Jack & Gaël
« La souffrance, parfois on
a ça dans le sang, parfois
bah... on apprend. »


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Je me réveillais en sursaut. Édouard venait de crier dans son berceau, et, se trouvant juste à quelque pas de notre lit, je ne pouvais pas ne pas l'entendre. Ysoline, ma femme, me regarda avec ce regard qui veut tout dire : cette fois, c'est ton tour. De fort mauvaise humeur étant donné qu'il était cinq heure du matin et que je savais pertinemment que je ne pourrais pas me rendormir je me levais donc prendre mon fils dans mes bras. Cela me faisait toujours drôle à vrai dire mais j'avais fierté à regarder ce bambin qui plus tard deviendrait un fort sorcier noir, je le savais. Le petit calé contre mon torse nu, je quittais la chambre que nous avions dans le manoir pour aller chercher une esclave dans la cuisine. Il avait faim et ses petits poumons le clamait déjà beaucoup. Je ne portais sur moi qu'un pantalon de sport bleu marine mais je me fichais de croiser quelqu'un. Après tout j'étais Gaël Cross et je n'avais à rougir devant personne, bien au contraire.

Édouard ne cessait de gigoter mais à son âge, on ne pouvait pas encore lui dire quelque chose. Je me contentais d'ignorer ses bras et, en tombant sur une esclave sans doute déjà levée pour préparer le petit déjeuné, je lui ordonnais sèchement de préparer un biberon tiède pour mon fils et de me l'apporter dans un des salons. J'allais donc m'asseoir sur un fauteuil et calait plus confortable le petit corps contre le mien. Édouard me regarda droit dans les yeux pendant un moment et je me perdis dans ses pupilles déjà bien sombres en me demandant de quels pouvoirs et dons il avait bien pu hériter. Je l'espérais métamorphe ou élémentariste, et lecteur de rêve si possible ; ainsi il serait le digne descendant des Cross. J'ai moi même eut la chance d'être élémentariste feu. On ressent la puissance que ce pouvoir nous apporte de par notre lignée pure. C'est de la magie à l'état brute. Nous Cross sommes des sorciers de haute volée, et je n'en attend pas moins de lui.

L'esclave m'apporta rapidement ce que j'avais demander. Tiède, parfait. La petite bouche avide attrapa rapidement la tétine et téta goulument le lait infantile. Cela faisait maintenant plus d'un mois que j'étais papa et Ysoline n'avait jamais vraiment allaiter le petit. Pourquoi ? Les médecins ne l'expliquaient pas, mais elle avait un manque flagrant de lait dans ses seins. Donc biberon au lait infantile. Ca fait bizarre pour quelqu'un comme moi de parler de ça, ainsi que d'autre truc comme les couches et autres. Je dois dire que je suis soulagé d'être un homme de haut rang. Les esclaves sont là pour ça. Mais pour rien au monde je ne les laisserais par contre nourrir mon fils. C'est ma chair et mon sang, et je considère que c'est à moi ou à ma femme de le faire, comme pour sa future éducation. Le petit finit rapidement son biberon et gigote à présent doucement. Il attrape de ses petites mains un seul de mes gros doigts et me regarde les yeux ébahis grands ouverts, me découvrant un peu plus à chaque secondes. Mais le temps est venu pour moi de le remettre dans son berceau et de me consacrer aux histoires plus importantes.

Après l'avoir délicatement posé dans son berceau dans notre chambre avant de m'habiller pour partir au quartier général. J'ai pas mal de boulot à vrai dire aujourd'hui, les paperasses et tout ça, les membres à rencontrer ou les prisonniers à interroger, tout ce que je n'ai pas fait depuis un moment. Depuis la naissance de l'autre d'ailleurs ! J'embrasse délicatement ma femme sur le front et, sans prendre le temps d'un petit déjeuné, je pars pour une longue journée au quartier et ça risque d'être assez drôle. Après quelques kilomètres en voiture, car je dois le reconnaître, je ne suis pas un as de la téléportation, je me gars et déambule dans la petite ville de Sarzeau. Il y a un truc qui m'a beaucoup fait rire. Orpheo cherche partout le quartier général de Croix et sait approximativement où se trouve le manoir des Cross : En France. Il semble même qu'ils savent qu'il est en Bretagne. Ca limite les recherches. Jusque là, ils n'ont jamais pensé à cherche pas loin du manoir. En même temps, normalement planquer deux trucs secrets à côtés, ça marche pas, mais justement, ils ne s'y attendent pas. Et faut dire que ça marche. Il ne l'ont jamais trouvé. Ils ne se focalisent pas sur le manoir, plus sur Croix, et du coup ils ne regardent pas en Bretagne, ni même en France.

