Moi j’aime bien me levé tôt. Enfin pas trop non plus, pas comme les adultes, ça c’est trop tôt. J’ai déjà essayé mais j’y arrive pas. Je ne sais pas comment c’est possible, mais un jour j’y arriverai ! Enfin voilà quoi ! Comme j’aime bien me lever tôt, je peux vous dire qu'il est 9h (enfin je crois, je sais pas encore lire l'heure) et je suis déjà habillé et j’ai déjeuné, alors qu’on est un dimanche. J’avais bien envie de joué avec les autres enfants de l’orphelinat, mais ils n’étaient pas lever, où pas prêt à sortir dehors. J’étais un peu déçu, mais j’allais forcément pouvoir m’amuser même toute seule dehors. Je mis rapidement mon manteau rouge et courrait dans les escaliers.

Sauf qu’entre temps, je rebroussais chemin. Et courrais encore plus vite dans l’autre sens. Comment avais-je pu oublier ça ? Elle n’allait jamais me le pardonner. Mon petit cœur tambourinait de plus en plus vite, et ce n’était pas à cause de l’effort : j’ai peur. J’ouvris ma porte à la voler, et courais jusqu’à mon lit. Ouf… Elle était bien là. J’avais eu peur qu’elle soit partit quelque part sens me prévenir. Jessica, ma poupée. Je la pris et la serrais contre moi. Je lui chuchotais de douce parole tout en la berçant. Elle avait eu si peur la pauvre ! Une fois rassurer, je la mis sous mon bras et me remis à courir dans l’autre sens. J’entendis quelqu’un me dire de faire attention, mais n’y prêtais pas attention. L’appelle de l’aventure m’empêchais de faire attention à ce qui m’entourais.

J’ouvrais la grande porte, non sens effort. Je n’étais pas bien grande, mais j’avais de la force. Je m’engouffrais dehors et inspirais profondément, et regardais ce paysage que je connaissais presque par cœur, satisfaite. Depuis que j’étais arrivée à l’orphelinat, tous les dimanches, je sortais dehors et allais explorer les environs. J’étais la plus part du temps toute seule. J’adore ces moments, j'avais mes endroits secrets, et je découvrais plein de petits animaux que je ne connaissais pas encore. Un jour, j’étais restée des heures devant une fourmilière à regarder fascinée ces petits êtres aller chercher de la nourriture. Ils semblaient si intelligents ! Si seulement je pouvais les comprendre.

Aujourd'hui j’avais décidé d’aller vers le bassin. Hier j’avais cru voir des œufs de grenouilles mais je n’avais pas eu le temps de m’arrêter, j’avais été trop déçu. Mais aujourd’hui j’allais avoir les réponses à toutes mes questions. Je me mettais donc à courir de nouveau pour rejoindre le petit étang. C’était un peu loin, mais je ne m’arrêtais pas. Tant que je n’aurais pas découvert le fin mot du mystère je… Ohhhh ! Je m’arrêtais net et regardais ce merveilleux trésor. Cette fleur violette était magnifique ! Je m’approchais tout doucement, la regardant attentivement. Puis je m’accroupie prêt d’elle et ouvrit grand la bouche d’émerveillement. J’aurais pu rester ainsi encore pendant des heures mais préférais autre chose. Je creusais un petit trou avec mes mains, et prit la fleur et un peu de terre pour les racines. J’avais des pots de fleurs dans ma chambre, je la mettrais tout à l’heure dedans !

Après ce revirement de situation, je repris le chemin de l’étang. Il ne me restait à peine cent mètres que je parcouru en très peu de temps. J’étais enfin parvenu à ma destination. Je laissais ma poupée et la jolie fleur sous un arbre, à l’abri du soleil (ma poupée avait la peau très sensible), et courrais prêt du bassin. Je trouvais cela vraiment très beau. Il y avait plein de petits poissons qui nageaient. Et quand on écoutait les bruits autour, on entendait des grenouilles. J’ai donc raison ! Il devait sûrement y avoir des œufs de grenouilles ! Un sourire satisfait apparu sur mes lèvres. J’avais presque résolu le l’énigme ! Il fallait juste que je trouve les œufs.

