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| L'animal qui dort en nous // REN | |
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Invité Invité | Sujet: L'animal qui dort en nous // REN Mer 15 Fév 2012 - 0:37 | |
| Même pas premier jour de classe que la nature fait déjà entendre son ardent appel. Attirant chaque esprit tourmenté à la pureté de mère Nature. Qui ne se sent pas mieux face à la beauté du monde dans le plus simple appareil...Kiyo lui, ne lui résiste jamais.
Ce dernier ne se sentait plus chez lui dans le monde des humains, un mauvais pressentiment l’avait gagné, dès son premier jour de classe, il sentait quelque chose de louche, quoi ? il l’ignore plus que d’autre chose.
Alors qu’il marchait longuement dans la forêt, il se transforme et d’un coup il se sentit comme entier, n’ayant plus peur de rien, de personne, plus la moindre crainte qui l’accablait dans le monde des Hommes.
C’est ainsi qu’il marche dans la neige, en Léopard des neiges, une magnifique bête aux yeux bleu/gris, presque blanc. Couleur naturelle des yeux de Yoko. Un pelage clair, presque blanc tacheté de noir. Des pattes à la fois douces et puissantes. Il se sentait lui-même, il se sentait Katsuyoko Kiyo. Appelé aussi Katsu, Yoko ou encore Kiyo...
La bête marchait d’un pas lourd dans la neige hivernal. Ce même terrain où il a foulé pour la première fois en lors de sa transformation en 2004, au retour du voyage à la neige. Il entend un bruit, il grimpe sur une haute branche et observe ce qui se passe en dessous de lui avec attention, prêt à bondir au premier danger.
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| | | EMPLOIS/LOISIRS : Solitaire en quête de raison LOCALISATION : Japon CITATION DU PERSONNAGE : La vie est un conte, l'amour est une vie
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Niveau du personnage Point RP: (339/300) Point Membre: (383/300) Niveau: 8 - ReconnuRen Takahata Admin | Don't waste my precious time | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Ven 17 Fév 2012 - 10:01 | |
| Manteau blanc, Pelage blanc tacheté
Journée de neige. Enième journée de neige. Et ma forme fusionnelle qui souhaite tant faire son apparition. Je la réprime depuis tellement de jours… Depuis quelques jours déjà Ayumi est née. Je n’aurai jamais pensé qu’être père puisse être autant fatiguant. Je ne faisais déjà plus mes nuits depuis un certain temps. Mais maintenant, c’est carrément des nuits blanches une journée sur deux. Je n’ai plus vraiment l’occasion de m’occuper de mon apprenti, c’est pourquoi je le laisse un peu seul en ce moment en attendant que les choses se calment d’elles mêmes. Pour ça, il faut qu’Ayumi grandisse. Jusqu’à ce qu’elle se décide à dormir comme les autres. Cela n’arrivera pas avant longtemps. Elle est déjà très agitée. Un peu trop agitée pour une enfant prématurée. Elle aurait dû aller en couveuse le temps qu’elle grandisse un peu mais Miyaki a insistée pour l’avoir auprès d’elle. Résultat, Ayumi est pouponnée comme pas possible, et une infirmière à domicile s’occupe de faire tous ses soins. Moi, je vois plus l’infirmière que mon propre enfant. Je ne sais pas quelle mouche a piquée l’orphelinat, mais en ce moment c’est une grande période de contrôle. Et les sujets, il faut les faire, parce que la métamorphose, ça ne se trouve pas sur Internet.
Je soupire d’un air fade. Tout ça pour dire que j’ai une indescriptible envie de sortir sous forme fusionnelle me défouler pattes et corps. C’est une bonne chose. Et ça me permettra de penser à autre chose que les cours. Bon, il faut dire que tout ça, je l’ai voulu. Je suis un père indigne. Et vous savez pourquoi ? L’école est une excuse. Excuse-moi, je dois corriger des copies ! Excuse-moi, j’ai des contrôles à préparer ! De toute façon, que je m’en occupe maintenant ou dans deux mois, ça sera la même chose, Ayumi, quand elle aura grandie, ne se souviendra pas de cette période de son existence. Et je me serai cassé la tête pour rien. Alors, dans mon esprit, ça germe comme « Autant profiter de cette période d’inconscience pour profiter encore une dernière fois des avantages à ne pas être père ». Le seul problème, c’est que si j’ai dû entre apercevoir le visage d’Ayumi une dizaine de fois depuis deux jours, ses cris je les entend bien, surtout la nuit. Mais comme j’ai laissé dans ma bonté immense la chambre d’ami à l’infirmière à domicile, elle s’en occupe comme elle peut. C’est une sorte de nounou, en fait quand on y pense. Oui, la grande différence entre elle et moi, c’est qu’elle c’est une passion et moi toujours pas un fait.
