Invité Invité | Sujet: Commençons par le commencement | Remy {OK} Dim 12 Fév 2012 - 21:37 | |
| Welcome to Mystery...Remy, Barbara Sullivan ECHEC ET MAT
feat Barbara Palvin | Âge : 25 ans. Date & Lieu de naissance : le 14 Février à Genève, en Suisse. Race : Sorcière. Statut : Célibataire, mais c'est compliqué. Groupe : Les membres de sa famille étaient en majorité des Sorciers Noirs mais elle les a quittés pour devenir enseignante à Mystery. Don premier : Illusionniste (elle peut créer des illusions). Pouvoir premier : Transmutation du sable (pouvoir de transformer les choses et les personnes en sable. Cependant, cette dernière catégorie demande pas mal d'énergie et ne fonctionne entièrement que sur deux personnes. Pour tuer quelqu'un par exemple, il faut que le contact ait lieu jusqu'à ce que la victime tombe en poussière sinon, elle ne perd que les membres ou les parties du corps endommagées). Matières enseignées : Professeur d'armes à feu et de paréidolie (maîtrise des illusions).
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« RACONTE-MOI-UNE-HISTOIRE... »● ● Elle avait toujours cette impression de flotter dans une obscurité opaque et enveloppante qui l’isolait du temps et des souvenirs, éloignant toute douleur, toute terreur. Pourtant des bruits, confus au début, parvenaient à ses fines oreilles : le son de pas nonchalants qui résonnaient sur le pavé gris qu’ils foulaient, la résonance des portes qui claquent, le ténor de voix d’hommes qu'elle ne connaissait que trop bien.
L'obscurité avait en elle-même quelque chose de rassurant et de dangereux à la fois et il faisait bien trop sombre dans sa tête pour qu'elle comprenne ce qu'il se passe. Elle s'entendit gémir, se sentit se coucher sur son flan et, la tête contre le carrelage glacial, elle commença à retrouver tous ses sens. Tout doucement, Remy Sullivan reprenait contact avec la dure réalité.
Au loin, elle entendait cette chanson qui passait en boucle depuis un bon moment déjà : celle d'un vieux disque des Scorpions, "Still Loving you", sa préférée du moment. Enfin... plus pour longtemps. Puis une voix émergea au milieu des notes et de la voix de Klaus Meine, et elle sentit son bras comme compressé par une force extérieure indépendamment de sa volonté.
_ Remy ! Remy ! Tu m'entends ? Bon sang, cette fille... elle est complètement bourrée... Oh ! Tu m'écoutes !? Réveilles-toi, bordel ! Haaah... je lui avais dit que c'était une mauvaise idée de fêter sa demande de démission avec ses potes... ah... à croire que je parle à un sourd-muet-aveugle... OH ! REMY ! _ MAIS TU VAS FERMER TA GRANDE GUEULE, OUI !? Aahh... ma tête... j'ai l'impression que Bonzo se déchaîne dans ma tête... putain de grosse caisse...
Dire que Remy Sullivan, 25 ans, avait beaucoup picolé la veille était un euphémisme.
_ T'as encore bu comme un trou. T'avais promis que tu boirais plus...
Nauséeuse et la tête en vrac, la jeune femme ouvrit les yeux, prit une profonde inspiration (histoire de faire passer son envie de gerber) et glissa sa main vers son front, pour essuyer les gouttes de sueur qui s'y était formées. Un regard amer se posa sur sa sœur, avant que ses paupières ne se ferment de nouveau sur le haut-le-cœur qui lui prenait les tripes.
_ Ma très chère Viola, ne sais-tu pas que Remy Sullivan ne tient jamais ses promesses ? _ Excuse-moi d'essayer de faire confiance à ma grande sœur. _ T'es toute pardonnée. _Très drôle.
La sus-nommée Viola poussa un long soupir, passa une main dans ses cheveux de cuivre avant de forcer sa sœur à se mettre en position assise.
_Tu te rends compte que t'es couchée sur la scène, la tête contre les enceintes ?
