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| Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] | |
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MESSAGES : 391 DATE D'INSCRIPTION : 05/01/2012
Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Jeu 27 Déc 2012 - 9:41 | |
| La fumée était noir, épaisse, comme un brouillard qui bouillait. Les larmes dans ses yeux aussi étaient épaisse, grise, comme des nuages qui brouillait. Elle avait mal quelque part, tout au fond, une douleur sourde qui résonnait, qui brûlait tout, qui la brûlait elle. Qui la consumait, la consommait. Si quelqu'un devait un jour rédiger la biographie de Carla Lowett, la jeune femme connaissait déjà le titre qu'il lui donnerait : Désastre. Car tout n'était que désastre. Sa vie, ses actes, sa famille. Elle avait la nausée, elle avait envie de tout recracher, d'évacuer le temps et le vent, d'oublier pourquoi elle était née. Pourquoi était-elle née d'ailleurs si c'était pour mourir tout de suite après ? Car on ne pouvait pas dire qu'elle vivait. Non, elle elle ne faisait que souffrir. Souffrir, souffrir et encore souffrir. Dans sa chienne de vie. Allô maman ? Bobo... Peut-être que si elle prenait un couteau elle pourrait tout couper, tout trancher. La vie, le temps, le mal. Tout casser, éclater en milliard de morceaux, Terre explosée, Terre exposée. Elle pourrait couper court à tout...
On avait prévu la fin du monde pour le 21 décembre 2012, mais c'était faux. La fin c'était aujourd'hui. Ou hier. Ou demain ? Elle ne savait plus, tout s'embrouillait dans sa tête, tout s'embrouillait dans ses yeux. Comme si les larmes qu'elle pleurait tombaient à l'intérieur d'elle même et mouillait tout, faisant couler l'encre de ses idées. L'encre de sa vie. Elle avait tellement mal. La jeune femme posa son joint dans le cendrier à côté de sa baignoire avant d'aspirer une grande goulée d'air polluée par la fumée et de se glisser tout au fond de l'eau dans laquelle elle stagnait, s'allongeant sur l'était blanc, les yeux grands ouverts malgré l'eau, résolument fixés sur la surface. Tout était tellement plus clair depuis ici, tellement plus facile. Peut-être que c'était ça sa place ? Tout au fond de l'eau à regarder le monde par en bas, à regarder le reflet de la Terre... Au fond, elle devrait peut-être aller se jeter au fond d'une rivière, d'un lac ou de la mer et de se laisser y couler pour l'éternité. Jusqu'à ce que son corps soit entièrement désagrégé, que ses yeux soit définitivement bouffés par les poissons. Et si elle se crevait les yeux ? Sans cesser de fixer la surface qui lui paraissait de moins en moins clair, l'enfant désespérée se souvint de ce qui l'avait poussé à se noyer dans cette fumée de noirceur...
« T’es cap toi de faire pleurer une fille le jour de son mariage, de rire quand t’es malheureux, de te taire pendant dix ans ? Dis moi, t’es cap’ ? » - Carla, Carla, Carla, Carla, Carlaaaaaaaa ! - Quoi ENCORE, Jérémy ?
L'adolescente blonde se tourna vers son petit frère un air faussement fâché sur le visage. Le lendemain toute la famille devait partir une semaine en sport d'hiver et l'excitation faisait bondir son frère dans toute la maison. Lui qui aimait tant la neige se réjouissait de prendre ses premiers cours de ski et de luger à en perdre la tête. Carla aussi était heureuse par ailleurs. Même si une semaine au loin voulait dire une semaine sans son Louis, elle se disait que c'était l'occasion pour sa famille de recoudre les morceaux, d'apprendre à s'aimer à nouveau.
- Je dois prendre mon bonnet rouge ou le noir ?
La demoiselle désigna le bonnet noir avant de retourner à sa propre valise, un sourire flottant légèrement sur ses lèvres. C'est fou ce qu'elle était heureuse. Le bonheur explosait dans son ventre à lui en faire mal et elle s'en gavait. Enfin elle avait l'impression d'avoir une famille. Une famille heureuse. Mais le malheur laisse traîner ses éclats un peu partout... Soudain elle entendit le cri. Puis le bruit caractéristique d'une assiette se brisant sur le sol. Puis un cri, encore une fois. Elle fronça les sourcils, ça n'était pas normal. Sa mère ne criait pas, pas comme ça. Elle préférait pleurer, prenant sur elle en silence pour ne pas qu'on la plaigne. Carla sortit alors de sa chambre pour se diriger à la cuisine et ce qu'elle vit l'horrifia ; son père était tout bonnement en train de battre sa mère. Son coeur résonna un instant contre ses temps et sans hésiter une seconde, la jeune femme se glissa entre ses parents, voulant à tout prix protéger sa mère. Ce fut elle qui pris le coup. Une gifle, qui fit rougeoyer sa joue, qui fit meurtrir son coeur. Puis un deuxième coup, dans le ventre la où ça fait mal. Et d'autres, bien d'autres coups que son père, fou de rage lui affligeait, la traitant de fille indigne, alors qu'à côté sa mère pleurait, le suppliant d'arrêter. L'adolescente se recroquevilla sur elle-même, les larmes de douleurs jaillissant de ses yeux. Elle attendait que la tempête passe. Combien de temps attendit-elle en position de foetus sur le carrelage de la cuisine ? Le sang coulait par terre, elle avait trop mal... Son père finit par la lâcher et aussitôt sa mère se jeta à côté d'elle, insistant pour l'accompagner jusqu'à la salle de bain et soigner ses blessures. Mais Carla fusilla sa mère du regard. Si celle-ci avait voulu l'aider, elle n'aurait eu qu'à appeler la police. Maintenant il était trop tard. Et sans faire attention aux nombreux bleus sur ses bras ou à l'oeil au beurre noir qui se formait lentement sur son visage, elle saisit ses converses et claqua la porte derrière elle.
Lorsqu'elle arriva chez Amandine, cette dernière l'accueillit sans poser de question. Les deux adolescentes de 18 ans c'était connues à la maternelle et chacune avait bien compris que l'autre tentait de cacher ses secrets. Ainsi avait été posé la seule règle de leur amitié : le silence. Ne jamais posé de question, ne jamais être curieuse. Leur amitié s'était éteinte depuis longtemps, mais la règle semblait toujours tenir puisqu'Amandine la soigna et lui fournit un lit sans lui poser la moindre question. Carla pleura seule jusque tard dans la nuit. Le lendemain matin, quand elle se décida à rentrer chez elle, la jeune femme trouva la maison aussi vide que son coeur. Visiblement ils avaient décidé de partir. Sans elle, loin d'elle. Tant mieux.
« J’habite de l’autre côté de la terre, là ou les gens tombent. D’ailleurs toute ma famille est tombée, même moi. Ah non... pas moi. »
Des points noirs dansaient à présent devant les pupilles de la jeune femme alors que le souffle commençait à lui manquer. Que penserait ses parents en retrouvant le corps de leur fille de 18 ans explosé de marijuana et implosé d'étouffement, noyé au fond de la baignoire ? Peut-être que son père rirait, qu'il dirait "C'était son destin, c'est bien mieux ainsi." Quelle raison avait-elle encore de vivre ? Louis... Louis... Une faible clarté se distingua à la surface, plus claire que toutes les autres et un sourire se déposa sur ses lèvres. Avait-elle le droit de partir comme ça, sans lui dire au revoir ? Non, bien sûr que non. Pas maintenant qu'elle l'avait retrouvé. L'adolescente repoussa le fond et se redressa d'un bond dans sa baignoire, aspirant l'air ambiant comme un bébé sortant du corps de sa mère prend sa toute première goulée d'air.
- LOUIS JE T'AIME !
Et elle éclata en sanglot. Des sanglot qui vinrent la noyer un peu plus alors que sa main dévissa le siphon de la baignoire, les tuyaux aspirant l'eau sale dans laquelle elle se morfondait. Elle resta là un long moment, à se morfondre dans sa baignoire vide.
Puis doucement, comme si ce geste lui demandait un trop grand effort, elle se releva, enfila le peignoir qui traînait par terre, ralluma le joint qui traînait au fond du cendrier et ramassa la bouteille d'alcool qui traînait sur le rebord du lavabo. À pied nu elle traversa la moquette grise de son salon, se dirigeant jusqu'au balcon sur lequel elle sortit, le froid l'aspirant jusqu'à lui. Son regard se posa sur le vide en dessous d'elle, six étages pour voler, six étage pour mourir. Elle avait envie de s'écraser par terre. D'un coup Carla rentra à l'intérieur, son attirance face à la mort la terrifiant soudain, lui donnant le vertige à s'en tourner la tête. Posant la bouteille par terre, elle ramassa son portable et sa main tremblante composa un numéro d'elle-même. Comment se faisait-il qu'elle connaisse ce numéro par coeur ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus... Mais elle le composa. Et quand elle entendit la voix de son correspondant à l'autre bout du fil, sa voix hoquetante le supplia :
- Viens... S'il te plaît, viens...
