Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy]

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Myaw & Luka
« L'enfance ne se vit pas dans l'action
mais dans quelque chose de
plus subtil, qu'on appelle
l'innocence à défaut de
pouvoir la mieux nommer.. »

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"La plus grande chute est celle
qu'on fait du haut de l'innocence."

Le manoir des Cross est vaste, à l'architecture témoignant très largement de sa grandeur passée. En fait, manoir est un pauvre mot, palais serait plus approprié. Il y avait quelques années, toute la famille vivait ici, enfin, la branche principale, et quelques autres. On y voyait des tableaux des grands hommes et femmes. La luxure et la richesse s'affichaient partout. Me baladant dans ses immenses couloirs, regardant par les immenses fenêtre la lueur de la lune, je me laissais aller à quelques vagabondages. Maman m'avait donner une chambre avec une clé, et elle en avait pris une autre. Enfin, une suite plutôt. Quelques esclaves que notre famille possédait préparait un repas. Ils étaient revenu sur l'ordre de maman, pour remettre le manoir en l'état, et nous servir, naturellement. Je n'étais pas très à l'aise avec ce fait, mais je ne devais rien en montrer. Maman ne comprendrais pas. Comme je ne comprend pas. Il était tard. Nous n'étions pas que deux à l'habiter, cet énorme palais. Il y avait quelques uns des conseillers de Croix, quelques Cross qui avait échappé à la mort, mais très peu, et surtout il y avait Dorian. Ah celui là... Comme Quentin, on ne peut pas se voir.

Mes pas me menèrent dans l'une des salles à manger et je vis que la petite vingtaine de personne logeant au manoir en ce moment était déjà à table. Maman n'en faisait pas partis, sans doute occupée. Je pris place, loin des autres, évitant le regard de Dorian. Ils parlaient tous de Londres et de la défaite. Tous étaient déçus, mais cela leur avait prouvé une chose, Orpheo n'est pas si grand que ça, renverser le conseil des sorciers et humains doués ne serait pas chose impossible. Je me contentais d'avaler deux trois trucs avant de les quitter. Le regarde de Dylan, le fils de Dorian s'attarda sur moi tandis que je partais. Je n'aimais pas spécialement les gens siégeant à cette table, et à vrai dire, c'était plutôt réciproque. Tout au plus nos relations étaient cordiale, rien de mieux, sauf avec certains, mais ils n'étaient pas ici. Ici se réunissaient seulement les plus grands. Les autres n'avaient pas l'honneur de rentrer dans le manoir des Cross. Cross, qui, d'ailleurs, venait d'accueillir un nouveau membre dans sa famille. Édouard Colin Cross. Un bébé venant tout juste de naître quelques semaines auparavant. C'était le fils d'un petit fils du frère de mon grand-père, autrement dis, un lointain cousin.

Je me retirais dans ma chambre et sautais sur mon lit. Édimbourg avait ébranlé mes convictions. Je croyais qu'en partant avec maman, tout serait plus simple. Rien n'en avait été ainsi. Sauf peut être que j'étais contente de la connaître mieux. Elle n'est pas vraiment méchante. Enfin envers moi, juste elle ne sait pas comment s'y prendre. Après il était vrai qu'elle faisait beaucoup passer ses idéaux avant tout. Maman a été élevé comme ça, et pour elle ce que j'appelais mal n'était que bien. Maintenant moi je ne sais trop comment l'appeler. Elle fait ce qu'elle croit juste, ce qu'elle croit le mieux. C'est comme si on vous avait toujours dis que les humains doués ou non s'apparentaient aux singes, qu'ils n'étaient là sur Terre que pour nous servir. Vous ne trouveriez pas cela horrible, mais naturel. C'est un peu comme une religion de fanatique. Pour reprendre la phrase d'un célèbre méchant... Il n'y a pas de bien ni de mal, seulement le pouvoir, et ceux qui sont trop faible pour le rechercher. Voilà tout... Le sommeil ne tarda pas à me prendre, alors que je ne m'étais même pas changé.

Un oiseau bleu me fonça dessus et je l'esquivais en sautant plus haut que la cime des arbres rouge. Un vent sablé me soufflait dessus. Ce n'était pas un simple rêve, je savais le reconnaître, maman m'y avait largement entraîner car on ne sait jamais ce qu'on peut faire dans un rêve, et ce qu'on peut endurer. La douleur étant une information, même si elle n'est pas réelle, le cerveau l'enregistrera comme telle et on la sentira. Un lecteur de rêve m'avait emmené ici. Pas maman, je savais reconnaître sa griffe là dedans. Celui ci me semblait aussi un peu connu et avait un côté plus... enfantin je dirais. Un papillon plus gros qu'une maison agita ses ailes, créant un remous sans nom dans les drôles de sapins qui laissèrent échapper leurs aiguilles. Le sol, aussi mou que si je marchais sur un matelas était aussi jaune qu'une éponge. Je regardais autour de moi, mais je ne voyais personne. Au loin s'étendait de grandes montagnes et j'entendais de drôle d'oiseaux crier à leur sommet. Je me dirigeait vers eux quand j'entendis de tout petits pas. Je me retournais. Myaw...

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Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Mar 6 Sep 2011 - 20:52

« - Génial ! Je suis un oiseau !
- Les pingouins sont des oiseaux Salim, des oiseaux qui ne volent pas. Tu devrais faire attention ! »

Je referme Les Tentacules du Mal de Pierre Bottero. C'est un auteur qu'Ange m'avait conseillé avant de partir et c'est déjà le sixième livre que je lis depuis son départ. D'habitude, je n'aime pas lire, seulement écouter les histoires. Mais avec Ange, c'est aussi mon conteur préféré qui est partit, alors j'ai appris à laisser le papier glisser sous mes doigts, à imaginer la voix que prendrait mon prince pégasien pour tel ou tel personnage. Et peu à peu, je me suis attachée à l'Univers magique dans lequel peut nous traîner les livres associés à notre imagination. S'il m'arrive encore souvent de déccrocher d'un livre, ceux de Pierre Bottero n'ont jamais su me faire faux bond et, la seule chose qui m'oblige à reposer mon livre et laisser mon imagination imaginée seule la suite, est la pesanteur qui s'applique sur mes yeux. Lourdes paupières, paupières lourdes...

