J'ai passé une nuit que je ne saurais qualifier. Agitée peut être. Et pourtant, il n'y a pas eu de cauchemars, ni de rêves pour me déranger. Résultat, maintenant, je me réveille sans trop savoir où je suis et je me passe une main dans les cheveux. Emmêlés. Encore plus qu'à l'accoutumée au réveil. Je suis encore fatigué alors que je me suis endormi la veille relativement tôt.
Bon. Ça va jouer sur le moral d'entrée de journée, et pas de la bonne façon tout ça, si je n'y fait pas quelque chose.
Et je déteste être de mauvaise humeur, parce que ça me fou encore plus en colère. C'est un cercle vicieux où je m'enfonce tout seul.
Allez debout! J'ouvre les rideaux, puis les volets et me retourne. Pour jeter un regard désespéré sur mon lit où plus rien n'est à sa place. Ah, sauf un coussin qui est... en équilibre précaire sur le bord du lit. J'ai vraiment dormi comme ça?
Je refais le lit, et tout le bazar qu'il faut faire le matin. Après m'être envoyé de l'eau sur la figure, je me sens déjà plus frai.
En revenant dans la cuisine, j'aperçois ma guitare, sagement posée près du canapé dans la pièce d'à côté.
Elle me fait signe.
Si si, je vous jure, si elle pouvait bouger, elle serait en train de remuer.
Et c'est l'illumination. J'ai soudain très envie de jouer de la musique. Oui ok, j'ai toujours envie de jouer de la musique, mais quand même. Je jouerais bien du piano, mais je n'en ai pas, et je n'ai pas envie d'aller dans le salon au piano. Donc je vais attraper ma guitare et aller me balader.
Comprendre se téléporter quelque part avec.
Un coin tranquille... J'ai cru entendre parler d'un lac dans le coin, et je me souviens l'avoir vaguement aperçu une fois. Mais je n'y suis jamais vraiment allé.
Je fini les deux trois trucs qu'il me restait à faire, retrouve l'étui de la guitare et la met dedans. Je ne prend pas la peine de vérifier si j'ai une partition qui traine dans la poche de devant, de toute façon je connais suffisamment de morceaux pour entrainer mes doigts. Allez, on est partis. Je verrouille ma porte de l'intérieur et me téléporte en dehors de l'orphelinat.
Niark niark niark, même pas passé par la porte.
Après un bon moment de marche et un peu de téléportation -parce que je peux pas vivre sans-, j'arrive à destination.
Le lac est magnifique et la surface brille légèrement sous le soleil. Pour un peu je piquerai bien une tête. Mais y'a pas moyen que je ruine ma coiffure dès maintenant. En fait, y'a pas moyen que je me retrouve mouillé tout cours.
Bon, Takeji pose ton derrière quelque part et sors la guitare. Mon regard est attiré par un arbre pas trop loin ni trop près de la surface du lac. Il n'a rien de spécial, mais j'aime la forme de l'ombre qu'il projette sur le sol.
Donc à partir de tout de suite il s'appelle l'arbre.
Il est pas mignon son surnom?
Je vais donc m'assoir au pied de mon nouveau copain l'arbre, et je sors ma guitare pour commencer à gratter deux trois notes dessus. Rapidement, je commence à enchainer des accords et à chantonner par dessus une mélodie inconnue, que j'invente au fur et à mesure. Tiens, je l'écrirais bien celle là. Mais aucune chance que je m'en souvienne une fois que j'aurais un crayon et du papier. Bah, tant pis.
De toute façon, je suis trop bien ici pour bouger.

De l'eau sans sable? Un lac? Hum...

C'est les vacances. Les vacances tant attendues. Et pourtant, cette matinée-là, je me lève comme si je partais au boulot. Animé d'une certaine envie de liberté et de balade, je m'habille soigneusement, d'un pantalon de toile noir et d'une chemise bleue. Au moment de passer devant la glace, je remarque que mes cheveux sont dans un ordre complet. C'est tellement rare que j'ai envie de pleurer de joie.
C'est tellement rare que je finis par devenir suspicieux. Attrapant ma brosse, je me l'enfonce dans le crâne. Elle tombe parfaitement. Aucune accroche, aucun nœud. C'est pas normal, non c'est pas normal. Enfin... je soupire.
Descendant la main dans les cheveux (oui je suis choqué, vous imaginez pas la galère à avoir des cheveux bouclés), je passe dans ma cuisine et fout de l'eau dans la bouilloire.
Puis, s'entame une série de petites besognes. Prendre du lait, des aliments pour diverses animaux, et tout mettre dans des gamelles.
Ouvrant ma grande porte fenêtre qui se trouve à l'arrière de la maison, je déclare mentalement :

-La nourriture est là.

Aussitôt, une petite exclamation retentit à mes oreilles. Un sourire fend mes lèvres lorsque je vois mes trois amis arriver. Un chat, un furet et un écureuil. Des habitués de la maison dirons-nous. Je rentre à l'intérieur, laissant la porte ouverte.
Je sors la Ricoré tandis que mes petits amis de la nature se servent tout naturellement dans leur gamelles. Saisissant un bol, je prend l'eau et met la Ricoré par-dessus. Après avoir bien remué, je me dirige vers les bestioles à quatre pattes. Chaque matin, c'est la même chose. Sauf que j'ai moins de temps à leur accorder en période de scolarité. Mon bol à la main, je caresse le chat. Tiens d'ailleurs, voici leurs noms : Mokkun, le furet, Rin le chat et Hiro l'écureuil.
Donc! Je vous abrège ce qui suivit. Hiro rentre chez lui, car il ne vient que pour manger. Quand à moi, je finis ma toilette, je fais la vaisselle et passe un peu de temps avec mes amis. Je n'ai pas d'animal de compagnie, mais j'ai des amis dans toute la forêt.

Rin et Mokkun décident de m'accompagner au lac, puisque j'ai une envie folle de sortir aujourd'hui. De toute façon, à cette heure matinale, il n'y a personne. Je prends ma guitare sèche, du papier de musique et un crayon, et fourre tout ça dans un pochette. L'inspiration me vient dans cet endroit en général. Mokkun me saute sur l'épaule, comme à son habitude et s'y endort. Lorsqu'il fait froid, c'est une bonne écharpe, mais quand il fait chaud, on transpire facilement. Mais ses mauvaises habitudes sont installés et je n'ai guère le choix à présent.

Me dirigeant vers le lac, j'entends qu'on joue des notes de musique. C'est joli. Je plisse les yeux et perçoit un homme adossé à un saule, tout près du lac. Finalement, je ne suis pas seul. Faut-il congédier mes amis? Non. Finalement, je m'approche de lui. Il ne m'a pas entendu. Je pose ma main sur l'arbre, juste au-dessus de lui.
Pas de doute, c'est lui. Toujours dans la lune.

-Bonjour Takeji. Je lance.

Les notes viennent toutes seules et je ferme les yeux. Je suis inspiré aujourd'hui. Ou peut être que c'est le lieu qui veut ça. Il n'y a personne, tout est calme et il fait beau.

-Bonjour Takeji.

AH! Je sursaute, ferme la bouche, ouvre les yeux brusquement et fais un horrible accord en grattant trop fort et n'importe comment les cordes sous l'effet de la surprise. Aie aie aie, mais ça fait mal aux mains en plus!
Qui a cru que ça serait marrant de faire ça dès le matin? Que je le lance dans le lac. Moi aussi je veux m'amuser.
En même temps, y'a pas trente six milles personnes qui m'appellent par mon prénom et qui ont une voix aussi grave et calme. Je prends une inspiration pour calmer mon agitation intérieure.
Je relève la tête et fixe Ren en plissant les yeux. Il est tranquillement appuyé à l'arbre. Tu lui as demandé la permission?
Tu vas voir, il va te faire un croche-patte avec ses racines. Et toi tu vas faire plouf.

- Tu l'as fait exprès hein?

Il a un don pour me prendre par surprise ce type. Tiens, c'est quoi sur son épaule? On dirait... Un furet? Ou un animal du genre...
Je lève un sourcil.

- Bonjour quand même. J'ajoute en pointant du doigt son épaule: tu nous présente?