Elle était en effet appuyée contre la sono de La Banquise, le bar dans lequel Remy venait parfois pour... se ressourcer, disons.
_ Quand je pionce, je le fais n'importe où... J'ai une mouche tsé-tsé intégrée, j'y peux rien si j'ai été estampillée "gros loir".
Viola leva les yeux au ciel et glissa son bras sous celui de sa sœur pour l'aider à se relever complètement. Après avoir tangué, titubé pendant un petit moment (et surtout avoir failli se briser le crâne en tombant de la scène comme une idiote, n'empruntant pas les petits escaliers prévus à cet effet), les deux jeunes femmes se dirigèrent avec difficulté vers la voiture de la plus jeune. Celle-ci déposa la folle-dingue imbibée complètement barjot qui lui servait de sœur à l'arrière avant de claquer la portière et de démarrer en trombe.
*** _ Je suis rentrée !
La porte d'entrée se ferma sur un coup de vent et la jeune Viola, fraîchement majeure, apparu dans l'encadrement de la salle à manger, deux sacs de provision en main. Remy et elle vivaient dans ce petit immeuble de deux étages de la banlieue de Genève depuis deux ans déjà et, si la plus jeune avait la chance de ne pas s'occuper de la paperasse du quotidien, elle savait que le loyer était si bas qu'elle en venait parfois à se demander ce qui pouvait bien se cacher dans les murs...
Viola déposa les sachets dans la cuisine et son regard se perdit par la fenêtre.
_ Rem' ! Y'a le vieux pervers de l'immeuble d'en face qui nous observe encore à travers ses jumelles !! _ Le pervers... tu parles de celui du cinquième ? _ Nan... celui de l'immeuble d'à côté qui habite au deuxième. Tu sais, celui qui est unijambiste ? _ Quoi ? Encore ?
Remy fit alors un remake de Sauver Willy, émergeant avec ''grâce'' de la baignoire dans laquelle elle était l'actrice de sa pub perso pour Obao, dégoulinante de mousse et de flotte. Elle se précipita doucement vers la cuisine (si, si, c'est faisable, de se précipiter doucement : elle ne se souvenait que trop bien de la mésaventure de Viola qui, ayant fait de la patinoire sur le carrelage mouillé en sortant de sa douche, s'était envolée et luxé l'épaule en s'écrasant lourdement sur le sol. Pas de chance pour elle, Remy était faisaient des heures sup' au lycée duquel elle avait récemment démissionné et la jeune fille avait dû attendre les pompiers en position fœtale sur le sol, nue comme un ver et trempée comme une soupe), emmitouflée dans son peignoir et s'empara de son baikal MP153 entreposé dans le hall d'entrée.
Sans plus de cérémonie, elle ouvrit la porte vitrée, visa et tira sur le pot de fleur posé sur le balcon du voyeur en question qui explosa du premier coup. Étrangement, il n'y avait maintenant plus personne et la paire de jumelles avait disparue de sa vue.
Elle tapota tendrement le canon de son arme et rentra chez elle.
_ Faut que vous vous fassiez interner, toi et ton Napoléon.
Napoléon est le nom que Remy avait affectueusement donné au fusil sus-nommé.
_ « On ne fait bien que ce que l'on fait soi-même » et, au risque de te paraître indécente ma chère Viola, notre voisin unijambiste et centenaire a recouvré l'usage d'un membre qu'il croyait perdu (et je ne parle pas de sa jambe de bois) à cause de toi et de ta lubie de te balader à moitié à poil quand tu crois que je dors. _ Quoi ? _ Ouais ouais... fais pas l'innocente.
Dans le quartier, cet appartement était connu pour appartenir aux sublimes sœurs Sullivan, Remy et Viola : respectivement bonnet B et C à leur actif, formes avantageuses, célibataires, l'une brillante étudiante et l'autre, professeur de français et d'allemand. Ces filles étaient aussi belles que dangereuses et, à dire vrai, tout le monde s'efforçaient de changer de trottoir sur leur passage, de peur de perdre la vie à tout instant. Sinistrement célèbres, c'était le mot.