Je suis comme les pingouins.
Je ne sais pas voler.
Et chaque nuit.
Je chute.

J'ai un peu l'impression d'être sur un toboggan. Virvoltant d'un rêve à l'autre, survolant les cauchemars des gens, rêvant en noir et blanc. Je glisse loin, toujours un peu plus loin, comme si la tornade infinie ne voulait pas se finir... jusqu'où va me mener mon pouvoir ? Je me demande s'il peut faire le tour de la Terre pour revenir se loger dans ma tête. Mais avant que je ne le sente aller trop loin, déjà je ralentis dans ma course effrenée. Mon pouvoir a trouvé sa cible... tout seul comme toujours. Que je la connaisse ou pas importe peu, mais vu la distance à laquelle je me trouve de Little Angleton je doute que je puisse voir quelqu'un que je connais. La seule personne à laquelle j'arrive à penser et qui est loin de moi s'appelle Ange.

Mais ce n'est pas son rêve.
Ca n'a pas le goût.
Si reconnaissable.
De son imagination.

Je sens les tentacules de mon pouvoir se tendre pour voler son rêve à son propriétaire et le faire miens. Le sol devient jaune et mou, comme un sable très bizarre qui s'enfonce et remonte sous mes pas. Le ciel disparaît, caché sous une nuée de papillons et d'oiseaux. C'est moi qui fait ça ? Oui... je crois bien que oui. Encore une fois je ne contrôle rien, encore une fois je ne sais pas quoi faire. Mais je vois une forme au loin, très loin, dont les contours indistincts me laissent à penser qu'elle est humaine. Peut-être pourra-t-elle m'aider ? Je marche et la distance entre l'inconnu et moi semble se faire avaler par le sol. Mais ce n'est que lorsque je suis très près que je me rends compte que l'inconnu est une inconnue.. une inconnue connue.

Luka.
Celle pour qui Ange est parti.
Celle pour qui il m'a laissée.
Abandonnée.

Elle se retourne et nos regards se croisent. Je tressaille. Luka... Sait-elle combien son départ a fait mal à l'orphelinat ? Sait-elle que moi je n'ai rien compris ? Sait-elle qu'Ange est parti à sa recherche ? Je la regarde et je me souviens de ce jour où nous nous étions rencontré près du lac... Je lui avais offert une fleur. C'était une gentille Luka. Qui méritait une fleur. Mais aujourd'hui elle ne mérite ni fleur ni visite de ma part. Egoïste, égoïste Luka ! Partie... Ca me fait mal à mon petit coeur de la voir. Mal et peur.

- N'approche pas !

Je crie, le plus fort possible et je sens le vent gronder avec moi. On est plus fort à deux. Le vent et moi contre elle, Luka ne peut rien me faire. Rien du tout. Alors pourquoi j'ai peur ? Pourquoi j'ai peur d'une personne que j'ai connu gentille ? David et Natasha étaient méchants et pourtant je n'ai jamais eu peur d'eux. Mais là, face à celle que j'aimais comme une amie, je me sens effrayée. J'ai peur qu'elle déchire mon coeur comme du papier. Parce que je sais qu'elle en est capable. J'ai peur pour Ange aussi. Tellement peur...

«- Salim, gémit-elle. J'ai peur.
- Tu as tort, répondit-il. Je ne risque absolument rien. »

Je ferme les yeux, le plus fort possible, espérant qu'en les rouvrant je serai dans mon lit, mon doudou près de moi et personne d'autre. Mais le vent continue de gronder, les oiseaux continuent de faire de l'ombre aux soleil et, quand je rouvre les yeux, Luka est toujours là. À nos pieds commencent à pousser des millier de fleurs multicolores. Non ! Non je ne veux pas. Luka ne doit pas avoir de fleur, les méchants n'ont pas le droit d'en recevoir. Je refuse que mon rêve lui offre des fleurs. Non, non, non !

Fleur ne rime pas avec méchant.
Ni avec gentil d'ailleurs.
Mais avec bonheur.
Et les méchants n'y ont pas droit.

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« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. »

Color violet

Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Sam 10 Sep 2011 - 20:18

C'est en sondant ton coeur
Que tu peux comprendre le monde.

- Pourquoi ne pas s'enfuir par là ?
- Parce que je ne suis pas un oiseau ! Tu sais voler toi ?
- Oui.

Et m*rde c'est pas vrai. Pas moyen d'aller ailleurs. Pourquoi Myaw, pourquoi faut-il que tout soit compliqué ? Je me mord les lèvres. Et si maman rodait dans les parages ? Non, le rêve serait sans doute bien plus froid. C'est une épreuve que je ne pourrais pas réussir de toutes façons, pas encore. Je ne pourrais pas voir les yeux de la petite princesse en larmes et le supporter. Je n'ai jamais voulu faire de mal. C'est pas vrai ! Je regarde à droite à gauche, pas moyen de s'enfuir. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle capture mon rêve ? Je suis sensée faire quoi là ? Je n'arrive pas à réfléchir correctement. Je peux quand même pas la frapper, la rejeter ? Je ne veux pas. Je me mords les lèvres et essaye de sortir de ce rêve. Mais si il y a quelque chose que je n'arrive pas à faire, c'est bien ça. Je suis incapable de contrôler mes rêves. La faute à qui ? A maman qui m'effrayait quand elle entrait dans les miens. Un ballon vert me dépasse tandis que je l'entend me hurler :

- N'approche pas !

Mon coeur rate un battement. Quoi ? Myaw m'a... repoussé ? Pandora avait raison, et d'ailleurs pourquoi aurait-elle tord ? Je savais qu'en partant je les avais tous fait souffrir. Tous. Même ceux avec qui je n'étais pas totalement proche. Pourquoi ? Je crois que la raison est simple : j'ai jeté une ombre sur le Mystery Orphanage. Il faut que je me montre dur. Je jure. Des fleurs poussent de partout pour embellir ce monde enfantin. Et je vois Myaw qui n'a pas l'air d'aimer. Une vague de ressentiment m'atteint en plein coeur. Me déteste-tu tant que ça ? Non... Non tu ne me détestes pas, bien au contraire. Hein Myaw ? C'est parce que tu me trouves égoïste que toute cette colère gronde en toi... Parce que ton prince est partie, parce que je ne te porte plus dans mes bras, et qu'on ne te lit plus d'histoire, surtout Ange... Moi aussi j'écoutais avant. Je m'approche et m'agenouille devant elle. C'est si difficile de faire comprendre ses choix parfois. Moi même je ne les comprend pas toujours.