Je rentre dans le Dark Phoenix. Les filles ne sont pas encore levées, vu qu'elles travaillent tard le soir, mais quelques esclaves font le ménage dans la spacieuse boite de strip tease. Je ne salue personne mais elles le font, évidement. Je ne leur apporte quasiment pas un regard et descend dans les profondeurs du QG de Croix. Je ne croise pas grand monde à cette heure et de toutes façons mon programme de ce matin, d'après le dossier que je viens de récupérer est d'embêter gentiment un prisonnier. Natasha m'en avait parler vaguement. Un sourire sadique étire mes lèvres, je vais bien m'amuser. Embêter ici signifie torturer sans poser de question, afin de préparer à l'interrogatoire, et il n'est pas besoin de rappeler que je suis un maître dans l'art de la souffrance et les multiples façons de l'appliquer aux autres. Je me dirige vers les cellules. J'ai un large sourire. Ce matin commence plutôt bien. Notre pauvre homme est en fait une femme. Aie, ça j'aime pas trop. Je relis son dossier rapidement : siège au grand conseil d'Orpheo, grande exorciste, a tué au moins une bonne dizaine des nôtres et a participé au massacre des Cross lors de l'assassinat de Arthur Grey. Mauvais point pour elle, très mauvais même. Dans cette bataille sont morts mes parents.

Elle me regarde sans rien dire et moi aussi. Nous nous dévisageons en silence et je remarque sa lèvre qui légèrement tremble. Elle est ici depuis un moment. On la fait mariner pour qu'elle commence à paniquer doucement. Mon boulot aujourd'hui consiste juste à la faire souffrir, histoire de lui rappeler qu'on ne l'oublie pas. Elle est déjà dans un sale état. Quelques coupures pas très belles mais pas très graves, sale et maigre. On ne va tout de même pas dépenser beaucoup d'argent pour chouchouter nos prisonniers, bien au contraire. Son dossier m'apprend qu'elle s'appelle Noah. Elle a déjà 124 ans, plus de mon double en fait. Et le pire, c'est une humaine douée. Amusant. J'entre en prenant soin de laisser la grille grincer. Torture psychologique. Je m'accroupis pour me retrouver à son niveau. Sa lèvre inférieur tremble de plus en plus. Je souris largement pour ne pas la rassurer.

-" Alors Noah, je crois que nous n'avons pas été présenté ? Je m'appelle Gaël Cross. Je crois savoir que vous avez connu mon père, et aujourd'hui c'est avec plaisir que je serais votre bourreau !"

Elle bégaye sans parvenir à prononcer le moindre mot intelligible. Mon regard se durcit, je devient froid comme de la glace. Le jeu va pouvoir commencer. Je n'ai pas besoin de me concentrer que la douleur que j'imagine emplie son corps. Elle bouge frénétiquement et ses muscles se contractent et se décontractent à une vitesse anormale. Doucement j'élabore une autre douleur, plus vicieuse, différente, plus froide et plus électrique, mais pas encore très fort. Elle gémit fortement et me lance un regard fier et haineux, emplie de douleur. Elle ne veut pas crier apparemment. Moi je me mets à rire fortement. Ce n'est que le début. J'imagine un feu infernal qui dévore son corps et ses entrailles, un feu horriblement douloureux, mais je vous assure que ce n'est pas le plus que je peux faire, bien au contraire. Un premier cris sort de sa bouche, suivit d'un long hurlement. Je la vois se tordre de douleur devant moi et j'en tire une absolue satisfaction. Elle prend sa tête dans ses mains et crispe ses doigts. Je la vois chercher de l'air, se débattre avec son corps qui souffre plus à chaque seconde qui passe. Elle ne se contrôle plus, ses hurlements sont de plus en plus fort. Et je relâche mon pouvoir.

Sale humaine, tu n'as pas finis de souffrir croit moi, ce n'était qu'un avant goût. La douleur que provoque mon don n'est pas vraiment physique, elle joue avec les nerfs et les informations du cerveau que j'arrive à influencer. Mais parfois il faut laisser des cicatrices, car cela marque et cela blesse le corps qui s'en souvient longtemps. J'attrape par les cheveux la faible femme qui crie légèrement et je la traîne violemment hors de sa cellule. La salle de torture, ma salle de jeu. Je l'attache solidement sur la table munie de menottes. J'ai concocté quelque chose qui se faisait beaucoup il n'y a pas si longtemps, par jalousie de la beauté des femmes en général. Quelque chose qui se perd mais que je trouve assez... amusant disons. Je prend ma fiole en verre et la dé-bouchonnes précautionneusement. Il y a là dedans un mélange très acide, parfait pour brûler et défigurer, beaucoup utiliser par les maisons de passes pour contrer la concurrence. Je lui explique ce que je vais faire sans emphase, histoire qu'elle comprenne bien quel malheur il va lui arriver. Je m'amuse à lâcher quelques gouttes à côté et voir son corps essayer de les éviter. La première sur la joue lui arrache un cris strident. Les suivantes m'emplissent d'un sentiment intense de satisfaction. Le liquide coule le long de son coup et arrive jusqu'à son épaule. Je fais tout de même attention, il ne doit ronger que la peau, je ne cherche pas à la tuer tout de même, ce serais dommage ! Une fois fini je l'expédie à nouveau dans sa cellule pourrie, la laissant sangloter à son aise et je m'en vais.