Je me penchais afin de mieux voir l’intérieur du bassin. Il ne devait pas être très loin. Non ? C’est alors que j’aperçue quelque chose en forme de rond. Un tout petit peu plus petit qu’un œuf de poule. Ça devait être ça, j’en étais sûr ! Je me penchais en avant, la main dans l’eau essayant de saisir l’œuf, mais il était si loin sous l’eau ! Je me penchais donc un peu plus. Je l'avais presque toucher, encore un petit effort !

Ce que ça fait d'être enfermé dans un avion pendant une heure et quart sur un siège bavard ? En soi, pas grand chose parce que bon, Ed a l'habitude. Etre enfermé dans un avion pendant une heure et quart sur un siège bavard, bégayant et déprimé ?
Ça donne envie de sauter de l'avion.
Sans parachute. Si si, à ça ce point. A tel point que Ed est sorti de l'avion en bousculant tout le monde, courant comme un dératé, les gens l'ont pris pour un fou, mais il n'en a rien eu à faire. De toute façon, tous ces gens vivent dans des villages paumés au nord de l'Ecosse, et il ne les reverra jamais. Ja-mais. Alors il pourrait même faire un strip-tease sur le plus "grand" terminal de l'aéroport, il n'aurait même pas honte.
Bon peut être qu'avant il devrait s'assurer qu'il n'y a aucune caméra, ni aucun appareil suceptible de garder une trace de tout ça. Parce que quand même, si on veut le revisionner, faut payer ! Non mais. Le droit à l'image, hein ? Y'a bien des gens qui gagnent leur vie en tournant des films p... Donc Eddie fait très attention à tout ça. Parce que si un jour il se retrouve en rade d'argent, il saura quoi faire pour en gagner.
Forcément, ça ne marchera pas si toute la communauté Web aura déjà visionné gratuitement son show sur Youtube ou Dailymotion pour ne pas les citer.
Bref. Pour le moment il met le plus de distance possible entre lui et l'aéroport. Ce qu'il fiche à Edimbourg ? Il veut se rendre à Little Angleton. Pourquoi ? Ce sera expliqué plus tard.
Pour le moment Ed est confronté à un nouveau problème. Comment se rendre à Little Angleton ? Parce que oui, monsieur n'a pas son permis et n'a jamais touché à une voiture de sa vie. Même si il est tout à fait convaincu au fond de lui qu'il ferait un trèc bon conducteur, il n'a jamais pris le temps d'apprendre. Faire du stop ? Allez trouver un pecno qui va rouler jusque là bas.
Reste les bus. Il doit bien y avoir des bus, non ? Mais où. C'est le genre de navette qui passe une fois par jour. Deux si on est chanceux.
Ce qui n'est que très rarement le cas d'Edwin.
Donc en fait, il peut parier sur le fait que la navette est déjà partie -sans lui-, et gagner son pari.

L'homme se passe une main lasse sur le visage en observant son environnement, les neuronnes chauffant dans son cerveau pour trouver une solution. Qu'est-ce qui a pu le prendre, hein ? Qu'est-ce qui l'a pris de vouloir se rendre dans cet orphelinat, le Mystery, dont il entend tant parler depuis quelques temps déjà dans les services de la Police ? Mais ce n'est pas ça qui l'a décidé à se prendre un RTT imprévu -au nez et à la barbe de ses... Pardon, de SON supérieur le super Sexy-John-Hot-Smith, qui a son avis a dû crier très fort parce que non on ne quitte pas son poste du jour au lendemain comme ça pour prendre des vacances-. C'est d'avoir revu ce cher vieux -oh qu'il est vieux en effet- Maurice Nienta.
Le type qui l'a sauvé des égouts et de la déchéance, au sens propre comme au figuré -ok il garde une petite affection pour les égouts, le Ed, parce que c'est pratique pour se déplacer en ville, selon lui-. Le type à qui il reste 3 mois à vivre.
Edwin a une boule dans la gorge en y pensant. Il sait que c'est inévitable, et que tout le monde s'en va un jour. Mais Maurice... Maurice lui paraissait toujours -lui parait encore- comme invincible. Pourtant quand ils se sont rencontrés, il était désabusé, dégoûté de la vie, une carcasse qui se traîne. Ed était lui dans un état pitoyable, et se croyait fou parce qu'il entendait les objets parler -oui forcément...-. C'est Maurice qui lui a appris pour la magie. Maurice qui l'a remis sur pieds. Maurice qui ne l'a pas jugé. Maurice qui lui a appris à jouer aux échecs. Maurice qui a permis son entrée dans la Police Magique. Maurice qui... Maurice qui tout. Comme un père, qu'il n'a jamais eu.
Sa gorge se serre un peu plus, et il déglutit.
Maurice qui bientôt ne sera plus là.