-" Ne me juge pas trop rapidement Myaw. Je ne voulais pas vous faire du mal. Je voulais juste être avec maman."

Maman, si peu d'orphelins peuvent prononcer ce mot pour quelqu'un. Moi je le pouvais. Parce qu'elle n'était pas morte, juste qu'elle n'a pas les mêmes idées qu'Orpheo. Décidément, Pandora a semé la graine du doute et celle ci c'est largement implanté. Et si... Et si je revenais ? Non, je perdrais maman. Je ne veux pas perdre maman. Jamais.

Car un petit enfant
n'est que peu de chose
Sans sa maman.

Et je veux vivre heureuse. Pas comblée. Heureuse. Maman m'apporte du bonheur, comme m'en apportait ma vie d'avant. Mais c'est différent. C'est ma maman, la mienne, à moi, et personne ne pourra me la reprendre, personne ne pourra me forcer à la quitter. Car je l'aime d'un amour inconditionnel, et cela signifie qu'elle soit noire ou non, ça ne changera pas. Ca n'a pas d'importance pour moi...

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Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Jeu 3 Nov 2011 - 22:41

« Moi, j'ai juste envie d'appeler maman.
Je me retiens.
Ça ne veut rien dire "maman". »

J'ai crié. J'ai crié, mais Luka n'a pas écouté et malgré ma demande, malgré ma supplication, elle est venue près, tout près de moi. Et quand je rouvre les yeux, je la vois à genoux devant moi, ses grands yeux fixés dans les miens. Ce sont des yeux douloureux qui se fichent directement dans mon petit coeur. Un petit coeur qui me dit de fuir, de sortir de ce rêve le plus vite possible et le plus loin possible. Mais je ne l'écoute pas. Parce que de toute façon, je n'y arriverai pas.

Je ne contrôle pas mes rêves.
Ni mes émotions.
Et étrangement.
Une partie de moi à envie de rester.

Mais pas mon coeur. Mon coeur lui n'a pas envie de voir Luka et ses yeux. N'a pas envie que toutes ses fleurs poussent autour d'une méchante. N'a pas envie d'écouter ses mensonges. Mes poings non plus ne veulent pas. Alors ils se serrent en une boule. Une boule méchante qui a envie de frapper, taper, démolie. Une boule qui ne bouge pas. Luka était mon amie.

-" Ne me juge pas trop rapidement Myaw. Je ne voulais pas vous faire du mal. Je voulais juste être avec maman."

Maman... quelque part entendre ce mot me fait encore plus mal, me bousille la tête et le coeur. Écrasés. Au fond, mon coeur et mes poings avaient raison, j'aurai mieux fait de fuir, de ne rien écouter et de rompre tout contact avec Luka. Ne plus jamais la revoir. C'est elle qui était partie, n'est-ce pas ? Alors pourquoi aurais-je envie de la revoir. Alors je tombe à genoux plaquant mes mains sur les oreilles et fermant les yeux. Je ne veux plus rien voir ni entendre. Épargnez moi, s'il vous plaît. Je ne suis qu'une enfant haute comme trois pommes. Mais même si je suis petite, je crie fort. Bien assez pour que mes paroles traversent tous le rêve de long en large et en travers.

- MOI AUSSI JE VEUX ÊTRE AVEC MA MAMAN. MAIS MÊME SI ELLE REVENAIT, JE NE LÂCHERAIS PAS POUR AUTANT MES AMIS. ET JE N'ABANDONNERAIS PAS ANGE.

De toute façon ma maman à moi ne pourra jamais revenir. Elle est morte et voilà. C'est vrai que si je pouvais moi aussi j'aimerais être avec ma maman. Mais je viendrais quand même de temps en temps à l'orphelinat. Je crois. De toute façon ma maman est gentille alors elle serait d'accord pour m'y conduire. Sauf que je sais que la maman de Luka est un peu méchante. Alors peut-être qu'elle ne veut pas que Luka revienne nous voir. Et ça c'est méchant.

En fait moi.
J'ai juste envie.
Que tout redevienne.
Comme avant.

Mais je sais que c'est égoïste de ma part de demander ça. Je sais mais malgré tout ça ne m'empêche pas de vouloir ça du plus profond de mon être. Si l'équilibre de l'orphelinat s'est fissuré, si Ange est partit, tout ça c'est à cause de Luka. Et même si je comprends la raison de son départ, je ne l'accepte pas pour autant. Parce que ça a brisé mon coeur et qu'il faut bien que je remette la faute sur quelqu'un. Et puis de toute façon à 6 ans, on a le droit d'être un petit peu égoïste, non ?

« Les dames vont où elles veulent. Eau douce, eau salée, quelle importance pour elles, ce sont des déesses. »

Puis soudain une ombre plus oppressante est passée au dessus de nos têtes. Même à travers mes yeux fermés, je l'ai sentit traverser le ciel. Alors j'ai rouvert les yeux juste à temps pour voir la plus grande baleine de tous les temps jouer dans les nuages. Pourtant il n'y avait pas d'océan dans le ciel, mais c'était une baleine magique. Magique et incongrue. Je ne comprenais pas vraiment ce qu'elle venait faire là. Comme je n'ai pas non plus compris quand, soudain, toutes les fleurs se sont fanée puis peu à peu effacer jusqu'à disparaître complètement. À la place il n'y avait plus que des orties, parfait reflet de l'intérieur de mon coeur.

- Luka, est-ce que tu as déjà tué quelqu'un ?

Les orties piquent fort dans ma tête, aussi fort que ma question. Honnêtement, j'ai peur de sa réponse, parce que si elle dit oui, ça veut dire qu'elle pourra me tuer. Ça veut peut-être aussi dire qu'elle a tué des gens que moi je connais. Des gens que j'appréciais. Et que peut-être, elle tuera Ange. Car là est ma véritable question, celle qui franchit mes lèvres en hésitant.

- Est-ce que tu vas tuer Ange ?

