cinq ans, ce n'était pas vraiment le temps d'en changer. Elle avait des choses à dire à ce jeune homme, peut-être que ça n'allait pas lui plaire. Mais tant pis. Elle jouerait son rôle de directrice à fond. Et de vieille commère accessoirement.

L'hiver, fait pas chaud. L'hiver, fait pas beau. L'hiver... Fait bobo? L'hiver euh... Partpasasseztôt. Deux syllabes de trop, faut que je révise les paroles de ma chanson. Et la troisième phrase aussi. Parce qu'elle est nulle.
Question existentielle: quand que le bassin était gelé, il était où M.Crapaud? Croyez qu'il était sous la glace, en apnée pour tout l'hiver? Ah mais... Ça hiberne pas, ces choses? Je crois. Ou pas, en fait j'en ai absolument aucune idée. C'est pas forcément ce qui me servira le plus dans la vie, hein, de savoir si oui ou non le crapaud hiberne. En même temps, on sait tous plein de trucs parfaitement inutiles. Le genre de trucs qu'on a entendu une fois dans notre vie, à une époque obscure, et dont on se rappelle encore. Allez savoir pourquoi. Mais alors par contre, quand il s'agit de retenir les infos importantes... Celles qu'on nous répète quinze fois par jour pendant une semaine pour être sûrs que ça rentre. Celles là, on les retient pas.
J'aimerais bien savoir pourquoi, moi, Mme Mémoire. Pourquoi t'es capable de retenir une chanson stupide en l'ayant entendue deux fois à la radio -et plus elle est nulle, mieux elle est retenue-, mais pas fichue de retenir le nom des rues?
Elle veut pas répondre. C'est ça, cache toi. Plus tard je me reconvertirai en prof de géographie et tu seras bien obligée d'activer ta fonction carte. Je sais qu'elle existe. Après, elle est peut être bien cachée...
Ou bien endommagée, ça dépend du point de vue. Restons optimistes.
Mais bon, pour le moment, prof de sabre et de téléportation ça me va très bien. On doit pas être nombreux n'empêche, à faire ce métier. Et encore, c'est même pas officiel. Enfin, aux yeux de l'état en tout cas. En même temps, je ne peux pas aller les voir et leur dire que j'enseigne la téléportation. Ils vont se demander de quel asile je me suis échappé.
L'asile s'appelle maison de mes parents au Japon. Allez y faire un tour à l'occasion. Ma mère est infirmière. Je plaisante même pas. Pour le métier de ma mère, en tout cas. Quel dommage que je ne me souvienne pas de la tête qu'ont pu faire mes parents quand ils m'ont vu me volatiliser pour la première fois. Ils savaient pas que la magie existe -remarquez, moi non plus- et là pouf! Plus de gosse. Il s'est kidnappé tout seul. J'étais pas allé bien loin, cela dit. Toujours dans leur champ de vision. Bon après, j'avoue que je ne m'en rappelle plus trop.
Bref. Je voue un culte à ma téléportation, c'est pas nouveau. Un culte qui me vaut d'être imprudent un peu trop souvent. Bah oui, un téléporteur, c'est dur à choper et ça se croit intouchable. Alors ça va partout. Surtout là où ça devrait pas. Les portes blindées ont trouvé leurs maitres.
Bon, c'est pas le sujet. C'est quoi le sujet d'actualité? Au choix, la guerre, la guerre ou la guerre. Je vous ai déjà fait la coupure météo en intro. Vous savez quoi? Là comme c'est, je ne vois pas comment on peut arriver à une fin sans décimer entièrement ou presque l'un des deux camps. Enfin... Je sais pas. Une guerre entre deux pays, si l'un des deux pays est complètement occupé par l'autre, la guerre "s'arrête" et il y a un "vainqueur". Oui, les guillemets, parce qu'honnêtement, peut-on trouver un réel vainqueur lors d'une guerre? C'est pas un match de foot. Le ballon n'est pas la seule victime.
Et donc là. Si y'en a un qui gagne, ça veut pas dire que l'autre est presque disparu? 'Fin je sais pas, mais allez donc "dominer" ceux qui veulent exterminer les humains et détruire Orpheo. Et inversement, ils vont pas nous laisser gambader tranquilles si ils gagnent en puissance, non? Parce qu'on va pas rester sagement dans un coin à ne rien faire. Enfin, ça me semble logique.