Elle raccrocha sans même attendre de réponse, déverrouilla le loquet de la porte, puis retourna au salon, s'allongeant sur la moquette, la bouteille à côté d'elle. Un instant l'âme écorchée ferma les yeux, mais dans son esprit elle revoyait son corps boursoufflé, battu, ses jambes noirâtre à cause des bleus, son oeil gonflé à cause des poings. Alors elle rouvrit les yeux et se força à porter le joint à sa bouche. Elle avait envie de mourir. |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Ven 28 Déc 2012 - 22:05 | |
| Il ne supportait plus, tout ça. Il ne supportait plus rien, à vrai dire. Il haïssait Noël et toutes ces conneries. Surtout quand il n'avait personne avec qui fêter tout ça. Oh, bien sûr, la nouvelle année aurait droit à ses verres d'alcools, et à son lot de substances illicites. Il regarde un instant son bras. Il ne sait même pas pourquoi il fait ça. Rangeant la lame dans son tiroir il soupire, s'asseyant sur son lit. Deux semaines presque, qu'il est seul. Seul, seul, seul. Ce mot résonne durement à ses oreilles. Deux semaines qu'il n'a pas vu Autumn. Ah non, Auty n'est pas dans sa famille, non. Auty n'a plus de famille. Lui non plus. Il a tué son propre père. C'est un assassin. Il ferme ses paupières sur ses iris claires, condamnant son monde de lumière à l'obscurité. Il aurait aimé hurler son mal être profond, au monde, mais personne ne l'entendrait. Il était rongé. Alaina, quoique maître formidable n'était pas une personne vraiment très affectueuse, et la mort de Bastet, avait profondément affecté Ian. Il n'avait plus envie d'être exorciste, tout compte fait. Pourquoi tous le laissaient tomber ? Pourquoi personne ne restait ? Oh, et puis Ren partait, aussi. Il partait de longues semaines, interminables. Mais quand il revenait, il était souvent confronté au manque de temps, voire à l'absence de celle qu'il aimait profondément. Mais cette fois-ci, il n'avait même pas oser mettre les pieds au Mystery. Il s'entraînait, souvent là-bas. Il adorait les leçons de Ren, mais comme ce dernier partait.. Et puis si il allait à l'orphelinat, c'était surtout pour Sakura, qu'il aimait comme sa soeur et bien plus. Mais il avait ces jours où il avait juste besoin d'une amitié simple, sans borne, sans jugement, mais surtout la plus éloignée possible du Secret. Paupières toujours close, il se contente d'effleurer les plaies sur son bras. Petites cicatrices alignées dans le malaise. Cinq. Une pour chaque souvenir ancré dans sa peau, bon comme mauvais. La mort de sa mère. Le nouvel an avec Autumn. Le meurtre de son père. La mort de Bastet. La rencontre avec Sakura. A vrai dire, chaque souvenir était douloureux. Auty.. Auty était sans doute une des plus belles choses qui lui était arrivé. Mais elle s'éloignait, indéniablement. Il n'avait sans doute pas la force de se battre. Poussant les manches de son épais sweet vert, il regarde le tissu recouvrir son passé, encore rougeoyant. Il a lutté, pour ne pas rouvrir la troisième. Mais l'euphorie après la douleur l'a convaincu. Simplement.
Il farfouille un instant dans son sac et en sort trois joints, déjà roulés. Il allume sans prendre la peine de sortir de son minuscule appartement de LA. Le comble du comble, Taki et Shybaï habitent presque en face. Ils n'avaient jamais rien remarquer : Ian sortait toujours par sa fenêtre du deuxième étage sous forme de chat. Tirant de nombreuses lattes, toutes identiques, il ne s'arrête que quand il se rend compte qu'il n'a plus rien, à consommer. Sauf peut être le petit sachet contenant quelques barrettes brunes. Ca ne lui a rien coûter. Ian se perd dans cette consommation presque régulière. Se perd dans cet entraînement pour devenir exorciste qui ne mène plus à rien. Et l'argent, il le gagne.. Il pince ses lèvres. Il est doué en runes.
Son portable vibre, intensément. Il n'a pas envie de répondre. A coup sûr Alaina. Il n'a pas envie de la voir. Il ne cesse de la comparer à Bastet et ça le tue. Il attrape néanmoins son cellulaire. Le numéro n'est pas enregistré mais ça ne l'étonne pas; il vient de changer de mobile.
- Viens... S'il te plaît, viens...
Et pourtant, il reconnaît cette voix. La tonalité marquant la fin de l'appel résonne tout juste à ses oreilles que déjà, il est dehors. Chat, il saute sur sa fenêtre qui restera encore une fois ouverte toute la nuit. Il s'en fiche, les runes masquent cette ouverture pour les voleurs et, de toute façon, il doute franchement que quelqu'un vole, dans cette ville. Au pire, quand il rentrera, il fera froid. Et si il ne rentrait jamais ?
Il trottine longtemps dans la rue. Il y a des quelques endroits où, en soulevant les dalles, quelques vêtements trônent. Il se saisit d'un jean noir et d'un t-shirt blanc, un peu trop moulant à son goût. Trop petit : il a prit des muscles. Il trace à nouveau la rune avec un peu de sang, puis remets le sac en plastique dedans, qui contient encore quelques affaires.
Courant, il s'aperçoit qu'il connaît presque le trajet par coeur. Etonnant. Il s'étonne également de trouver la porte ouverte. Mais ce qu'il trop est bien plus étonnant encore. Quelques pas après avoir passé la porte d'entrée, il la trouva là. Simplement. Les cheveux trempés formant une auréole plus foncée autour d'elle. L'oeil gonflé, noircit, les jambes bosselées de marques violettes. Mais ce n'est pas ça qui lui explose au visage. C'est son foutu don d'empathe qui lui renvoie en pleine face tout ce qu'elle ressent. Et combiné à son mal être, ça fait trop. Il regarde le joint se consumer et se sent perdre pied. Comme si tout tournait. Où es-tu, dans ce monde, Ian ? Trouves ta place. Mais sa place, il l'avait perdu en même temps que son ancien maître. Et à présent, il la perdait en même temps que lui. Mal. Seul. Mal. Triste. Mal. Blessé. Mal. Douleur. Le cocktail de leurs émotions respectives le cloue un peu trop longtemps au sol, puis il s'avance. Oh non, il n'en mène pas large. C'est un tourbillon dans lequel il n'arrive pas à se sortir. Trop puissant, fougueux, impétueux, sauvage. Il devient leur mal être commun, Le mal être devient Ian, dans une douleur assourdissante. Il a pourtant appris à bloquer tout ça. Mais il n'y arrive plus. Depuis bien longtemps. Puis il laisse toute résistance, d'un coup, net. C'est précis, l'adolescent s'assoit à moitié; tombe plus sur la moquette qu'autre chose. Il touche le bras de son amie, enserre ses doigts autour de la peau de Carla, et l'attire à lui. Toujours assis, il tire l'adolescente contre son torse protecteur, avant de poser ses lèvres brûlantes dans le cou de son amie. Les bras croisés sous sa poitrine il la serre. Peut être un peu trop fort. Peut être pas assez. Il ne sait pas qui lui a fait ça. Qui leur fait ça. Mais maintenant qu'ils sont deux, ça ira. Sans doute pas pour longtemps, mais ça ira. De toutes les manières, ça ne peut qu'aller mieux.
C'est l'histoire d'une fille et d'un garçons, écorchés vifs. L'histoire de deux jeunes gens qui s'étaient trouvés, un peu par hasard. Deux jeunes gens meurtris, malmenés, arrachés au bonheur. C'est l'histoire de Ian et Carla, qui se retrouvaient dans la douleur. Après tout, ils ne connaissaient plus que ça, la douleur. _________________darkslategreyg o n e |
| | | MESSAGES : 391 DATE D'INSCRIPTION : 05/01/2012
Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Sam 29 Déc 2012 - 1:19 | |
| Elle avait le corps déchiré, le coeur écorché. Ça faisait mal et elle souffrait, oui elle souffrait énormément. La douleur la fusillait, lui entaillait les veines, la déchirait entièrement. Que ne donnerait-elle pas pour un couteau, un fusil, n'importe quoi qui mettrait fin à sa triste existence... Et ses amis ? Elle leur manquerait... peut-être. Après tout ils étaient bien partis sans lui dire au revoir. Ange, Luka, Louis... Non, elle ne devait pas mette Louis dans le même sac que tous les autres. Alors pourquoi n'était-ce pas lui qu'elle avait appelé ? Pourquoi n'était pas son numéro que ses doigts avaient composé, presque automatiquement ? Louis était son alter égo, sa moitié, l'amour de sa vie. Elle n'en doutait pas une seconde. Et ça, peut-être bien que ça lui faisait peur. Qu'elle l'aime, beaucoup, trop peut-être. Quelle importance maintenant ? Tout tournait, tout mourait, et elle avec.
« Je pourrais être morte dans une seconde. Tout est si fragile. » Elle ne s'était jamais senti aussi seule que d'habitude. Seule et vide. Elle aimait pourtant arriver chez elle et que personne ne soit là. Tout était calme, personne ne criait, elle pouvait faire ce qu'elle voulait sans que personne ne lui dise rien. Souvent en rentrant du lycée elle trouvait la maison vide et elle en profitait pour se faire un café bien noir qu'elle buvait accompagné d'une cigarette sur son balcon, les écouteurs de son Ipod fermement vissés sur ses oreilles. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui elle avait mal de partout. De dedans comme de dehors. Lentement, comme une automate, elle s'était dirigée vers sa salle de bain, abandonnant ses vêtements en chemin. Sans réfléchir elle avait saisi la bouteille de whisky de son père et un joint caché dans sa commode. Enfin elle était arrivée dans la pièce blanche, cette sorte d'échappatoire dans lequel elle s'était tant enfermée gamine, pour pleurer sur le tapis devenu rugueux avec le temps et oublier l'espace d'un instant les cris de ses parents. Mais aujourd'hui c'était trop dur d'oublier. Droite devant son miroir, elle avait observé son corps nu. Son corps marqué par les douleurs, par les blessures, par les bleus. Doucement, son indexe s'était posé sur l'immense marque noirâtre qui recouvrait la moitié de son ventre et elle avait grimacé en sentant la douleur la transcender entièrement. Comme si on lui avait enfoncé une lame dans l'estomac. Les larmes s'étaient remises à couler, la défigurant encore un peu plus, comme si son oeil gonflé et les gerçures sur ses lèvres ne suffisaient pas.