Parce que tu sais que tu n'as pas le droit.
De me voler mon prince.
Tu le sais ça.
Hein, Luka ?

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Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Dim 13 Nov 2011 - 18:20

Hait moi en paix

- Non, ce qui est injuste c'est que je ne puisse pas te sortir toutes les phrases bien acides que j'avais préparées. Je pars parce que tu m'as oublié, je boude, je rumine ma rancoeur et, quand tu arrives, je n'ai plus rien à dire. Tu es là et je suis heureux. C'est tout et c'est injuste.
-Je... tu... bafouilla-t-elle
-Tu as raison ma vielle, conclut Salim en sautant sur ses pieds, allons manger.

Je regarde Myaw, comme un pieux dans le coeur. Elle hurle, hurle sa rage. Ses phrases me transperce et puis... Et puis font remonter la rage. La haine. La colère. Que sais-tu de moi petite fille insouciante ? Comprends-tu mon coeur mieux que moi ?

- MOI AUSSI JE VEUX ÊTRE AVEC MA MAMAN. MAIS MÊME SI ELLE REVENAIT, JE NE LÂCHERAIS PAS POUR AUTANT MES AMIS. ET JE N'ABANDONNERAIS PAS ANGE.

La rage déforme mes traits.

-" ET QUESQUE TU EN SAIS TOI ? ENTRE CE QUE TU DIS ET CE QUE TU AURAIS FAIS ?"

Pourquoi personne ne comprend ? Je hais le monde d'être ainsi fait. Et puis quoi Myaw ? Tu penses que tu aurais tourné le dos à ta maman ? Si toi tu en es capable, c'est que tu es un monstres. Moi je ne pouvais pas alors je suis partie. Ca m'a fait souffrir, mais le résultat est là, je suis avec ma maman... Je suis avec elle.
Avancer.
M'appuyer sur ce que j'ai vécu.
Sur ce que j'ai fait. Bien et mal.
Sur mes forces et mes faiblesses.
Mes joies et mes regrets.
Mes remords.
Avancer.

-" Luka, est-ce que tu as déjà tué quelqu'un ?"

Silence.

-" Est-ce que tu vas tuer Ange ?"

Est-ce que j'ai tué ? Oui Myaw. Oui j'ai tué. J'ai tué comme tu tueras si tu deviens exorcistes. J'ai tué comme les sorciers noirs, j'ai tué comme les exorcistes. J'ai tué pour moi et pour d'autre. J'ai tué.

-" Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?"

J'ai réagis par instinct, sans vraiment répondre. C'est cette petite formulation que nous utilisions entre nous sans cesse. Entre Ange et moi. Entre Louis et moi. Entre Hayley et moi. Entre Myaw et moi... Mon coeur saigne de mes regrets.

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Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Lun 14 Nov 2011 - 18:52

« Le doute est une force. Une vrai belle force. Veille simplement qu'elle te pousse toujours en avant. »

-" ET QUESQUE TU EN SAIS TOI ? ENTRE CE QUE TU DIS ET CE QUE TU AURAIS FAIS ?"

Silencieuse et majestueuse, la baleine passe au dessus de nos têtes. Moi je ne dis rien, me contentant de regarder Luka, me contentant de regarder sa rage. On pourrait croire que le ciel va nous tomber sur la tête tellement le mammifère semble lourd. Lourd et oppressant. Mais il n'en est rien et le cétacé continue tranquillement son chemin tandis que des mots se forment dans mon esprit. Des mots d'une enfant à une autre. Deux enfants. Petites malgré leurs âges.

- Mais je n'aurais rien fait moi. Parce que ma maman à moi elle est morte. Pour toujours.

Toujours ça veut dire l'éternité.
Et c'est c'est long l'éternité.
Terriblement long.
Surtout quand on attend.

Puis au milieu des orties de mon coeur, j'attends la réponse à la question que je lui ai posé. Est-ce que tu as tué Luka ? Est-ce que tu es comme un de ces monstres que je vois dans mes cauchemars. Dans les cauchemars des gens. Tu sais, j'en ai beaucoup vu, des êtres noirs, la bouche barbouillée de sang, le regard fou injecté de rouge. Bien plus que l'acceptable. Les cauchemars m'attirent comme des aimants, bien plus souvent que je ne tombe dans de jolis rêves. Et c'est comme ça depuis toute petite. Et sais-tu ce qui se tapis dans l'ombre de ces cauchemars ? Sais-tu de quoi les gens ont peur ? Sais-tu de quoi ils rêvent la nuit ? De la mort, beaucoup. Ils voient les gens qu'ils aiment mourir, assassiner par d'autre. Et les meurtrier ont souvent un visage de monstre. Inhumain. Dingue. Fou. Parce que tuer ce n'est pas humain. Tu le sais ça, Luka ? Personne ne devrait pouvoir avoir la prétention de voler une vie. Personne.

-" Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?"

Je regarde Luka sans bouger. Sans rien dire. Je ne fais que l'observer en silence, essayant de retrouver dans ses mots, dans sa phrase, la Luka d'avant. La Luka gentille. Mais j'ai beau m'accrocher, j'ai la sensation de glisser, tomber. Ce n'est pas la gentille qui me pose cette question, c'est la méchante. Parce qu'elle espère qu'en premier je demanderai la réponse du poète, celle qui est faite de joli mot, qui nous berce dans de belles illusions. Celle qui ne fait pas mal.

« La réalité a souvent deux visages, comme les questions ont deux réponses. »

Je soupire. Il serait tellement simple de demander la réponse du poète, de croire de jolis mots. Mais ce n'est pas la vérité. Ce n'est jamais la vérité tout entière. Il faut aussi prendre la vérité du savant, celle qui est en général plus crue, plus dure, plus honnête. Celle qui en général nous blesse le plus. Alors oui, je pourrais demander la réponse du poète, mais il faut que Luka comprenne que je ne suis plus une petite fille. Plus juste ça. J'ai grandit depuis la dernière fois qu'on s'est vue et c'est un peu grâce à elle. Un peu à cause d'elle. Des événements qu'elle nous a fait subir. Et maintenant, je veux la vérité.

- Celle du savant.