Je n'ai aucun scrupule à faire souffrir les gens, encore moins les humains doués qui ne sont au final qu'inférieur à nous. Ces pourritures se balade librement alors qu'on devrait tous les tenir à la laisse comme les chiens qu'ils sont ! Et je n'ai aucune honte à faire souffrir un ennemi, surtout si celui-ci a participé au meurtre de mes parents. Je crois bon de préciser que ce n'est pas toujours facile c'est vrai. Mais j'ai appris à accepter l'étincelle de haine immense qui nait dans la prunelle de la victime, et j'ai appris à aimer ses cris. Je repars dans mon bureau. La journée avance doucement. J'ai remplie quelques dossiers, supervisé de loin le choix des esclaves qui pourront nous être plus utiles que les autres et maintenant je dois m'occuper d'un cas plutôt embêtant.

Jack Weiss. Suivis par l'hassansin Alexis Volanges car soupçonné d'être proche de Rosenrot par son lignage. Son père nous a trahis et nous avons demandé à une femme qu'il a aimé de l'assassiner. Lui n'a jamais montré signe de trahison mais aurait, selon les dires de l'esclave que Dorian a affecté, fouillé dans les archives. Il n'y a pas à s'en faire. Selon Dorian, et Natasha est un peu de son avis, nous pouvons laisser les choses évoluer pour le moment, juste une petite remontrance. Et Dorian m'a glisser en commentaire de marge que le secouer serait pas mal ainsi que peut être lui coller une mission l'éloignant légèrement de ces archives. Nous pouvons toujours le faire disparaître au pire, mais il semble être un bon élément. Peut être pourra-t-il plus tard s'intégrer dans le haut commandement ? Je dois veiller aux bonnes affaires de Croix après tout. Une esclave lui a transmis que je voulais le voir... Il devrait bientôt arriver vu que je le demande à... 11h, l'heure qu'il est depuis deux minutes déjà...

J'entend les secondes tomber dans ma tête. Il n'est toujours pas là. A chaque seconde qui passe, je fait tomber mon doigt contre le bois noble et sombre de mon bureau. Je suis assis dans ma chaise, l'air décontracté et pensif, en costume, le regard sombre et dur. Une de mes mains remonte vers ma bouche et s'y dépose, songeuse. Je fixe la porte tandis que mes doigts marquent toujours le tempo. J'attends. Et je ne suis guère patient pour ce genre de chose. Surtout quand c'est un rendez-vous. Surtout quand c'est un petit sorcier qui se croit grand. Il me manque de respect en étant en retard, à moi, Gaël Kerrian Cross, le numéro 2 bis avec Dorian après Natasha. Moi sont supérieur, de par mon rang et la noblesse de mon sang.Cinq minutes de retard maintenant. Mon regard se durcit considérablement.

-" Vous vouliez me voir?"

Il est là, enfin, nonchalamment devant moi. Son air imbécile m'agace au plus haut point mais je me contient. Pas question de le tuer. Il peut nous être utile, et puis c'est un bon soldat, et un vrai sorcier noir. Je suis en colère, mais je reconnais tout de même ce qu'il est. Un bon sorcier, un bon combattant. Mais ce ne sera pas suffisant, pas cette fois. Son insolence m'irrite. Je ne la laisserais pas passer.

-" Vous avez cinq minutes de retard Weiss ! Asseyez vous."

Je joins mes mains sur le bureau et le regarde prendre place sans rien dire, pendant que je meure d'envie de lâcher mon don sur lui. J'en avais envie d'une force... Surtout qu'il avait quelque chose en lui qui m'incitait clairement à le frapper. Peut être le fait qu'il ait tout le temps l'air insolent. Je refuse qu'on porte atteinte à mon respect. Il me le doit, comme beaucoup. Même Natasha me respecte, comme je la respecte. Car nous sommes des Cross, les rois parmis les sorciers noirs, une, si ce n'est la plus grande des familles de sang noble et noir. Je sors un dossier. Un dossier qu'il a consulter il y a peu, dans les archives. Dans les archives secrètes. Celles où il n'avait pas le droit d'entrer. Je lui balance le dossier sur les genoux et lui demande :

-" Ca vous dit quelque chose ?"