Encore une fois, c'est galère, et j'y comprend rien. Personne n'y comprend réellement quelque chose, honnêtement, on doit découvrir de nouvelles choses à ce propos tous les jours. Y'en a toujours un en train d'en manipuler un autre, ou de comploter je ne sais quoi. Bref. Raison de plus pour tous migrer vers Câlinland, quand je vous dis que c'est mieux là bas.
J'espère dans tous les cas que ça ne viendra pas ici. Les enfants n'ont rien demandé à personne.
D'ailleurs, Autumn m'inquiète. Je ne sais pas qui lui dit quoi, mais elle m'a l'air bien trop au courant de l'actualité. Enfin, la guerre n'est pas arrivée ici, comment elle sait pour Londres? La vérité je veux dire. C'est mal d'écouter aux portes. Très mal. Et maintenant, elle veut aider. Pas partir en mission toute seule -de toute façon, elle fait ça une seule fois, je jure que je la séquestre, que ça soit légal ou pas-, mais elle m'a clairement fait comprendre qu'elle voulait m'accompagner si j'y allais. Elle n'a pas osé le demander directement, alors j'ai fait semblant de ne pas comprendre ce qu'elle voulait réellement, et je lui ai promis une chasse aux fantômes.
Je sais bien que dans pas longtemps, ils seront tous au courant de manière plus officielle. Mais pour le moment... Ça ne laisse pas beaucoup de temps. Et puis, je crois que je la préfère en mission avec moi qu'en tentative de sauvetage héroïque toute seule.
Mais elle aura intérêt à laisser Ace ici. J'emmène pas ce fauteur de troubles. Il pourrait nous faire repérer. En plus, il drague Shybaï. Si si, je vous jure, il lui fait du charme. Et elle, elle le trouve mignon! Oui, je suis jaloux d'un écureuil. Concurrence déloyale, j'ai pas les grands yeux et la petite tête, moi. Enfin, lui il est trop petit et carrément pas de la bonne espèce pour faire tout un tas de trucs. Puis il parle pas anglais. NAH. Au final, je gagne.
D'ailleurs en parlant de Shybaï, ça fait trop longtemps que je l'ai pas vue. Même que le trop longtemps se compte en jours. Un jour pour être exact, et c'est déjà beaucoup trop. Je suis très sérieux. Surtout en ce moment quoi. Y'a beau ne rien avoir en Écosse, ça reste dangereux comme situation. Puis je suis en manque. D'elle principalement, et de tout ce qui en découle. Je ne m'avancerai pas plus dans ce sujet. Chut j'ai dit, vous allez encore me faire déraper. Y'a des enfants autour.
Tenez, changeons de sujet! Vous ne savez toujours pas ce que je fais, ni où je suis, hein? Bon ok, tout à l'heure j'étais près du bassin. Mais j'ai bougé. Et sans téléportation. Parce que la téléportation, ça ne fait pas les muscles des pattes arrières. Dès fois que vous ne le sachiez pas. Voilà, ça explique pourquoi quand je ne me téléporte pas, je suis soit en train de m'agiter, soit en train de me casser la figure après m'être agité. Parce que mine de rien, se relever, c'est un excellent exercice.
Et toc. Je continuerai à me vautrer encore et toujours. Nah. Ce sont mes exercices quotidiens.
Je sais que personne n'y croit, mais faites semblant. Sinon je déprime. Et vous ne voulez pas que je déprime. Si si, je le sais.
Attention, j'ai mon sabre.
Vous voyez quand vous voulez.
Bref. Tout pour dire que... Qu'est-ce que je disais déjà? Ah ouais, je me déplace. A pieds. Même si la téléportation me démange. Mais attends, Téléportation, une fois arrivés à la forêt, promis tu pourras jouer. Oui je sais qu'on est encore au Mystery et qu'il y a une trotte. Tu veux que j'y aille au pas de course alors? Cours toute seule, je te rattraperai.
Non mais. Le but c'est pas d'arriver hors d'haleine là bas, hein. Ça fait un bout de chemin jusqu'à la forêt quand même. Et j'ai pas encore découvert mes capacités de marathonien. Ça m'épuise plus qu'autre chose. Préfère manier le sabre. C'est pas forcément moins crevant, mais comme ça me plait beaucoup plus, je vois rien passer. Enfin, pas aussi vite.
Bref.