Il ne se contente pas de se transformer en boule de poil géante, il s'amuse aussi à se balader avec des boules de poil miniatures.
Remarquez, ce furet a l'air adorable, pas étonnant qu'il aient fait ami ami. Tiens, il y a aussi un chat qui se balade avec eux.
Ha ha, je l'avais dit, sa forme de panthère n'est qu'un gros chat. Une peluche. Et il se balade avec sa tribu.
Faut pas que je lui dise, il va montrer les dents.
Je finis par poser la guitare contre l'arbre avant de me relever. Parce que lever la tête ça va bien trente secondes, mais à force ça fait mal au cou. Je m'étire au passage.
Il va falloir que je m'éloigne de la surface du lac avant de tomber dedans. Si je fini dedans... C'est Ren qui prendra héhéhé.
Parce que maintenant qu'il est là, si je tombe ça sera forcément de sa faute. Je ne tombe pas tout seul dans un lac.
Qui a dit menteur?

Et le soleil scintille à la surface du lac... y'a pas de soleil? Merde.

Je lui ai fait peur. C'était pas vraiment mon intention... M'enfin, c'est très bien comme ça. Un magnifique accord dissonant sort de sa guitare. Ça casse un peu le reste du morceau.
Il me regarde en plissant les yeux. Y'a pas vraiment de soleil, mais bon, si ça lui permet de mieux voir. En plus, comme ça il ressemble encore plus à un asiatique.

-Tu l'as fait exprès hein?

Non, pas vraiment, mais je suis quand même fier du résultat. Gardons ça pour nous. Il lève un sourcil.

-Bonjour quand même. Tu nous présente?

Ah oui, j'avais complètement oublié que les animaux me suivaient encore. J'acquiesçai.

-Voici Mokkun, dis-je en tapotant sur le furet, qui laissa échapper un râle presque inaudible. Et Rin, le chat. Ce sont deux femelles.

À vrai dire, mon don m'était plutôt utile, après tout. On peut discuter avec les animaux, ressentir leurs émotions et nous rappeler à l'ordre quand c'est l'heure du repas. Combien de familles au monde aimeraient comprendre ce que leur chien/chat/hamster ou autre dit dans notre dos ? Eh bien, avec mon don, c'est réflexion faite.

-Dis-moi, c'est plutôt rare de te voir matinal. De mon côté, j'ai l'habitude de venir ici pour composer, mais il n'y a habituellement personne.

Un coup du hasard? De toute façon, je m'attends à tout maintenant.
Dirigeant mon regard vers le lac, je remarque qu'il est parfaitement calme aujourd'hui. Pas de vent, donc pas de vagues, me direz-vous. Pourtant, le vent souffle un peu. J'aime cet endroit, car il me rappelle le lac de ma grand-mère côté paternel, derrière sa résidence. D'ailleurs, il est peut-être temps que j'aille la voir, pendant les vacances, car c'est l'une des seules avec qui je garde un lien fort.
Oui, je pense y aller.
Quoiqu'il en soit, concentrons-nous sur le présent.
Takeji s'est levé. Inutile de sa part, puisque je m'assois à ces côtés. Automatiquement, Mokkun descend comme une carpette sur mon genou droit, et se roule en boule, tandis que Rin se couche tranquillement à mes côtés, la tête aux aguets, le regard perçant et les oreilles panoramiques. Je la caresse tranquillement, doucement. Elle finit elle aussi par s'endormir. J'invite Take à se rasseoir.

-Qu'est-ce que tu faisais ici? Lui demandai-je en sortant mes feuilles volantes, et en les fixant solidement aux attaches de la pochette.

Tournant mes yeux vers lui, je remarque qu'il a ramené sa guitare. Je vois que je ne suis pas le seul à apprécier cet endroit finalement.

Il acquiesce et présente:

-Voici Mokkun, il tapote sur la tête du-dit Mokkun. Et Rin, le chat. Ce sont deux femelles.

J'ai une remarque stupide et pas marrante, que je n'ose même pas me faire à moi même. Donc on va passer à la suivante, qui est dotée du même humour stupide -c'est le mien pas touche!- mais que je veux bien partager avec moi même.
Oui, moi et moi allons bien, merci pour nous.
... Je disais donc, j'aime bien Mokkun. Rin aussi bien sur, mais Mokkun... Ça me rappelle le japon.
Aaah, mal du pays Takeji? Peut être bien. Nan, en fait je suis bien ici. J'irai passer le bonjour à mes parents un jour ou l'autre dans un avenir plus ou moins proche. Évidemment il faudra prendre en compte ma condition physique et...
Ouais bon ok, je suis pas prêt d'y retourner. De toute façon le Japon c'est trop loin. Je devrais peut être arrêter de chercher des excuses hein... Je n'ai même pas de vraie raison pour ne pas y retourner en fait, je suis juste en train de faire le chieur.
Comme d'hab. Donc je suis en pleine forme! Ha, j'ai récupéré de ma nuit pourrie, je suis trop fort.

-Dis-moi, c'est plutôt rare de te voir matinal. De mon côté, j'ai l'habitude de venir ici pour composer, mais il n'y a habituellement personne.

Traite moi de marmotte aussi pendant que tu y es hein.
Oui, c'est bon! J'avoue, si rien ni personne ne me réveille, je dors. Jusqu'à ce que je me réveille tout seul. Et ça peut aller loin. Les marmottes sont des animaux qui ont tout compris à la vie, je m'en vais faire une demande de conversion. Humain vers marmotte, vous croyez qu'ils vont dire oui?
Allez, qu'un seul ose dire qu'il n'aime pas dormir. Dans la seconde qui suit il se fera assommer, on verra si il n'aime pas dormir héhéhé. Takeji, couché.
Ren s'assoit.
Ok. Il le fait exprès hein?
Mokkun glisse sur son genou pour se rouler en boule -j'essaierai le roulage en boule un jour, pour dormir- tandis que Rin vient se coucher plus posément à ses côtés.
Et l'animal Takeji va venir se rassoir au pied de l'arbre. Ha ha, tu es bien entouré Ren.
D'ailleurs il me fait signe de m'assoir tandis qu'il caresse Rin.
Oui maitre.
Attendez, rayez ça. Je n'ai PAS pensé la ligne du dessus. A force de délirer sur la tribu d'animaux et de m'auto-traiter d'animal, voyez où ça mène. L'incident est clos. Une nuit de non-sommeil, ça ne me réussi pas. Tiens, le chat -Rin hein, l'autre chat déguisé en humain, c'est Boule de poil, mais il ne le sait pas encore- s'endort aussi. C'est une conspiration? Nan parce que moi aussi j'aimerais bien dormir... Mais je n'irai pas demander à Ren ce qu'il leur a fait boire. Des fois que ce soit un truc bizarre. Takeji, tais toi.
Il a parlé de composer? Hmm, c'est vrai que l'endroit s'y prête. En témoigne mon accès d'inspiration tout à l'heure.

-Qu'est-ce que tu faisais ici? Dit-il en sortant tout un tas de feuille et en les attachant à une pochette que je remarque seulement.

Faisais et ferais toujours si tu ne m'avais pas coupé dans mon élan. Mais je t'aime quand même ne t'en fait pas. Je lui souris largement -mon premier sourire de la journée! Il est quelle heure?- me rassois, et attrape ma guitare.

- Je jouais pour l'arbre là. Un peu plus et il allait se mettre à bouger. Mais maintenant il y a trop de monde, et il fait son timide.

Ha ha! J'ai toujours voulu la sortir celle là.
Ok, je l'ai inventée sur le coup. Notez l'inspiration et la recherche d'idée.
Ren se prend sur la tête absolument toutes mes idées stupides. Le pauvre. Bon nan pas toutes, elles sont trop nombreuses. Mais il en a prit un joli paquet depuis qu'on se connait. D'ailleurs à le voir me fixer, je pense qu'il attends une phrase un poil plus sérieuse.

- Pour ta santé mentale, considère que tu n'as pas entendu ce qui venait après "je jouais". Tu veux faire un duo? Ou tu vas bosser sur un morceau?

Je lui jette un regard malicieux et un sourire qui sous entendent clairement "tu m'auras sur le dos même avec la deuxième option".
Bon nan en fait. Si il choisi de bosser dans son coin sur un morceau, je ne le dérangerai -peut être- pas. J'essaierai de dormir tiens.
Sauf si il me dit d'être sage.

Mokkun et sa flemme ardente.

- Je jouais pour l'arbre là. Un peu plus et il allait se mettre à bouger. Mais maintenant il y a trop de monde, et il fait son timide.