Que devait-elle faire ? Honnêtement, que devait-elle faire ? Nul doute que la police ne pourrait que la croire, les preuves sur son corps étaient plus que suffisantes. Et après ? Elle perdrait toute chance de revenir en arrière, de retrouver une famille, d'être aimée à nouveau. Son père la haïrait. Elle avait avaler quatre gorgées de whisky. Ou cinq ? Elle ne savait même plus compter. Puis le joint s'était échoué au fond de sa bouche, libérant sa fumée, libérant son âme. Ou l'emprisonnant un peu plus ? Elle avait douté.
Carla avait éteint l'eau avant de se glisser dans son bain. L'eau, au lieu de cacher ses blessures n'avait fait que les agrandir, le révélant au grand jour encore plus fort, encore plus haut. Et elle avait eu envie de mourir. De pleurer et de mourir.
« J’ai couru... J’ai couru jusqu’à sentir tous mes muscles brûler, jusqu’à sentir dans mes veines de l’acide sulfurique à la place du sang. Puis, j’ai couru encore. »
Elle observa le plafond blanc, immaculé, parfait. Il fallait qu'elle fasse ça, qu'elle se concentre sur une seule et unique chose. Peut-être alors qu'elle pourrait oublier, juste pour un instant, juste pour une seconde. Juste oublier. Impossible. Alors elle tira sur le joint comme une malade, comme s'il pouvait étouffer ses sentiments, abandonner son mal. C'était ça le remède, le seul et unique remède possible. Mais il ne durait pas, du moins pas assez.
Mais enfin, il fut là. Elle entendit ses pas sur la moquette, son souffle dans l'air. L'adolescente ne releva même pas la tête, elle n'avait pas envie d'affronter un regard et des questions, elle avait juste envie qu'il la serre contre lui, le plus fort possible. Envie de pleurer dans les bras de quelqu'un. Ils n'eurent même pas besoin de mot pour qu'il tombe à côté d'elle et qu'il la prenne contre lui, contre la puissance de son torse musclé, protecteur. Ici il n'y avait plus rien à craindre, elle pouvait se détendre pour un petit moment, personne ne pouvait l'atteindre. Et elle pleura. Elle pleura comme elle n'avait jamais pleuré. Comme si les larmes qu'elle gardait depuis des années arrivaient enfin à se libérer de son corps, à se libérer de son coeur. Elle pleurait dans ses bras. Carla pleurait dans les bras de Ian. Peut-on pleurer jusqu'à mourir ? Il y a bien un moment où l'on se dessèche, où on est entièrement déshydrater... Non ? Elle aurait aimé connaître ce moment et connaître cette mort.
- Ian... Ian, j'ai tellement mal...
Et elle l'avait brisé. Ce silence qu'elle respectait tant, cette absence de mots dont elle avait tant besoin, elle avait tout brisé. Comme on avait brisé son corps. Le bruit avait gagné et c'était elle même qui lui avait offert la victoire. L'enfant perdait tout, la femme mourait de partout. Puis, soudain, elle se détacha de l'étreinte de Ian et se releva en tremblant. Elle défit le noeud de son peignoir, offrant au jeune homme la vue de son corps boursoufflé, brouillé, battu. Elle lui dévoila ses bleus, ses marques, ses bosses. Elle lui montra tout, des larmes dans le regard et un coup au fond du coeur.
- Je suis moche, hein ? Ne réponds pas, je sais que je suis immonde. T'aurais envie de coucher avec quelque chose d'aussi laid ? T'aurais envie de t'amuser avec un jouet cassé ? Je suis lamentable.
Des bleus partout, du noir tout autour. C'était trop douloureux, elle ne pouvait plus continuer à vivre ainsi. |
| | | EMPLOIS/LOISIRS : S'entraîner. LOCALISATION : Dans les airs... CITATION DU PERSONNAGE : વેશ્યા
MESSAGES : 1298 DATE D'INSCRIPTION : 08/10/2010
Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Sam 29 Déc 2012 - 12:14 | |
| Il était là, tout simplement. Il n'aurait donné pour rien au monde sa place, collé contre la jeune femme. Il n'avait jamais su faire face aux larmes de quiconque. Et encore une fois, il se sentait démuni plus que de raisons face aux perles salées qui roulaient sur les joues de son amie. Elles semblaient intarissables. Dans un hoquet de douleur, parfois, il avait l'impression que ça s'arrêterait. Ça ne s'arrêtait pas. Il sentait le coeur de Carla contre le sien, pulser le sang dans ses veines. Il avait pu constater, sur son bras, que son coeur marchait suffisamment bien pour expulser tout le liquide écarlate de son avant-bras.
Il détache avec lenteur le joint des lèvres de la jolie blonde, le posant dans un cendrier échoué là. Il était incapable de tirer encore dessus : il ne sentait déjà pour vraiment maître de ses mouvements. Comme si son âme n'était plus vraiment ancré dans son corps. Si il avait pu changer de corps, de vie, il aurait choisit laquelle ? Même si il aimait tous ses amis, tous ses gens qui avaient laissés leurs traces sur son esprit, il en aurait choisi une le plus éloigné possible. Oh non, pas magique, avec des parents qui l'aiment. Pas qui s’entre tuent. Il ferme les yeux, son pouce caressant à un rythme régulier la peau encore chaude de son amie. Il faut croire, vu son état, qu'il n'y avait pas que le Secret qui causaient toute cette merde. Faut croire que c'est les gens, les humains, les sorciers, tous. Les gens deviennent fou, pense-t-il. Mais comment ne pas le devenir ? Puis lui, devrait supporter cette misère permanente pendant deux cents ans. Il ferme les yeux. Non. Il mourrait avant. Maintenant ?
- Ian... Ian, j'ai tellement mal...
Il aimerait lui dire qu'il le sait. Oh, oui. Qu'il le sait mieux que personne, que leurs douleurs forment un venin acide qui court dans ses veines. C'est plus puissant que tout, ça l'emporte toujours plus loin. Souffrance. Il n'arrive plus à faire la part. Qu'est-ce qui lui appartient encore ? La douleur d'avoir perdu son père ? D'être haï ? Un peu tout ça. Douleurs trop proches et trop différentes à la fois. Il ne sait plus si c'est son corps qui à mal où son âme. Ah non. Ça ne peut pas être son âme. Il l'a perdue en tuant son paternel. En perdant sa mère. En perdant Bastet. Le truc, c’est que premièrement, on ne peut pas perdre, un proche. On l’a pas dans la poche, et tout d’un coup, on se dit pas « mince, j’ai perdu mon père quelque part par là. Ça te dérange si on refait le chemin inverse pour voir si je le retrouve ? » Et puis, on ne s’excuse pas, quand quelqu'un « perd un proche ». On s’excuse quand on bouscule malencontreusement une personne, quand on lui marche sur les pieds, pas quand il nous avoue qu'il a désormais un manque quelque part dans la cage thoracique. Qu'est-ce qu'on pourrait répondre ? « Ah non t’en fais pas, y’a pas d’mal. J’vais m’en racheter un tout à l’heure. Puis, ce n’est pas comme si ça allait être permanent, quoi, relax. » On ne perd pas un proche, parce que techniquement, il ne nous a jamais appartenu et n’a jamais été certain. On perd un téléphone, une pince, on perd soudainement un devoir important, on perd de l’argent, mais les gens, quand ils meurent, on ne les perd pas. C’est une perte sentimentale, peut-être. Mais on les aime toujours, tout ce qu'on perd, c’est leur présence, pas leur image, leur souvenir ou toute l’affection qu'on leur portait. Ils existent toujours, ils ont simplement cessé de vivre.
Il resserre son étreinte autour d'elle. Il ne trouve pas les mots. Les mots pour dire quoi ? Passe à autre chose ? Abandonner ?
Parfois, abandonner est le meilleur moyen de passer à autre chose.
S’endormir en se disant qu'on n'y arrivera pas, c’est réconfortant, en soi. Il vaut mieux s’autodétruire que de laisser les autres s’en charger. Ils le feraient avec plaisir, et y verraient une satisfaction si grande qu'un court instant, ils se croiraient les rois du monde.
Souvent, abandonner est le meilleur moyen de passer à autre chose.
S’endormir le soir en pleurant, avec une musique triste en fond pour ajouter du dramatique à la scène déjà peu festive, c’est rassurant, également. On part du principe que l’on a plus rien, alors, qu'avons-nous à perdre ? C’est bien, de se sentir seul, à l’intérieur, quelques fois. Le secret n’est pas en danger, après tout, vous êtes la seule capable de prendre soin de vous-même.
En général, abandonner est le meilleur moyen de passer à autre chose.
S’endormir, tout court, c’est rassurant. Quand on dort, que peut-il nous arriver ? Les choses restent identiques, le monde s’arrête de tourner, et vous êtes loin de tout mais surtout de tous.
Il garde les paupières closes. Il est bien. Il aimerait lâcher prise. Lâcher tout. Sauf Carla.
Mais c'est elle qui se détache. Il a peur de la laisser se lever. Et si elle lui échappait, aussi ? Et si elle ne revenait jamais ? Et si elle partait ? Non, partir, ça va. Parce que sa laisse une chance de retour. Bastet ne reviendrait jamais.
Elle défait avec ses doigts tremblants son peignoir. Il n'a aucun problème avec la nudité. Il a davantage de problèmes avec ce corps, meurtri. A vif. Et bien plus encore. Il soutient le regard de la blonde alors qu'il sent une de ses propres larmes rouler sur sa joue. Comment peut-on faire ça, à elle ? Elle est chiante, parfois, agaçante, souvent. Méchante aussi, mais tellement attachante. Comment, sincèrement, pouvait-on infliger une horreur pareil ? Il avait envie de tuer la terre entière. Lui qui pensait que seuls les sorciers noirs, humains noirs pouvaient faire ce genre de dégâts. Mais non. Il paraît que ce qui ne tue pas ne rend plus fort. Il devait déjà être mort. Parce qu'il ne se sentait définitivement pas plus fort.