Ed secoue la tête. Il refuse de pleurer, c'est un homme, et Maurice se moquerait de lui si il l'apprenait. Il plonge sa main au fond de son sac à dos posé sur une épaule, farfouille dedans à l'aveuglette, et en ressort son appareil photo. Puis il prend une photo de l'aéroport, une de la ville d'Edimbourg devant lui, une de ses pieds -Ed est un être étrange-, une du ciel...
Il prend toujours des photos du ciel. Il a un album où il ne met que ça, des photos du ciel. Et quand il a un coup de blouse, il le feuillette, et est à chaque fois surpris de voir comment le ciel est à la fois différent, mais en même temps partout pareil. On regarde tous le même Soleil, la même Lune, pas les même nuages, mais les mêmes étoiles.
Si James savait à quel point Ed peut être une loque de sentiments dégoulinants quand il est seul avec lui même... Il se foutrait de sa gueule, puis le taperait pour la forme, et se foutrait encore de sa gueule parce que James il aime se foutre de la gueule de son meilleur ami. Oh que oui.

Edwin soupire lourdement. Il pense trop, ça ne lui ressemble pas. Tout ça, c'est la faute de Maurice. Fallait qu'il choisisse de mourir dans trois mois hein ! Imbécile. Idiot. Egoïste. Abruti.
Il va perdre son père pour la deuxième fois.
C'est pour ça qu'il est là. Maurice lui a parlé de sa petite-fille. Myaw Nienta. Edwin veut la voir de ses propres yeux, cette enfant qui sera tout ce qu'il reste du vieux bougre. Il veut la voir, et garder un oeil sur elle. Parce qu'à part lui, et Pandora Mystery, qui pourra parler à cette enfant de sa famille un jour ? A la connaissance d'Edwin, personne. Personne ne l'a investi d'aucune mission, il ne se sent pas non plus redevable, mais il veut le faire. Peut être un moyen pour lui d'accepter la disparition de Maurice.
Peut être...

Il se donne une petite tape sur la joue. Ce n'est pas ça qui va le faire avancer.
Finalement avec tout ça, il a eu une idée... Il tire son téléphone de sa poche, compose un numéro et amène l'appareil à son oreille.

- Allo ?
- Allo, Brendon ? Dis, t'aurais pas l'adresse d'un téléporteur sur Edimbourg ?
- Qu'est-ce que tu fiche encore toi...

Ed sourit tout seul, à 50 mètres de l'aéroport, alors que le jour se lève tranquillement sur l'Ecosse.

[...]

Eddie sourit tout seul, à Little Angleton, très satisfait de lui.
Il aura quand même mis 2 bonnes heures à arriver là. Déjà le temps de trouver ce téléporteur, parce qu'il a fallu convaincre Brendon que oui c'était d'une importance capitale, vitale, internationale, et autres termes qu'Ed a pu employer pour le convaincre. Après y'a fallu déranger ce pauvre téléporteur qui dormait paisiblement. Et puis après il a fallu marcher un peu, parce que le pauvre homme était un jeune exorciste débutant, qui a eu bien du mal déjà à les emmener tous deux jusqu'où il l'a fait.
Mais voilà, le résultat est ici, Ed est arrivé à bon port. Maintenant...
Maintenant il sort de son sac la carte qu'il a pris soin d'emmener. Trente bonnes minutes de marche l'attendent encore. La carte a l'air ravie.

- C'est la carte, c'est la carte, si tu veux trouver ton chemin...
- Ow wai ! Sac à dos, sac à dos !