- Mr Kido ? Venez par ici je vous prie ?

Mr Kido, c'est moi ça, non?
Oui c'est bon j'arrête de raconter n'importe quoi. Je me stoppe pour me tourner vers la source de la voix. Oh, Mrs Mystery. Dingue, j'ai pas reconnu sa voix. M'apprendra à trop penser. Après je m'étonne de me prendre des murs que je ne vois pas venir. Oui, c'est eux qui viennent et pas le contraire, bien entendu. Ils ont des oreilles, et des jambes, parfaitement.
Moi aussi j'ai des jambes, et je m'en sers pour aller vers Mrs Mystery en souriant.

- Mrs Mystery! Vous allez bien?

Je l'aime bien, Mrs Mystery. Puis c'est une amie du maitre il me semble. Voyez, il a pas que des amis comme lui. De toute façon, un seul ça suffit. J'imagine pas deux. Qui a dit que je ne suis pas mieux?
Peuh.

- Vous vouliez me dire quelque chose?

Gentil coquelicot

Comme à son habitude, Takeji Kido paraissait très peu attentif à tout ce qui l'entourait, ce qui fit monter un vague sourire aux lèvres de la directrice. Il eut un moment d'absence avant de venir vers elle, un air réjoui collé sur le visage. Elle lui sourit en retour, et opina de la tête avant de répondre à son salut :

-Je me porte à merveille Mr Kido, et vous ?

Elle avait été élevée au dix-neuvième siècle, ce qui donnait à sa manière de parler un air particulièrement soutenu, effet décuplé lorsqu'elle s'adressait à une personne bien plus jeune qu'elle, comme l'était le professeur de sabre. Eh oui, il était, d'après Ethan, très doué, ce qui lui avait permis d'obtenir un statut de professeur et d'exorciste rapidement, à seulement vingt et un an, ce qui représentait la majorité citoyenne dans l'Indiana et le Missisipi ainsi que dans d'autres pays d'afrique et d'asie. Pandora avait tout bonnement 144 ans de plus que le jeune homme. Le monde des exorcistes était effectivement étrange, dans bien des mesures. Il était amusant de le constater, et impératif de le garder à l'esprit. Car les manières d'agir ne s'adaptaient pas toujours à cette espérance de vie rallongé, afin de se calquer sur les humains, et ne pas éveiller leurs soupçons. Ceci rendait la vie un peu compliquée. Un humain non doué de dix-huit ans européen est encore un enfant, qui vit chez ses parents et en est dépendant, alors qu'au même âge, un sorcier, mêlé ou humain doué est presque un adulte et aprend à se battre. En conclusion un humain "normal" est adulte et responsable environ 60 ans sur une vie de 90 ans et un exorciste, quelque soit son espèce, environ 130 ans sur une vie de 150 ans. Cet écart se creusait de plus en plus avait les progrès de la médecine et la réticence des jeunes adultes à se prendre en main. A vrai dire, elle redoutait le jour où les jeunes exorcistes refuseraient de se battre pour jouer à la gamecube en buvant de la bière.

Pandora fut subitement sortie de ses pensées lorsqu'elle réalisa que Takeji lui avait posé une question. Evidemment qu'elle voulait lui parler. Hochant la tête, et tendant le bras pour froler sur épaule, et l'enjoignit à le suivre un peu plus au fond du potager, pour éviter toute oreille curieuse d'un adolescent. Les enfants auraient du mal à saisir le sens de leurs propos, mais elle savait que les plus âgés mettaient toujours beaucoup de coeur à fouiner un peu partout. Elle aurait eu quelques noms à citer mais se garda d'y penser.
Une fois à l'ombre d'un pin assez imposant, derrière la cabane à outils, elle joignit les mains, et, sans s'arrêter de marcher, déclara :

-Oui, je voulais vous parler. De plusieurs choses. J'aimerai savoir quelle est votre prise de position par rapport à cette guerre Mr Kido.

Le terme "Mr Kido" aurait surement fait rire plus d'un de ses élèves tellement il contrastait avec la nature joviale et s'encombrant peu de manières du jeune professeur. Mais elle tenait à lui témoigner son respect de cette façon, après tout, il valait autant que n'importe quel autre professeur, simplement, il avait des aspects qui étaient propres à sa personalité.
En posant cette question, elle ne cherchait pas à sonder les moeurs de son "employé", au cas où il serait humain noir, non, bien au contraire, elle avait une absolue confiance en lui et voulai simplement s'entretenir d'adulte à adulte avec lui là dessus, afin d'échanger des idées, pour protéger les orphelins. Les petits mêlés risquaient de se faire tuer. Les humains d'être des esclaves. Les sorciers ralliés à la cause. Et inversement proportionel suivant la menace humaine noire qui n'était pas spécialement plus dangereuse que celle des sorciers.
Elle viendrait au sujet "et tes amours mon petit fils et vas-y que je te pince la joue" en dernier lieu, étant donné que c'était bien plus futile, et qu'ainsi, elle aurait l'effet de surprise face au novice en matière de sentiments. Non, quoi qu'il en dise, on ne rivalise pas avec 165 ans d'expérience, même si on a été un chaud lapin durant ses pitoyables petites 21 années d'existence.