Co... Comment ça? Euh, Takeji ça va bien? T'a pris quoi au petit-déjeuner? Tu veux que je t'emmène à St Anne? On va te faire une cure de désintoxication. On va te soigner, t'inquiète pas.
Nan nan, plus sérieusement. Je vois que tu n'as réellement pas grandi. Ah... Que doivent penser tes élèves de toi?... Franchement. Ou bien peut-être ne te lâches-tu que sur moi? Si c'est le cas, tu vas passer un quart d'heure très mouillé... au fond du lac! Gardons ça en réserve pour le moment opportun.
Mokkun ne bouge que pour respirer, et Rin ne lève la tête que par moment, qui finissent inexistants, car elle est plongée dans les rêves.

- Pour ta santé mentale, considère que tu n'as pas entendu ce qui venait après "je jouais". Tu veux faire un duo? Ou tu vas bosser sur un morceau?

Je devrais oui... Et toi aussi tu devrais mesurer tes paroles de temps à autre, ça ne peux que te faire du bien. Enfin...

-Hum, je pense bosser un peu... Après le duo, si tu veux, mais je suis venu en majorité pour écrire. m'excusai-je.

et, sans attendre de réponse quelconque lui venant en tête, je me mets à écrire. Hum, l'appétit vient en mangeant, et c'est donc à force d'écrire n'importe quoi que les paroles viennent.
Hum.. voilà. J'enchaîne avec quelques notes de musique. J'essaye de faire entrer mes paroles en chantonnant l'air sur la mélodie à la guitare. Ouais, mais on peut faire mieux.
Je grattouille les cordes et la patte de Mokkun se pose sur l'une d'elle.

-Qu'est-ce que t'as?
Tu fais trop de bruit.
-Comme à chaque fois que je viens ici.
Mais là, c'est trop.
-Tu n'aimes pas la musique?
Si, mais quand c'est bien chanté.
-Je m'entraîne, c'est normal.
La ferme, vous deux. lance Rin.

Je laisse échapper un petit rire et montre Mokkun à Takeji. Il n'a pas l'air sûr de lui, et je commence par lui demander :

-Tu n'aimes pas les animaux? Tu sais, il ne te mordra pas. Pas vrai?...
Humpf, il a pas intérêt à me chatouiller.
-Mokkun...

Il se contente de faire sa tête de blaireau et ne bronche pas lorsque je le soulève dans mes mains.

Ha ha, il a presque l'air désespéré.
Je suis pas un cas perdu, hein? Chut, je ne veux pas entendre la réponse.

-Hum, je pense bosser un peu... Après le duo, si tu veux, mais je suis venu en majorité pour écrire.

Ne t'excuse pas Ren, c'est parfait comme ça. J'aurais même mon duo, c'est pas beau tout ça? Le voilà déjà parti pour écrire et il ne s'occupe plus de ma présence. Bon, alooors... Que vais je faire pour m'occuper...? Je vais forcément trouver un truc à faire, parce qu'il y a toujours quelque chose à faire, même quand on a l'impression qu'il n'y a rien.
J'entends Ren qui gratte sa guitare en fond. Je vais éviter de toucher à la mienne en même temps. Revenons à cette histoire d'occupations... C'est un lac ici. Donc, selon toute logique -c'est à dire la mienne- je devrais m'occuper avec de l'eau. Mais il n'y a pas moyen que j'aille dans l'eau. Si Takeji ne va pas à l'eau, l'eau viendra à Takeji, héhéhé.
Tiens il n'y a plus de guitare? Je relève la tête pour voir Ren qui fixe Mokkun, l'air en grande discussion avec l'animal.
Soit il est atteint, soit il est capable de communiquer avec. Le connaissant, c'est plutôt la deuxième option. Intéressant. Il rigole doucement et relève la tête vers moi en me montrant le furet:

-Tu n'aimes pas les animaux? Tu sais, il ne te mordra pas.

Pourquoi j'ai l'impression que ce n'est pas l'avis du furet? Enfin bref, j'ai rien contre les animaux moi. C'est plutôt l'inverse qui a tendance à se produire. Ren le soulève dans ses mains. Il attendant que je vienne? Je n'ai qu'à me pencher un peu et tendre le bras si je veux l'atteindre. Ok.

- Il est mignon.

Je souris et me penche vers le furet pour lui faire une petite caresse sur le haut de la tête. Je ne sais pas ce qu'il en pense, mais je n'ai pas l'intention de le découvrir et je me recale contre l'arbre en faisant signe à Ren de continuer ce qu'il faisait, et il repose le furet sur son genou.
Alors, mon eau. Héhéhé, il est temps de jouer avec mes pouvoirs. Enfin, "pouvoirs", c'est vite dit. Je suis capable de jouer avec les éléments. Mais le problème, c'est bien que ce n'est que pour jouer. Parce que si je venais à essayer de me défendre avec... Eh bien, ça serait pour faire rire l'ennemi quelques secondes. Il n'y qu'avec l'électricité que j'ai assez d'affinités pour penser à "attaquer".
C'est mon maitre qui m'a enseigné l'usage des divers éléments. De toute façon c'est lui qui m'a tout enseigné, sauf la musique.
Je suis capable d'allumer avec difficulté une bougie sans rien. Super utile hein? Surtout maintenant que plus personne n'utilise les bougies... C'est ce que je répétais à mon maitre qui s'obstinait à essayer de me faire manier le feu. Et il répondait toujours "c'est parfaitement inutile hein? Donc parfaitement indispensable. Allume moi cette bougie ou je t'enferme avec elle dans une cave bien noire. Tu vas voir si tu n'auras pas envie de l'allumer. Imagines qu'il vienne cette idée à l'un de tes ennemis, tu me remercieras".
Quelle est la probabilité que je me fasse enfermer par un ennemi dans une cave avec une bougie? Rien, nul, nada. Ce vieux est dingue. Plus barré que moi. En fait, je dois tenir de lui. Bref, le feu ne nous intéresse pas aujourd'hui. Le vent non plus. De toute façon, devinez ce que je sais faire avec le vent?
Éteindre la bougie, bingo. Et deux trois autres trucs tout aussi inutiles. Je passerai sous silence ce que je fais avec la terre, et je vais passer directement au chapitre 4: l'eau.
Là aussi c'est parfaitement inutile, mais plus amusant que la bougie. Regardez.
Je me concentre en fixant le lac. Petit à petit, une petite quantité d'eau pas plus grosse que mon poing s'élève de l'étendue d'eau et commence à flotter, en laissant tomber quelques infimes gouttelettes. Tada! Mais ce n'est pas tout.
Je continue à me concentrer pour amener la boule à hauteur de mes yeux et commence à la modeler. Une gueule, un corps allongé, des ailes, des petites pattes... Et voilà un petit dragon. Il est mignon hein?
Je m'amuse à le faire flotter autour de l'arbre puis le fait voler devant moi, sans jamais un geste de ma part. Je ne fais que sourire et le suivre des yeux.
J'irais bien embêter Ren avec, mais je vais éviter pour le moment. A dire vrai, je ne sais même pas ce qu'il fait, bien qu'il soit à moins d'un mètre de moi. Ah, le furet ouvre un oeil. Puis deux. Il regarde avec intérêt le petit dragon d'eau qui continue à s'épanouir gaiement dans l'air. Euh... Bah, si le furet bouge, ça ne dérangera pas Ren non?
Je fais signe au furet avec la tête de l'animal magique.
Mokkun relève la tête et fini par descendre avec précaution du genou de Ren. Je descends le dragon vers le sol et le furet vient à sa rencontre.
Il commence à le renifler et à tourner autour avec curiosité. Je ris doucement.
En quoi vais-je changer le dragon? Ou alors je lui fait un ami, mais je ne suis pas sûr d'arriver à maintenir les deux.
Ma maîtrise de l'eau est très limité hein?
Je fais plus avec l'électricité, mais tant qu'à faire, je préfère l'utiliser avec une source électrique à côté. Je fais des trucs bien plus impressionnants de cette manière héhéhé. Mokkun essaie d'attraper la queue du dragon, qui chaque fois se déforme sous son poids pour réapparaitre dès qu'il recule. Je souris. Voyons voir... Allez, j'essaie un deuxième.
Je prends de l'eau, et je la forme. Cette fois c'est un oiseau qui va voleter vers le dragon et Mokkun.
Ouh, c'est déjà plus dur à maintenir. Je me concentre vraiment. Il suffirait d'un rien pour tout briser.