Ed tique.

- Oui le sac, en coeur !

Ed souffle bruyamment par les narines.

- Chippeur arrête, arrête de chiper.
- Oh miiince !

Ed est à deux doigts de jeter son sac par terre, de le piétiner, et ensuite de partir la tête haute, puis de faire un avion en papier avec la carte avant de la lancer dans un enclot à cochons. Seulement problème, il en a besoin. Des deux. Alors il se fait la promesse silencieuse à lui même de les brûler en rentrant. Tous les deux.
En attendant, il se met en route.

[...]

Trente minutes. Trente putain de minutes avec un sac qui chante -braillait comme un saoulard serait plus correct- le générique de Dora l'exploratrice, accompagné de la carte et le pire ? Le portable jouait Babouche.
Des fois, Ed se demande ce qu'il a pu faire dans une vie antérieure pour mériter ça.
Toujours est-il qu'ils se sont calmés depuis quelques minutes et que le mêlé est arrivé près du Mystery. Il est 10h, il y a quelques enfants qui jouent dehors, mais pas beaucoup. Peut être sont-ils tous à l'intérieur ? Il décide alors de faire le tour de la bâtisse pour trouver la personne qui doit bien être en train de les surveiller. Il n'a pas envie de rentrer dans le Mystery même. Parce qu'il ne veut pas croiser la directrice, qui n'a probablement pas encore eu la visite de Maurice. Il veut juste voir la petite Myaw.
En passant non loin du potager, il aperçoit une enfant penchée au dessus d'un point d'eau, le bras déjà bien enfoncé dedans. Une toute petite fille, qui même debout ne doit aps lui arriver au genou. Eddie intrigué s'en approche, par peur aussi avouons le, qu'elle ne tombe dedans. Il s'accroupit près d'elle, et observe au fond de l'eau. Mais pour lui, il n'y a rien de particulier dans cette mare. Alors il reporte son regard sur la petite. Maintenant qu'il est là à côté d'elle, il ne sait pas quoi dire, ni comment agir. Parce que Ed, les enfants, les contacts qu'il a avec eux par an se comptent sur les doigts d'une main.

- Si tu te penches trop, tu vas tomber.

Sa langue passe nerveusement sur sa lèvre inférieure. Bon sang merci Dieu -le pape dirait que cette phrase est une hérésie- qu'il soit gay, il n'a pas ce qu'il faut pour les enfants.

- Qu'est-ce que tu cherches à atteindre ?

Non, il n'a pas le truc. Il lui parle comme si elle n'avait pas l'air d'avoir 5 ou 6 ans. "Atteindre" au lieu de "qu'est-ce que tu veux attraper". Des questions qui vont droit au but.
Il fait glisser son sac de son épaule jusqu'au sol, pour éviter de constamment avoir à garder la main sur la bretelle afin de prévenir toute chute et de le maintenir en place.

- Dis moi... Tu vis ici ?

- T'as tellement l'air d'un pé...
- Ne finis pas ta phrase ou tu le regretteras.

Saleté de sac. Il sait qu'il a l'air d'un type louche auprès d'une enfant innocente, mercibeaucoupaurevoir.
Ed, il n'est pas fait pour les enfants.

Hors Rp:

Je touchais maintenant l’œuf du bout du doigt, j’y étais presque. Je me penchais encore un peu plus en avant, j’allais le saisir. Quand tout à coup ! Une voix me surprit, et je sursautais d’un grand bond. Tout doucement, je me retournais, ayant un peu peur non pas du grand méchant loup (on était tout les deux tomber d’accord, il me mangeait pas si j’arrêtais de lui marcher sur la queue), ah non non ! Mais plutôt que ce soit une grande personne qui veuille me disputer. Je me retournais très lentement, et fus surprise de voir l’homme que je vis. Car enfaite, ça va paraitre incroyable mais je ne le connaissais pas ! Moi qui connaissais presque tout le monde au Mystery Orphanage, j’étais surprise de rencontrer cet homme.