- Je suis moche, hein ? Ne réponds pas, je sais que je suis immonde. T'aurais envie de coucher avec quelque chose d'aussi laid ? T'aurais envie de t'amuser avec un jouet cassé ? Je suis lamentable.
A vrai dire, il ne l'avait jamais trouvé aussi jolie qu'aujourd'hui. Le corps, le coeur ravagé par ce genre de choses trop puissantes pour être balayées d'une étreinte. La peau violacée, boursouflée, tous ces bleus, ces coups, hématomes. Le ventre gonflé. Il souffle. Il a envie d'ouvrir ses bras encore, parce que c'est plus facile que d'affronter un tel désastre. Un no man's land dans lequel il est entré, désormais. Mais elle est tellement belle. Il retourne lentement son avant bras, dévoilant ces petites tâches brunes, fines et allongées. Il est cassé, lui aussi. Ça se voit juste un peu moins. Mais ça ne suffira pas, il le sait bien. Il le sait trop. Il dira, plus tard que le joint faisait tourner sa tête bien trop vite. Que la souffrance l'aveuglait et qu'il avait juste envie d'oublier. Enfin non, il ne dira rien. Il subira comme toujours. Ou peut être pas. Il doute. Décide.
Supprimant d'un pas la distance qui les sépare, il pose ses lèvres contre celles, encore mouillées de la jeune femme. Comme une preuve qu'elle n'est pas laide. Qu'elle ne l'a jamais été et que sans doute ne le sera jamais.
- Tu n'as jamais été aussi jolie. souffle-t-il, les mains sur les hanches de la blonde.
Il remonte ses mains, lentement, jusqu'à enserrer son visage. Son pouce vient effleurer avec une douceur infinie l'hématome qui gonfle son oeil. L'autre main caresse les cheveux trempés de son amie. Il n'a juste pas envie d'être jugé non plus. Le malaise s'insinue en lui. Elle ne voudrait pas jouer avec un gars qui se mutile. Il coupe sa peau comme du papier. Parce que les gens ont découpé son coeur bien avant. _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Sam 29 Déc 2012 - 15:41 | |
| Elle avait l'impression que son coeur pesait des tonnes. Des tonnes qui s'enfonçaient, toujours plus profond, traversant ses tripes, brisant ses intestins. Tombant, tombant, tombant. Jusqu'au centre du monde, jusqu'à l'endroit où plus personne ne pourrait jamais le retrouver. Pouvait-on haïr son propre père ? Pouvait-on aimer un être qui faisait aussi mal ? Elle ne savait plus, elle ne comprenait pas. La douleur la mangeait de l'intérieur et elle doutait du monde autour d'elle. Pourquoi tout était si compliqué ? À croire que le bien et le mal n'existe pas. Il n'y a pas d'extrême. Il n'y a pas de blanc, pas de noir. Que des nuances de gris. Beaucoup trop de gris. Une vie grise, de la fumée grise, un coeur gris, une famille grise, des nuages gris... Le gris dominait tout, étouffait tout, abandonnait tout.
Carla tombait. Pas physiquement, non. Elle était toujours droite, debout devant Ian, lui offrant les boursoufflures de son corps blessé, meurtri. Mais ses larmes tombaient, sa vue tombait, sa famille tombait. Tout ce en quoi elle n'avait jamais cru allait s'échouer, en lambeau, loin sur la plage des souvenirs. Heureux, malheureux, elle ne faisait même plus la distinction. Les larmes aussi tombaient sur le visage de son ami. D'habitude elle n'aimait pas voir les gens malheureux. Elle se serait forcée à sourire, à balancer une blague, à détourner le sujet. Elle aurait tout fait pour qu'il arrête de pleurer, pour qu'il abandonne ses larmes et sa tristesse. Mais aujourd'hui n'était pas d'habitude. N'était plus d'habitude. Alors elle se contenta de regarder la perle aqueuse couler, couler, jusqu'à chuter depuis le menton du jeune homme, s'écrasant dans la moquette du salon. La moquette grise, comme tout le reste.
Elle le vit tourner son bras, dévoilant au monde les cinq longues traces sur son bras. Elle ne se demanda même pas la raison de cette brisure, elle ne fit qu'espérer qu'il reproduise les mêmes marques sur son propre poignet, enfonçant la lame encore plus profondément, assez pour que le sang qui s'en échapperait la tue. Pour mourir. Mourir encore.
« Ils disent que l’idée d’un suicide ne peut pas venir à l’idée d’un enfant. C’est faux. » Elle s'appelait Caroline. Ou Sophie. Après tout, son nom a-t-il une réelle importance ? Ce n'est pas ça qui la sauvée, en fait, rien ne la sauvée. Elle était un peu plus vieille que Carla. Ou le même âge ? L'âge non plus n'a pas d'importance. Seul son désir de la mort est réellement important. Carla l'avait connu un jour ou plutôt une nuit, au fond d'une salle obscurcie par un trop plein de fumée. On aurait dit une brindille assise sur un canapé, tant sa maigreur faisait peur. Des marques atroces peignait ses poignets et, indéniablement, Carla avait été attirée par elle.
L'innocente demoiselle blonde s'était alors assise à côté de l'inconnue, son regard fixant les tentatives d'échappatoire, à jamais gravées dans la peau pâle. Elle ne comprenait pas comment quelqu'un pouvait faire ça, comme quelqu'un pouvait décider de se faire du mal à soit même. Ne souffrait-on déjà pas assez ?
- Tu n'as jamais eu envie de mourir ?
La voix de l'inconnue était douce, un contraste détonnant face à la fragilité de son corps déchiqueté. Et sa question surprenante, aussi surprenante que le personnage à moitié mort. Carla faillit répondre bêtement "oui, comme tout le monde". Puis elle réfléchit. Bien sûr qu'elle s'était déjà énervée, qu'elle avait déjà balancé à qui voulait bien l'entendre "plutôt mourir !", mais l'avait-elle vraiment désirer ? Avait-elle jamais connu ce brasier dévoreur au fond de son estomac, ce feu essentiel pour avoir le courage de plonger un sèche-cheveux au fond d'une baignoire ?
- Non. Jamais. - Alors tu as de la chance. Une fois que le désir est là, il ne nous quitte plus jamais. C'est une véritable dépendance, ça te bouffe jusqu'à la moelle. C'est pire qu'être junkie ou alcoolique. C'est une douleur au quotidien, c'est un défi à la vie. Un défi que l'on sait par avance que l'on va perdre.
Carla avait hoché la tête, sans vraiment comprendre tout ces mots qui lui étaient offerts. Tout ces mots qui lui étaient crachés. Elle aurait pu peut-être la secouer, lui dire que tout ça n'avait pas de sens, qu'il ne fallait pas se laisser tenter par la mort. Mais elle ne le fit pas. Car la seule chose qu'elle avait compris, c'est qu'on ne peut pas retenir quelqu'un contre son gré. On est tous voué à l'échec de la mort. Tôt ou tard.
Une semaine plus tard, une photo de l'inconnue avait traîné dans le journal. Avec son nom, son âge et la façon dont elle s'était suicidée. Carla n'avait retenu aucune de ses informations. Elle avait juste gravé dans son coeur, avec un petit sourire, que l'inconnue était morte. Qu'elle avait réussis.
« Il n’y a rien de plus trompeur qu’un sourire... »
Elle comprenait maintenant. Elle comprenait ce que l'inconnue avait voulu dire quand elle avait dit que la mort ne partait pas. Carla la sentait là, collée à sa peau, comme une évidence, la seule évidence qu'on ne lui ait jamais offert. Mourir encore, mourir toujours. Tomber. À l'infini.
Il était une fois une adolescente à la vie détruite. Il était une fois un jeune homme aux souvenirs gravés sur son poignets. Il était une fois deux enfants malmenés par la vie. Il était une fois deux adultes blessés, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur, écorchés vif. Ils étaient une fois là, las, tout les deux, prêt à mourir.
Ian avança d'un pas, arrivant à sa hauteur, repoussant le temps d'un baiser l'envie de la mort. Ses lèvres étaient douces et chaudes, rassurantes et réconfortantes. Elles obstruaient l'odeur de la mort, elles repoussaient le temps du suicide. À moins que Carla ne fusse déjà morte ?
- Tu n'as jamais été aussi jolie
Elle savait qu'il ne lui mentait pas. Il la trouvait vraiment jolie avec ses plaies ouvertes et son coeur à découvert. Elle laissa ses mains effleurer son oeil blesser et caresser ses cheveux mouillés d'un geste protecteur, doux.
Elle regarda les yeux de son protecteur, son ange gardien. Lui aussi étaient blessés, lui aussi souffrait. Après tout ils étaient exactement pareil. Deux anges à qui on aurait cruellement arrachés les ailes pour les empêcher de voler. Qui pouvait bien être assez horrible pour leur faire ça ? Doucement, elle saisit le bras torturé de son ami et ses lèvres se posèrent sur chacune de ses entailles, de ces encoches à la vie.
- Ils ont réussis, hein ? Réussis à nous foutre en l'air...
Puis ses lèvres embrassèrent celles de Ian. Et l'espace d'un instant, elle eut l'impression d'avoir moins mal. |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Sam 29 Déc 2012 - 22:41 | |
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Des fois, tu te sens seul en étant entourée de personnes. Que ce soit dans la cours du lycée, dans un supermarché, ou dans la queue pour assister à un concert. Dans le bus, à table, avec des amies. Puis il y a d'autres moment où une seule et unique personne suffit à combler le manque, à l'intérieur. C'est pas explicable, pas même compréhensible. Mais c'est comme ça.