Ça vous est déjà arrivé de vous poser des question particulièrement stupides, tombées du ciel et complètement hors sujet? Par exemple... Totalement au hasard bien entendu... Vous vous êtes déjà demandé pourquoi les pigeons ne tombent jamais de leurs perchoirs quand ils dorment, alors que vous allez à la rencontre de votre employeur?
Absolument pas inspiré d'une situation réelle, bien entendu.
Mais cela dit, il faut apporter une réponse à cette question. La dernière fois que j'ai tenté de dormir dans un arbre -la raison à ce comportement simiesque ne vous sera pas fournie. Secret défense-, je suis tombé. Inutile de préciser qu'après, pendant deux semaines, j'ai presque idolâtré mon réveil pour ses méthodes douces le matin. Un truc qui vous braille dans les oreilles est beaucoup plus doux qu'une grande bouffée de terre fraiche. Bah oui, je me suis réveillé à l'atterrissage. Pas pendant la chute. Imaginez, j'aurais pu avoir une crise cardiaque au réveil!
Qui a dit que j'aurais même pas été assez réveillé pour me rendre compte que le sol se rapprochait? Tu viendras me voir à la fin de l'heure.
Oups, réflexe de prof. Je vous jure. C'est presque une prière.
Pour en revenir à cette histoire de pigeon, d'arbre et de sommeil...
Heureusement qu'il n'y avait personne. Et je suis persuadé que c'est la première cause de mortalité chez les pigeons après les chats. Et les vitres.
Pour en revenir au sujet de départ, à savoir les question stupides qui se pointent quand il ne faut pas... C'est d'autant plus dérangeant quand l'employeur peut lire dans les pensées. J'espère que je suis doué à cacher mes pensées, et qu'aucun pigeon ne s'est échappé. Ça pourrait être mal interprété.
Bon, laissons les volatiles de côté.

- Je me porte à merveille Mr Kido, et vous ?

Cent je sais pas combien d'années de différence. Et je vous jure que je me sens comme un gamin face à elle. En même temps... Y'a de quoi. J'ai même l'impression de mal parler. Mais vous savez quoi? Je suis japonais, on va tout mettre là dessus.
Ça prend pas hein? J'aurais essayé.

- Je vais très bien aussi.

Vrai ça, je suis en pleine forme. Et nan j'ai pas une tête de crétin amoureux. Non mais. Merci de réserver ces termes pour quand Shy est à côté. Même si elle n'est évidemment pas étrangère à ma bonne humeur constante ces derniers temps.
Aucune remarque.
Mrs Mystery me fait signe de la suivre. Ce que je fais sans me poser de question. Après tout, j'en saurai la raison d'ici peu. Et puis il y a des oreilles qui trainent ici.
Je vais choper Autumn et lui faire avouer tout ce qu'elle sait. Peut être même qu'elle a déjà tout raconté à Ian. Parce qu'il est de notoriété publique que ces deux là, c'est devenu plus que de l'amitié. Je me demande si le vieux le sait. Lui qui aime embêter ses disciples sur absolument tout. Et surtout les sujets sensibles.
D'ailleurs, pendant qu'on est sur la liste des gens à attraper et à séquestrer pour les faire parler, il faut aussi penser à la canne. Et après il dit qu'il n'est pas un vieil homme. Une canne avant l'âge! Canne vicieuse qui aime beaucoup -beaucoup trop- venir à ma rencontre en prenant de l'élan. Beaucoup d'élan.
Vous ne trouvez pas ça idiot comme expression, prendre de l'élan? Non mais... l'élan, c'est pas un animal? Prendre de l'élan, c'est courir avec son steak d'élan sous le bras? Ou peut être qu'on l'a eu à la naissance, le micro élan caché quelque par dans un recoin obscur du corps. Mais alors vraiment minuscule l'élan. Parce que la version originale est énorme. Avec des grands bois. Très grands.
C'est quoi l'intérêt de ces choses sur la tête? Se faire passer pour un arbre? Non en fait, le pire ça doit être les cornes sur les vaches. Tellement petites pour certaines... Immenses pour d'autres -vous n'avez jamais certaines mutantes terrestres en face, jamais-.
Ça sert à rien et ça fait peur, voilà.

-Oui, je voulais vous parler. De plusieurs choses. J'aimerai savoir quelle est votre prise de position par rapport à cette guerre Mr Kido.

Oh... Ça explique pourquoi on est loin des oreilles indiscrètes. Enfin, quand ils veulent, ils trouvent toujours un moyen.
Et puis, par rapport à la guerre... Je ferrai ce qu'on me dira de faire. Je crois l'avoir déjà dit de nombreuses fois, mais être téléporteur rend un peu -beaucoup- casse cou. Le jour où je me prends une rune anti téléportation sur la tête, je suis mal. Je hais ces trucs en plus. Ça donne l'impression... Qu'on enlève une partie de soi. Vous avez déjà réussi à vous paralyser temporairement? Même effet. J'aime pas, j'aime pas, j'aime pas.
En plus elle est moche, la rune utilisée. Nah.
Bon, j'arrête, promis. Je vais être sérieux! Arrêtez de ricaner par avance.

- Je suis prêt à participer si il y a besoin. Vous cherchez quelqu'un pour une mission?