A la base, leur sombre réputation tenait de leurs ancêtres et du nom de ''Sullivan'' dans tous les sens du terme : en Suisse, nombreux étaient les membres de leur famille qui faisaient partie des ''people'' du monde de l'ombre. Escroquerie, commerce illégal d'armes en tout genre, corruption, intimidation, réseaux de proxénétisme... pour faire bref, le mot « criminel » prenait tout son sens dans cette famille de fous.
Viola, Remy et Billy (leur sœur aînée) n'avaient jamais vraiment adhéré aux pratiques frauduleuses des Sullivan, et encore moins à leur idéologie politiques qui consistaient, en outre, à purifier le monde d'un mal qui, il y a quelques temps encore, leur échappait. Enfin ça, c'est ce que Remy croyait.
Pour autant, dire que les sœurs avaient eu un début de vie bancal aurait été mentir : elles avaient grandi dans le confort et la sécurité, dans une petite bourgade près de Genève, élevées par des nourrices plus ou moins aimantes. Certes, Viola et Billy avaient toujours souffert de l'absence de leurs parents (qui préféraient s'adonner à des activités là encore hors-la-loi plutôt que de s'occuper de leur progéniture) mais Remy avait toujours été quelqu'un de solitaire et de rebelle dans l'âme qui, dès qu'elle en avait l'occasion, en profitait pour faire des conneries. Attention, je ne parle pas forcément de conneries volontaires, mais disons que celles-ci entraînait le plus souvent des dommages collatéraux importants : par exemple, elle avait été à l'origine d'un accrochage dans lequel sa voiture avait accidentellement atterri dans les bureaux du Procureur Général de Genève, répandant ainsi dans les rues alentour d'innombrables documents étayant ses malversations et conduisant, à terme, à son emprisonnement. Elle ? Elle avait son permis depuis deux jours et avait été forcée de le rendre (c'est pour ça que sa jeune sœur lui sert souvent de taxi).
*** Assises en tailleur au milieu du salon, les cadavres de pizzas 4 fromages et une demi-douzaine de bouteilles vides en guise d'escorte, elles partageaient un seul et même pyjama. Les voisins avaient l'habitude de les entendre au beau milieu de la nuit : au début, ils pensaient qu'un troupeau d'adolescentes sous acide avait pris possession de l'appartement. Ils avaient eu beau appeler les flics des centaines de fois, rien n'y faisait. Elles continuaient de rire, hystériques, Blur en fond sonore. Quand l'une titube jusqu'au freezer, l'autre se traîne aux toilettes sur ses avant-bras. Bien inutilement, d'ailleurs, puisqu'elles ont, ensemble, mis le doigt sur le sens précis de l'expression « pisser de rire ».
_ Aaaah ! La tête qu'il a fait quand tu lui a foutu ton poing dans sa gueule !
Remy ne comprenait rien à l'amour. En fait, toutes ses conquêtes lui avaient plus ou moins apporté quelques soucis de moyenne envergure qu'elle essaye, encore aujourd'hui, de faire disparaître des méandres de sa mémoire. Elle n'avait jamais caché qu'elle appréciait jouer de temps à autre avec les garçons : après tout, personne n'aime être seul trop longtemps. Cependant, elle ne se voyait pas jouer la fille transie d'amour (ce qu'on lui reprochait souvent) qui marcherait presque sur mes moignons au moindre claquement de doigt de ''l'élu''. Elle s'était approprié l'histoire de Billy qui, après s'être mariée très jeune à un mec fauché comme les blés, avait quitté ses sœurs sans rien dire et qui avait traversé toutes ces années en regardant béatement son chéri, croyant fermement qu'ils auraient des jours meilleurs. Il ne sont pas venus et il l'a trompée.
Remy avait cette fâcheuse habitude d'être terriblement rancunière, surtout lorsqu'on s'en prenait à ses sœurs. D'ailleurs Trévor, l'ex-mari de Billy, en a fait la terrible expérience : bon, maintenant, plus besoin de s'inquiéter pour lui, ses sourcils et ses cheveux commencent tout juste à repousser. Enfin.