Des fois, tes larmes se confondent à la pluie. Tes grimaces ressemblent à des sourires. Tu rigoles faussement en pleurant, et les autres pensent que tu es hilare par rapport aux blagues qu'ils viennent de te sortir. Ça arrive souvent, ça, non ? Passer des rires aux larmes en une seule fraction de seconde sans que tu ne saches réellement pourquoi, ni même comment ? Mais c'est comme ça.
Des fois, tu te sens nul parce que tu regardes la réussite des autres, dans l'ombre, derrière ton échec personnel. Donc tu te sens horrible, et tu te trouves tous les défauts du monde, en ayant que pour seul recours l'attente d'un jour meilleur.... qui n'arrive pas. Mais, c'est comme ça.
Des fois, tu te réveilles les yeux gonflés. Tous les jours, peut-être. La fatigue, tu dis. Mais finalement, il n'y a que ton oreiller qui puisse essuyer les désastres d'une vie un peu trop compliquée. Tu t'imagines en parler à tes amis, et tu recules. Parce qu'ils ne sont pas au courant du Secret. Et qu'il doit être gardé. Malheureusement, c'est comme ça.
L'adolescent aurait aimé courir loin. Pour toujours. Genre très très loin. Il n'en pouvait plus. C'était autre chose que de la fatigue désormais. C'était une profonde lassitude. Un agacement éternel, un trop plein de trop de choses qui menaçaient catégoriquement de tout faire exploser. Il y a un temps où il aurait cru possible qu'une simple course lupine aurait tout effacé. Il l'avait longtemps fait. Courir jusqu'à perdre haleine. Et puis courir encore. Mais ça ne marchait plus maintenant. Plus du tout.
Il avait besoin de toujours plus. Tellement plus à présent. Un joint. Puis deux. Trois. Dix. Première cicatrice. Cinquième. Carla ?
Les lippes de la blonde courent sur son bras. Cinq fois. Cinq étincelles dans son coeur. Il ne sait plus vraiment si ça lui fait mal ou si ça lui fait un bien fou. Un peu les deux. Il se sent mal, à nue. Vraiment mal. Peut être bien qu'il explose. Non, il doit imploser. Puisque personne le voit. Est-ce que quelqu'un l'a un jour vraiment regardé ces derniers jours ? Comment peuvent-ils être aveugles à ce point ? Ils doivent tourner les yeux. La souffrance est insupportable parfois.
- Ils ont réussis, hein ? Réussis à nous foutre en l'air...
Il hoche la tête. Ah, pour ça, ils ont réussi, pas de doute là-dessus. Mieux que quiconque d'ailleurs. Les lèvres de son amie se pressent sur les siennes. Il ne sait plus très bien pourquoi elle fait ça. Mais il en a envie et ça lui suffit. Oui, ça lui suffit plutôt bien. Il n'ose plus la toucher. Ses yeux vagabonds tressautent de part et d'autres de son visage, de son corps. Comment a-t-elle fait pour supporter ça ? A-t-elle répliqué ? Les questions s'enchaînent, sans sens précis. Peut être qu'elle a tué l'auteur de cet acte, au fond. Non. Définitivement, non.
- Qui t'a fait ça, Carla ? souffle-t-il à son oreille.
Pourquoi le monde leur en veut à ce point ? Pourquoi est-ce que quoi qu'ils fassent, tout retombe toujours sur eux ? C'est injuste. Mais pourquoi ça fait toujours aussi mal ? Il regarde la pièce. Elle lui paraît glauque mais il ne sait pas pourquoi. Elle est seule, d'ailleurs, dans cette maison ? Oh, forcément. Il aurait croisé du monde en entrant. Il passe une main sous ses fesses et la soulève en l'attirant à lui. L'autre bras attirant le corps frêle de la jeune femme contre le sien, il marche jusque dans la chambre de la brune.
- Ils veulent plus de nous, je crois bien.
Le monde. Leur vie. Les gens. Il ferme les yeux. Il n'a plus envie de les ouvrir. Plus jamais. Le noir c'est tellement, tellement rassurant. Comme quand on est petit et qu'on se cache sous la couette. Le problème, c'est que même petit ça n'a jamais été facile. Est-ce que seulement, quelque chose à été simple ? Non. Il aimerait, pour une fois, se laisser glisser dans la facilité. Il ouvre les yeux. Il pense à Autumn.
Les referme. Après tout, c'est comme ça..
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Dim 30 Déc 2012 - 0:09 | |
| Les lèvres de Ian contre les siennes bloquaient la douleur. L'espace d'un instant, elle arrivait à s'empêcher de penser, à oublier. Mais les baisers ne duraient pas éternellement alors que ses larmes elles semblaient couler sans cesse. Et sitôt séparées, la douleur la fusilla à nouveau. Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi ressentait-elle ce besoin soudain de sentir les lèvres d'un autre homme que Louis contre les siennes ? Mais ce n'était pas n'importe quelles lèvres. C'étaient celles de Ian, c'étaient celle d'un ami. D'un ami détruit, blessé, meurtri. Mort avec elle ?
- Qui t'a fait ça, Carla ?
Que pouvait-elle lui dire ? La vérité ? Que son père détestait sa famille à tel point qu'il avait décidé de tout casser, de la détruire ? Que ça faisait des années qu'il lui criait dessus, qu'il leur criait dessus ? Que les blessures extérieures étaient peut-être les premières, mais qu'au final, ce n'était pas si grave que ça parce qu'il l'avait déjà détruite de l'intérieur ? Devait-elle lui mentir ? Inventer une histoire, quelque chose de moins douloureux, autant pour lui que pour elle ? La jeune femme pouvait aisément prétendre s'être faite frapper dehors, dans les rues noires d'Edimbourg. Les bagarres n'étaient pas rare et au XXIème siècle, les gens ne faisaient même plus la différence entre frapper un homme ou une femme.
Carla avait l'impression que le mensonge et la vérité allait la détruire. Puis elle réalisa qu'elle avait déjà été entièrement détruite, autant de l'intérieur que de l'extérieur. Alors quelle importance maintenant ? Après tout, elle pouvait bien lui dire la vérité. Toute la vérité.
- Mon père. Il était furieux contre ma mère et elle... elle n'a jamais su se défendre. Je me suis imposée entre eux. Et je ne regrette pas. Même si j'ai mal.
Il y avait trop de doutes dans l'air, trop d'horreur derrière elle. Les larmes semblaient s'être taries, mais la douleur était toujours présente, bouillante, battant au même rythme que son coeur. Que pouvait-elle pour s'en débarrasser, pour empêcher le désespoir de s'installer dans son coeur, d'en faire sa résidence secondaire ? Elle pouvait se laisser aller. S'abandonner à Ian, arrêter de penser. Peut-être alors que ça irait mieux. Peut-être seulement. Mais qu'avait-elle à perdre ?
Une des mains du jeune homme se posa sous ses fesses alors que l'autre l'attirait contre lui. Elle ne tenta pas de résister, répondant même en passant ses bras autour de sa nuque et enserrant sa taille de ses jambes pour se laisser porter, simplement. Sa tête se posa contre sa poitrine et, en fermant les yeux, elle écouta la respiration de son ami et les battements de son coeur. Elle sourit malgré son visage détruit. Le coeur de Ian battait encore et il battait bien. Il était en vie. Il n'était pas mort.
- Ils veulent plus de nous, je crois bien.
Elle rouvrit les yeux. Ils étaient dans sa chambre, sa chambre sur lequel étaient accrochés une dizaine de photos. Des photos de ses amis, des photos de sa famille. Une fois de plus, elle se détacha de Ian et se dirigea vers tous ces souvenirs pour les arracher de son mur et les jeter par terre. Finalement, il n'en resta plus qu'une. Son père et elle à Disneyland quand elle devait avoir trois ou quatre ans. Elle était sur ses épaules, une glace dans la main et un sourire barbouillé sur ses lèvres. Plus que toutes les autres photos, celle-la lui faisait mal. Parce que c'était un bonheur qu'elle ne retrouverait jamais. Jamais jamais. Elle déchira la photo.
- Alors moi non plus je ne veux plus d'eux.
Elle ferma les yeux et un souvenir lui sauta à la gorge. Mais elle ne voulu pas le voir, elle ne voulait plus voir tous ces pans du passé qui l'agressait à chaque fois, la défonçant un peu plus. Alors elle rouvrit les yeux et se raccrocha au regard de Ian. Ses jambes la rapprochèrent du jeune homme et ses mains se glissèrent sous son Tshirt blanc. Blanc, c'est drôle ça comme couleur. Ce n'en ai pas vraiment une d'ailleurs. Ou plutôt si, c'est le mélange de toutes les couleurs. Bien trop de couleur à vrai dire. Elle ôta le Tshirt des épaules de son ami et le jeta par terre. Il était bien mieux là. Échoué au sol au milieu de toutes ses photos.
Et Louis ? Elle essayait de ne pas y penser. Sinon ça ferait encore plus mal. Bien trop mal. |
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Jeu 7 Fév 2013 - 18:53 | |
| Il ferme les yeux. Derrière ses paupières les pensées ne se succèdent plus, chassées par les souvenirs. Les autres ne comprenaient pas pourquoi ils faisaient ça. Bien sûr que non, Ian n'en avait jamais parlé. Mes quelques gens parlaient. Et ils ne se rendaient pas compte. " J'comprend pas les gens bizarres qui font ça. " "Tout de même. Faut être sacrément mal dans sa tête.". Le jeune blond hochait parfois vaguement la tête. Il n'avait pas envie de la contredire, on l'aurait regardé de travers, dévisagé.