En parlant de mission, je crois que Shy participe à l'une d'entre elles dans pas si longtemps que ça. A Londres. J'aime pas ça non plus, mais elle sait se défendre. Ce qui ne m'empêchera pas de m'inquiéter cela dit.
Vous avez remarqué, comme c'est étonnamment facile de s'inquiéter pour les proches? Oui je sais que c'est une remarque idiote. C'est normal de s'en faire pour ceux auxquels on tient. Mais je veux dire... Le moindre petit truc peut être sujet à inquiétudes. Et des fois, on se dit qu'on est très stupides de s'être inquiété pour rien. Ça ne vous est jamais arrivé, la nuit blanche pour ça? Vraiment pas amusant du tout. Et les vannes des amis le lendemain sur la tête de zombie ne parviennent même pas à faire sourire.
Bref. En parlant de personnes qui méritent qu'on s'en fasse pour elle...

- Mrs Mystery, avez vous des nouvelles de Luka?

[Hrp= Euuh... Pour la dernière question de Taki, en fait je ne sais pas si les profs sont au courant de la capture de Luka ^^'. Si c'est le cas, je changerai la fin de mon rp =).]

When he's sad he's really sad and when he's happy, he tickle's the beetle's Lucy

Il était amusant de voir toutes les différentes facettes de Mr Kido. Très sérieux et pédagogue avec les enfants, totalement gamin en compagnie de Mr Takahata, et presque intimidé devant elle. Cela se voyait sur son visage, qu'il allait bien. Il était comme tous préoccuppé par la dureté de l'actualité dans le monde magique, mais dans l'ensemble, on voyait un jeune homme bien dans sa peau et détendu. Et Pandora en était ravie. Elle sourit à son employé et déclara avec statisfaction :

-Parfait. N'hésitez pas à me faire part d'éventuelles difficultés rencontrées dans votre vie si besoin.

En gros, tu peux faire confiance à Mamy bébé Taki. Sans en avoir l'air, la vieille femme tentait d'instaurer un bon contact avec les professeurs autant qu'avec les orphelins. Et elle avait généralement un bon sentiment de départ envers les gens qu'elle employait.
Takeji semblait en tout cas plein de bonne volonté. Elle ignorait si une éventuelle mission l'effrayait, mais dans ce cas, il ne le montrait pas le moins du monde. Il semblait détendu, mais aux aguets. Un état spécifique à ce jeune homme surement. Quelque chose de difficilement descriptible.

-Rien pour l'instant, mais je voulais être sure de votre désir d'y prendre part si j'avais besoin de vous. Il y a autre chose...

Mais elle ne put terminer sa phrase. Takeji venait de relancer un sujet non pas tabou, mais délicat au Mystery Orphanage : la disparition de Luka Era Grey. Pandora sentit sa gorge se serrer. Elle avait récemment reçu un message qui l'informait qu'Orpheo l'avait capturée. On ne savait pas encore qui, à quel endroit, mais ces informations lui seraient communiquées en priorité. Elle déglutit et répondit :

-Oui. Orpheo -je ne sais ni où ni quand exactement- l'a capturée. Ils me donneront les renseignements dans les plus brefs délais afin que je puisse aller la voir et décider quoi faire. Tout le monde ici s'inquiète pour elle...

La vieille femme poussa un long soupir et regarda le jeune professeur avec des yeux compatissants. Il la comprenait, elle en était sur. Un en comprenait surement pas la vieillesse, le poids de l'orphelinat et des jours qui passaient,mais il comprenait, la douleur, la perte, ça oui. Il comprenait qu'il fallait être fort coute que coute.

Il y a quelque chose de rassurant et de maternel chez Mrs Mystery. On ne pourrait pas rêver meilleure directrice pour l’orphelinat. En fait, Mrs Mystery est l’orphelinat. Son âme, quelque part. Et pas seulement parce que l’orphelinat porte son nom. Elle est une mère pour tous, les orphelins, mais aussi le personnel. Je l’admire, car c’est un travail constant, de tous les instants. Comme pour tous les parents, oui. Mais peu de parents ont autant d’enfant qu’elle. Et quels enfants ! Des orphelins, pour beaucoup ayant perdus leurs parents dans des situations tragiques, et tous doués. Ce n’est pas évident à gérer tous les jours. Et si on ajoute par-dessus ça des guignols comme moi qui, même à l’âge adulte, ont encore régulièrement besoin d’être chaperonnés… Bon, j’espère quand même ne pas être celui qui lui donne le plus de travail. J’en serais très vexé. Aussi vexé que la fois où j’ai été poursuivi par une oie et qu’elle m’a rattrapé parce que, dans ma terreur – ne jugez pas – j’en avais oublié comment me téléporter – ne jugez pas non plus.
Comment, je ne vous ai jamais raconté l’histoire de l’oie ? Je suis sûr que si. Mais sinon, la voici en résumé : il y avait une oie, elle m’a couru après, elle m’a rattrapé, fin. Je suis toujours vivant, traumatisé, mais vivant. C’est tout ce que vous avez besoin de savoir.
Retour au présent si vous le voulez bien.

- Parfait. N’hésitez pas à me faire part de difficultés rencontrées dans votre vie si besoin.