La veille, ça avait été le tour de Franklin, ce bel américain de 20 ans qui avait réussi à mettre le grappin sur la petite Viola. Il était beau, riche, certes pas très gentil ou tendre avec elle, mais la jeune femme semblait être heureuse en sa compagnie. Remy n'aimait pas se mêler des affaires de cœurs de ses frangines et, bien qu'elle était contre cette relation malsaine, n'en pipa mot.
Enfin bref, Viola était revenue en larmes de chez lui et avait expliqué qu'elle avait surpris une conversation de Franklin dans lequel il disait qu'elle n'était qu'un objet pour passer le temps, et qu'il ne comptait pas passer le restant de ses jours avec le boulet qu'elle était. Ni une ni deux, Remy s'était présentée chez lui et avait demandé des explications :
_ Je crois que tout est clair non ? Je n'aime pas ta sœur et je n'ai jamais eu l'intention de rester avec elle plus longtemps. C'est une bonne chose qu'elle nous ait surpris, ma mère et moi. Au moins, pas besoin de me répéter.
Son regard avait glissé vers un vieux machin de 150 ans qui la fixait droit dans les yeux avec un sourire victorieux sur les lèvres. Celle-ci ajouta avec une pointe de satisfaction :
_ Si vous voulez bien partir à présent, Franklin et moi avons... _ Toi la vieille, tu fermes ta grande gueule de morue où je t'arrache ta graisse à la petite cuillère. Quant à toi, espèce de pustule d'ébola mal désinfectée suivant des germes toxico-radioactifs de bouse de vache, je vais te faire regretter d'avoir jouer avec ma sœur. _ Et qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas me gifler ? Ha... Vas-y, donne-moi une claque qu'on en finisse.
Une claque ? Ce qu'on peut dire, c'est que ce déchet n'a pas vu l'uppercut arriver, suivi d'un petit hane gochi bien mérité. Ce fut à ce moment là qu'une tierce personne entra dans la salle (sûrement à cause du boucan infernal) pour voir ce qu'il pouvait bien s'y passer. Remy se tourna donc, et c'est là qu'elle le vit pour la première fois : un grand brun aux allures rock'n'roll, à la chevelure drue et paré de deux beaux yeux verts venait de faire irruption dans le salon. Furieusement sexy. Son type de mec idéal. C'était juste dommage qu'il fasse partie de la famille de cette sale cataracte putride et, pire encore, qu'il soit son frère aîné (Viola peut être une source d'informations très intéressante). Ça aurait pu si bien marcher entre eux enfin, jusqu'à un certain point.
Elle était donc partie la tête haute, ignorant ses hormones en furie qui se la jouaient « Mabrough s'en va t'en guerre » dans le bas de son ventre, et retrouva sa Viola pour fêter son retour à la vie tranquille de célibataire.
_ Tellement dommage... une si bonne viande.
*** _ VIOOOLAAA !! VIOLA ! VIOLA! VIOOOLA !!!!!!! _ QUOI ! QUOI ! KESKIYA ! TU T'ES ENFIN TROUVE UN MEC !!?
Remy qui, quelques secondes plus tôt, était en train de jubiler sur place en sautillant partout (le canapé et la table basse furent les principales victimes), se stoppa net. La jeune femme était vêtue d'un jogging rapiécé kaki dont le bas était remonté jusqu'en haut des genoux, d'un t-shirt délavé compressant une pauvre poitrine qui n'avait absolument rien demandé et des chaussons à tête de poulpe tout à fait ridicules. Elle tenait dans sa main un bout de papier chiffoné.
_ Mon dieu, t'es irrévocablement la prochaine Louis de Funès, je le sens, je le sens ! _ Bon t'accouches au lieu de raconter tes conneries ?
Fébrile, Remy recommença à sautiller sur place.