C'était juste la douleur mentale qui devenait insupportable. Trop dure à supporter. Alors on la fait passer sur notre corps. La tête se vide et les problèmes se gorgent dans une goutte de sang qui roule le long d'un bras déjà marqué. Après la douleur, vient l'euphorie. Courte, brève même, mais bien réelle. Un sursaut de vie dans un corps qui n'en a plus. Les blessures physiques sont plus faciles à guérir que les psychiques. Et si, chaque semaine l'adolescent recommençait, c'est qu'il avait espoir que sa peau se referme en même temps que son coeur. Mais il avait beau faire, jamais ça ne passait, et il commençait à désespérait. Et à chaque fois que la lame plongeait dans son avant bras, il se perdait. De plus en plus loin, de plus en plus profond. Définitivement, il n'était plus sûr de pouvoir en sortir. Plus sûr du tout.
- Mon père. Il était furieux contre ma mère et elle... elle n'a jamais su se défendre. Je me suis imposée entre eux. Et je ne regrette pas. Même si j'ai mal.
Il déglutit, et la vérité lui fait face. Il n'est pas sûr d'arriver à faire face à ça. Pas sûr de savoir vraiment quoi en penser. Il déglutit. Bien sûr qu'il est révolté, bien sûr qu'il trouve ça injuste, encore plus en regardant le visage tuméfié de la jolie Carla. Mais ses pensées ne tournent plus rond. Elles dévient. Est-ce que ça vaut mieux avoir un père qui vous bat, ou avoir un père mort? Ian se surprend à regarder étrangement Carla. Elle a une famille. Une famille en ruine, éclatée, une famille qui n'existe presque plus, mais une famille quand même. C'est bien beau d'avoir un orphelinat comme famille, ça ne suffira jamais. Puisque les professeurs le restent, malgré les liens très fort. Ils fondent dans leur coin leur famille : Jon' et Nérys, Taki et Shy. Impossible de leur en vouloir en plus. Alors, qu'est-ce qui était le plus ? Il n'a pas envie de savoir, finalement. Son père avait tué sa mère, après tout, et vu l'état de Carla, ça aurait finalement pu être le cas, également. Et comme aurait-elle réagit ? Pourquoi toujours vouloir rapporter le cas des autres au sien ? Pas bien dur. Son don d'empathe laisser les émotions entrer dans son coeur jusqu'au point de non retour. Qu'est-ce qui était encore à lui ? Qu'est-ce qui ne l'était plus ? Il ferme les yeux. Perdu.
Il la regarde jeter à terre les photos. Et il se sent ailleurs. Les photos. Quelque chose de matériel. Imprimer sur papier un souvenir. Son coeur pulse douloureusement le sang dans ses veine. Un sang bouillonnant, brûlant ses veines. Mal. Les clichés tombent au sol. Il déglutit. Elle arrache une dernière photo. Il ne regarde pas. C'est ses souvenirs, et il a peur d'entrer trop dans une vie déjà en miette. Il ne doit pas faire sa place dans cette vie. Il repartira, il le sait. En voyage, en entraînement, ailleurs. N'importe tout. Loin du monde mais près d'Autumn. Autumn. Il serre les poings. Il ne sait pas. Peut être n'a-t-il jamais su.
- Alors moi non plus je ne veux plus d'eux.
Il n'est pas sûr d'avoir un avis aussi tranché que ça. Mais de toute façon, c'est trop tard. Si il avait vraiment voulut d'une famille, il n'aurait peut être pas du la tuer à l'arme blanche. Il laisse ses paupières courir un monde stérile en lâchant.
- J'ai besoin de toi.
Sans savoir pourquoi. Il sent soudainement les mains de Carla sur sa peau. Peau glaciale sous les caresses féminines. Il n'arrive plus a respirer. Puis tant pis, non ? Il n'a peut être plus besoin de respirer pour vivre, car après tout, il ne vit plus depuis longtemps. Il regarde la jeune femme et leurs prunelles reflètent une douleur commune. Peut être une nouvelle compréhension. Il hésite face à la jeune blonde. Il soupire. Entrer dans la vie de Carla pour mieux en sortir ? Est-il vraiment capable de faire ça ? Il plaque ses lèvres contre la joue de la jeune femme en passant une main dans sa nuque, soufflant contre sa peau claire.
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Ven 29 Mar 2013 - 17:10 | |
| La glace qui brûle, le sang qui implose. Carla avait cru que la douleur ne pourrait pas s'enfoncer plus loin... Qu'elle avait eu tort ! Qu'elle avait été naïve ! La douleur avait trouvé son chemin comme une lame bien effilée et semblait vouloir fouiller éternellement de sa pointe le coeur sans fond de la jeune femme. Enfoncez un couteau dans le dos de quelqu'un. Remuez le. Ajoutez du gros sel. Écoutez. Vous entendez la personne crier ? Vous l'entendez souffrir ? À l'agonie.
C'était quoi ce bordel en elle ? Cette immense cacophonie, ce méli-mélo incommensurable ? Pourquoi ça lui faisait aussi mal ? Pourquoi est-ce que ça lui tordait l'estomac de la sorte, dans tous les sens ? Laissez la juste respirer. Une minuscule boule d'oxygène. Une bille de vie. Elle avait juste besoin de ça, un instant, une dernière fois. Elle se battait pour vivre, pour fuir le vide de la mort, tellement attirant, tellement fascinant. Qui sait ce qui nous attend vraiment de l'autre côté ? Il y a la mort, il y a la vie. Il n'y a jamais de juste milieu. Pas de gris, que du blanc ou du noir cette fois-ci. Prenez un cutter. Laminez la vie de quelqu'un. Regardez comment il réagit. Proposez lui la mort en échange de la vie. Qui peut seulement dire s'il refusera ? Acceptera ? Le suicide est tellement facile. Se jeter sous un train. Se tirer une balle dans la tête. Overdose. Noyade. S'ouvrir les veines. Sauter. Chuter. Tomber. Allez directement à la case cimetière du monopoly du destin.
Les gens ne voulaient plus d’eux, la vie ne voulait plus d’eux. Qu’avaient-ils bien pu faire, quel crime assez terrible avaient-ils commis pour être ainsi rejeter ? Au rang de déchet de la société, de mal aimé, de souffre douleur de la cours de récréation de la vie. Pourquoi eux ? Ils y avaient tant de familles heureuses, tant de gens avec le sourire chaque matin, tant de personne avec une vie simple, « ennuyeuse ». Si seulement ils pouvaient trouver leur vie ennuyeuse…
Au fond, ce n’était que des enfants. Déguisé, enfermé dans un corps d’adolescent. Eux, tout ce dont ils rêvaient c’était un dernier tour de manège, un bisou de leur parent, une barbe à papa plus grande qu’eux. Ils n’avaient pas besoin de plus, juste d’un peu de reconnaissance et d’amour. Il ne fallait pas leur refuser. Il ne le fallait pas. Il ne restait plus qu’eux deux. Seuls survivants. Échoué comme deux bouteilles à la mer. Deux bouteilles vide qui ne demandait qu’à être remplie. Donne moi un peu d’amour. Donnez leur un peu d’amour. Prenez deux adolescents en mal d’amour. Mettez les ensembles. Secouez le tout. Observez.
- J'ai besoin de toi.
Carla frissonna entre les bras de Ian. Elle aussi avait besoin de lui. Ça aurait d’ailleurs été si facile. S’abandonner dans ses bras. Se laisser aller. Juste s’assurer que quelqu’un l’aime encore. Que quelqu’un l’aime tout court. Avait-elle besoin de l’ami ou de l’amant ? Elle avait envie des deux. Comme une irrésistible volonté de sentir le corps de Ian nu, serré contre le sien. De le sentir transpirer, épuisé, à côté d’elle. Pour se prouver qu’elle existait encore. Et Louis dans tout ça ? L’amour de sa vie. C’était le trahir de désirer tout ça ? Sans doute. Il n’aimerait pas apprendre ça. Peut-être même la quitterait-elle ? Mais il ne pouvait pas comprendre. Même avec toute la volonté du monde, il ne pouvait pas comprendre. Ce que c’était que de n’avoir personne qui vous aime. Et plus personne à aimer.
Oui, Carla lui en voulait, leur en voulait d’être tous partis. L’abandonnant avec sa famille qui s’entre-déchirait. Sans un mot, sans un adieu. Elle ne le leur avait jamais dis, parce que leur retour avait été déjà assez extraordinaire pour qu’elle n’ait envie de gâcher ça. Mais elle leur en voulait. Ian lui était resté. Ian avait toujours été là. Un ami. Un frère. Un pilier. Ian et elle auraient pu coucher ensemble à l’époque, mais ils avaient trop de respect l’un pour l’autre. Le respect s’était-il évaporé ? Non. Au contraire. C’était toujours le même respect entre eux, dominé par l’envie de survivre. De sortir de ce cauchemar.
Les lèvres du jeune homme se posèrent sur sa joue. Elle se serra un peu plus fort contre lui. Ferma les yeux. Emmène-moi…
- Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire ?
Ne pas se laisser mourir. Surtout, ne pas se laisser mourir. Essayez de survivre malgré eux, malgré elle. Ne pas leur donner raison, se donner tort. Vivre contre eux. Pour elle. Tomber. Se relever. Serrer les deux. Serrer les paupières. Ne pas pleurer. Recommencer.
Arrêter de réfléchir.
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Lun 8 Avr 2013 - 21:02 | |
| " Voyez-vous. Noyez-nous. " Il serre Carla un peu plus fort dans ses bras. Il fait comme s'il avait tout alors qu'il n'a rien. C'était peut être ça, être fort. Savoir faire semblant. Oh, et puis ne jamais dire que l'espoir est mort. L'espoir, ça ne meurt pas. Non. C'est les âmes qui meurent, qui hurlent en criant leur désespoir avant de lâcher prise. Oui, c'est ça qui meurt dans un élan de tristesse, et pas l'espoir. Parce que l'espoir, ne meurt jamais.