Respire, mon pote.

- Il est mignon.

Ha, ha. Un peu plus et Mokkun mordait. Il a horreur qu'on utilise ses adjectifs pour le décrire. c'est un animal fier et intelligent. Alors mignon, adorable et tout ceci, c'était comme l'insulter.
Je fis fis de ses jurons et fermais mon esprit pour ne plus l'écouter proférer ses injures que lui seul comprenait, afin de me concentrer sur ma tâche.
Rin était toujours couchée près de moi, et son ronronnement était intensif, alors même que je le ne la câlinait pas.

Moi, j'aime beaucoup ta musique. avait-elle dit.

Je pouvais la croire, car elle n'était pas le genre d'animal à aimer mentir. Alors, seulement lorsque Takeji s'employait à je-ne-sais quoi, et que Mokkun s'était posé sur mon genou, j'entrepris de commencer à écrire, chantonner et écrire.
Ah! qu'est-ce j'aime ma langue natale! Je trouve qu'elle est faite pour être chantée. il n'y a pas de son haché ni dur, mais simplement des syllabes qui filent comme de l'eau.
Mokkun est descendu de mon genou, mais je suis concentré, et je n'y fais pas attention. Voyons voir...
Les minutes passent et je finis par détourner la tête, me demandant ce que ce silence à côté de moi veut dire. Ben oui, c'est vrai quoi. Connaissant Takeji, il n'est pas du genre à se taire et à écouter tranquillement. il va parler, ou se rendre utile. Alors je jette un regard curieux sur ma droite. Mokkun joue avec un serpent d'eau. Enfin, plutôt un dragon. relevant les yeux jusqu'à Take, je remarque que c'est de lui que vient ce mystère. Encore une découverte : Takeji sait manier les éléments. hum... HUM...
S'il sait utiliser la téléportation et les éléments, ça serait marrant de se faire un petit duel, histoire de voir qui est le plus fort. Je mets ça dans un coin de ma tête. Il ne reste plus qu'à le ressortir au moment opportun. Quoiqu'il en soit, je grattouille mes cordes à l'aveuglette, toujours dans un bel accord. Tiens, c'est joli ça. Je note.
Je relève la tête. Takeji ne se rend pas compte que je le regarde. Il tente de créer une deuxième forme, qui vole cette fois. Il a plus de mal. Je vois qu'il est concentré. Il suffit que je passe ma main devant ses yeux pour qu'il lâche tout.
Mais je le laisse faire. Je sais ce que c'est de vouloir s'amuser. Alors je continue à grattouiller mes cordes. La tentation est trop forte. J'appelle Rin par télépathie.

Oui?
-Passe derrière Takeji. Ne t'inquiète pas, il ne te verra pas. Puisque tu adores faire des farces, tu n'as qu'à le toucher, pour voir.
Du moment qu'il ne tombe pas sur moi...
-Mais non, il va juste relâcher son attention sur ses deux boules d'eau.
C'est méchant.
-Il ne m'en voudra pas. Et puis, de toute façon, si je lui dis maintenant que c'est joli, il fera tomber les boules d'eau.

Elle acquiesce et se relève en s'étirant. Je lui souris tandis qu'elle passe derrière moi, puis derrière Takeji, et lui assène un petit coup de patte sans griffes. j'ai l'impression qu'il respire enfin. Mokkun est tout trempé, car il y a eu une giclée d'eau autour de nous. Avant de lui laisser réaliser ce qu'il se passe, je dis à Takeji :

-Tu maîtrises les éléments? C'est génial! Tu es doué!

Je vais peut être m'y habituer finalement? Pas au point de pouvoir en faire une troisième, mais ça serait pas mal si je pouvais les former et les garder plus longtemps sans entrer pratiquement en transe. Oh et puis, pour une fois que je ne me fais pas remarquer d'une manière ou d'une autre hein.
Je sens soudain un coup sur ma cuisse. Je sursaute et écarquille les yeux, perdant par la même occasion ma concentration et donc le contrôle sur mes créations. Qui vont s'écraser au sol. Le furet a le réflexe de s'écarter, mais il est tout de même éclaboussé. Hmm... Désolé Mokkun. J'étais super concentré en fait, l'espace d'une seconde je me suis demandé où j'étais.

-Tu maîtrises les éléments? C'est génial! Tu es doué!

Doué? Te fous pas de moi, je galère comme un malade pour maintenir en l'air l'équivalent de deux verres d'eau. Cependant, j'accepte le compliment héhéhé. Ha ha, j'ai même pas rougi. Ou à peine et je ne le sens pas. Je progresse, je progresse.
Mais plus important, qui ma embêté? C'est moi qui embête les autres et pas l'inverse, nan mais. Je tourne la tête pour voir Rin, qui a presque l'air de sourire. Ha... Coupable trouvée. Un chat farceur?
Ou alors elle a un complice. Passons en revue les suspects potentiels. Ren, Mokkun, Rin. Mokkun jouait tranquillement, il est même victime. Rin est coupable. Reste Boule de poil master. Peuh! Ok, je note. Tu vas payer tôt ou tard héhéhé. Même si t'as rien fait, fallait surveiller ta meute, chef indigne. De toute façon t'as forcément fait quelque chose, et toc.

- C'est rien ça, mais merci. Je lui souris.

Agissons innocemment avant de trouver l'opportunité de frapper. En plus Ren, tu viens de virer mon passe-temps. Donc je passe à mon occupation principale quand t'es dans le coin. Autrement dit t'embêter. Tu l'as cherché.
Mais que faire? Nan parce que si je me jette sur lui en lui disant qu'il n'a pas intérêt à recommencer parce que la prochaine fois que m'arrange pour que l'eau finisse sur sa tête, je sais que ça se retournera contre moi d'une manière ou d'une autre.
Je ne peux pas non plus reformer un truc sur son nez pour lui écraser dessus, il m'enverrait dans le lac. Mais l'idée est terriblement tentante. Rah, y'aurait pas ce risque je finisse dans l'eau, que son cas serait déjà réglé. Oui, il est hors de question que je me mouille. Optons pour une approche différente.

- En parlant de pouvoirs... T'en as aussi non? Je suppose que tu n'es pas prof de métamorphose pour rien... ? Je lui envoie un regard de défi. Je suis curieux de voir les formes que tu peux prendre.

Et si il ne répond pas à la provocation, je passerai en mode môme complet et euh... Je ferai très certainement quelque chose d'encore plus stupide que ce que je m'apprête à faire. Alleez Ren, passe en mode peluche, qu'on rigole.
J'ai déjà vu la forme de chat géant, mais j'avoue que je suis curieux quant aux autres. Allez, doit bien y'en avoir une toute petite que je puisse accidentellement envoyer dans le lac? Après ça je me téléporterai en haut de l'arbre et j'aviserai.
Il ne m'attrapera jamais.

Quelle idée...

- C'est rien ça, mais merci.

Maintenant qu'il a repris du service après ma petite farce (il doit se douter que c'est moi), il va certainement vouloir se venger, et bouger par la même occasion.
Je me contente de le fixer avec désintérêt, attendant le moment où il parlera.
Je n'attends pas longtemps.

- En parlant de pouvoirs... T'en as aussi non? Je suppose que tu n'es pas prof de métamorphose pour rien... ? Je suis curieux de voir les formes que tu peux prendre.

C'est un duel? Tu veux que je te fous à la flotte, c'est ça? Ça m'étonnerai pas qu'il ai la même idée que moi. Suis-je tombé aussi bas?
Je lui réponds à mon tour, de ce même regard de duelliste.

-En effet, je suis métamorphe. Une forme fusionnelle et quatre formes secondaires. Tu veux vraiment que je te les montrent? Bon.

Je soupire. Mon idée de combat n'est pas si loin que ça finalement. Je pourrais même le toucher du bout des doigts. Je commence par enlever mon haut, puis défait la ceinture de mon pantalon. Je souris en voyant la mine étonnée de Takeji. D'un rire, je lui dis :

-Stresse pas vieux. Je vais éviter de déchirer mes habits pour te montrer mes formes. De toute façon, les bandes noires élastiques sont là pour protéger mon intimité.