Justement, cette oie… Non je blague. Si Mrs Mystery apprend cette histoire un jour, je m’exile en Alaska et devient chasseur d’ours. Ou d’oursons. Mais comme ils sont trop mignons, je ne chasserai probablement rien. Et je mourrai de faim et de froid, seul.
Tout ça pour une oie.
J’acquiesce à l’intention de Mrs Mystery. Si un problème se profile, je viendrai. Si ce problème n’inclut pas d’oie. Vous savez quoi ? Si ce problème n’inclut pas d’animaux tout court, en fait. Parce que je ne vous ai pas non plus raconté l’histoire du lamantin, ni celle du perroquet qui passait son temps à répéter « musculoskeletal, musculoskletal, musculoskletal, musculoskletal, musculoskletal, musculoskletal, musculoskletal, musculoskletal, musculoskletal, musculoskletal ». Par session de 10, tout à fait. Des fois il lâchait un « diplodocus squalala». Je l’ai traité de tanche. Il n’a pas apprécié.
Et la suite de cette histoire sera pour une autre fois.
Retour au présent à nouveau et nous ne parlerons plus d’animaux de la journée si vous le voulez bien. Même si vous ne le voulez pas, en fait.

-Rien pour l’instant, mais je voulais être sure de votre désir d’y prendre part si j’avais besoin de vous. Il y a autre chose…

J’ai embrayé sur Luka sans enregistrer la fin de sa phrase, pardon Mrs Mystery, j’avais besoin de savoir.

- Oui, Orpheo – je ne sais ni où ni quand exactement – l’a capturée. Ils me donneront les renseignements dans les plus brefs délais afin que je puisse aller la voir et décider quoi faire. Tout le monde ici s’inquiète pour elle…

Cette nouvelle me soulage d’un coup. Elle est revenue. De force, certes, et je ne sais pas dans quel état. Mais elle n’est plus entre les griffes des Cross et c’est déjà beaucoup. Je n’entrerai pas dans le débat de si on avait ou non le droit de l’enlever à sa mère. Pas tant pour respecter la volonté de sa mère, mais plutôt pour respecter celle de Luka. Mais est-ce qu’elle-même était parfaitement sûre de ce qu’elle voulait et parfaitement consciente de tout ce qui se jouait, ce n’est pas sûr.

- D’accord, merci pour ces nouvelles. Je m’excuse de vous avoir interrompue, vous vouliez me parler d’autre chose ?

J’ai toujours un peu peur quand on me dit qu’on veut me parler de « quelque chose ». Tout peut se cacher derrière ce « quelque chose », et c’est bien là le souci.

[HRP : J’ai placé Lamantin, musculoskeletal x10, diplodocus, squalala et tanche. Je veux 2 points rp en plus pour ce combo. Voilà *sort*. Blague à part, si tu n’as pas assez de matière pour répondre n’hésite pas à me le dire !]

Il y a poisson sous caillou

Fascinant, la façon dont la plupart des gens de moins de 170 ans s'auto-rajeunissaient automatiquement en sa présence. Parfois, Pandora oubliait un peu qu'elle représentait une telle figure d'autorité. Puis cela lui revenait tout d'un coup, lorsqu'elle faisait face, par exemple, à un Takeji Kido. Il n'était probablement pas le plus mature de tous les professeurs du Mystery, ni de sa génération, ou en tous cas, pas celui qui se prenait le plus au sérieux, et pourtant, la façon dont son ton, son intonation et son attitude changeaient lorsqu'il était en sa présence était flagrante.

C'en devenait presque comique. Notamment en cet instant, ce moment précis, un peu grave, malgré tout, car il s'agissait bien d'une de leurs orphelines disparues. A cet instant où le jeune japonais venait de'entendre de la bouche de la vieille femme la réponse à sa question quant à la situation de Luka. C'était lui qui avait posé la question, mais la directrice avait, bien entendu, était ravie de le lui répondre. Il avait tout à fait légitimement le droit de savoir. L'équipe du Mystery Orphanage était une famille, finalement.
Cela n'avait pas toujours été le cas, il y avait eu des époques durant lesquelles Pandora Mystery n'accordait pas toute la confiance qu'elle pouvait avoir en son personnel actuel. Tout dépendait des personnes recrutées, de l'ambiance. De l'époque.

Les temps présents étaient durs, oui, mais ces dernières années, la vieille sorcière avait eu la chance de recruter des gens dont elle pouvait sentir la bonté d'âme et la droiture. Ce n'était pas le l'empathie, non. Simplement de l'expérience, à présent, toutes ces années à côtoyer des humanoïdes, qu'ils soient sorciers, humains, ou mêlés. Elle savait faire confiance à ses instincts. En ayant parfois conscience qu'elle pouvait être vieux jeu, et avoir des préjugés. La première fois qu'on se rendait compte de ce genre de chose, c'était dur. Ça montrait qu'on était vraiment âgé. Nous qui nous étions crus invincibles, révolutionnaires, les plus avancés, les maîtres du monde -une pensée pour Maurice et leurs conversations interminables, entre deux épisodes charnels lui arracha un sourire furtif-.