Je le regardais droit dans les yeux et fus un peu gêné (mais comme je suis une grande fille, je le montrais pas) car enfaite je n’avais pas entendu ce qu’il m’avait dit tellement qu’il m’avait surprit. Alors je me contentais de le regarder, debout sur mes deux pieds. Je le regardais longtemps. Je ne savais vraiment pas quoi dire, moi qui d’habitude parle tout le temps ! Mais c’est lui qui trouva quoi dire :

- Qu'est-ce que tu cherches à atteindre ?

Ce monsieur était curieux. Ce devait être un scientifique qui voulait voler mes découvertes. J’en étais sûr. Je le voyais dans ces yeux bizarroïdes. Pourtant… J’avais envie de lui dire, si ça trouve il pourrait m’aider dans mes recherches. C’est un adulte non ? Alors je me suis ré agenouillé vers le bassin et désignais l’œuf de grenouille. Puis je me penchais de nouveau et cette fois-ci du premier coup j’arrivais à l’attraper. Je remontais mon bras tout humide ainsi que mon trésor gros de plusieurs centimètres. Je lui fis un grand sourire avant de tendre ma main pour qu’il puisse voir. Mais ma bouche refusais toujours de parler, où du moins je n’en avais pas vraiment envie.

Il me demanda alors si j’habitais ici. Je baissais mon bras et ouvrit grand la bouche pour répondre. Oui, j’allais enfin parler. Si je continuais à ne pas parler, il allait me prendre pour une gamine. Or, je n’étais pas une enfant, j’avais 6 ans ! J’étais capable de faire plein de chose que les adultes pouvaient aussi faire ! J’étais presque une grande personne ! Je savais même écrire mon nom et mon prénom en attacher. Et mes professeurs étaient toujours fièrent de moi.

"Oui, je…"

Je n’eu pas le temps de dire tout ce que je voulu dire car le grand monsieur me coupa sèchement la parole.

- Ne finis pas ta phrase ou tu le regretteras.

Je le regardais avec des yeux ronds, et je sentis même que celui-ci était furieux. Avais-je trop attendu pour parler ? Je ne comprenais pas ce que j’avais fait de mal. Ce monsieur était donc un méchant chercheur d’œufs de grenouille ? Maintenant que je l’avais récupéré, il voulait sûrement me le voler. Ouai, ce devait être ça. Sauf que moi, je n’allais pas me laisser faire. C’était mon œuf !! Mon trésor ! J’avais enduré un nombre incalculable d’épreuve pour le récupéré, je n’allais pas le laisser à un méchant bonhomme. Je m’approchais avec un sourire qui se voulait innocent sur les lèvres. Puis quand je fus assez proche de lui, je fis des gestes avec ma main, pour lui faire comprendre qu’il devait se baisser. Une fois qu’il l’eu fait, je le regardais droit dans les yeux toujours le sourire aux lèvres, mais un peu plus vilain. Alors je lui tirais la joue, un peu fort, mais pas trop et lui dit sans lui lâcher la joue :

"Tu es un vilain monsieur, et puisque que tu m’as posé une question, tu vas entendre la réponse : oui j’habite ici, mais c’est parce que le fantôme de mon papa et ma maman sont occupé alors ils ne peuvent pas s’occuper de moi."

Je lui lâchais alors là joue avant de lui faire un petit bisou dessus. Je m’écartais un peu pour le regarder un peu mieux. Puis comme pour paraitre plus grande, j’utilisais mon pouvoir magique qui me faisait voler pour me grandir de deux petits centimètres, pour paraitre plus grande à ces yeux. Je fronçais les sourcils :

"Et puis, c’est quoi ton nom à toi?"