Et j'insiste sur ce dernier mot. Alors, je me déshabille et Takeji comprend alors de quoi je parle. Il fait pas très chaud, alors je me transforme directement en Léopard des neiges. Je rugis un bon coup, montre toutes mes dents. Je lui apprends qu'il s'agit de ma forme fusionnelle, le léopard.
Ensuite, je passe à ma forme d'Okapi. je me fous sur mes deux pattes et fais le tour de Takeji. je me transforme ensuite en Ocelot, et paraît derrière Take en deux secondes. Je joue quelques secondes au chat et à la souris avec Rin et réapparaît devant mon ami humain.
Peu après, je passe à ma forme de belette. Petite, facile à transporter, élancée et rapide, je m'amuse avec Mokkun. Fixant Takeji de mes yeux en amandes, je lui dis :

-Voici ma forme de belette. C'est la plus petite de toutes mes transformations. Elle peut se faufiler dans des petits trous et chasser aussi bien que l'ocelot.

Je regarde Takeji et entreprend de m'asseoir. Changer de forme aussi rapidement est épuisant. Je prends le temps de souffler un peu avant de me changer en busard. Je garde le meilleur pour la fin.

Quelques secondes plus tard, je me relève, prêt à me transformer.

Il m'envoie le même regard de défi. On a la même idée en tête?

-En effet, je suis métamorphe. Une forme fusionnelle et quatre formes secondaires. Tu veux vraiment que je te les montrent? Bon.

Victoire! C'était trop facile en même temps. Il se relève et commence à se déshabiller. Euh? Je lève un sourcil. Il fait quoi?

-Stresse pas vieux. Je vais éviter de déchirer mes habits pour te montrer mes formes. De toute façon, les bandes noires élastiques sont là pour protéger mon intimité.

Ah ouais effectivement, si ça bousille les vêtements. Hey, si c'est pas chiant comme don ça. Je désintègre pas mes vêtements à chaque fois que je me téléporte, moi. C'est là qu'on différencie l'homme de la bête. Niark niark niark.
Il finit son spectacle et se transforme directement en léopard des neige.
Boule de poiiil! Content de te revoir.
Il rugit bien fort et montre toutes ses dents. Peuh, même pas peur. Juste un poilu à moustache qui se tient sur quatre pattes.
A le voir comme ça, je pense que c'est la forme qu'il a appelée fusionnelle tout à l'heure. Intéressant. Il change à nouveau de forme. Comment ça doit faire bizarre de changer d'organisme comme ça. Voilà une okapi. Impossible de confondre cet animal aux pattes de zèbre avec un autre. Il se dresse sur ses pattes arrière avant de retomber sur les quatre et de commencer à me tourner autour.
Frimeur. Et en plus, cherche pas, si tu veux marcher sur deux pattes, va falloir redevenir humain.
Mais j'attends toujours mon occasion de l'attraper. Il a l'air de bien s'amuser, et j'avoue que moi aussi. Il change à nouveau de forme. Euh... Encore un chat? On dirait un léopard avec un air plus mignon. Je suis incapable de dire son espèce à celui là. Je lui demanderai après. Il saute vivement derrière moi, joue avec Rin avant de revenir devant moi. Mouais... Je suis sûr que tout le monde sait ce que je vais dire, mais je vais le dire quand même: la téléportation c'est mieux. Bon, ce chat est encore trop gros pour filer à l'eau. Et il se transforme encore. Une belette. Ha ha! Paar-fait.
Ren t'es mort. Ou mouillé plus exactement.
Il joue un peu avec Mokkun, inconscient du danger bipède juste à côté de lui. Finalement, il tourne son regard vers moi.

-Voici ma forme de belette. C'est la plus petite de toutes mes transformations. Elle peut se faufiler dans des petits trous et chasser aussi bien que l'ocelot.

Il parle! La belette parle! Naaan, sérieux? Donc je vais envoyer une belette qui parle dans le lac? Encore mieux!
Ah, ocelot, ça doit être l'autre chat de tout à l'heure. Je lui envoie un sourire que j'espère pas trop suspect. Mais c'est dur de me retenir de lui envoyer un sourire sournois aussi. Je me baisse et lui dis:

- Je ne pensais pas que tu pouvais parler sous tes formes. Dis moi... Je me demande si cette forme nage aussi bien qu'elle chasse. Il n'y a qu'un moyen de le savoir hein? Bon voyage.

Et cette fois je ne retiens pas mon sourire. Je l'attrape avant même qu'il n'enregistre ce que je viens de sous entendre et l'envoie droit devant vers le lac, avec une trajectoire en cloche parfaite.
Parfait. Sauf un détail. Il a parlé d'une forme fusionnelle et de quatre autres. Et on est à la troisième. Oups? Bah, avec un peu de chance, c'est un autre chat.
Je me prépare à user de la téléportation au cas où quand même. Mais en attendant, je continue à regarder la belette tomber du ciel.
Hahaha, terrible comment ça tombe ces trucs.

Un jeu idiot...

Il me sourit. C'est quoi ce sourire? Ça sous-entend rien de bon. Je me prépare à me transformer, au cas où.

-Je ne pensais pas que tu pouvais parler sous tes formes. Dis moi... Je me demande si cette forme nage aussi bien qu'elle chasse. Il n'y a qu'un moyen de le savoir hein? Bon voyage.

Je m'attendais à un coup foireux, mais un peu plus lent que celui qui m'arrive. En effet, il a fallu compter deux secondes avant d'être violemment projeté en l'air, vers le lac. Le bain, c'est chez moi, alors je vais éviter de reprendre ma forme humaine. Mon cerveau fonctionne à cent à l'heure. Quelques mètres et je suis mouillé. Salaud de Takeji, tu vas voir ce que tu vas voir...
Histoire de faire durer un peu plus le suspense, j'attends de sentir le vent frais qui passe au-dessus de l'eau. Dans un parfait coup d'aile, digne de l'aigle le plus majestueux, j'exécute une rotation à 90° et sent l'eau effleurer mes plumes. T'a intérêt à t'enfuir, Takeji parce que je reviens à la charge.Et je suis armé. Je fais demi-tour et fonce sur Takeji, rasant l'eau au plus près.
Heureusement que le lac est tranquille aujourd'hui.
Dès que je m'apprête à retrouver la terre ferme, je bats d'un grand coup d'aile et reprend de la hauteur. Je passe au-dessus de Takeji et change subitement de forme. Léopard, comme ça, je peux le prendre dans mes deux pattes, et l'accrocher avec mes griffes.
Franchement, il doit le faire exprès. Il doit toujours s'occuper à quelque chose, et si possible de quelque chose d'idiot. M'enfin, je suis aussi con que lui, dans ce cas. Oui, on a eu la même idée. Maintenant, c'est à moi de tenter de le foutre à la flotte...
Sérieux, on dirait deux collégiens après l'école. Mais on s'en fout pas mal, et c'est pas vraiment du même niveau. Durant le laps de temps où je plonge sur Takeji, je l'observe avec ce regard amusé. Pour un peu, et je remuerai de la queue. C'est un jeu pour moi, un simple jeu.
Et dans ce jeu franchement pas intelligent, je lui lance :

-Je sais nager! C'est pour toi que je m'inquiète!

Je continue à le voir descendre. Il se transforme en oiseau au dernier moment. Ha... Evidemment. Tu pouvais pas faire un autre chat nan? Il nous fait une vrille et frôle l'eau pour foncer vers moi en ligne droite.
Frimeur. Si tu crois que je vais me faire avoir. Il arriver vers moi, mais au lieu de me rentrer dedans ou un truc du genre comme je m'y attendais, il s'envole et me passe au dessus. Il se change en léopard et atterri en face de moi alors que je me retourne. Il se prépare, et entame un saut pour je suppose me pousser dans l'eau. Il m'envoie un regard amusé.

-Je sais nager! C'est pour toi que je m'inquiète!

Tu t'inquiète? Comme c'est gentil.
Je lui retourne un grand sourire. Et je me téléporte, juste avant qu'il ne me touche. Je réapparais à tout au plus deux mètres de ma position et lui fait un signe de main alors qu'il se retourne, visiblement amusé.

- T'inquiète Boule de poil, j'ai pas l'intention de piquer une tête. Mais toi, tu dois avoir chaud avec ta fourrure.