Si on ne se préoccupe pas des gens qu'on aime, qui le fera à notre place ? Il pose ses lèvres brûlantes sur le front de la jeune femme. Qu'est-ce qu'il ferait sans elle ? Que ferait-il sans ces piliers brisés qui tenaient malgré tout encore debout ? Il ne pouvait qu'admirer ce qu'était devenue Carla. Il entendait ces bruits de couloirs, ces rumeurs qui la désignaient un peu péjorativement. Certains gars trop parfait, trop prudes et trop naïf pour désigner la drogue douce comme une véritable calamité. Ne comprenaient-ils donc pas que c'était le seul moyen pour se laisser partir ? Se détacher de cette vie qu'on subit. On a pas toujours le choix.
Le jeune blond se mord la lèvre inférieure. Elle pourrait bien éclater, si ça continue. Mais peut être que le sang coulant le long de sa bouche emporterait avec lui toute cette merde dans son cerveau. Il en veut à ces putains de dessins animés, ces livres et ces romans dans lesquels il y avait tous ces héros qu'on aidait. Même Harry Potter s'y mettait avec Dumbledore qui utilisait une pensine pour y voir plus clair. Ellana de Pierre Bottero avec ces griffes et Ewilan avec son don. Si il était tombé un plus plus tôt sur le Combat d'Hiver de Claude Mourlevat, alors peut être qu'il se serait dit qu'il n'aurait pas d'aide extérieure. Petit, il s'était donc imaginé qu'il aurait eut ces pouvoirs, ces objets magiques, ces trucs qui rendent la vie plus simple. Son don et son pouvoir lui rendaient-ils la vie plus facile ? Non. Plus de morts, plus de souffrance, une vie plus dure. Bien plus dure. Il baisse les yeux pour contempler la jeune femme et se demande comment survivre quand il devrait partir. Ouais, il aurait voulu se rouler en boule au sol, taper des poings et hurler comme un enfant. Ne me laisse pas, non. Me laisse pas.
- Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire ?
Le jeune adulte serre juste les dents. Naturellement, il aurait répondu un 'rien' détaché, en jouant au gars qui s'en fou. Ce gars là qui fait comme si rien ne l'atteignait. Ce gars là qui rigole quand un pote lui fait un coup d'enfoiré et qui se pince les lèvres quand il se blesse profondément. Il pleurerait pour des choses plus graves. Le truc c'est que les choses plus graves sont là, maintenant, sous lui. La peau marquée de Carla, la mort qui le laissait crever sur un parquet, les marques sur ses poignets, un départ, une dispute, une blonde qui reste là, seule, des lèvres plaquées, un arrière goût de culpabilité et cette horreur qui te colle à la peau. T'aimerai la poser dans un coin le soir et lui dire comme à un enfant " bon, je reviens. " Puis la prendre par la main quand on en a le courage. Mais.. tout était différent, et ça tambourinait dans sa tête, sans arrêt. Des mots hurlés, balancés, criés, des sensations et des douleurs.
Le don d'empathe de Ian prend alors le dessus. La barrière qu'il s'est façonnée explose et les émotions de Carla entrent en lui, creusant un peu plus le profond le trou dans lequel il se noie depuis des semaines déjà. Il a envie, là, tout de suite, de s'enfiler un rail de coke, un peu de LSD, un cachet de n'importe quelle drogue. Sa lèvre éclate finalement et il sent le filet rouge glisser sur sa peau. Ca n'a pas d'importance. Comment fait-elle ? Juste, comment fait-elle pour ne pas se laisser crever dans un coin ?
- Survivre.
Il a envie d'ajouter que si il vit, c'est pour elle. Pour elle, pour Autumn, pour Sakura. Les trois femmes de sa vie. Personne d'autre autour. Regardez les, tous, avec leur sourire pendus à leurs lèvres, et leurs niaseries balancées sans amour. N'étais-ce pas ça, le vrai côté pitoyable de la chose ? Les deux adolescents enlacés n'étaient-ils pas plus proche de la vérité que tous ces autres gens ? Ian goûte le sang qui transperce sa lèvre et se dit qu'au moins, lui, il vit dans une sincérité constante. La mort n'avait pas un goût de disparition, et les amitiés un goût de trahison. C'était clair. Et même si c'était dur à supporter, au moins aurait-il un jour connu cette sensation de certitude qui courrait dans ses veines. Carla était là. Simplement. Pas pour faire bien, pas pour faire cool, pas pour être populaire, non. Carla était là pour qu'ils en avaient besoin tous les deux.
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| | | MESSAGES : 391 DATE D'INSCRIPTION : 05/01/2012
Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Mar 9 Avr 2013 - 12:47 | |
| Il n'y avait plus que dans ses bras qu'elle se sentait forte. Vivante. Le bruit du coeur de Ian battant dans sa poitrine était la seule chose qui la maintenait encore sur Terre. Une ancre. Une ancre pour une âme à la dérive. Un corps au bout de sa vie. L'envie de mourir était toujours présente, mais moins forte, beaucoup moins forte. Juste assez pour qu'elle puisse la repousser. Pas assez pour qu'elle arrête d'y penser.
- Survivre.
Survivre. C'est quoi ce mot ? Honnêtement, que veut-il dire ? Survivre ce n'est ni vivre, ni mourir. C'est se forcer à vivre parce qu'on a pas encore envie de mourir et plus vraiment envie de vivre. Et quand on a envie de mourir, on fait quoi ? On surmeurt ?
Toute sa vie se résumait à ça, survivre en serrant les dents. Quand son père criait sur sa mère. Quand elle avait vu Louis avec Katia. Quand Ange, Luka, Hayley, Louis étaient partis. Quand elle avait échoué à ses examens. Quand elle était rentrée chez elle et vu son père toujours aussi froid, dur, méchant. Survivre et serrer les dents. Elle ne voulait plus tout ça, elle ce qu'elle voulait c'était juste se laisser glisser contre le monde. Perdre pied quitte à se noyer. Mourir dans un brouillard insensé. Pourrir au milieu des déchets.
« Comme quoi, une femme sans amour c’est comme une fleur sans soleil, ça dépérit... » Une fille. Une fille seule au milieu d'une clairière. Allongée dans l'herbe les yeux fixés sur le ciel. Ses yeux sont gris, comme son coeur d'ailleurs. Sa peau est transparente. Ce n'est pas une image, sa peau est vraiment transparente. On voit ses veines bleu, palpiter dans ses bras. Son coeur gris qui bat, faiblement, si faiblement. Ses cheveux eux sont blond. Pas comme le soleil, non, eux sont ternes. Un blond terne et sale. Ses lèvres sont bleues. Pas comme la couleur du ciel clair. Plus comme les lèvres d'une personne ayant succombé à une hypothermie.
Elle fixe le ciel et ne bouge pas, ne dit rien. Sa poitrine se soulève légèrement, rythmée par une respiration quasiment inexistante. Elle a des questions pleins les yeux, mais le ciel nuageux au dessus d'elle ne semble pas vouloir lui répondre.
« Pourquoi suis-je seule ? »
Dans l'air flotte la même odeur que la terre après la pluie.
« Pourquoi mon coeur est-il si vide ? »
Ses doigts aux ongles déjà sales se plantent dans la terre.
« Qu'y a-t-il après la vie ? »
Le sang dans ses veines commence lentement à se liquéfier, mordant son être comme un poison dévastateur.
« Qu'y a-t-il après la mort »
Son corps continue à se paralyser, jusqu'à ce que se soit son coeur qui soit atteint, dernière cible d'une mort maligne et joueuse.
« Laissez moi me foutre en l'air. »
« One day baby will be old »
Carla se détacha lentement de l'étreinte de Ian pour pouvoir saisir son poignet. Ses doigts se déposèrent délicatement sur la peau albâtre, caressant avec douceur l'empreinte de la mort sur son ami. Elle avait envie d'avoir les mêmes marques, encore plus profondément ancrée.
Un sourire écorcha ses lèvres. Une idée réanima son coeur. L'envie de survivre, encore présente quelque part au fond d'elle faisait son chemin, dévorant la noirceur de la mort. Tant qu'ils n'étaient pas mort, ils étaient encore en vie. La jeune femme enfila une culotte, un training et un Tshirt à la va-vite, ne prenant même pas la peine d'enfiler un soutien-gorge ou de se recoiffer. Elle ramassa le Tshirt de Ian et le lui lança avant de lui attraper la main.
- Viens avec moi. Ne pose pas de question, viens juste.
L'oeil de Carla glissa sur l'horloge pendue dans sa chambre. Ils avaient dix minutes devant eux. Il allait falloir faire vite, courir. Ne pas hésiter. Droit devant, survivre contre le courant. Mais ça ils savaient faire, ils avaient l'habitude. Elle entraîna Ian dans la rue, courant à moitié, sa main rattachée à la sienne, surtout ne pas le lâcher. Le bus était là, au fond de la rue. Elle accéléra, son idée lui semblant de plus en plus convaincante. C'était le dernier bus pour Edimbourg. Comment ils reviendraient ? Carla n'en savait rien et s'en fichait. Elle avait qu'une idée en tête et elle refusait d'en dire plus tout de suite. Durant le voyage elle se contenta de regarder les paysages défiler en serrant la main de son ami, comme une gamine excitée de partir au ski. Puis ils arrivèrent. Il n'y avait plus besoin de courir à présent, mais Carla courait quand même. Elle se souvenait d'un lieu... Un lieu où ça pourrait marcher, un lieu un peu noir comme eux, avec d'autres gens dans la même situations, leur peau gravée des bonheurs et des malheurs de leur vie.
Laissez-les respirer. Ou les petits poissons mourront.
Un tatoueur. Voilà ils étaient arrivée à destination. Carla se tourna vers Ian pour le regarder, lui et sa lèvre un peu gonflée qui avait eu le temps d'arrêter de saigner pendant le voyage, sans cicatriser tout à fait. Plus de sang, toujours pas de guérison. Un peu comme leurs coeurs. La jolie blonde détruite entra dans le magasin sans laisser le choix à son ami, attrapa un bout de papier et le tendit au tatoueur avant d'enlever son Tshirt, sans laisser à quiconque le temps de réagir.