La petite fille se penche à nouveau avec son bras dans l'eau, pendant qu'Eddie craint pour la seconde fois de la voir tomber dedans. Mais il ne fait rien, parce qu'il craint encore plus qu'elle ne crie parce qu'il l'aurait touchée. Oui, Ed et les enfants, c'est à ce point compliqué.
Et puis la petite semble réussir à récupérer ce qu'elle cherchait, et ressort une main dégoulinante, avant de l'ouvrir pour montrer ce qu'elle tient à Eddie. Un truc rond luisant, transparent et avec un point noir au milieu. Un truc qu'Eddie n'a plus vu depuis le lycée, et encore c'était en photo sur les livres de svt. Un oeuf de grenouille. Et la seule fois où Edwin a vu une vraie grenouille, c'était sur sa table de dissection. Et ça ne lui avait pas plu plus que ça.
Bref tout ça pour dire qu'Eddie ne comprend pas la facination de la petite pour cet oeuf de grenouille -qui risque d'ailleurs de se dessécher si elle le laisse là-, mais de toute façon Eddie n'a jamais réussi à comprendre les enfants. Il était déjà atteint quand il en était un lui même.
Alors il hoche juste la tête et demande:

- Tu veux en faire quoi ?

Ça se trouve elle va le prendre pour un idiot et remettre l'oeuf dans l'eau. Et là Eddie se dira que l'Ecosse, c'est pas fait pour lui.

- Oui, je…

Et la petite s'interrompt et a même l'air choquée. Ce qui fait tilt dans le cerveau du mêlé, qui se rend compte qu'il a une fois de plus parlé à voix haute sans s'en rendre compte. Fichu donc, fichu don.

- Bien fait !

Il grince des dents mentalement. Puis l'enfant semble lui faire signe de se baisser, alors il le fait sans réfléchir. Mais n'a pas le temps d'en placer une que déjà une petite main lui tire sur la joue.
Hey ! Mais c'est qu'elle en a de la force pour une gamine de cette taille.

- Tu es un vilain monsieur, et puisque que tu m’as posé une question, tu vas entendre la réponse : oui j’habite ici, mais c’est parce que le fantôme de mon papa et ma maman sont occupé alors ils ne peuvent pas s’occuper de moi.

Le mêlé ne dit rien et se laisse faire un bisou sur la joue suite à ça. Il a un pincement au coeur en songeant à ce qu'elle vient de dire sur les fantômes de ses parents. C'est vrai que c'est un orphelinat, ici. Endroit où il aurait fini si on ne l'avait pas adopté mais de toute façon qu'est-ce que ça change, maintenant ses parents adoptifs ne veulent plus entendre parler de lui. Y'a juste un de ses frères qui se soucie encore de savoir si il est en vie ou non. Et d'un côté tant mieux, parce qu'ils n'ont pas de pouvoir. Et il se verrait mal expliquer qu'il est à la tête d'un des départements de la police magique.

- Je suis désolé... La phrase ne t'était pas destinée. Je suis télépathe, tu vois ce que c'est ? Et j'ai parlé à voix haute sans m'en rendre compte.

Passe pour un fou Eddie, vas. De toute façon au point où t'en es, dire ça à une enfant...

- Et puis, c’est quoi ton nom à toi?

- C'est Pedobear ma petite.

Suite à cette intervention remarquable, le sac se marre. Et si Eddie était tout seul, il l'aurait arraché puis balancé comme un fou furieux dans le bassin, sauf qu'il n'est pas tout seul. Et qu'il a peur d'effrayer l'enfant. Encore une fois, parce qu'il ne veut pas la voir se mettre à pleurer. Là, il serait vraiment totalement démuni. En plus de réellement passer pour un méchant. Alors il ignore le sac en pinçant les lèvres un instant, puis en répondant plutôt à l'enfant.

- Je m'appelle Edwin, et toi ?

Même si dans sa tête, elle a déjà le surnom de chercheuse d'oeufs de grenouille.
Il hésite à lui demander si elle connait Myaw Nienta, parce que selon lui, ça ferait quand même bizarre. Alors pour le moment, il ne dira rien et se contentera de tenter d'établir le contact avec la demoiselle aux grenouilles.
Mais... Elle ne vient pas de décoller du sol à l'instant la petite ?

- Tu voles ?

Ed a un air un peu bête sur le visage en disant ça. C'est la première fois qu'il voit une enfant utiliser des pouvoirs, lui même n'ayant découvert les siens que très tardivement, même si son pouvoir s'est manifesté dès qu'il a su parler. Alors pour lui, même dans un orphelinat comme le Mystery, voir une enfant voler, ça fait bizarre.