Techniquement, je devrais déjà être sorti. Alors, c’est le moment d’exécuter mon œuvre. J’enfile un simple peignoir puis enroule des vêtements dans un petit drap. Je l’accrocherai à mon dos par la suite, trouverai un endroit approprié pour le poser puis je pourrais me défouler. Je sors de la chambre, alors qu’il est encore tôt. Miyaki n’est pas là. Je ne sais pas où elle est. Elle devrait se ménager. Après tout, elle sort d’un accouchement ! Je fronce les sourcils pour marquer l’insouciance de Miyu puis descend les marches. Le cri du bébé à l’étage stoppe tous mes mouvements. Naaan, Ayumi t’abuse là, laisse papa se défouler. Je remonte, parce que bizarrement l’infirmière n’est pas non plus là. Honte à moi, je vais laisser le gosse seul à la maison. Nan, je ne peux pas faire ça. C’est pas possible. J’attrape mon téléphone portable d’une main et courre jusqu’à Ayumi. Je la prends dans mes bras en la berçant du mieux que je peux. Ouais, c’est pas moi ça, n’est-ce pas ? Faut savoir s’adapter… Oui d’accord, je suis papa alors que j’aime pas ça, et là je berce mon bébé. Et je l’appelle plus gosse. Mais je vous vois arriver à me demande quand c’est le mariage ? Jamais. Voilà. Bref. Je porte l’appareil à mes oreilles et incline la tête pour le faire tenir sur mon épaule. La voix retentit à l’autre bout du combiné. J’enchaîne.
-Chéri, tu peux rentrer à la maison ? J’ai besoin de me lâcher là, et je peux pas laisser Ayumi à la maison seule.
Ouah, mais c’est que je suis responsable maintenant en plus ! Plus rien à voir avec l’homme égoïste et distant d’il y a deux ans. C’est dingue de voir comment j’ai pu changer. C’est presque effrayant. Je raccroche à l’affirmation de Miyu et m’occupe du cas d’Ayumi. J’irai pas jusqu’à dire que c’est chou, parce que ce mot ne sortira probablement jamais de ma bouche pour définir quelque chose. Mais Takeji avait raison de dire que lorsqu’on est père, même si on déteste tous les enfants du monde, on trouve toujours une préférence pour son garnement. Et c’est malheureusement le cas. J’attends encore quelques minutes à la bercer puis la repose dans son lit bizarre. Je sors de la chambre où la porte d’entrée s’ouvre. Je descends assez rapidement. Elle ne devait pas être très loin. Et elle était accompagnée de l’infirmière. Je l’embrasse dès son arrivée. L’infirmière doit trouver qu’on a des manières très à nous. C’est pas la première fois que je sors en peignoir alors qu’il neige presque dehors. Et c’est techniquement pas normal. J’attends que l’infirmière monte à l’étage avant de prendre mes habits dans le drap et de les accrocher à mon dos. Pas de bandes aujourd’hui, je veux vraiment être comme un vrai animal. J’ouvre la porte fenêtre, la referme, enlève mon peignoir et me métamorphose aussitôt. Je me mets à courir en évitant un maximum de personnes. Mais comme il neige, il n’y a que des enfants. Et c’est connu, les enfants ça n’a aucune crédibilité.
Je continue à courir jusqu’à la forêt puis ralentit pour finalement inspirer longuement. Ça fait vraiment du bien de se défouler. Mes naseaux se dilatent au niveau où j’expire, et de la fumée s’en échappe. Je plante mes puissantes pattes sur le sol et me stoppe. Je hume l’air, car quelque chose a attiré mon attention. Il y a une odeur qui m’est familière. Je la connais bien. En vérité, je ne l’ai jamais senti, c’est juste ma forme fusionnelle qui me le dit. C’est un autre léopard. Un autre léopard des neiges. Je me méfie. J’ai toujours été habitué à être le seul métamorphe léopard des neiges avec Lisbeth. Mais là, c’est différent. Je ne parviens à reconnaître l’odeur de mes élèves. C’est donc un inconnu. Il n’est pas loin. Mais je ne le vois pas. Il doit être devant moi, puisque je sens son odeur émaner jusqu’à moi. Donc, à défaut de le voir, je lève la tête. Et il semble que je ne me sois pas trompé. Mes oreilles s’abaissent en signe de méfiance, puis ce sont mes babines qui se retroussent. Je suis prudent, on ne sait jamais. Et avant tout surpris.
-Qui êtes-vous ?
J’ai prononcé cette voix à l’oral. Il n’y a aucune chance pour qu’il s’agisse d’un vrai animal, vu sa carrure identique à la mienne. Il doit faire pratiquement la même taille et le même poids que moi. Je me demande bien qui gagnerai si jamais je devais me battre. Mais cela n’arrivera pas, je n’ai pas envie de déclencher quoique ce soit. D’ailleurs, pour inciter à une bonne foi de sa part, je relève doucement les oreilles, et tente de reprendre une attitude normale. Cela m’étonnerai beaucoup qu’il soit doué de parole, étant donné que je suis un des rares à avoir développé quelque chose de ce genre. J’ouvre donc mon esprit à sa réponse. C’est bien la première fois que j’ai l’impression de rencontrer quelqu’un de vraiment très étrange. J’ai un drôle de pressentiment. _________________- Spoiled children:
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Sam 18 Fév 2012 - 1:46 | |
| Depuis son perchoir, Katsu aperçoit un autre félin, un autre léopard des neiges et dans son souvenir, à l’internat il n’y a pas d’autre comme lui, donc il se dit qu’il devait être nouveau dans le coin. Oui c’est ca, un nouveau, surement arrivé après son adoption puisqu’il a carrément quitté le pays ou presque.
Il l’observe, longuement il l’observe. Un pelage aussi blanc que le sien, un même regard hypnotisant, une même façon de se mouvoir...C’était étrange. Très étrange, il avait l’impression de se voir en bas, alors qu’il était perché sur cette branche.