- J'aimerais que vous me tatouiez ça en haut du dos.
Elle était seins nus dans le magasin, mais elle s'en fichait. Elle avait juste envie de ce tatouage, de cette intraveineuse qui, peut-être, permettrait de la sauver. Juste envie de respirer.
- Et toi Ian, tu veux quelque chose ?
La jeune femme était essoufflée d'avoir couru, pensé, rêvé. Excitée de ce qui allait suivre. Elle ne pensait plus à ses bleus. Ou plutôt si, elle y pensait comme une consécration. Survivre ne veut pas dire oublier. Au contraire. C'est pour ça que sur le papier était tracé la date du jour en chiffre romain ainsi que deux initiaux serrés l'un contre l'autre, comme pour se soutenir, se maintenir debout, s'aider à vivre. Deux béquilles.
XXVII.XII.XII I.C. |
| | | EMPLOIS/LOISIRS : S'entraîner. LOCALISATION : Dans les airs... CITATION DU PERSONNAGE : વેશ્યા
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Niveau du personnage Point RP: (266/300) Point Membre: (216/300) Niveau: 8 - ReconnuIan Coley Exorciste | no faith no more | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Mar 16 Avr 2013 - 18:16 | |
| " Les humains sont de fragiles créatures faites de coeurs brisés et de promesses non tenues. " La blonde se détache de son ami. Il a du mal à faire le tri entre tout ce qui l'assaillit. Après.. après qu'il soit rentré, car il faudrait bien rentrer un jour, aller où ? Aller, où. Il sent la peau de la jeune femme contre la sienne. Il n'a pas besoin de ses yeux pour savoir sur quoi se sont posés les doigts de la jeune femme. C'est à fleur de peau, c'est désagréable. Il ne bronche pas cependant en sentant les picotements remonter le long de son bras.
Subitement, Carla se lève. Il la regarde d'un air un peu absent se rhabiller et il ne comprend pas totalement. Tout ce qu'il sait c'est qu'il n'a pas envie qu'elle parte. Pas maintenant, pas tout de suite. Non.. Les yeux du jeune adulte se perdent sur la blonde qui s'anime, sans lui. Elle lui lance son t-shirt et il l'enfile parce que c'est sans doute ce qu'il est supposé faire.
- Viens avec moi. Ne pose pas de question, viens juste.
Il hoche la tête et se lève donc à la suite de la jeune femme qui scelle leurs mains. Se fondre dans la masse, suivre quelqu'un, c'est facile. Il laisse ses jambes courir, et elles répondent de manière assez efficace. Il regarde les gens autour et se demande si certains sont là, dans sa tête ou dans son coeur avec cette magie. Après tout, comme les gens ne peuvent pas en parler, comment pourrait-il les distinguer ? Le monde est fou, tout le monde se ment. C'est normal. C'est coutume. Pas avec Carla. Ils montent dans un bus. Il ne regarde rien, visiblement Carla sait ce qu'elle fait. Et si elle rentre sans lui, il s'en fiche, il peut dormir n'importe où comme le chat qu'il peut être, roulé en boule sous un carton ou dans un arbre. Alors il s'assoit sans rien dire et regarde les gens, le paysage, la vie. Mais quelle vie ? Puisque la sienne ne vaut pas grand chose. Rien, même. Il se dit un instant que si Carla disparaît de sa vie, il ne resterait plus rien de droit, plus rien de fort. Son monde arrêterait de tourner. Mais pour tout ces gens là, qu'est-ce que ça leur ferait ? Un instant pour se dire " Oh, mince ? " Rien de plus. Tellement moins.
Ils entrent chez un tatoueur, et immédiatement Carla donne un papier avant d'enlever son t-shirt. Ca fait hausser un sourcil à Ian qui ne dit rien : ça ne le regarde pas. Absolument pas.
- J'aimerais que vous me tatouiez ça en haut du dos.
Le jeune homme parcourt l'inscription du regard. Il l'imagine tracée à l’indélébile sur la peau de la jeune femme.
- Et toi Ian, tu veux quelque chose ?
Il sourit un instant avant de regarder le tatoueur en question en enlevant son t-shirt. Il pose son doigt sur ses côtes visibles, sur sa peau tendue de son flanc avant de relever la tête en soufflant.
- La même chose. Ici.
Après tout ce n'est qu'un tatouage. Un truc qu'on croise parfois en se regardant dans la glace. Un vent frais qui empêche le soleil de te brûler. Un coup de réconfort, un tatouage qui te ramène encore plus efficacement à un moment de ta vie. Et définitivement, il avait envie de se rappeler de cette journée, pour se rappeler qu'il n'était pas seul. Plus seul. Jamais plus, avec cette encre laissée là sous sa peau. Comme son coeur.
Le jeune homme s'assoit tranquillement. Le magasin est désert et il prend le temps de regarder les dessins. Ils sont magnifiques et il sourit en se rappelant qu'il a toujours été fasciné par cet art un peu différent. Il attrape un papier et murmure.
- Et ça, en dessous.
Hold on. Juste en dessous des chiffres comme ça là, pour avoir Carla toujours près du coeur. Pour avoir Carla qui tiens le coup, le corps marqué et le coeur dévasté de cicatrices. Pour survivre, un jour de plus. _________________darkslategreyg o n e |
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Niveau du personnage Point RP: (123/200) Point Membre: (92/200) Niveau: 7 - ConfirméeCarla A. S. Lowett Humaine Innocente | Sujet: Re: Promet moi de rester... Promet le moi ou je sombrerai... [PV Nounou ☀] Ven 26 Mai 2017 - 1:11 | |
| Ian ôta son t-shirt a son tour, révélant son corps aux muscles tendus et aux bras déchirés. Sans hésité, il désigna ses côtes. - La même chose. Ici. Les voilà tous les deux, à moitié nus devant un inconnu. Deux corps lessivés, lacérés, laissé pour compte au bord de la route. Deux corps qui avaient besoin de cette inscription, un peu comme une béquille afin de se rappeler qu'ils n'étaient pas seuls. Qu'ils n'étaient plus seuls. - Et ça, en dessous. Carla regarda ce que le jeune homme désignait du bout du doigt. Deux mots, même pas vraiment une phrase, un espérance. Hold on. Afin de tenir un peu plus longtemps pour ne pas lâcher, ne pas abandonner. Afin de continuer à se battre contre le courant pour ressortir la tête et respirer, de temps en temps, contre les intempéries. Afin de ne pas se laisser sombrer, tout simplement. Ian et Carla, unis à tout jamais. « Être adulte c'est être seul » S'imaginer des années plus tard... La vie a fait son bout de chemin. Carla sera plus grande, plus belle, plus mature. Avec une vie plus sûre, surtout. Elle aura enfin eu le courage de tirer sa mère loin de ce salaud de père. Avec l'aide de Louis, elle se sera enfuie avec son frère et sa mère, réfugiée ailleurs, dans un monde plus calme, un monde qui s'agite moins, qui ne tue pas. Un monde normal. Les années auront passées, mais pas son amour pour Louis. Ça, c'est éternel. Alors un jour il lui demandera de vivre avec lui et, tout naturellement, elle acceptera. Ça sera le bonheur fou, la vie nouvelle, toute neuve, sans encoche du passé. Sans blessure, surtout. Faire l'amour du matin au soir et du soir au matin, dormir, si peu et rêver ensemble. Parfois, curieux, il passera la main sur le tatouage dans le haut de son dos, un air interrogatif sur le visage. Seul un sourire énigmatique lui répondra.
Et puis un jour, au détour de la vie, elle recroisera Ian. Et ça sera comme s'il ne s'était jamasi quitté, ancré l'un à l'autre, encré l'un avec l'autre. Une amitié indéfectible que rien ne peut expliquer. Une relation au delà des mots, au delà des tous. Une relation dans les blessures, la douleur, les cicatrices. Ils ont eu mal séparément. Ils ont eu mal ensemble. Personne d'autre qu'eux même ne peut les comprendre. Les tatouages se retrouveront au même rythme que les deux jeunes gens. Effréné. Ils sont marqués à vie, pour toujours. Rien ne peut les séparer.
« On marche plus vite seul ; mais le temps, on le retient ensemble. » La détermination passa dans les yeux de Carla. - Alors moi aussi.Parce qu'il leur faut tenir, ensemble. Ensemble on est plus fort paraît-il. Quelques instants plus tard, lorsque Carla et Ian se retrouvèrent assis l'un à côté de l'autre, chacun flanqué d'un tatoueur, la jeune femme saisi la main de son ami. Et, lorsque l'aiguille perça douloureusement sa peau, elle ne pu s'empêcher de se dire que ce geste était en soit bien plus intimiste qu'une relation sexuelle. Bien plus permanent également. Ancré l'un à l'autre. Encré l'un avec l'autre. Et tout le long de la séance, Carla s'accrocha désespérément à la main du jeune homme. Pas à cause de la douleur ; elle avait mal, certes, mais elle avait trop l'habitude de souffrir physiquement pour avoir besoin d'une main à serrer. Non, si elle s'accrochait aussi désespérément à son ami, c'était pour repousser la solitude, c'est pour être deux encore un instant, pour ne pas sombrer dans les ténèbres. C'est parce que Ian était son phare en plein océan. - Si tu tiens, je tiens, souffla-t-elle malgré l'aiguille qui perçait douloureusement le haut de son dos. Tenir à la vie, ne pas lâcher. C'était un pacte avec le diable, c'était un pacte juste pour tous les deux, marqué à l'encre indélébile sur leur chair. Tant que l'autre tenait, ils ne pouvaient pas mourir. _________________Ton coeur et mon coeur à l'unisson. Color nutella |
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