L'air était lourd autour d'eux, encore crépitant de magie. Le trou fumant dans la poitrine du corps allongé devant lui. L'expression de douleur avec un soupçon de stupeur collé sur son visage qui se tordait maintenant en un masque grotesque. Si dans la ruelle la détonation avait parue assourdissante du fais de la répercussion du son sur les deux façades si proche l'une de l'autre, au alentour on avait sans doute entendu là la chute d'un meuble ou autre. Rien de bien grave en sorte. Pas de quoi s'affoler de toute façon.
Il restait là...Immobile, aussi immobile sans doute que le cadavre devant lui s'il n'y avait eu le mouvement lent et régulier de sa poitrine. Lent et régulier...Sa respiration n'avait pas été perturbée par ce qui venait de se passer, son cœur ne s'était même pas accélérer, ses jambes ne lui étaient pas cotonneuses et ses genoux ne tremblait pas. Il était calme serein, il avait l'habitude de cela, sa main n'avait pas trembler, pas une seule seconde. Pourquoi l'aurait elle fait d'ailleurs ?
C'est la goutte qui perla à la gouttière et qui tomba mollement dans son col, répandant cette désagréable sensation de froid humide dans tout son dos, qui le sortit de son immobilité. Il se secoua doucement comme s'il réintégrait son corps soudainement et cligna des yeux à plusieurs reprise comme sonné. Il devait se rendre à l'évidence le moment était brisé, une simple goutte d'eau venait de balayer ce moment d'intense...communion ? Absence ? Transcendance ? Bref, cet espèce de moment de flottement, ce moment si court, si éphémère et en même temps si intense où il n'y avait plus de vie, plus de temps, plus de jour, de nuit de témoins. Ce moment où seuls lui et la mort étaient présent, penchés ensemble sur l'homme duquel , subitement, la vie avait pris fin.
Beaucoup de gens auraient trouvé cela répréhensible, certains pourraient même vouloir le tuer pour cela. En effet il était communément admis que tuer était mal. Pourtant il n'arrivait pas à se le dire. Tuer était il vraiment une chose si horrible alors que cela lui paraissait si naturel ? Les hommes depuis toujours doivent manger pour vivre. Lui il devait manger aussi bien sûr mais il avait également besoin de tuer pour vivre, pour se sentir vivre serait sans doute plus exact. Il était un prédateur,il chassait, c'était dans sa nature, une nature qu'il avait enfermé au fond de lui bien trop longtemps pour se permettre de la garder enchaînée dans les replis de son âme une minute de plus.
Bien sur il n'était pas un tueur sanguinaire qui tuait sans distinction aucune, tirant à droite, à gauche, faisant un maximum de victime dans un minimum de temps avant de suicider finalement afin de parachever son œuvre. Il n'avait rien du tueur psychotique qui tuait sans même vraiment s'en rendre compte parce qu'il se sentait menacer, parce qu'il avait peur, parce qu'il se croyait dans un monde qui n'était pas vraiment le notre. Il était bien loin de tout ça. Il était plus un tueur de sang froid. Il tuait sans éprouver d'émotion, cela venait après, jamais avant. Ne jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué n'est ce pas ? C'était un bon dicton, un dicton pour rester en vie.
Bien sur il aimait tuer, c'était un peu son petit moment nutella à lui. Mais il y avait un temps pour tout, on pouvait tuer par plaisir, et tuer parce que c'était ça ou voir son espérance de vie chuter brutalement à zéro.
Si beaucoup de tueur de type sadique avaient en affection la technique consistant à enlever la victime avant de la torturer durant un long moment, lui il n'aimait pas cela, ce qu'il aimait c'était combattre, se retrouver en face de l'autre et combattre, s'il n'avait pas une chance de mourir ce n'était pas amusant. Non pas que c'était l'excitation qu'il recherchait en faisant ça, mais il était toujours mieux de joindre l'utile à l’agréable, et peut être que cela faisait partie de sa signature.
Il ne choisissait pas ses victimes en fonctions de ce qu'ils étaient, qu'ils soient orphelins,humains, sorcier anonyme, star local, légende vivante. Il y avait de nombre personne qui était passé de vie à trépas de par le seul fait de sa baguette. Ce qu'il recherchait avant tout c'était le plaisir de la traque, la joie de traquer la proie, de lui tourner autour de contrôler chaque seconde de sa traque, chaque instant de ce duel psychologique. C'était ça qu'il voulait, jusqu'à l'apothéose où il se retrouverait face à face, seul à seul avec sa proie, le moment ou d'homme il se hisserai au rang de dieu, décidant de vie et de mort sur sa proie...Même s'il est vrai il avait une nette préférence pour la mort.
Néanmoins. Il fallait maintenant sortir de la ruelle, ce n'était plus un endroit sûr. L'avait ce jamais était de toute façon.
Il releva le col de son manteau, un habit sombre, qui tombait jusqu'à mi mollet. En dessous une veste, noir elle aussi, et une chemise blanche, une fine cravate noir et enfin pantalon noir et chaussure noires. Il ressemblait à un croque mort...n'était ce pas quelque part ce qu'il était ? S'assurant que ceux qui devait selon lui mourir était bien mort ?
Il secoua ses cheveux pour en chasser les gouttes d'eau et les laissa retomber en bataille, il n'avait que faire de son look en vérité, enfin pour le moment tout du moins.
Ses pas raisonnaient dans la ruelle tandis qu'il prenait sur lui d'afficher sur son visage lisse et juvénile l'air le plus innocent du monde afin que personne n'ait l'idée de regarder dans la ruelle après son passage et ainsi de trouver le corps. Cela arriverait tôt ou tard mais cela n'avait aucune important de toute façon...Il serait déjà loin à ce moment là.
Il marchait d'un pas lent, le pas lent de la personne qui flâne par un jour de pluie, pas le pas lent de la personne qui ne veux pas qu'on la voit s'enfuir, de toute façon il n'avait rien fait.
Il passa devant un supermarché et se rappela qu'il avait faim...c'est vrai il n'avait pas manger depuis bientôt deux jours.
Il entra donc, se fondant dans la masse. Un super marché tout ce qu'il y avait de plus normal mis à part la jeune sorcière en train de compter et d'inventorier les boites d'oeufs. En pestant contre l'établissement. Il s'approcha tranquillement, beau dans son allure stricte et symétrique et lui dit en guise de bonjour.
«Si tu cherches un Dragon ce n'est pas ici... »