Lui aussi baisse les oreilles, très en arrière, reniflant un peu son odeur pour se rendre compte qu’il avait l’impression de se sentir. Il finit par exercer un saut digne de sa nature animale pour atterrir comme une fleur sur la neige, à quelques mètres de l’inconnu.
Le fixant de nouveau, les crocs prêts à l’attaque par pure méfiance de l’inconnu, surtout dans ce coin de la forêt, il y a rencontré plus jeune d’innombrables espèces toutes plus complexes les unes que les autres et toutes plus ou moins dangereuse malgré sa puissance.
Une voix s’élève. Katsu se fige, redressant d’un coup les oreilles, il venait de parler, alors c’est un être comme lui, une forme fusionnelle d’une même espèce, aux mêmes caractères. C’était si étrange. Il fit quelques pas en avant. Avant d’à son tour parler, il avait découvert au fils du temps cette capacité.
«_ Katsuyoko, je m’appelle Kiyo Katsuyoko...Et vous....Qui êtes vous, pourquoi êtes vous dans les parages ? »
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Niveau du personnage Point RP: (339/300) Point Membre: (383/300) Niveau: 8 - ReconnuRen Takahata Admin | Don't waste my precious time | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Dim 19 Fév 2012 - 14:02 | |
| La vie n'a de sens, que lorsque nous l'ignorons.
Un grognement se fait percevoir dans le silence polaire de ce mois d'hiver. Sorti instinctivement, par pure habitude, en vue d'impressionner l'animal devant nous. Oui, c'est une tentative d'intimidation. Mais je finis rapidement par calmer mes ardeurs. Lui aussi montre ses crocs mais je comprends rapidement que l'issue n'est autre qu'une simple défense face à mon attitude visiblement malveillante. Quelques secondes plus tard, je me ressaisis. Oui, car je ne suis pas prof pour rien, et je dois avoir plus que l'habitude de gérer mes instincts d'animal. Le seul problème, c'est que mes instincts, je les aient beaucoup réprimés depuis la naissance d'Ayumi. Alors, ils ont un peu tendance à reprendre le dessus maintenant. Le saut agile du léopard face à moi me permet de retracer le fil de mes pensées. Maintenant qu'il est face à moi à quelques mètres, je me décide à m'asseoir sur mon arrière-train, afin de lui montrer que mon signe d'animosité n'était pas réel et que je ne lui voulait absolument aucun mal. Enfin... c'est à voir si lui ne me saute pas au cou. Car dans ce cas de figure, je pourrais être très très méchant.
À présent qu'il est en face de moi, je peux l'observer dans toute sa splendeur. J'ai vraiment l'impression d'être en face d'un miroir. Sans doute ne me suis-je pas réveillé ce matin et que je vis actuellement un rêve. Ce qui expliquerai pas mal de choses. Je ferme les yeux un moment histoire de ressentir l'odeur du léopard. Ce n'est pas moi. L'odeur du léopard est familière, mais je distingue perceptiblement une autre personne. Et cette personne me trouble au plus haut point. Je me suis décidé à lui parler. Sa surprise ne m'étonne guère en vérité. Et dans toute cette semblance de rêve, je ne me décide à sortir de ma bulle qu'au moment où une autre voix perce le mutisme de la neige et non mes barrières mentales.
«_ Katsuyoko, je m’appelle Kiyo Katsuyoko...Et vous....Qui êtes vous, pourquoi êtes vous dans les parages ? »
Un sursaut animal. La réalité plonge dans le rêve. Mes yeux se plissent avec une infime application. Il y a quelque chose d'anormal. D'innommable. La situation n'a rien d'habituel. De tout l'orphelinat, je suis le seul à pouvoir discuter oralement. Et ce n'est visiblement pas un don réservé aux léopards puisque Lisbeth est soumise à la même règle que les autres. Mystery m'a dit qu'il s'agissait d'une forme très rare d'évolution en métamorphose. Croiser un métamorphe capable de muter en léopard des neiges, possédant apparemment les mêmes attributs physiques, une ressemblance accrue et des mouvements identiques aux miens, avec la prime du langage, c'est quelque chose d'inoubliable. Je m'intéresse beaucoup à ce nouveau personnage, à ce Kiyo en question. Troublé, je peine à trouver mes mots, si bien que de nombreuses secondes s'écoulent avant que la réponse ne passe finalement le pas de ma gueule.
-Ren Takahata... Je suis professeur à l'orphelinat.
Se contenter de répondre sans poser d'autres questions ? Ce n'est pas dans mes habitudes, loin de là. Je tâche simplement de rester le plus poli possible. De ne pas blesser ni froisser la personne face à moi. Puis, je pose mes questions une à une, tour à tour, examinant chaque réponse, cherchant à en comprendre les éventuels sous-entendus. Mon boulot d'exorciste m'y a bien formé. J'inspire profondément avant de commencer mon interview.
-Dis-moi, Kiyo, n'as-tu aucun trouble vis-à-vis de nos apparences respectives ? J'avoue que tu m'intrigues beaucoup, et j'ai besoin de savoir si tu ressens toi aussi cette drôle d'impression.