Il me fonce dessus pour bondir à nouveau, et je continue à esquiver. Rin et Mokkun nous regardent, un peu à l'écart. Je ne sais absolument pas ce qu'ils en pensent. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il ne viennent pas à la rescousse de leur chef. Pas qu'il en ai vraiment besoin, il essaie de m'attraper et je continue à l'esquiver. On dirait un jeu. Et c'est sûrement ce que c'est.
J'essaie de l'envoyer dans l'arbre en me téléportant juste devant. Mais cet imbécile d'animal prend appui sur le tronc pour retomber sur ses pattes avec une espèce de sourire satisfait. Peuh. T'es fier hein? Attends voir... Je vais tenter une nouvelle approche.
Je me téléporte. Et devinez où j'ai choisi d'atterrir? Sur son dos. Qui l'a vue venir celle là? Héhéhé.
Mais je ferai mieux de ne pas rester trop longtemps là. Donc je lui tapote la tête et me téléporte en rigolant pour esquiver le coup de dents. Il se retourne face à moi et on se regarde quelques secondes. Avant de repartir de plus belle. Je m'amuse à me téléporter le plus près possible de lui, pour lui envoyer un petit coup ou lui dire quelque chose dans l'oreille et disparaitre la seconde d'après. Marrant de le voir envoyer des coups de pattes et de dents dans le vide.
Ce que je ne vois pas, c'est que, lentement mais sûrement, Boule de poil me force à réapparaitre de plus en plus prêt de la surface du lac. Et évidemment...
Je finis par me téléporter beaucoup trop près du bord. En fait, je suis carrément les deux pieds dessus en équilibre précaire. Merde.
Je lutte pour essayer de trouver un semblant d'équilibre, et je regarde dans la direction de Ren. Qui est beaucoup trop près à mon goût. Et avec un horrible sourire sûr de lui sur son museau de chat. Si je lui jette un regard implorant il va m'aider? Même pas en rêve Takeji.
Je le vois qui se dresse sur ses pattes arrières. Han, il est plus grand que moi comme ça. Il pose ses pattes avant sur mes épaules et commence à pousser. Je bascule en arrière. Y'a pas moyen, tu viens avec moi le poilu. Je lui envoie un grand sourire.

- Câlin le chat.

Je lance mes deux bras autour de son coup de léopard et fait pression sur sa nuque pour l'entrainer avec moi. La chute va être dure. Je m'apprête à me prendre un chat géant sur la tronche.

Pourquoi ça finit comme ça?

Ah! Il m'a évité celui-là. J'avais complètement oublié qu'il était téléporteur. Alors, il se téléporte la seconde qui précède.

- T'inquiète Boule de poil, j'ai pas l'intention de piquer une tête. Mais toi, tu dois avoir chaud avec ta fourrure.

Non, je t'assure que ça me tiens pas chaud. Mais tu ne perds rien pour attendre. Rin et Mokkun restent à l'écart, trop flemmards pour s'engager dans un combat pas vraiment à leur taille. S'engage alors un jeu trépident. Takeji cherche à me faire éclater de rage, mais je garde mon sang-froid, et je finis même par remuer la queue, véritablement amusé.
Ah! il a osé essayé de m'envoyer dans l'arbre. N'empêche qu'il sous-estime mes capacités. Nous, les métamorphes, nous sommes beaucoup plus agiles et puissants que les véritables animaux dans lesquels nous nous transformons. Alors, il me suffit de prendre appui sur l'arbre pour gagner de la vitesse et dévier de ma trajectoire. Tentative raté, mon cher Take. Je souris, comme lorsque je suis content de mon coup.
Bref, inutile de détailler ce petit jeu de chat et souris, où la souris n'est jamais le même.
Mais j'ai ma petite idée dans la tête, et il est inutile de continuer comme ça encore longtemps. Je m'essoufflerai plus vite que lui. Alors, lentement, très lentement, pour qu'il ne se doute de rien, j'en l'entraîne vers le lac. Ma vengeance n'est pas terminée.
Maintenant qu'il est dos au lac, il se rend enfin compte de ma machinerie. Trop tard. Je parais à ses côtés et le pousse avec mes deux pattes avant dans un sourire qui ne présage rien de bon. Sauf que le destin en a voulu autrement. Il m'entraîne dans sa chute. Je ne m'en serais pas douté. J'ai mal jaugé ma conspiration. Bref, il me dit, fier de lui.

- Câlin le chat.

T'a de quoi être fier, mon vieux. Dans un magnifique plouf, où Takeji à dû faire face à un plat avec moi sur le dos, je prends un instant peur qu'il ne remonte pas.
Hum, première impression... C'est froid! Affreusement froid! 15° au maximum! A gla gla. Je vois Takeji remonter à la surface, tout trempé. Je n'ai pas de quoi rire, parce que mes longs poils sont lisses et donc je ne vois rien devant mes yeux. Alors, je plonge et comme je n'ai pas de forme aquatique, je nage à quatre pattes puissantes.
J'arrive à terre quelques secondes plus tard. En première issue, essuyons-nous. Et comme il n'y a pas de serviette, on y va à l'arrache. Alors je me secoue jusqu'à la queue. Takeji sort de l'eau peu après moi, mais a eu l'occasion d'observer le magnifique spectacle qu'est l'essuyage. Je me mets à rire, mélangé à un toussoti d'animal, et me roule par terre. Ah! C'est trop drôle, la tête qu'il fait. Faut faire une photo!
Bref, je reprends mon aspect humain après m'être un peu calmé. Comme je me suis "essuyé", il n'y a presque mes cheveux qui sont mouillés. Alors, je remets mes habits et m'assoit aux côtés de Takeji, qui tente de sécher. je rigole encore une fois et déclare :

-Alors, l'eau est bonne hein?

Niark niark niark, gagné, le chat tombe avec moi. Et effectivement, l'atterrissage est... Méchant. Enfin, voilà quoi. Allez trouver votre chat des neiges et faites en sorte de tomber avec dans l'eau. Vous comprendrez.
Je suis... Mouillé. Des pieds à la tête. Inondation. Naaaan, c'est pas vrai! Raah. C'est la faute du poilu tout ça.
Et dire que pour une fois j'avais commencé la journée en étant sage... Sale bête. En plus elle est froide.
Je sens l'eau bouger à côté de moi, je suppose que Ren remonte à la surface et j'en fais autant. Han la tête de chat mouillé.
Littéralement. Les poils complètement lissés, je suis sûr qu'il n'y vois absolument rien. Bien fait.
Je le vois qui nage jusqu'au bord et se hisse sur la terre ferme. Il s'essore comme un vrai chat. Allez, dans pas longtemps il va s'étaler au soleil et ronronner. Je ricane.
Et lui, sa tâche finie, se met à rire. Pour peu qu'un chat sache rire. Il s'en roule même par terre. Je ne peux pas m'empêcher de sourire tandis que j'enlève plus ou moins l'eau dans mes cheveux. Il me regarde et rigole de plus belle. Ah bah tiens, c'est marrant hein? Sac à puce.
Il finit par se retransformer en humain. Et il est pratiquement sec. Saleté. Il se rhabille et viens s'assoir près de moi, qui suis en train de tant bien que mal tenter d'essorer mes vêtements. Il rigole encore et dit:

-Alors, l'eau est bonne hein?

Bouffon.
Je me stoppe pour lui envoyer un regard noir. J'ai très envie de retirer mon t-shirt-éponge trempé et de lui balancer à la figure. En fait, c'est carrément ce que je fais. Je prends soin de le lui lancer lancer en pleine figure.

- Tiens teste.

Je ricane, attrape ma guitare et vais me poser en plein soleil. Y'a plus qu'à sécher. Mais hors de question de sécher sans rien faire.
Je relève la tête vers Ren qui retire mon t-shirt de sa figure pour le jeter négligemment à côté de lui et je lui envoie un énorme sourire. Alors, elle est comment? Je rigole à la tête qu'il me tire. Chacun son tour.
Je place avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit d'autre:

- On le fait ce duo?

Ha ha, allez Ren, attrape ta guitare. En attendant je commence à jouer sur la mienne, et ajoute innocemment à l'intention de Ren, les yeux sur ma guitare:

- A moins que tu ne préfères jouer avec une pelote de laine Boule de poil.

J'ai un sourire en coin et arrête de jouer pour relever la tête et attendre sa réponse en le regardant.

Aucune idée...

Il me lance un regard à faire peur et m'envoie son t-shirt à la figure. C'est froid! Eh! Et c'est lourd en plus à cause de l'eau...

- Tiens teste.

Je retire ce maudit t-shirt. Tu veux ma photo? Nan mais...

- On le fait ce duo?