Et je soutiens son regard. Sans hésiter. Alors Luka, vas-tu tuer mon prince charmant ? Vas-tu te permettre de voler la vie de celui que tu as tant aimé durant ton enfance. Celui qui te cherche maintenant, te poursuis. La dernière fois que je l'ai vu, il m'a fait une promesse, celle de rester en vie. Mais à présent, j'ai peur. J'ai peur de toi Luka. Peur que tu sois plus forte, que tu me voles un être que je n'ai aucune envie de perdre. Combien de gens vas-tu encore blessé ?

Et pourquoi ?
Te laisses-tu souffrir.
En faisant souffrir.
Tout ceux que tu aimais.

Offre moi la réponse du savant Luka. Parce qu'au fond, celle du poète je la connais déjà. Tu ne tueras pas Ange ; tu ne peux pas. Il est déjà mort avec ton départ.

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Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Lun 14 Nov 2011 - 20:48

Qui a le droit de faire ça ?
A un enfant qui croit vraiment
C'que disent les grands.

- Plus que le discours des homme, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton cœur. Eux ne mentent pas.

Et le vent vole parmis nous. Il nous sourit. Ils nous sourient. Je ne comprend pas tout. La grosse baleine a disparu. Le vent l'a poussé, comme un gros nuage, le vent l'a viré, mis à la porte. Le vent est tout sourire. Un avion en papier le suit gaiement tandis que nous nous faisons emporter, comme si nous n'étions que de petites plumes. Je me laisse emporter sans lutter, je n'ai plus la force de nager à contre courant. Je ressens le besoin immense d'être méchante envers Myaw, de la blesser, pour lui faire comprendre que rien n'est plus comme avant. Pour lui faire comprendre qu'elle doit me haïr. Pour lui faire comprendre qu'un jour peut être nous serons face à face et que ce jour là elle devra me tuer. Sombres sont mes pensées. Et il rigola. Mes mots étaient vains et il le savait.

- Celle du savant.

C'est un triste sourire sans joie qui transforma mon visage. Celle du savant. Je n'ai jamais aimé le savant. Trop terre à terre et parfois si peu réaliste. On pourrait penser le contraire, mais les savants sortes parfois des aberrations. Ils appellent folle une femme qui a souffert de la perte de son enfant et son amant. Ils appellent sorcière noire une femme qu'ils n'ont pas voulu aider lorsque c'était possible. Ils appellent ennemie ce qu'ils ont fait de cette femme. Et ils feront tout pour éradiquer leur erreur. Je n'aime pas les savants.

Si tu veux absolument te battre, commence par te battre contre toi-même.

Et nous voyageons encore et encore. Les paysages défilent sans arrêt, passant par les couleurs les plus étonnantes. Je vois là un désert spongieux rose pâle sous la lumière d'un soleil sombre. Derrière nous s'étend une forêt de poissons. La mer n'est peut être pas loin qui sait ? Le monde des rêves est vraiment étrange. Je ne sais quoi répondre à Myaw. Ou je ne le sais que trop et je me bat avec moi même. Je me bats tous les jours, contre moi et contre moi. Je suis un double et une dualité, un être paradoxale. Je suis ce que j'ai été et ce que je serais. Mais ce que je suis refuse ce que j'ai été pour être ce que je serais peut être si je ne suis plus ce que j'ai été. Et ce que j'étais se bat pour que ce que je serais soit comme ce que j'ai été et non plus ce que je suis.

-" Le savant affirme que j'ai déjà ôté la vie et il a raison. Mais il dit également que je ne tuerais pas Ange."

Non je ne le tuerais pas.
Je ne pourrais pas.
Même pour avancer.

-" L'as-tu réellement cru ?"

Notre voyage au vent s'arrête et nous relâche dans un noir étoilé sans haut et sans bas. Je suis assise sur rien. L'a-t-elle réellement cru ? Je ne suis pas si différente de la Luka qu'ils ont connu. A vrai dire je suis exactement la même. Je ne tuerais jamais Ange. Jamais.

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Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Mar 29 Nov 2011 - 22:35

« - À qui la nuit fait-elle peur ?
- À ceux qui attendent le jour pour voir. »

Le vent rigole autour de nous. Il se penche à mes côtés, joue avec mes cheveux, comme s'il voulait me confier un secret. Et quand je tends l'oreille attentive à ses mots, ils se dérobent et fuit en pouffant. Puis il remonte au ciel pour pousser la baleine et faire voler un avion en papier. Un avion en papier qui lui donne de la force, beaucoup de force, tellement de force qu'il revient vers nous et nous emporte avec lui. Un peu comme des nuages. Alors Luka et moi on ne fait rien, on ne dit rien ; on se laisse juste faire. Elle elle est trop ancrée dans sa rage pour s'opposer au vent. Et moi trop oppressée par ma haine.

Moi j'aime tout le monde.
C'était si facile à dire.
Avant.
Et maintenant ?

Maintenant je ne sais plus. J'ai envie d'aimer Luka, mais d'un autre côté je la hais. La déteste. Alors que faire entre mon coeur qui me crie de lui sauter au cou et ma raison qui me supplie de m'enfuir. Lui offrir des marguerites ou lui jeter des fleurs séchée ? Je ne sais plus Luka, tu vois. Tu me déstabilises. Et c'est pas très gentil de faire ça à une enfant. Est-ce que tu le fais exprès ? Est-ce que tu fais exprès de me blesser, de m'écorcher vive ? Exprès d'être méchante ?
Pourquoi ?

-" Le savant affirme que j'ai déjà ôté la vie et il a raison. Mais il dit également que je ne tuerais pas Ange."

« - Les mots sont des armes, les mots sont des dons, les mots ne se gaspillent pas. »

-" L'as-tu réellement cru ?"

Je baisse les yeux, le rouge me montant aux joues. Tout autour de nous se pressent des millions de nuages écarlates qui éclatent les uns après les autres en un millions de plumes criardes. Oui je l'ai cru et je le crois toujours. Luka a tellement changé et je suis trop petite pour vraiment comprendre la mort. Je la connais un peu, je l'ai vu de loin à travers ma maman, mais je ne l'ai jamais fréquentée. Je ne sais pas si c'est dur de tuer quelqu'un. J'ignore tout ça et j'espère que je l'ignorerai toute ma vie. En fait, je ne suis plus sûre de vouloir devenir une exorciste. Parce qu'ils tuent les méchants et que les méchants... c'est des gens. Des gens comme Luka. C'est vrai, je ne pourrais pas tuer Luka. Et Luka ne pourrait pas tuer Ange.