J'ignore le vouvoiement, car il faut dire que je me plais davantage à tutoyer. La différence est notoire. Les gens se laissent plus facilement intimider par un passage à un discours plus personnel. Ils ont l'impression qu'on souhaite en connaître davantage sur eux, ils baissent leurs gardes. Cependant, aujourd'hui mon issue est tout autre. Je ne souhaite pas parlementer, je souhaite simplement faire part de mes pensées, de mes ressentis et de cette... similitude qui m'accable. Je me relève et indique de la tête au japonais de me suivre. Je commence à marcher dos à lui d'une démarche plutôt lente mais habile. Je me secoue légèrement, afin d'éviter à mes poils d'accrocher la neige et de me retrouver avec le poil tout mouillé. Sachez-le bien, je déteste avoir le poil mouillé. C'est d'un désagréable... je garde un œil sur l'animal derrière moi, au cas où il souhaiterai subitement changer d'avis à m'attaquer. Je laisse des ouvertures en connaissance de cause. Cela signifie que je lui fais confiance. J'espère ne pas avoir à me tromper. Et s'il s'agit d'un illusion, je m'en rendrais compte bien assez tôt. _________________- Spoiled children:
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Dim 19 Fév 2012 - 21:48 | |
| Katsu l’observe avec précision, épiant chacun de ses mouvements, chacun de ses gestes, chacune des expressions de ses yeux bleus, chacune de ses pensées. Tout était analysé scrupuleusement afin d’en tirer un maximum d’informations sur cette bestiole en face de lui.
Bestiole qui justement se présente. Ren...Ren Takahata, ca lui semble familier, il l’a déjà entendu quelque part mais où, il ne s’en souvient plus. Il le voit poser son derrière dans la neige. Après quelques secondes d’observation, il s’assoit lui aussi le croupion dans la neige froide mais il s’en fiche un peu, beaucoup même, il est bien, comme pour la première fois en parfaite harmonie, rien ne manquait.
Un professeur ? De suite ses oreilles se redressent par l’étonnement de la nouvelle. Alors lui aussi était professeur. Il le regard avant de lui dire.
«_ Je viens également d’être engagé, je suis le nouveau professeur de Kendo, Coréen et Escrime...J’ai grandit quasiment 15ans ici...C’est un peu un retour aux sources... »
Il était un peu partit dans ses souvenirs d’enfance, tous ses amis de l’orphelinat, les professeurs et Pandora, la directrice, elle était un peu devenu comme une maman pour lui et c’était vraiment une aide précieuse dans sa vie.
D’un coup son voisin de neige lui pose une drôle de question, il sourcille un peu de sa bouille de léopard, le regardant un peu bizarrement au début. Il lève doucement son popotin et approche avant de s’asseoir plus près de lui.
«_ J’ai l’impression de me voir...Tu sais, j’ai l’impression qu’on est deux petits d’une même portée... »
Sur ce, il baisse les oreilles et s’allonge dans la neige, un peu triste quand on parle de famille, lui qui n’a jamais connu sa famille biologique.
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Niveau du personnage Point RP: (339/300) Point Membre: (383/300) Niveau: 8 - ReconnuRen Takahata Admin | Don't waste my precious time | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Dim 19 Fév 2012 - 23:00 | |
| Un sosie, un... jumeau?...
Il lève ses oreilles par surprise lorsque je lui annonce ma profession. J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Je me reprend en boucle la phrase. Mais j'ai beau chercher, je ne vois pas la chose qui a bien pu le choquer. En fin de compte, je finis par comprendre lorsqu'il se décide à s'expliquer.
«_ Je viens également d’être engagé, je suis le nouveau professeur de Kendo, Coréen et Escrime...J’ai grandit quasiment 15ans ici...C’est un peu un retour aux sources... »
Ah ! C'est un nouveau professeur. Je sens que nous allons bien nous entendre dans ce cas. Et je n'ai plus aucune raison de me méfier, sauf si mentir fait parti de son passe-temps habituel. Je le fixe avec intensité. Ses yeux n'ont pas l'air de mentir, alors je penche pour la vérité. Mes yeux se teintent d'une légère douceur lorsque je perçois la fin de sa phrase. Quinze ans à l'orphelinat ? Dans ce cas, il n'y a pas de doute, pour s'y sentir chez soi, c'est qu'on y a vécu en tant qu'orphelin. Je me sens soudainement un peu mal à l'aise. Mon portrait s'approche de moi au moment où je me lève pour marcher un peu. Je comprends alors qu'il ne souhaite pas vraiment marcher. Tant pis. Je reviens à ma position initiale et reste prostré devant le léopard. C'est vraiment déstabilisant. Sans doute ne nous ressemblons-nous pas sous forme humaine ? C'est peu probable, c'est même carrément impossible. Souvent, c'est le contraire qui se produit. On se ressemble sous forme humaine mais on a des formes différentes ou même des pouvoirs différents. Mais ce cas de figure-là, je ne l'ai jamais vu. Une pareille ressemblance, c'est inhumaine. Je me demande bien à ce qu'il peut ressembler dans la vraie vie.
«_ J’ai l’impression de me voir...Tu sais, j’ai l’impression qu’on est deux petits d’une même portée... »
Il se couche et baisse les oreilles. Cela doit lui rappeler de mauvais souvenirs ou... ne carrément lui rappeler rien. Dans les deux cas, ce n'est pas chose agréable. De mon côté, je ne manque pas vraiment de choses. J'ai une copine, un enfant, une famille, de l'argent, un boulot, une maison et un bon physique. J'aimerai bien me renseigner sur la vie de ce jeune homme. Doucement mais sûrement, je me décide à engager une conversation contenant plus de détails. J'inspire profondément et me couche à mon tour. Quelques centimètres séparent nos deux naseaux respectifs. Je le fixe de mes yeux curieux, de mes yeux couleur neige, avant de prononcer, cette fois mentalement.