Il attrape sa guitare. Tu crois vraiment que c'est le moment? Enfin, c'était pas vraiment non plus de tomber à la flotte. M'enfin, lui en a plus souffert que moi. Il ajoute :

- A moins que tu ne préfères jouer avec une pelote de laine Boule de poil.

Depuis quand il m'appelle boule de poil? J'espère qu'il n'est pas en train d'en faire un nouveau surnom, parce que je vais frapper et mordre sinon. J'ignore sa vanne et saisis ma guitare. Je grattouille quelque secondes, histoire de trouver un morceau. Aucun ne me vient en tête. Je soupire. Alors seulement, je commence à me souvenir d'un autre morceau, que je connais bien. Je dois l'avoir dans mes papiers. Mais avec toute cette eau, j'ai peur de ne pas la revoir. Alors, je dirige un regard désolé vers Takeji et lui dis :

-Désolé, je n'ai aucun morceau en tête. Et vu l'eau autour de nous, j'ai peur de sortir un papier. Tu n'aurais pas d'idée?

C'est vrai, je n'ai aucune idée du morceau à jouer. Pourquoi c'est moi qui proposes? Alors travaille un peu tes neurones mon cher Takeji, moi ils ont court-circuités quand je suis allé l'eau. C'est très mauvais. Faut que je me reprenne.
En attendant, j'attends la réponse de Takeji. S'il ne trouve pas, ça sera tant pis pour le morceau. Et y'aura pas de duo.
Je me tais et continue de grattouiller.

Il ignore ma seconde réplique, mais je vois à sa tête qu'il a quand même enregistré. Et ça fait deux fois que je l'appelle Boule de Poil, sans remarque de sa part. Je prends ça pour une autorisation à utiliser son nouveau surnom.
Pas que j'en ai besoin pour me servir du surnom en question de toute façon. Donc, Ren, je te baptise Boule de poil à partir de tout de suite. Tu vas adorer.
Il attrape sa guitare et commence à chercher quoi jouer dessus. Il erre pendant quelques instant avant d'en entamer un qui a l'air sympa, et qu'il a l'air de connaitre. Cool, y'a qu'à jouer ça.
Alors pourquoi relève-t-il un regard désolé vers moi?

-Désolé, je n'ai aucun morceau en tête. Et vu l'eau autour de nous, j'ai peur de sortir un papier. Tu n'aurais pas d'idée?

Sortir un papier mais pourqu... Ah! Je percute seulement, mais... Le morceau qu'il jouait à l'instant, je ne le connais pas. Donc je ne vais pas inventer. J'accepte l'excuse du papier, surtout qu'on -que je grrr- est trempé. Si il trempait ses partitions écrites à la main, je crois qu'il m'en voudrait. Je m'en voudrais aussi remarquez.
Il retourne à sa guitare et se tait.
Ça veut dire quoi ça? Démerde toi, trouve, et fait coucou quand tu auras trouvé?
Ouais.
Bon, bon, bon... Un morceau... Je passe en revue plusieurs groupe connus dans ma tête et sur la guitare, mais aucun ne me parait approprié. En fait si, ils sont nombreux, mais j'ai pas envie. Appelez ça comme vous voulez. AC/DC? Nan. Pink Floyd? Nan. Nirvana? Nan. Un groupe japonais alors? Nan.
Ok, pas de groupe. Je continue à jouer en cherchant. Alors... Du classique? Pourquoi pas... Le Canon de Pachelbel? Super connu en plus. Je peux pas faire mieux. Donc je vais lui proposer.

- Je sais! Le Canon de Pachelbel. Tu vois de quoi je veux parler? Choisis ta voix.

Et pour ma part, je vais vérifier que je connais effectivement le morceau aussi bien que je le pense. Je commence donc à le jouer en attendant une réponse de la part de Ren. Ce morceau est absolument universel. Tout le monde le connait, tout le monde le joue ou l'a entendu. On peut le jouer avec n'importe quel instrument, le morceau s'y prête. Après, il vaut mieux être à plusieurs pour le jouer, car il est prévu comme ça à la base.

Le canon de Pachelbel

Il m'en voit bien désolé. Mais finalement, il trouve un morceau. Après avoir mûrement réfléchi, il propose :

- Je sais! Le Canon de Pachelbel. Tu vois de quoi je veux parler? Choisis ta voix.

Ce canon? Hum, je n'ai pas l'habitude de jouer de la musique classique. Mais pourquoi pas? j'entame quelques arpèges et reconnaît la mélodie. Alors seulement, j'acquiesce en souriant. Pourquoi pas?

-Je prends la deuxième voix. Ça fait longtemps que je n'ai pas travaillé ce morceau. Mais ça devrait aller, je n'ai qu'à te suivre. Après tout, c'est un canon.

J'inspire et suit Takeji lorsqu'il commence à jouer. La mélodie est entraînante, et mélodieuse. On dirait presque qu'elle est chantée. Takeji joue très bien. Je finis par fermer les yeux, car les doigtés reviennent au fur et à mesure. Je respire à peine, et soupire en plein milieu. J'aime beaucoup la musique classique. Même si je l'écoute moins souvent que le rock, c'est elle qui me donne l'inspiration de mes morceaux.
Je souris à Takeji. Il est aussi entraîné que moi, et ne fixe pas une seule fois ses mains. Il a l'air de bien connaître.
Le morceau est en decrescendo et nous finissons par nouer nos musiques les unes dans les autres. Nous parvenons à l'accord final. Rien à voir avec l'accord dissonant du morceau au piano "In the hall of the mountain king".

Nous nous arrêtons. Toutes ces aventures m'ont fatiguées, et le lit est à quelques kilomètres. Je baille. Takeji le remarque. Je m'excuse et lui dis :

-Ah désolé, je suis un peu fatigué. Je me suis levé tôt ce matin, et la musique classique m'endors, que ce moi ou bien quelqu'un d'autre qui joue. Mais merci d'avoir été là, je me serais certainement ennuyé. Bref.

Takeji eu l'air de vouloir dire quelque chose. Et c'est pour cette raison que je me stoppais dans mon élan pour me lever. Mokkun avait déjà rejoint mon épaule et Rin s'était coincé à mes côtés, pour en pas être oubliée. je la câlinais au moment où il commença à parler.

Il joue un bout du morceau, qui semble lui revenir. Alors, il acquiesce en souriant et dit:

-Je prends la deuxième voix. Ça fait longtemps que je n'ai pas travaillé ce morceau. Mais ça devrait aller, je n'ai qu'à te suivre. Après tout, c'est un canon.

Ok pas de problème. Je lui souris et commence à jouer. Le début du morceau est très doux. C'est une suite d'accords décomposés. En fait, tout le morceau repose sur les même accords joués de façons différentes, mais toujours les même. Je vois Ren fermer les yeux, et ça me fait sourire. Je lève la tête pour fixer le ciel. Le soleil brille toujours. Et moi je sèche. Tiens c'est vrai ça, je sèche plutôt bien en fait.
J'ai l'impression d'être un quelconque drap sur une foutue corde à linge. Merci Ren. un truc vient soudain me titiller l'esprit.
Quoi, j'ai encore oublié un truc que je devais faire? C'est un peu trop souvent à mon goût.
Le morceau gagne en intensité au fur et à mesure. Et, comme en symétrie à toute la première partie, repart en decrescendo jusqu'à la fin. Nous sommes ensembles sur la fin et l'accord final fini par retentir. C'était beau.
Ren baille.
Ha ha, déjà crevé Boule de poil?
Le truc me tiraille toujours le fond du cerveau. Bizarre que je n'ai pensé à rien avant. En même temps avant, j'étais en train de lutter pour ma vie avec un chat blanc trop grand. Qui se trouve être mon meilleur ami. Et encore avant ça, je lançais une belette dans le lac. Belette qui se trouvait être le-dit meilleur ami. Super journée hein?

-Ah désolé, je suis un peu fatigué. Je me suis levé tôt ce matin, et la musique classique m'endors, que ce moi ou bien quelqu'un d'autre qui joue. Mais merci d'avoir été là, je me serais certainement ennuyé. Bref.

Ah, c'est le signal du départ ça. Je le regarde se relever. Mokkun grimpe sur son épaule et Rin rejoint ses côtés.
Le truc m'embête toujours. J'ouvre la bouche pour dire quelque chose et Ren s'arrête pour m'écouter.
Et je me stoppe. La réalisation me frappe et j'ouvre les yeux en grand avant de me taper le front bien fort et de tomber à la renverse.

