Depuis qu'il était arrivé a ce poste il s'était pris une secrétaire. Enfin... Une esclave spécialisée dans le tri d'informations primordiales pour son propre travail. Mais attention hein ! Elle ne faisait pas son travail ! Elle le complémentait en quelque sorte par de petites informations.

Il aurait très bien pu prendre une sorcière noir me direz-vous en protestant ! Et je le comprendrais tout à fait ! Mais Madyson Follon avait des petites choses en plus qu'une sorcière ne détiendrait pas. A commencer par une connaissance parfaite du Mystery car elle y avait été orpheline et professeur. Une loyauté à toute épreuve étant donné son amour illimité pour lui et puis elle ne semblait pas dotée, comme tout être humain de culpabilité quelle qu'elle soit.

En clair elle avait a peu près tout ce que Bianco cherchait chez quelqu'un. D'ailleurs aussitôt qu'il fut entré dans son bureau qu'elle se jeta a sa poursuite pour l'interroger et lui rappeler différentes taches comme un petit memo qui suivait activement chaque seconde de sa vie.  

Et puis parfois il lui fallait un peu d'attention et n'importe quelle personne aurait été apte à la lui donner. Alors s'était Madyson qui était enfin satisfaite. Sans se montrer plus intéressé par elle il acceptait de lui adresser tantôt un regard, tantôt quelques mots.

Elle voulait écrire la vie du jeune sorcier qui lui semblait un exemple de réussite foudroyante. Mais il n'en lut jamais un mot. Si elle pouvait se contenter de vivre par procuration s'était encore mieux.

– Et a 9h30 vous avez rendez-vous avec Anja. N’oublie pas il faut lui parler de …
– Je sais ce que j'ai à dire. Et même ce que je vais lui proposer.

Ils s'étaient rencontrés une fois, Bianco l'avait trouvée juste après la mise à feu et à sang du Mystery par les cross. Sans avoir pitié pour elle qui était destinée à mourir. Mais elle l'avait supplié, lui promettant fidélité, loyauté et de lui donner absolument tout ce dont il aurait besoin.

Sans savoir ni comment ni pourquoi il avait décidé de l'emmener, la faire soigner et maintenant elle était esclave pour lui. Mais le meilleur des tours du diable blanc est surement qu'elle ne se soit pas encore rendu compte de l'esclavagisme dont elle était victime.

Bianco s'installa à son bureau et, fouillant dans ses documents, avala son café. Noir, sans sucre. L'amertume suffisante pour réveiller jusques aux morts dans leurs tombes. Il ne prit pas tous les documents, juste ce dont il avait prévu de parler.

Il regarda a nouveau Madyson. Curieusement elle était devenue rousse. Il se demanda un bref instant pourquoi mais pas assez pour trouver de réponse concrète.

Sa supérieur n'avait pas de temps à perdre avec des bêtises qui n'aboutiraient pas. Il fallait à 9h30 être direct, convainquant et parvenir immédiatement à l'objectif du jour. Celui-ci devrait, d'ailleurs, pas mal lui plaire.

Elle avait des choses à lui parler et Bianco lui proposerait de récupérer une partie des solitaires autour du Mystery comme des quelques dizaines s’étant enfuis par les sorciers de Rosenrot. Il fallait se rendre à l'évidence. C'était juste le moment parfait pour gonfler les rangs. Croix avait exterminé aussi bien des hommes que des femmes et des enfants. Eux allaient passer juste derrière en leur promettant une vie de rêve comparer à l'esclavagisme qui les étranglait.

Ce projet... Il l'avait monté depuis qu'il savait que Croix allait attaquer le Mystery. Il avait pratiquement toutes les réponses possibles aux questions qu'Anja pourrait lui poser. Et dans tout ça Madyson lui avait donné les plans du Mystery, tous les moyens pour cette vague d'attaque, croyant naïvement qu'il allait améliorer les choses.

Il entra ensuite dans la petite salle qui, à côté de son bureau, réunissait toutes ses archives personnelles. Tous ses documents sur les 10 dernières années.

Il analysa un moment le profil des habitants du Mystery. Sa liste était déjà faite. Il avait déjà vu et revu et étudié tous les dossiers a la recherche de potentielles menaces ou personnes à engager dans Rosenrot. Mais il voulait s'assurer, avant de partir de ne pas en oublier une seule. Car c'est ce qui peut tout faire basculer dans ses plans. Madyson était restée dans le bureau, debout. Elle n'avait pas le droit d'entrer dans cet endroit et ne pouvait pas s'assoir sur les sièges en cuir.

Il se recoiffa, rangea la paperasse. Tout était parfait. Comme toujours.

Puis enfin vint l'heure d'aller a son rendez-vous, documents sous le bras. Madyson le suivant de prêt. Il n'avait rien a cacher. Parce que ce que les autres pensaient de lui le laissaient complètement indifférent. Il avait ce costume blanc qui le définissait presque et auquel on l'associait le plus souvent dès le premier coup d'œil.
Il entra a 9h25 dans le bureau ou devait se passer la réunion et a 9h30 il était parfaitement prêt à recevoir sa supérieure. L'attendant de pied ferme.