*Tes parents sont décédés ?*
Pour être direct, ça l'est, mais je ne vois pas comment aborder le sujet sans passer par cette case assez douloureuse. Si j'étais sous forme humaine je me pincerai les lèvres d'aborder avec autant de légèreté un sujet aussi grave. Mais j'ai besoin de savoir. Savoir s'il y a un quelconque lien de parenté avec lui et moi. Je n'ai jamais entendu parler de frère, alors il doit plutôt s'agir d'un cousin, dans le meilleur des cas. Ou bien mon sosie... Je ne pense pas vraiment à cette dernière affirmation. Sans attendre la réponse, j'enchaîne, soucieux de ma politesse un peu égratignée :
*Tu as quel âge en fait, moi j'en ai 25 ?*
Rien de mieux que de poser une question en donnant sa propre réponse. J'ai besoin de savoir quelques petites choses avant de m'en aller. Besoin de savoir s'il y a un lien entre lui et moi. Et s'il existe, en quoi nous lie-t-il. J'inspire profondément, pour mieux soupirer. C'est pas bien de poser autant de questions, mais ma curiosité m'a rarement poussé aussi loin. Un passage sous forme humaine aiderai beaucoup, mais je n'ai pas pris mes bandes, et mes habits sont encore un peu loin. Au pire, s'il accepte de me rejoindre, je pourrais lui montrer à quoi je ressemble, et il verrait en fonction de ça.
-J'aimerai beaucoup voir à quoi tu ressembles vraiment.
La phrase est sorti un peu par hasard, réflexe d'une pensée formulée à haute voix, l'air un peu pensif. _________________- Spoiled children:
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Lun 20 Fév 2012 - 0:22 | |
| Si seulement il savait qu’il se trouve à cet instant auprès de sa famille la plus proche, on ne peut pas être plus proche qu’il ne l’ai avec cette bestiole à ses cotés, ils sont un même tout, deux moitiés d’une même cellule, Ren est Katsu et Katsu est Ren. C’est vraiment une moitié pour lui.
A sa question très peu délicate il relève d’un coup la tête, comme pour essayer de voir une quelconque moquerie ou chose de ce genre dans son regard mais il n’y voit que de la douleur, il redresse un peu pour le regarder et répondre à son tous par des pensées. Mais avant qu’il puisse répondre, il rajoute une pensée, donc il répond aux deux questions par la pensée.
*J’ignore qui sont mes parents...Tout ce que je sais c’est que j’ai été emmené à Mystery le jour de ma naissance, le 13 Juillet...Il y a 25ans....Oui...j’ai 25ans...moi aussi...*
Sur le coup, il ne fait pas attention qu’ils ont le même âge, qu’ils se ressemblent sous forme animale comme deux gouttes d’eau...Il ne faisait pas le rapprochement, l’esprit trop encombré de questions existentielles. Et si, Et si, Et si...
Mais lorsque la bête soupire le désir de voir sa forme humaine, il hésite, longuement, et s’il décevait son interlocuteur et s’il n’était pas comme il l’imaginait lui. Mais après de longues jérémiades intérieures, il se relève et s’éloigne avant de lentement reprendre sa forme humaine, dos à lui d’abord.
Lentement la forme se dessine, une carrure pas très grande ni très costaud, un manteau blanc immaculé, des cheveux blonds lissés en bataille, alors qu'il est vêtu que de bande. Lentement, il se retourne et pose ses yeux clairs sur la bête encore sous sa forme animale. Il lui sourit doucement. Usant de son don de télépathie avec les animaux.
*J’espère ne pas te décevoir...*
Même forme animale...Même don...Même pouvoir...Beaucoup de similitudes s’accumulent autour de ses deux graves hommes...
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| | | EMPLOIS/LOISIRS : Solitaire en quête de raison LOCALISATION : Japon CITATION DU PERSONNAGE : La vie est un conte, l'amour est une vie
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Niveau du personnage Point RP: (339/300) Point Membre: (383/300) Niveau: 8 - ReconnuRen Takahata Admin | Don't waste my precious time | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Dim 26 Fév 2012 - 21:01 | |
| Léopard aux yeux d'argent, visibilité des sentiments.
Le léopard fixe de ses yeux couleur d'hiver ceux trop familiers de Katsu. Il y a quelque chose que je sens. Que je ressens au plus profond de moi. Un air de famille, une similitude. Ça ne peut pas être un sosie, c'est bien plus que ça. À travers les quelques centimètres qui nous séparent, je tente de sonder l'esprit de Katsu, sans y parvenir. Là n'est pas mon don premier. Ni même mon second. J'exerce la télépathie, je ne sonde pas les esprits des gens. D'autant plus que Katsu s'en rendrait probablement compte. Et je ne tiens pas à perdre une confiance si vite assimilée. D'ailleurs, nous pouvons parler de cette fameuse confiance. Réciproque, directe, indéchiffrable. Une amitié naissante bien trop franche pour être née par l'inclinaison du destin. Non, c'est au contraire tout à fait normal. C'est qu'il y a quelque chose. Quelque chose qui nous rapproche, quelque chose que nos gènes cherchent à nous faire connaître. Non, Katsu n'est pas un sosie. C'est bien plus que ça. Et j'en suis certain.