Takeji donc, faisait partie de cette petite famille, la plus recomposée, la plus reconstituée de toutes. Et une une petite fille, une petite sœur avait des ennuis. Elle lui avait donc répondu, comme elle avait pu. Et lui s'était excusé de l'avoir interrompue, après l'avoir remercié plus poliment qu'un orphelin à qui elle aurait annoncé qu'il pouvait finir le cookie qu'il avait chapardé dans la cuisine. Elle sourit donc de nouveau, un peu amusée, mais suffisamment discrètement pour que le jeune homme n'aie pas l'impression qu'elle se moquait de lui. C'était adorable, de voir un exorciste dans sa vingtaine s’aplatir tel un gamin pris en faute. Elle ne pourrait s'empêcher d'en jouer, au moins un peu. Le sujet qu'elle voulait, à l'origine, aborder, était d'ailleurs tout à fait propice à ce genre de situation. Elle lui répondit donc :

-Ne vous excusez pas, c'est normal. Je devrais aborder le sujet de Luka lors de la prochaine réunion du personnel, d'ailleurs, merci de m'y faire penser. En parler aux orphelins pourrait également être judicieux, afin de couper court à toute rumeur.

Elle soupira légèrement. Il lui était douloureux de penser à cette petite fille qu'elle avait élevée, et qui était presque devenue une adulte, une adulte enfermée, tiraillée entre deux mondes, deux familles. Parfois, un orphelin ne l'était pas complètement. Parfois, les idéologies des adultes venaient déchirer les enfants.

Mais là n'était pas le sujet. Ce qu'elle voulait aborder avec son employé était beaucoup plus léger, et d'ailleurs beaucoup moins professionnel. C'était d'ailleurs limite, pour n'importe quel patron, de s'avancer sur ce terrain. Mais il était assez admis que le Mystery Orphanage ne respectait pas exactement ce genre de distances, car une dynamique plus familiale que professionnelle y régnait.
Pandora se trouvait certainement blessée dans son orgueil de vieille femme s'il refusait de lui répondre, mais en soi, il avait tout à fait le droit de garder le silence.

- Je voulais simplement vous demander comment se déroulait votre vie personnelle depuis que vous êtes installé à l'orphelinat, comment vont les amis, les amours...

Elle souriait d'un air gai, ayant quelque peu retiré le costume de directrice pour passer celui de grand-mère un peu rêveuse, un tantinet excentrique. Quoi de plus beau comme endroit qu'un potager pour parler de l'amour, pour passer pour une vieille folle avide de commérages ?

Elle se garda évidemment bien de dire au jeune Kido qu'il avait le droit de garder le silence, histoire de voir si son autorité professionnelle et son grand âge faisaient autant d'effet dans cet autre contexte.

We are on the verge of war, one that I just admitted to be ready to tackle, and yet here I am feeling like a child. Do not get me wrong, Mrs. Mystery is a very impressive woman. She scared me so bad on my job interview I had to lock myself in my hotel room right after we finished – yes I teleported straight into it – and could not come out for a couple hours. What did I do you ask? Well, I spent that time reminscing of all the foolishly foolish foolishness that my mouth felt like spewing during that interview. Still don't understand how I got the job, by the way. And how I did not get fired after the blackboard incident on my first day.
No, I will not explain what the blackboard incident was. No one should know. I will take it to my grave. Stop asking.
As for what nonsense I did say during that job interview, I honestly can't recall. You can't expect me to remember all the things I babble on in a day. My head would explode.

A-ny-way. Back on track, please. Mrs. Mystery says that we should tell the orphans about Luka and I nod in answer. Yes, that would be a good idea. Many were worried about her, as they grew up with her and she is family, like anyone else here. Maybe it will even manage to bring back some happiness into them, what with that war thing looming over the horizon. Even I do not manage to be as cheerful as usual, lately.

I feel the change in the atmosphere before I see it. The corners of her eyes start to crinkle, a smile creeps on her face and I find myself eyeing her warily. What now. Why do I feel like I will not like whatever she will say next?

”I simply wanted to ask how was your personal life going since you first came to the orphanage. How are friends, love life...”

I choke on my own spit upon hearing the last words, coughing like I'm about to die. Which is exactly the case, I'm about to die of embarrassment. I'm pretty sure my face is red, though maybe I can still blame that particular reaction on my coughing fit. Is it rude if I teleport far, far away right now?
Oh god, why does it look like she knows? She does, doesn't she? We've been nothing but the paramount of discretion! Who told on us? I want names, right here right now.