_ Tu te souviens du jour où je m'étais bourrée la gueule parce que j'étais désespérée de ne pas retrouver un emploi digne de moi ? _ Quel jour ? Y'en a eu tellement que... _ Celui où j'ai demandé une plante verte en mariage et que j'ai cassé une table du bar parce que je croyais qu'ils avaient une liaison et que c'était pour ça que Louise avait refusé ma demande... _ T'as donné un nom à c'te plante verte ? _ Raah ! Peu importe ! Le lendemain, j'ai envoyé des CV un peu partout et je viens de me faire EN-GA-GEE !!!! _Oh mon... ! C'EST VRAIII !? Où !? OU !!!? _ Dans un orphelinat du nom de Mystery !!!! Je vais être prof d'armes à feu !!!!! Tu te rends compte !!!! _ D'armes à feu ? Pourquoi d'armes à feu ? Tes matières principales sont l'allemand et le français non ? _ Bah, j'en sais rien, toujours est-il que j'ai déjà enseigné le maniement des armes, donc se sera pas un problème. _ Mais... _ Je peux pas cracher sur une opportunité pareille, Viola ! _ Oui... désolée... où est-ce que ça se trouve ? _ En Écosse. _ En Écosse !? Mais... _ C'est la seule réponse positive que j'ai reçu. Je pense qu'il faut que j'accepte. _ Tu veux pas encore attendre un peu ? _ J'en ai plus les moyens, Viola. Bientôt, je pourrais plus subvenir à tes besoins. Je ne t'oblige pas à me suivre, je sais que tu as tes amis et que tu préfères rester en contact avec les parents, mais moi, à part toi, rien ne me retient ici. _ Je suis sûre que maman pourrait te trouver quelque chose... _ Viola ! Je t'ai déjà dit que je n'attends plus rien d'eux. Je n'ai plus rien à voir avec eux. Rien. _ Mais ils sont ta famille ! _ Dis-moi ce qu'on partage si ce n'est le même sang ! Se sont-ils comportés comme des parents normaux ne serait-ce qu'une fois dans leur vie ? _ Je croyais que tu t'en fichais ! _ C'est le cas ! Mais c'est pour toi que ça me fait de la peine ! Moi, je refuse de me voiler la face. Je refuse d'être comme eux. _ Alors tu vas m'abandonner ! _ Viola... je n'ai pas le choix ! _ Tu sais que Mystery est leur principal ennemi ! C'est pour ça que tu les rejoins ? _ Quoi ? _ Je suis au courant pour tes dons. Je sais tout, Remy. Tout. _ Dans ce cas là, tu devrais comprendre que ça m'aiderait à maîtriser mes pouvoirs. _ PAPA ET MAMAN SONT AUSSI SORCIERS ! POURQUOI TU NE LEUR DEMANDE PAS A EUX !? _ Viola, arrête de faire la gamine ! Pourquoi tu ne veux pas essayer de comprendre ce que je ressens !? _ Et toi alors ! Pourquoi tu n'essayes pas toi aussi de te mettre à ma place ! _ PARCE QUE CA SIGNIFIERAIT POUR MOI DEVENIR UN MONSTRE ! Viola ! Ils veulent tuer des gens dans le but de ''purifier'' notre race ! _ Les mêlés sont des déchets ! _ DANS CE CAS LA, ON PARLERA PAS DES SORCIERS ! COMMENT TU PEUX CAUTIONNER CA !? _ Parce que c'est vrai ! _ Non mais c'est pas possible... je nage en plein cauchemar... tu es allée voir les parents récemment ? _ Oui, parce que je suis devenue invisible Remy, et que tu n'étais pas là pour m'aider. Je suis devenue invisible et j'étais toute seule, personne vers qui me tourner. Alors je suis allée les voir pour qu'ils m'aident et ils m'ont tout raconté.
Interdite, Remy fixait sa sœur avec incrédulité et scepticisme.
_ Tu m'as menti Remy. Tu m'as toujours raconté des mensonges. _ C'est faux ! Je voulais te préserver, Viola ! _ POURQUOI FAUT-IL QUE TU PRENNES DES DECISIONS A MA PLACE !? _ PARCE QUE TU N'AVAIS RIEN A VOIR AVEC CA ! _ Tu sais quoi, Rem', vas-y. Vas à Mystery sans te retourner, sans t'inquiéter pour moi comme l'égoïste que tu es. Apprends leur tout ce que tu sais, deviens un bon prof. Je t'attendrais Remy, et je te ferais payer de mes propres mains. Je te ferais regretter de m'avoir abandonnée.