Je le regarde, j'attends sa réaction. Et puis finalement je ne le laisse pas répondre.

-" Vous vous êtes introduit dans les archives interdites, avec l'aide d'une esclave, laquelle a failli perdre la vie et a été sévèrement puni pour son crime. Pouvez vous m'expliquez ce que vous y fabriquiez ?"

Bien sûr, Alexis Volanges n'a rien eu. Ou rien qu'un peu. Pour faire plus réaliste. Et puis, ça ne me gênait absolument pas de fouetter pour rien une sale esclave. Mais lui il pourrait avoir de sérieux ennuis s'il ne me donne pas tout de suite une réponse satisfaisante et honnête. Quoique je ne suis pas sûr de pouvoir retenir mon don longtemps. Ca me titille de plus en plus. Je me radosse sur la chaise et croise les jambes, majestueusement dangereux. Je croise les bras et scrute attentivement son visage. Parle Weiss, ou tu n'en souffriras que plus.

Je hais les mensonges et l'impertinence. Je hais ce visage de jmenfoutsime profond et actif. Weiss, Jack Weiss, si tu tenais réellement à tes fesses, tu saurais combien il ne faut pas m'énerver. Je crois que ce qui me dérange le plus, c'est la paperasse que toute cette histoire occasionne. Toutes les histoires ont de la paperasse. Et je ne supporte pas ça. Les compte rendu, les comptes tout court, les rapports, les listes, les lettres... Bordel ! C'est vraiment la pagaille. Mais ils y tiennent à la paperasses, tous ces idiots aux bureaux. Ca les aide qu'ils disent. Mais je ne suis pas là pour les aider. Je suis là pour gueuler un bon coup, faire s'activer Croix et torturer des gens. Mon rôle de chef entre autre. Tu parles, comme si ça les intéressait. Chef ? J'ai dis chef ? Bon, pardonnez mon erreur, chef adjoint, sous chef... Comme vous préféré. Il n'empêche que je commande quand même et je ne dois de compte qu'à Natasha, et encore...

Mon esprit vagabonde un petit moment. Le temps qu'il fasse semblant de relire le dossier. Je pense à Ysoline, qui s'occupe d'Édouard. Ou peut être l'a-t-elle confié à un esclave, le temps de s'entraîner un peu. Cela fait seulement quelques semaines qu'elle a accouché et déjà elle se remet à se battre. Elle ne veut pas rester inactive. C'est une sorcière noir dans le sang. Elle n'est peut être pas Cross de véritable famille, sauf si on considère qu'il y a eut dans sa famille des Cross, mais en devenant ma femme, et en étant la superbe sorcière noire qu'elle est, elle en a le rang, largement. Et dire que je suis avec cet imbécile au lieu d'être avec elle. Il repose le dossier et balance :

-" Vous le savez visiblement déjà."

C'est tout ? Vous le savez visiblement déjà ? Bien sûr qu'on sait qu'il est allé le chercher dans les archives. Bien sûr qu'on sait qu'il a lu ce dossier en particulier. Mais bordel ce qu'on veut savoir c'est quesque ce dossier en particulier avait d'important pour lui. Weiss, tu commences à approcher des limites de ma patience.

- Si je puis me permettre, ce sont les runes de l'esclave qui ont brouillé tout le système de sécurité. Vous ne devriez peut être pas supprimer quelqu'un capable de faire cela.

Je lui lance un regard noir. Un regard très très noir. Le genre de regard qui dit : attention, tu rebalances une seule connerie, une seule, et je te jure que tu vas passer un sale quart d'heure parce que je n'attends qu'une occasion pour te balancer mon don à la figure. Le genre de truc qu'on doit normalement pas ignorer. C'est un avertissement.

-" Je me fiche de l'esclave Weiss ! C'est de vous qu'on parle ! Et de ce dossier. Pourquoi avez-vous consulté ce putain de dossier et pas un autre ? Quel est le renseignement que vous recherchiez ?"

Je soupire. J'essaye de me détendre. Ce gamin m'exaspère, mais je reconnais qu'il pourrait être très utile.

-" Si vous faisiez moins l'imbécile, peut être pourrions nous vous faire plus confiance. Vous avez tout à y gagner. Surtout à cause de votre soeur..."

Anja... Anja qui faisait partis de Croix il y a peu. La fille est devenue chef de Rosenrot. Je ne sais pas si cela augure quelque chose de bon, mais nous pourrions l'utiliser à notre avantage. En tout cas, d'après nos renseignement ils ne s'entendent pas trop. Je ne sais pas si c'est une bonne nouvelle. A voir comment on peut s'en servir après tout...