Titre : est-ce la pluie ou tes larmes quand il pleut ?
Personnage : Billy & Angelys
SMS: il faut que je te parle! Rdv a little Angleton au lonely ghost.
Le bon côté avec Angelys s’était bien que ça avait l’avantage d’être court quand il avait besoin de parler à quelqu’un et ne donnait jamais ni les raisons de son appel ni la suite des évènements. Certes, Billy avait d’autres choses à faire mais elle ne pouvait pas laisser quelqu’un dont elle était si proche sans réponse et sans nouvelles, elle irait plus tard, dès qu’elle trouverait un peu de temps pour cela. Sa main se posa sur la poignée et elle ouvrit la grande porte pour entre dans le hall de la demeure Sullivan entièrement éteint et désert. Elle retira ses chaussures pour ne pas faire de bruit et s’apprêta à monter à sa chambre. Jamais elle n’était restée aussi tard dehors et… raté ! Elle tombe nez à nez avec son propre père, dans l’obscurité il ne parait qu’une ombre comme celle d’un cauchemar, d’un autre coté, en plein jour il lui semblait être totalement étranger. Avec lui non plus elle ne passait que peu de temps depuis qu’elle était née. Et comme si cela ne suffisait pas pour que la situation la mette mal à l’aise, elle revenait tout juste d’une fugue de plusieurs années. Comment pouvait elle ne serait-ce que penser qu’il n’y avait pas de rage contre elle en lui. Sa mère elle-même lui avait annoncé avant son départ qu’elle n’était qu’un accident, un rejet, une erreur de sa vie totalement insignifiante. Et si pour lui il en était de même ? Il s’était approché d’elle comme d’une chose curieuse et farouche. Pourtant elle ne l’avait jamais été lorsqu’elle était séparée de ses sœurs. Un frisson lui traverse le dos lorsqu’elle le sens contre lui. Un moment si court, à peine quelques secondes et pourtant cela lui sembla des heures et des heures. C’était très étrange cet amour, comme celui d’un amant fidèle et pourtant simplement celui d’un père. Billy ne bouge plus, elle espère que cela sera vite fini et qu’elle pourra partir mais elle est partagée… cette attention est tout ce qu’elle a espéré depuis des mois… non des années.
- Ramène Remy, ta sœur, ici.
Malgré la situation ou Adrian cherchait à l’apaiser, elle se sentait de plus en plus nerveuse. Et la voix froide et déterminée de son père n’y avait pas arrangé grand-chose. C’était la première fois qu’elle se retrouvait blottie dans les bras de son cher papa. Si bien qu’elle avait oublié depuis quand elle l’espérait. Alors pourquoi ce n’était pas comme elle l’avait imaginé ? Elle restait immobile, sans savoir vraiment pourquoi, elle avait ses chaussures à la main et lui passa la main sur sa tête avant de la lâcher et partir. Billy se retourna pour voir son père, comme pour lui réclamer des explications mais il n’y avait plus rien. Il ferma la porte derrière lui. Est-ce qu’il l’attendait ? Il était tout de même vingt-trois heures.
Elle trouva ce geste si étrange qu’elle s’enferma dans sa chambre avant de se jeter sur son lit et s’endormir toute habillée. On ne pouvait pas reprocher à sa chambre de ne pas être celle d’une femme mais en même temps un peu encore enfant. Il y avait une commode avec deux grosses peluches et de plus petites entre celles-ci. La chambre avait un papier peint beige et un parquet. Il y avait aussi une penderie avec un miroir et au milieu de la pièce un lit deux places. Le lendemain elle enfila un jean et un t-shirt à manches courtes kaki avec un motif de pace dessus. Ses cheveux ? Elle passa deux longues heures à les coiffer avant de se maquiller, ce qui prit six longues minutes. Tout cela en espérant faire plaisir à quelqu’un. En fin de compte elle vit une longue journée prête à passer, croisa sa mère sans pour autant lui adresser un mot, leurs regards se croisent, sa mère la bouscule et elle descend en flèche.
Ce qu’elle va faire ? Aller directement à Little Angleton, trouver le café ou elle avait rendez-vous et enfin aller chercher sa sœur. Tant pis si elle devait la ramener de force et tout détruire dans l’école où elle travaillait. Finalement Billy aimait bien plus ce qu’elle avait ressenti avec son père la veille, elle avait envie d’espérer trouver ce sentiment à nouveau mais pour cela elle devait ramener Remy. Elle s’arrête devant le café avec sa voiture grise, une très vieille, c’est tout ce qu’elle pouvait s’acheter au moment où elle avait disparu et ou sa relation avec Alexander avait pris fin définitivement. Bref ! Le moteur s’arrête et elle entre dans le café, sans manteau ni autre.