Mais ce fut Viola qui quitta l'appartement sans un regard pour une Remy pétrifiée. C'était leur première dispute. Leur première vraie dispute. Elle glissa lentement sur le sol après avoir entendu la porte d'entrée claquer et pleura toutes les larmes de son corps, pour la première fois depuis très longtemps.
« QUI-ES-TU ...? »● ● « J’ai toujours pensé que se décrire de quelque manière que ce soit pour ces autres qui ne nous connaissent pas était un acte futile et irraisonné, nos mots ne laissant entrevoir qu’une part si infime de nous même qu'elle en devient infidèle. Quoi de plus difficile que de dévoiler ce que nous sommes en 10 phrases obligées, lignes que l’on enjolive souvent avec une certaine allégresse assortie d'un humour plus que douteux pour cacher notre embarras ? »
Emily XXX, ancienne élève de Mlle Sullivan : « Remy Sullivan ? Vous voulez dire LA Remy Sullivan ? Bien sûr que je la connais ! C'était ma prof de français au bahut. Comment l'oublier, en même temps ? Cette femme est complètement dingue et, quand je dis dingue, je mâche pas mes mots : avec mes potes, on se demandait souvent si elle avait réellement obtenu son diplôme de prof ou si elle avait pas fait pression sur le dirlo pour obtenir le job ! Ce serait bien le genre de cette nana, tient ! Faut dire qu'en même temps, elle a pas vraiment la langue dans sa poche et encore moins la tête de l'emploi hein... Et puis, dire que sa manière d'enseigner est peu orthodoxe, ce serait comme nier l'évidence. Enfin... au moins, on avait le loisir de bien se poiler en cours, avec ses insultes à la con et sa répartie merdique. Tout le monde se tutoyait, s'appelait par son prénom : ''pas de chichi entre nous, mes p'tites cailles'' qu'elle disait, ''chui p'tete votre aînée, mais j'ai l'impression d'avoir 200 ans dans le nez quand on me vouvoie... un peu dans le style de Madame Bouvier, tu saisis la nuance?''. Un pur délire, cette prof. Mais au moins, on apprenait avec plaisir. »
Madame Bouvier, professeur de Biologie et ancienne collègue de Mlle Sullivan : « Si j'ai entendu parler de Mademoiselle Sullivan !? Dois-je saisir par là que vous souhaitez que je vous fasse l'exposé de son caractère ? Et bien, du caractère, elle en a. Et ce n'est aucunement un compliment ! Cette femme est d'une vulgarité ! Déconcertante ! Surtout avec les personnes respectables telles que moi ! Difficile de croire qu'elle descend d'une grande famille ! Le bon sens ? Ha ! Le bon sens, elle n'en possède aucun ! Elle s'acoquine avec ses propres élèves, les traite comme s'ils n'étaient là que pour s'amuser ! Elle ne sait aucunement faire la part des choses entre le travail de tous les jours et sa vie privée. Et sa vie privée ! HA ! Parlons-en ! Je l'ai quelques fois croisée au détour d'un chemin, à boire comme un trou en compagnie d'une meute de garçons éméchés. Un comportement indigne d'un professeur, croyez-moi ! En même temps, comment peut-on accepter qu'une femme si jeune avec si peu d'intégrité rejoigne le corps enseignant !? Cela me dépasse ! Cette femme est dénuée de jugeote, de bon goût et d'un sens de la priorité ! Qu'elle aille au diable ! »