Que voulait-elle en faire ? Ça paraissait pourtant logique non ? Lui aussi était un scientifique, bon il est vrai, un méchant scientifique, mais les scientifiques recherchent tous la même chose non ? Qu’ils soient gentils ou méchant. Tous recherchent la connaissance. Soit c’était un mauvais scientifique, soit je m’étais trompée sur son identité. Flûte alors ! Je penchais la tête sur le côté afin de mieux l’observer. Il est vrai que ce monsieur paraissait bizarre… Mais peut être pas un chercheur… Ou alors ! Il voulait me tester ! Oui oui oui ! C’était ça j’en étais sur ! Il avait entendu parler de mes prouesses et il était là pour voir si j’étais vraiment une aussi bonne scientifique qu’on croyait ! Je toussais un peu avant de parler, comme les grandes personnes font avant de dire un long et important discours:

- Je vais le remettre dans le bassin… Puis j’irais le voir tout les jours pour voir s’il va toujours bien !

Après que je lui ai expliqué mon point de vue sur sa question, je sentis que le monsieur se sentait bizarre. Mais bizarre dans le sens le mauvais bizarre, pas le joyeux bizarre. Et en plus il s’excusa. Je lui souris timidement en retour, un peu gêné qu’un adulte s’excuse, et comprenant juste maintenant ce que je venais de faire. Je croisais les jambes et regardais par terre en même temps qu’il m’expliquait qu’il était télépathe… Mince, ce mot me disait quelque chose, je me souvenais plus trop… Ahh ! Mais si suis-je bête ! On l’avait vu en cours de don ! Instinctivement, je récitais fière de moi la définition que nous avions du voir en cours :

- Personne qui pratique la télépathie, c'est-à-dire la transmission de pensée entre deux personnes éloignées l'une de l'autre. Mais… A qui parlez-vous ?

Bah oui quoi ! Ce monsieur ne pouvait pas transmettre ses pensés tout seul ! Enfin… Pas ce monsieur… Edwin ! Car c’est comme ça qu’il s’appelait. Edwin, c’est mignon. Moi en tout cas j’aime bien, même beaucoup ! Edwin, c’est… Mignon. Par contre ce monsieur, lui était pas très très mignon. Enfin je trouve. Peut être que les grandes personnes le trouve mignon… Moi je ne le trouve pas mignon du tout ! Parce qu’enfaite… Il est grand. Bah oui quoi… Je n’aime pas les gens grands, c’est comme ça… Mais il a de jolis yeux, tout bleu. Très très beau.
Enfin revenons à nous mouton. Edwin demandait comment je m’appelais, il fallait donc que je lui réponde, non ? Mais maman et papa m’avait apprit que je ne devais pas parler à un inconnu, ce qui était… Un peu trop tard, c’est sûr. Mais si je ne devais pas parler à un inconnu, il ne fallait pas non plus que je dise comment je m’appelais ! Enfin je crois… Sauf que comme nous venions de parler, nous n’étions plus des inconnus. Roooh ! Crotte de bique ! Que c’était compliqué la vie d’un enfant.

-On m’appelle Naomie, parce que c’est comme ça que je m’appelle, normal non ?

Je lui offris ensuite un sourire timide. Ce que je venais de dire était complètement stupide. Je me sentis toute chaude. Ralalala ! J’avais envie de pleurer, mais je me retiens. Je ne voulais pas passé pour encore plus gamine que je n’étais. Surtout que juste après il découvrit que j’utilisais la magie pour me faire plus grande. Flûte ! Pourquoi rien ne se passait comme j’avais envie que cela se passe ? Je grimaçais et lui tirais la langue.

-Bah oui ! Je ne flotte pas dans les airs comme par magie. Enfin…

Je rigolais. Je ne sais vraiment pas ce qu’il m’arrivait, mais j’avais l’impression d’être idiote. Je le regardais et décidais de poser une question afin d’essayer de rattraper le coup. Parce que même si je savais maintenant qu’il s’appelait Edwin, j’étais aussi sûr que je ne l’avais jamais vu et même jamais entendu parler de lui à l’orphelinat. Donc c’était quelqu’un de l’extérieur.

-Pourquoi vous êtes ici ? Qu’est-ce que vous êtes venu faire ?