Getting myself back under control, though still with some suspiciously red cheeks that I can still feel burning, I look back at her face. Her still smiling face. I am over twenty years old for God's sake, why do I feel like a child caught with their hand in the cookie jar? For the record, I never got caught. Ask my mom. She will tell you.

”I'm sorry,” I pipe up, voice embarrassingly high even for me. What am I even apologizing for. ”It's the flowers, pollen you know ?” I add, vaguely gesturing around us with one hand.

What flowers are you talking about, Kido. There's none. Now would be a very, very good time for the ground to open up, swallow me and spit me back into hell where I belong. I mean, for sure this conversation cannot be happening to someone blessed by the heavens. So hell it is. Yup, good old burning hell. At least they got barbecue. Not that I am in any hurry to find out what it is exactly that they like to bake in their blazing furnaces.
I have to answer Mrs. Mystery's question, don't I. There is no escaping this one.

”Life is good, thank you. I – er... Love life too, I guess. How is yours?”

Oh my god, I can't believe what I just said. Hell, now would be a very good time to call me back among your minions.

My dear, love is a far more dangerous motive than dislike.

Pandora was more than pleased to see the look on Takeji's face as she asked a very personal question. He would have been 100% entitled to say that it was none of her business, since it was his private life and being her boss and being old did not give her an extra right to sneak into those subjects like a weasel. He would have been.

But he did not seem to notice.

So Pandora just let the young japanese man melting before her eyes while coughing as if being about to take his last breath -if there were a last breath to breathe at all- and remained incredibly calm.
She smiled and after a few seconds, she lay her hand on her employee's shoulder while showing him a worried face.

- Are you alright Mr Kido ?

He apologized, his face red like poppies on a summer day. Talking about flowers. The exorcist took it upon himself to blame them for his weird reaction. Pollen, he said. In February. Alright. The witch let a smile crack at the corner of her lips.

- Of course, she said, her calm tone somehow letting him know that she did not believe a word coming out of his mouth.

She had always liked to embarass generations of yound people by asking them inappropriate questions. She was not so shameless that she would ask about sex lifes though. However, it had already happened that she just knew some orphan kid was gay, and they thought she would actually care, be angry, or shocked. The coming outs were pretty embarassing. And funny. And in the end, sweet. Because everyone was just happy and ok. They were just themselves. And that made her happy.

As for Takeji Kido, she was not sure if he was into men. He could have been. With Mr. Takahata for instance. But there were more of a bromance vibe with those two. Actually, Mrs Mystery shipped him with Shybaï Artissa, the art teacher. Yes, Pandora had ships whithin the Orphanage. Within Orpheo too, for that matter. It just made life taste more... Enjoyable. Sometimes, she pitied adults for taking themselves so seriously. Why be around so many peoplen if it was not to enjoy knowing about their lives ? And maybe, imagine a little what they were up to, what their hearts secretely desired ?
She did not arm, after all. She just liked stories. And people. Gossip, actually.

The young teacher was done coughing frantically and now looked like he was preparing a correct answer for her. She was actually very curious to know what he would come up with. Anyway, he could not rely on trying to look relaxed and chill. Something was definitely going on. Pandora really hoped she would learn about it soon. She hoped it was Miss Artissa. They'd look really cute together. She saw them riding Blow and Snow White together. It had moved her old heart a great deal.

He didn't contradict her. Said that life was good, love life as well. He "guessed". And then he asked about hers. That was about the best thing the had heard in YEARS. Someone genuinely asking about her love life.
Pandora'as lips twisted a little, before she burst in an actual, big laugh. She wised. She wished she met someone she could fall in love with. She wondered if she would feel guilty about Alfred. She probably would. But would also probably be able to enjoy love, again. It would never be as intense as with her husband. Or Maurice. But it would be something.
Unfortunately for her -and for Takeji, some gossip about the director he wouldn't get- there was nothing to report on that side. She smiled frankly towards the young man and said:

- Oh, that's a good one. I mean, not that it would be totally impossible, but, seriously, I haven't met an interesting man in my ages in years. Or if they actually are witty and fun, they're married, you know. But that's alright. I've got enough love here from the children. The small ones and...the big ones.

She winked and then went on:

- As for your life here and your love life in particular, I'm happy you're enjoying it. I hope I'll have the chance to meet the lovely person you might be sharing your life with.

The big clock in the hallway rang. It was runed to being heard within the whole Orphanage -except where the babies where sleeping, of course- including outside. It was time for some lessons. It meant they would both have to go. Pandora was to teach some healing with Josh Stewart and then go for some paperwork in her office. She slightly bowed her head to Takeji with a mischievious smile and said:

- Oh, it's eleven already. Dear God, we've got to go. It was very enjoyable talking to you Mr. Kido. I hope we'll be able to catch up on this lovely conversation later.

She did not only hope, she would make sure there would be another conversation, in time. For now, duty called. She loved her work. Especially being a boss to such funny and sweet employees.