J'ai envie de mourir.
M'étouffer dans ma honte.
Tout sauf tuer.
Prenez ma vie mais pas la leur.

- Et... la réponse du poète ?

Ma voix se trouble, j'hésite, je trébuche. Qui es-tu Luka ? Et dis moi, dis moi surtout ; est-ce que je dois t'aimer ou te détester ? Parce que je ne sais plus, je ne comprends plus tu vois. J'ai le feu aux yeux et les larmes aux joues. J'ai honte et je suis fière. Tout se trouble, tout se troque, quelqu'un a fait toc-toc dans ma tête et j'ai fait l'erreur de lui ouvrir la porte. Maintenant il est repartit en emportant avec lui toutes mes certitudes. Ne restent plus que les doutes et une boîte, une toute petite boîte qui contient mon avenir et ma vérité ; je ne veux pas être comme eux. Je ne veux pas être comme Luka. Pas comme Ange. Pas comme Mrs Mystery. Ni exorciste, ni sorcière. Je veux juste être moi et surtout, surtout surtout, ne tuer personne.

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« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. »

Color violet

Traquer sa propre responsabilité, dédouaner les autres de la leur, n'est-ce pas avant tout un moyen égoïste de s'accorder de l'importance, de se placer au centre d'un univers tournant autour de sa personne ? Déresponsabiliser ses proches, pour quelque raison que ce soit, ne revient-il pas à leur dénier une légitimité que nous cherchons désespérément à nous approprier ? Une légitimité que nous craignons de partager tant elle est fuyante, versatile, impalpable ?

Pas de réponse. Absence totale de réponse. Bordel Myaw réagis ! J'ai l'impression de faire face à un être vide. Tu es vide Myaw ? Tu n'as pas l'air de tout comprendre. Et puis quoi ? Pourquoi je m'échine à t'expliquer ? Tu es une enfant. Une toute petite enfant. On ne peut certes pas dire que je sois très adulte... Mais tu as sept ans bordel. Sept. Je marque une pause. Comment je le sais sept ans ? Tu es né le 31 octobre, le jour d'Halloween, comme Jonathan, comme d'autres... Je ferme les yeux. Impossible d'oublier. Je me souviens de ton anniversaire, je me souviens de pleins d'anniversaire. On ne peut pas balayer une vie comme ça. Je me mord les lèvres. Tu as l'air si innocente Mymy...
Ais-je le droit d'être ce que je suis ?

- Et... la réponse du poète ?

La réponse du poète ? Mon coeur rate un battement. Je baisse les yeux. Les morts reviennent me voir de temps en temps. Non en tant que fantôme, car ils ont continués, j'en suis sûr, ils étaient tous braves. Ils viennent me voir. Ils me regardent. Jamais il ne parlent. Jamais. Ils n'ont pas l'air haineux, énervés, ou... je ne sais pas. Ils n'ont pas l'air de m'en vouloir, et c'est ça le pire. Je crois que je préfèrerais qu'ils me haïssent, comme je préfèrerais que Myaw hurle au lieu de poser de stupides questions. C'étaient des gars d'Orpheo. Des gars, des filles, sorciers, humains, je ne sais. J'en ai tué trois. Trois. Pas de sang froid, mais dans le combat. Le seul combat que j'ai fait, avec Gaël. Il m'avait embarqué dans une histoire pas possible. Et ils sont morts. Je n'aurais pas dû. Je regrette. Un peu. C'était eux, ou moi. J'ai choisi. Par égoïsme peut être. Ils avaient une famille, j'en ai une aussi. Mais il y a une chose dont je me félicite. C'est de ne pas être comme mon oncle. Enfin, comme le cousin de ma mère si on veut être précis. Gaël n'a pas pas besoin de raison pour faire souffrir ou tuer. Il préfère même ne pas en avoir. De sang froid, il se délecte de la mort et la souffrance. Je sais que ma mère me voudrait moins sensible. Mais je ne pourrais sans doute pas être comme lui.

-" Il n'y a pas de réponse du poète cette fois ci. J'ai tué. C'est comme ça. Pas par envie ni par réel choix. J'ai tué, et le poète ne peut rien y faire."

Je me lève. Un sol d'herbe, un vrai sol d'herbe, se place sous nos pieds. C'est étrange de voir un vrai sol, dans ce monde. Je relève Myaw par les épaules.

-" Je peux te confier un secret ? J'ai vu Ange. J'ai frappé Ange. J'ai été méchante. Vraiment méchante. Mais je l'ai laissé partir. Et tu sais quoi Myaw ? Il m'a laissé quelque chose. Il me l'a rendu plutôt. L'espoir Myaw. L'espoir que j'avais. Et tu sais quoi ? Je reviendrais. Quand je serais prête. Et je ramènerais maman..."

Je la regarde, sans rien dire de plus. Les Cross, ça aurait pu être ma vie. Mais je ne suis pas cette Luka là, qui aurait été élevé par la famille de sorciers noirs. Je suis Luka, j'ai été élevé par le Mystery Orphanage, par Pandora Mystery. Je suis une mêlée, avec du sang de sorcier noir. Une âme un peu sombre, mais pas assez. Je sortirais maman de là, je lui montrerais qu'Orpheo, c'est pas si mal. Même s'ils l'ont laissé tomber. Tout le monde fait des erreurs. J'ai fait des erreurs. Et quand je me souviens des orphelins et professeurs du Mystery, je sais que ça, c'est mon avenir...

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If I had a world of my own Everything will be nonsense Nothing will be what it is Because everything will be what it isn'tI invite you to a world Where there is no such thing as time And every creature lens themselves To change your state of mind.