*J’ignore qui sont mes parents...Tout ce que je sais c’est que j’ai été emmené à Mystery le jour de ma naissance, le 13 Juillet...Il y a 25ans....Oui...j’ai 25ans...moi aussi...*
Trop de similitudes. Même année de naissance, même jour. Même forme animale. Il suffirait d'une simple vision de lui en homme et je n'aurai plus aucun doute. Cependant, il y a encore une chose étrange, non élucidée. Si Katsu se trouve être mon frère jumeau, pourquoi ne m'en a-t-on jamais informé ? Quand mère cherchait des héritiers pour la boutique de cosmétiques, pourquoi ne s'est-elle pas tournée vers Katsu ? Ces points d'ombres me laissent perplexes. J'ai peur de poser le pied sur un sujet sensible. Un sujet d'enfant non désiré. Un jumelage scindé en deux. Cela expliquerai des choses, mais j'ai du mal à penser mon père capable d'un telle chose, et à contre cœur, je pense la même chose pour ma mère. Un problème d'héritier ? D'argent donc ? Je n'aurai jamais pu songer à pareille chose par le passé. Je n'aurai jamais pu croire que les quelques minutes qui ont dû séparer notre naissance marquerai notre séparation complète avant nos vingt cinq ans. Cela est-il même possible... tiraillé entre incompétence et reconnaissance, je n'arrive pas à sortir un seul mot.
Kiyo finit par se reculer. Il me fait dos un instant, avant de reprendre lentement forme humaine. Il se retourne et me fixe en souriant. Lorsque son esprit s'insinue dans mes parois mentales et que sa voix retentit, je n'ai alors plus aucun doute.
*J’espère ne pas te décevoir...*
J'ai envie de rire. De bon cœur, de bonne foi. Comme si je riais de l'originalité de cette rencontre. Comme si je considérais cela comme un rêve dont je ne tarderai finalement pas à me réveiller. Ça paraît bizarre de revoir son frère des années après, sans l'avoir connu une seule fois dans sa vie, sans jamais avoir su qu'il existait. Sa phrase me fait rire elle aussi. Comment peut-il me décevoir ? S'il me ressemble, je ne vais pas y croire. S'il ne me ressemble pas, alors nos similitudes s'arrêteront là, mais je n'en serait pas pour le moins comblé. Je fixe encore un peu chaque trait de son visage. Copie conforme. C'est un miroir que j'ai face à moi. Rien d'autre. Jusque dans sa teinture, pour ainsi dire. Jusque dans les yeux, ces yeux qui me sont si particuliers. Qui nous sont si particuliers. Il n'y a pas de doute. Sans prononcer mot, je fais signe à Katsu de me suivre et m'élance à travers la forêt blanche. Je reconnais l'endroit où siège mes habits et profite du moment où je suis un peu seul pour enfiler un bas de pantalon. Mon échine se hérisse un peu et frémit face au froid qui jusque là ne m'atteignait pas. Je me retourne au moment même où nos deux visages se trouvent face à face, à quelques mètres seulement. Deux jumeaux dans l'âme, sans doute dans le sang. Au moment où je termine d'enfiler mon sweat, un sourire se dessine.
-J'ai bien peur de t'annoncer à tort cette nouvelle, mais... je pense que nous sommes jumeaux. De la date de naissance jusqu'à nos trop nombreuses ressemblances, je doute d'avoir affaire à un simple sosie.
En terminant de mettre mes chaussures et mon manteau, je souffle d'aise, dégageant par ailleurs de la fumée. Est-ce seulement possible ? J'ai beau lui avoir annoncé ça d'un seul coup, je ne suis pas bien sûr de ce que j'avance. Le réel n'est pas en accord avec mon passé. Comment se fait-il que j'ai perdu toute trace de lui, de son existence ? Je l'ignore. Une discussion s'annonce entre ma mère et moi. J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est réellement passé. Si mon hésitation est basée sur des faits réels ou une simple peur. Je fronce légèrement les sourcils, signe extérieur de mon anxiété. Il va falloir que j'apprenne vite la vérité. J'ai mon portable dans ma poche mais... j'ai dû mal à assimiler malgré moi les faits.
-Dis-moi Kiyo, souhaites-tu vraiment le savoir ? Souhaites-tu vraiment savoir si ce que j'avance est vrai ? Je peux appeler mes parents...
Dois-je dire nos parents ? Je déteste être dans le doute. C'est une sensation vraiment horrible. Mais pour le bien de Kiyo et ma santé morale, je dois le faire. _________________- Spoiled children:
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Mer 29 Fév 2012 - 1:22 | |
| Il venait de se retourner lentement, il l’observe et sent quelque chose d’étrange dans le regard du félin en face de lui, comme s’il venait de découvrir quelque chose de primordiale, quelque chose d’extraordinaire. Il ne comprend pas du tout sur le coup. Alors l’observe encore et encore.
Jusqu’au moment où se dernier lui fait signe de le suivre, ce qu’il fait alors, courant derrière le félin, ne comprenant pas plus la situation, si seulement il savait la vérité, si seulement il savait qu’il avait un jumeau, si seulement...
