« Comment dire, on m'a dit qu'il y avait un problème et puis... »

Et puis pfiou, plus rien. Vous êtes cordialement invité à vous présenter au QG du Japon dans les plus brefs délais. Pas le temps de prendre l’avion dans ce genre de situation, c’est la téléportation de QG qui prime sur le reste. Combien serons-nous ? Aucune idée. J’ai laissé le chien de garde à Ottawa, il va pouvoir gérer le bordel si bordel il y a pendant mon absence, ce dont je doute. Qu’il s’offre des vacances supplémentaires, ce chien de gouttière.

Bref. Il paraît qu’il y a eu de sérieux problèmes de sécurité au QG du Japon et ça me surprend. Pas qu’un peu genre « oh, c’est étonnant ». C’est un peu plus virulent que ça. Ils sont doués pour se protéger les japonais et connaissent pas mal de choses. Je regrette même parfois que nous ne travaillions pas davantage ensemble, on pourrait faire des merveilles. Encore une fois ce n'est pas le sujet. C’est un peu égoïste, mais si quelqu’un est parvenu à passer outre la sécurité du QG, j’ai des raisons de m’en faire pour le mien. De même pour tous les autres QG. J’attends donc d’en savoir plus, vu le peu d’informations concentrées dans ce petit document d’invitation.

Je rentre dans la pièce. Elles sont trois. La sous directrice de Londres, la directrice du Japon et celle de Washington. Je lance un sourire avenant à tout le monde, ce n’est pas parce qu’on est en guerre qu’on doit pour autant faire la tête à chaque seconde. Certains trouveront ça mal placé. Bah, ils mettront ça sur ma candeur naturelle de jeune gamin et blablabla. J’appuie un peu plus mon regard sur Piper. Je l’ai vu il n’y a pas si longtemps. Elle est un peu froide mais bon, depuis le temps qu’on travaille ensemble je suppose que j’ai tout de même un peu d’importance à ses yeux ? Allez, on a bien le droit de rêver.

Asseyons-nous à côté de la dame et laissons les choses se faire.