« La sensation de froid a disparu.
Je flotte, en apesanteur dans un océan d'étoiles.
Je suis infinie et je suis minuscule, je ne suis rien et je suis tout. Suis- je encore Ewilan ?
Aucun point de repère, pas de limites, pas d'horizon.
Je n'ai aucune sensation, à peine un léger picotement contre mon coeur, là où une forme chaude était autrefois blottie.
Des galaxies s'ouvrent à moi, l'univers entier se dévoile et, à chaque nouvel astre qui apparaît, je m'allège d'un souvenir.
Je ne suis plus que moi. Libérée des autres, libérée du monde, libérée de tout, je deviens pensée et les étoiles me tendent les bras... »

Est-ce que Luka regrette ? La mort, le sang qui éclate, éclabousse, trempent ses nuits de cauchemars... Est-ce qu'elle aimerait pouvoir revenir en arrière ? Stopper le monde, lui dire d'attendre une seconde pour courir de l'autre côté, ressusciter ceux qu'elle a tué, relever ceux qui sont tomber. Est-ce que parfois il lui arrive d'avoir les larmes aux yeux en pensant à ceux qui se sont effondrés sur son passage ? Est-ce que... est-ce que parfois elle pense à moi ? Mes pensées se dérobent alors que j'ai l'impression que le monde tourne plus vite, tourne trop vite. Tourbillonne, tourbillonne et accélère, ce n'est plus une planète c'est un manège enchanté et empoisonné qui nous emporte de l'autre côté du monde. Qui nous emmène jusqu'au poète.
Quelle est sa réponse à lui ?

-" Il n'y a pas de réponse du poète cette fois ci. J'ai tué. C'est comme ça. Pas par envie ni par réel choix. J'ai tué, et le poète ne peut rien y faire."

Où est passée.
Ton innocence ?
Où es-tu passée.
Luka Era Grey ?

Les mains de l'adolescente me saisissent par les épaules, me forcent à me relever. Mais à vrai dire, je ne cherche même pas à opposer la moindre résistance. J'ai déjà compris depuis longtemps que j'avais perdu ce combat là. Perdu contre Luka. Ma haine ne peut pas la résonner, je ne peux pas la faire retourner en arrière. Le monde ne tourne que dans un sens, et c'est tout. Les manège aussi d'ailleurs. Les petits chevaux de bois vont tous dans le même sens, vers l'avant. Ils tournent, s'arrêtent, changent de passager et recommencent à tourner. Ils ne savent faire que ça. Comme le monde. Il ne sait que tourner, tourner, tourner. Jusqu'à ce que tout recommence.

« Le passé sert à construire l'avenir mais il est immuable. Me venger ne rendra pas la vie à celle que j'aime, me venger est aussi vain que vouloir remonter le temps. »

-" Je peux te confier un secret ? J'ai vu Ange. J'ai frappé Ange. J'ai été méchante. Vraiment méchante. Mais je l'ai laissé partir. Et tu sais quoi Myaw ? Il m'a laissé quelque chose. Il me l'a rendu plutôt. L'espoir Myaw. L'espoir que j'avais. Et tu sais quoi ? Je reviendrais. Quand je serais prête. Et je ramènerais maman..."

J'aurais pu tressaillir. Luka a frappé Ange, Luka a peut-être blessé mon prince pégasien. Luka aurait pu le tuer. Mais mes lèvres ne font que murmurer un sourire. Un minuscule petit sourire. Parce qu'elle l'a dit. Qu'elle reviendrait, avec sa maman. Et si elle revient, Ange aussi reviendra. Le manège reprendra son rythme normal, son rythme d'avant. Et même si les morts seront toujours morts, ils seront là auprès de moi. Ange et Luka. On oubliera tout, recommencera tout. Et le jour où l'idée d'évoquer ce rêve nous traversera l'esprit, ça ne sera pour rien d'autre que d'en rire.

- Tu promets ?

Une main sur le coeur.
Oublie tous les leurres.
Et dis moi la vérité.
Reviendras-tu ?

Je regarde Luka comme si j'essayais de percer la coque de noirceur qu'elle a façonner autour d'elle depuis son départ. Je la regarde comme je l'aurais regarder avant, comme j'aurais regarder la si jolie jeune femme à qui j'avais offert des fleurs. Celle que je connaissais, celle qui m'a prise sur son dos, qui a été tellement gentille avec moi. Ce qu'Ange attend, que Mrs Mystery attend, que l'orphelinat attend, que moi j'attends. Je la regarde puis je me jette dans ses bras, m'accroche à son cou comme je ne me suis jamais accroché à personne. Peut-être que comme ça elle reviendra plus vite...

- Je t'aime Luka. Je t'aime et tu me manques.

Larme qui coule.
Jusque dans son cou.
Souvenir éternel.
Qui ancre ta promesse.

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« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. »

Color violet

Sais-tu que l'on se construit plus
par les drames auxquels on survit
que par les bonheurs que l'on vit ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça à Myaw. Peut être parce que c'est une conviction que j'ai, depuis qu'Ange est partis. Une conviction que j'avais. Que j'ai toujours eu. Je savais que ça ne durerais qu'un temps. Mais j'ai quand même voulu essayer. Pour l'amour d'une mère. Pour la comprendre, savoir ce qui l'a motivé... Je n'y avais pas vraiment réfléchis avant je dois dire. Je crois que je le savais mais je l'ignorais totalement : je voulais la ramener. La sauver. Lui raconter le monde, comme on me l'a montré, avec toutes ses couleurs et cette joie. Plus de douleur, juste du bonheur. Car c'est ce qu'on vit au Mystery Orphanage. Tout le temps. Presque tous le temps. Il y a aussi de la souffrance et de la tristesse. Mais cela devient dérisoire. Myaw vient de m'ouvrir les yeux. La petite fille de sept ans. L'âge de raison... Je ne peux pas rentrer maintenant. Il me reste un travail à faire.

Je crois que je veux changer. Changer de vie, encore... Je veux revenir là où je suis partie. Je veux revivre comme j'ai vécu. J'ai passé plus d'un an de ma vie à vivre dans le noir à me voiler la face. Passé plus d'un an de ma vie à torturer mon esprit. Je respire un grand coup. Il n'y a que ça de vrai. J'inspire et j'expire, un sourire encore hésitant aux lèvres. Le monde des rêves s'est transformé. On se croirait en Écosse. Je connais même cette falaise sur laquelle il nous a emmené. Nous étions quatre petits fous. Ange, Louis, Hayley, et moi. Louis voulait qu'on saute un par un. Il voulait commencer, mais j'ai dis, les filles d'abords ! Hay n'était pas d'accord. Moi j'ai sauté. Louis riait comme un fou. J'avais eu peur. Terriblement peur. Ensuite on a dû épluché les patates pour le repas du soir parce que c'était une bêtise. C'était dangereux. Maman ne me fait pas éplucher des patates. Maman me fait souffrir. L'apprentissage par la souffrance. Qu'y-a-t-il de pire ? J'ai au moins appris quelque chose, je n'y croyais pas assez : je ne voulais pas devenir comme maman.