Il s’arrête à l’entrée d’un maquis d’arbre, observant de loin le félin, dos à lui, sur le coup, il ne comprend pas plus la chose. Sourcillant, se creusant sa cervelle blonde pour essayer de trouver des réponses à tout cela mais rien à faire il ne comprend pas.
Il va pour parler quand l’homme se retourne et là, ce fut lui cette fois qui reste scotché...Un miroir...il y a un miroir entre lui et cet homme ? Pour être sur de lui, il passe nerveusement sa main dans ses cheveux blonds lisses, mais en face, le reflex ne fait que rire et finit par parler.
Jumeau...Ils sont jumeau...Qui l’aurait cru...Lui...Katsu...Kiyo...L’enfant surement le plus perdu de sa génération, qui ne sait rien sur ses origines...Un jumeau...Comment est-ce possible...Il soupire, encore sous le choc.
«_ Beaucoup de choses s’explique alors...Ce don qui est arrivé si précipitamment, sans que je ne le sente venir...Toutes ses sensations de manque depuis ma naissance...Ses sensations qui ne m’appartenaient pas que je ressentais...c’était toi...Mon frère...Ma...ma famille... »
Il baisse la tête et se retourne un peu, ne voulant pas montrer sa sensibilité. Il a tant prié enfant pour avoir une famille, mais jamais elle n’arrivait, il a tant pleuré par le sentiment d’abandon d’être mal aimé au point d’être abandonné.
Il lui fait une proposition. Il tourne doucement la tête, les gouttelettes perlant dans ses yeux clairs, qu’il essayait de dissimulé, il se sentait idiot à cet instant d’être si touché par cette découverte. Mais lui n’a jamais été dans une famille vrai, outre à partir de 15ans mais à cet âge, qu’est-ce une famille...
Il ne peut répondre que par un hochement de tête. Il finit par réussir à dire.
«_ Je...j’ai besoin de savoir la vérité...Qui suis-je... »
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| | | EMPLOIS/LOISIRS : Solitaire en quête de raison LOCALISATION : Japon CITATION DU PERSONNAGE : La vie est un conte, l'amour est une vie
MESSAGES : 2984 DATE D'INSCRIPTION : 04/05/2010
Niveau du personnage Point RP: (339/300) Point Membre: (383/300) Niveau: 8 - ReconnuRen Takahata Admin | Don't waste my precious time | Sujet: Re: L'animal qui dort en nous // REN Mer 29 Fév 2012 - 14:55 | |
| Ça fait toujours bizarre, quand on rattrape le temps passé.
Je ne sais pas vraiment comment réagir en vérité. Je ne sais pas comment prendre cette nouvelle personne qui se présente face à moi. Je ne comprends que très peu le destin. Cette trop proche similitude nous rapproche. Mais il y a toujours cette hésitation qui est plongée au fond de nous, qui nous fait nous remettre en question. Sans cesse. Et cette hésitation augmente de secondes en secondes. Jusqu'à ce que le moment fatidique approche. Est-ce que ce que je fais est bien ? Je lui impose l'idée de deux frères, de deux jumeaux, parce que trop de ressemblances nous complètent. Mais si je me trompais ? Si ces espoirs donnés sur un tel sujet étaient la source d'une erreur ? Ne lui ferais-je pas encore plus mal ? Devrais-je lui dire la vérité si j'apprends l'inverse de ce qu'il souhaite entendre ? Je ne connaissais pas ses sentiments vis-à-vis de ma personne. De mon côté, je ressentais une immense joie et une immense peine. Deux opposés pour décrire mes sentiments. Peine pour lui, peine de le décevoir. Et joie de le trouver, lui, celui que je n'attendais pas. Celui qui s'est présenté devant moi sans aucune connaissance du sujet face à lui. Voilà comment nous nous sommes rencontrés. Bizarre.
«_ Beaucoup de choses s’explique alors...Ce don qui est arrivé si précipitamment, sans que je ne le sente venir...Toutes ses sensations de manque depuis ma naissance...Ses sensations qui ne m’appartenaient pas que je ressentais...c’était toi...Mon frère...Ma...ma famille... »
Faites que le destin et mes yeux ne m'aient pas trompé. Faites que cette émotion ne soit pas vide de sens. Faites que ce frère vivent du même sang que le mien. Je ne veux pas le décevoir. Pour une fois non, je ne veux pas me tromper. Plus que jamais. S'il s'agit de lui, de cette personne, alors rien ne doit se mettre en travers de nous. Je dois savoir la vérité, comme il doit la connaître. Nos deux relations futures en dépendent. Qui appeler ? Mon père ou bien... ma mère ? Kiyo, j'espère de tout cœur que je suis ton frère. Ton unique frère jumeau. Celui que je n'espérais pas faute de savoir. Celui que je n'aurai pu abandonner si on m'en avait parlé. Je le vois qui détourne la tête au moment de m'apercevoir. Moi, sa copie conforme en tout points. Nous avons dû vivre des choses bien opposées. Cela se remarque dans son regard. Dans sa façon de bouger. Absolument toute ces mimiques qui ne m'appartiennent pas. Sauf la traditionnelle gêne qui se ponctue par un passage de main dans les cheveux. Je souris légèrement à cette vue. S'il se pense en face d'un miroir, moi je pense en plein rêve.