Alec Meyer, meilleur ami de la principale concernée : « Des détails sur Rem' ? Et bien... je pense la connaître depuis suffisamment pour affirmer que, même si c'est un danger ambulant, c'est une femme vraiment très douce et très sociable qui arrive à s'entendre avec presque tout le monde, partout, tout le temps : soit on l'aime, soit on aime la détester. On la comprend pas toujours, mais avec elle, on se marre franchement. Faut juste avoir le même esprit décalé. Rem' est quelqu'un de très rêveur. Enfin... Je reconnais que ça va pas toujours bien dans sa petite tête, mais on peut toujours compter sur elle. Elle aura souvent tendance à vous envoyer paître si vous lui proposer votre aide, n'aimant pas spécialement être le centre de l'attention. C'est une personne vraiment très fière qui déteste avoir tord. Butée ? Bornée et tenace conviendraient mieux. Elle est aussi très protectrice avec les personnes qui lui sont chères et c'est souvent par elles qu'elle a été blessée... j'ai en mémoire sa récente altercation avec Viola. Elle a eu du mal à s'en remettre : elle a beau le cacher, je suis l'un des rares qui l'ai vue pleurer. Je sais de quoi je parle quand je dis que c'est quelqu'un de sensible et de vulnérable. Quand je vous disais que la fierté est un de ses principaux traits de caractère, c'était pas pour des clous... »
Köbi Ritchner, un ex-petit ami parmi l'interminable liste de la principale concernée : « Remy ? Cette femme est dénuée de tout sentiment humain. Elle prend plaisir à jouer avec les autres comme elle l'a fait avec moi, pour après les jeter comme s'ils n'étaient que des déchets. On m'avait pourtant prévenu au début de notre relation, mais j'étais tellement sous le charme de son joli minois que j'ai ignoré les conseils de mon entourage. Mon histoire avec elle est devenue tellement chaotique qu'encore aujourd'hui, je reste incapable de faire confiance à une femme. Elle m'a même fait pencher de l'autre côté pour vous dire... Vous... vous savez, quand j'ai fais mon coming-out, je croyais que maman allait mal le prendre mais au contraire, elle m'a expliqué qu'après mon aventure avec Remy, elle comprenait parfaitement et que si elle avait été à ma place, elle aurait elle aussi changé de bord. Apparemment, je ne suis pas le seul qu'elle ait traumatisé à vie: il paraîtrait même qu'un de ses ex soit devenu soufi après leur rupture... » ● ● Rien ne bruisse. Tout n'est que silence. Elle sent la catastrophe tapie dans l'ombre, fugace, invisible. Elle a le sentiment que quelque chose de monstrueux se profile, que quelque chose va fondre sur elle comme le fauve sur le martyr. Elle reconnaît l'odeur acide de la peur qui suinte à travers sa peau. Elle devine sa griffe glacée sur son échine. Elle sent ses lourdes mains enserrer sa poitrine et son souffle gelé sur sa nuque. Allongée sur son lit, le corps de travers et la tête dans le vide, elle essaye de deviner, malgré le voile cotonneux de la peur et de la torpeur, quel pan de sa vie s'effondrera en premier.
Avec une lenteur exagérée, elle se lève de son lit pour se mettre en position assise. Elle est effrayée par ce qu'elle va découvrir. Elle sent son cœur jouer de la grosse caisse, et une chair de poule se déploie sur la peau de ses bras. Elle glisse ses pieds dans ses chaussons à tête de poulpe, et se dirige au ralenti vers la porte située au fond de la chambre. Elle pose sa main sur la poignée, prend une profonde inspiration et ouvre pour accéder à la pièce qui se situe derrière.
Ce qu'elle voit alors ne lui plaît pas du tout : là, juste en face d'elle, une véritable inconnue la fixe droit dans les yeux. À première vue, elle lui ressemble un peu ; les mêmes cheveux d'un brun cuivré qui frisottent en pagaille autour de sa figure et l’œil maussade regarde bleu sous le sourcil sévère. Sa taille est plus épaisse, c'est indéniable. Oh, rien dont il faille rougir ! Juste un léger tassement, si on la compare à la silhouette gracile de Viola. Plus musclée aussi. Ses hanches sont moins marquées, et sa poitrine moins ancrée.