- Tu promets ?

Un coup de vent plus violent que les autres fait voler nos cheveux. C'est un paysage magnifique. Je regarde Myaw. Plus tard, quand elle sera plus grande, elle fera aussi le grand saut. Tous les ados du Mystery l'ont fait un jour où l'autre. Je l'ai juste fait plus tôt. Mrs Mystery l'accepte, quand on est plus âgé, parce que l'on sait ce que l'on fait. Je savais ce que je faisais... Pas comme cette fois. Pourrais-je redevenir celle que j'ai été ? Ais-je cessé de l'être réellement ? Toute l'Écosse semble attendre ma réponse avec ces coups de vent pressants. Je regarde Myaw. Je ne souris plus. Je la regarde dans les yeux. On ne fait pas une promesse à un enfant à la légère. Je suis absolument certaine.

-" Je te le promet Myaw. Et cette fois, le poète et le savant s'accordent : ils disent qu'on ne peut pas rompre une promesse. Jamais."

Elle me saute dans les bras. J'ai un rire étrange. Il est encore faible. Comme s'il venait de se réveiller. Un rire nouveau qui peine à prendre ses marques. C'est un drôle de rêve que je fais là. Je serre la petite fille contre moi, avec fermeté mais douceur, comme avant.

-" Je t'aime Luka. Je t'aime et tu me manques.
- Je sais Myaw. Je t'aime aussi. Je vous aimes tous. Vous me manquez..."

Une larme coule le long de ma joue. Je la fais descendre pour essuyer ce torrent qui commence. Un rire cassé sort. Je rigole et je pleure. Ils me manquent tellement...

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Sujet: Re: Un univers vraiment étonnant [Pv Mymy] Lun 2 Jan 2012 - 12:34

« Cité de bétons. Facades anonymes.
Combat.
Injustice.
Solitude.
Les rêves se noient sous les larmes de la réalité, la pauvreté règne sur les coeurs et pourtant...
... Je suis heureuse
Si heureuse. »

Le monde continue à tourner, à changer, à ondoyer. Mais je ne le regarde plus. Je ne le regarde plus parce que je suis trop occupée à fixer Luka au fond des yeux. S'il y a bien une chose que l'on ne doit pas faire, c'est une promesse à la légère. Et encore moins quand c'est une promesse à une enfant. Luka le sait ; elle a été enfant il n'y a pas si longtemps que ça. Elle était peut-être à ma place, à regarder droit dans les yeux un plus grand afin qu'il lui promette quelque chose, n'importe quoi. Que ce soit un bout de chocolat ou une promesse de retour, rien ne peut rompre un pacte lancé par un enfant. Rien sauf la méchanceté des plus grands, évidemment. Mais Luka garde une part de gentillesse en elle, je le sais je le sens. Elle ne me trahira pas.

-" Je te le promet Myaw. Et cette fois, le poète et le savant s'accordent : ils disent qu'on ne peut pas rompre une promesse. Jamais."

Jamais, jamais, jamais. Ce petit mot résonne dans mon coeur comme du bonheur. Je suis heureuse à présent, et tu sais pourquoi Luka ? C'est grâce à toi, à tes promesses. Grâce à toi parce que tu me prouves que les méchants ont un coeur et qu'ils peuvent revenir en arrière. Qu'il peuvent changer de destin et retourner vers ceux qui leur sont chers. Qu'ils ont encore un peu de gentillesse au fond d'eux et que surtout, surtout, ils ont le choix.

« On a toujours le choix Ewilan, il suffit de faire le bon. Ewilan sourit, elle avait fait le bon choix. »

Quand je saute dans les bras de Luka, elle rit. Ce n'est pas un rire tout à fait sûr, pas encore comme avant, mais c'est un rire. Un vrai rire. Un rire qui me tient contre elle, qui retient mon amitié pour elle, qui soutient mes espoirs d'enfants. Vous savez, souvent je me dis que les adultes sont un peu bêtes. Ils n'ont plus de rêves ni d'espoir. Ils disent que ceux qui partent ne reviendront plus. Que les méchants resteront méchants et que les gentils se feront tuer. Mais c'est faux, totalement faux. Et c'est à nous les enfants, ceux qui ont encore un coeur pur et innocent, de leur prouver cela. C'est à moi à travers mes rêves. C'est à Ange qui court après Luka depuis si longtemps. C'est à Luka qui un jour reviendra.

Mais je vous promets.
Que les rêves des enfants.
Gagneront toujours.
Si on y croit suffisamment fort.

- Je sais Myaw. Je t'aime aussi. Je vous aimes tous. Vous me manquez..."

Je sens ses larmes se mêler aux miennes. C'est bizarre de sentir Luka pleurer. Luka qui est si forte, si grande et si belle... Luka pleure, Luka a un coeur. Et elle m'aime, elle nous aime tous. Ce sont des larmes de bonheur sur mes joues, des larmes qui proviennent droit de mon coeur. Il est tellement heureux... Et lorsque ma si forte et si faible amie me repose par terre pour essuyer ses propres larmes, lorsque je l'entends rire de son rire cassé, de son rire nouveau, de son rire honnête, je ne peux faire que sourire. Sourire à la vie.

Toi et moi.
Face à face.
À pleurer.
Comme des imbéciles.

- Le matin arrive, notre rêve s'arrête ici...

Je sens comme des nuages derrière moi. Je sais que se sont mes draps qui m'enveloppe, ceux du Mystery dans lesquels je me suis endormie... Entre rêve et réalité, je sais que la réalité aura raison de moi. Je laisse Luka, je l'abandonne, mais je me rassure en me disant qu'elle n'est pas totalement seule. Elle a avec moi sa promesse et mon amour. Tellement d'amour... Avant de me réveiller je tiens à lui murmurer mes derniers mots :

- N'oublie pas ta promesse...

... n'oublie pas que je t'aime.

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« Elles n'étaient pas filles des elfes mais bien enfants des hommes. »

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