Je le fixe encore un instant avant de poser la question fatidique. La question qui déterminera notre lien ou non. Il faut que j'appelle mère. C'est la seule qui ne puisse mentir. Après tout, elle nous a enfanté pendant neuf mois. J'attends le hochement de tête de Kiyo. Après tout, c'est sa vie qu'il se décide à prendre en main. C'est à lui de choisir. Je ne serai pas tout le temps là pour lui montrer où est sa vraie vie.
«_ Je...j’ai besoin de savoir la vérité...Qui suis-je... »
Tu le sauras. Je sors mon téléphone portable. L'allume et compose le numéro de ma mère sans attendre. J'ai besoin d'en avoir le cœur net. Mes sourcils se froncent lorsque des larmes perlent à la surface de ses yeux. Ne pleure pas Kiyo. Tu es un homme voyons. Tu auras le droit quand tu sauras la vérité. Mais pas avant. Je ne veux pas te faire souffrir pour une source dont je ne suis pas certain. Alors ne pleure pas. Ne me fais pas mal à moi aussi. Je l'encourage du regard, au moment où une voix répond subitement à l'appareil. Je frissonne. Je n'aime pas ma mère. Et même si elle n'est aujourd'hui plus en état de tenir la boutique de cosmétiques, elle garde son ton si dur. Je ne me laisse cependant pas abattre par mes sentiments et débute la discussion en enclenchant le haut parleur. Katsu avait le droit d'entendre.
-Mère, c'est moi Ren. *Ren ! De quoi es-tu venu me parler ? Cela doit-être bien important pour que tu te décides enfin à me téléphoner ! Ma maladie t'a-t-elle tant affaiblie ? Je me passerai de tes jérémiades veux-tu ?*
Je grince des dents, peu amène à me disputer avec elle. Elle avait beau être tombée dans le coma et avoir perdu l'usage de ses jambes dans l'accident de voiture, elle n'en avait pas pour autant perdu cette vitalité satirique et mauvaise. Mère, tu ne changeras décidément jamais. On sentait la rage dans sa voix. Cette incompétence au sein de sa vie. Elle devait se reposer. Elle voulait travailler. Toute sa vie à œuvrer pour l'entreprise l'a profondément changée. Je continuai cependant, après un bref silence :
-Mère... ai-je un frère jumeau ? *...* Il y eut un silence de plomb. Personne n'osait répondre. Je tremblais par la colère. -Mère, je veux la vérité ! Criai-je. Donne-là moi, j'ai besoin de savoir ! Nous avons besoin de le savoir. *... Nous ?* -Il est avec moi. Juste ici à mes côtés. Mère, tu me l'avais caché ! Ose me dire que je me trompe ! *...Tu as raison. Quand j'ai su que j'allais avoir des jumeaux, j'ai hurlé pour qu'on me les enlève. J'ai failli vous tuer tous les deux -sa voix se faisait tremblotante- mais... ton père s'est interposé. Je suis arrivée au terme de ma grossesse. Tu es né le premier. Puis le deuxième est apparu. Mais je n'avais besoin que d'un héritier. Encore une fois, ton père s'est interposé. C'est par cette cause que nous nous sommes séparés. Au moment de sortir de l'hôpital, j'ai demandé à ce qu'on efface toutes les données sur la naissance des jumeaux. Officiellement, il n'y avait plus que toi, Ren. L'autre bébé à qui je n'ai pas donné de nom est resté à l'hôpital. Je n'aurai jamais pensé qu'un jour... il... il est comme toi ?*
Je raccrochais brutalement. J'avais compris la dernière question. Elle savait que je me trouvais en Écosse. Que je faisais un truc « en rapport avec la magie ». Alors forcément elle en a déduit le reste. Oui, mère. Oui, il est métamorphe. Il a des dons et des pouvoirs, tout comme moi. Mère, tu nous a enfantés neuf mois. Neuf p*tains de mois pendant lesquelles tu faisais ton choix entre l'un des deux. Et je suis sorti trois minutes avant Katsu. Trois fichus minutes qui m'ont séparés et plongés dans l'ignorance de lui pour vingt cinq longues années. Mère ! Comment peux-tu dire des choses aussi cruelles ? Mais qui es-tu donc pour éliminer un enfant, ton enfant, tes deux enfants, les chairs de ta chair. Je ne te comprendrais jamais, ça non. Je ne veux jamais te ressembler. Comment as-tu pu. Je range mon portable dans la poche de mon pantalon avant de regarder Katsu, souriant d'un air un peu peiné.
-Tu as retrouvé ta famille, mais tu as pu voir que nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes. Katsu, tu es quelqu'un d'immensément riche en vérité. Mais je suppose que tu te fiches de ça. Pour parler d'un air moins vague, je peux juste te dire que je suis ton vrai frère. Ton jumeau.
À partir de là, je continue à fixer Katsu. Je n'arrive pas vraiment à réaliser, d'où le manque total d'émotion. Lorsqu'enfin quelques secondes s'écoulent, je commence à sourire franchement, des larmes perlant déjà la surface de mes yeux. Bon sang, moi qui m'étais promis de ne pas pleurer. C'est raté. Le prenant dans mes bras, je pose ma tête sur son épaule, ferme les yeux et lui murmure tout près de son oreille :
-Okaerinasai.
Bienvenue chez toi, Katsuyoko Kiyo. _________________- Spoiled children:
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