- Han le coooon. Et je vais me faire tuer en plus. Ren, t'es libre la semaine prochaine?

Il me regarde sans comprendre. Et je suis sûr d'en avoir perdu plus d'un. Je vais donc expliquer, et pour ce, je me redresse:

- En fait, j'ai reçu il y a quelques temps des billets d'avion pour le Japon. Deux exactement. Et ils venaient de mes parents, qui -je mime les guillemets- "s'inquiètent pour leur fils chéri lâché seul en pleine nature". Je lève les yeux au ciel. Bref, c'est pas ça le problème. Le voyage est la semaine prochaine. Et... Je SAIS que si je n'y vais pas, ILS vont débarquer ici. Et ça, y'a pas moyen. Je me jette du haut d'un volcan avant qu'ils n'arrivent sinon. J'ai déjà du mal à me gérer moi même, si en plus je dois me taper Takeji mère et père... Ils sont pire que moi quand ils s'y mettent. Et non, je t'interdis de dire "tel père/mère tel fils".

Je lui jette un regard mauvais sur cette remarque, mais je le sens amusé. Je soupire profondément, et lâche la phrase qui résume tout:

- Ça te dit une semaine au Japon? Avant que tu ne demandes, le deuxième billet a été glissé par ma mère dans l'enveloppe. Elle a même rajouté un mot avec, qui disait "je veux une preuve de ton intégration. Tu ramènes quelqu'un avec toi. Bisous je t'aime, maman".
Ouais moi aussi je t'aime maman...

Je soupire encore plus fort et relève une tête pitoyable vers Ren. Dire qu'il n'y a pas si longtemps, j'étais fermement résolu à ne PAS aller au Japon avant loooongtemps.
Raté.

Tu t'y colles...

Le voilà qui se tape le front. Alors toi, t'as oublié de me dire quelque chose... Tiens, d'ailleurs, je ne me suis pas trompé. Le voilà qui s'insulte lui-même.

- Han le coooon. Et je vais me faire tuer en plus. Ren, t'es libre la semaine prochaine?

Pourquoi? parce que si c'est pour finir comme aujourd'hui, non merci. Je consulte mon agenda mémoriel et remarque qu'en effet, je n'ai rien de prévu. Je n'ai de toute façon rien prévu pour mes vacances... si ce n'est de rendre visite à Mamie.
Je lui envoie un regard interrogateur. Le voilà qui s'explique.

- ...Et non, je t'interdis de dire "tel père/mère tel fils".

Vraiment? Je te jure que je l'aurais dit si tu ne m'avais pas stoppé. Ah! Il commence à me connaître l'animal! Attends un peu, pour voir. Un jour, je vais te surprendre. Quoique, il s'y attendait certainement. Je soupire, déçu de na pas avoir réussi à placer ma phrase. Bon bref, accouche maintenant. Tu veux que je viennes avec toi c'est ça? C'est de la première classe j'espère? parce que sinon j'échange te billets avec de la premier classe. Hors de question de me retrouver en économique.

- Ça te dit une semaine au Japon? Avant que tu ne demandes, le deuxième billet a été glissé par ma mère dans l'enveloppe. Elle a même rajouté un mot avec, qui disait "je veux une preuve de ton intégration. Tu ramènes quelqu'un avec toi. Bisous je t'aime, maman".

Ha, ha des parents qui s'en font pour leurs enfants. Tu devrais être content d'avoir une vie de famille. Moi, je n'ai plus que ma Mamie. En parlant de mamie, c'est bien des tickets pour le Japon? Hum, elle habite tout près de l'aéroport, je peux bien faire une halte? En même temps, je lui choppe une de ses voitures -en fait la mienne qui est stockée chez elle en attendant que je retourne au Japon- et nous partons chez ses parents.
Hum, ouais, je pense que ça me fera du bien de voir des parents, même si ce ne sont pas les miens. Mais d'abord, informons Takeji de tout ça.

-Pas de problème pour moi...

J'enchaîne. je lui parle de ma mamie, de ce que je compte faire de la voiture pour gagner du temps, et toutes ces petites informations. Enfin, je termine :

-Ne te plains pas d'avoir des parents qui pensent à toi et souhaitent te revoir. Tu sais que les enfants qui sont dans l'orphelinat n'ont plus de parents, et les miens eh bien, je n'entretiens pas de bonnes relations avec eux, du moins avec ma mère. Je ne connais presque pas mon père. Bref. Je suis partant pour ton petit voyage , et je serai ravi de faire la connaissance de tes parents.

Et je souris pour confirmer mon entrain. Mais soudainement, LE doute me revient en mémoire et je soupçonne qu'il soit réel malgré moi. Oui, vous pouvez le crier haut et fort "sale richard". C'est moi, j'y peux rien. Quoiqu'il en soit, je m'approche du visage de Takeji et plisse les yeux d'un air suspicieux :

-Dis-moi, tes billets sont en classe économique non?

Je me relève. Il n'a pas besoin de le confirmer, ces yeux me suffisent. Je soupire et lui tend la main pour l'aider à se lever. J'ai de l'argent, mais la flemme de le dépenser si les billets sont déjà là. En plus, ils ne seront certainement pas échangeables, et ça lui ferait perdre des sous pour rien. Je m'y résolu donc et lui lançai :

-Je vais devoir m'y faire. Tant pis. Du moment que je ne suis pas seul là-dedans, ça me va.

-Pas de problème pour moi...

Quoi? Pfiou cool. Tu me sauves là. Et le voilà qui reprend et m'explique qu'il doit aller voir sa grand-mère, prendre sa voiture... Enfin bref, tout ce qu'il veut du moment qu'il vient.

-Ne te plains pas d'avoir des parents qui pensent à toi et souhaitent te revoir. Tu sais que les enfants qui sont dans l'orphelinat n'ont plus de parents, et les miens eh bien, je n'entretiens pas de bonnes relations avec eux, du moins avec ma mère. Je ne connais presque pas mon père. Bref. Je suis partant pour ton petit voyage , et je serai ravi de faire la connaissance de tes parents.

Oooh, ne t'inquiète pas. Je les adore mes parents. Sans eux je ne serais même pas là, et ils m'ont soutenu toute ma vie, malgré mes dons étranges. Je sais la chance que ça représente. Mais je continuerai à râler sur eux quand même. D'une part parce que je m'en fais un devoir en tant que fils et d'autre part, parce que je sais que ça les amuse terriblement. Je peux les voir d'ici ricaner lorsqu'ils ont écrit la lettre et acheté les billets... Et dire qu'à l'époque, j'étais hyper timide. Avec des parents comme ça... Bref. J'ai soudain le visage de Ren en plein dans mon champs de vision, et il me regarde suspicieusement.
Quoi? Je jure qu'il n'y a aucun piège dans l'avion et que les billets sont réels. Et promis, je balancerai pas que t'es un chat et que tu devrais normalement voyager dans la soute à bagages. Dans une grande cage. Avec une muselière.

-Dis-moi, tes billets sont en classe économique non?

Bah... Ouais? J'vois pas le problème. Il a l'air partagé intérieurement, et fini par se résoudre à je ne sais quoi. Il se relève et m'aide à faire de même au passage.

-Je vais devoir m'y faire. Tant pis. Du moment que je ne suis pas seul là-dedans, ça me va.

Ah bah si, maintenant je sais.
Espèce de sale riche!
Aah, ça fait du bien de le penser. Et comment ça "là dedans"? Du respect oui! Je sens venir d'ici les remarques sur la maison de mes parents au Japon. Pas qu'elle soit si petite que ça, mais certainement beeeaucoup moins grande que celle dans laquelle il a vécu enfant.
La prochaine fois, je lui ferai faire un stage de survie dans un carton pendant une semaine, perdu au milieu de l'océan Indien avec des lémuriens. Il aura qu'à mettre en pratique les technique de chasse de sa forme de belette. Il va aimer.
Mais bref, je ne suis pas en place de me plaindre. Je lui envoie donc un grand sourire rayonnant.

- On a un deal alors. Je t'appelle plus tard pour les détails.

Il me renvoie un sourire et me fait un signe de la main avant de s'éloigner. Pour ma part, je rassemble mon bazar. C'est à dire que je récupère mon t-shirt qui n'est pas sec -forcément, il a pas prit le soleil lui- range ma guitare et la met sur mon dos. Puis je me téléporte.
La semaine prochaine va être longue.