Le débardeur rose pâle qu'elle porte laissait entrevoir des épaules nues d'une même blancheur laiteuse que celles de Remy. En s'approchant, la jeune femme pu noter que le visage en face d'elle différait sensiblement du sien. Si ses cernes ourlaient harmonieusement son regard hésitant de myope, celles de l'inconnue étaient creusées et ornaient de violet un regard désabusé qui brillait autrefois de malice. Ses pommettes saillantes taillaient sa figure à grands coups de faucille et faisaient s'enfoncer un peu plus ses petits yeux éteints. Les coins de sa bouche pointaient vers le bas, tordant son sourire en un pli amer.
Remy détourne alors son regard, se retint d'hurler de frustration et quitte sa salle de bain en claquant la porte avec violence : voilà deux semaines que Viola avait déserté leur appartement et cette inconnue dans le miroir ne lui a définitivement pas plu.
*** Deux grands yeux d'un bleu roi éclatant, semblables à des perles, me fixaient avec insistance tandis que je dessinais de mes pupilles les contours exquis de son visage de sylphe, suivait les contours de la galbe de son cou, la finesse de ses lippes martyrisées par une fine coupure ensanglantée. Mes paupières ne pouvaient s'empêcher de papillonner quelques minutes sur cette bouche ourlée qui affichait un sourire moqueur et sur laquelle j'avais cette envie malsaine d'écraser mes lèvres pour en goûter la saveur. Cette pensée m'arracha un frisson, tandis que je poursuivais mon examen : la lourdeur de ce mois de Juin n'enlevait rien à sa beauté presque mystique. Ses cheveux encadraient ce visage délicat qui semblaient avoir été emprunté à une poupée de porcelaine, fin et d'un blanc délicieusement laiteux. Une grande et longue main pâle passa devant ma figure et essuya quelques gouttes de sueur qui étaient nées sur son front. Si ce genre de chose avait pour habitude de me rebuter, la transpiration qui tavelait ses traits lui donnait un air encore plus merveilleux, sa peau d'albâtre brillant de milles feux sous les rayons du soleil.
J'étais à quelques mètres d'elle mais, à travers le tissu de ses vêtements, je pouvais sentir la douce chaleur qui émanait de son corps. Elle voyait que je la regardais avec insistance, mais je n'arrivais pas à m'en empêcher. Un rire délicieux s'échappa de ses lèvres tandis que je m'efforçais de déglutir silencieusement. Trouvait-elle la situation embarrassante ou amusante ? Je n'eus pas vraiment le temps de me le demander, l'odeur qu'elle dégageait -un mélange subtil de citron et de mangue- altérant le courant de mes pensées.
Son regard se planta une nouvelle fois dans le mien, avant de se détourner pour continuer la conversation engagée avec le jeune homme qui nous avait rejoint quelques minutes plus tôt. Elle m'avait expliqué d'une voix douce que c'était son meilleur ami. Mais moi, j'étais comme happé par ce bleu intense et profond…
D'un air distrait, je regardais ensuite ses doigts graciles s'activer à prendre la glace que le grand blond lui tendait, un sourire sur les lèvres.
Ce fus mon premier et dernier rendez-vous avec Remy Sullivan : elle avait argué que lorsque j'embrassais, je lui enfonçais ma langue dans la gorge à la manière d'un plumeau qui cherche à chatouiller ses amygdales au point de lui déclencher un réflexe vomitif. Sans compter que, avait-elle rajouté, lorsqu'on sort avec une femme, on se brosse les dents histoire qu'elle ne cherche pas à respirer par ses oreilles et qu'on évite d'accompagner ses baisers d'un malaxage de seins façon traite des vaches ou pétrissage du pain de campagne. Je suis depuis devenu soufi et j'ai juré abstinence jusqu'à la fin de ma vie.
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Remy Âge : 18 longues années d'enfer =D Comment avez-vous connu le forum? : Google est notre ami ! Fréquence de venue : 4/7 Codes : You got that right ! ~ By Taki
Dernière édition par Remy Sullivan le Mar 14 Fév 2012 - 23:04, édité 28 fois |
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